AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (9 février)

Les perspectives de la production céréalière pour 1997 sont généralement bonnes. Toutefois, des criquets migrateurs africains, dont les essaims avaient été signalés dans le sud du Tchad, sont apparus à la fin de 1997 dans le nord. Ils ont endommagé les cultures de mil et de sorgho, dont la récolte était en cours, et menaçaient également les cultures de décrue. Des prospections récentes indiquent qu’un petit nombre seulement de criquets isolés sont encore présents et qu’il n’y a pas de danger pour les cultures de décrue. Les populations résiduelles de criquets migrateurs africains se sont dirigées vers le sud de la région où elles vont probablement se reproduire au début de la prochaine saison des pluies en juin-juillet 1998.

La situation des approvisionnements alimentaires sera quelque peu difficile dans les zones du nord où la production est traditionnellement déficitaire. La plupart des réfugiés qui avaient fui les combats dans la République du Congo sont maintenant repartis. Les besoins d’importations céréalières en 1997/98 (juillet/juin) sont évalués à 260 000 tonnes de blé et de riz et 10 000 tonnes de céréales secondaires.

CONGO, REPUBLIQUE DE (9 février)

Une équipe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays, dans le cadre d’une mission inter-institutions, du 18 au 30 janvier 1998, a constaté que la production animale a davantage souffert des conséquences des troubles intérieurs que la production végétale, car le manioc, aliment de base, est une culture résistante. D’autre part, les habitants de Brazzaville qui ont perdu leur emploi dans le secteur privé après la destruction du centre des affaires auront du mal à se nourrir de façon adéquate. Les prix des denrées alimentaires sont élevés du fait des problèmes de transport et de commercialisation.

En estimant la population totale à 3 124 000 personnes courant 1998 et en tenant compte des pertes et d’autres utilisations alimentaires, la production vivrière totale en équivalent céréales ne pourra pas couvrir les besoins de consommation en 1998 et on calcule que le déficit sera de 118 000 tonnes. En temps normal, ce déficit serait couvert par des importations commerciales car le pays a les structures nécessaires. Cependant, en raison de la désorganisation des activités commerciales, en particulier à Brazzaville, on suppose que, pour 1998, les importations commerciales de produits alimentaires atteindront seulement 80 pour cent du niveau de 1995/96, soit 72 000 tonnes. Il reste donc un déficit de 46 000 tonnes. Il faudra à cette fin recourir à divers mécanismes d’adaptation (intensification de la pêche et de la chasse, cultures à cycle court, etc.) et à une aide alimentaire visant des groupes vulnérables comme les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les réfugiés, les victimes des inondations, les enfants égarés et d’autres encore.

CONGO, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU* (18 février)

En janvier, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations et des glissements de terrain dans plusieurs régions du pays. Dans celle de Kivu, à l’est, la route Bukavu- Uvira a été coupée. Les prix ont déjà doublé à Uvira en raison des difficultés de transport le long de l’axe habituel Dar-es-Salaam-Kigoma-Uvira. Les importateurs envisagent actuellement une liaison Mombasa-Ouganda-Goma. Entre-temps, le pont ferroviaire entre Kalemie et Kindu s’est effondré, obligeant à chercher un autre itinéraire pour transporter des vivres par le train.

Des inondations et une épidémie de choléra sont signalées à Kisangani. Une mission inter-institutions des Nations Unies s’est rendue sur place pour évaluer les besoins de la population touchée. Plus de 1 500 personnes ont été atteintes de choléra, et 270 décès ont été enregistrés. Grâce à un pont aérien, l’aide d’urgence est parvenue à destination.

Les inondations ont également frappé Kinshasa où le fleuve Congo a atteint les niveaux les plus élevés depuis au moins cinq ans et a débordé en plusieurs endroits. De fortes inondations sont également signalées dans la ville de Mbandaka où environ 4 000 personnes ont été touchées, ainsi qu’à Kalemie, dans le sud-est, qui a été coupée du reste du pays en décembre lorsqu’un pont a été emporté par les eaux.

Les approvisionnements alimentaires sont critiques à l’est, où l’on signale des cas de malnutrition grave parmi les réfugiés encore présents et où la sécurité demeure précaire. L’aggravation des troubles intérieurs au nord et au sud Kivu a entraîné des déplacements de population et de graves désordres, alors que les récentes inondations ont retardé l’arrivée de l’aide humanitaire. On a signalé des combats sporadiques à Uvira à la mi-février. Outre les 190 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont quelque 95 000 à Masisi, les organisations humanitaires estiment que plus de 20 000 réfugiés sont encore sur place. Le HCR a suspendu les opérations destinées aux réfugiés du Rwanda, ainsi que les activités de relèvement dans cette région, et le contrôle et la distribution de l’aide alimentaire restent très limités. Dans la région d’Uvira, des réfugiés arrivent du Burundi. Quelque 400-500 réfugiés sont arrivés du Burundi ces dernières semaines. Selon le HCR, la plupart des réfugiés se trouvent à Sange et à Kiliba, deux zones au nord d’Uvira, et la plupart se sont insérés dans les communautés locales.

Dans l’ouest, la majorité des 40 000 Congolais qui avaient cherché refuge à Kinshasa après les combats de Brazzaville sont repartis. Quelque 50 000 réfugiés angolais assistés et 119 000 non assistés sont présents dans le sud du pays. Il y a en outre environ 92 000 réfugiés soudanais et 37 000 réfugiés ougandais dans le pays.

Les besoins d’importations céréalières en 1998 (janvier/décembre) sont évalués à 200 000 tonnes de blé et de riz et à 60 000 tonnes de céréales secondaires.

GABON (9 février)

Le manioc et les plantains, évalués à 330 000 tonnes environ, constituent la production vivrière de base. La production céréalière en 1997, principalement du maïs, est évaluée à 25 000 tonnes. Le pays importe l’essentiel du blé et du riz consommés, soit 76 000 tonnes. Aucune aide alimentaire n’est nécessaire.

GUINEE EQUATORIALE (9 février)

Les cultures vivrières de base sont la patate douce, le manioc et les plantains. Environ 10 000 tonnes de blé et de riz sont importés chaque année. Les besoins d’aide alimentaire en 1998 sont estimés à 2 000 tonnes de blé.

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (9 février)

Grâce à des conditions de végétation favorables, la production céréalière de 1997 est estimée à environ 120 000 tonnes, niveau supérieur à la moyenne. La récolte de manioc est évaluée à 580 000 tonnes.

Environ 35 000 réfugiés du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo sont arrivés en République centrafricaine fin mai/début juin. On dénombre également 27 400 réfugiés soudanais bénéficiant d’une aide et environ 5 000 réfugiés tchadiens dans le pays. Pour la campagne commerciale de 1998 (janvier/décembre), les besoins d’importations céréalières sont estimés à quelque 40 000 tonnes, surtout du blé et du riz.