FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries Alimentaires 12/97

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RAPPORTS PAR PAYS



 
 

AFRIQUE DU NORD

ALGERIE (28 novembre)

 Grâce aux bonnes pluies tombées en octobre, le blé d’hiver a pu être semé tôt dans les zones côtières du nord-est. Les semis du blé et de l’orge de 1998 se poursuivront jusqu’à la mi-janvier de l’année prochaine, mais le gros des cultures est ordinairement semé en novembre/décembre.

Des criquets pèlerins ailés ont été signalés en octobre dans l’extrême sud, près du Niger. Des ailés épars sont probablement présents dans quelques endroits du sud et du centre du Sahara. Ils risquent de pondre dans les zones où il a plu récemment.

Par suite des conditions météorologiques généralement défavorables, la production céréalière est tombée en 1997 à son plus bas niveau en vingt ans (environ 1,08 million de tonnes), après le record de 4,6 millions de tonnes atteint en 1996. La production de blé de 1997 est estimée à 750 000 tonnes, soit une baisse de l’ordre de 73 pour cent par rapport à l’an dernier, alors que celle d’orge est évaluée à 300 000 tonnes, contre 1,7 million de tonnes l’an dernier.

En 1997/98 (juillet/juin), les importations de céréales devraient s’élever à environ 5,5 millions de tonnes, par suite de la chute de la production intérieure en 1997.

EGYPTE (28 novembre)

 Les semis du blé, principalement irrigué, qui sera moissonné à partir de la mi-avril 1998, sont en cours. Le plan agricole officiel vise à mettre en culture de nouvelles terres à ensemencer avec des variétés améliorées de blé, de riz et de maïs.

Des criquets pèlerins adultes isolés étaient présents dans plusieurs endroits près de la vallée du Nil au sud d’Assouan et au-dessus des plaines côtières, près de Halaib et de Wadi Diib, à la fin du mois de septembre. Des pontes sont à prévoir dans le sud-est le long des plaines côtières et des oueds précôtiers, où se formeront probablement des groupes et bandes larvaires. Le nombre d’acridiens risque d’augmenter considérablement car on prévoit que cette année la ponte aura lieu plus tôt que d’habitude.

En 1996/97, la production de blé a reculé de quelque 4 pour cent pour tomber à environ 5,5 millions de tonnes, en raison d’une baisse des rendements attribuée à de fortes tempêtes de sable et aux températures élevées à la fin de la saison de végétation. La production de maïs en 1996/97 est estimée à 5,4 millions de tonnes.

Les importations de blé et de farine de blé en 1997/98 (juillet/juin) devraient atteindre 7 millions de tonnes, et celles de céréales secondaires 3,2 millions de tonnes.

MAROC (28 novembre)

Après le temps sec du mois d’octobre, des pluies supérieures à la normale en novembre ont permis de semer les cultures de 1997/98 dans tout le nord du pays. Dans les régions du sud, des pluies légères ou modérées en novembre ont suffisamment humidifié la superficie arable pour les travaux de préparation des terres et les semis des cultures d’hiver. La levée et l’implantation des cultures semées tôt en saison seraient satisfaisantes. Les semis des cultures d’hiver se poursuivront jusqu’en décembre.

Des criquets pèlerins ailés isolés en phase solitaire risquent d’apparaître dans l’extrême sud-ouest pendant les périodes où soufflent les vends chauds du sud.

Compte tenu des conditions de végétation peu favorables, la production céréalière de 1997, principalement du blé et de l’orge, est estimée à 4 millions de tonnes, soit 60 pour cent de moins qu’en 1996. De ce fait, les importations de blé en 1997/98 (juillet/juin) devraient atteindre 2,4 millions de tonnes, contre 1,1 million de tonnes de 1996/97.

TUNISIE (28 novembre)

 Les précipitations légères ou modérées tombées sur l’ensemble du pays en octobre ont fourni une humidité suffisante pour la préparation des terres et probablement favorisé quelques emblavures précoces de céréales d’hiver. Grâce aux pluies légères, parfois excessives dans certains endroits, qui ont continué à tomber en novembre, la couche superficielle du sol est restée suffisamment humide pour la levée et l’implantation des céréales d’hiver. Les semis du blé et de l’orge de 1998 se poursuivent jusqu’à la mi-janvier, mais le gros des cultures est normalement semé entre la mi-novembre et la mi-décembre.

La production céréalière de 1997, estimée à 1,1 million de tonnes, a été considérablement réduite par le manque de pluie qui a diminué de moitié la surface emblavée en céréales lors de la saison passée. Environ 1 million d’hectares seulement, soit la moitié des terres arables ont été ensemencées, en raison d’une grave sécheresse.

Les importations de blé et d’orge en 1997/98 devraient atteindre respectivement 1,2 million de tonnes et 300 000 tonnes.
 
 

AFRIQUE DE l'OUEST

 

BENIN (17 novembre)

 La saison des pluies, qui a commencé fin mars, a dans l’ensemble été favorable. Cependant, la période sèche, qui survient généralement fin juillet/début août, s’est prolongée bien au-delà de la normale, ce qui a retardé les semis des cultures de la seconde campagne dans le sud. Les images obtenues par satellite montrent que l’indice de végétation était normal ou supérieur à la normale en octobre. On rentre en ce moment les récoltes de mil et de sorgho dans le nord. Pour 1997/98, les approvisionnements alimentaires s’annoncent satisfaisants dans la province d’Atacora, mitigés dans le département de Borgou à cause des pluies irrégulières, et à peu près normaux dans le sud. Les superficies ensemencées durant la première campagne agricole sont inférieures à la normale pour le maïs, mais bien supérieures pour les autres cultures, notamment pour le mil, le sorgho, le riz et l’igname. D’après les premières estimations, la production de céréales atteindrait 916 000 tonnes et celle de racines et de tubercules 2,5 millions de tonnes, ce qui est nettement au- dessus de la moyenne.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Après la récolte d’ignames et la moisson du maïs et du sorgho de la première campagne, les prix ont fléchi sur les marchés qui sont bien fournis. Le gouvernement met en place un stock de sécurité d’environ 1 000 tonnes de maïs et encourage la constitution de stocks au niveau des exploitations. Il reste environ 11 000 réfugiés togolais au Bénin. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 (janvier/décembre) sont estimés à 190 000 tonnes (y compris les réexportations), principalement de blé et de riz, dont 16 000 tonnes d’aide alimentaire.

BURKINA FASO (2 décembre)

 La saison des pluies de 1997 a démarré relativement tôt au début du mois d’avril dans le sud-ouest du pays. Les pluies se sont ensuite déplacées vers le nord en mai et couvraient l’ensemble du pays en juin. En juillet, certaines zones du centre, de l’est et du nord sont restés sèches. En août, les pluies ont été plus faibles que durant les années précédentes, surtout pendant la première décade. Les opérations d’ensemencement et de réensemencement se sont échelonnées jusqu’à la fin août, en particulier dans le centre, le centre- nord et l’est, où il a fallu réensemencer jusqu’au milieu du mois d’août, à cause de la sécheresse. Après une amélioration pendant la première décade de septembre, la situation a quelque peu dégénéré pendant les deux dernières décades, et les cultures encore jeunes et au stade de la floraison ont été endommagées, surtout dans le nord et le centre. En octobre, les pluies sont arrivées trop tard pour que les cultures puissent se reprendre, dans de nombreuses régions du pays.

En ce qui concerne les ravageurs, la situation a été calme pendant toute la saison de végétation, si l’on excepte quelques infestations de sauteriaux dans les cultures de mil, de sorgho et de maïs.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes qui s’est rendue dans le pays de fin octobre à novembre, a estimé la production céréalière pour la campagne de 1997/98 à 2 275 000 tonnes, soit 8 pour cent de moins qu’en 1996 et 7 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Ce niveau, le plus bas depuis 1990, reflète un recul des productions de mil (- 9%), de sorgho (- 13%), et de riz (-12 %). En revanche, les productions de maïs et de fonio ont augmenté respectivement de 13 et de 18 pour cent. Par rapport aux niveaux moyens pour la période 1992/93 à 1996/97, les productions de riz et de maïs devraient progresser de 39 pour cent et de 14 pour cent, alors que celles de mil, de sorgho et de fonio devraient enregistrer des diminutions comprises entre 9 et 14 pour cent. Six provinces sur 30 seulement bénéficieront d’une récolte plus abondante que l’an dernier, et de nombreuses provinces pourraient connaître des baisses notables - de plus de 40 pour cent, dans certains cas, par rapport à 1996.

La récolte étant inférieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire dans les zones qui ont rentré de faibles récoltes. Les marchés sont généralement bien approvisionnés, sauf pour le maïs. Les prix des céréales restent stables et plus bas que l’an dernier, sauf à Ouagadougou et à Fada N’Gourma. Le Gouvernement a prévu une réunion avec des représentants des donateurs au début du mois de décembre, pour présenter un plan d’action en vue de fournir une assistance dans les zones touchées. On estime qu’une aide alimentaire d’urgence de 67 200 tonnes sera nécessaire pour couvrir les besoins de consommation de 800 000 personnes pendant 7 mois. Il est possible, avec une aide extérieure, de combler les déficits des zones affectées par des pénuries par des transferts de céréales en provenance des provinces où la production a été excédentaire. Les besoins céréaliers pour les programmes d’aide alimentaire en cours peuvent également être couverts en achetant des denrées sur place. Des réfugiés touaregs en provenance du Mali reçoivent actuellement une aide alimentaire.

CAP-VERT (20 novembre)

 Les pluies ont été inégalement réparties en 1997. Elles sont arrivées avec un mois de retard à la fin du mois d’août et ont cessé au début du mois d’octobre, quand le maïs était au stade de la floraison. La majorité des cultures semées en juillet sur les îles de Santiago et de Fogo ont été perdues et il a fallu réensemecer dans les deux îles. Pendant les deux premières décades de septembre, les précipitations abondantes sur toutes les îles ont favorisé la croissance du maïs. Cependant, le manque de pluies à partir de la deuxième décade d’octobre, qui a coïncidé avec le stade de la floraison, a nui aux cultures de maïs dans tout l’archipel.

La situation des ravageurs a été relativement calme, quoiqu’une infestation d’acridiens sur les îles de Santiago, Maio et Boavista ait un peu endommagé les cultures de maïs et les pâturages. Les fortes pluies d’août et de septembre ont reconstitué les nappes souterraines, ce qui a permis d’étendre la surface irriguée et eu une incidence bénéfique sur la nutrition et la santé du bétail dans les zones pastorales.

L’amélioration des pluies sur les îles de Santiago et de San Nicolau et la disponibilité de semences ont permis d’augmenter les superficies sous maïs: 33 311 hectares ont été ensemencés cette année contre 32 127 hectares en 1996/97, soit une augmentation de 3,7 pour cent par rapport à l’an dernier et une expansion de 2 pour cent par rapport à la moyenne sur cinq ans. Cependant, le manque de pluies en octobre a détruit les cultures de maïs partout sauf dans les îles de Santiago et de Fogo, où les perspectives de récoltes sont un peu plus favorables. La production nationale de maïs est estimée à 1 137 tonnes, contre 1 304 tonnes en 1996/97, soit une baisse de 13 pour cent. Cette récolte, qui est la plus faible depuis 1987, est inférieure de 84 pour cent à la moyenne sur cinq ans.

En dépit de deux faibles récoltes de suite, la situation générale des approvisionnements alimentaires demeurera satisfaisante dans la mesure où le pays couvre l’essentiel de ses besoins de consommation par des importations. Toutefois, les populations rurales, notamment dans les zones semi-arides ou arides, seront gravement touchées et auront probablement besoin d’une aide.

COTE D'IVOIRE (17 novembre)

 La saison des pluies a démarré début mars dans le sud, et fin mars dans le nord, et les pluies ont été abondantes et généralisées jusqu’à la fin du mois de juin. Elles se sont considérablement affaiblies en juillet, en août et au début du mois de septembre sur le sud et le centre, où les précipitations ont été bien inférieures à la normale. Les pluies ont repris et sont restées généralisées de la fin du mois de septembre au début du mois de novembre. Dans le nord, la récolte de mil et de sorgho touche à sa fin et l’on prévoit une bonne production grâce aux conditions de végétation favorables. Dans le sud, la récolte du riz est en cours. Les pluies ayant été insuffisantes de la mi-juillet à la mi- septembre dans le sud, la récolte du maïs et du riz de la campagne principale devrait être plus faible que les années précédentes. Le riz de plateau, qui représente l’essentiel de la production rizicole ivoirienne a gravement souffert de la période de sécheresse. Les semis du maïs de la seconde campagne, qui ont normalement lieu fin août/début septembre n’ont pas pu commencer avant la fin du mois de septembre à cause du manque de pluie. De ce fait, la récolte du maïs de la seconde campagne risque d’être médiocre si la saison des pluies cesse avant qu’il ne soit arrivé à maturité.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Cependant les prix du riz sont plus élevés que l’an dernier à la même période, probablement par suite de la diminution de la production et de l’augmentation des taxes d’importation. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 (janvier/décembre) sont estimés à 505 000 tonnes, principalement de blé et de riz.

Environ 305 000 réfugiés libériens sont présents dans les départements de l’ouest. Leur état nutritionnel est jugé satisfaisant. La plupart d’entre eux devraient regagner leur patrie en 1998, compte tenu de l’amélioration des conditions de sécurité au Libéria. Une aide alimentaire est fournie à 50 000 personnes vulnérables, et à 30 000 enfants par le biais de programmes d’alimentation scolaire.

GAMBIE (20 novembre)

 Les pluies tombées en mai dans l’est et en juin dans le reste du pays ont permis de semer tôt les céréales secondaires et le riz de plateau. Les pluies se sont maintenues jusqu’à la première décade de juillet puis ont été interrompues par une vague de sécheresse. Du fait que les pluies ont cessé à la mi- juillet, les cultures précoces de maïs et de mil ont manqué d’eau à un stade critique de leur croissance. L’état des pâturages s’est également détérioré, en particulier dans la Division de la Rive Nord, où les agriculteurs ont dû déplacer leurs troupeaux vers le sud. Cependant, les pluies abondantes du mois d’août ont regénéré les pâturages. De grandes surfaces ont été réensemencées, en particulier dans la Division de la Rive Nord, qui était la région la plus touchée. Le manque de pluies a aussi retardé le repiquage du riz. Bien que les pluies aient repris à la mi-août, pratiquement toute la récolte de maïs a été perdue, de même qu’une partie des cultures précoces de mil et de sorgho. Le repiquage du riz de plateau a été entrepris, mais n’a pu être achevé faute de semences. Le riz de mangrove qui a été repiqué au début du mois d’août se développe bien. Le mil précoce a été récolté avec un mois de retard, à la fin du mois de septembre. La récolte d’arachides devrait être bonne malgré une pénurie de semences, à condition qu’il continue à pleuvoir en octobre. Les précipitations ont été abondantes dans la plupart des régions pendant la deuxième décade d’août jusqu’au début octobre. Elles n’ont été faibles que dans le sud de la Division du Haut Fleuve. Globalement, les pluies cumulées ont été proches de la normale et plus élevées que l’an dernier.

Les cultures ont aussi été infestées par des chenilles. Une attaque de pucerons a aussi endommagé les cultures de mil et d’arachide. Le maïs et le mil ont aussi été affectés par le mildiou à la fin du mois de septembre dans la Division du Haut Fleuve. Une invasion de striga a été signalée dans plusieurs divisions du pays.

Une Mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale pour 1997 à 84 750 tonnes, niveau inférieur de quelque 24 pour cent à celui de l’année passée et sensiblement inférieur à la moyenne. Ceci s’explique dans une large mesure par une forte baisse des productions de maïs et de riz de plateau.

En conséquence, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être précaire. Les régions les plus touchées sont celles de Badidou et de Jokadou dans la Division de la Rive Nord, de Saloum dans le nord de la Division du Fleuve Central; de Wullli et Sandou dans le nord de la Division du Haut Fleuve. Cependant, comme la production d’arachide s’annonce bonne, les revenus des agriculteurs devraient s’améliorer dans quelques zones.

GHANA (18 novembre)

 La saison des pluies a commencé début mars et les précipitations sont restées généralisées jusqu’à la dernière décade de juin où elles se sont considérablement raréfiées. Elles sont restées très faibles dans le sud et le centre en juillet et pendant la première quinzaine d’août, puis ont repris de la fin août à la fin octobre. Bien qu’en août le temps soit habituellement sec dans le sud, la période sèche a été particulièrement longue cette année, ce qui a probablement nui aux cultures de riz et de maïs dans cette zone et retardé les semis du maïs de la seconde campagne. On rentre en ce moment les récoltes de mil et de sorgho dans le nord et les perspectives sont favorables. Dans le sud, la production céréalière devrait être de l’ordre ou en-deçà de la moyenne, en raison des pluies irrégulières. Comme en 1996, la production de racines et de tubercules devrait dépasser la moyenne et compenser la baisse de la production céréalière. Les premières estimations pour 1997 établissent la production de céréales à 1,724 millions de tonnes, niveau inférieur à celui de l’an dernier, et celle de racines et de tubercules à quelque 13 millions de tonnes.

La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Il reste encore au Ghana quelques réfugiés togolais, après les rapatriements massifs de 1996. Environ 30 000 réfugiés libériens reçoivent aussi une aide alimentaire. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 sont estimés à 387 000 tonnes, principalement de blé et de riz.

GUINEE (17 novembre)

 Les pluies ont commencé fin mars dans l’extrême sud-est, ont augmenté dans le sud en avril et sont devenues abondantes sur l’ensemble du pays de mai à septembre. Le cumul des précipitations au début novembre est supérieur à la moyenne. Les superficies ensemencées pour la campagne agricole de 1997 sont légèrement plus importantes que l’an dernier, normales ou supérieures à la moyenne pour le riz, le manioc et les arachides, et inférieures à la moyenne pour le maïs et le fonio. La récolte des cultures vivrières principales est en cours et devrait être de l’ordre de la normale. Cependant la présence d’un grand nombre de réfugiés dans quelques-unes des principales zones de production a d’importants effets négatifs, notamment dégradation des sols et déboisement.

D’après les dernières estimations, on dénombre au total 545 000 réfugiés libériens et sierra-léoniens en Guinée. Une aide alimentaire est fournie à 60 000 Sierra-léoniens et à 105 000 Libériens. De nouveaux réfugiés sont arrivés de Sierra Leone, notamment en Guinée maritime et forestière. Quelques réfugiés libériens devraient regagner leur pays en 1998, mais la présence de réfugiés accroît la demande de vivres si bien que les stocks disponibles s’épuisent rapidement et que les prix montent. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 sont estimés à 375 000 tonnes.

GUINEE-BISSAU (20 novembre)

 Dans tout le pays, les précipitations ont été satisfaisantes cette année. Les premiers semis ont commencé en mai et, durant les mois suivants, les pluies ont été abondantes et régulières. En août et en septembre, il y a eu des inondations localisées dans les mangroves du sud et les basses-terres de l’est. Au 30 septembre, les pluies cumulées étaient plus abondantes que l’an dernier mais inférieures à la normale. Cependant, les fortes pluies tombées en octobre pourraient avoir une incidence négative sur le volume des récoltes, en particulier pour le riz de bas-fonds dans le nord et dans l’est.

Une sérieuse infestation de chenilles a affecté les cultures de riz, de mil et de fonio. Quelque 5 000 hectares ont été infestés, et 15 à 20 pour cent des cultures auraient été endommagées. Grâce aux bonnes pluies qui ont favorisé la pousse des pâturages et rempli les points d’eau, le bétail a été bien nourri.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes s’est rendue dans le pays à la fin du mois d’octobre. La superficie ensemencée est estimée à 156 300 hectares, soit une légère augmentation par rapport à l’an dernier et 26 pour cent de plus que la moyenne 1992-1995. Par rapport à la campagne agricole de 1996/97, la surface sous céréales non irriguées a progressé de 4,6 pour cent alors que celle sous riz a reculé de 0,6 pour cent, principalement à cause d’une diminution notable de la culture de riz de mangrove due à une pénurie de main-d’oeuvre. Les évaluations préliminaires établissent la production céréalière totale à 186 600 tonnes, niveau supérieur de 29 pour cent à celui de l’an dernier et dépassant la moyenne des cinq dernières années.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. D’une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. Après l’entrée de la Guinée-Bissau dans l’Union monétaire ouest- africaine (UMOA) et dans la zone franc, les prix des produits alimentaires ont un peu augmenté, surtout ceux du riz qui sera par conséquent moins accessible aux habitants pauvres des villes. De ce fait, la situation nutritionnelle demeure assez préoccupante, en particulier dans les zones urbaines. Alors que les cultures non céréalières, telles que le manioc, la patate douce, le haricot et l’anacardier contribueront à couvrir une partie des besoins alimentaires dans les zones rurales, le faible pouvoir d’achat dans les villes et l’inflation galopante risquent de compromettre sérieusement l’accès des citadins aux approvisionnements alimentaires.

LIBERIA* (17 novembre)

Les pluies ont diminué en juillet et août dans l’ouest et cessé dans l’est, puis repris au début septembre pour se généraliser à l’ensemble du pays à la fin du mois. D’après les rapports, le cumul des pluies à fin novembre est normal, mais les précipitations ont été plutôt irrégulières pendant la saison de végétation. La moisson du riz est en cours. La paix et la stabilité relatives qui continuent de régner dans l’ensemble du pays ont créé un climat favorable aux activités agricoles. Celles-ci ont été à peu près normales pendant la saison de végétation dans les comtés de Lofa, Bong et Nimba, qui sont considérés comme le grenier à céréales du pays. Un programme de distribution massive de semences et d’outils a permis d’atténuer les pénuries d’outils manuels et de semences de riz, qui limitaient la production. D’après les rapports préliminaires, 118 000 familles vulnérables, ou quelque 55 pour cent du total, auraient bénéficié de ce programme. Aucun aléa climatique ou ravageur important n’a été signalé. Les rendements du riz et du manioc devraient être de l’ordre de ceux estimés pour la campagne agricole de 1996 et, d’après les estimations actuelles de la FAO pour 1997, les récoltes de paddy et de manioc devraient être nettement plus abondantes que l’an dernier, et atteindre respectivement 170 000 et 280 000 tonnes.

Depuis le retour de milliers de Libériens réfugiés dans les pays voisins, le prix du riz monte rapidement. La majorité des habitants a donc remplacé cette denrée par le manioc, mais les prix augmentent aussi. La situation des approvisionnements alimentaires s’améliore du fait de la reprise des activités commerciales. Une aide alimentaire est actuellement distribuée à quelque 250 000 personnes déplacées, 165 000 personnes vulnérables, 125 000 enfants par le biais de programmes d’alimentation scolaire, et 94 000 bénéficiaires de programmes vivres-contre-travail. L’offre d’aliments sur les marchés urbains est stable, mais la plupart des denrées disponibles proviennent d’une aide humanitaire. La situation des approvisionnements alimentaires se détend dans les zones rurales, car la récolte de la campagne principale est en cours. Dans l’ensemble, le Libéria reste fortement tributaire d’une aide alimentaire, surtout dans les comtés où le nombre de rapatriés est élevé.

MALI (20 novembre)

 En 1997, les précipitations ont dans l’ensemble été régulières et bien distribuées, ce qui a compensé les pluies tardives localisées et les plages de sécheresse qui se sont vérifiées tout au long de la saison. La saison des pluies a débuté comme prévu en mai, et les données pluviométriques enregistrées dans la plupart des stations météorologiques étaient normales ou élevées. Les pluies de juin ont été inégalement réparties mais généralement plus abondantes que l’an dernier. Les différentes zones agricoles ont reçu d’abondantes pluies en juillet et leur volume cumulé était normal ou supérieur à la normale dans la plupart des stations du sud et du centre. Les précipitations ont également été abondantes sur l’ensemble du pays en août, et le cumul des pluies au 31 août était normal. Les pluies ont généralement été normales pendant tout le mois de septembre et les deux premières décades d’octobre sur l’ensemble du territoire.

Les semis des cultures pluviales ont débuté en mai et en juin dans la zone soudanienne et dans une partie de la zone sahélienne. Ils se sont généralisés en juillet. Bien que cette année, les semis aient commencé en avance dans la zone sahélienne grâce à l’arrivée précoce des pluies en mai et en juin, l’interruption des pluies à la fin du mois de juin a entravé les semis et obligé à réensemencer dans plusieurs zones. Cependant, les cultures céréalières principales (maïs, sorgho, mil et riz) n’ont pas souffert, sauf dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti, où les pluies excessives ont provoqué des inondations avant la germination du riz, si bien que les rendements ont été inférieurs à la normale.

En ce qui concerne les acridiens, la situation a été calme dans l’ensemble, mis à part la présence de quelques criquets pèlerins ailés isolés dans l’Adrar des Iforas dans le nord. De nombreux oiseaux granivores ont endommagé les cultures de riz dans la région de Ségou. Des traitements aériens et au sol ont contribué à prévenir les attaques d’oiseaux et à minimiser les pertes, mais il faudra être vigilant car les nids n’ont pas été détruits. En ce qui concerne l’élevage, les perspectives sont satisfaisantes car les pâturages étaient généralement en bon état, sauf dans les régions de Nara, Tombouctou, Menaka, et dans le nord des régions de Kayes et de Mopti.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale de 1997/98 à 2,4 millions de tonnes, niveau supérieur de 7 pour cent à celui de l’an dernier et supérieur à la moyenne sur cinq ans. Cette augmentation est essentiellement due à une expansion de la superficie sous maïs et sorgho et aux bons rendements du riz, du maïs et du sorgho. La production de mil devrait aussi dépasser la moyenne sur cinq ans, la légère diminution de la superficie ensemencée ayant été compensée par une augmentation des rendements. La récolte de sorgho est inférieure de 14 pour cent à la moyenne des cinq dernières années, mais la production des cultures de la campagne secondaire, comme le blé et le fonio, a progressé. Dans l’ensemble, on prévoit une production céréalière plus abondante dans les principales zones agricoles (Koulikoro, Sikasso, Ségou), mais on s’attend à des déficits dans les régions de Mopti et deTombouctou.

