AFRIQUE DE L’OUEST

BENIN (10 février)

Le temps est sec comme de saison. Les conditions de végétation ayant été favorables, la production céréalière de 1997 est estimée à 915 000 tonnes, soit un niveau nettement supérieur à la moyenne; elle était constituée de 728 000 tonnes de maïs, 158 000 tonnes de mil et de sorgho et 29 000 tonnes de riz. La production totale de racines et tubercules, de quelque 3,44 millions de tonnes, dépasse d’environ 20 pour cent celle de l’an dernier, et celle de légumineuses est estimée à 100 000 tonnes, soit 35 pour cent de plus que l’an dernier.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, après la récolte des principales cultures. Le Gouvernement met en place un stock de sécurité d’environ 1 000 tonnes de maïs et encourage la constitution de stocks au niveau des exploitations. Le maïs, les ignames, le gari (igname transformé) sont vendus au Niger et au Nigéria. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 205 000 tonnes (y compris les réexportations), principalement blé et riz.

BURKINA FASO (9 février)

Le temps est sec comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février. Le Gouvernement vient de publier les chiffres définitifs relatifs à la production céréalière de 1997/98. La production totale de céréales est maintenant estimée à environ 2 millions de tonnes, soit à peu près 19 pour cent de moins qu’en 1996 et 18 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Ce niveau est le plus bas depuis 1990. La liste des zones où la production a été déficitaire a également été révisée. La récolte ayant été inférieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire dans les zones qui ont rentré des récoltes réduites. Le Gouvernement a estimé les besoins d’aide alimentaire d’urgence à 67 200 tonnes pour couvrir les besoins de consommation de 800 000 personnes pendant sept mois. Il a lancé un programme d’urgence concernant les cultures de contre-saison, la nutrition, des projets de reconstitution des banques de céréales, ainsi qu’une aide alimentaire d’urgence, afin d’aider les populations touchées par les mauvaises récoltes de 1997. Le Gouvernement fournira 9 000 tonnes de céréales aux banques de céréales et appuiera des activités d’élevage dans les zones touchées. Les réfugiés touaregs en provenance du Mali reçoivent aussi une aide alimentaire.

CAP-VERT (16 février)

Le temps est sec comme de saison. Une grave épidémie de peste porcine africaine, maladie virale très contagieuse qui frappe les porcs, est signalée dans la plupart des zones rurales. Malgré deux récoltes médiocres successives, la situation générale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante dans la mesure où le pays couvre l’essentiel de ses besoins de consommation par des importations. Toutefois, les populations rurales touchées, notamment dans les zones semi-arides ou arides, auront peut-être besoin d’une aide. Pour la campagne commerciale 1997/98, les besoins d’importations céréalières sont estimés à 100 000 tonnes.

COTE D'IVOIRE (10 février)

Selon des indications préliminaires, la production céréalière pour 1998 est estimée actuellement à 1,5 million de tonnes, soit à peu près le même niveau que l’an dernier. Le riz pluvial, qui représente l’essentiel de la production rizicole ivoirienne, a gravement souffert de la période de sécheresse et l’on prévoit une production inférieure à la normale.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Le rapatriement organisé est en cours pour les réfugiés libériens et sera terminé à la fin de l’année. Environ 210 000 réfugiés libériens sont encore présents dans les départements de l’ouest. Leur état nutritionnel est jugé satisfaisant. Une aide alimentaire est fournie à 50 000 personnes vulnérables, et à 30 000 enfants au titre de programmes d’alimentation scolaire. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 610 000 tonnes, principalement blé et riz.

GAMBIE (9 février)

Le temps est sec comme de saison. La production céréalière totale pour 1997 est estimée à 84 750 tonnes, niveau inférieur de quelque 24 pour cent à celui de l’année passée et sensiblement inférieur à la moyenne. Cela s’explique dans une large mesure par une forte baisse des productions de maïs et de riz pluvial, après une longue période de sécheresse en juillet/août.

Etant donné cette récolte réduite, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être plus précaire en 1998 qu’en 1997. Les régions les plus touchées sont celles de Badibou et de Jokadou dans la Division de la Rive Nord, de Saloum dans le nord de la Division du Fleuve Central et de Wulli et Sandou dans le nord de la Division du Haut Fleuve. Cependant, comme la production d’arachide s’annonce bonne, les revenus des agriculteurs devraient s’améliorer dans certaines zones.

