INDONESIE (17 novembre)

On attribue le retard des pluies de la mousson au phénomène El Niño, le plus fort de ce siècle. Le pays doit actuellement faire face à une vague de sécheresse dont l’ampleur est sans précédent depuis des décennies et il est très important qu’il pleuve le plus tôt possible, non seulement pour les cultures mais aussi pour les feux de forêts et de brousse très étendus qui, cette année, se sont propagés à la faveur de la siccité. Selon certaines prévisions, les pluies pourraient arriver seulement en janvier de l’année prochaine, et la sécheresse persisterait jusqu’au mois de mars. Dans une certaine mesure, l’effet négatif sur la production a été contrebalancé par les précipitations du début de l’année, qui se sont poursuivies jusqu’en mai-juin et ont été propices aux cultures de la première campagne récoltées en février-mars et à celles de la seconde campagne récoltées en juillet-août. Ces deux récoltes représentent quelque 80 pour cent de la production de riz du pays. Cela dit, la récolte de la troisième campagne a été considérablement réduite et des rapports non confirmés indiquent qu’environ 79 000 hectares de terres cultivées ont été complètement perdus, tandis que dans d’autres régions, les rendements ont été inférieurs au niveau normal, selon la disponibilité des capacités d’irrigation. Actuellement, selon les estimations officielles la production totale de paddy en 1997 est estimée à 49,1 millions de tonnes soit 31,85 millions de tonnes de riz usiné. Si l’on s’en tient à ces données, la production devrait être inférieure de 4 pour cent à celle de l’an dernier et de 2 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Cela dit, comme ces prévisions se basaient sur des conditions météorologiques acceptables pour la période allant de septembre à décembre, la persistance de la sécheresse en septembre et en octobre pourrait entraîner une réduction ultérieure de la production.

La situation des disponibilités alimentaires est particulièrement critique dans les vastes régions centrales de l’Irian Jaya qui sont encore durement frappées par la sécheresse et par de graves pénuries alimentaires. Dans ces régions, on estime que même si les pluies commençaient bientôt à tomber, les stocks actuels de vivres seraient pratiquement épuisés avant la prochaine récolte. Selon les rapports, la sécheresse et les pénuries de vivres se font surtout sentir à l’intérieur des terres dans le district isolé de Jayawijaya dont la population totale est de 450 000 habitants et dépend presque exclusivement de la production de patates douces. On estime que dans le seul district de Jayawijaya, quelque 90 000 personnes risquent de devoir affronter de graves pénuries alimentaires.

L’action des pouvoirs publics est coordonnée par le National Coordinating Board for Disaster Management - BAKORNAS PB qui fournit du riz et du carburant pour les transports et a mobilisé l’armée pour l’acheminement des secours. Un plan de lutte contre la sécheresse a été mis au point pour la période allant d’octobre 1997 à mai 1998.