AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (11 février)

La récolte des cultures vivrières de la première campagne de 1998 est presque achevée. D’après les premières conclusions d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui se trouve en ce moment dans le pays, la production vivrière de la campagne actuelle restera au niveau réduit de l’an dernier, l’accroissement des semis étant annulé par la baisse des rendements. Un retard d’un mois de la saison des pluies et des pénuries de semences ont limité l’expansion des superficies plantées après le retour dans leurs foyers de nombreuses familles provenant de camps de regroupement, le départ des réfugiés de pays voisins et une amélioration relative de la sécurité. Un excès de pluie depuis la mi-octobre et des précipitations inhabituelles pour le mois de janvier ont réduit les rendements des céréales et des légumineuses. Néanmoins, les précipitations abondantes ont été bénéfiques pour les racines, les tubercules et les bananes.

Comme la récolte a été réduite, les prix des aliments de base ont augmenté en janvier 1998 par rapport à l’année dernière. Un déficit vivrier important est prévu en 1998 et l’approvisionnement alimentaire des couches les plus pauvres de la population va se détériorer dans la première moitié de l’année.

ERYTHREE* (9 février)

Des précipitations inhabituelles en octobre, au moment des récoltes, ont détérioré les céréales en meules et réduit les rendements des cultures déjà affectés par la vague de sécheresse en septembre, quand les cultures étaient au stade critique de la maturation. La production céréalière est estimée au même niveau réduit qu’en 1996. Par ailleurs, à la suite de fortes pluies inattendues, de nombreuses infestations acridiennes ont été signalées dans le nord mais des traitements sont en cours.

Les prix des céréales, qui normalement baissent au moment de la moisson, ont enregistré une forte hausse en novembre du fait des prévisions de récolte médiocre. Comme la récolte céréalière est inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive et que l’Ethiopie voisine dispose de moins d’excédents exportables, la situation alimentaire sera précaire cette année.

ETHIOPIE* (9 février)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue en Ethiopie du 2 novembre au 2 décembre 1997 prévoit que les récoltes de la campagne “meher” de 1997 s’établiront à 8 786 000 tonnes de céréales et de légumineuses, niveau inférieur de 25,6 pour cent aux estimations après récolte du Ministère de l’agriculture de l’an dernier. Cette baisse de la production est tout d’abord imputable aux faibles précipitations de la campagne “belg” puis, lors de la campagne “meher”, aux pluies insuffisantes et irrégulières, surtout dans les basses terres; enfin, pour tout aggraver, les pluies ont été beaucoup plus abondantes que d’habitude au moment de la récolte. Une diminution de 20 pour cent de l’utilisation d’engrais dans des régions clés productrices d’excédents, après la suppression des subventions et les restrictions de crédit appliquées aux débiteurs retardataires, ont constitué un autre facteur de baisse. Les chenilles processionnaires, principaux ravageurs migrateurs cette année, ont été tenues en échec par des équipes de pulvérisation financées par le Ministère de l’agriculture. Les ravageurs non migrateurs et les maladies n’ont pas dépassé les niveaux de tolérance habituels dans la plupart des régions. La production animale a été menacée par la sécheresse, au milieu de la campagne principale dans toutes les régions agro-pastorales, ce qui a fait chuter les prix de 60 à 70 pour cent, entraîné des migrations prématurées et augmenté la morbidité et la mortalité. Heureusement, en octobre et novembre, les pluies tardives ont renversé la situation et aujourd’hui des conditions normales prévalent maintenant.

Sur la base de l’estimation ci-dessus concernant la campagne “meher”, et de la prévision relative à la récolte de la campagne “belg” 1998 de 320 000 tonnes de céréales et de légumineuses, la mission estime les besoins totaux d’importations de céréales à 530 000 tonnes en 1998. Ce chiffre comprend 420 000 tonnes de secours alimentaires requis pour 5,3 millions de ruraux victimes de la récolte médiocre et de la pauvreté structurelle. Le solde de 110 000 tonnes devrait être couvert par des importations commerciales.