Grâce à la bonne récolte, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales ont baissé depuis août/septembre, pour tomber à des niveaux beaucoup plus bas qu’en 1996 à la même période. Le stock national de sécurité est évalué à 29 500 tonnes de mil ou de sorgho, niveau plus abondant que l’an dernier, ce qui facilitera d’éventuelles interventions pendant la prochaine campagne commerciale. Des réserves sont disponibles dans les zones les plus vulnérables, notamment dans les régions de Tombouctou et Gao. Une aide alimentaire est distribuée aux Touaregs qui sont revenus des pays voisins. Des excédents exportables sont disponibles pour des transactions triangulaires avec les pays voisins dont la production est déficitaire, notamment le nord et le sud du Sénégal, la Mauritanie et quelques zones du Niger et du Burkina Faso.

MAURITANIE* (20 novembre)

 Au début de la saison, en mai, les pluies ont été faibles et éparses dans les zones agricoles du pays. En juin, de fortes pluies sont tombées dans le centre-sud, le sud et l’est. Cependant, du fait de l’interruption des pluies en juillet- août dans le sud-ouest, les cultures non irriguées se sont flétries. Il n’y avait pas suffisamment de semences pour réensemencer lorsque les pluies ont repris à la fin du mois d’août. Ces pluies ont rempli les barrages et les réservoirs dans la quasi-totalité du pays et ont même rompu les barrages de retenue et les diguettes de terre dans le sud et le sud- est. Dans les zones situées en amont des barrages et dans les basses terres, les bonnes réserves d’eau ont favorisé les travaux agricoles. Les crues du fleuve Sénégal ont été plus fortes qu’en 1996, du fait que les eaux du barrage Manantali s’y sont déversées à partir du 27 août pendant 45 jours. Des pluies légères sont tombées sur la plupart des régions en septembre. Pendant la première décade d’octobre, les précipitations ont été abondantes, mais sensiblement plus faibles que l’an dernier à Maghama, Timbedra, Kiffa et Ould Yengé.

En ce qui concerne les acridiens, la situation est demeurée calme. D’importantes attaques de sauteriaux ont obligé à réensemencer à plusieurs reprises et parfois à abandonner les champs dans la zone de Diéri. Des traitement aériens et au sol sont en cours pour lutter contre les nombreux oiseaux granivores. Quelques criquets pèlerins ailés isolés ont été signalés dans le sud pendant l’été et plus récemment dans le nord. Des équipes de terrain postées dans tout le pays, surveillent en permanence la situation.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé à la fin du mois d’octobre la production céréalière totale de 1997/98 à 153 400 tonnes, niveau dépassant de 26 pour cent celui de 1996/97, mais inférieur de 5 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. On prévoit des augmentations considérables pour les cultures de bas-fond et les cultures irriguées dans plusieurs zones. En revanche, la production des cultures pluviales, qui sont celles qui ont le plus souffert de l’irrégularité et de l’inégalité des pluies et des attaques de sauteriaux, sera à nouveau faible cette année.

La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait être difficile pour les paysans pratiquant l’agriculture pluviale dont la production a été réduite par le manque d’eau, notamment dans les régions des deux Hodhs, de Gorgol et de Guidimaka. Grâce à des importations massives, les prix du blé et du riz demeurent stables, ou ont fléchi. En revanche, les prix des céréales secondaires locales ont monté, par suite des perspectives de récolte défavorables pour les cultures pluviales.

NIGER (20 novembre)

 Les premières pluies importantes de 1997 sont arrivées à la fin du mois d’avril dans le sud-ouest et le centre-sud. Elles se sont affaiblies dans le sud-ouest pendant les deux premières décades de mai. En juin, les précipitations ont été faibles et sporadiques, malgré de grosses averses localisées. Leur intensité a augmenté au début juillet sur la plus grande partie du pays, en particulier dans les départements de Dosso et Maradi, dans le sud du département de Zinder et dans les districts de Bouza et Birni N’Konni (département de Tahoua). Pendant la deuxième décade de juillet, les pluies se sont raréfiées, mais se sont améliorées à la fin du mois dans l’ouest et le sud-ouest. La pluviométrie est cependant restée inférieure à la moyenne dans le centre et l’est en août, malgré des pluies torrentielles localisées dans la bande du nord.

Les semis ont commencé à l’arrivée des pluies en avril dans le sud des départements de Dosso et de Tahoua, et en mai dans les départements de Maradi, Zinder et Tillabéri. Les superficies sous mil et sorgho ont été étendues à l’ensemble du pays en juin et en juillet. Les pluies étant inégalement réparties et irrégulières, les semis ont progressé le long d’un axe sud-nord, d’avril à juillet. Dans certaines zones des départements de Tillabéri (Ouallam), Dosso, Tahoua, Zinder et Diffa, les semis précoces n’ont pas pris et d’importantes superficies ont dû être réensemencées. L’insuffisance des pluies pendant les deux premières décades d’août a limité la croissance des cultures dans la majorité des départements. Les cultures tardives risquent de souffrir du manque d’eau, dans certains endroits, en particulier dans les départements de Tahoua et de Maradi.

D’importantes infestations de sauteriaux et d’insectes antophages, de foreurs et de criocères des céréales ont été signalées dans le mil. Le sorgho et le niébé risquent d’être affectés, mais du fait que des mesures de lutte ont été prises en temps voulu, les dégâts aux cultures devraient être limités. Au 24 octobre, sur une superficie totale infestée de quelque 800 000 hectares, quelque 293 000 hectares avaient reçu des pulvérisations aériennes.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière pour 1997/98 à 2,25 millions de tonnes, soit une très légère baisse par rapport à 1996, mais une hausse de 4 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Malgré cette récolte moyenne, on prévoit que les approvisionnements alimentaires seront précaires dans plusieurs zones déficitaires qui ont rentré de mauvaises récoltes, dans certains cas pour la deuxième ou troisième année d’affilée. Les régions les plus touchées, en partant de l’est vers l’ouest, sont les suivantes: Tera, Tillabéri, Ouallam, Filingué, Kollo, Tahoua, Bouza, Keita, Tanout, Myrriah, Gouré, Maina, Diffa et N’Guigmi. Le gouvernement a estimé le déficit céréalier national à 151 000 tonnes, et a lancé un appel pour solliciter une aide internationale pour les populations touchées dans les zones vulnérables. Il a demandé en particulier que les projets en cours dans les zones touchées organisent dans les prochaines semaines des activités productives de contre-saison, en vue de prévenir les déplacements de population. Le Système national d’alerte rapide réunira un atelier national début décembre pour déterminer avec plus de précision les zones touchées et les populations qui devront être suivies au cours de l’année prochaine. En outre, le stock national de sécurité est pratiquement épuisé. Son niveau est à présent d’environ 2 500 tonnes, plus 1500 tonnes à titre de réserve financière. L’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), qui est l’organisme chargé de la commercialisation, projette d’acheter environ 10 000 tonnes, en plus des 15 000 tonnes promises par un donateur pour reconstituer le stock national de sécurité. Les prix du mil sont relativement élevés, probablement à cause de la forte demande pour les achats locaux de l’OPVN ou des donateurs.

NIGERIA (17 novembre)

 Si l’on excepte la pénurie d’engrais qui a continué à entraver la production de certaines cultures, notamment du riz, les conditions de végétation ont été favorables pendant tout le cycle végétatif et la production devrait être normale ou supérieure à la normale, sauf dans le sud-ouest, où quelques zones productrices de maïs ont reçu de très faibles précipitations en juillet et pendant la première quinzaine d’août. La période sèche, qui a normalement lieu en juillet, a duré beaucoup plus longtemps que d’habitude. Dans de vastes zones, il n’a pas plu du tout entre la mi-juillet et la fin septembre, ce qui a retardé les semis des cultures de la seconde campagne. Fin octobre, les images obtenues par satellite montraient que l’indice de végétation était de l’ordre de la moyenne dans le sud et supérieur à la moyenne dans le nord, et les perspectives de récolte sont dans l’ensemble bonnes. Dans le sud et dans le centre, le maïs de la seconde campagne se développe bien et la récolte du riz irrigué est en cours. Des infestations de criquets migrateurs africains risquent de gagner le nord-est du pays, des essaims ayant récemment été signalés dans le sud du Tchad, et les récoltes de mil et de sorgho que l’on rentre en ce moment risquent d’être endommagées.

Les approvisionnements alimentaires restent limités par l’importance des pertes après-récolte et par les coûts de distribution élevés. Des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides ont été signalées pendant toute la saison de végétation. De ce fait, de nombreux agriculteurs ont abandonné le riz et le maïs au profit du mil, du sorgho et des arachides qui sont moins tributaires des engrais. Un recul de la production de riz et de maïs est attendu pour 1997, mais il pourrait être compensé par une progression des productions de mil et de sorgho, sous réserve de l’évolution de l’infestation acridienne. Ceci pourrait avoir une incidence dans les pays voisins, notamment au Niger et au Tchad, qui importent habituellement des céréales secondaires du Nigéria pour couvrir leurs besoins. Les besoins d’importations de riz pourraient également être accrus. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 sont estimés à 1 250 000 tonnes, dont 900 000 tonnes de blé et 250 000 tonnes de riz.

SENEGAL (20 novembre)

 Après les premières pluies supérieures à la moyenne en mai dans le sud-est et en juin dans le reste du pays, les précipitations ont cessé au début juillet sauf dans le nord- ouest, où il a un peu plu pendant la dernière décade. Les pluies sont redevenues régulières à la mi-août, ce qui a un peu amélioré les conditions de croissance dans le nord-est du pays. En septembre et en octobre, les pluies sont dans l’ensemble tombées en quantité suffisante et en temps voulu. Cependant, on signalait que les pluies cumulées étaient inférieures à la moyenne dans la plupart des zones.

Les premières pluies abondantes de mai et de juin ont permis de préparer les sols et de commencer les semis plus tôt que d’habitude, surtout dans le centre et le sud. La levée des cultures a été satisfaisante mais avec la longue interruption des pluies du début juillet à la mi-août, les premiers semis ont été détruits dans la majorité des zones du centre et du nord. Les rares cultures qui ont résisté et se sont développées étaient principalement concentrées dans les basses terres du nord et dans le centre-nord. La situation n’est pas trop préoccupante pour le sorgho, qui peut atteindre la maturité avec peu d’humidité, mais le manque de pluies en octobre dans le nord et le centre-nord réduira les rendements du mil. L’état des cultures semées tardivement est particulièrement préoccupant dans les régions de Saint-Louis, de Louga et de Thiès, et dans une moindre mesure dans les départements de Kaffrine (région de Kaolack) et de Tambacounda (région de Tambacounda).

Le niveau du fleuve Sénégal a été plus élevé que l’an dernier, mais plus bas qu’en 1995. L’eau du barrage de Manantali s’y est déversée à partir du 27 août pendant 45 jours, mais les champs n’ont pas toujours été inondés pendant suffisamment longtemps pour que les cultures de décrue puissent se développer comme il convient, dans quelques zones de dépression du Matam et du Podor.

La vague de sécheresse prolongée a favorisé des infestations localisées de ravageurs, par exemple de chenilles et de sauteriaux, qui ont détruit quelques cultures, notamment dans la région de Fatick. Sur un total de 294 600 hectares infestés, principalement par des sauteriaux, 171 500 hectares ont été traités. La situation doit être suivie de près afin de détecter la présence d’individus en phase solitaire et de prendre des mesures préventives pour que les cultures semées tardivement ne soient pas endommagées.

En octobre, une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé, sur la base des résultats de l’enquête sur la production nationale, la production céréalière non irriguée de 1997 à 774 000 tonnes. Ce niveau est inférieur de quelque 25 pour cent à la moyenne, et de 20 pour cent à la production de 1996. Si l’on ajoute à cela la production des cultures de contre-saison, qui devrait atteindre 37 100 tonnes, la production céréalière totale s’élèverait à 811 100 tonnes, soit 20 pour cent de moins qu’en 1996 et 21 pour cent de moins que la moyenne. Les récoltes les plus touchées sont celles de mil et de maïs.

Compte tenu de cette récolte inférieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire pendant la campagne de commercialisation de 1997/98. Les zones les plus vulnérables se trouvent dans les régions de Fatick (notamment les zones de Tattaguine, Niakhar, Colobane Djilor, Fimela et Wadiour), Louga, Thiès (Tivaouane, Méouane, Niakhène et Médina Dakhar), Tambacounda (zones de Koumpentoum, Koutiaba, Fadayacounba et Missirah) et Saint Louis. En septembre, le gouvernement a commencé à distribuer des denrées dans les zones touchées par la sécheresse. Dans le nord, l’impact de la mauvaise récolte peut être en partie compensé par la production des cultures de décrue ou des cultures irriguées. Une aide extérieure est nécessaire pour mettre en oeuvre des activités de production de contre-saison et mobiliser des céréales dans les zones excédentaires du sud en vue de les transférer dans les zones déficitaires du nord. Actuellement, les marchés sont généralement bien approvisionnés. Les prix des céréales ont fléchi en août et en septembre, avant la récolte, sauf ceux du maïs.

SIERRA LEONE* (17 novembre)

Après les émeutes politiques du 25 mai 1997, les conditions de sécurité demeurent précaires, mais quelques livraisons d’aide alimentaire sont encore en cours. La situation générale des approvisionnements alimentaires s’améliore car on rentre en ce moment la récolte du riz, qui est l’aliment de base. Les pluies sont restées généralisées pendant la saison de végétation et l’analyse du couvert végétal, effectuée à l’aide de techniques d’imagerie par satellite, montre que l’indice de végétation était normal durant cette période. Grâce aux conditions météorologiques favorables et à d’importantes distributions d’intrants agricoles par les ONG, la production vivrière devrait être plus abondante que l’an dernier. La récolte du riz pluvial est bien avancée dans les principales zones de production et le riz aquatique pousse bien. Les cultures de manioc, de patates douces, de bananes, d’arachides et de légumes couvrent de grandes surfaces et assurent une part importante des approvisionnements alimentaires d’ici l’arrivée de la récolte principale de riz. Les principales contraintes qui entravent les activités agricoles sont le mauvais état ou l’absence d’infrastructures, l’insécurité, le petit nombre de commerçants restés dans le pays et l’embargo qui interdira toute exportation. Les ménages ont donc des possibilités de revenu extrêmement limitées.

Dans les principales villes, la situation des approvisionnements alimentaires est de plus en plus difficile, après l’embargo imposé par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Bien que l’embargo ne s’applique pas à l’aide humanitaire, les pauvres et les personnes vulnérables seront probablement gravement pénalisés par le ralentissement des activités commerciales et les prix élevés des denrées sur les marchés. Les prix des produits alimentaires sont très élevés à Freetown et les approvisionnements en vivres et en eau se dégradent. On estime que la consommation alimentaire journalière a été réduite d’environ 20 pour cent par rapport à la normale. On signale aussi une pénurie aiguë de combustible qui affecte gravement toutes les activités économiques. Seul un petit nombre de boutiques et de marchés ont réouvert car de nombreux commerçants ont quitté le pays. En raison de l’insécurité, les échanges entre les zones rurales et Freetown sont très limités. D’importantes quantités de riz ont cependant été importées en Sierra Leone avant l’embargo, mais elles sont vendues à un prix très élevé.

Le nombre de personnes déplacées est actuellement estimé à environ 100 000. Une aide alimentaire prélevée sur les stocks existant dans le pays avant l’embargo a été fournie à 26 000 personnes déplacées à Kenema, 15 000 à Makeni et 22 000 dans la zone de Bo, mais ces stocks sont à présent épuisés. L’aide humanitaire est très limitée, en raison de l’insécurité. Environ 60 000 Sierra-léoniens réfugiés dans la Guinée voisine reçoivent aussi une aide alimentaire.

D’après le bilan céréalier national, qui a été dressé début 1997 après la Mission FAO/SMIAR d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires de décembre 1996, les besoins d’importations céréalières pour 1997 étaient de 260 000 tonnes, dont 180 000 tonnes d’importations commerciales et 80 000 tonnes d’aide alimentaire. On estime que de janvier à fin août, environ 120 000 tonnes d’importations commerciales ont été reçues et d’après les rapports des donateurs, à la fin septembre, quelque 115 000 tonnes d’aide alimentaire ont été promises pour la Sierra Leone. Ainsi, si aucune importation commerciale supplémentaire n’est possible jusqu’à la fin de l’année, 230 000 tonnes seulement auront été reçues d’ici la fin de 1997, ce qui laisse un déficit de 30 000 tonnes. Le bilan révisé indique que la consommation de céréales par habitant et par an tombera probablement de 114 à 101 kg. Les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1998 sont actuellement estimés à 300 000 tonnes, à couvrir en quasi- totalité par une aide alimentaire si l’embargo met fin aux importations commerciales.

TCHAD (20 novembre)

 En 1997, les pluies ont été irrégulières et inégalement réparties. Excepté des précipitations sporadiques à la fin du mois de mars dans l’extrême sud de la zone soudanienne, les pluies ont généralement été bonnes dans cette zone jusqu’en septembre. Dans la zone sahélienne, les premières pluies sont arrivées pendant la première décade de juin. Les précipitations ont généralement été bonnes en juin et en juillet dans toutes les zones de production, mais en septembre elles ont le plus souvent été sporadiques, inégalement réparties et insuffisantes. Les pluies cumulées à la fin du mois de juillet, c’est-à-dire au terme de la saison des pluies, étaient proches de la moyenne et légèrement plus faibles seulement qu’en 1996.

Dans la zone soudanienne, les semis ont démarré pendant la troisième décade d’avril et les opérations d’ensemencement et de réensemencement se sont poursuivies jusqu’en juillet/août. Les cultures étaient en relativement bon état dans cette zone, bien que celles de mil et de sorgho aient été un peu endommagées par des infestations d’insectes et flétries par endroits à cause des vagues de sécheresse. Dans les zones soudano-sahéliennes, les premiers semis ont eu lieu en juin, mais les cultures de mil et de sorgho se sont flétries lorsque les pluies ont cessé pendant la troisième décade de juin. Il a donc fallu réensemencer en juillet et en août. Les pluies ayant été très faibles en septembre, les cultures se sont à nouveau desséchées et quelques champs ont été abandonnés.

En ce qui concerne les criquets pèlerins, la situation a été relativement calme pendant toute la saison. En revanche, des criquets migrateurs africains sont signalés depuis le début du mois de septembre dans la zone de Dourbali (Massenya) et le long de l’axe Mandalia-Guelendeng (Mayo-Kebbi), à l’intérieur d’une bande de 10 km située de part et d’autre d’une ligne entre les fleuves du Logone et du Chari ainsi qu’à Doum-Doum (Lac). Les pontes ont été échelonnées et les populations acridiennes sont à tous les stades de croissance. Des larves ont été signalées dans le canton de Madiago et le long de l’axe Linia-Dourbali, au sud-est de N’Djamena. De graves attaques ont également entraîné en certains endroits la destruction de pépinières de sorgho et des cultures de décrue repiquées. Les cultures pluviales de mil et de sorgho ont aussi été un peu endommagées. Si des mesures de lutte ne sont pas prises à temps, le criquet migrateur africain menace les cultures, non seulement au Tchad, mais aussi dans le nord du Cameroun. Ailleurs, des sauteriaux ont été signalés dans les cultures tardives de mil et de sorgho dans les préfectures de Ouaddaï, Biltine, Lac, Kanem, Batha, Guera, Chari-Baguimi et Mayo-Kebbi. Leur présence a incité quelques agriculteurs à récolter leurs céréales avant qu’elles n’aient atteint la pleine maturité.

Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale pour 1997/98 à 993 300 tonnes, soit 13 pour cent de plus qu’en 1996 et 9 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. La hausse concerne principalement le maïs et le riz, qui ont respectivement progressé de 36 et de 47 pour cent. En revanche, la production de mil chandelle devrait diminuer d’environ 7 pour cent. Ceci suppose que des mesures soient prises pour lutter contre le criquet migrateur africain, en particulier dans les zones où l’on cultive des céréales à cycle long et du sorgho de décrue.

On prévoit que la situation générale des approvisionnements alimentaires sera meilleure en 1997/98 qu’en 1996/97, sauf dans les zones où des criquets migrateurs africains auront attaqué les cultures de décrue. Les marchés sont généralement bien approvisionnés et les prix du mil baissent dans la zone sahélienne grâce aux bonnes perspectives de récolte. Le stock national de sécurité est épuisé, ce qui rendra impossible toute intervention dans les zones vulnérables. Le niveau recommandé de ce stock est de 22 000 tonnes, ainsi que l’a estimé une mission de la FAO en 1995. Les donateurs sont instamment priés de contribuer, par des achats locaux, à la reconstitution du stock national de sécurité.

TOGO (17 novembre)

 Les pluies ont été abondantes de la mi-août à la fin octobre, et se sont affaiblies au début novembre. Grâce aux conditions climatiques favorables, la production céréalière de 1997 devrait être supérieure à la moyenne. Quelques zones, notamment dans le centre, ont connu des périodes de sécheresse en juillet et en août qui ont probablement retardé les semis des cultures de la seconde campagne. On rentre en ce moment les récoltes de mil et de sorgho dans le nord. Dans le sud, la moisson du riz est en cours et le maïs de la seconde campagne se développe bien. Les estimations préliminaires pour 1997 établissent la production de céréales à environ 755 000 tonnes, celle de racines et de tubercules à 1,2 million de tonnes et celles de légumineuses à 102 000 tonnes, ce qui donne une production totale nettement supérieure à la moyenne.

Les marchés sont bien approvisonnés en produits alimentaires. Il reste dans le pays environ 10 000 réfugiés ghanéens. CAMEROUN (17 novembre)

 De la mi-août jusqu’au début de novembre, les pluies abondantes ont été supérieures à la moyenne. Le cumul des précipitations fin octobre et l’indice de végétation dépassent la moyenne dans l’ensemble du pays. Au nord, les récoltes de mil et de sorgho s’achèvent, tandis que les cultures de maïs se développent de façon satisfaisante au centre. Les perspectives de la production sont bonnes pour 1997. Toutefois le nord, en butte à des invasions de criquets migrateurs africains, dont les essaims avaient été récemment signalés dans le sud du Tchad, pourrait voir ses récoltes de mil et de sorgho endommagées. Ces criquets menacent également les cultures de décrue dont les semis sont en cours, et on procède actuellement à des opérations de lutte dans les régions atteintes.

On estime à 260 000 tonnes de blé et de riz, et 10 000 tonnes de céréales secondaires, les besoins d’importations céréalières en 1997/98 (juillet/juin).
 
 
 

AFRIQUE CENTRALE

 
 
 

CONGO, REPUBLIQUE DE (17 novembre)

 Les pluies ont commencé à la mi-août. Abondantes à la fin du mois au nord et au centre, elles ont atteint le sud début octobre, permettant les semis du maïs. Comme la campagne principale commence en septembre au nord et au centre, les activités agricoles, et en particulier les semis de maïs, pourraient avoir souffert de l’insécurité, de la présence d’un nombre élevé de réfugiés, et de la pénurie de semences et autres intrants qui viennent d’habitude de Brazzaville ou de Pointe Noire. La production céréalière s’en trouvera peut-être affectée, mais de façon marginale par comparaison avec les plantes-racines et les tubercules, qui constituent l’essentiel de la production vivrière. La pêche sur le Congo, source importante de revenu pour les ménages, a souffert elle aussi du déclin des relations commerciales avec ces deux grandes villes.

On estime qu’environ 600 000 personnes ont quitté Brazzaville durant les troubles civils, dont 450 000 se sont dirigées vers les zones rurales, où elles ont considérablement accru la pression sur les ressources disponibles. Le cours normal des activités agricoles dans de nombreuses régions pourrait en souffrir, limitant la production de la campagne principale qui commence maintenant. A Brazzaville, 55 000 réfugiés environ, venus du Rwanda et de la République démocratique du Congo, ainsi que des Congolais déplacés, reçoivent une aide alimentaire. Près de 10 000 réfugiés rwandais continuent à recevoir une aide alimentaire à Loukolela et à Bilolo. Environ 40 000 Congolais ont fui dans la République démocratique du Congo, où ils ont trouvé refuge près de Kinshasa. Avant les combats, les approvisionnements alimentaires étaient satisfaisants, la production vivrière de base (racines, tubercules et plantains) atteignant environ 650 000 tonnes. Les marchés étaient bien approvisionnés. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale de 1997/1998 (juillet/juin), sont évalués à 113 000 tonnes, principalement de blé, y compris une aide alimentaire structurelle de 2 000 tonnes.

CONGO, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU* (28 novembre)

La saison des pluies a commencé en août dans le nord, puis s’est décalée vers le sud, avec d’abondantes précipitations sur l’ensemble du pays en octobre et début novembre. Les semis de la campagne principale de maïs ont suivi le début des pluies. A l’est, on récolte actuellement le mil et le sorgho, mais à Rutshuru, près de Goma, les pluies irrégulières, la pénurie d’intrants de base et le retard des semis dû aux troubles civils et aux déplacements de populations, ont fait chuter la production de sorgho, de maïs et de café. Tel sera probablement aussi le cas de beaucoup d’autres régions, en particulier à l’est, au centre et dans le sud, bien que la principale production vivrière, le manioc, puisse attendre dans le sol, et qu’elle soit moins touchée par la pénurie d’intrants. Il sera particulièrement utile de distribuer des semences et des outils au centre et au sud du pays, où sont en cours les semis de la campagne principale. La République démocratique du Congo a également commencé à acheter aux pays du Sahel de nombreuses têtes de bétail, pour reconstituer le cheptel du sous-secteur de l’élevage.

Les approvisionnements alimentaires sont toujours critiques à l’est, où on signale des cas de malnutrition grave parmi les réfugiés encore présents, et où la sécurité demeure précaire. Outre les 190 000 personnes déplacées de l’intérieur, dont quelque 95 000 à Masisi, des organisations humanitaires estiment que plus de 20 000 réfugiés sont encore sur place. L’aggravation des troubles civils au nord et au sud Kivu a entraîné des déplacements de populations et de graves désordres, et retardé l’arrivée de l’aide humanitaire. Le HCR a suspendu les opérations destinées aux réfugiés du Rwanda, ainsi que la remise en état de cette région, et le contrôle et la distribution de l’aide alimentaire restent très limités. A l’ouest, après les combats de Brazzaville, on estime que 40 000 Congolais environ ont cherché refuge à Kinshasa. En outre, on estime que 50 000 réfugiés angolais assistés, et 119 000 non assistés se trouvent dans le sud du pays. On prévoit un retour spontané de la population non assistée dès que la situation commencera à s’améliorer en Angola, le rapatriement des réfugiés assistés a commencé. Le pays compte aussi 92 000 réfugiés soudanais et 37 000 réfugiés ougandais.

