KENYA (27 novembre)

Les précipitations les plus abondantes de ces 30 dernières années dans les régions côtières et du nord-ouest, imputables au phénomène El Niño, ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts importants aux infrastructures et aux habitations, et des déplacements de population. Le Gouvernement a déclaré “zones sinistrées” les régions de la Côte, du nord-est, et certaines parties des provinces orientales. On signale également des dégâts localisés à l’agriculture. Mais comme la plupart de ces provinces sont des régions agricoles marginales, on ne prévoit pas que les pertes subies par la production se feront beaucoup sentir au niveau national. Les inondations ont isolé pendant plus d’un mois plusieurs villes des régions sinistrées. Les approvisionnements alimentaires se sont épuisés, et les prix des denrées ont triplé, en particulier le long de la Tana. Le Gouvernement distribue dans ces régions des secours à quelque 60 000 personnes, par hélicoptère et par voie maritime, et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle complète ces efforts en envoyant des produits alimentaires et autres secours. Environ 2 000 réfugiés de Somalie, du Soudan méridional et d’Ethiopie ont dû quitter les camps situés autour du village de Dabaad.

Toutefois, en dépit de pertes de production localisées, les pluies abondantes tombées depuis le début de la saison des "petites pluies" de 1997/98, dans les régions à régime pluvial bimodal des provinces de l’ouest, du centre et de l’est, ont permis d’augmenter les superficies consacrées au maïs et aux légumineuses, et favorisé le démarrage des cultures. Toutefois, les perspectives de la récolte commençant mi- janvier pourraient se dégrader si les précipitations excessives persistaient en décembre. Les pluies abondantes ont aussi été favorables aux pâturages et à l’élevage, qui ne se sont pas tout à fait remis de la grave sécheresse pendant la précédente campagne des "petites pluies".

La récolte céréalière principale des “longues pluies” de 1997, se poursuit dans les principales régions de production à régime pluvial unimodal de la Rift Valley. Les perspectives se sont détériorées, du fait de précipitations continues supérieures à la normale en novembre, qui ont retardé la récolte et réduit les rendements. Leur potentiel avait déjà souffert de vagues de sécheresse en mai et septembre, en dépit de précipitations généralement abondantes durant la période de végétation, tandis que l’arrivée tardive des pluies a entraîné une diminution des semis de la principale campagne de maïs. Les prévisions, revues à la baisse, évaluent la production de maïs à 1,9 million de tonnes, à peu près l’équivalent de la faible récolte de 1996. On prévoit 320 000 tonnes de blé, au- dessous du bon niveau de l’année précédente, mais l’expansion des emblavures compense en partie la baisse du rendement. La récolte des haricots, produits surtout dans les régions à régime pluvial bimodal, est terminée, mais on l’estime inférieure d’un tiers à la moyenne à cause de la pénurie des semences. C’est une mauvaise récolte de haricots pour la deuxième année consécutive.

La principale campagne céréalière de 1997 étant inférieure aux prévisions, et dans l’hypothèse que la campagne secondaire sera bonne, on prévoit que les importations céréalières de l’année commerciale 1997/98 (octobre/septembre) resteront au niveau élevé de l’année précédente.

Les prix du maïs, aliment de base, ont commencé à baisser en septembre, compte tenu des importations records de la campagne commerciale 1996/97 (octobre/septembre), et de l’arrivée sur les marchés de la nouvelle récolte. Ils restent cependant très élevés, inabordables pour de larges secteurs de la population vulnérable.