GUINEE-BISSAU (20 novembre)

Dans tout le pays, les précipitations ont été satisfaisantes cette année. Les premiers semis ont commencé en mai et, durant les mois suivants, les pluies ont été abondantes et régulières. En août et en septembre, il y a eu des inondations localisées dans les mangroves du sud et les basses-terres de l’est. Au 30 septembre, les pluies cumulées étaient plus abondantes que l’an dernier mais inférieures à la normale. Cependant, les fortes pluies tombées en octobre pourraient avoir une incidence négative sur le volume des récoltes, en particulier pour le riz de bas-fonds dans le nord et dans l’est.

Une sérieuse infestation de chenilles a affecté les cultures de riz, de mil et de fonio. Quelque 5 000 hectares ont été infestés, et 15 à 20 pour cent des cultures auraient été endommagées. Grâce aux bonnes pluies qui ont favorisé la pousse des pâturages et rempli les points d’eau, le bétail a été bien nourri.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes s’est rendue dans le pays à la fin du mois d’octobre. La superficie ensemencée est estimée à 156 300 hectares, soit une légère augmentation par rapport à l’an dernier et 26 pour cent de plus que la moyenne 1992-1995. Par rapport à la campagne agricole de 1996/97, la surface sous céréales non irriguées a progressé de 4,6 pour cent alors que celle sous riz a reculé de 0,6 pour cent, principalement à cause d’une diminution notable de la culture de riz de mangrove due à une pénurie de main-d’oeuvre. Les évaluations préliminaires établissent la production céréalière totale à 186 600 tonnes, niveau supérieur de 29 pour cent à celui de l’an dernier et dépassant la moyenne des cinq dernières années.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. D’une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. Après l’entrée de la Guinée-Bissau dans l’Union monétaire ouest- africaine (UMOA) et dans la zone franc, les prix des produits alimentaires ont un peu augmenté, surtout ceux du riz qui sera par conséquent moins accessible aux habitants pauvres des villes. De ce fait, la situation nutritionnelle demeure assez préoccupante, en particulier dans les zones urbaines. Alors que les cultures non céréalières, telles que le manioc, la patate douce, le haricot et l’anacardier contribueront à couvrir une partie des besoins alimentaires dans les zones rurales, le faible pouvoir d’achat dans les villes et l’inflation galopante risquent de compromettre sérieusement l’accès des citadins aux approvisionnements alimentaires.