ETHIOPIE* (1er décembre)

Au mois de novembre, des pluies supérieures à la normale dans les régions du sud-est, le long de la Somalie et du Kenya, ont causé d’importantes inondations, faisant des centaines de morts, déplaçant un grand nombre de personnes et provoquant des dégâts considérables aux habitations. On estime à 12 000 le nombre d’animaux domestiques perdus, et à 30 000 hectares les terres inondées. Le Gouvernement distribue une aide alimentaire et non alimentaire dans les régions touchées, surtout les communautés autour de Kelafo, Mustahil et Ferfer, isolées par la montée des eaux. Une évaluation détaillée des dégâts causés par les inondations est en cours.

Dans le reste du pays, d’abondantes pluies généralisées en octobre et novembre 1997 ont compromis les rendements de la principale campagne "Meher" de céréales et de légumineuses au moment de la récolte. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue en Ethiopie du 2 au 26 novembre 1997 pour évaluer la production de céréales et de légumineuses de la campagne principale "Meher" de 1997, ainsi que les besoins d’importations en 1998, y compris d’aide alimentaire. La Mission prévoit une récolte Meher 1997 de 8,786 millions de tonnes de céréales et de légumineuses, inférieure de 25,6 pour cent à celle de l’année dernière. Cette baisse de la production est tout d’abord imputable aux faibles précipitations de la campagne Belg, puis, lors de la campagne Meher, aux pluies insuffisantes et irrégulières, surtout dans les basses terres; enfin, pour tout aggraver, les pluies ont été beaucoup plus abondantes que d’habitude au moment de la récolte. Une diminution de 20 pour cent des engrais dans des régions clés productrices d’excédents, après la suppression des subventions et les restrictions de crédit appliquées aux débiteurs retardataires, ont constitué un autre facteur de baisse. Les chenilles défoliantes, principaux ravageurs migrateurs cette année, ont été efficacement tenues en échec par des équipes de pulvérisation financées par le Ministère de l’Agriculture. Les ravageurs non migrateurs et les maladies n’ont pas dépassé les niveaux de tolérance habituels dans la plupart des régions. La production animale a été menacée par la sécheresse, au milieu de la campagne dans toutes les régions agro-pastorales, qui a fait chuter les prix de 60-70 pour cent, entraîné des migrations prématurées et augmenté la morbidité et la mortalité. Heureusement, en octobre et novembre, les pluies tardives ont renversé la situation, et des conditions normales prévalent malgré des pertes localisées.

En octobre 1997, les prix des principales céréales étaient bien supérieurs à ceux de l’année dernière, parce que les approvisionnements sont plus difficiles, et que les négociants s’attendent à une récolte inférieure aux niveaux record de 1996.