AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (12 février)

Les précipitations tombées fin décembre et sur une bonne partie de janvier ont été abondantes dans la plupart des régions, ce qui a été très bénéfique pour les cultures, en particulier dans les régions de l’ouest et de l’est qui avaient reçu peu de pluies durant les deux premières décades de décembre. Les conditions de croissance des cultures sont désormais en nette amélioration. Toutefois, compte tenu des pluies insuffisantes de décembre entraînant un retard des semis, notamment dans les provinces de Free State, de Mpumalanga et du nord-ouest, la production de maïs devrait être en recul d’environ 15 pour cent par rapport à l’an dernier. En outre, la première décade de février a été marquée par des températures supérieures à la moyenne et des précipitations anormalement faibles sur la majeure partie du pays au moment où l’essentiel du maïs parvient au stade critique de la pollinisation. Celui-ci serait gravement compromis si la sécheresse se prolongeait au cours des semaines à venir.

Néammoins, les bonnes pluies tombées récemment ont rempli les réservoirs et relevé le taux d’humidité des sols et, en particulier dans les zones d’agriculture commerciale, l’eau disponible pour l’irrigation aidera à atténuer l’impact de la sécheresse. Il n’en reste pas moins qu’une sécheresse prolongée pourrait se traduire par une récolte en recul de 20 pour cent par rapport à l’an dernier, ce qui limiterait beaucoup la capacité du pays d’exporter du maïs, notamment aux pays déficitaires de la sous-région.

La situation globale des approvisionnements alimentaires continue à être satisfaisante. La récolte de blé rentrée en novembre 1997 était supérieure à la moyenne (environ 2,3 millions de tonnes) mais nettement inférieure au bon résultat de l’an dernier. La production céréalière totale de 1997 est estimée à 11,9 millions de tonnes, soit plus que la moyenne mais moins que la récolte exceptionnelle de la campagne précédente.

ANGOLA* (11 février)

Dans la majeure partie du pays, les cultures ont bénéficié de conditions généralement favorables. En dépit du démarrage tardif de la campagne dû aux précipitations inférieures à la normale dans les régions méridionales jusqu’en décembre, des pluies généralisées en janvier ont considérablement amélioré l’état des cultures, en particulier dans les zones céréalières du centre et du sud. Toutefois, les activités agricoles et la situation des approvisionnements alimentaires continuent à être entravées par des problèmes d’insécurité dans plusieurs zones. Les cultures qui ont été semées tôt arrivent à maturité et on prévoit une récolte quasiment normale.

La situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire dans plusieurs zones du pays, car il continue à régner un climat d’insécurité. Les contributions d’aide alimentaire annoncées par les donateurs s’élèvent à 273 000 tonnes, dont 167 000 tonnes ont déjà été livrées. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait se rendre dans le pays en avril/mai pour faire le bilan de la récolte et estimer les besoins d’importations céréalières et d’aide alimentaire pour 1998/99.

BOTSWANA (10 février)

Les pluies généralement intermittentes et inférieures à la normale dans la plupart des régions d’octobre à décembre ont été suivies de précipitations abondantes et généralisées en janvier 1998, qui se sont intensifiées au nord et atténuées au sud. Cela s’est traduit par un fort accroissement des superficies ensemencées et par une amélioration des conditions des cultures désormais aux stades de la levée ou de la croissance. Du fait des semis tardifs dans plusieurs zones, l’arrivée de pluies bien réparties en février et en mars sera déterminante pour les cultures. La disponibilité de semences devrait permettre de satisfaire les besoins normaux.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires demeure sastisfaisante dans l’ensemble. Les stocks détenus par l’office de commercialisation et les minoteries commerciales sont jugés suffisants pour la fin de la campagne de commercialisation, en mars. Toutefois, étant donné la maigre récolte de 1996/97 et la possibilité que de nombreux agriculteurs aient profité des prix favorables pour vendre leur production aux minoteries, les stocks à la ferme sont sans doute très bas.

LESOTHO (10 février)

La récolte de 1997/98 s’annonce très médiocre. La campagne agricole a été marquée par des précipitations généralement irrégulières et inférieures à la normale entre septembre et décembre, et des températures élevées dans de nombreuses zones ont encore réduit les taux d’humidité des sols. De ce fait, les cultures semées précocement ont souffert du manque d’eau et les semis ont été retardés dans de nombreuses régions. En janvier, des pluies généralisées ont sensiblement amélioré l’état des cultures et incité certains agriculteurs à semer davantage. D’où un accroissement des superficies ensemencées qui, début janvier, étaient estimées à seulement un tiers du niveau de 1996/97. Les disponibilités de semences et d’engrais sont jugées suffisantes. Cependant, il faudra de nouvelles pluies en février et en mars pour que les cultures semées tardivement achèvent leur cycle de croissance. Une période de sécheresse prolongée due à El Niño pourrait se traduire par des pertes oscillant entre 25 et 50 pour cent de la récolte de 1997.