Les besoins d’importations céréalières en 1997 (janvier/décembre) sont évalués à 180 000 tonnes de blé et de riz, et à 60 000 tonnes de céréales secondaires.

GABON (17 novembre)

 Après des précipitations limitées en juillet et en août, les pluies ont augmenté en septembre. Tombées en abondance sur l’ensemble du pays en octobre et au début de novembre, elles ont permis de procéder aux semis de la récolte secondaire de maïs. L’indice de végétation d’octobre montre que la végétation est supérieure à la normale dans tout le pays. Le manioc et les plantains, évalués à 330 000 tonnes environ, constituent la production vivrière de base. La production céralière en 1997, principalement du maïs, est évaluée à 25 000 tonnes. Le pays importe l’essentiel de son blé et de son riz, soit 76 000 tonnes. Aucune aide alimentaire n’est nécessaire.

GUINEE EQUATORIALE (17 novembre)

 Après des précipitations limitées en juillet et en août, les pluies ont augmenté au mois de septembre. Devenues abondantes dans l’ensemble du pays en octobre et début novembre, elles ont permis de procéder aux semis de la campagne secondaire de maïs. Les patates douces, le manioc et les bananes plantains constituent les productions vivrières de base. Les importations annuelles de blé et de riz atteignent 10 000 tonnes. Les besoins d’aide alimentaire en 1997 sont évalués à 2 000 tonnes de blé.

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (17 novembre)

 Les conditions de végétation ont été favorables pendant toute la campagne. Les récoltes de mil et de sorgho s’achèvent, tandis que les cultures secondaires de maïs se développent de façon satisfaisante. Les premières estimations de 1997 prévoient une production céréalière d’environ 120 000 tonnes, ce qui est supérieur à la moyenne, et la récolte de manioc est évaluée à 580 000 tonnes.

En plus des 35 000 réfugiés au moins du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo, qui sont arrivés en République centrafricaine fin mai/début juin, 27 400 réfugiés soudanais reçoivent une assistance dans le pays. Environ 5 000 Tchadiens reçoivent aussi une aide alimentaire. Les besoins d’importations céréalières, blé et riz surtout, pour l’année commerciale 1997 (janvier/décembre), sont évalués à 39 000 tonnes.
 
 
 

AFRIQUE DE L'EST

 
 

BURUNDI* (14 novembre)

Les perspectives de la première campagne de 1998, dont la récolte devrait commencer fin décembre, apparaissent incertaines. La saison des pluies a démarré avec trois semaines de retard, réduisant les semis, et laissant les cultures à la merci d’une interruption prématurée des précipitations. Ces dernières, abondantes durant la deuxième moitié d’octobre dans les régions de l’ouest, sont demeurées insuffisantes dans celles du sud-est. Les pluies supérieures à la moyenne de la première décade de novembre ont amélioré les conditions d’humidité du sol de ces régions, mais il est probable qu’elles sont arrivées trop tard pour éviter une baisse des rendements, en particulier dans les provinces de Ruyigi et de Cankuso.

Si la première récolte de 1998 était réduite, elle pourrait aggraver la situation déjà précaire des approvisionnements alimentaires après les résultats de la campagne précédente, inférieurs à la moyenne antérieure à la crise, et l’interruption des activités commerciales provoquée par l’embargo qu’ont imposée les pays voisins. Les prix alimentaires demeurent élevés. La situation apparaît particulièrement difficile dans les camps de regroupement, dont les occupants n’ont pas accès à la terre. Le Gouvernement a récemment annoncé un plan de fermeture de tous les camps, en demandant à ceux qui y habitent de rentrer chez eux. On signale que la situation de la nutrition demeure alarmante dans plusieurs régions, en particulier dans les préfectures où l’insécurité entrave les secours envoyés par les institutions internationales, et dans les différents sites où vivent les populations déplacées.

On a signalé des incidents de plus en plus violents en octobre dans les provinces de Cibitoke, Bubanza, Bujumbura Rural, Bururi et Makamba.

ERYTHREE* (14 novembre)

La récolte de la campagne céréalière principale est en cours. Les prévisions indiquent que la récolte sera légèrement supérieure au faible niveau de l’année dernière. La saison des pluies a pris un bon départ, et les superficies consacrées aux céréales ont augmenté de 11 pour cent par rapport à 1996. Cependant, la fin prématurée des précipitations en septembre, au moment où les cultures en sont au point critique de leur maturation, a nui aux rendements. Dans les régions d’élevage, les abondantes pluies d’octobre ont amélioré les pâturages, ainsi que les ressources en eau. On risque cependant de voir augmenter de façon significative le nombre des criquets avec l’arrivée de la pluie dans les régions côtières de la mer Rouge.

Les prix des principaux produits alimentaires de base sur les marchés, que la réduction des approvisionnements a fait régulièrement augmenter depuis juin, ont continué à grimper en septembre, en prévision de mauvaises récoltes.

On prévoit une récolte de céréales inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive et une forte réduction des disponibilités à l’exportation dans l’Ethiopie voisine, ce qui aggravera la situation alimentaire l’année prochaine. De larges secteurs de la population, qui ne couvrent déjà pas leurs besoins de subsistance pendant les années normales, connaîtront sans doute une situation plus précaire du point de vue de la sécurité alimentaire.

ETHIOPIE* (1er décembre)

Au mois de novembre, des pluies supérieures à la normale dans les régions du sud-est, le long de la Somalie et du Kenya, ont causé d’importantes inondations, faisant des centaines de morts, déplaçant un grand nombre de personnes et provoquant des dégâts considérables aux habitations. On estime à 12 000 le nombre d’animaux domestiques perdus, et à 30 000 hectares les terres inondées. Le Gouvernement distribue une aide alimentaire et non alimentaire dans les régions touchées, surtout les communautés autour de Kelafo, Mustahil et Ferfer, isolées par la montée des eaux. Une évaluation détaillée des dégâts causés par les inondations est en cours.

Dans le reste du pays, d’abondantes pluies généralisées en octobre et novembre 1997 ont compromis les rendements de la principale campagne "Meher" de céréales et de légumineuses au moment de la récolte. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue en Ethiopie du 2 au 26 novembre 1997 pour évaluer la production de céréales et de légumineuses de la campagne principale "Meher" de 1997, ainsi que les besoins d’importations en 1998, y compris d’aide alimentaire. La Mission prévoit une récolte Meher 1997 de 8,786 millions de tonnes de céréales et de légumineuses, inférieure de 25,6 pour cent à celle de l’année dernière. Cette baisse de la production est tout d’abord imputable aux faibles précipitations de la campagne Belg, puis, lors de la campagne Meher, aux pluies insuffisantes et irrégulières, surtout dans les basses terres; enfin, pour tout aggraver, les pluies ont été beaucoup plus abondantes que d’habitude au moment de la récolte. Une diminution de 20 pour cent des engrais dans des régions clés productrices d’excédents, après la suppression des subventions et les restrictions de crédit appliquées aux débiteurs retardataires, ont constitué un autre facteur de baisse. Les chenilles défoliantes, principaux ravageurs migrateurs cette année, ont été efficacement tenues en échec par des équipes de pulvérisation financées par le Ministère de l’Agriculture. Les ravageurs non migrateurs et les maladies n’ont pas dépassé les niveaux de tolérance habituels dans la plupart des régions. La production animale a été menacée par la sécheresse, au milieu de la campagne dans toutes les régions agro-pastorales, qui a fait chuter les prix de 60-70 pour cent, entraîné des migrations prématurées et augmenté la morbidité et la mortalité. Heureusement, en octobre et novembre, les pluies tardives ont renversé la situation, et des conditions normales prévalent malgré des pertes localisées.

En octobre 1997, les prix des principales céréales étaient bien supérieurs à ceux de l’année dernière, parce que les approvisionnements sont plus difficiles, et que les négociants s’attendent à une récolte inférieure aux niveaux record de 1996.

KENYA (27 novembre)

 Les précipitations les plus abondantes de ces 30 dernières années dans les régions côtières et du nord-ouest, imputables au phénomène El Niño, ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts importants aux infrastructures et aux habitations, et des déplacements de population. Le Gouvernement a déclaré “zones sinistrées” les régions de la Côte, du nord-est, et certaines parties des provinces orientales. On signale également des dégâts localisés à l’agriculture. Mais comme la plupart de ces provinces sont des régions agricoles marginales, on ne prévoit pas que les pertes subies par la production se feront beaucoup sentir au niveau national. Les inondations ont isolé pendant plus d’un mois plusieurs villes des régions sinistrées. Les approvisionnements alimentaires se sont épuisés, et les prix des denrées ont triplé, en particulier le long de la Tana. Le Gouvernement distribue dans ces régions des secours à quelque 60 000 personnes, par hélicoptère et par voie maritime, et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle complète ces efforts en envoyant des produits alimentaires et autres secours. Environ 2 000 réfugiés de Somalie, du Soudan méridional et d’Ethiopie ont dû quitter les camps situés autour du village de Dabaad.

Toutefois, en dépit de pertes de production localisées, les pluies abondantes tombées depuis le début de la saison des "petites pluies" de 1997/98, dans les régions à régime pluvial bimodal des provinces de l’ouest, du centre et de l’est, ont permis d’augmenter les superficies consacrées au maïs et aux légumineuses, et favorisé le démarrage des cultures. Toutefois, les perspectives de la récolte commençant mi- janvier pourraient se dégrader si les précipitations excessives persistaient en décembre. Les pluies abondantes ont aussi été favorables aux pâturages et à l’élevage, qui ne se sont pas tout à fait remis de la grave sécheresse pendant la précédente campagne des "petites pluies".

La récolte céréalière principale des “longues pluies” de 1997, se poursuit dans les principales régions de production à régime pluvial unimodal de la Rift Valley. Les perspectives se sont détériorées, du fait de précipitations continues supérieures à la normale en novembre, qui ont retardé la récolte et réduit les rendements. Leur potentiel avait déjà souffert de vagues de sécheresse en mai et septembre, en dépit de précipitations généralement abondantes durant la période de végétation, tandis que l’arrivée tardive des pluies a entraîné une diminution des semis de la principale campagne de maïs. Les prévisions, revues à la baisse, évaluent la production de maïs à 1,9 million de tonnes, à peu près l’équivalent de la faible récolte de 1996. On prévoit 320 000 tonnes de blé, au- dessous du bon niveau de l’année précédente, mais l’expansion des emblavures compense en partie la baisse du rendement. La récolte des haricots, produits surtout dans les régions à régime pluvial bimodal, est terminée, mais on l’estime inférieure d’un tiers à la moyenne à cause de la pénurie des semences. C’est une mauvaise récolte de haricots pour la deuxième année consécutive.

La principale campagne céréalière de 1997 étant inférieure aux prévisions, et dans l’hypothèse que la campagne secondaire sera bonne, on prévoit que les importations céréalières de l’année commerciale 1997/98 (octobre/septembre) resteront au niveau élevé de l’année précédente.

Les prix du maïs, aliment de base, ont commencé à baisser en septembre, compte tenu des importations records de la campagne commerciale 1996/97 (octobre/septembre), et de l’arrivée sur les marchés de la nouvelle récolte. Ils restent cependant très élevés, inabordables pour de larges secteurs de la population vulnérable.

OUGANDA (14 novembre)

Des précipitations anormalement abondantes dans les régions orientales, liées au phénomène El Niño, ont entraîné des inondations et des glissements de terrain, et provoqué des pertes humaines, des déplacements de population, et de graves dégâts aux biens. Le district de Mbale est la région la plus touchée, mais également ceux de Tororo, Bugiri et Pallisa. On ne dispose pas encore d’une évaluation des pertes agricoles, mais on a aussi signalé des inondations dans certaines régions occidentales.

Les perspectives de la seconde campagne vivrière de 1997, dont la récolte commencera en janvier prochain, demeurent incertaines. La saison des pluies a démarré avec un mois de retard, ce qui a réduit les semis, tandis que les fortes pluies généralisées de novembre risquent de provoquer des pertes localisées dues aux inondations. Au nord, dans les régions touchées par les troubles civils, les activités agricoles n’ont pas repris. Les perspectives de récolte pourraient empirer si les précipitations continuent ainsi en décembre.

Après le recul de la campagne vivrière de 1997, le second recul consécutif, les approvisionnements alimentaires sont mal assurés. Le prix des aliments de base, maïs et haricots, s’est stabilisé ces derniers mois, mais à des niveaux record. La situation apparaît d’une gravité particulière dans le district de Karamoja, où on signale des pénuries mais également dans d’autres zones du pays, à l’est et au nord-est, régions fragiles qui ont connu de mauvaises récoltes plusieurs années de suite. Plus de 200 000 personnes déplacées dans les districts du nord de Gulu et de Kitgum connaissent aussi de graves difficultés d’approvisionnement, ainsi que 80 000 autres dans les districts occidentaux de Kasese et Bundibugyo, terrains de troubles civils.

RWANDA* (14 novembre)

Les pluies normales de la première décade de novembre, qui ont suivi les abondantes précipitations depuis la mi-octobre, ont été bénéfiques pour les cultures vivrières de la première campagne de 1998. Toutefois, depuis fin décembre, les perspectives demeurent incertaines. La saison des pluies a démarré avec trois semaines de retard, ce qui a entraîné une diminution des semis, et laissé les cultures vulnérables en cas d’arrêt prématuré des précipitations, tandis que l’insécurité dans les provinces du nord-ouest, Ruhengeri et Gisengi, continue à entraver les activités agricoles normales.

La situation des approvisionnements alimentaires est difficile. La production de la campagne B de 1997 a dépassé celle de l’année précédente, mais reste inférieure à la moyenne d’avant la guerre. La petite campagne C "marshland" de 1997 a aussi vu sa production diminuer. Au total, la production de la seconde moitié de l’année est demeurée inférieure aux besoins d’une population en expansion après les retours en masse de décembre 1996 et début 1997. Le prix des produits alimentaires de base continue à grimper, à l’exception de celui des haricots, qui s’est stabilisé à un niveau élevé. On signale de graves pénuries alimentaires dans les préfectures de Gikongoro, Butare et Kibungo. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, prévue en janvier 1998, devra évaluer la production de la campagne A de 1998, ainsi que les besoins d’importations pendant la première partie de l’année prochaine, y compris l’aide alimentaire.

SOMALIE* (28 novembre)

Les fortes pluies qui durent depuis la mi-octobre ont provoqué de graves inondations, faisant 1 500 morts au moins, et des dégâts importants aux biens et aux infrastructures. Un grand nombre de personnes a été déplacé. On signale aussi les lourdes pertes de récoltes et de bétail dans les régions agricoles, en particulier dans le sud, le long des rivières Juba et Shebelle.

Les cultures "Deyr" de 1997/98, qui représentent 20 pour cent environ de la production céréalière annuelle, ont été semées juste avant que ne commencent des pluies diluviennes. Les récoltes de maïs et de sorgho ont souffert des précipitations torrentielles tombées en un mois, dans les régions du Bas et Moyen Juba, du Bas et Moyen Shebelle, mais également dans la zone de culture du sorgho des régions de Bay, Bakool et Hiraan, et dans les régions agricoles du nord-ouest. Il n’est pas encore possible de procéder à une évaluation détaillée des pertes subies par l’agriculture, mais on estime à titre préliminaire que la moitié au moins de la récolte céréalière dans les régions productrices du sud a été sérieusement endommagée par les inondations. Les perspectives des récoltes qui commenceront en janvier sont donc médiocres, et on s’attend à ce que la production céréalière "Deyr" de 1997/98 soit faible pour la quatrième année consécutive. Les inondations ont également détruit les réserves alimentaires des ménages, les semences et les intrants agricoles. Les pertes de bétail sont provisoirement estimées à 21 000 têtes.

Les inondations ont aggravé la situation des approvisionnements alimentaires dans différentes parties du pays, déjà rendue précaire par une succession de mauvaises récoltes, et par la désorganisation des activités agricoles et commerciales causée par les troubles civils et l’insécurité persistante. Les prix des produits alimentaires de base, déjà élevés, ont triplé depuis le début des inondations dans les zones sinistrées du sud. La situation est particulièrement critique le long du Juba, de Jamame à Buale, où les villes isolées par les inondations subissent de graves pénuries alimentaires.

Quant au pays dans son ensemble, les perspectives de récolte de la campagne "Deyr" 1997/98 s’aggravant, le déficit céréalier dépassera largement les prévisions. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, envoyée sur le terrain en août cette année, a évalué à 247 000 tonnes les besoins d’importations céréalières de la campagne commerciale 1997/1998 (septembre/août), dont 215 000 tonnes seront achetées sur le marché, et 32 000 tonnes d’aide alimentaire. Cette évaluation repose sur l’hypothèse que la récolte secondaire "Deyr" sera normale, c’est-à-dire de 95 000 tonnes environ. Comme tout semble indiquer que la récolte “Deyr” sera encore médiocre, on a révisé à la baisse, l’évaluant à 280 000 tonnes, et les besoins d’aide alimentaire à 60 000 tonnes.

Environ 112 000 personnes reçoivent actuellement une aide alimentaire, en même temps que d’autres secours, mais la persistance de mauvaises conditions météorologiques et l’insécurité entravent les opérations de secours. De nouvelles contributions d’aide alimentaire et d’aide au transport des secours, principalement par hélicoptère et par bateau, sont nécessaires d’urgence.

SOUDAN* (3 décembre)

Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires vient d’achever au Soudan son travail sur le terrain, constatant que la production céréalière est très inférieure à la récolte record de l’année dernière. Cette baisse concerne surtout le sorgho, parce que les basses terres ont été moins ensemencées, et que la sécheresse du mois de septembre a touché presque tout le pays. Le sorgho irrigué se maintient à un niveau comparable à celui de l’année dernière. La récolte de mil est supérieure à celle de l’année dernière, qui avait été très médiocre, mais on prévoit que celle du blé d’hiver sera semblable à la récolte de 1996/97. D’importants stocks de report de 1996 devraient, dans l’ensemble, permettre un approvisionnement alimentaire suffisant, mais on s’attend à de graves déficits dans le nord Darfour et dans certaines zones du nord Kordofan.

Dans le Soudan méridional, une longue période de sécheresse a dominé la campagne, après les bonnes pluies de la campagne de semis d’avril. La plus grande partie de la première campagne a été perdue dans l’Equatoria oriental, la région des lacs, et à Bahr El Djebel et Bahr El Ghazal. Certaines cultures de sorgho de la longue campagne ont survécu, mais les rendements baisseront à cause d’une grave infestation de foreuses de la tige.

L’insécurité a beaucoup désorganisé les activités agricoles à Bahr El Ghazal et dans certaines zones des Etats du Jonglei. Le Bahr El Djebel, le Bahr El Ghazal, l’Equatoria oriental et les Etats des Lacs connaîtront de graves pénuries alimentaires.

TANZANIE (27 novembre)

 Les semis de la campagne 1997/98 des petites pluies "Vuli" sont maintenant achevés dans les régions du nord à régime pluvial bimodal, tandis que la campagne principale "longues pluies" de 1998 est bien avancée dans les régions du centre et du sud à régime pluvial unimodal. Les pluies de novembre, généralisées et supérieures à la normale, qui ont causé des inondations localisées au nord et à l’est, ont en général favorisé les semis et maintenu le sol en bon état pour le démarrage de la végétation.

A la suite d’un fort recul de la production céréalière et non céréalière totale en 1997, la situation des approvisionnements alimentaires reste difficile dans l’ensemble. Les prix du maïs, du riz, du sorgho et du manioc ont plus que doublé depuis l’année dernière, et le pays doit faire face en 1997/98 (juin/mai), à un déficit céréalier de 851 000 tonnes. La plus grande partie de ce déficit devrait être couverte par les voies commerciales, et le Gouvernement a annoncé des mesures destinées à favoriser les importations du secteur privé. Toutefois, on estime à 76 000 tonnes de céréales les besoins d’aide alimentaire de 1,4 million de personnes parmi les plus touchées. La situation des approvisionnements alimentaires apparaît particulièrement difficile dans les régions où les récoltes ont été médiocres, surtout celles du nord, à régime pluvial bimodal, touchées par deux mauvaises récoltes successives. Le résultat de la récolte “Vuli” de 1997/98 sera cruciale pour la sécurité alimentaire des populations de ces régions. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires se prépare à visiter le pays en janvier 1998, afin d’évaluer les récoltes "Vuli", et les perspectives de la campagne principale dans le sud.
 
 

AFRIQUE AUSTRALE

 

AFRIQUE DU SUD (18 novembre)

 Après les bonnes pluies bien réparties de la fin août, les précipitations ont diminué et même cessé en septembre et durant la première décade d’octobre. Les deuxièmes prévisions officielles visant la récolte de blé, dont la moisson est maintenant presque achevée, ont chuté de 2,8 millions de tonnes en septembre à 2,3 millions de tonnes, quantité légèrement inférieure au niveau de 1996 qui dépassait la moyenne, mais toujours supérieure, de 2,5 millions de tonnes environ, aux besoins de consommation du pays. Les pluies abondantes et généralisées depuis la mi-octobre ont permis aux agriculteurs de préparer les sols et de commencer les semis dans certaines régions. Les producteurs de maïs, principale production du pays qui représente une source importante de devises, ont commencé à se préparer à une période de sécheresse liée au phénomène El Niño, tandis qu’on conseillait aux agriculteurs de ne mettre en culture que les sols les plus riches en humidité.

La production céréalière totale est estimée à 11,9 millions de tonnes, inférieure de 12 pour cent à celle de 1996, mais supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Une estimation officielle définitive de la récolte de maïs indique une production de 9 millions de tonnes, c’est-à-dire 0,5 million de tonnes de plus que prévu, grâce aux bonnes récoltes des provinces de Free State, du Nord-Ouest et de Gauleng. Avec la bonne récolte de 1997, le pays dispose de plus de 1 million de tonnes destiné à l’exportation, et le secteur privé est autorisé à exporter n’importe quelle quantité de maïs pour la première fois depuis des dizaines d’années, après la complète déréglementation de cette année. L’industrie du blé a également été libéralisé en novembre, après le démantèlement de l’Office public du blé. Bien qu’une grande partie du maïs et du blé disponibles puissent être exportés vers des pays de la sous-région qui ont vu diminuer leurs récoltes cette année, certains agriculteurs choisiront peut-être de stocker une partie de leurs céréales, compte tenu de la possibilité d’une période de sécheresse plus tard dans l’année, causée par le phénomène El Niño, en particulier depuis que le triangle du maïs d’Afrique du Sud se trouve parmi les régions qui ont le plus de chance de recevoir cette année moins de précipitations que la normale, toujours à cause d’El Niño.

ANGOLA* (14 novembre)

Les travaux agricoles préparatoires et les premiers semis de la campagne 1997/98 ont commencé au nord du pays. Comme ce dernier se situe au nord de la région qui risque d’être touchée par le phénomène El Niño, on prévoit que l’influence de celui-ci sur les récoltes sera réduite. Comme ces dernières années, l’intervention des ONG, des donateurs et des institutions des Nations Unies sera indispensable pour assurer l’approvisionnement en intrants nécessaires (semences, outils et engrais) des personnes déplacées à l’intérieur et aux rapatriés, ainsi qu’aux agriculteurs des principales régions productrices.

La situation des approvisionnements alimentaires dans le pays continue à être difficile. La situation d’insécurité des derniers mois limite l’accès à des régions couvrant 20 à 40 pour cent du pays, et on signale des difficultés alimentaires dans des zones reculées touchées par la sécheresse (Cuanza Sul et Namibe). Les contributions d’aide alimentaire annoncées par les donateurs atteignent 237 000 tonnes, dont 161 000 ont été livrées.

BOTSWANA (14 novembre)

 Les pluies du mois d’octobre, localisées dans les régions méridionales du pays, ont amélioré les conditions de préparation des semis céréaliers de 1998 qui auront lieu ces prochains mois. Dans l’éventualité d’une période de sécheresse ultérieure liée au phénomène El Niño, les autorités gouvernementales conseillent aux agriculteurs de profiter des premières pluies pour semer des plantes à maturation rapide tel que le mil, ou le sorgho à croissance brève. On estime la récolte de céréales secondaires en 1997 à quelque 27 000 tonnes, dont 21 000 tonnes de mil et de sorgho, c’est-à- dire un tiers de la production de l’année dernière. Les conditions météorologiques défavorables et les ravageurs ont fait chuter la production de maïs à 6 000 tonnes, contre 23 000 tonnes l’année dernière.

On prévoit que la situation des approvisionnements alimentaires de la campagne commerciale 1997/98 sera satisfaisante, car la filière commerciale couvrira probablement les besoins d’importations céréalières.

LESOTHO (14 novembre)

Après une période de sécheresse anormale en septembre et octobre, les pluies légères de la fin octobre ont amélioré les conditions de la préparation des sols et des semis céréaliers de 1997/98. On signale des retards des semis du blé d’été et du maïs dans les régions montagneuses, tandis que dans les basses terres, les travaux préparatoires et les semis précoces de variétés à maturation rapide sont en cours. Les prévisions concernant le blé d’hiver arrivant maintenant à maturité ont été revues à la baisse, parce qu’il n’a pas plu en septembre. Le Gouvernement a averti les agriculteurs qu’à cause du phénomène El Niño, il ne pleuvrait probablement pas beaucoup pendant cette campagne. Ils ont donc été encouragés à semer des variétés résistant à la sécheresse, et à utiliser des semis hybrides.

Compte tenu d’une récolte céréalière inférieure à la moyenne, et très inférieure aux récoltes records de 1996, la situation des approvisionnements alimentaires du pays reste précaire pour la campagne commerciale en cours. On prévoit que les besoins d’importations céréalières atteindront 260 000 tonnes environ, dont 95 000 tonnes à peu près d’aide alimentaire. Les contributions d’aide alimentaire annoncées jusqu’à présent atteignent 10 000 tonnes, qui ont déjà été livrées.