Les prix de gros des principales céréales, au début de la récolte “meher” de 1997, dépassaient sensiblement ceux de l’an dernier, avec des taux moyens sur l’ensemble du pays allant de 13 pour cent pour le tef à 53 pour cent pour le maïs. Ces hausses reflètent la réduction des disponibilités et le fait que les commerçants s’attendent à un fléchissement de la production par rapport à l’an dernier.

KENYA (9 février)

Les précipitations abondantes, en particulier en novembre et en janvier, ont provoqué de graves inondations, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts importants aux infrastructures et aux habitations, l’isolement de maints villages et de nombreux déplacements de populations locales. Les zones les plus touchées comprennent la province côtière, la province du nord-est et certaines parties de la province orientale, déclarées zones sinistrées par le Gouvernement, qui a sollicité une aide internationale pour faire face à cette crise.

Les pluies ont également compromis la récolte 1997/98 de maïs, aliment de base des Kényens. Les pluies torrentielles d’octobre et novembre, au moment de la récolte de la campagne principale qui représente environ 80 pour cent de la production annuelle, ont réduit les rendements de maïs déjà touchés par une vague de sécheresse au stade critique du remplissage des grains. Les rendements de blé ont également été réduits par les fortes pluies à l’époque de la moisson. Toutefois, ce sont les récoltes de la deuxième campagne qui ont le plus souffert des inondations, dans les zones à pluviosité bimodale des provinces de l’ouest, du centre et de l’est à partir de la mi-octobre jusqu’en février. La production de maïs de la campagne en cours aurait diminué d’un tiers par rapport au niveau normal, tandis que celle de haricots a été fortement réduite par le mauvais temps et le manque de semences. Au total, la production de maïs de 1997/98 est estimée à 2,3 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur au niveau réduit de 1996/97, mais en- deçà de la moyenne des cinq dernières années. En conséquence, on prévoit que la situation des disponibilités alimentaires sera précaire au cours des prochains mois. Les besoins d’importations de maïs, qui devraient être couverts principalement par les circuits commerciaux, sont estimés à 800 000 tonnes. Toutefois, ce chiffre est inférieur à celui de l’année précédente, les importations de maïs ayant atteint 1 million de tonnes. Selon des estimations provisoires, les importations céréalières totales en 1997/98 (octobre/septembre), y compris le blé et le riz pour lesquels le pays accuse un déficit structurel, seront de 1,2 million de tonnes.

Les pluies abondantes des derniers mois ont amélioré l’état des pâturages, mais une épidémie de fièvre de la vallée du Rift en octobre, à la suite des inondations qui ont entraîné la multiplication des moustiques qui transmettent le virus, a provoqué de nombreux décès parmi la population. Ces conditions ont également favorisé l’apparition d’une série de maladies animales, causant la perte de milliers de bovins, ovins, caprins et chameaux.

OUGANDA (9 février)

La récolte des cultures vivrières de la deuxième campagne de 1997 touche à sa fin. Les fortes pluies de la mi-novembre au début de décembre, principalement dans l’est du pays, ont provoqué des inondations et des coulées de boue, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts aux habitations, aux infrastructures et aux cultures. Toutefois, dans l’ensemble, les perspectives concernant les cultures vivrières de la deuxième campagne en cours sont favorables. En dépit des pertes de récolte localisées, les pluies abondantes depuis le début de la campagne ont été bénéfiques pour le développement des cultures. Elles ont aussi amélioré l’état des pâturages et du bétail, particulièrement dans la région de Karamoja, qui avait été touchée par une sécheresse prolongée.

Les prix du maïs et des haricots, qui en décembre 1997 avaient doublé en un an, devraient baisser après l’arrivée de la nouvelle récolte sur les marchés; la situation des disponibilités alimentaires, auparavant précaire après deux récoltes réduites consécutives, devrait s’améliorer. Néanmoins, la situation alimentaire restera difficile pour un grand nombre de personnes déplacées dans certaines zones du nord où les troubles intérieurs persistent.

Une aide alimentaire est actuellement distribuée aux populations victimes des inondations, mais les opérations sont ralenties par le mauvais état des routes.