GHANA (10 février)

Le temps est sec comme de saison. La production céréalière totale pour 1997 est estimée à 1,77 million de tonnes, niveau proche de la normale mais inférieur de 2,5 pour cent à celui de l’année passée. Néanmoins, la production de mil et de maïs dans l’extrême nord a été sensiblement inférieure à la normale et une aide est nécessaire pour la fourniture de semences et de denrées alimentaires dans ces zones. Le déficit céréalier net dans le nord de la région orientale, qui a été la plus touchée, est estimé à 14 000 tonnes de mil et de maïs. La production de racines et tubercules a été légèrement supérieure à la moyenne, approchant les 13 millions de tonnes. Les réserves d’eau étant faibles dans le nord, les cultures potagères de saison sèche, source de légumineuses et de légumes, pourraient être réduites. Une mission FAO/PAM est sur place pour évaluer les besoins.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante, après la récolte des principales cultures, mais elle pourrait se détériorer au cours des prochains mois en raison de la baisse de la production dans le nord. Il reste encore quelques réfugiés togolais au Ghana, après les rapatriements massifs de 1996. Environ 30 000 réfugiés libériens reçoivent aussi une aide alimentaire. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 410 000 tonnes, principalement blé et riz.

GUINEE (10 février)

La production céréalière pour 1997 est estimée à 840 000 tonnes, résultat moyen. Toutefois, la présence d’un grand nombre de réfugiés dans certaines grandes régions productrices provoque d’importants dommages, en particulier la dégradation des sols et la déforestation, et pourrait avoir entravé localement les activités de production.

D’après les dernières estimations, il y aurait au total en Guinée 405 000 réfugiés libériens et sierra-léoniens, notamment dans les zones frontières et à Conakry. Une aide alimentaire est fournie à 60 000 Sierra-léoniens et à 60 000 Libériens parmi les plus vulnérables. Environ 45 000 enfants reçoivent aussi une aide alimentaire au titre de programmes d’alimentation scolaire. Le rapatriement organisé, qui est en cours pour les réfugiés libériens, sera terminé à la fin de l’année. La présence de réfugiés accroît la demande de vivres, les stocks disponibles s’épuisent rapidement et les prix montent. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 400 000 tonnes.

GUINEE-BISSAU (9 février)

Le temps est sec comme de saison. Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale de 1997 à 186 600 tonnes, soit 29 pour cent de plus qu’en 1996 et niveau supérieur à la moyenne des cinq dernières années.

Grâce à cette bonne récolte, la situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. D’une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. Après l’entrée de la Guinée-Bissau dans l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) et dans la zone franc, les prix des produits alimentaires ont un peu augmenté, surtout ceux du riz. Les importations de céréales durant la campagne commerciale 1997/98 sont estimées à 76 000 tonnes.

LIBERIA* (10 février)

Grâce aux bonnes conditions météorologiques, au renforcement de la sécurité et à la distribution d’intrants agricoles, les estimations préliminaires de la production céréalière s’établissent à environ 168 000 tonnes, niveau supérieur de 75 pour cent à celui de l’année précédente et environ 60 pour cent du niveau d’avant la guerre. La production de manioc est de quelque 280 000 tonnes, chiffre nettement supérieur à celui de l’année précédente.

La stabilité étant revenue dans tout le pays, l’aide humanitaire peut être livrée dans la plupart des zones et on constate une amélioration de l’état nutritionnel de la population. L’offre de produits alimentaires sur les marchés urbains est stable, mais la plupart proviennent de l’aide humanitaire. Les prix restent élevés sur les marchés urbains et la majorité des consommateurs ont remplacé le riz par du manioc. Néanmoins, toutes les infrastructures ont été détruites par la guerre et la commercialisation des denrées alimentaires s’en ressent. Un Appel commun des Nations Unies a été lancé, comprenant des programmes de redressement agricole. Le Libéria reste fortement tributaire de l’aide alimentaire, surtout dans les comtés où le nombre de rapatriés est élevé. En décembre, on estimait à quelque 700 000 le nombre des réfugiés et des personnes déplacées, qui pour la plupart reçoivent actuellement une aide alimentaire. De nouveaux réfugiés sierra-léoniens arrivent du fait des combats et de l’insécurité en Sierra Leone. Le Gouvernement a dernièrement fait appel à l’aide internationale pour plus de 100 000 réfugiés. La situation étant stable, des réfugiés libériens rentrent des pays voisins. Le rapatriement organisé, en cours pour environ 480 000 d’entre eux, devrait s’achever d’ici la fin de 1998, et on estime que 120 000 réfugiés sont revenus spontanément. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés actuellement à 210 000 tonnes, dont 110 000 tonnes d’aide alimentaire.