MADAGASCAR (18 novembre)

 Les précipitations d’octobre et de début novembre ont été favorables au repiquage du riz de la campagne principale. Cependant, des invasions de criquets migrateurs, signalées dans les régions du sud-ouest où elles apparaissent traditionnellement, vers les grandes régions agricoles du nord- ouest et du nord, suscitent de graves préoccupations quant à leurs effets sur les récoltes de 1997/98. Une Mission FAO/PAM s’est rendue à Madagascar aux mois d’août et septembre 1997, pour évaluer les dégâts que les criquets ont causés aux récoltes dans le sud du pays, et prévoir les conséquences sur la situation des approvisionnements alimentaires. La Mission a constaté que la zone côtière méridionale était la plus touchée, sous l’effet combiné des invasions de criquets et des pluies insuffisantes, entraînant la perte de la quasi-totalité de la récolte de maïs, et la chute de la production d’autres récoltes, telles que manioc et patates douces. Cependant, le recul de la production au sud du pays a été compensé par de bonnes récoltes dans d’autres régions, qui produisent plus de 90 pour cent du total des céréales. Au niveau national, la Mission estime que la récolte totale de céréales en 1997 atteindra 2,7 millions de tonnes, le même chiffre à peu près qu’en 1996. La production de manioc et de patates douces, estimée à 2,83 millions de tonnes environ, accuse une baisse de 1,3 pour cent.

On prévoit que les besoins d’importations céréalières de la campagne commerciale 1997/98 atteindront 168 000 tonnes, dont les trois-quarts devraient être assurés par la filière commerciale et le reste par l’aide alimentaire. La Mission a jugé extrêmement précaire la situation alimentaire des régions côtières méridionales, et recommandé une aide alimentaire d’urgence sous la forme de vivres-contre-travail à 472 000 personnes environ pendant une période initiale de trois mois.

MALAWI* (17 novembre)

Il n’a pas beaucoup plu sur le pays jusqu’à présent. Compte tenu de la possibilité d’une période de sécheresse liée au phénomène El Niño pendant la prochaine campagne agricole, le Gouvernement a mis en oeuvre des plans d’intervention, et encourage les semis de plantes résistant à la sécheresse, tels que manioc, patates douces, mil et sorgho, de même que les économies d’eau.

Selon les évaluations officielles corrigées concernant la récolte de maïs de 1997, une production de 1,5 million de tonnes est attendue, c’est-dire moins que les prévisions initiales de 2 millions de tonnes environ. La situation des approvisionnements alimentaires de l’année commerciale 1997/1998 sera donc plus difficile que prévu. Le pays devra importer jusqu’à 300 000 tonnes de maïs, dont les pays voisins pourraient fournir une partie. Le 30 octobre, le Gouvernement a lancé un appel à la communauté des donateurs pour qu’ils financent l’importation d’achats commerciaux de 87 000 tonnes de maïs, et soutiennent les coûts d’un programme limité d’aide en maïs, et d’autres formes d’aide. Jusqu’à présent, les contributions annoncées s’élèvent à 55 000 tonnes, dont 6 000 tonnes ont déjà été livrées.

MOZAMBIQUE* (17 novembre)

Les préparatifs de la campagne 1997/98 ont démarré au milieu de graves craintes d’une période de sécheresse causée par El Niño. Le Gouvernement a lancé une campagne d’information pour attirer l’attention de la population, en particulier sur la nécessité de préparer des plans d’intervention.

Après la bonne récolte céréalière de 1,53 million de tonnes en 1997, y compris une production record de maïs de 1,04 million de tonnes, la situation des approvisionnements alimentaires est dans son ensemble satisfaisante. On estime à 205 000 tonnes les besoins d’importations de blé et de riz, contre 300 000 tonnes les années précédentes. L’aide alimentaire, estimée à 112 000 tonnes de céréales, est essentiellement destinée aux populations vulnérables de régions reculées, ou qui ont été touchées par les inondations au début de l’année. Les contributions annoncées atteignent à ce jour 206 000 tonnes, dont 82 000 ont déjà été livrées.

NAMIBIE (14 novembre)

 La Namibie étant considérée à la limite de la sous-région qui pourrait souffrir cette saison d’une diminution des précipitations liée à El Niño, le Gouvernement a instauré un comité interministériel chargé d’évaluer les divers aspects d’une situation d’urgence qui pourrait toucher les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pénurie d’eau, de l’environnement, du budget et de l’économie nationale.

La production céréalière de 1997 est maintenant estimée au chiffre record de 171 300 tonnes, malgré une révision en baisse de la prévision relative au blé d’hiver, de 6 300 tonnes à 4 900 tonnes. Néanmoins, la production totale a presque doublé par rapport à l’année dernière. On prévoit que la situation des approvisionnements alimentaires demeurera satisfaisante pendant la campagne commerciale 1997/98, et que les besoins céréaliers seront couverts par la filière commerciale.

SWAZILAND (18 novembre)

Des pluies généralisées et inhabituelles sur la plus grande partie du pays, durant les mois de septembre et d’octobre, ont fourni au sol et aux premiers semis de la récolte de maïs de 1997/98 une humidité suffisante. Cependant, comme le pays se trouve dans une zone qui risque d’être gravement touchée par El Niño, les agriculteurs ont été avertis qu’une période de sécheresse s’avérait de plus en plus probable, et ils ont été encouragés à prendre des mesures pour réduire les risques de chute de production durant la campagne. On a revu à la hausse les estimations de la récolte de maïs, qui est maintenant évaluée à 85 000 tonnes, ce qui reste légèrement au-dessus de la moyenne, mais bien au-dessous de la récolte de l’année dernière.

On prévoit que, dans son ensemble, la situation des approvisionnements alimentaires de la campagne commerciale 1997/98 demeurera satisfaisante, grâce aux stocks de report provenant de la bonne récolte de maïs de 1996. La filière commerciale devrait couvrir toutes les importations céréalières de l’année.

ZAMBIE (18 novembre)

 Des pluies localisées sont tombées fin octobre au nord et au nord-ouest du pays, et les travaux préparatoires sont en cours en vue de la campagne céréalière de 1997/98, dont la récolte commencera en avril. Comme il est prévu que les précipitations durant la campagne prochaine seront inférieures à la normale sur la plus grande partie du pays, à cause du phénomène El Niño, le Gouvernement a averti les agriculteurs de la possibilité d’une période de sécheresse, leur conseillant d’ensemencer à des dates successives, et d’utiliser plusieurs variétés de maïs à maturation rapide.

La production céréalière de 1997 est évaluée à 1,1 million de tonnes, y compris une production de maïs de 0,96 tonnes, inférieure de 32 pour cent à celle de l’année dernière. On prévoit une baisse de la production de paddy et de sorgho, de 14 pour cent et 6 pour cent respectivement, par rapport à 1996. En revanche, la production de mil ne devrait pas varier, se stabilisant à 55 000 tonnes.

Les disponibilités des ménages se trouvant réduites, la situation des approvisionnements alimentaires sera certainement plus difficile que l’année précédente. Toutefois, la filière commerciale devrait couvrir la demande céréalière, de 320 000 tonnes environ. La plupart des importations de maïs devrait provenir de pays de la sous-région, en particulier de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe.

ZIMBABWE* (17 novembre)

 Les pluies ont été relativement faibles en septembre, et les pluies généralisées de la saison des semis n’ont commencé qu’à la mi-novembre, ce qui peut inciter de nombreux agriculteurs à semer d’abord des céréales secondaires, pour commencer à récolter mi-avril. Comme ce pays est l’un de ceux exposés par El Niño au risque de précipitations inférieures à la normale, on a conseillé aux paysans de semer tôt, et d’utiliser des semis résistant à la sécheresse.

On estime à 2,7 millions de tonnes la production céréalière de 1997, contre 3,1 millions de tonnes en 1996. La récolte de maïs atteint 2,2 millions de tonnes, soit 16 pour cent de moins que la bonne récolte de l’année dernière, mais légèrement au-dessus de la moyenne. La production de mil et de sorgho est évaluée à 220 000 tonnes environ, à peu près la même que celle de 1996, qui était au-dessus de la moyenne.

La situation des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante pour la campagne de commercialisation 1997/98. Les disponibilités en maïs devraient être suffisantes pour couvrir les besoins, reconstituer les stocks et dégager un excédent exportable de 400 000 tonnes.
 
 
 

ASIE

 
 

AFGHANISTAN* (28 novembre)

Les semis de céréales d’hiver, surtout de blé et d’orge, sont en cours, et il est trop tôt pour faire des prévisions pour les récoltes de 1998. Cependant la poursuite des combats risque de gêner ces opérations dans les huit provinces du nord. Et comme celles-ci couvrent 40 pour cent environ des superficies irriguées du pays, et 53 pour cent des terres cultivées en sec, on prévoit une baisse de la production en 1997/98 si les conditions de sécurité ne s’améliorent pas dans les mois qui viennent. Des concentrations faibles à modérées d’ailés et quelques petits groupes ou essaims de criquets pèlerins pourraient apparaître dans l’extrême sud, et pondre dans les régions où il a récemment plu. La Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s’est rendue dans le pays aux mois de juin et juillet derniers, a évalué à 3,66 millions de tonnes la production céréalière totale de 1997, y compris 2,71 millions de tonnes de blé, 0,4 million de tonnes de riz, 0,3 million de tonnes de maïs, et 0,25 million de tonnes d’orge. La récolte de 1997, qui est supérieure de 18 pour cent à celle de l’année précédente, est la meilleure depuis 1978, grâce à une bonne période de végétation dans la plupart des régions (y compris le nord). Les précipitations ont été supérieures à la moyenne, et les pluies bien réparties, encore que des inondations se soient produites dans des zones localisées.

La situation des approvisionnements alimentaires est précaire dans certaines parties du pays. On signale que depuis septembre, les prix des denrées alimentaires et des combustibles sont très élevés dans toute la région de Badakshan, d’accès extrêmement malaisé. Bamyan, au centre- nord, zone traditionnellement déficitaire, se trouve dans une situation critique, manquant des denrées alimentaires de base, parce que les routes venant du nord et du sud du pays sont fermées. De plus, cette région a souffert d’inondations au printemps, ainsi que de gelées et de fortes pluies. Le PAM a récemment lancé un appel aux Talibans pour qu’ils laissent passer l’aide alimentaire vers Bamyan.

On prévoit que les importations céréalières atteindront 710 000 tonnes en 1997/98, soit autant que la campagne précédente. L’aide alimentaire d’urgence est estimée à 170 000 tonnes en 1997/98, y compris 170 000 tonnes de céréales. L’Afghanistan a signé avec le Pakistan un contrat pour l’achat de 600 000 tonnes de blé, dont 50 000 tonnes seront transportées en Afghanistan chaque mois pour faire baisser les prix de la farine.

ARABIE SAOUDITE (28 novembre)

 On procède actuellement au semis du blé qui sera récolté en avril/mai l’année prochaine. La récolte devrait être abondante à condition que les conditions météorologiques soient favorables, qu’il n’y ait pas d’attaques de ravageurs ou de maladies et que les intentions des pouvoirs publics se concrétisent.

Il est vraisemblable qu’un nombre faible à modéré de criquets pèlerins ailés se trouve dans les plaines côtières longeant la mer Rouge, de Djezan à Wejh, où des pontes devraient avoir lieu dans les zones où il a plu récemment. Il existe donc un risque de recrudescence très net cette année, car les pontes devraient être plus précoces que les années précédentes, permettant ainsi la croissance de plusieurs générations, s’il continue à pleuvoir au cours des prochains mois.

Le gouvernement poursuit une politique d’encouragement de la production d’orge. Le plan de développement quinquennal a fixé pour objectif de réduire l’utilisation de l’eau, notamment dans l’agriculture, car ce secteur absorbe environ 90 pour cent de toute l’eau utilisée dans le pays. La production de blé de 1997 est estimée à 1,5 million de tonnes, quelque 25 pour cent de plus que l’an dernier alors que la récolte d’orge devrait s’établir à environ 450 000 tonnes, comme pour la campagne de 1996.

Les importations d’orge en 1997/98 (juillet/juin) devraient s’élever à 5,6 millions de tonnes. On prévoit une augmentation considérable de la consommation d’orge au cours des années à venir, en concomitance avec l’expansion de l’élevage de volaille, de vaches laitières et de moutons et le développement des projets d’embouche. Le gouvernement a annoncé des mesures de limitation des importations de légumes afin de protéger les produits de l’agriculture et de l’élevage.

BANGLADESH (17 novembre)

Cette année, les conditions météorologiques généralement favorables pendant la mousson devraient relancer la production alimentaire nationale pour la deuxième année consécutive, car tant les inondations causées par la mousson, que les sécheresses, sont restées assez rares. De plus la disponibilité en temps utile d’intrants agricoles subventionnés, tels qu’engrais, pesticides et irrigation, a favorisé la production. On prévoit donc un nouveau rétrécissement du fossé entre l’offre et la demande et, par conséquent, une diminution des besoins d’importations. Le blé sera la principale denrée importée. La production céréalière a augmenté de 6,5 pour cent, passant de 19,06 millions de tonnes l’année dernière à 20,3 millions de tonnes en 1996/97. L’objectif est d’augmenter la production globale d’environ 4 pour cent en 1997/1998.

La production de riz usiné en 1997/98 est provisoirement estimée à 18,7 millions de tonnes, chiffre semblable à celui de la récolte record de la campagne précédente, et supérieur de 4 pour cent à la moyenne des cinq campagnes précédentes. Dans son ensemble, la situation des approvisionnements alimentaires demeure satisfaisante. Vu l’augmentation des achats publics, les stocks de riz détenus par les autorités nationales étaient évalués à 461 000 tonnes en août 1997.

CAMBODGE (17 novembre)

Les précipitations moyennes du mois d’octobre ont permis de réduire la sécheresse, surtout dans les provinces de Kandal, Kampong Speu, Takeo, Prey Veng et Kampong Cham, où elles étaient très faibles depuis juillet. Dans l’ensemble, et bien que les précipitations cumulées soient proches de la normale cette année, la situation est moins favorable qu’en 1996, et la répartition n’a pas été aussi bonne, puisqu’il a plu suffisamment dans certaines régions, mais pas assez dans d’autres. Les zones côtières ont aussi subi le typhon Linda début novembre, sans qu’on connaisse encore l’étendue des dégâts causés aux récoltes. La production de riz a également souffert d’une insuffisance d’intrants essentiels tels que les engrais, pesticides et semences. Du fait de la sécheresse, et de l’insuffisance de ces intrants, les superficies ensemencées en riz sont tombées à 1,95 million d’hectares cette année, soit une baisse de 10 pour cent. On prévoit à titre provisoire que la production de paddy atteindra 3 millions de tonnes, contre 3,4 millions de tonnes l’année dernière. Depuis fin septembre, les prix ont tendance à monter.

CHINE (17 novembre)

 Des rapports officiels indiquent qu’une grave sécheresse continue à sévir dans certaines régions du nord du pays, provoquant une forte réduction de la production de maïs cette année. La vague de sécheresse devrait se poursuivre jusqu’au printemps prochain. On estime officiellement que dans ces régions, 33 millions d’hectares ont été touchés, dont 4,5 millions environ ne produiront rien et ne pourront pas être réensemencés cette année.

Les estimations de la production de maïs ont été révisées en baisse de 10 millions de tonnes, pour s’établir maintenant à 105 millions de tonnes, soit 18 pour cent de moins que l’année dernière, et 2 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. Les prévisions officielles de la production céréalière totale, comprenant aussi les tubercules et les racines, se situent entre 482 et 499 millions de tonnes cette année, contre plus de 504 millions de tonnes en 1996.

Dans son ensemble, la situation des approvisionnements alimentaires reste favorable, et le niveau des stocks, satisfaisant, après une récolte exceptionnelle l’année dernière, et une abondante production de blé d’hiver cette année.

CHYPRE (28 novembre)

 Les semis de blé et d’orge de 1998 sont en cours. On évalue la production de céréales, principalement d’orge, à 40 000 tonnes, environ 72 pour cent de moins que l’année dernière. Compte tenu du fait que la production céréalière représente normalement moins d’un tiers du total des besoins nationaux, les importations devront légèrement augmenter, afin de faire face aux besoins d’une population croissante.

Les importations de blé en 1997/98 (mai/avril) devraient atteindre 90 000 tonnes, le même chiffre que l’année dernière, et la totalité des importations d’orge et de maïs 420 000 tonnes environ, soit 2 pour cent de plus que l’année dernière.

COREE, REPUBLIQUE DE (22 novembre)

 Les rapports officiels indiquent, pour la deuxième année consécutive, une récolte exceptionnelle de riz estimée à 5,35 millions de tonnes, soit le niveau le plus élevé des six dernières années, supérieur de quelque 28 000 tonnes à la récolte satisfaisante de l’année dernière et d’environ 6 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. La production a également dépassé d’environ 10 pour cent les objectifs officiels fixés pour l’année. Ces bons résultats sont dus à des conditions météorologiques favorables et aux efforts des pouvoirs publics visant à accroître les superficies cultivées.

COREE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (17 novembre)

 Depuis 1995, la RDP de Corée a été frappée par diverses catastrophes naturelles qui ont gravement compromis son autosuffisance alimentaire. Après les inondations de 1996, le pays a bénéficié d’une aide alimentaire sans précédents, fournie par la communauté internationale et sans laquelle les problèmes nutritionnels et sanitaires auraient sans aucun doute pris beaucoup plus d’ampleur dans la population. Malgré l’importance, à court terme, de cette aide alimentaire, il est fondamental que le pays prenne les dispositions nécessaires pour assurer, à l’avenir, une sécurité alimentaire durable. A cet égard, dans le cadre d’une stratégie à long terme, il est essentiel de pouvoir compter sur le bon fonctionnement de l’économie et sur sa capacité de créer des emplois productifs et d’obtenir les devises étrangères indispensables à l’achat d’intrants et de matières premières destinées à l’agriculture et à l’importation de denrées alimentaires en période de pénurie.

A la suite d’une évaluation intérimaire de la sécheresse de cette année, effectuée en août, une Mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires s’est rendue en RDP de Corée, du 21 octobre au 4 novembre, pour évaluer la récolte et les perspectives des disponibilités alimentaires pour la campagne de commercialisation 1997/98. A cet effet, la mission a établi des contacts avec les ministères clés, les institutions des Nations Unies et les ONG et a effectué des visites de terrain dans les principales zones agricoles y compris au nord et au sud de la province de Hwangae, au sud de la province de Pyongan et dans la province de Kangwon. En outre, pour évaluer les distributions de vivres et les disponibilités, la mission a visité, parfois au hasard, des foyers, tant dans les zones rurales qu’urbaines, des silos à céréales et des centres publics de distribution, des écoles et des jardins d’enfants.

La mission a noté que la longue sécheresse de cette année a surtout compromis la récolte de maïs, l’une des deux céréales principales du pays, qui a considérablement reculé. Bien que la production de maïs pluvial, (l’essentiel des cultures de maïs) ait considérablement chuté, une production normale a toutefois été possible dans les zones bénéficiant, à divers degrés, de systèmes d’irrigation. La production totale de maïs est estimée à environ 1,14 million de tonnes, soit plus de 50 pour cent de moins que le niveau qui aurait pu être atteint cette année dans des conditions météorologiques favorables. Ce fléchissement très net de la production de maïs coincide avec les réductions considérables de la production dans les principales zones de culture de cette céréale au nord-est de la Chine, qui ont été également frappées par la sécheresse de cette année. Les répercussions négatives de la sécheresse ont toutefois été moins importantes pour le riz car, pour l’essentiel, il s’agit de cultures irriguées. Le niveau des eaux d’irrigation de certains réservoirs, surtout ceux alimentés par les eaux pluviales, a nettement baissé, mais dans l’ensemble les conséquences pour les cultures n’ont pas été aussi désastreuses que le laissaient prévoir les conclusions d’une mission précédente effectuée au mois d’août. Dans les zones irriguées, la production de riz a même été plus élevée que prévu, compte tenu des contraintes actuelles liées aux intrants. Ceci est dû à divers facteurs, notamment à une application plus efficace d’engrais et à la meilleure préparation des sols. Dans les régions côtières, la culture du riz a été compromise dans une certaine mesure par le raz-de- marée qui a accompagné le typhon Winnie en août dernier. Néanmoins, lors des dernières évaluations de la récolte de cette année, les pertes dûes au typhon se sont révélées moins graves que prévu. La production de riz usiné en 1997, en tenant compte des pertes, est estimée approximativement à 1,52 millions de tonnes, ce qui avec le maïs, porte la production totale de ces céréales à 2,66 millions de tonnes en équivalent de riz usiné ou à 3,48 millions de tonnes en équivalent de paddy. Cette année encore, pour la troisième fois consécutive, les disponibilités céréalières seront loin de couvrir les besoins et le pays devra à nouveau avoir recours à une aide alimentaire substantielle, pour faire face à la demande.

Ces dernières années, les contraintes liées aux disponibilités céréalières ont nécessité une révision approfondie de l’utilisation des céréales, dans le cadre d’une stratégie d’adaptation. La mesure la plus significative a été la réduction de l’utilisation des céréales destinées à l’alimentation animale et, partant, du nombre des têtes de bétail. Il est évident que de telles dispositions auront des conséquences à long terme, car la disponibilité de protéines dans le régime alimentaire tombera bien au-dessous du seuil recommandé. Compte tenu de ces limitations, mais en réservant tout de même un volume minimum à l’alimentation humaine, les besoins d’importations de céréales pour 1997/98 atteindront environ 1,95 million de tonnes. On estime que les importations par les circuits commerciaux normaux, y compris les échanges frontaliers informels avec la Chine, représenteront 700 000 tonnes, alors que les promesses d’aide alimentaire dans la filière couvriront 231 000 tonnes supplémentaires. Le reste, pour lequel le pays a besoin d’une aide alimentaire, notamment allouée à des programmes, s’élève à environ un million de tonnes.

Lors de l ‘évaluation globale des questions de disponibilités alimentaires et d’aide alimentaire accordée au pays, la mission a noté ce qui suit. Si la malnutrition chronique n’est pas plus répandue, cela est dû en grande partie au volume exceptionnel de l’aide alimentaire dont le pays a bénéficié au cours des deux dernières années. Il est incontestable que sans cette aide, les problèmes auraient été bien plus graves, surtout pour les groupes vulnérables, comme les enfants. La mission regrette toutefois qu’il n’ait pas été possible de recueillir des données quantitatives acceptables sur l’incidence actuelle de la malnutrition dans le pays, malgré l’évaluation nutritionnelle des Nations Unies effectuée en début d’année. Dans l’intérêt de la transparence, il est fondamental qu’une étude plus significative soit effectuée. Ceci est d’autant plus important que divers organismes humanitaires travaillant dans le pays reconnaissent de plus en plus que les problèmes liés à la nutrition dans le pays, tout comme les symptômes qui en découlent, comme les troubles de la croissance, dépendent autant des problèmes endémiques liés aux disponibilités alimentaires et aux conditons sanitaires qui ont sévi pendant plusieurs années (avant la situation de crise) que des fortes pénuries alimentaires des dernières années. Il est aussi de plus en plus évident qu’il existe des écarts importants en matière de consommation alimentaire. Ceci est imputable entre autres, aux difficultés de transport, aux différences géographiques, (certaines provinces étant mieux équipées que d’autres pour affronter les pénuries), au meilleur accès des communautés rurales par rapport aux communautés urbaines et à un accès différencié aux ressources et aux envois de fonds de l’étranger et partant à la capacité correspondante d’acheter de la nourriture dans les marchés “privés” relativement peu importants qui commencent à se créer.

INDE (17 novembre)

 De fortes pluies ont retardé la récolte du riz kharif à l’extrémité sud du pays, entraînant quelques pertes. Les conditions seraient en général favorables aux semis du riz rabi, qu’on récoltera en avril/mai l’année prochaine. Même si des anomalies météorologiques restent possibles cette année à cause du phénomène El Niño, la mousson s’est déroulée normalement pour la dixième année consécutive. Selon les évaluations officielles, les pluies cumulées entre juin et septembre représenteraient 102 pour cent de la moyenne à long terme.

La production de riz Kharif d’hiver devrait atteindre 73,1 millions de tonnes cette année, 2 pour cent de plus que l’année dernière. Cette augmentation est due principalement aux Etats du nord, Haryana et Pendjab, où l’on attend une production record de 8 millions de tonnes et 2,5 millions de tonnes respectivement, contre 7,4 et 2,5 millions de tonnes l’année dernière. L’augmentation prévue dans ces Etats compensera la baisse de production de l’Andhra Pradesh, qui a souffert cette année de précipitations faibles. La production totale de riz en 1997/98, y compris les riz kharif et rabi, devrait atteindre le chiffre exceptionnel de 81,5 millions de tonnes, c’est-à-dire 500 000 tonnes de plus que l’année dernière. On prévoit que les achats publics de riz seront légèrement supérieurs à ceux de l’année dernière, en dépit d’un certain recul de l’Andhra Pradesh. Du fait des disponibilités de blé sur le marché, les prix, contrairement aux années précédentes, sont restés bas en septembre.

Selon des estimations récentes, les stocks de céréales vivrières détenus par le Food Corporation of India (FCI) sont tombés à 16,51 millions de tonnes au début du mois de septembre 1997, contre 17,82 millions de tonnes le mois précédent et 22,24 millions de tonnes au cours de la même période l’année dernière. Les stocks actuels comprennent 7,69 millions de tonnes de riz et 8,82 millions de tonnes de blé.

INDONESIE (17 novembre)

 On attribue le retard des pluies de la mousson au phénomène El Niño, le plus fort de ce siècle. Le pays doit actuellement faire face à une vague de sécheresse dont l’ampleur est sans précédent depuis des décennies et il est très important qu’il pleuve le plus tôt possible, non seulement pour les cultures mais aussi pour les feux de forêts et de brousse très étendus qui, cette année, se sont propagés à la faveur de la siccité. Selon certaines prévisions, les pluies pourraient arriver seulement en janvier de l’année prochaine, et la sécheresse persisterait jusqu’au mois de mars. Dans une certaine mesure, l’effet négatif sur la production a été contrebalancé par les précipitations du début de l’année, qui se sont poursuivies jusqu’en mai-juin et ont été propices aux cultures de la première campagne récoltées en février-mars et à celles de la seconde campagne récoltées en juillet-août. Ces deux récoltes représentent quelque 80 pour cent de la production de riz du pays. Cela dit, la récolte de la troisième campagne a été considérablement réduite et des rapports non confirmés indiquent qu’environ 79 000 hectares de terres cultivées ont été complètement perdus, tandis que dans d’autres régions, les rendements ont été inférieurs au niveau normal, selon la disponibilité des capacités d’irrigation. Actuellement, selon les estimations officielles la production totale de paddy en 1997 est estimée à 49,1 millions de tonnes soit 31,85 millions de tonnes de riz usiné. Si l’on s’en tient à ces données, la production devrait être inférieure de 4 pour cent à celle de l’an dernier et de 2 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Cela dit, comme ces prévisions se basaient sur des conditions météorologiques acceptables pour la période allant de septembre à décembre, la persistance de la sécheresse en septembre et en octobre pourrait entraîner une réduction ultérieure de la production.