RWANDA* (9 février)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a constaté, dans la seconde moitié du mois de janvier, qu’un retard d’un mois de l’arrivée des pluies avait limité l’expansion déjà considérable des superficies cultivées, tandis que l’excès de pluie enregistré par la suite avait provoqué des inondations des terrains marécageux des vallées, touchant 10 pour cent de la superficie cultivée et réduisant les rendements de certaines cultures. Les pluies abondantes et l’humidité qu’elles apportent provoquent notamment des maladies cryptogamiques, un développement excessif des adventices et une réduction de l’ensoleillement. Les rendements de haricots ont été particulièrement touchés (maladie des racines, mouche noire) ainsi que ceux de pommes de terre (mildiou). La persistance des pluies inhabituelles pour la saison pourrait encore faire baisser les rendements. Le manque de semences et de plants de bonne qualité a eu également un effet négatif sur les rendements en maints endroits. En général, les rendements de sorgho, de blé, de haricots, de pommes de terre et de patates douces auraient baissé par rapport à la campagne A. Par ailleurs, on a constaté des accroissements de rendement des bananes, du maïs, du riz, des pois, des arachides, du soja, des taros, des ignames et du manioc. La production vivrière totale durant la campagne A de 1998 est estimée à 2 194 227 tonnes, soit une augmentation de sept pour cent par rapport à la campagne A de 1997. Ce chiffre comprend 77 400 tonnes environ de céréales (quelque 18 pour cent de moins que la campagne A de 1997), 110 000 tonnes de légumineuses (une augmentation de sept pour cent par rapport à la campagne A de 1997, surtout grâce à une expansion importante des superficies), 1,4 million de tonnes de bananes (+ 25 pour cent) et quelque 656 000 tonnes de racines et tubercules, chiffre à peu près égal à celui de la campagne A de l’an dernier.

Par rapport à la moyenne 1989-93 pour la campagne A, la production de la campagne en cours n’est inférieure que de cinq pour cent aux niveaux d’avant la crise. Tout compte fait, la production de cultures vivrières du Rwanda est sur la voie d’un redressement. Toutefois, deux réserves s’imposent. Premièrement, il y a maintenant plus de Rwandais à nourrir qu’avant la guerre civile; la production actuelle par habitant ne représente qu’environ 80 pour cent de celle d’avant la guerre, c’est-à-dire qu’il existe encore des déficits vivriers importants. Deuxièmement, si les pluies anormales pour la saison ont continué après le départ de la mission, les estimations de la production devront être révisées à la baisse.

La production étant insuffisante, les prix des aliments continuent de monter, aggravant les conditions déjà précaires de la sécurité alimentaire d’un grand nombre de ménages. La mission a prévu que les besoins d’aide alimentaire seraient de 82 000 tonnes en équivalent céréales pour le premier semestre de 1998; sur cette quantité, environ 70 000 tonnes sont déjà annoncées; le solde de 12 000 tonnes ne sera pas couvert du fait de l’insécurité dans l’ouest du pays et des difficultés actuelles de transport par la route dans la région.

Il est urgent de lever de manière durable les obstacles à la fourniture d’intrants, notamment pour les semences et les plants; c’est une priorité absolue pour la prochaine campagne, mais il faudra aussi trouver une solution à long terme.

SOMALIE* (9 février)

A la mi-octobre, des pluies torrentielles ont provoqué les plus graves inondations depuis des décennies, et le bilan est très lourd: 2 000 morts, 250 000 personnes déplacées, des dégâts importants aux habitations et aux infrastructures et des pertes de récoltes et de bétail.

