MALI (20 novembre)

En 1997, les précipitations ont dans l’ensemble été régulières et bien distribuées, ce qui a compensé les pluies tardives localisées et les plages de sécheresse qui se sont vérifiées tout au long de la saison. La saison des pluies a débuté comme prévu en mai, et les données pluviométriques enregistrées dans la plupart des stations météorologiques étaient normales ou élevées. Les pluies de juin ont été inégalement réparties mais généralement plus abondantes que l’an dernier. Les différentes zones agricoles ont reçu d’abondantes pluies en juillet et leur volume cumulé était normal ou supérieur à la normale dans la plupart des stations du sud et du centre. Les précipitations ont également été abondantes sur l’ensemble du pays en août, et le cumul des pluies au 31 août était normal. Les pluies ont généralement été normales pendant tout le mois de septembre et les deux premières décades d’octobre sur l’ensemble du territoire.

Les semis des cultures pluviales ont débuté en mai et en juin dans la zone soudanienne et dans une partie de la zone sahélienne. Ils se sont généralisés en juillet. Bien que cette année, les semis aient commencé en avance dans la zone sahélienne grâce à l’arrivée précoce des pluies en mai et en juin, l’interruption des pluies à la fin du mois de juin a entravé les semis et obligé à réensemencer dans plusieurs zones. Cependant, les cultures céréalières principales (maïs, sorgho, mil et riz) n’ont pas souffert, sauf dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti, où les pluies excessives ont provoqué des inondations avant la germination du riz, si bien que les rendements ont été inférieurs à la normale.

En ce qui concerne les acridiens, la situation a été calme dans l’ensemble, mis à part la présence de quelques criquets pèlerins ailés isolés dans l’Adrar des Iforas dans le nord. De nombreux oiseaux granivores ont endommagé les cultures de riz dans la région de Ségou. Des traitements aériens et au sol ont contribué à prévenir les attaques d’oiseaux et à minimiser les pertes, mais il faudra être vigilant car les nids n’ont pas été détruits. En ce qui concerne l’élevage, les perspectives sont satisfaisantes car les pâturages étaient généralement en bon état, sauf dans les régions de Nara, Tombouctou, Menaka, et dans le nord des régions de Kayes et de Mopti.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale de 1997/98 à 2,4 millions de tonnes, niveau supérieur de 7 pour cent à celui de l’an dernier et supérieur à la moyenne sur cinq ans. Cette augmentation est essentiellement due à une expansion de la superficie sous maïs et sorgho et aux bons rendements du riz, du maïs et du sorgho. La production de mil devrait aussi dépasser la moyenne sur cinq ans, la légère diminution de la superficie ensemencée ayant été compensée par une augmentation des rendements. La récolte de sorgho est inférieure de 14 pour cent à la moyenne des cinq dernières années, mais la production des cultures de la campagne secondaire, comme le blé et le fonio, a progressé. Dans l’ensemble, on prévoit une production céréalière plus abondante dans les principales zones agricoles (Koulikoro, Sikasso, Ségou), mais on s’attend à des déficits dans les régions de Mopti et deTombouctou.

Grâce à la bonne récolte, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales ont baissé depuis août/septembre, pour tomber à des niveaux beaucoup plus bas qu’en 1996 à la même période. Le stock national de sécurité est évalué à 29 500 tonnes de mil ou de sorgho, niveau plus abondant que l’an dernier, ce qui facilitera d’éventuelles interventions pendant la prochaine campagne commerciale. Des réserves sont disponibles dans les zones les plus vulnérables, notamment dans les régions de Tombouctou et Gao. Une aide alimentaire est distribuée aux Touaregs qui sont revenus des pays voisins. Des excédents exportables sont disponibles pour des transactions triangulaires avec les pays voisins dont la production est déficitaire, notamment le nord et le sud du Sénégal, la Mauritanie et quelques zones du Niger et du Burkina Faso.