MALI (5 février)

Le temps est sec et chaud comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février dans le sud du Mali. La récolte des cultures de décrue est en cours et s’annonce bonne. Une Mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale pour 1997/98 à 2,4 millions de tonnes, soit 7 pour cent de plus qu’en 1996 et plus que la moyenne sur cinq ans. La production rizicole a atteint un nouveau record de 663 000 tonnes. Des criquets pèlerins sont probablement présents en petit nombre dans quelques grands wadis dans l’Adrar des Iforas et la vallée de Tilemsi, et pourraient pondre en cas de pluie.

Grâce à la bonne récolte, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales ont baissé, depuis août/septembre, à des niveaux beaucoup plus bas qu’en 1996 à la même période. Toutefois, le Système national d’alerte rapide (SAP) a classé l’arrondissement de Aourou dans la région de Kayes et plusieurs arrondissements du nord et de l’ouest de la région de Tombouctou parmi ceux qui risquent de connaître des difficultés d’approvisionnements vivriers, après les récoltes médiocres imputables aux conditions de végétation défavorables ou aux attaques de ravageurs. Plusieurs autres arrondissements pourraient aussi connaître des difficultés économiques. Le SAP a recommandé la mise en place d’activités rémunératrices pour les populations et la constitution de stocks locaux de sécurité, notamment par le biais des banques de céréales. Il a estimé à 2 500 tonnes de céréales l’aide d’urgence dont pourraient avoir besoin les populations touchées dans la zone de Tombouctou et à 205 tonnes dans la région de Kayes. Le stock national de sécurité est évalué à 29 500 tonnes de mil ou de sorgho, niveau meilleur que l’an dernier, ce qui facilitera d’éventuelles interventions pendant la prochaine campagne commerciale. Des réserves sont disponibles dans les zones les plus vulnérables, notamment dans les régions de Tombouctou et Gao. Une aide alimentaire est distribuée aux Touaregs qui sont rentrés des pays voisins. En revanche, des réfugiés provenant du Niger seraient encore présents dans le nord-est. Des excédents exportables sont disponibles pour des transactions triangulaires avec les pays voisins dont la production est déficitaire, notamment le nord et le centre du Sénégal, la Mauritanie et quelques zones du Niger et du Burkina Faso.

MAURITANIE (9 février)

On signale un temps particulièrement chaud dans le sud. La récolte des cultures de décrue et de contre-saison a commencé. Elle devrait compenser la très mauvaise récolte de cultures pluviales de la fin de 1997, imputable à la sécheresse qui a sévi durant la période de croissance. Les estimations de la production préparées par la mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes à la fin d’octobre 1997 seront révisées sous peu par les services nationaux de la statistique afin de prendre en compte la production des cultures de décrue et de contre-saison. Les pâturages sont en bon état. En décembre, des criquets pèlerins en phase solitaire ont été signalés par endroits dans les régions d'Atar et de Zouerate.

La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait être difficile pour les paysans pratiquant l’agriculture pluviale dont la production a été réduite par le manque d’eau, notamment dans les régions de Gorgol et de Guidimaka. Une médiocre récolte de cultures pluviales au Sénégal a également limité les importations éventuelles dans la zone du fleuve Sénégal. Grâce à des importations commerciales massives, les prix du blé et du riz demeurent stables en général. Les prix des céréales secondaires locales sont également stables ou en légère baisse après la récolte des cultures pluviales, mais ils restent à des niveaux élevés.