La situation des disponibilités alimentaires est particulièrement critique dans les vastes régions centrales de l’Irian Jaya qui sont encore durement frappées par la sécheresse et par de graves pénuries alimentaires. Dans ces régions, on estime que même si les pluies commençaient bientôt à tomber, les stocks actuels de vivres seraient pratiquement épuisés avant la prochaine récolte. Selon les rapports, la sécheresse et les pénuries de vivres se font surtout sentir à l’intérieur des terres dans le district isolé de Jayawijaya dont la population totale est de 450 000 habitants et dépend presque exclusivement de la production de patates douces. On estime que dans le seul district de Jayawijaya, quelque 90 000 personnes risquent de devoir affronter de graves pénuries alimentaires.

L’action des pouvoirs publics est coordonnée par le National Coordinating Board for Disaster Management - BAKORNAS PB qui fournit du riz et du carburant pour les transports et a mobilisé l’armée pour l’acheminement des secours. Un plan de lutte contre la sécheresse a été mis au point pour la période allant d’octobre 1997 à mai 1998.

IRAN, REPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (17 novembre)

 Les rapports officiels prévoient une production de maïs de 900 000 tonnes, soit quelque 200 000 tonnes de plus que l’an dernier. Pour cette céréale, la consommation annuelle intérieure est estimée à 2,5 millions de tonnes et l’année dernière près de 1,1 million de tonnes ont été importées. Pendant la campagne de commercialisation 1997/98, le pays devrait rester un gros importateur de blé. Néanmoins des rapports récents indiquent que les importations croissantes sont dues en partie à des réexportations non officielles vers les pays voisins et à l’utilisation de ces céréales pour l’alimentation des animaux.

IRAQ* (5 décembre)

La préparation des terres et les semis des cultures d’hiver devraient avoir commencé. Toutefois, les perspectives pour 1998 sont incertaines. Comme l’an dernier, la production devrait probablement être entravée par la pénurie de pièces de rechange pour les machines agricoles, ainsi que d’engrais, de semences de qualité, de produits agrochimiques, et de vaccins et par une forte présence d’ennemis des cultures, de plantes adventices et de maladies du bétail.

Une mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires qui s’est rendue en Iraq en juin/juillet derniers a remarqué que si la situation générale des approvisionnements alimentaires a connu quelques améliorations à la suite de l’application de la Recommandation 986 du Conseil de Sécurité, la malnutrition demeure un problème sérieux dans l’ensemble du pays. Les rations alimentaires fournies au titre de la Recommandation 986 couvrent une part importante des besoins protéino- énergétiques, mais sont carencées en d’autres éléments comme la Vitamine A et C, le calcium, le zinc, la riboflavine et la vitamine B6. Il convient donc d’accorder une attention toute particulière aux mesures destinées à encourager la production de produits de l’élevage, de fruits et de légumes ainsi qu’à poursuivre l’attribution de subventions adéquates aux producteurs des denrées fournies au titre de la Recommandation 986. De ce fait, l’allocation de 94 millions de dollars E.-U. pour les importations d’intrants agricoles nécessaires de toute urgence en 1997 a été jugée par la mission comme insuffisante compte tenu des besoins de relèvement et d’investissement dans le secteur. A cet égard, il importe de noter que l’allocation actuelle de 94 millions de dollars E.-U. ne représente que 20 pour cent des 500 millions de dollars E.-U. que la mission de 1991 conduite par le Représentant exécutif du Secrétaire général avait estimés nécessaires pour la campagne agricole 1991/92.

En 1997, la production des céréales de la campagne principale a été estimée à 2,2 millions de tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 1991. Les rendements demeurent faibles à cause d’une médiocre préparation des terres due au manque de machines agricoles, à l’utilisation réduite des intrants agricoles, à la dégradation de la qualité des sols et des systèmes d’irrigation et à une infestation croissante des cultures.

Le 4 décembre 1997, le Conseil de Sécurité (Résolution 1143) a prolongé l’accord pétrole-contre-vivres pour une troisième période de six mois à des conditions similaires à celles de la seconde phase. Un accroissement éventuel de la quantité de pétrole que l’Iraq pourra vendre au cours de cette période de six mois sera pris en considération sur la base du rapport du Secrétaire général sur l’aide humanitaire à l’Iraq, qui devrait être publié fin janvier 1998. La Résolution 1143 autorise également l’Iraq à continuer à s’approvisionner en vivres, en médicaments et en fournitures sanitaires jusqu’au 5 janvier 1998, en attendant l’approbation par le Secrétaire général d’un Plan de distribution acceptable.

ISRAEL (28 novembre)

 Les semis du blé et de l’orge de 1998, qui sera récolté en avril/mai l’année prochaine, sont en cours. Si les conditions météorologiques sont normales, la production devrait, en 1998, s’approcher du niveau de l’année dernière. En 1997, la production de blé est estimée à 147 000 tonnes.

Les importations céréalières pour 1997/98 (octobre/septembre) sont estimées à quelque 2,8 millions de tonnes. Les minoteries du pays achètent du blé importé car le prix d’achat officiel du blé intérieur est plus élevé que celui pratiqué sur les marchés mondiaux.

JAPON (17 novembre)

 Le Japon est le plus gros importateur mondial de produits agricoles. Les importations totales de produits agricoles, halieutiques et forestiers atteignaient 69,5 milliards de dollars en 1996. Actuellement, divers plans sont pris en considération pour réduire la production de riz et les stocks importants qui se sont constitués, à la suite des récoltes exceptionnelles engrangées depuis 1994 et de la faible consommation intérieure de riz. Le gouvernement a notamment décidé de subventionner les agriculteurs afin qu’ils réduisent les superficies cultivées. Actuellement près de 30 pour cent des terres à riz sont laissées en jachère. Selon les estimations officielles, les stocks de riz s’établissaient à 3,7 millions de tonnes à la fin du mois d’octobre, soit 40 pour cent de plus par rapport à l’an dernier. La récolte de cette année, qui se situe aux alentours de 13 millions de tonnes pourrait encore accroître les stocks de près de 4,5 millions de tonnes d’ici la fin du mois d’octobre de l’année prochaine.

JORDANIE (28 novembre)

 Les semis de blé et d’orge de 1998 sont en cours, et de meilleurs résultats que l’an dernier devraient être obtenus si les conditions de croissance sont satisfaisantes. Les conditions météorologiques ont été défavorables pour la campagne 1996/97, c’est pourquoi la production totale de blé et d’orge a diminué de 18 pour cent en 1997, pour s’établir à 55 000 tonnes. La production céréalière intérieure couvre normalement environ 10 pour cent des besoins de la consommation, le reste étant couvert par les importations, qui se font pour l’essentiel par les circuits commerciaux.

Les importations de blé en 1997/98 (juillet/juin) devraient s’élever à 630 000 tonnes et celles de riz à 90 000 tonnes. Pour les céréales secondaires, on prévoit qu’en 1997/98, le niveau des importations devrait atteindre 910 000 tonnes.

LAOS* (17 novembre)

Selon des rapports non confirmés, de récentes inondations très étendues pourraient avoir gravement endommagé les cultures de riz dont la récolte est prévue pour ce mois-ci. Ceci pourrait donc accroître les problèmes d’approvisionnements alimentaires du pays. A la suite des graves inondations qui, en 1996, ont fortement compromis la production dans les principales zones rizicoles des basses terres du centre et du sud, une opération d’urgence, conjointement approuvée par la FAO et le PAM, au mois de mars de cette année, a permis de rassembler 30 240 tonnes de riz pour les victimes des inondations. En outre, des donateurs ont fourni les sommes nécessaires à l’achat de 15 000 tonnes de riz.

LIBAN (28 novembre)

Les semis de blé et d’orge sont en cours, mais la production céréalière intérieure ne couvre normalement que 10 pour cent des besoins de consommation. La production totale de blé et d’orge en 1997 est estimée à 63 000 tonnes, soit 1 pour cent de moins que l’an dernier.

Le Liban envisage de réduire de 10 pour cent les importations de denrées alimentaires. Des mesures ont été prises pour interdire l’importation de plus de 150 produits agricoles et alimentaires qui peuvent être obtenus dans le pays, afin de protéger l’agriculture libanaise et de relancer ainsi la production locale. Les produits exclus sont essentiellement les fruits frais et les légumes, les fleurs et les produits animaux.

En 1997/98 (juillet/juin), les importations de blé devraient s’établir à quelque 0,53 million de tonnes, soit plus ou moins comme l’an dernier

L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a lancé récemment un appel spécial d’urgence pour rassembler une somme de 11 millions de dollars E.-U. destinée à couvrir les besoins pressants de 350 000 réfugiés palestiniens vivant au Liban.

MALAISIE (17 novembre)

 Les semis du riz pluvial de la campagne principale, qui doit être récolté en décembre-janvier sont achevés, tout comme la récolte du riz irrigué de la deuxième campagne qui représente normalement environ 45 pour cent de la production annuelle. Cette année, la récolte de paddy est estimée à environ 2,1 millions de tonnes, soit un résultat moyen, comme l’an dernier.

MONGOLIE* (17 novembre)

Au cours des dernières années, le secteur agricole a fortement souffert du passage d’une économie planifiée et centralisée à une économie de marché. Il a également dû se passer de l’aide technique et économique fournie auparavant par l’ex-U.R.S.S. Avant ces bouleverse-ments économiques, le pays produisait suffisamment de céréales (essentiellement du blé), non seulement pour satisfaire la demande intérieure mais aussi pour les exportations. A partir de 1990, on a assisté à une réduction très nette des superficies moissonnées et à un fléchissement considérable des rendements. En 1996, la production céréalière était inférieure d’environ 70 pour cent aux niveaux d’avant 1990. Cet effondrement est dû en grande partie aux facteurs suivants: morcellement et vente des fermes d’Etat à des sociétés agricoles dans le cadre du programme de réforme économique, endettement élevé, accès limité au crédit, taux d’intérêt élevés, extrême pénurie d’intrants et de machines agricoles en état de marche et mauvaises méthodes de conduite des cultures.

Par conséquent, le pays doit maintenant faire face à un grave déficit alimentaire et ne produit que 60 pour cent seulement des besoins céréaliers estimés. Ainsi, bien que le pays ne se trouve pas dans une situation de crise susceptible de dégénérer en famine, il doit, comme d’autres économies en transition, tenir compte d’un nombre croissant de personnes vulnérables, à faibles revenus, dont les niveaux nutritionnels ont chuté à cause d’une détérioration importante de la conjoncture économique.

Pour déterminer l’ampleur du déficit de cette année une Mission d’évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires de la FAO, financée par le PNUD, s’est rendue en Mongolie en octobre pour évaluer la production de blé et la situation des disponibilités alimentaires pour la campagne de commercialisation 1997/98. L’évaluation repose sur des entretiens avec des représentants du gouvernement, des Nations Unies, des organisations internationales de développement et des ONG, ainsi que sur des visites d’évaluation des cultures effectuées dans les principales zones agricoles.

Selon les prévisions de la mission, la production de blé, en 1997, devrait s’établir à 282 000 tonnes, quelque 28 pour cent de plus que l’an dernier. Malgré cette augmentation, la production reste toutefois inférieure de 40 pour cent à celle de 1990. En outre, cet accroissement tient pour l’essentiel à des précipitations plus abondantes dans les principales zones de production plutôt qu’à une amélioration généralisée du secteur, notamment à un meilleur approvisionnement en intrants. En effet, le problème du crédit et des intrants agricoles est fondamental et il faudra l’affronter si l’on veut rétablir la production alimentaire à l’avenir. Le secteur agricole a un besoin pressant d’investissements à grande ichelle dans les domaines suivants: machines agricoles, produits chimiques, approvisionnement en intrants, circuits de commercialisation et programmes de formation et de recherche. Si des mesures ne sont pas prises dans ce sens, l’avenir de la production céréalière risque d’être sombre pour la plupart des sociétés agricoles et pour le pays dans son ensemble.

Le secteur de l’élevage assure 88 pour cent de l’ensemble de la production agricole. Comme d’autres secteurs de l’économie, le secteur de l’élevage a subi les répercussions des réformes radicales et du morcellement des grandes entreprises d’Etat en unités plus réduites. Pendant la phase de transition, on a enregistré un déclin très net de l’aide budgétaire et des services de soutien à ce secteur. C’est pourquoi certaines infrastructures, comme les puits, se sont détériorées, des coupes ont été effectuées entre autres dans les services vétérinaires, la production de fourrages a diminué, les systèmes de commercialisation restent rudimentaires et les capitaux pour les investissements sont inexistants ou inabordables pour la plupart des propriétaires de troupeaux. Comme les termes de l’échange sont défavorables aux produits de l’élevage, il faut de plus en plus, pour assurer la rentabilité de l’élevage, accroître le nombre d’animaux par unité. De nombreux ménages vulnérables se sont trouvés en situation vulnérable car leur capacité d’absorber les chocs économiques a déjà été compromise.

Les réformes économiques ont eu des retombées négatives sur les ménages: accroissement sensible de la pauvreté, pertes d ‘emplois, diminution de la consommation, réductions des dispositifs de sécurité et des services du secteur social. Parmi les groupes vulnérables les plus touchés on compte ceux qui ont le moins accès aux ressources financières pour se procurer de la nourriture, notamment ceux dont le pouvoir d’achat a été considérablement réduit par une forte inflation. Parmi ces groupes on compte les chômeurs, les personnes âgées, les ménages dont le chef de famille est une femme, les enfants, les retraités et les petits éleveurs. Sans une aide complémentaire, ces groupes, et notamment un nombre croissant d’enfants des rues abandonnés auront beaucoup de difficultés à l’avenir car leur capacité de résoudre les problèmes d’approvisionnement alimentaire sera fortement réduite. De plus, comme les revenus réels ont chuté, les ménages ont été obligés de réduire les dépenses non alimentaires, ce qui a conduit à un accroissement net des dépenses sociales et à un accroissement des achats de denrées plus abordables et moins nourrissantes. Les résultats d’une enquête récente suggèrent que le net accroissement de la sous-nutrition chronique des enfants qui s’établit à quelque 25 pour cent est directement liée aux ajustements de consommation faits par les ménages pour s’adapter à la précarité des disponibilités alimentaires. En outre, la chute nette des cours du bétail par rapport à d’autres denrées alimentaires, a créé des conditions très négatives pour les éleveurs et c’est pourquoi il leur est de plus en plus difficile de gagner leur vie.

En 1996, le ralentissement de l’économie et le déficit commercial ont encore entravé la capacité du pays à importer les quantités de céréales suffisantes pour répondre aux besoins et les intrants agricoles nécessaires au maintien de la productivité. La mission a estimé que les besoins totaux de céréales pour la campagne de commercialisation 1997/98 étaient de 178 000 tonnes soit 175 000 tonnes de blé et 3 000 tonnes de riz. Les importations com-merciales devraient couvrir les besoins en riz et, sur la base des importations céréalières de l’année dernière, s’établir à quelque 85 000 tonnes d’équivalent de blé. Ceci laisse un déficit de 90 000 tonnes, pour lequel le pays a besoin d’une aide alimentaire pour des secours d’urgence et des programmes. La mission recommande que 23 000 tonnes d’aide alimentaire d’urgence soient fournies pour les groupes les plus vulnérables et les plus démunis de la société, qui représentent quelque 6 pour cent de la population. Le solde (soit 67 000 tonnes) devrait être couvert par une aide alimentaire allouée aux programmes. Les deux types d’aide alimentaire seront gérés par le National Poverty Alleviation Programme.

MYANMAR (17 novembre)

 Des inondations graves et répétées ont compromis la récolte de riz dans diverses parties du pays, essentiellement à Bago, à l’est, et à Irrawaddy, au centre. On prévoit une diminution des rendements et de la production du riz de la saison des pluies, qui représente en gros 85 pour cent de la récolte annuelle totale de riz. Dans l’ensemble, il a été estimé officiellement que les cultures ont subi des dégâts sur quelque 0,8 million d’hectares dans les onze Etats et divisions du pays, et ont été complètement perdues sur 298 000 hectares. Malgré les inondations, la production totale de riz devrait atteindre cette année quelque 17 millions de tonnes, ce qui correspond aux résultats moyens obtenus l’année précédente.

NEPAL (17 novembre)

 On estime que la superficie ensemencée en riz a augmenté cette année d’environ 4 pour cent, soit près de 6 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Malgré l’accroissement de la superficie cultivée, la production de riz devrait être, cette année, inférieure aux 2,8 millions de tonnes récoltées en 1996.

PAKISTAN (18 novembre)

 Selon les estimations actuelles, en 1997/98 la production devrait s’établir autour de 4.3 millions de tonnes de riz usiné, soit quelque 15 pour cent au-dessus de la moyenne des cinq dernières années et légèrement plus que la production de 1995/96. L’augmentation de la production est due à un léger accroissement des terres cultivées et à des rendements plus élevés.

Le gouvernement a récemment annoncé une série de mesures d’encouragement au profit du secteur agricole. Il s’agit notamment du relèvement des prix de soutien de divers produits, de l’allègement des prix des intrants agricoles de base, d’un meilleur accès au crédit agricole, de l’amélioration des systèmes d’irrigation et de drainage et d’un contrôle plus efficace de la qualité des engrais et des pesticides. Ces dispositions devraient permettre d’abaisser le niveau des importations des denrées alimentaires.

Cette année, les exportations de riz devraient progresser, car l’offre de riz basmati a augmenté, sous l’effet d’un renforcement de la demande internationale. Comme le gouvernement a donné son accord pour fournir du blé à l’Afghanistan, on estime que quelque 500 000 tonnes de blé seront exportées du pays en 1997/98. Cet accord prévoit l’exportation de 50 000 tonnes par mois au maximum, au cours de l’année à venir.

PHILIPPINES (18 novembre)

Les rapports récents indiquent que 36 provinces au moins sont considérées comme très vulnérables aux perturbations météorologiques liées au phénomène El Niño, notamment à une sécheresse prolongée qui devrait se poursuivre jusqu’au mois d’avril prochain. Parmi les provinces les plus à risque on compte le sud de Cotabato, le Misamis oriental et certaines parties de Zamboanga del Sur dans l’île de Mindanao. Compte tenu de la sécheresse prévue, la production de riz et de maïs devrait chuter au cours du premier trimestre de 1998. Actuellement, les prévisions officielles envisagent une diminution de la production de riz non usiné de 1,7 pour cent et une production de 2,52 millions de tonnes au cours du premier trimestre de 1998 (de janvier à mars) contre 2,56 millions de tonnes cette année. De même, la production de maïs devrait reculer à 1,021 million de tonnes pendant le premier trimestre contre 1,023 cette année. La production de paddy au cours du troisième trimestre de cette année est tombée à 1,79 million de tonnes contre 2,117 millions de tonnes en 1996, soit une baisse de 15,4 pour cent. Cette année, la production totale de maïs devrait croître légèrement pour arriver approximativement à 4,3 millions de tonnes, alors que, selon les estimations officielles, la production de paddy devrait s’établir à 11,36 millions de tonnes, et non pas 11,9 millions de tonnes comme prévu auparavant.

Au cours des derniers mois, le Ministère de l’agriculture a distribué aux agriculteurs des semences de riz à haut rendement et des engrais, dans le cadre de son programme visant à améliorer la productivité, afin de porter la production de riz de 12 à 12,5 millions de tonnes en 1998. Les importations de riz et de maïs devraient augmenter en 1998 à cause des baisses de production imputables aux conditions météorologiques et à la croissance constante de la population et de la consommation. Le National Food Authority (NFA), a déjà commandé 350 000 tonnes de riz au Viet Nam, en Chine, au Cambodge et en Thaïlande. Les livraisons devraient commencer à arriver en janvier. Le NFA a aussi toute latitude pour importer jusqu’à 650 000 tonnes de riz pour maintenir le niveau des stocks. En 1996, le NFA avait importé 893 000 tonnes de riz. A ce jour, le pays a importé 940 000 tonnes de maïs, contre 407 000 tonnes en 1996, essentiellement pour la nourriture des animaux.

SRI LANKA (18 novembre)

 Cette année, la mousson du nord-est, la principale saison des pluies pour le pays, a été dans l’ensemble favorable. Du 1er octobre au 4 novembre, les précipitations cumulées ont été normales ou supérieures à la normale dans sept des huit provinces étudiées, qui représentent 83 pour cent de la production de riz “Maha”, riz de la campagne principale. A titre de comparaison, l’an dernier, au cours de la même période, les pluies cumulées étaient normales ou supérieures à la normale dans cinq des huit provinces, représentant 72 pour cent de la production.

La hausse récente du prix imposé de la farine, au mois d’août, a été suivi d’une légère réduction de la consommation de farine qui, de 12 000 tonnes par semaine, est tombée à environ 11 000-11 500 tonnes. Toutefois, les approvisionnements précaires de riz, prévus notamment au cours de la période allant d’octobre à février, pourraient entraîner une reprise de la demande.

SYRIE (28 novembre)

 Les précipitations abondantes du mois de septembre et les petites averses récentes ont permis les semis précoces des céréales d’hiver. Les semis de blé et d’orge pour la campagne de 1998 se poursuivront jusqu’à la mi-janvier de l’an prochain. On estime que la production céréalière de 1997 atteint 5 millions de tonnes, ce qui représente environ 16 pour cent de moins que l’année dernière. Des conditions météorologiques défavorables, surtout des gelées hivernales, ont en effet provoqué la diminution de la production de blé qui est tombée à 3,5 millions de tonnes; la production d’orge a diminué de 35 pour cent, pour s’établir à 1,3 million de tonnes. Par contre la production de maïs, estimée à environ 300 000 tonnes, a augmenté de quelque 45 pour cent par rapport à l’année passée.

On prévoit qu’en 1997/98, les importations de farine de blé s’établiront à quelque 100 000 tonnes, alors que les importations de maïs devraient atteindre 160 000 tonnes.

THAILANDE (18 novembre)

 D’après les rapports officiels, les conditions météorologiques défavorables liées au phénomène El Niño ont compromis la production des principales cultures de rapport, essentiellement le riz et le sucre, qui devrait diminuer considérablement au cours des huit prochains mois. Les rapports indiquent que les cultures ont déjà été endommagées sur environ 1,12 million d’hectares par la diminution des précipitations dans diverses régions du pays, et que le niveau des eaux de nombreux barrages s’est fortement abaissé, ce qui est inquiétant pour les cultures de saison sèche. Afin d’atténuer les répercussions possibles de la sécheresse et du temps sec, on étudie des mesures susceptibles d’encourager les agriculteurs à remplacer le riz, pour la deuxième campagne, par des cultures comme le maïs, le soja ou le manioc, qui ont besoin de moins d’eau. On estime que 36 provinces ont été affectées, essentiellement au nord et au nord-est. Du fait du ralentissement de la production, en 1998, la récolte du riz de la deuxième campagne devrait atteindre 2,8 millions de tonnes contre 4,55 millions de tonnes cette année. En septembre, les estimations officielles pour la campagne principale de riz ont été révisées à la baisse, passant de 18,18 millions de tonnes à 17,84 millions de tonnes. Les conditions devraient continuer à se détériorer jusqu’en mars-avril de l’année prochaine, s’il ne pleut pas d’ici là.

En 1997, le pays devrait atteindre ses objectifs d’exportation. Au cours des dix premiers mois de l’année, 4,08 millions de tonnes ont été exportées. Bien que le volume des exportations ait chuté d’environ 6,6 pour cent, les recettes ont augmenté de 3,6 pour cent. Ceci est dû en partie au renforcement de la demande des pays importateurs qui se préparent aux pénuries alimentaires dues au phénomène El Niño.

TURQUIE (28 novembre)

 Les semis du blé pour la campagne de 1998 sont pratiquement terminés. Vu les conditions météorologiques favorables, on peut tabler sur une production similaire à celle de 1997. Les estimations pour la production de blé de 1997 sont de 18,7 millions de tonnes, soit un pour cent de plus qu’en 1996. La production d’orge, estimée à 8,2 millions de tonnes est de 3 pour cent supérieure à celle de l’année précédente. La production de maïs devrait, selon les estimations, s’établir à 2 millions de tonnes, soit autant que l’année précédente.

L’Office turc des céréales qui détient quelque 810 000 tonnes de blé dur et environ 1,5 million de tonnes d’orge dans ses stocks, a acheté une quantité exceptionnelle de céréales aux agriculteurs en 1996/97, (5,8 millions de tonnes de céréales, contre 1 million de tonnes l’année précédente). Cet Office envisage de vendre quelque 200 000 tonnes d’orge destiné à l’alimentation animale et 50 000 tonnes de blé dur sur le marché international, et 50 000 tonnes sur le marché intérieur.

En 1997/98, les importations de blé devraient, comme l’an dernier, se situer autour de 1,7 million de tonnes. Pour ce qui est du maïs, les importations devraient s’établir à 600 000 tonnes.

VIET NAM (19 novembre)

Au cours de la première semaine de novembre, le typhon Linda s’est abattu au sud du pays, provoquant la mort d’au moins 285 personnes; on reste en outre sans nouvelles de 3 600 autres personnes, pour la plupart des pêcheurs ou des habitants de la côte. On estime que des rizières ont été endommagées par les inondations sur 453 000 hectares. Elles étaient pour l’essentiel ensemencées pour la récolte d’hiver-printemps. Comme les semis venaient juste de s’achever avant le typhon, la plupart des zones pourront néanmoins être à nouveau cultivées. Le gouvernement a lancé un appel international pour obtenir des vivres d’urgence, des médicaments, des vêtements, des abris et des équipements sanitaires pour les victimes. Jusqu’à présent les organismes du Systène des Nations Unies ont annoncé à titre préliminaire une aide de 255 000 dollars E.-U., alors que les autres donateurs ont promis 690 000 dollars E.U.. Les dégâts sont évalués à 472 millions de dollars.

Les rapports officiels indiquent que la production de riz devrait augmenter au cours de cette année de 1,3 million de tonnes par rapport à 1996, et atteindre 27,7 millions de tonnes.