Les fortes pluies qui ont persisté jusqu’au début de janvier ont endommagé les cultures “deyr” de la campagne secondaire de 1997/98, qui représentent normalement environ 20 pour cent de la production céréalière annuelle, et qui avaient été semées juste avant les inondations. Les zones les plus touchées sont les régions agricoles clés du sud, le long du Juba et du Shebelle, particulièrement Baidoa, Q/dhere, Dinsor, Bardere, Jilib, Jamame, Sablale, K/Warey, Brava, Kismayo, Xagar et Afmadow, où les récoltes seraient détruites à 80 pour cent environ. Avec la baisse des eaux, on a beaucoup resemé à partir de décembre, mais le résultat est incertain. Pour l’ensemble du pays, les estimations préliminaires indiquent que la production sera inférieure de plus de 50 pour cent au niveau normal prévu. C’est la quatrième année de récolte inférieure à la moyenne. Les inondations ont également détruit des stocks céréaliers des ménages provenant de la campagne principale “gu” de 1997. La production de cette campagne avait également été médiocre en raison des vagues de sécheresse. La production totale de céréales en 1997/98 est estimée provisoirement à 269 000 tonnes, soit quelque 7 pour cent de moins que le résultat inférieur à la moyenne de l’an dernier. Les besoins d’importation pour la campagne commerciale 1997/98 (août/juillet) ont été révisés à la hausse et s’établissent à 330 000 tonnes, dont environ 115 000 tonnes devront être couverts par l’aide alimentaire. Toutefois, à ce jour, 15 000 tonnes seulement ont été annoncées.

Alors que les inondations seules ont entraîné des pertes de bétail estimées à 35 500 têtes, une épidémie de fièvre de la vallée du Rift, associée à d’autres maladies animales, qui sévit depuis décembre 1997 dans le nord-est du Kenya et les zones du sud de la Somalie, aurait causé des pertes très importantes, en particulier de chameaux et de chèvres.

SOUDAN* (9 février)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui s’est rendue au Soudan du 15 novembre au 5 décembre 1997, a prévu une production céréalière totale de 4,64 millions de tonnes en 1997/98, dont 3,39 millions de tonnes de sorgho, 0,57 million de tonnes de mil, 0,63 million de tonnes de blé (à récolter en avril 1998) et une quantité relativement modeste de maïs (0,05 million de tonnes) produite principalement dans le sud. Par rapport à la récolte record de l’an dernier, la production totale de céréales a fléchi de 14 pour cent, le sorgho enregistrant une baisse de 20 pour cent, le mil un accroissement de 27 pour cent et le blé un recul de 2 pour cent. La production de ces trois céréales est supérieure à la moyenne quinquennale de référence (1988/89-1992/93). La production de sorgho enregistre le troisième meilleur résultat de ces cinq dernières années et celle de mil est le deuxième meilleur résultat (après la récolte exceptionnelle de 1994/95).

La production totale de céréales (4,64 millions de tonnes) ne couvrira pas entièrement les besoins de consommation pour 1997/98, compte tenu des pertes, des semences et autres utilisations. Toutefois, grâce à la récolte exceptionnelle de sorgho de l’année dernière et à l’interdiction d’exporter du sorgho en 1997, les stocks de report à la fin d’octobre 1997 étaient importants, de 900 000 tonnes (principalement du sorgho) selon les estimations de la mission. Il faudra faire des prélèvements sur ces stocks pour couvrir les besoins alimentaires intérieurs.

Dans l’ensemble, les perspectives de l’alimentation pour 1997/98 sont donc favorables, mais dans le sud, le nord Darfour et le nord Kordofan, des déficits vivriers sont prévus. La situation est très grave dans le sud où la production céréalière aurait fléchi de 45 pour cent par rapport à l’année dernière (sauf dans le Renk). L’Equatoria oriental, la région des lacs, le Bahr El Jebel et le Bahr El Ghazal sont les Etats les plus touchés, car les récoltes de la première campagne ont été perdues à cause d’une sécheresse prématurée et prolongée. Certaines cultures de sorgho de la longue campagne ont survécu, mais les rendements baisseront. L’insécurité a de nouveau désorganisé les activités agricoles dans le Bahr El Ghazal et dans certaines zones de l’Etat du Jonglei. Des problèmes logistiques et l’insécurité limiteront également la quantité de denrées alimentaires pouvant être transportées dans la région (même à partir du périmètre du Renk dans le Haut Nil). La mission estime que 60 à 70 pour cent de la population dans l’Equatoria oriental, le Bahr El Ghazal, la région des lacs, certaines zones de l’Etat du Jonglei et les zones de transit auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence pendant trois à six mois en 1998. Par ailleurs, 915 500 personnes touchées par la réduction des récoltes auront besoin de 30 000 tonnes de produits alimentaires, qui seront fournis par le PAM (Nairobi). En outre, 34 000 tonnes d’aide alimentaire d’urgence seront nécessaires pour 1,3 million de personnes déplacées dans le sud, dans la zone de transit et dans les camps de personnes déplacées de Khartoum.