NIGER (9 février)

Le temps est chaud et sec comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février. La récolte des cultures de décrue est en cours. La production céréalière totale en 1997/98 est estimée à 2,25 millions de tonnes, niveau pratiquement égal à celui de 1996, mais qui dépasse de 4 pour cent la moyenne des cinq dernières années. Les derniers rapports signalent la reproduction sur une petite échelle de criquets pèlerins qui a commencé en septembre et s’est poursuivie fin 1997 dans certaines zones du Tamesna. Des groupes d’ailés ainsi que des ailés en phase solitaire et des sauteriaux étaient présents entre Agadez et Arlit. Un petit nombre d’ailés en phase solitaire seront encore présents par endroits au Tamesna.

Malgré cette récolte moyenne, on prévoit que les approvisionnements alimentaires seront précaires dans plusieurs zones déficitaires qui ont rentré des récoltes médiocres, dans certains cas pour la deuxième ou la troisième année consécutive. Les prix des céréales sont particulièrement élevés, notamment dans les départements de Tillabéri, Agadez, Tahoua et Diffa. Le Système national d’alerte rapide a estimé que les zones les plus touchées sont les arrondissements de Diffa, Abalack, Agadez, Ouallam, Tchitabaradebm, Arlit, Bilma, Maïné Soroa, N’Guigmi et Tchirozerine, les cinq premiers étant particulièrement menacés. Le Gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale en faveur des populations démunies dans les zones vulnérables. Il a demandé en particulier que les projets en cours dans les zones touchées organisent dans les prochaines semaines des activités productives de contre- saison, en vue de prévenir les déplacements de population. Toutefois, des migrations supérieures à la normale de familles ou d’hommes à la recherche de travail sont signalées depuis le nord du département de Tillabéri.

Après l’appel du Gouvernement, plusieurs donateurs ont offert une aide pour des projets de cultures potagères de contre- saison ou ont annoncé des contributions d’aide alimentaire.

NIGERIA (10 février)

Des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides ont été signalées durant toute la période de végétation. Néanmoins, grâce aux conditions de croissance favorables, la production céréalière globale pour 1997 est estimée à 22,2 millions de tonnes, soit 2,5 pour cent de plus que l’an dernier. La production de racines et tubercules est estimée à 58 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à la moyenne. La production des cultures de rente aurait fléchi, notamment celle du cacaoyer et de l’hévéa, car les politiques agricoles favorisent les cultures vivrières.

Les approvisionnements alimentaires restent difficiles du fait de l’importance des pertes après récolte et des coûts de distribution élevés, mais ils sont satisfaisants après la vente des principales cultures. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 1,3 million de tonnes, dont 1 million de tonnes de blé et 200 000 tonnes de riz.

SENEGAL (18 février)

Le temps est chaud et sec comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février. La récolte des cultures de décrue est en cours et les perspectives sont plus favorables que l’année passée. En raison d’une longue vague de sécheresse en juillet/août, la production totale de céréales non irriguées de 1997 est estimée à 774 000 tonnes, soit environ 20 pour cent de moins que l’année dernière et moins que la moyenne. Il faut y ajouter la production des cultures de contre-saison et de décrue, qui devrait s’établir à environ 40 000 tonnes.

Compte tenu de la récolte céréalière réduite en 1997, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire durant la campagne commerciale de 1997/98. Dans les villes, les approvisionnements sont suffisants malgré une hausse du prix du riz importé au début de janvier 1998. Dans les zones rurales, les prix du riz restent généralement stables mais ceux des céréales secondaires augmentent dans les zones où la récolte des cultures pluviales a été médiocre en 1997, en particulier dans le nord et le centre-nord. Les zones les plus vulnérables se trouvent dans le centre et le nord, dans les régions de Diambel, Fatick, Louga, Thiès et Saint-Louis. En septembre, le Gouvernement a commencé à distribuer des denrées dans les zones touchées et a demandé une aide pour lancer des activités de production de contre- saison et mobiliser des céréales dans les zones excédentaires du sud. A la mi-janvier, le Gouvernement a demandé une aide alimentaire de 82 600 tonnes de céréales pour couvrir les besoins d’environ 2,5 millions de personnes.

