MAURITANIE* (20 novembre)

Au début de la saison, en mai, les pluies ont été faibles et éparses dans les zones agricoles du pays. En juin, de fortes pluies sont tombées dans le centre-sud, le sud et l’est. Cependant, du fait de l’interruption des pluies en juillet- août dans le sud-ouest, les cultures non irriguées se sont flétries. Il n’y avait pas suffisamment de semences pour réensemencer lorsque les pluies ont repris à la fin du mois d’août. Ces pluies ont rempli les barrages et les réservoirs dans la quasi-totalité du pays et ont même rompu les barrages de retenue et les diguettes de terre dans le sud et le sud- est. Dans les zones situées en amont des barrages et dans les basses terres, les bonnes réserves d’eau ont favorisé les travaux agricoles. Les crues du fleuve Sénégal ont été plus fortes qu’en 1996, du fait que les eaux du barrage Manantali s’y sont déversées à partir du 27 août pendant 45 jours. Des pluies légères sont tombées sur la plupart des régions en septembre. Pendant la première décade d’octobre, les précipitations ont été abondantes, mais sensiblement plus faibles que l’an dernier à Maghama, Timbedra, Kiffa et Ould Yengé.

En ce qui concerne les acridiens, la situation est demeurée calme. D’importantes attaques de sauteriaux ont obligé à réensemencer à plusieurs reprises et parfois à abandonner les champs dans la zone de Diéri. Des traitement aériens et au sol sont en cours pour lutter contre les nombreux oiseaux granivores. Quelques criquets pèlerins ailés isolés ont été signalés dans le sud pendant l’été et plus récemment dans le nord. Des équipes de terrain postées dans tout le pays, surveillent en permanence la situation.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé à la fin du mois d’octobre la production céréalière totale de 1997/98 à 153 400 tonnes, niveau dépassant de 26 pour cent celui de 1996/97, mais inférieur de 5 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. On prévoit des augmentations considérables pour les cultures de bas-fond et les cultures irriguées dans plusieurs zones. En revanche, la production des cultures pluviales, qui sont celles qui ont le plus souffert de l’irrégularité et de l’inégalité des pluies et des attaques de sauteriaux, sera à nouveau faible cette année.

La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait être difficile pour les paysans pratiquant l’agriculture pluviale dont la production a été réduite par le manque d’eau, notamment dans les régions des deux Hodhs, de Gorgol et de Guidimaka. Grâce à des importations massives, les prix du blé et du riz demeurent stables, ou ont fléchi. En revanche, les prix des céréales secondaires locales ont monté, par suite des perspectives de récolte défavorables pour les cultures pluviales.