Dans le nord Darfour, les mauvaises récoltes sont imputables à la sécheresse à Umm Keddada, Mellit et Kutum, et l’on y enregistre déjà des pénuries alimentaires. Les prix du mil sont élevés et ceux du bétail s’effondrent. Même si la production de mil dans le nord Darfour est dans l’ensemble meilleure que celle de l’an passé, de nombreux habitants ne pourront probablement pas acheter de vivres pour couvrir leurs besoins, et des interventions seront nécessaires. La mission estime que 180 000 personnes auront besoin de 9 530 tonnes d’aide alimentaire d’urgence entre avril et septembre 1998 dans le nord Darfour. De plus, 14 000 personnes touchées par les inondations et les troubles intérieurs dans le sud du Tokar auront besoin de 300 tonnes d’aide alimentaire pendant trois à six mois.

Dans le nord Kordofan, la situation suscite aussi une vive inquiétude. La production est meilleure que l’année dernière, mais cet Etat est encore en déficit et la valeur des cultures de rente et du bétail a chuté. En particulier, les provinces de Sodari et de Bara ont enregistré des mauvaises récoltes un peu partout et l’accès à des disponibilités alimentaires suffisantes sera difficile dans la deuxième moitié de l’année. Les besoins d’aide alimentaire devraient être en grande partie couverts par des achats sur place, sauf de petites quantités qui seront importées pour le sud, en raison de contraintes logistiques internes. Compte tenu des pertes de récolte généralisées dans le sud et dans certaines zones du nord Darfour et du nord Kordofan, il faudrait de toute urgence fournir des semences pour la prochaine campagne de semis.

TANZANIE (9 février)

Depuis novembre 1997, les fortes pluies et les inondations perturbent gravement les réseaux ferroviaire et routier du pays, causant de sérieux problèmes pour le transport des marchandises essentielles vers les zones démunies. La situation est particulièrement préoccupante dans les villages isolés où les agriculteurs ont perdu leurs récoltes ou leurs stocks à cause des pluies, et là où les secours ne peuvent arriver, les routes étant impraticables.

Les fortes pluies ont entraîné des pertes de récolte et endommagé les cultures de la campagne “vuli” de 1997/98, qui se développent d’octobre à février. Les zones les plus touchées sont les basses terres des régions de Mara, Arusha, Kilimandjaro, Tanga et Shinyanga, ainsi que des zones du sud de la région de Mwanza où dominent les sols argileux lourds. Toutefois, comme les cultures sont aussi pratiquées en altitude, la production y sera favorable grâce aux précipitations plus abondantes. Dans l’ensemble, les pertes en zones de basse altitude seront compensées par les gains en altitude. La récolte “vuli”, qui est la moins importante des trois récoltes annuelles du pays, devrait regagner son niveau antérieur après une suite de mauvais résultats dus à la sécheresse.

Après une sécheresse dévastatrice en 1996/97, il y a eu de nombreuses pertes de bétail dans les régions pastorales. Les fortes pluies tombées au cours des derniers mois ont eu un effet très bénéfique sur les pâturages, ce qui permettra au secteur de l’élevage de se relever. Du point de vue de la sécurité alimentaire des ménages, ce redressement a d’importantes conséquences pour certains groupes de population, comme les Masaï, très tributaires de l’élevage.

Dans le centre et le sud du pays, où les céréales de la campagne principale de 1998 en sont au stade du développement, les pertes de récolte dues aux inondations dans les basses terres des régions d’Iringa et de Mbeya pourraient être importantes. Toutefois, les précipitations abondantes des derniers mois ont été généralement bénéfiques et, si le temps demeure favorable jusqu’à la fin de la période de végétation, la production pourrait remonter par rapport au bas niveau de 1997. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires vient de rentrer de Tanzanie et met au point son rapport.