NIGER (20 novembre)

Les premières pluies importantes de 1997 sont arrivées à la fin du mois d’avril dans le sud-ouest et le centre-sud. Elles se sont affaiblies dans le sud-ouest pendant les deux premières décades de mai. En juin, les précipitations ont été faibles et sporadiques, malgré de grosses averses localisées. Leur intensité a augmenté au début juillet sur la plus grande partie du pays, en particulier dans les départements de Dosso et Maradi, dans le sud du département de Zinder et dans les districts de Bouza et Birni N’Konni (département de Tahoua). Pendant la deuxième décade de juillet, les pluies se sont raréfiées, mais se sont améliorées à la fin du mois dans l’ouest et le sud-ouest. La pluviométrie est cependant restée inférieure à la moyenne dans le centre et l’est en août, malgré des pluies torrentielles localisées dans la bande du nord.

Les semis ont commencé à l’arrivée des pluies en avril dans le sud des départements de Dosso et de Tahoua, et en mai dans les départements de Maradi, Zinder et Tillabéri. Les superficies sous mil et sorgho ont été étendues à l’ensemble du pays en juin et en juillet. Les pluies étant inégalement réparties et irrégulières, les semis ont progressé le long d’un axe sud-nord, d’avril à juillet. Dans certaines zones des départements de Tillabéri (Ouallam), Dosso, Tahoua, Zinder et Diffa, les semis précoces n’ont pas pris et d’importantes superficies ont dû être réensemencées. L’insuffisance des pluies pendant les deux premières décades d’août a limité la croissance des cultures dans la majorité des départements. Les cultures tardives risquent de souffrir du manque d’eau, dans certains endroits, en particulier dans les départements de Tahoua et de Maradi.

D’importantes infestations de sauteriaux et d’insectes antophages, de foreurs et de criocères des céréales ont été signalées dans le mil. Le sorgho et le niébé risquent d’être affectés, mais du fait que des mesures de lutte ont été prises en temps voulu, les dégâts aux cultures devraient être limités. Au 24 octobre, sur une superficie totale infestée de quelque 800 000 hectares, quelque 293 000 hectares avaient reçu des pulvérisations aériennes.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière pour 1997/98 à 2,25 millions de tonnes, soit une très légère baisse par rapport à 1996, mais une hausse de 4 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Malgré cette récolte moyenne, on prévoit que les approvisionnements alimentaires seront précaires dans plusieurs zones déficitaires qui ont rentré de mauvaises récoltes, dans certains cas pour la deuxième ou troisième année d’affilée. Les régions les plus touchées, en partant de l’est vers l’ouest, sont les suivantes: Tera, Tillabéri, Ouallam, Filingué, Kollo, Tahoua, Bouza, Keita, Tanout, Myrriah, Gouré, Maina, Diffa et N’Guigmi. Le gouvernement a estimé le déficit céréalier national à 151 000 tonnes, et a lancé un appel pour solliciter une aide internationale pour les populations touchées dans les zones vulnérables. Il a demandé en particulier que les projets en cours dans les zones touchées organisent dans les prochaines semaines des activités productives de contre-saison, en vue de prévenir les déplacements de population. Le Système national d’alerte rapide réunira un atelier national début décembre pour déterminer avec plus de précision les zones touchées et les populations qui devront être suivies au cours de l’année prochaine. En outre, le stock national de sécurité est pratiquement épuisé. Son niveau est à présent d’environ 2 500 tonnes, plus 1500 tonnes à titre de réserve financière. L’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), qui est l’organisme chargé de la commercialisation, projette d’acheter environ 10 000 tonnes, en plus des 15 000 tonnes promises par un donateur pour reconstituer le stock national de sécurité. Les prix du mil sont relativement élevés, probablement à cause de la forte demande pour les achats locaux de l’OPVN ou des donateurs.