Malgré les dommages dus au typhon, les exportations de riz ne devraient pas être touchées par les importantes inondations survenues dans les provinces du Delta du Mekong, car la production de la campagne actuelle, moins importante, est destinée essentiellement au marché intérieur. Les principales récoltes ont lieu en été-automne et en hiver-printemps. L’objectif fixé pour les exportations en 1997 est de 3,7 millions de tonnes, bien qu’on estime que seulement 3,5 millions de tonnes seront exportées à cause du faible niveau des stocks et de la concurrence élevée.

YEMEN (28 novembre)

 La récolte du sorgho de 1997 est en cours et les semis de blé et de sorgho de 1998 ne seront pas effectués avant l’année prochaine. Quelques exemplaires isolés de criquets pèlerins immatures ont été repérés sur la plaine côtière près d’Aden, le 29 septembre. Il est également probable qu’un nombre faible à modéré d’ailés soit présent dans la plaine côtière de la Tihama et à un moindre degré dans celle d’Aden, où ils devraient pondre dans les zones où il a plu récemment. De ce fait il y a le risque de voir le nombre de criquets augmenter de manière considérable vu que cette année la ponte devrait avoir lieu plus tôt que les années précédentes, permettant ainsi le développement de plusieurs générations, s’il continue à pleuvoir au cours des mois à venir.

La production totale de sorgho et de mil en 1997 est estimée à 0,53 million de tonnes, quelque 29 pour cent de plus que l’année précédente. Cet accroissement reflète les conditions de croissance favorables dans la plupart des zones. En 1997, la production de blé, estimée à 165 000 tonnes, était de 11 pour cent supérieure à celle de l’an dernier

Les importations de céréales en 1997 - principalement du blé - sont estimées a quelque 2 millions de tonnes.
 
 

AMERIQUE CENTRALE & CARAIBES

 
 
 

COSTA RICA (15 novembre)

 A la fin du mois d’octobre, les céréales et les haricots de la deuxième campagne, qui avaient auparavant souffert de la sécheresse, ont bénéficié de pluies légères. Les cultures de la première campagne ont aussi été compromises par le phénomène El Niño, notamment dans les provinces de la côte du Pacifique et de la région de la Vallée Centrale. La production de riz, qui est la culture principale pour les deux campagnes, devrait diminuer par rapport à la moyenne de l’an dernier et passer de 200 000 tonnes à environ 185 000 tonnes. Des dégâts moins importants ont été subis par le maïs et l’on prévoit une production normale. La production de haricots, un aliment de base important, a subi des pertes lors de la première campagne, mais elles devraient être compensées lors de la deuxième campagne, qui fournit une récolte plus importante, car on signale de bonnes conditions de croissance dans les principales zones de production. Un déficit de 20 000 tonnes est néanmoins prévu.

Selon des estimations provisoires, les importations de maïs (maïs jaune pour l’essentiel) pour la campagne de commercialisation 1997/98 augmenteraient par rapport au niveau déjà élevé de l’année précédente et passeraient de 280 000 tonnes à environ 290 000 tonnes, car on prévoit une forte demande du secteur de l’alimentation animale. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) sont estimées à 90 000 tonnes afin de pouvoir satisfaire une demande de 275 000 tonnes.

CUBA (20 novembre)

On signale encore des pluies irrégulières et mal réparties, ainsi que des températures plus élevées que la normale attribuées au phénomène El Niño. On attend toutefois des pluies plus abondantes dans les prochains mois. Aucun dommage n’a jusqu’à présent été signalé pour le maïs et le riz de la première campagne de 1997, actuellement récoltés. Selon les premières prévisions, la production de maïs devrait atteindre 90 000 tonnes contre les 85 000 tonnes de l’année dernière et contre une moyenne de 82 000 tonnes au cours des cinq dernières années. La récolte de riz, qui est un aliment de base, devrait rester proche du niveau de 270 000 tonnes de paddy obtenu en 1996. Elle reflète les problèmes financiers chroniques rencontrés par les pouvoirs publics pour l’importation d’intrants agricoles. A ce jour, les informations recueillies laissent présager de bons résultats pour la production de légumes et de racines.

La récolte de canne à sucre de 1997/98 (l’une des principales sources de devises) a débuté tôt, afin d’éviter les effets éventuels du phénomène El Niño, annoncés pour les mois à venir. Selon des prévisions préliminaires, le niveau de production devrait être proche de celui de la récolte peu abondante de 1996/97, soit 4,2 millions de tonnes.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) devraient s’établir à 900 000 tonnes. On prévoit des importations de maïs de 255 000 tonnes, alors que les importations de riz en 1998 (janvier/décembre) devraient osciller de 375 000 à 400 000 tonnes pour satisfaire une demande intérieure stable d’environ 500 000 tonnes.

EL SALVADOR (21 novembre)

 Les pluies irrégulières et mal réparties signalées en octobre n’ont pas eu d’effets importants sur le développement normal des cultures de céréales et de haricots de la seconde campagne 1997/98. Les cultures de la première campagne ont été sérieusement affectées par le climat sec lié au phénomène El Niño et environ 125 000 tonnes de maïs blanc ont été perdues. Malgré un léger redressement lors de la récolte de la seconde campagne, on prévoit une baisse de la production de maïs, de 630 000 tonnes l’an dernier (niveau supérieur à la moyenne) à seulement 506 000 tonnes. On prévoit par contre une production de sorgho plus ou moins dans la moyenne, étant donné qu’elle provient, pour l’essentiel, de la récolte de la seconde campagne. Les cultures de haricots n’ont guère souffert et l'on prévoit une récolte moyenne. Malgré les pertes subies, les approvisionnements et les prix des céréales de base sont restés stables dans le pays, surtout parce que le gouvernement est intervenu rapidement, en gérant les réserves stratégiques et en augmentant les importations. Afin d'aider les fermiers affectés par la sécheresse, une assistance technique a été fournie et de nouveaux crédits ont été accordés, par l’intermédiaire du Ministère de l'agriculture, pour refinancer les cultures.

On prévoit une légère augmentation des importations de blé pendant la campagne commerciale 1997/98 (août/juillet) par rapport à celles de la campagne précédente (195 000 tonnes). Par contre, les importations de maïs devraient s'accroître et passer de 190 000 tonnes à environ 300 000 tonnes pour aider à couvrir le déficit de production. Les importations de riz en 1998 (janvier/décembre) devraient être proches du niveau de 1997 (23 000 tonnes).

GUATEMALA (20 novembre)

 Des conditions météorologiques défavorables continuent à affecter le développement des céréales et des haricots de la seconde campagne 1997/98. Celles-ci ont souffert des pluies d’ouragans et d'importantes inondations dans la province de Escuinta (centre-sud) en septembre dernier, et de nouveau d’une vague de sécheresse en octobre. La production de maïs, la culture principale, devrait baisser pour les deux saisons et passer de 1,1 million de tonnes l’an dernier (niveau inférieur à la moyenne) à 900 000 tonnes. Cela est principalement dû aux pertes de récolte de la première campagne, causées par une vague de sécheresse liée au phénomène El Niño. Les dommages ont été moins importants pour la modeste récolte de riz et la production devrait être légèrement au dessous de la moyenne. Des pertes localisées sont signalées dans les champs de haricots. Afin de faire face à l'effet continu du phénomène El Niño, des plans d'urgence ont été adoptés par différents ministères et institutions, tels que le financement de petits systèmes d'irrigation, l’amélioration de routes rurales, le contrôle des réserves de céréales stratégiques, l'amélioration de la divulgation d'informations météorologiques et d'autres mesures de protection.

Les importations de blé pendant la campagne de commercialisation 1997/98 devraient probablement passer de 320 000 tonnes l'année dernière à environ 275 000 tonnes, en grande partie grâce à l'importance des stocks de report. Les importations de maïs (juillet/juin) devraient se chiffrer à environ 610 000 tonnes, contre 400 000 la campagne précédente, afin de couvrir le déficit de production et satisfaire la forte demande interne. Les importations de riz en 1998 (janvier/décembre) devraient être d’environ 35 000 à 40 000 tonnes.

HAITI* (18 novembre)

 La récolte du riz irrigué de la seconde campagne 1997 a commencé dans de bonnes conditions météorologiques. Les cultures ont souffert, lors du premier semestre, d'une sécheresse prolongée. La production devrait baisser par rapport aux 80 000 tonnes (en dessous de la moyenne) de l'année précédente. Les semis de haricots ont à peine commencé et un léger rétablissement est attendu. La production de légumes a été satisfaisante.

HONDURAS (20 novembre)

 Les récoltes de maïs et de riz de la seconde campagne 1997/98 (campagne principale) sont en cours tandis que celle de haricots a été récemment achevée par un temps généralement sec. Des pertes localisées, en particulier dans les zones défavorisées du sud, ont été subies par les récoltes de la première campagne par suite des premiers effets du phénomène El Niño, mais des augmentations de production ont été obtenues dans les principales zones de production du pays, qui ont aidé à compenser les pertes enregistrées. On prévoit provisoirement que la production de maïs sera moyenne (595 000 tonnes) et l'on s'attend aussi à une production moyenne de sorgho. Afin de faire face aux retombées potentielles du phénomène El Niño pendant les prochains mois, le gouvernement a adopté certaines mesures de protection, y compris la construction de petits systèmes d'irrigation et de réservoirs d'eau temporaires, le creusement de puits et la vente de pompes. Une assistance de la communauté internationale a été reçue, principalement sous forme de denrées alimentaires distribuées à la population rurale sinistrée du sud et de fonds pour l'achat d'engrais.

Les importations de blé devraient atteindre 195 000 tonnes lors de la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin), contre 175 000 tonnes en 1996/97. Les importations de maïs devraient se maintenir à un niveau proche de celui de la campagne précédente, soit 145 000 tonnes. En 1997 (janvier/décembre), les importations de riz de 1998 devraient être identiques à celles de 1997.

MEXIQUE (28 novembre)

Le temps sec et les températures chaudes des semaines passées ont favorisé la récolte de maïs 1997, actuellement en cours. Les récoltes, en particulier dans les Etats du sud-ouest, ont été affectées par les pluies torrentielles et les inondations du début octobre, qui faisaient suite à de longues semaines de précipitations insuffisantes. Les autres cultures céréalières, vivrières et commerciales ont aussi été affectées. Malgré les dommages subis, les dernières prévisions officielles indiquent une récolte de 18,5 à 19 millions de tonnes, bien au-dessus de la moyenne. Les bons résultats prévus seraient principalement le résultat des meilleurs rendements dus à une plus grande utilisation d'engrais. Dans les Etats du nord-est, qui ont souffert du temps sec des 4 dernières années, le sorgho a bénéficié des pluies normales d'octobre, et il est prévu provisoirement que la production sera de 5,5 à 6 millions de tonnes (au-dessus de la moyenne). Cela est principalement dû à l’accroissement des semis.

Les semis de blé irrigué de 1998 sont en cours dans les principales régions productrices du nord-ouest. Les réservoirs seraient apparemment suffisamment remplis, grâce aux pluies normales à abondantes de la fin septembre; les semis devraient être supérieurs à la moyenne.

NICARAGUA (12 novembre)

 Les pluies normales ont recommencé en octobre ce qui a profité au développement des céréales et des haricots de la seconde campagne ("postrera") 1997/98 qui sont en train d'être récoltées. Toutefois, les perspectives de reprise, après les pertes subies par le maïs de la première campagne sous l’effet du phénomène El Niño sont faibles. Les augmentations de production dans les zones non touchées n'ont pas été suffisantes, car les rendements ont été faibles; en outre, et la production prévue pour la seconde campagne n'est pas non plus suffisante. Par conséquent, la production de maïs, qui selon les premières estimations devrait être supérieure à la moyenne, ne serait plus qu’à peu près moyenne. Par contre, on prévoit une récolte satisfaisante de sorgho et de haricots, étant donné que la majeure partie de la production provient de la seconde campagne.

Selon les prévisions, les importations de blé pendant la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) passeront des 110 000 tonnes de la campagne précédente à environ 120 000 tonnes. Les importations de maïs devraient augmenter de façon significative pour couvrir le déficit de production et satisfaire la forte demande interne. Les importations de riz en 1998 (janvier/décembre) devraient rester proches du niveau de 1996.

PANAMA (12 novembre)

 De légères pluies à la mi-octobre ont favorisé le développement du riz, du maïs et des haricots de 1997, qui seront récoltés à partir de décembre, ainsi que des autres cultures vivrières secondaires. Les pluies sont toutefois arrivées trop tard pour permettre une forte reprise de la production, après les pertes subies par les cultures de la première campagne à cause des premiers effets du phénomène El Niño. Les premières prévisions sont incertaines pour les cultures de 1998 semées à partir de mars, étant donné que le temps devrait rester sec dans les mois à venir. Une demande d'assistance internationale a été faite récemment.

REPUBLIQUE DOMINICAINE (22 novembre)

 Les pluies normales ou abondantes tombées depuis la fin septembre, typiques de la saison des ouragans, ont apporté l’humidité nécessaire aux cultures de maïs et de sorgho de la deuxième campagne 1997 - qui sont actuellement en train d'être semées, ainsi qu'aux autres cultures vivrières secondaires, qui ont été affectées par une sécheresse prolongée. Les pluies ont aussi aidé à remplir de nouveau les réservoirs pour la culture de riz irrigué de la seconde campagne - qui est sur le point d'être récolté. D'autres pluies sont prévues pour le reste de la saison des ouragans. Toutefois, la production de maïs devrait passer de 60 000 tonnes l’an dernier (plus que la moyenne) à 39 000 tonnes. La culture irriguée de riz n'a été que faiblement affectée dans certaines zones et on s'attend à une récolte d'un niveau presque record.

Les importations de blé en 1998 (janvier/décembre) sont estimées à environ 265 000 tonnes, comme en 1996. On prévoit une baisse des importations de maïs, de 690 000 tonnes à environ 640 000 tonnes, étant donné le niveau élevé des stocks de report. Le gouvernement a l'intention d'importer environ 40 000 tonnes de riz en 1998 pour tenter d'assurer un approvisionnement stable en riz, qui est une denrée de base, et donc de prévenir tout stockage ou spéculation, comme il l'a fait avec succès pendant la période sèche de cette année.
 
 
 

AMERIQUE DU SUD

 
 

ARGENTINE (23 novembre)

Le temps sec du début novembre a favorisé la récolte de blé de 1997; celle-ci a été retardée à cause des pluies abondantes d'octobre, attribuées au phénomène El Niño. Des inondations ont été signalées, par endroits, dans le nord du pays et la grande province productrice du sud-ouest de Buenos Aires. On ne signale toutefois aucun dégât dans les champs, mais les rendements de blé pourraient en souffrir et des maladies fongiques pourraient se propager si les pluies excessives reprenaient. Les pluies abondantes, au contraire, ont profité à certaines zones de Cordoba et Santa Fe, auparavant touchées par un temps très sec. Selon les premières prévisions, la récolte de blé serait de 14 millions de tonnes, soit moins que la récolte record de 16 millions de 1996, mais plus que la moyenne.

Les semis de maïs 1997/98 ont aussi été retardés par suite des pluies excessives, et l’on signale des dégâts dans les champs dans certaines parties de la province de Buenos Aires. Début novembre, environ 70 pour cent de la superficie prévue pour le maïs avait été ensemencée. Les activités agricoles ont été accélérées en prévision des pluies inhabituellement excessives qui sont prévues vers la fin de l'année, à cause du phénomène El Niño.

BOLIVIE (12 novembre)

 Les conditions météorologiques en octobre ont favorisé les travaux des champs en vue des semis des céréales et des pommes de terre de la campagne principale de 1997/98. Les emblavures prévues devraient être proches du niveau supérieur à la moyenne de l'année dernière. Selon des estimations provisoires, les superficies ensemencées en maïs, la principale céréale, ainsi qu'en sorgho, devraient presque atteindre des niveaux records. On prévoit aussi des semis satisfaisants de pommes de terre – culture importante dans ce pays. Aucun dégât sérieux dû au phénomène El Niño n'a été signalé jusqu'à présent, étant donné que la majeure partie des récoltes 1997 avait été récoltée avant que les effets du phénomène El Niño ne se fassent sentir. Toutefois, des dommages localisés ont été signalés en septembre, lorsque des pluies torrentielles et des inondations ont affecté le département du sud-ouest de Sucre.

Selon des prévisions provisoires, les importations de blé pendant la campagne de commercialisation 1997/98 passeront des 330 000 tonnes de la campagne précédente à 375 000 tonnes.

BRESIL (28 novembre)

 La récolte de blé 1997 vient d'être achevée. Durant les dernières semaines, le blé a souffert des pluies torrentielles et des inondations dans les Etats du sud de Santa Catarina et de Rio Grande do Sul, en particulier dans ce dernier Etat qui représente 32 pour cent de la production interne. On signale des dégâts aux cultures, aux habitations et aux infrastructures. Les rendements en blé pourraient en souffrir et des maladies fongiques pourraient apparaître à cause de l'humidité excessive. La production est estimée à environ 2,6 millions de tonnes, contre une moyenne de 2,4 millions de tonnes durant les dernières cinq années.

Les semis de maïs 1997/98 ont été retardés à cause des pluies excessives. D'autres pluies sont prévues pour les semaines à venir. Les superficies ensemencées en maïs devraient baisser par rapport au niveau quasi-record de 1996, mais rester encore au-dessus de la moyenne. Toutefois, le résultat de la récolte sera essentiellement déterminé par les effets du phénomène El Niño dans les prochains mois. Les pouvoirs publics dispensent des conseils techniques à la population rurale pour lui expliquer comment faire face aux effets potentiels de ce phénomène.

CHILI (20 novembre)

 Des conditions de croissance normales sont signalées pour la récolte de blé 1997/98 qui est sur le point d'être rentrée. Les superficies ensemencées ont augmenté considérablement par rapport à la récolte de l'année dernière, qui avait souffert de la sécheresse, et l'on prévoit une production supérieure à la moyenne, de 1,6 million de tonnes. Les semis de maïs se poursuivent et les superficies ensemencées devraient être supérieures à la moyenne.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 1997/98 (décembre/novembre) devraient être proches des 750 000 tonnes de la campagne précédente.

COLOMBIE (28 novembre)

 Les faibles pluies tombées dans la seconde quinzaine d'octobre ont apporté un peu d'humidité aux céréales de 1997/98, qui sont en train d'être semées. Les pluies ont mis un terme à 6 semaines de manque de précipitations dans la majeure partie du nord-ouest du pays. Toutefois, les perspectives ne sont pas bonnes pour le maïs, la culture principale, en particulier dans les hautes terres des provinces de Nariño et de Cundinamarca, affectées par un temps sec prolongé et des températures élevées, où des incendies de forêt ont été signalés. On prévoit une baisse des superficies ensemencées par rapport au niveau déjà médiocre de l'année dernière. Les perspectives sont aussi défavorables pour la récolte de sorgho. Il est prévu que la production diminuera pour la quatrième année consécutive. Les superficies sous riz devraient rester proches du niveau légèrement inférieur à la moyenne de 1996, mais cela dépendra largement du développement du phénomène El Niño, qui devrait atteindre son point culminant dans les quelques mois à venir. Les récoltes de fruits et de légumes ont bénéficié des pluies et les prix de certaines denrées alimentaires qui avaient fortement augmenté sont revenus à des niveaux presque normaux, en prévision de disponibilités plus abondantes.

Selon les prévisions, les importations de céréales en 1998 augmenteront considérablement par rapport aux niveaux relativement élevés atteints en 1997 afin de compenser le déficit de production et satisfaire la demande interne, qui est restée stable.

EQUATEUR (16 novembre)

 Les provinces côtières, d'Esmeraldas dans le nord à Guayas dans le sud, ont continué à être affectées en octobre par des pluies intenses et, dans certaines zones, par des marées hautes. Des dommages aux habitations et aux infrastructures sont signalés, ainsi qu'aux bananeraies et aux champs de cannes à sucre. L'état d'urgence a été déclaré dans ces zones et une assistance est actuellement fournie par la communauté internationale. Les semis de maïs, la culture principale, ont commencé et il est prévu que les superficies ensemencées en 1998 seront proches du niveau satisfaisant de 1997. Malgré les inondations localisées, les superficies ensemencées devraient être moyennes et la production devrait être suffisante pour satisfaire les besoins de la population. Un plan d'urgence a été préparé par les pouvoirs publics afin d'aider les populations à faire face aux effets du phénomène El Niño. Des conseils techniques ont notamment été donnés aux fermiers quant aux mesures de protection et à l'utilisation d’autres cultures et des travaux publics ont été entrepris: nettoyage des canaux et des routes du pays, renforcement des ponts, et réparation du système d'égouts dans certaines communes. Des mesures sanitaires préventives ont été adoptées dans tout le pays.

Selon les prévisions, les importations de blé durant la campagne de commercialisation 1998 (janvier/décembre) seront d'environ 485 000 tonnes, comparables à 1997.

PEROU (28 novembre)

 Les semis des principales cultures céréalières de 1998 ont commencé et l'on prévoit que les emblavures seront proches du niveau satisfaisant de l'année dernière. On prévoit aussi que les superficies ensemencées en maïs atteindront un niveau presque record. Les superficies sous riz devraient être supérieures à la moyenne. Mais les résultats des récoltes 1998 seront largement déterminés par les effets du phénomène El Niño. Les autorités nationales continuent activement à appliquer le programme de prévention et de planification des mesures d'urgence aux niveaux, national, régional et local, en prévision des sérieuses retombées prévues dans les mois à venir. Dans le nord, où de fortes précipitations ont été signalées, près de la frontière avec l'Equateur, et où des pluies plus abondantes sont prévues, des travaux publics sont effectués; ils comprennent le nettoyage des canaux, le contrôle des bords des fleuves, et d'autres travaux de réparation des infrastructures. Dans le sud et dans les hautes terres, où une vague de sécheresse est prévue, un programme a été lancé pour le fonçage de puits. On a préparé et distribué des cartes des zones risquant d'être affectées et du matériel pédagogique, et mis sur pied des campagnes de sensibilisation des communautés.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 1998 (janvier/décembre) devraient être proches de celles de 1997 (1,2 million de tonnes). Selon les prévisions, les importations de maïs seront d'environ 800 000 tonnes, contre 750 000 tonnes de cette année.

URUGUAY (12 novembre)

 Des pluies abondantes ont favorisé la croissance du blé de 1997. La moisson vient de commencer et une production satisfaisante est prévue; toutefois, le résultat de la récolte sera largement déterminé par l'intensité et la durée des pluies qui sont prévues pour les semaines à venir, sous l’effet du phénomène El Niño. Les semis du maïs de 1997/98 se poursuivent et les superficies ensemencées seraient supérieures à la moyenne. Selon les prévisions, les superficies sous riz irrigué devraient atteindre un niveau presque record, vu l’expansion des exportations vers les pays voisins.

VENEZUELA (16 novembre)

 En octobre, les pluies normales tombées sur la majeure partie du pays ont favorisé la croissance du maïs de 1997, qui est en train d'être récolté, ainsi que les semis du riz de 1997/98. Selon les premières prévisions, la production de maïs devrait atteindre le niveau supérieur à la moyenne de 1,1 million de tonnes, contre 1 million de tonnes de 1996. La production de sorgho, au contraire, devrait passer de 440 000 tonnes à 250 000 tonnes, principalement à cause des décisions des fermiers de réduire les semis du fait de la forte concurrence des importations. Les superficies consacrées au riz devraient rester proches du niveau moyen de l'année dernière.
 
 
 

EUROPE

 
 

ARMENIE* (14 novembre)

 Selon les estimations provisoires de la FAO, la production de céréales atteindrait au moins 330 000 tonnes en 1997, malgré les dégâts localisés aux cultures provoqués par les inondations et la grêle. Ce résultat est proche de la bonne récolte de l'année dernière car les bas rendements ont été en partie compensés par une nette augmentation des superficies cultivées, qui auraient atteint les 200 000 hectares, selon les estimations officielles. Les superficies sous blé d'hiver ont augmenté de 13 pour cent, par suite de primes et de l’affermage de 16 000 hectares supplémentaires de terres domaniales accordé aux agriculteurs. L'estimation de la production faite par la FAO est plus élevée (de 10 pour cent) que l'estimation officielle étant donné qu'une enquête par sondage réalisée dans les fermes privées en 1996 a clairement révélé que les rendements déclarés étaient inférieurs aux rendements réels. En ce qui concerne les autres denrées alimentaires, la production de pommes de terre et de légumes pourrait avoisiner le niveau de l'année dernière mais celle de fruits et de raisins a probablement diminué, à cause de la grêle.

En 1997/98, les utilisations internes de céréales sont estimées à environ 672 000 tonnes, y compris 445 000 tonnes pour la consommation alimentaire d'une population d'environ 3 millions, 148 000 tonnes pour l’alimentation du bétail et 79 000 tonnes pour les semences et d’autres utilisations. La production interne de céréales (en excluant les légumineuses) est, quant à elle, estimée à 332 000 tonnes et il faut donc importer 340 000 tonnes, principalement de blé. Jusqu’à présent, 54 000 tonnes d'aide alimentaire ont été promises et le reste devrait, pour l’essentiel, être importé par les voies commerciales.

Environ 400 000 personnes continuent toutefois à avoir besoin d'assistance humanitaire. Parmi celles- ci, le PAM a choisi 140 000 personnes pour une aide alimentaire ciblée et 80 000 personnes pour un programme de "Vivres contre travail". En 1998, l’aide nécessaire à ce titre est estimée à environ 20 000 tonnes. Comme les stocks de report sont estimés à 3 000 tonnes, les donateurs sont exhortés à faire des contributions en vue de combler le déficit de 17 000 tonnes en 1998. Les ONG sont aussi en train de fournir une assistance alimentaire ciblée.

AZERBAIDJAN (14 novembre)

 La FAO estime la moisson de blé de 1997 à 1,16 million de tonnes, quelque 60 000 tonnes de plus que l'année dernière. Les estimations officielles donnent un chiffre légèrement inférieur (1,08 million de tonnes) car avec le processus de privatisation en cours, de nombreux fermiers sont en train de produire des céréales en dehors des zones traditionnelles et cette production n’est pas prise en compte dans les statistiques officielles. Les superficies sous blé ont augmenté de 80 000 hectares, partiellement aux dépens de l'orge. Toutefois, les cultures ont souffert des inondations de juillet. Néanmoins, les rendements moyens étaient plus élevés que l’année dernière dans les autres zones. La production de blé est estimée à 925 000 tonnes, contre 800 000 tonnes de l'année dernière. Et la moisson de céréales secondaires est estimée à environ 215 000 tonnes, 64 000 tonnes de moins que l'année dernière, ce qui reflète la réduction des superficies cultivées. La production de pommes de terre du secteur privé est en augmentation.