Compte tenu d’une récolte céréalière inférieure à la moyenne en 1997, la situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire. Les niveaux des stocks sont relativement bas, et représentaient, en janvier, environ deux mois de besoins de consommation. On prévoit une aide alimentaire limitée durant la campagne de commercialisation en cours car des contributions annoncées de 13 400 tonnes ont déjà été livrées.

MADAGASCAR (10 février)

En dépit de l’arrivée tardive des pluies qui a décalé le repiquage du riz dans certaines zones, des pluies favorables sont tombées dans la plupart des régions en décembre, janvier et durant la première moitié de février. Les superficies ensemencées sont normales, mais pourraient être légèrement réduites à cause du démarrage tardif de la campagne. Toutefois, la persistance d’essaims de criquets migrateurs africains (Locusta migratoria capito) demeure la principale menace pour les cultures de 1998 qui seront récoltées en mars/avril. On signale des déplacements de criquets dans le sud et le sud-ouest du pays, mais aussi dans les grandes zones agricoles de l’ouest et du centre. Des opérations de lutte aérienne et au sol sont en cours, mais les perspectives de récolte sont incertaines car les criquets pourraient compromettre les cultures.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante dans l’ensemble, sauf dans les régions méridionales où la production de 1997 est en recul sous l’effet conjugué des criquets et de la sécheresse. L’aide alimentaire annoncée par les donateurs s’élève à 29 500 tonnes, dont 16 000 tonnes ont été livrées.

MALAWI (9 février)

Les perspectives pour la récolte des céréales de 1997/98 sont généralement bonnes. En dépit d’un démarrage tardif de la campagne, les précipitations dans la majeure partie du pays ont été, jusqu’à présent, très favorables. Le sud a reçu en général des pluies légères, mais des pluies abondantes au nord ont causé des inondations dans certaines zones ainsi que des pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Le total des superficies ensemencées devrait être comparable à celui de 1996/97, mais il pourrait être légèrement inférieur car les précipitations ont démarré tard. La disponibilité des principaux intrants agricoles est jugée suffisante. Les perspectives de récolte sont par conséquent favorables dans l’ensemble pour les zones du nord et du centre, ainsi que pour les cultures semées précocement au sud. Pour les semis tardifs du sud, le résultat dépendra en grande partie de la poursuite des pluies au cours des prochaines semaines de février et mars.

Compte tenu de la récolte céréalière réduite en 1997, la situation nationale des approvisionnements alimentaires demeure difficile. Les besoins d’importations céréalières sont estimés à quelque 300 000 tonnes de maïs et le gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale afin de combler une partie de ses besoins alimentaires par le biais des importations. Les contributions d’aide alimentaire annoncées par les donateurs, s’élevant à environ 10 000 tonnes de céréales, ont été livrées.

MOZAMBIQUE* (10 février)

Les cultures continuent à bénéficier de conditions favorables dans la majeure partie du pays, même si l’éventualité d’une sécheresse causée par El Niño est préoccupante. Les pluies ont démarré début septembre dans les régions méridionales, avant d’atteindre progressivement les grandes provinces agricoles du centre et du nord. Les précipitations de décembre et de janvier ont été normales et l’état végétatif des cultures serait bon. On signale que les disponibilités de semences et d’engrais sont adéquates. Parmi les quelques zones préoccupantes figurent les provinces occidentales de Tete et Manica, où des vagues de sécheresse en novembre et en décembre, suivies d’inondations en janvier, ont compromis les cultures dans certains districts. Le temps humide qui a persisté en février avec de fortes pluies pourrait nuire aux rendements dans les zones du nord et du centre, du fait de l’engorgement et du lessivage des sols. D’après les premières indications, les superficies ensemencées cette année pourraient être similaires -voire supérieures- au niveau de 1996/97. On prévoit une récolte de céréales et d’autres cultures proche de la normale si de bonnes conditions météorologiques règnent jusqu’à la fin de la campagne.

A la suite d’une bonne récolte en 1997, la situation nationale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante dans l’ensemble et on signale un flux stable de céréales des zones excédentaires du centre et du nord vers les districts du sud. Une mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des disponibilités alimentaires devrait se rendre dans le pays en avril/mai pour faire le bilan de la récolte et estimer les besoins d’importations céréalières et d’aide alimentaire en 1998/99.

NAMIBIE (10 février)

Les conditions météorologiques favorables qui ont régné jusqu’à présent dans la plupart des régions agricoles ont permis d’écarter les craintes d’une sécheresse anticipée en janvier/février. Les pluies tombées depuis janvier dans l’ensemble du pays ont été abondantes dans certaines zones, ce qui a beaucoup amélioré les conditions de croissance des cultures dans les régions du nord-est et de Caprivi. Ces conditions favorables ont été également bénéfiques aux pâturages. Toutefois, il faudra d’autres pluies en février et en mars avant la maturation des cultures qui ont été semées pour l’essentiel à la fin de décembre et en janvier. Une période de sécheresse prolongée en février/mars nuirait aux rendements des cultures semées tard, et se traduirait par une baisse de la récolte de quelque 10 à 20 pour cent par rapport au résultat exceptionnel de l’an dernier.

