BURKINA FASO (2 décembre)

La saison des pluies de 1997 a démarré relativement tôt au début du mois d’avril dans le sud-ouest du pays. Les pluies se sont ensuite déplacées vers le nord en mai et couvraient l’ensemble du pays en juin. En juillet, certaines zones du centre, de l’est et du nord sont restés sèches. En août, les pluies ont été plus faibles que durant les années précédentes, surtout pendant la première décade. Les opérations d’ensemencement et de réensemencement se sont échelonnées jusqu’à la fin août, en particulier dans le centre, le centre- nord et l’est, où il a fallu réensemencer jusqu’au milieu du mois d’août, à cause de la sécheresse. Après une amélioration pendant la première décade de septembre, la situation a quelque peu dégénéré pendant les deux dernières décades, et les cultures encore jeunes et au stade de la floraison ont été endommagées, surtout dans le nord et le centre. En octobre, les pluies sont arrivées trop tard pour que les cultures puissent se reprendre, dans de nombreuses régions du pays.

En ce qui concerne les ravageurs, la situation a été calme pendant toute la saison de végétation, si l’on excepte quelques infestations de sauteriaux dans les cultures de mil, de sorgho et de maïs.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes qui s’est rendue dans le pays de fin octobre à novembre, a estimé la production céréalière pour la campagne de 1997/98 à 2 275 000 tonnes, soit 8 pour cent de moins qu’en 1996 et 7 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Ce niveau, le plus bas depuis 1990, reflète un recul des productions de mil (- 9%), de sorgho (- 13%), et de riz (-12 %). En revanche, les productions de maïs et de fonio ont augmenté respectivement de 13 et de 18 pour cent. Par rapport aux niveaux moyens pour la période 1992/93 à 1996/97, les productions de riz et de maïs devraient progresser de 39 pour cent et de 14 pour cent, alors que celles de mil, de sorgho et de fonio devraient enregistrer des diminutions comprises entre 9 et 14 pour cent. Six provinces sur 30 seulement bénéficieront d’une récolte plus abondante que l’an dernier, et de nombreuses provinces pourraient connaître des baisses notables - de plus de 40 pour cent, dans certains cas, par rapport à 1996.

La récolte étant inférieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire dans les zones qui ont rentré de faibles récoltes. Les marchés sont généralement bien approvisionnés, sauf pour le maïs. Les prix des céréales restent stables et plus bas que l’an dernier, sauf à Ouagadougou et à Fada N’Gourma. Le Gouvernement a prévu une réunion avec des représentants des donateurs au début du mois de décembre, pour présenter un plan d’action en vue de fournir une assistance dans les zones touchées. On estime qu’une aide alimentaire d’urgence de 67 200 tonnes sera nécessaire pour couvrir les besoins de consommation de 800 000 personnes pendant 7 mois. Il est possible, avec une aide extérieure, de combler les déficits des zones affectées par des pénuries par des transferts de céréales en provenance des provinces où la production a été excédentaire. Les besoins céréaliers pour les programmes d’aide alimentaire en cours peuvent également être couverts en achetant des denrées sur place. Des réfugiés touaregs en provenance du Mali reçoivent actuellement une aide alimentaire.