La consommation par habitant de denrées alimentaires de base s'est stabilisée. A la suite de la privatisation réussie de l’Office national du pain au début de l'année, une Réserve stratégique de céréales doit être créée cette année avec l'assistance de l'UE. Dans ce but, le pays recevra 35 000 tonnes d'aide alimentaire en blé afin de constituer un fonds renouvelable pour les importations ainsi que des fonds en espèces (provenant des fonds de contrepartie des précédentes livraisons d'aide alimentaire) pour les achats locaux. Les besoins internes en céréales de 1997/98 sont estimés à 1,5 million de tonnes (dont un peu plus de 1 million de tonnes pour la consommation humaine et le reste, pour l’alimentation du bétail et d’autres utilisations). Etant donné que la production de céréales est estimée à 1,145 million de tonnes (sans compter les légumineuses), le pays aurait besoin d'importer 435 000 tonnes de céréales. La majeure partie de celles-ci devraient être importées par les voies commerciales mais une aide alimentaire pour une distribution ciblée aux populations vulnérables restera nécessaire. Les promesses d'aide confirmées s'élèvent jusqu'à présent à 46 000 tonnes.

Le PAM continue à aider 155 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) et d’autres groupes vulnérables, en distribuant des aliments et en organisant des activités "Vivres contre travail". Des promesses d'aide sont en train d'être reçues, mais il faut encore 1 314 tonnes de céréales, 410 tonnes d'huile comestible, 341 tonnes de légumineuses et 50 tonnes de sucre pour couvrir les besoins jusqu'au 30 juin 1998.

BELARUS (14 novembre)

 Selon les prévisions, la récolte totale de céréales et de légumineuses sera de 6,2 millions de tonnes, poids net, en 1997, quelque 0,4 tonne de plus que l'année dernière. La hausse de la production reflète une amélioration des rendements par suite d'une augmentation d'environ 25 pour cent des utilisations d'engrais. Les superficies ensemencées en céréales ont augmenté de 6 pour cent, atteignant presque 2,9 millions d'hectares. Selon les estimations, la production de blé devrait être supérieure d’environ 17 pour cent à celle de l'année dernière, grâce à l’expansion des superficies cultivées (5 pour cent) et à l’amélioration des rendements; la production de céréales secondaires devrait rester plus ou moins stable.

Selon les estimations, les importations augmenteront très légèrement en 1997/98, pour atteindre 0,9 million de tonnes, étant donné que le pays devrait tirer avantage d'approvisionnements de céréales fourragères bon marché dans les pays voisins. Les importations devraient provenir principalement de la Fédération de Russie, de l'Ukraine et du Kazakhstan.

GEORGIE* (14 novembre)

 La production agricole est en train de se rétablir car les prix relativement élevés des produits agricoles et les rendements raisonnables atteints par les petits agriculteurs rendent ce type d'agriculture rentable, malgré les nombreuses contraintes. La récolte de céréales et de légumineuses est estimée à un niveau record de 820 000 tonnes, y compris 300 000 tonnes de blé, soit nettement plus que l'année dernière. Les superficies sous blé ont augmenté de 50 000 hectares et malgré des pertes importantes, dues aux gelées tardives, à la grêle au printemps et aux pluies excessives, les rendements ont augmenté. Cela s’explique principalement par une meilleure disponibilité de semences et d'engrais et à l’introduction de primes pour les agriculteurs. Les rapports officiels indiquent que le maïs a été semé sur 230 000 hectares. De meilleurs rendements sont aussi prévus. Le maïs occupe aussi une place importante dans le régime alimentaire. Les perspectives des autres cultures vivrières sont aussi encourageantes mais l'industrie de transformation constitue encore un goulet d'étranglement important pour le développement de la production de fruits et légumes.

La consommation par habitant de denrées alimentaires de base est en train de se rétablir. L'abolition du système de rationnement du pain subventionné par l'Etat en 1996 a mené à une nette augmentation tant de la production de blé que des importations par le secteur privé. Il est prévu que les utilisations internes de céréales, en 1997/98, seraient de 1,2 million de tonnes, dont 0,7 million de tonnes pour la consommation humaine et le reste pour l’alimentation du bétail, les semences et d'autres utilisations. La production interne de céréales (non compris les légumineuses) devrait être de 0,8 million de tonnes, d’où un besoin d'importation de 0,4 million de tonnes. Les quantités nécessaires devraient être achetées, en grande partie, par les voies commerciales. L'aide alimentaire continuera à être nécessaire pour secourir les populations les plus vulnérables. Jusqu'à présent, les allocations d'aide alimentaire, y compris celles reportées de l'année dernière, s'élèvent à 0,12 million de tonnes.

Il y a encore 300 000 personnes qui ont besoin d'assistance, dont 120 000 qui reçoivent une aide alimentaire du PAM et 50 000 qui sont employées à des activités de "Vivres contre travail". Les autres bénéficiaires reçoivent une aide des ONG. Les promesses d'aide sont en train d'être reçues, mais il faut encore 5 480 tonnes de céréales, 270 tonnes d'huiles comestibles et 721 tonnes de sucre pour couvrir les besoins jusqu'au 30 Juin 1998.

KAZAKHSTAN (14 novembre)

 L'incertitude concernant non seulement les rendements mais les superficies emblavées jette le doute sur la précision des prévisions de production. Se basant sur des discussions approfondies avec des négociants de céréales, qui souvent doivent avancer l’argent nécessaire à l’achat d’intrants, la FAO estime les superficies emblavées en 1997/98 à 14,6 millions d'hectares - presque 1 million d'hectares de moins que l'estimation officielle. Selon les prévisions officielles, la récolte de céréales de 1997 serait de 12,2 millions de tonnes, 8 pour cent de plus que l'estimation officielle de l'année dernière. Les superficies sous céréales auraient diminué de 2,5 millions d'hectares mais les conditions de croissance ont été meilleures que l'année dernière dans la plupart des zones, à l'exception d'Akmola, et les rendements ont été plus élevés. Selon les premières indications, la production de pommes de terre et de légumes, concentrée principalement dans les parcelles familiales, avoisinera celle de l'année dernière. Il est prévu que les bons rendements en graines oléagineuses compenseront la diminution de la superficie ensemencée. La production interne de sucre devrait nettement diminuer.

Etant donné que la production de céréales et de légumineuses estimée à 12,2 millions de tonnes en 1997/98 et que les besoins pour la consommation humaine seraient de 2,4 millions de tonnes, les exportations de céréales à destination des autres pays de la CEI seront constituées principalement de blé. Vu le faible niveau des stocks d'ouverture de céréales, la faible demande d'importation d'orge de la part des pays voisins et le peu de progrès réalisé en matière d'ouverture des marchés au-delà de la CEI, les exportations de céréales secondaires devraient baisser, pour s’établir à 0,4 million de tonnes. La qualité des céréales est généralement bonne et la Fédération de Russie est déjà en train d'acheter massivement.

Selon les chiffres officiels, les exportations de céréales atteindraient 2,6 millions de tonnes en 1996/97; toutefois, le niveau réel est plus élevé, du fait d'exportations non enregistrées. La Fédération de Russie demeure le principal marché mais l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Bélarus, le Tadjikistan et le Kirghizistan, représentent au moins 30 pour cent des exportations, estimées à 3,1 millions de tonnes en 1996/97.

OUZBEKISTAN (14 novembre)

 La récolte céréalière de 1997 devrait frôler les 4 millions de tonnes, soit une hausse de 10 pour cent par rapport à 1996. La superficie ensemencée est restée stable, à 1,7 million d’hectares, dont près de 1 million d’hectares ont été irrigués. Le rendement moyen sur les terres irriguées a augmenté grâce à d’abondantes pluies au printemps et à une légère amélioration des disponibilités d’engrais, mais a été faible sur les terres non irriguées en raison du temps sec de l’automne qui a compromis la germination des cultures. Par suite de pénuries de certains types d’engrais et de machines et du retard ou de l’omission de certains travaux des champs (le blé est semé après la récolte du coton, ce qui ne laisse guère de temps pour lessiver le sol), la production de petites céréales (principalement blé et orge) (près de 3,4 millions de tonnes) est restée bien en-deçà de l’objectif de 4,3 millions de tonnes. Alors que les fermes d’Etat ont des difficultés à atteindre leur objectif de production (4 millions de tonnes), l’objectif a été dépassé d’un tiers sur les parcelles des ménages. On prévoit une augmentation des productions de légumes et de pommes de terre. D’après les indications, l’objectif de production de coton, fixé à 4 million de tonnes, pourrait être atteint.

La consommation alimentaire directe totale de céréales et d’autres denrées est limitée par le faible pouvoir d’achat. Dans les zones rurales, les approvisionnements en céréales demeurent très précaires car les quotas de livraisons doivent être atteints même si la production est inférieure à l’objectif. D’autre part, les revenus sont faibles car seules les fermes qui ont atteint leurs quotas sont autorisées à vendre leurs éventuels excédents sur le marché libre, où les produits se vendent au comptant et plus cher que sur le circuit public. En 1997, 40 pour cent du coton et 50 pour cent des céréales doivent obligatoirement être vendus à l’Etat, à de bas prix fixés à l’avance. La production céréalière excédant l’objectif de livraison à l’Etat est achetée à un prix plus élevé (50-60 pour cent), convenu par contrat.

En 1997/98, l’utilisation intérieure de céréales est estimée à 4,7 millions de tonnes, dont 3,5 millions de tonnes pour la consommation humaine et 0,7 million de tonnes pour d’autres utilisations. Malgré la pénurie d’aliments concentrés pour animaux et de terres à ensemencer en cultures fourragères, on estime que l’utilisation fourragère des céréales est tombée à 0,5 million de tonnes en 1997/98, contre 2 millions de tonnes en 1992/93. Etant donné que la récolte céréalière de 1997 est de 3,75 millions de tonnes (riz, en équivalent usiné) et que les stocks n’ont pas varié (ils avaient augmenté de 1 million de tonnes entre le 1er janvier 1996 et le 1er janvier 1997), les importations céréalières en 1997/98 sont estimées à 0,96 million de tonnes, principalement de blé destiné à la consommation humaine. Quelque 0,5 million de tonnes devraient être fournies par le Kazakhstan et la Fédération de Russie (pour finir d’honorer un contrat de troc de 1996/97 contre du coton), et le solde devrait provenir de pays extérieurs à la CEI.

Pour 1997/98, il est prévu d’emblaver 1,65 million d’hectares en céréales, dont 1,4 million d’hectares en blé et en orge, et le solde en riz et en maïs. La superficie de terres irriguées ensemencées en blé et en orge devrait rester stable, à 1 million d’hectares, alors que la surface non irriguée devrait reculer encore pour s’établir à 310 000 hectares. L’objectif de production total est de 5,1 millions de tonnes, donc 4,2 millions de tonnes de blé et d’orge. L’atteinte de cette objectif suppose essentiellement que les approvisionnements en engrais soient plus équilibrés et assurés temps voulu et que le système d’irrigation et le parc de machines soient améliorés.

REPUBLIQUE DE MOLDOVA (14 novembre)

 Selon les prévisions, la récolte de céréales et de légumineuses de 1997 devrait augmenter d'un tiers, atteignant 3,0 millions de tonnes. Les superficies ensemencées ont augmenté de 11 pour cent malgré les graves contraintes financières limitant l'accès à tous les principaux intrants. Certains intrants sont fournis à crédit sur la prochaine récolte, mais les engrais sont demeurés insuffisants. Un meilleur temps, en particulier des précipitations plus abondantes et mieux réparties ont permis un prompt rétablissement après la récolte réduite par la sécheresse de 1996 (1,9 million de tonnes). La production de blé pourrait augmenter de 67 pour cent et atteindre 1,2 million de tonnes, grâce surtout à de meilleurs rendements. La production de céréales secondaires devrait augmenter, selon des estimations provisoires, de 55 pour cent et atteindre 1,75 million de tonnes, du fait d'une nette augmentation des superficies ensemencéess et des rendements. En ce qui concerne les autres cultures vivrières, la production de betteraves à sucre et de pommes de terre devrait augmenter mais la production de légumes et de tournesol a été touchée par les pluies excessives de l'été.

Le pays, qui était importateur net de céréales en 1996/97, devrait disposer d'un excédent exportable en 1997/98. Toutefois, le blé ne peut être exporté qu'avec le permis du Ministère de l'économie qui fixe des prix indicatifs à l'exportation pour les céréales en dessous desquels les sociétés ont l'interdiction d'exporter. Ces prix sont souvent fixés au-dessus des prix du marché en Ukraine et dans la Fédération de Russie. Par conséquent, les exportations enregistrées devraient être faibles, autour de 0,3 million de tonnes au maximum, et l'utilisation des céréales pour l’alimentation du bétail augmentera probablement, tout comme les stocks.

REPUBLIQUE KIRGHIZE (14 novembre)

 Les superficies sous céréales ont augmenté d'environ 12 pour cent même si tous les principaux intrants n’étaient pas disponibles en quantités suffisantes. Les conditions de croissance de cette année ont été meilleures dans le sud que dans le nord. Dans le sud, de bonnes précipitations au printemps et au début de l'été ont favorisé les cultures après un hiver relativement sec. Dans le nord, un temps anormalement chaud en mai a eu des effets négatifs sur les cultures. Toutefois, la récolte de 1997 est estimée officiellement à 1,7 million de tonnes, 19 pour cent de plus que l'année dernière et plus que l’objectif de récolte. La production de blé pourrait atteindre 1,35 million de tonnes par suite d'une augmentation de 100 000 hectares des superficies ensemencées aux dépens de l'orge et des cultures fourragères. La production de pommes de terre et de légumes devrait augmenter, mais la superficie sous betteraves à sucre a considérablement diminué par suite des difficultés de transformation et de commercialisation.

La production de blé a plus que doublé depuis 1991 et le pays dispose d'un excédent exportable de blé en 1997/98. Le commerce frontalier avec l'Ouzbékistan (pour le combustible et les intrants) est significatif mais semble partiellement contrebalancé par les importations commerciales provenant du Kazakhstan. Pour 1997/98, les utilisations internes de céréales sont estimées à 1,7 million de tonnes, dont 0,7 million de tonnes pour la consommation humaine, 0,7 million de tonnes pour l’alimentation du bétail et le reste pour les autres utilisations, principalement les semences. Les importations sont estimées à 0,12 million de tonnes, et incluent 78 000 tonnes d'aide alimentaire déjà promise en faveur des réfugiés tadjiks et d'autres personnes vulnérables dans le pays. Cette année, le pays bénéficiera aussi d’un soutien budgétaire direct de l'UE, les déboursements étant liés à la mise en oeuvre de certaines réformes.

RUSSIE (FEDERATION DE) (14 novembre)

 La récolte de céréales en 1997 est estimée à 85 millions de tonnes, y compris environ 44 millions de tonnes de blé (dont moins de 20 millions de tonnes de blé de qualité alimentaire). Les superficies ensemencées en céréales demeurent pratiquement stables, avec de légères diminutions des superficies sous blé et orge d'hiver, amplement compensées par une augmentation des semis de printemps. La tendance de ces dernières années à privilégier la production de céréales pour l'alimentation humaine, au détriment de l’alimentation du bétail, est en train de prendre fin. Bien que la production de blé pour l'alimentation humaine soit hautement rentable, la part des céréales vivrières dans la récolte totale est en train de diminuer par suite de l'utilisation inappropriée des pesticides, des herbicides et des semences améliorées. Cette année, cette tendance a été aggravée par les pluies excessives dans certaines régions et de sérieuses attaques de ravageurs dans la plupart des zones de production de blé alimentaire. En ce qui concerne les autres récoltes, celle de pommes de terre pourrait être un peu inférieure à celle de l'année dernière étant donné la réduction des superficies ensemencées. La production de légumes restera très probablement au même niveau. Les superficies ensemencées en oléagineux a diminué cette année d'environ 7 pour cent mais les rendements sont un peu meilleurs.

Les utilisations internes sont estimées à 80 millions de tonnes pour 1997/98, dont presque 21 millions de tonnes pour la consommation humaine et le reste pour l’alimentation du bétail et les autres utilisations. Etant donné la récolte prévue et la part importante des céréales de qualité fourragère, il est probable que les utilisations fourragères des céréales augmenteront malgré l’amélioration des disponibilités en fourrage et la réduction continue des troupeaux. L'augmentation des utilisations fourragères dépendra de façon décisive de l’évolution des prix intérieurs des fourrages et des possibilités d'exportation. Il est prévu que les pertes augmenteront, vu la tendance à stocker les céréales à l’exploitation.

D'après les sources officielles, les exportations de céréales (y compris le commerce intra-CEI) seront de 0,9 million de tonnes en 1996/97 et les importations de 2,9 millions de tonnes (y compris 0,4 million de tonnes de riz).

En 1997/98, étant donné la part importante des céréales de qualité fourragère dans la récolte totale on prévoit que l’offre intérieure sera supérieure à la demande et il y aura un gros excédent exportable de céréales fourragères. Toutefois, les possibilités d'exportation de céréales fourragères sont limitées par l’abondance des disponibilités, le faible niveau des cours internationaux, les coûts internes élevés de rassemblement, manutention et transport des céréales ainsi que par les installations insuffisantes des ports. Les exportations de céréales (y compris le commerce intra-CEI) sont provisoirement estimées à 3 millions de tonnes pour 1997/98, selon une proportion 65/35 entre l'orge et le blé fourrager, sauf si la demande polonaise de céréales fourragères était plus importante que prévu à cause d'une récolte insuffisante. Selon les prévisions, le commerce extra-CEI sera de 0,4 million de tonnes de blé et de 1,9 million de tonnes de céréales secondaires (orge).

Les importations de céréales devraient être de 2,9 millions de tonnes, y compris 2 millions de tonnes de blé, 0,4 million de tonnes de riz et un peu de céréales secondaires. Selon des estimations provisoires, les importations atteindraient 0,9 million de tonnes, y compris 0,5 million de tonnes de blé pour l'alimentation, 0,4 tonne de riz et une petite quantité de maïs.

Les distributions alimentaires du PAM pour les réfugiés tchétchènes dans le nord du Caucase (y compris l'Ingouchie, l'Ossétie du Nord et le Daghestan) se sont terminées en septembre.

TADJIKISTAN* (14 novembre)

 Vu les désordres civils sporadiques et la terrible situation économique du pays, il est très difficile de recueillir des informations fiables et systématiques et les données sur l’offre et la demande de produits alimentaires restent extrêmement aléatoires. La récolte de céréales 1997 est estimée par la FAO et le personnel EC-TACIS dans le pays à environ 0,6 million de tonnes, soit mieux que la bonne récolte de 1996, maintenant officiellement estimée à 543 000 tonnes. Les superficies ensemencées en blé ont encore augmenté aux dépens des céréales secondaires, des cultures fourragères et, dans une moindre mesure, du coton. Les conditions de croissance cette année ont été meilleures que l'année dernière. Les rendements varient énormément selon la qualité du terrain (irrigué, salin ou non) et selon l'accès des agriculteurs aux intrants. Les rendements moyens de blé dans deux zones de projet où les agriculteurs recevaient un ensemble d'intrants ont été respectivement de 2,95 et 2,25 tonnes cette année. Toutefois, ces zones ne sont pas représentatives du pays et l’on a pris comme base un rendement national moyen de 1,5 tonne par hectare . Bien que faible (et représentant probablement les rendements après remboursement en nature des dépenses de production), il reflète une situation dans laquelle chaque lopin de terre non- étatique disponible, cultivable ou non, a été ensemencé en blé. On estime que la production fourragère et, dans une moindre mesure, celle des denrées alimentaires a diminué du fait qu'une quantité croissante de terres a été consacré au blé. La production de coton, la principale culture de rapport, devrait se rétablir par rapport au faible niveau de l'année dernière mais rester en dessous de la moyenne.

La situation alimentaire demeure précaire par suite des troubles civils intermittents, de l'étendue du chômage, du sous-emploi, des régimes fonciers inadéquats et de la couverture sociale toujours plus inefficace. D'après les résultats de la première enquête de vulnérabilité alimentaire menée au niveau national par la CE cette année, 16,4 pour cent de la population ne dispose pas d'une sécurité alimentaire et ne peut se permettre un régime alimentaire adéquat sans une assistance ciblée. Ce pourcentage varie légèrement d'une région à l'autre mais est réparti de façon assez uniforme entre les zones rurales et les zones urbaines.

Même si la production céréalière a augmenté en 1997, le pays pourrait être confronté à un déficit en céréales. L’importance de ce déficit dépend essentiellement du nombre d’habitants, estimé par l'ONU à 5,5 millions de personnes mais le chiffre réel pourrait être inférieur de 1,8 million de personnes. En estimant les aliments pour bétail et les autres utilisations (surtout les semences) à 140 000 tonnes, et en supposant une consommation de céréales par habitant de 360 grammes par personne et par jour, les besoins pour la consommation humaine seraient de 740 000 tonnes pour une population de 5,5 millions. La production de céréales (les légumineuses et le riz usiné exclus) est estimée à 583 000 tonnes, laissant, virtuellement, un besoin d'importations de 300 000 tonnes. Toutefois, ces besoins seraient réduits si l'on prend l'hypothèse d'une population moins nombreuse. La capacité d'importations commerciales ne devrait pas excéder le niveau de l'année dernière; estimée à environ 160 000 tonnes, elle laisse un besoin d'aide alimentaire de 137 000 tonnes avec le scénario d'une population plus importante. Environ 90 000 tonnes ont déjà été promises jusqu'à présent. Les besoins d'aide humanitaire resteront importants pour les populations vulnérables.

TURKMENISTAN (14 novembre)

 La réorganisation des anciennes fermes d'Etat en une série de fermes individuelles louées à bail et de meilleures primes pour les fermiers individuels ont contribué à une augmentation de la production de céréales en 1997, estimée à 38 pour cent. Les superficies réellement ensemencées (par rapport à celles déclarées) en céréales ont augmenté de 50 000 hectares, pour s’établir à 539 000 hectares. Les superficies sous blé ont augmenté aux dépens des céréales secondaires, des cultures fourragères et du coton. Les conditions de croissance ont été meilleures que l'année dernière mais la situation des approvisionnements en intrants est restée difficile. Un facteur important ayant contribué à la forte augmentation de la production de blé (650 000 tonnes) a été l'introduction d'un système de contrat agricole pour les petits cultivateurs accompagné d'un crédit pour les intrants et les services essentiels. La récolte de coton a souffert des mauvaises conditions météorologiques (inondations au printemps et un mois d'août frais), de manque de machines, d'une faible disponibilité d'engrais et d'un entretien inadéquat du système d'irrigation. La production devrait rester bien en dessous de la moyenne tout en étant supérieure à celle de l'année dernière. La production de melons et d'autres fruits devrait décliner, par suite de possibilités de commercialisation limitées et de la perte de marchés d'exportation.

La situation des approvisionnements alimentaires demeure incertaine et précaire dans les zones défavorisées. En général, la disponibilité et le choix des aliments se sont améliorés mais un manque de pouvoir d'achat limite l'accès à la nourriture et il y a de nombreuses contraintes infrastructurelles. Dans les zones urbaines, les approvisionnements en lait demeurent insuffisants alors que dans les zones rurales les approvisionnements en blé demeurent difficiles, même après la moisson. Les personnes des zones industrielles en déclin et des zones rurales infertiles connaissent des difficultés. Les personnes ayant un revenu inférieur à 120 000 manats, ou 24 dollars E.U., sont considérées comme vulnérables; elles représentent 3,4 millions de personnes, selon les sources officielles. Ces personnes continuent à recevoir de la farine, de la viande, du lait, du beurre, du thé grâce à des cartes de rationnement mais la part de subvention est régulièrement réduite. Une enquête sur le budget des ménages a été menée mais les résultats n'ont pas encore été divulgués.

L’utilisation intérieure annuelle de céréales a reculé à environ 1,2 million de tonnes, dont 626 000 tonnes pour la consommation alimentaire, un peu moins de 170 000 tonnes pour les autres utilisations (principalement encemencement) et environ 386 000 tonnes pour les utilisations fourragères. En 1996/97, les stocks céréaliers ont été épuisés et devront être reconstitués cette année. Alors que les besoins totaux sont de 1,42 million de tonnes, les disponibilités intérieures (stocks plus production de céréales) sont estimées à 863 000 tonnes. Compte tenu de la quantité nécessaire pour reconstituer les stocks, il faudra importer près de 560 000 tonnes pour la campagne de 1997/98. On prévoit que ces besoins seront couverts par des importations commerciales, principalement au Kazakhstan et en Ukraine, mais quelque 100 000 tonnes pourraient être achetées en dehors de la CEI.

UKRAINE (14 novembre)

 D’après les estimations de la FAO, la récolte de céréales et de légumineuses de 1997 atteint 35 millions de tonnes, niveau nettement supérieur à celui de 1996 qui avait été réduit par la sécheresse. Cette reprise est due à une forte expansion des superficies ensemencées, à des conditions météorologiques plus favorables et à un emploi accru d’intrants. Ces prévisions dépassent d’environ 2 millions de tonnes les niveaux indiqués dans les rapports actuels qui sous-estiment la production. La superficie emblavée en céréales aurait augmenté de près de deux millions d’hectares pour atteindre 15,3 millions d’hectares mais, sur au moins 1,5 million d’hectares, les cultures ont été perdues à cause du gel de l’hiver et des pluies persistantes de l’été et de l’automne qui ont interrompu la germination des cultures qui ont pourri dans les champs, et nui à la qualité des récoltes. En outre, on ignore quelle proportion de maïs sera récoltée pour le grain plutôt que pour l’ensilage. La production de blé de 1997 est provisoirement estimée à 19 millions de tonnes, soit une hausse sensible par rapport au niveau de l’an dernier (estimé par la FAO à 15 millions de tonnes), principalement par suite d’une nette amélioration des rendements des céréales d’hiver. Celle de céréales secondaires devrait atteindre 14,9 millions de tonnes, soit 50 pour cent de plus que le niveau estimé par la FAO pour 1996, grâce à une expansion de la superficie ensemencée (+ 24 pour cent) et à une amélioration des rendements. La production de paddy devrait augmenter et passer à 90 000 tonnes, mais le temps sec du printemps a gravement réduit la récolte de légumineuses, tombée à environ 1 million de tonnes.

