TURKMENISTAN (14 novembre)

La réorganisation des anciennes fermes d'Etat en une série de fermes individuelles louées à bail et de meilleures primes pour les fermiers individuels ont contribué à une augmentation de la production de céréales en 1997, estimée à 38 pour cent. Les superficies réellement ensemencées (par rapport à celles déclarées) en céréales ont augmenté de 50 000 hectares, pour s’établir à 539 000 hectares. Les superficies sous blé ont augmenté aux dépens des céréales secondaires, des cultures fourragères et du coton. Les conditions de croissance ont été meilleures que l'année dernière mais la situation des approvisionnements en intrants est restée difficile. Un facteur important ayant contribué à la forte augmentation de la production de blé (650 000 tonnes) a été l'introduction d'un système de contrat agricole pour les petits cultivateurs accompagné d'un crédit pour les intrants et les services essentiels. La récolte de coton a souffert des mauvaises conditions météorologiques (inondations au printemps et un mois d'août frais), de manque de machines, d'une faible disponibilité d'engrais et d'un entretien inadéquat du système d'irrigation. La production devrait rester bien en dessous de la moyenne tout en étant supérieure à celle de l'année dernière. La production de melons et d'autres fruits devrait décliner, par suite de possibilités de commercialisation limitées et de la perte de marchés d'exportation.

La situation des approvisionnements alimentaires demeure incertaine et précaire dans les zones défavorisées. En général, la disponibilité et le choix des aliments se sont améliorés mais un manque de pouvoir d'achat limite l'accès à la nourriture et il y a de nombreuses contraintes infrastructurelles. Dans les zones urbaines, les approvisionnements en lait demeurent insuffisants alors que dans les zones rurales les approvisionnements en blé demeurent difficiles, même après la moisson. Les personnes des zones industrielles en déclin et des zones rurales infertiles connaissent des difficultés. Les personnes ayant un revenu inférieur à 120 000 manats, ou 24 dollars E.U., sont considérées comme vulnérables; elles représentent 3,4 millions de personnes, selon les sources officielles. Ces personnes continuent à recevoir de la farine, de la viande, du lait, du beurre, du thé grâce à des cartes de rationnement mais la part de subvention est régulièrement réduite. Une enquête sur le budget des ménages a été menée mais les résultats n'ont pas encore été divulgués.

L’utilisation intérieure annuelle de céréales a reculé à environ 1,2 million de tonnes, dont 626 000 tonnes pour la consommation alimentaire, un peu moins de 170 000 tonnes pour les autres utilisations (principalement encemencement) et environ 386 000 tonnes pour les utilisations fourragères. En 1996/97, les stocks céréaliers ont été épuisés et devront être reconstitués cette année. Alors que les besoins totaux sont de 1,42 million de tonnes, les disponibilités intérieures (stocks plus production de céréales) sont estimées à 863 000 tonnes. Compte tenu de la quantité nécessaire pour reconstituer les stocks, il faudra importer près de 560 000 tonnes pour la campagne de 1997/98. On prévoit que ces besoins seront couverts par des importations commerciales, principalement au Kazakhstan et en Ukraine, mais quelque 100 000 tonnes pourraient être achetées en dehors de la CEI.