SOMALIE* (28 novembre)

Les fortes pluies qui durent depuis la mi-octobre ont provoqué de graves inondations, faisant 1 500 morts au moins, et des dégâts importants aux biens et aux infrastructures. Un grand nombre de personnes a été déplacé. On signale aussi les lourdes pertes de récoltes et de bétail dans les régions agricoles, en particulier dans le sud, le long des rivières Juba et Shebelle.

Les cultures "Deyr" de 1997/98, qui représentent 20 pour cent environ de la production céréalière annuelle, ont été semées juste avant que ne commencent des pluies diluviennes. Les récoltes de maïs et de sorgho ont souffert des précipitations torrentielles tombées en un mois, dans les régions du Bas et Moyen Juba, du Bas et Moyen Shebelle, mais également dans la zone de culture du sorgho des régions de Bay, Bakool et Hiraan, et dans les régions agricoles du nord-ouest. Il n’est pas encore possible de procéder à une évaluation détaillée des pertes subies par l’agriculture, mais on estime à titre préliminaire que la moitié au moins de la récolte céréalière dans les régions productrices du sud a été sérieusement endommagée par les inondations. Les perspectives des récoltes qui commenceront en janvier sont donc médiocres, et on s’attend à ce que la production céréalière "Deyr" de 1997/98 soit faible pour la quatrième année consécutive. Les inondations ont également détruit les réserves alimentaires des ménages, les semences et les intrants agricoles. Les pertes de bétail sont provisoirement estimées à 21 000 têtes.

Les inondations ont aggravé la situation des approvisionnements alimentaires dans différentes parties du pays, déjà rendue précaire par une succession de mauvaises récoltes, et par la désorganisation des activités agricoles et commerciales causée par les troubles civils et l’insécurité persistante. Les prix des produits alimentaires de base, déjà élevés, ont triplé depuis le début des inondations dans les zones sinistrées du sud. La situation est particulièrement critique le long du Juba, de Jamame à Buale, où les villes isolées par les inondations subissent de graves pénuries alimentaires.

Quant au pays dans son ensemble, les perspectives de récolte de la campagne "Deyr" 1997/98 s’aggravant, le déficit céréalier dépassera largement les prévisions. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, envoyée sur le terrain en août cette année, a évalué à 247 000 tonnes les besoins d’importations céréalières de la campagne commerciale 1997/1998 (septembre/août), dont 215 000 tonnes seront achetées sur le marché, et 32 000 tonnes d’aide alimentaire. Cette évaluation repose sur l’hypothèse que la récolte secondaire "Deyr" sera normale, c’est-à-dire de 95 000 tonnes environ. Comme tout semble indiquer que la récolte “Deyr” sera encore médiocre, on a révisé à la baisse, l’évaluant à 280 000 tonnes, et les besoins d’aide alimentaire à 60 000 tonnes.

Environ 112 000 personnes reçoivent actuellement une aide alimentaire, en même temps que d’autres secours, mais la persistance de mauvaises conditions météorologiques et l’insécurité entravent les opérations de secours. De nouvelles contributions d’aide alimentaire et d’aide au transport des secours, principalement par hélicoptère et par bateau, sont nécessaires d’urgence.