Les rendements moyens de toutes les céréales sont demeurés bien inférieurs à leurs niveaux potentiels par suite de défaillances dans la gestion des exploitations et du manque d’espèces et de garanties qui ont empêché les agriculteurs d’acheter à temps les intrants requis. Pratiquement tous les intrants sont obtenus dans le cadre d’accords sur les produits (pour les céréales) avec les commerçants publics ou privés. Etant donné que les agriculteurs donnent la priorité au combustible et aux engrais par rapport aux herbicides et aux pesticides, les infestations d’adventices et de ravageurs sont en grande partie responsables des faibles rendements.

En ce qui concerne les autres cultures, les pommes de terres et les légumes ont pâti de l’humidité excessive pendant l’été et leur durée de conservation a été réduite. La récolte de betteraves à sucre a bénéficié de précipitations plus favorables, mais des problèmes de trésorerie et des pénuries de combustible, ainsi que les conditions météorologiques défavorables, ont nui à la récolte et maintenu les rendements à un faible niveau. On s’attend à une très faible augmentation de la production de tournesols par rapport au niveau réduit par la sécheresse de l’an dernier.

L’Etat intervient encore fortement dans la production et la commercialisation et plusieurs facteurs favorisent son rôle prépondérant: les autorités régionales sont libres d’interdire les mouvements de céréales jusqu’à ce que les commandes de l’Etat fédéral et régional soient satisfaites; il détient le contrôle sur les silos à grains et bénéficie d’un accès prioritaire aux installations ferroviaires et portuaires qui sont insuffisantes et il est le seul à pouvoir fournir un nombre croissant de certificats et de services coûteux et astreignants. Malgré l’important excédent exportable de céréales, estimé à 5-6 millions de tonnes, dont disposera le pays en 1997/98, ses exportations pourraient se limiter à environ 1,6 million de tonnes cette année, en raison de ces contraintes et de la concurrrence acharnée de la Fédération de Russie. Pour pouvoir écouler les excédents de céréales de qualité fourragère, le gouvernement a abaissé les normes de qualité: le blé de qualité IV a été déclaré de qualité vivrière. On prévoit une augmentation des pertes, des stocks et des utilisations industrielles des céréales. Les données fournies par les douanes pour 1996/97 indiquent que les exportations céréalières ont atteint 1,6 million de tonnes, dont près de 1,3 million de tonnes de blé. Ces chiffres sont un peu sous-estimés car les quantités acheminées vers le Bélarus et quelques transactions officielles ne sont pas comprises.

CE (1er décembre)

 Le gros des récoltes céréalières de 1997 a été rentré. La production céréalière totale dans la Communauté est désormais estimée par la FAO à 207 millions de tonnes, niveau proche du record de l’an passé. Les opérations de récolte ont été retardées par la pluie ce qui a nui aux rendements en blé dans plusieurs pays, et la production totale est estimée à 95,4 millions de tonnes, soit une baisse de près de 5 millions de tonnes par rapport à l’an dernier malgré une expansion de la surface ensemencée. Toutefois, ce déclin sera en partie compensé par un léger relèvement des prévisions concernant la récolte de céréales secondaires, à présent estimée à 109 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent de plus que l’an dernier. En ce qui concerne les céréales d’hiver qui viennent d’être semées et seront récoltées en 1998, les pluies généralisées de novembre ont généralement été bénéfiques pour la germination et l’implantation des cultures. D’après les premières indications, la superficie sous blé d’hiver aurait augmenté, mais dans certains cas au détriment de celle sous orge d’hiver. Le pourcentage de terres mises hors cultures pour 1997/98 reste inchangé, à 5 pour cent.

ALBANIE (19 novembre)

 Les dernières informations confirment les indications précédentes qui laissaient présager une amélioration de la production céréalière en1997, même si la production est restée bien en-deçà de son niveau potentiel. La production de blé est estimée à quelque 350 000 tonnes, contre à peine 316 000 tonnes en 1996. Toutefois, seule une faible proportion de ce volume devrait arriver sur le marché intérieur, les producteurs gardant la plus grande partie pour leur consommation, pour l’alimentation des animaux ou les semis de la prochaine campagne. Le pays restera donc fortement tributaire des importations de blé durant la campagne de commercialisation de 1997/98 pour satisfaire sa production de pain, en particulier dans les zones urbaines et pour les populations rurales des zones d’altitude. D’après les rapports à mi-novembre, les marchés continuent d’être bien appro-visionnés en farine, principalement grâce à des importations. Du blé a été importé, mais en petites quantités, si bien que les prix au débarquement ont été élevés et que le coût des produits à base de blé étaient hors de la portée de la majorité des consommateurs.

En ce qui concerne les semis des céréales d’hiver à récolter en 1998, les pluies des dernières semaines ont assuré une humidité suffisante des sols pour les travaux des champs et la germination et d’après les premières indications, il devrait y avoir un nouveau relèvement des semis de blé. Cependant l’amélioration de la production dépendra en grande partie de l’accès des agriculteurs à des semences de qualité supérieure.

BOSNIE-HERZEGOVINE* (18 novembre)

La récolte de blé de 1997 a été inférieure au niveau antérieurement prévu du fait d’une réduction des superficies emblavées (- 15 pour cent). En revanche, la superficie ensemencée et les rendements moyens en maïs et en pommes de terre ont fortement augmenté. Malgré une reprise régulière de la production agricole et une augmentation de la surface totale mise en culture, la surface totale emblavée en blé d’hiver de 1996/97 a fortement reculé tant dans la Fédération de BiH que dans la République serbe. Ceci est principalement dû à l’offre abondante de blé et de farine sur le marché et à la faible rentabilité du blé par rapport à d’autres cultures, notamment le maïs et les pommes de terre, qui peuvent aussi être cultivées plus facilement par les petits exploitants, compte tenu des pénuries de machines et des problèmes de trésorerie. Dans le Fédération de BiH, on estime que la superficie sous blé a reculé de 15 pour cent, pour tomber à 29 000 hectares. Sur la base d’un rendement moyen à l’hectare de 2,6 tonnes, la FAO a estimé la production à 75 000 tonnes. Dans la République serbe, la FAO évalue à présent la récolte de blé de 1997 à 210 000 tonnes, pour une surface de 60 000 hectares. Des excédents localisés de pommes de terre sont apparus.

Le blé demeure un aliment de base important, mais compte tenu de l’amélioration progressive mais régulière de la situation agricole, notamment de l’augmentation de la production de pommes de terre, la dépendance à l’égard de cette denrée diminue peu à peu. En 1997/98, les besoins d’importations céréalières totales sont à présent estimés, sous réserve, à quelque 275 000 tonnes, principalement pour la Fédération de BiH. Dans la République serbe, la récolte de blé serait plus faible mais suffisante pour couvrir les besoins de consommation humaine.

Le Programme alimentaire mondial devrait fournir environ 68 100 tonnes d’aide alimentaire à la Bosnie-Herzégovine. La majorité de ces aliments seront utilisés dans le cadre d’un programme de distributions générales qui fournira des rations mensuelles à quelque 600 000 familles vulnérables. La sélection des bénéficiaires est uniquement basée sur les besoins des ménages, tant dans Fédération de BiH que dans la République serbe. Une aide alimentaire additionnelle de 6 700 tonnes sera utilisée pour diverses activités de relèvement de faible ampleur génératrices d’emploi, afin d’aider les populations à sortir de la dépendance et à retrouver leur auto- suffisance alimentaire.

BULGARIE (17 novembre)

 Les dernières informations confirment une nette amélioration de la récolte céréalière en 1997. La production totale est désormais estimée à 6,2 millions de tonnes, contre environ 3,4 millions de tonnes en 1996, grâce à une expansion des semis et à une élévation des rendements par rapport à l’an dernier où les récoltes avaient été réduites par la sécheresse. La production de blé est estimée à 3,8 millions de tonnes, niveau de l’ordre de la moyenne du début de la décennie 90, et bien supérieur à la faible récolte de l’an dernier qui atteignait à peine 1,8 million de tonnes. Cependant, par suite des fortes pluies passagères tombées pendant la récolte, la proportion de blé de qualité inférieure (fourragère) serait anormalement élevée. Le blé que les agriculteurs ont gardé sur leurs exploitations risque de se détériorer encore dans les prochaines semaines, car les installations d’entreposage et de séchage sont inadéquates. D’après les rapports, la moisson du maïs avance très lentement, du fait principalement de la maturation tardive de la récolte, mais aussi du nombre limité de moissonneuses en état de marche et du manque d’espace dans les entrepôts qui contiennent encore de grandes quantités de blé. On prévoit une production de maïs d’environ 1,5 million de tonnes, mais plus les cultures seront récoltées tard, plus les rendements se détérioreront.

Les semis d’automne des céréales d’hiver à récolter en 1998 ont été gravement entravés par les conditions météorologiques dans certaines régions en octobre, mais aussi par le manque de moyens financiers des agriculteurs pour acheter des intrants et la pénurie de machines. Au 20 octobre (fin de la période optimale pour les semis), les semis de blé couvraient une superficie bien inférieure à celle d’il y a un an à la même date. Malgré une accélération des semis au début novembre, au milieu du mois de novembre, les terres sous blé et orge, soit respectivement quelque 900 000 hectares et 230 000 hectares, étaient encore inférieures à la superficie que le gouvernement considère comme souhaitable pour couvrir les besoins pendant la prochaine campagne (1,2 million d’hectares pour le blé et 300 000 hectares pour l’orge).

CROATIE (24 novembre)

 La récolte céréalière de 1997 est estimée à 3 millions de tonnes, soit quelque 12 pour cent de plus qu’en 1996. Cette hausse est attribuée à une expansion des superficies ensemencées (+ 8 pour cent) et à une amélioration des rendements. La production de blé s’est élevée à 936 000 tonnes, niveau excédentaire par rapport à la demande. La production de céréales secondaires est estimée à 2,2 millions de tonnes, soit une progression de quelque 7 pour cent par rapport à l’an dernier.

Pour la récolte de 1998, on prévoit une forte expansion de la surface sous céréales par suite de la réintégration de la Slavonie orientale. Il est prévu de semer 344 000 hectares en céréales d’hiver (1997: 263 000), dont 280 000 hectares en blé (206 000 en 1997). Les conditions météorologiques ont dans l’ensemble été favorables jusqu’ici, mais de forte pluies et des vents de force tempête ont provoqué des inondations et endommagé les infrastructures dans certaines régions du sud de la Dalmatie.

ESTONIE (20 novembre)

 Selon les derniers rapports, la récolte de céréales de 1997 pourrait être de près de 700 000 tonnes, soit 9 pour cent de plus que la production de l’an dernier, désormais officiellement évaluée à 642 000 tonnes. Les conditions de végétation ont généralement été bonnes pour les cultures d’hiver et de printemps et les emblavures ont très légèrement augmenté. En 1997/98, les importations céréalières sont estimées à 170 000 tonnes, dont 45 000 tonnes de blé et de seigle de qualité vivrière.

Les semis des céréales d’hiver à récolter en 1997 se sont achevés dans de bonnes conditions.

EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE (19 novembre)

 La récolte céréalière de 1997 est estimée à 600 000 tonnes, en hausse de quelque 15 pour cent par rapport à 1996. La production de blé est évaluée à 320 000 tonnes, celle d’orge à 125 000 tonnes et celle de maïs à 130 000 tonnes.

HONGRIE (17 novembre)

 Selon les estimations officielles les plus récentes, la récolte céréalière de 1997 atteindrait quelque 14 millions de tonnes, soit environ 20 pour cent de plus que le niveau réduit de 1996. La production de blé est officiellement estimée à 5,3 millions de tonnes, contre 3,9 millions de tonnes en 1996, mais la qualité de la récolte est généralement médiocre, à cause des fortes pluies du début de l’été, et l’on prévoit un excédent de blé fourrager. En ce qui concerne le maïs, la récolte atteindrait le niveau exceptionnel de 6,5 millions de tonnes, qui s’ajouteront aux abondants excédents de céréales fourragères de cette année.

Les premières perspectives concernant les céréales d’hiver à récolter en 1998 sont défavorables, à cause du temps sec qui a persisté jusqu’en août. Dans de nombreuses régions où le blé a été semé, la germination a été retardée si bien que les semences sont vulnérables aux attaques de rongeurs, alors que dans d’autres, les semis n’ont pas pu être achevés à cause de la sécheresse excessive du sol. La surface sous blé d’hiver devrait donc être considérablement plus faible que l’an dernier où elle dépassait la moyenne.

LETTONIE (24 novembre)

 La production de céréales et de légumineuses de 1997 est estimée à 1,05 million de tonnes, soit une hausse de 8 pour cent par rapport à l’an dernier, grâce à l’amélioration des conditions météorologiques et à une expansion de la superficie ensemencée (+ 9 pour cent), passée à 492 000 hectares. La production reste toutefois insuffisante pour couvrir la demande intérieure de céréales vivrières et, d’après les rapports officiels, il faudra importer quelque 25 000 tonnes de blé et de seigle. Il faudra aussi probablement importer quelque 75 000 tonnes de céréales fourragères.

Les conditions ont été favorables pour les céréales d’hiver à récolter en 1998.

LITUANIE (24 novembre)

 La récolte céréalière de 1997 a atteint 3,05 millions de tonnes, niveau le plus élevé depuis l’indépendance qui dépasse de près de 0,3 million de tonnes (ou 11 pour cent) celui de l’an dernier. La surface emblavée en céréales a augmenté de 8 pour cent pour atteindre 1,2 million d’hectares et les conditions de végétation ont été favorables cette année. Après deux bonnes récoltes consécutives, le pays dispose de stocks abondants et d’un excédent exportable de céréales toutefois difficile à écouler. Les achats du gouvernement, à des prix fixes ont été abaissés de 136 000 tonnes et établis à 304 000 tonnes. Toutes les restrictions sur les exportations ont été levées.

POLOGNE (19 novembre)

 Les dernières estimations officielles établissent la production céréalière de 1997 à 25 millions de tonnes, niveau de l’ordre de celui de l’an dernier, malgré les fortes pluies et les inondations de juillet qui ont entraîné d’importantes pertes de récolte dans certaines régions. Sur ce volume, la production de blé représenterait 8,3 millions de tonnes, soit une légère baisse par rapport aux 8,5 millions de tonnes rentrées l’an dernier. Toutefois cette réduction a été compensée par une augmentation de la production d’orge.

D’après les derniers rapports, les semis des céréales d’hiver à récolter en 1998 se sont déroulés normalement cet automne. Fin septembre, 4,2 millions d’hectares, ou quelque 85 pour cent de la surface prévue, avaient été emblavés et, comme les conditions météorologiques sont demeurées favorables en octobre, on a probablement ensemencé la totalité de la surface prévue, qui est comparable à celle de l’an dernier.

REPUBLIQUE SLOVAQUE (17 novembre)

 D’après les estimations, la production céréalière de 1997 serait de l’ordre de 3,8 millions de tonnes, soit une progression de 500 000 tonnes par rapport à 1996 et la récolte la plus abondante des cinq dernières années, bien que quelques cultures aient été endommagées par de fortes pluies et des inondations pendant l’été. La production de blé frôlerait les 2 millions de tonnes et la proportion de blé de qualité supérieure (panifiable) devrait être suffisante pour couvrir les besoins de consommation intérieure en 1997/98, bien que la qualité de la récolte soit dans l’ensemble moins bonne cette année.

REPUBLIQUE TCHEQUE (17 novembre)

 D’après les dernières estimations, la récolte céréalière totale de 1997 atteindrait 7 millions de tonnes, soit quelque 10 pour cent de plus que celle de 1996 et plus que la moyenne des 4 dernières années. Cette augmentation est due, par l’essentiel, aux meilleurs résultats de la récolte d’orge. S’agissant des semis d’automne des céréales d’hiver qui seront récoltées en 1998, semis pratiquement achevés à la mi- novembre, les premiers rapports officiels indiquent que les emblavures resteront stables par rapport à l’année dernière.

ROUMANIE (19 novembre)

 La production céréalière de 1997 est estimée à quelque 19,5 millions de tonnes, niveau supérieur à la moyenne et dépassant de quelque 5 millions de tonnes le volume réduit par la sécheresse de l’an dernier. Sur ce total, le blé représenterait 7 millions de tonnes, mais comme dans les autres pays de la région, la qualité de la récolte de cette année est moins bonne à cause des pluies excessives pendant la moisson. Dans certaines régions, les rendements ont été inférieurs au potentiel antérieurement indiqué et des pertes d’entreposage anormalement élevées sont à prévoir, en raison de l’humidité élevée des grains entreposés.

Les semis des céréales d’hiver à récolter en 1998 ont été gravement entravés par les conditions météorologiques défavorables. La saison des semis d’automne a démarré avec un mois de retard à cause des pluies excessives et, à la fin du mois d’octobre, les premières chutes de neige et le gel ont brusquement interrompu les semis dans la majorité des régions ; 1,5 million d’hectares seulement avaient alors été emblavés, contre une surface prévue d’environ 2,2 millions d’hectares. Une pénurie aiguë de fonds et de machines aurait aggravé le problème. Si les conditions météorologiques s’améliorent d’ici à la fin du mois de novembre, les semis pourront reprendre, mais la surface finale sous céréales d’hiver sera probablement considérablement inférieure à l’an dernier.

SLOVENIE (17 novembre)

 En 1997, la production céréalière a progressé d’environ 10 pour cent pour atteindre 600 000 tonnes. Les perspectives antérieurement favorables pour les cultures d’hiver se sont dégradées à cause de la sécheresse du printemps et de la grêle juste avant la récolte, dans la principale zone de production, mais les rendements moyens du blé et de l’orge se sont améliorés d’environ 10 pour cent par rapport aux niveaux médiocres de 1996. En 1997, les conditions météorologiques ont été particulièrement favorables pour le maïs d’été; on estime que les rendements sont supérieurs de 20 pour cent à ceux de l’an dernier et la production totale devrait avoisiner les 400 000 tonnes.

YOUGOSLAVIE, REP. FEDERATIVE DE (SERBIE ET MONTENEGRO)* (24 novembre)

 La récolte de blé de 1997 a pratiquement doublé pour passer à 2,9 millions de tonnes, grâce à une forte expansion de la superficie ensemencée et à une amélioration des rendements. Non seulement ce volume sera suffisant pour satisfaire la demande intérieure, mais il restera un excédent exportable de 400 000 tonnes. D’après les dernières indications, la récolte de maïs de 1997 pourrait dépasser 6,7 millions de tonnes, chiffre également nettement plus élevé que l’an dernier.

Les premières perspectives pour la récolte de 1998 sont peu favorables. L’objectif d’ensemencement pour le blé à récolter au printemps de 1998 est fixé à 850 000 hectares. Les opérations de semis ont été ralenties par le froid, par des problèmes de trésorerie et des pénuries de machines. Seuls 700 000 hectares avaient été emblavés à la mi-novembre, alors que la période optimale pour les semis était déjà dépassée de trois semaines. En outre, les approvisionnements en d’engrais ont posé des problèmes. 


AMERIQUE DU NORD


CANADA (1er décembre)

 La récolte du blé de la campagne principale est pratiquement achevée et, malgré le temps sec de l’été qui a abaissé les rendements de certaines cultures, la qualité de la récolte serait satisfaisante, sauf dans le nord de l’Alberta où les pluies excessives ont retardé la moisson, ce qui a nui à la qualité des grains. Les dernières estimations officielles établissent la récolte de blé de 1997 à quelque 23,5 millions de tonnes, soit 21 pour cent de moins que l’an dernier. Outre la diminution des rendements, cette baisse traduit cependant aussi une réduction de la superficie ensemencée (-8 pour cent), due à un abandon relatif du blé au profit des oléagineux. La production de céréales secondaires devrait reculer en 1997, par suite d’une réduction des semis et du temps sec de l’été qui a abaissé les rendements. La production totale de céréales secondaires est officiellement estimée à 25 millions de tonnes, niveau inférieur d’environ 12 pour cent à celui de l’année précédente mais restant supérieur à la moyenne des sept dernières années.

ETATS-UNIS (1er décembre)

 Selon le rapport de novembre du Département de l’agriculture, la production totale de blé (hiver et printemps) de 1997 serait de 68,8 millions de tonnes, soit environ 10 pour cent de plus qu’en 1996. L’augmentation est principalement due à une forte reprise de la production de blé d’hiver par rapport au faible niveau de l’an dernier, alors que la récolte du blé de printemps est restée de l’ordre de celle de l’an passé. Les semis du blé d’hiver à récolter en 1998 touchent à leur fin et, d’après les premières estimations, la superficie emblavée serait plus importante que l’an dernier et l’on signale que les cultures sont généralement en bon état. La récolte des céréales secondaires de 1997 est pratiquement achevée et les dernières estimations confirment une nouvelle bonne récolte, de l’ordre de celle de l’an dernier. Dans le rapport de novembre du Département de l’agriculture, les estimations concernant la production totale de céréales secondaires ont été légèrement relevées à 265,6 millions de tonnes, contre 267,8 millions de tonnes en 1996. La production de maïs est estimée à 237,7 millions de tonnes, pratiquement comme en 1996.

OCEANIE

AUSTRALIE (1er décembre)

 Les perspectives pour les récoltes de blé et de céréales secondaires de 1997 demeurent dans l’ensemble favorables, grâce aux abondantes pluies tombées en temps voulu sur l’ensemble des principales zones de production du pays au cours des dernières semaines. Les prévisions concernant les rendements moyens ont été légèrement relevées, en particulier dans le Sud de la Nouvelle Galles-du Sud, où le temps a été exceptionnellement sec plus tôt en saison à cause de El Niño. Les rendements n’atteindront cependant pas les niveaux exceptionnels de 1996 et l’on estime que la superficie totale de céréales d’hiver a reculé de quelque 4 pour cent. D’après les prévisions officielles, la récolte de blé de 1997 s’établit à 17,6 millions de tonnes, contre un record de 23,7 millions de tonnes l’an dernier. En 1997, la production totale de céréales secondaires (y compris les cultures de la campagne secondaire d’été, principalement de sorgho et de blé, récoltées plus tôt dans l’année) est à présent évaluée à quelque 8,7 millions de tonnes, contre environ 10,5 millions de tonnes en 1996. Les pluies récentes ont également grandement amélioré les perspectives pour les céréales secondaires d’été qui seront semées sous peu et récoltées en 1998.

ILES COOK (28 novembre)

 Les Iles Cook ont été dévastées le 1er novembre 1997 par le cyclone tropical Martin. D’après les rapports, les cultures vivrières ont été détruites dans les trois îles septentrionales (Pukpuka, Manihiki et Rakahanga). La plus durement touchée est celle de Manihiki où la dégradation de la lagune constitue une menace non seulement pour la pêche, mais aussi pour l’élevage d’huîtres perlières, qui est la principale activité économique et une importante source de recettes d’exportation. Les départements publics évaluent actuellement les besoins de relèvement dans chaque secteur; une proposition de projet commune précisant les coûts et les priorités, sera ensuite transmise à la communauté internationale, pour être soumise à l’examen de donateurs potentiels. Le gouvernement a mis en place un centre de protection contre les ouragans pour suivre les déplacements du cyclone et a sollicité une assistance des Nations Unies pour envoyer sur le terrain une équipe d’évaluation et de coordination en cas de catastrophe.

Le Département des affaires humanitaires des Nations Unies a envoyé l’une de ses équipes de réserve, composée de deux personnes, qui est arrivée le 4 novembre. En réponse à la demande du Gouvernement des Iles Cook, 9 tonnes d’articles de secours ont été mobilisées sur place (aliments, eau, fournitures médicales et vêtements), et envoyés à Manihiki le 4 novembre.

ILES SALOMON (28 novembre)

 Les précipitations sont inférieures à la moyenne depuis juin. De ce fait, de nombreuses régions sont confrontées à une grave sécheresse. Des rapports officieux provenant des zones rurales, en particulier des provinces de l’Ouest, de Choiseul, du Centre et d’Isabel indiquent que les cultures ont été gravement endommagées. Les effets sur les cultures se sont manifestés par des signes de flétrissure et d’atrophie dûs au manque d’eau. Le sol est devenu extrêmement sec et a commencé à se craqueler par endroits.

Une pénurie de vivres et d’eau est signalée dans l’île de Bellona (province de Rendel). D’après l’équipe d’évaluation qui a récemment visité l’île, les vivres devraient être épuisés d’ici quatre semaines. Un Conseil national sur les catastrophes surveille la situation par l’intermédiaire de Comités provinciaux sur les catastrophes, des administrations provinciales et des ministères compétents.

PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE (28 novembre)

 La sécheresse prolongée, également suivie de fortes gelées, a causé de graves dégâts dans de nombreuses régions du pays, en particulier dans les montagnes de l’ouest et du sud, où la végétation s’est desséchée. Le manque d’eau a rendu le sol trop dur pour que les paysans puissent semer, même les patates douces. Des feux de brousses, favorisés par la sécheresse, se sont déclarés dans tout le pays et ont détruit les cultures, les prairies et les forêts. Les cultures vivrières de base ont été décimées dans de nombreuses régions. Certaines cultures de rapport, comme le café et le thé, auraient également été gravement endommagées. Les légumes ont été détruits et la population serait en train de mourir de faim. La situation alimentaire est précaire dans les zones touchées des montagnes et des autres îles. La plupart des cultures maraîchères ont été détruites et les produits de cueillette restants sont déjà fortement réduits par les incendies qui dévastent la brousse. D’après les rapports, plus de 500 000 personnes sont gravement affectées par la sécheresse et environ 90 000 vivent dans les zones les plus durement touchées, sans nourriture, sans eau et sans revenu.

Une équipe d’évaluation en cas de catastrophe parrainée par AusAid, des représentants du gouvernement et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge, et des représentants de la société de la Croix rouge de PNG et d’ONG, ont évalué les dégâts et visité plus de 500 villages disséminés dans le pays. Les zones touchées ont besoin entre autres de semences et d’équipement pour l’irrigation.

Le gouvernement a lancé un appel pour obtenir une assistance internationale. Un consultant national a récemment été recruté par la FAO pour évaluer les besoins les plus urgents dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. 



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