SIERRA LEONE* (10 février)

La situation des approvisionnements alimentaires pourrait s’améliorer à Freetown après les récents événements survenus en Sierra Leone; en revanche, elle risque de s’aggraver dans les zones rurales. Comme les forces militaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contrôlent Freetown, l’embargo économique en vigueur depuis août 1997 pourrait être bientôt levé, ce qui permettrait aux marchés de produits alimentaires de fonctionner à nouveau et au flux des secours alimentaires d’urgence d’arriver dans la capitale. Par contre, la situation étant de nouveau instable dans les zones rurales, les préparatifs de culture du riz pourraient être entravés dans les mois à venir, de même que les activités de remise en état du secteur agricole, ce qui aggraverait la situation alimentaire déjà précaire.

Depuis l’entrée en vigueur de l’embargo économique en août 1997, très peu d’aide humanitaire a été fournie, malgré les accords Nations Unies-CEDEAO sur les mécanismes d’exemption des sanctions pour ce type d’aide. Par ailleurs, en raison de l’activité commerciale intérieure réduite et du mauvais état des infrastructures, le transport des denrées alimentaires disponibles a été fortement entravé, et les prix des produits alimentaires sont devenus inabordables pour une grande partie de la population.

Si les combats se propagent dans les zones rurales qui sont restées relativement calmes en 1997, cela compromettra les activités agricoles vitales comme la préparation des terres et les semis du riz, qui commencent normalement en avril. L’insécurité croissante empêchera aussi la distribution d’intrants aux agriculteurs et pourrait conduire au pillage, par les combattants, du manioc dans les champs et du riz ou des stocks dans les exploitations. En conséquence, la superficie plantée et les récoltes pourraient chuter en 1998 si la paix n’est pas complètement rétablie dans tout le pays.

La FAO estime les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1998 à quelque 260 000 tonnes. Si la paix est rétablie et que l’embargo est levé sous peu, environ 180 000 tonnes de céréales pourraient être importées par des commerçants locaux jusqu’à la fin de 1998, les besoins d’aide alimentaire à couvrir étant de 80 000 tonnes. Si ces conditions ne se matérialisent pas rapidement et que l’aide humanitaire reste limitée, le pays pourrait être confronté à une crise alimentaire de grande ampleur.

TCHAD (9 février)

Le temps est sec comme de saison. La récolte des cultures de décrue est en cours. Selon des enquêtes récentes, la production ne sera pas très affectée par les infestations de criquets migrateurs africains qui ont été signalées fin 1997 dans les zones de Chari et Baguirmi, principales régions productrices de cultures de décrue. A la fin d’octobre, une Mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale pour 1997/98 à 993 300 tonnes, soit 13 pour cent de plus qu’en 1996 et 9 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. Les perspectives pour les cultures de décrue étant meilleures que prévu, ce total sera probablement révisé en légère hausse.

La situation générale des disponibilités alimentaires devrait être meilleure en 1997/98 qu’en 1996/97. Les marchés sont dans l’ensemble bien approvisionnés et les prix du mil ont fléchi dans la zone sahélienne, sauf dans les préfectures de Kanem et Batha où ils ont légèrement augmenté. Comme ils sont plus bas que l’année précédente à la même période, les termes de l’échange se sont améliorés pour les pasteurs. Quelques déplacements de population ont été signalés dans le nord de Kanem et dans les zones limitrophes de Batha, Guéra et Ouaddaï. Le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes, étant épuisé, toute intervention dans les zones vulnérables serait impossible. Les donateurs sont instamment priés de contribuer par des achats locaux à la reconstitution du stock national de sécurité.

TOGO (10 février)

Le temps est sec comme de saison. Les conditions météorologiques ayant été bonnes dans l’ensemble, la production céréalière totale pour 1997 est estimée à 770 000 tonnes, soit environ 18 pour cent de plus que l’année précédente. La production de racines et de tubercules est estimée à 1,2 million de tonnes, chiffre supérieur à la moyenne, alors que la production de légumineuses atteint 102 000 tonnes, soit 13 pour cent de moins que l’an dernier.

Les marchés sont bien approvisionnés en produits alimentaires, après la commercialisation des principales cultures. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 90 000 tonnes de blé et de riz.