La situation des approvisionnements alimentaires continue à être satisfaisante. Après une bonne récolte céréalière en 1997, les disponibilités et les importations commerciales prévues devraient couvrir les besoins de consommation jusqu’à la prochaine récolte en avril.

SWAZILAND (12 février)

Les conditions météorologiques sont généralement favorables depuis octobre, avec des pluies normales ou supérieures à la normale dans la plupart des zones de culture. Conformément au dispositif d’intervention indiqué par le gouvernement, les agriculteurs ont commencé les semis plus tôt, notamment dans le Low Veld. Dans les zones sujettes à la sécheresse, ils ont utilisé des variétés de maïs xérophiles à maturation rapide. Les superficies ensemencées en maïs devraient être légèrement inférieures au niveau de l’an dernier car certains agriculteurs ont diversifié leurs cultures. Les cultures semées tôt en sont désormais au stade de la floraison ou de la formation des grains, tandis que les cultures semées tardivement terminent en bon état la phase végétative. Les perspectives de récolte sont bonnes dans l’ensemble; toutefois, les rendements pourraient un peu souffrir des pluies supérieures à la normale dans plusieurs régions, qui pourraient entraîner le lessivage des sols et des infestations de plantes adventices.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires pour la campagne de commercialisation en cours (1997/98) devrait rester satisfaisante. Les disponibilités actuelles et les importations commerciales prévues devraient également couvrir les besoins de consommation pour le reste de la campagne.

ZAMBIE (11 février)

Jusqu’à présent, les premières perspectives des céréales de 1998 sont généralement favorables dans la plupart des zones de culture. Après les pluies modérées ou fortes tombées dans de nombreuses régions en novembre et en décembre, l’ensemble du pays a reçu des pluies abondantes en janvier et début février. Ces pluies ont fait du bien aux cultures dans l’ensemble, mais on signale un engorgement des sols et la perte des nutriments dans certaines zones, ce qui pourrait compromettre les rendements. D’après les premières indications, les semis seront proches des niveaux de 1997 dans les zones de production intensive du nord, et légèrement inférieurs dans le reste du pays; on signale une tendance à la diversification, du maïs vers le mil/sorgho, mais également vers d’autres cultures telles que le paprika, le tournesol, les graines oléagineuses, le coton et le tabac. En général, dans les provinces du sud et de l’ouest qui sont habituellement exposées à la sécheresse, la diversification vers des cultures non céréalières dans les zones intéressées par le phénomène El Niño pourrait concerner 30 pour cent des récoltes. Il se peut également que les petits agriculteurs aient réduit leurs semis dans certaines zones en raison du manque de crédit et d’intrants. On signale que la demande effective d’engrais est faible car les prix semblent hors de portée pour les petits exploitants.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires pour la campagne de commercialisation 1997/98 demeure relativement difficile. Toutefois, la filière commerciale devrait couvrir l’essentiel des besoins céréaliers. Le gouvernement et les négociants privés ont souscrit d’importants contrats à l’importation, dont une partie servira à constituer une réserve afin d’améliorer le niveau des stocks.

ZIMBABWE* (11 février)

Les pluies ont été modérées ou fortes en novembre et début décembre dans les zones du nord et du centre. Dans les districts méridionaux, les semis ont démarré fin novembre, tandis que dans le reste du pays, on signale que les cultures semées tôt en sont au stade de la fin de la végétation ou de la floraison. Des pluies généralisées ont continué à faire du bien aux cultures dans la majeure partie du pays. Les précipitations actuelles ont particulièrement amélioré la situation dans la moitié sud du pays qui avait souffert d’un temps sec, et où l’on a continué à semer ou resemé en janvier. En général, l’arrivée tardive des pluies conjuguée aux alertes répétées à la sécheresse se sont traduites par une diminution des semis par rapport à 1997.

Il faudra de nouvelles pluies en février et en mars pour la maturation des cultures, en particulier dans les régions méridionales. Une période de sécheresse prolongée ou une interruption précoce des pluies en février pourrait se traduire par une perte globale de quelque 10 à 20 pour cent de la récolte par rapport au niveau de 1997. En attendant, la situation des approvisionnements alimentaires est relativement précaire. Après les émeutes alimentaires qui ont récemment éclaté dans la capitale, le Gouvernement s’efforce de réduire le prix du maïs et a mis sur le marché une partie de la Réserve céréalière stratégique. Pour la campagne de commercialisation à venir, les stocks de report qui pourraient servir à amortir les effets d’une baisse de la production seront sans doute plus faibles, et le pays pourrait devenir importateur net. Une aide ciblée pourrait s’avérer nécessaire pour les groupes de populations vulnérables dans les régions méridionales dont les récoltes seront médiocres compte tenu des précipitations irrégulières.