AMERIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

COSTA RICA (10 février)

La préparation des terres est en cours en vue des semis de maïs et de riz de la première campagne de 1998. Les perspectives sont incertaines car il règne un temps sec et des températures anormalement élevées, dus au phénomène El Niño. Certaines zones ont imposé des rationnements d’eau.

Comme on ne prévoit pas de changements dans les semaines à venir (mars et avril sont normalement les mois les plus chauds), le pays a déclaré l’état d’urgence. Le gouvernement réalise des travaux publics, tels que la construction de citernes, réservoirs, etc., afin de faire face aux conséquences du phénomène El Niño. De nombreux petits producteurs de maïs, pour la plupart des agriculteurs de subsistance, ont perdu des récoltes, mais c’est le riz qui a été le plus touché en 1997. Des pertes importantes ont été signalées dans la grande province productrice de Guanacaste, mais les cultures des zones centrales sur la côte Pacifique et de la province méridionale de Puntarenas n’ont pas été épargnées non plus. La production de haricots a été également réduite. Les pâturages continuent à souffrir de la sécheresse et ces conditions anormales auront probablement des répercussions à long terme sur l’élevage et l’industrie de la viande.

Les importations de maïs -essentiellement de maïs jaune- pour la campagne de commercialisation 1997/98 (août/juillet) devraient se maintenir au niveau de la campagne précédente, soit 280 000 tonnes, tandis que les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) sont estimées à environ 100 000 tonnes.

CUBA (18 février)

Les pluies de tempête et les vents violents qui ont touché la majeure partie du pays durant la première quinzaine de février ont causé des pertes en vies humaines et des dégâts importants aux logements et aux infrastructures. Le secteur agricole a été également frappé, en particulier dans les provinces occidentales, où les importantes plantations de canne à sucre et de tabac seraient endommagées. On signale des dégâts aux cultures vivrières mineures dans certaines provinces centrales, et la récolte de canne à sucre, actuellement en cours, serait perturbée. On prévoit d’autres pluies pour les semaines à venir. Aucun dommage n’est signalé jusqu’à présent aux cultures irriguées du riz (d’hiver) de 1998, qui est la principale céréale et dont les semis sont en cours. D’après les premières prévisions, la production de riz sera proche du niveau de 1997 (270 000 tonnes), mais ne pourra, loin s’en faut, satisfaire la demande intérieure de cette denrée de base importante pour le régime alimentaire de la population.

La récolte de la canne à sucre, source importante de devises étrangères, a démarré plus tôt que prévu, en novembre (au lieu de janvier), afin d’éviter les dégâts des fortes pluies dues au phénomène El Niño, qui étaient prévues pour la fin de l’année. D’après les dernières prévisions officielles, la production de 1997/98 serait inférieure à 4 millions de tonnes, contre les 4,25 millions de tonnes de la campagne précédente.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) sont estimées à quelque 900 000 tonnes, à peu près autant que la campagne précédente. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) devraient osciller entre 375 000 et 400 000 tonnes, qui permettront de couvrir une demande intérieure soutenue de quelque 500 000 tonnes.

EL SALVADOR (10 février)

Un temps normal a régné au cours des dernières semaines, mais il était arrivé trop tard pour neutraliser les dégâts subis par le maïs de la deuxième campagne de 1997/98, récemment récolté, qui a souffert de la sécheresse. La production pour l’année s’établit à un résultat inférieur à la moyenne de 500 000 tonnes, contre 630 000 tonnes pour la campagne précédente. En revanche, la récolte de haricots n’a pas trop souffert du temps sec et la production atteint un niveau moyen. On signale des conditions de croissance normales pour le sorgho, et une légère amélioration de la production devrait contribuer à compenser les pertes causées au maïs. La production de sorgho est estimée à un niveau moyen de 197 000 tonnes. En dépit des baisses de production du maïs, les prix des céréales sont restés stables, essentiellement grâce à l’intervention du gouvernement qui a facilité les importations afin de maintenir des stocks suffisants. La population touchée (quelque 22 500 personnes) a besoin de secours alimentaires d’urgence, et d’une aide pour la reprise des activités agricoles. Le gouvernement, ainsi que d’autres institutions publiques, fournissent une assistance technique et d’autres formes de soutien, et un appel à l’aide internationale a été lancé.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (août/juillet) ne devraient augmenter que légèrement par rapport aux 195 000 tonnes de la dernière campagne. En revanche, d’après les estimations actuelles, les importations de maïs devraient passer de 190 000 tonnes en 1996/97 à environ 300 000 tonnes, afin de couvrir le déficit de production dû à la sécheresse provoquée par El Niño. En 1998 (janvier/décembre), les importations de riz devraient être proches du niveau de 25 000 tonnes de 1997.

GUATEMALA (10 février)

La récolte des céréales de la deuxième campagne de 1997/98 touche à sa fin. On estime provisoirement que, cette année, la production de maïs - principale céréale – s’établira au faible niveau de 900 000 tonnes. Cela s’explique par les pertes dues à la sécheresse qui a frappé les cultures de la première campagne et par les pluies intensives et les inondations qui ont eu lieu lors des semis de la deuxième campagne. La production de sorgho devrait aussi être inférieure à la moyenne avec 40 000 tonnes. La situation alimentaire est difficile pour la population rurale touchée, soit environ 50 000 personnes. Les ministères et autres institutions ont adopté une large gamme de mesures d’urgence et de prévention, telles que l’amélioration des infrastructures, des précautions sanitaires et du système d’information des communautés rurales, qui devraient contribuer à atténuer les effets d’El Niño. Un appel pour une aide alimentaire d’urgence et une assistance technique pour le relèvement des activités agricoles a été lancé à la communauté internationale.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (novembre/octobre) devraient diminuer et passer des 320 000 tonnes de la dernière campagne à quelque 275 000 tonnes, principalement en raison d’importants stocks de report. Les importations de maïs (juillet/juin) sont estimées à environ 610 000 tonnes, en augmentation par rapport aux 400 000 tonnes habituelles pour compenser les pertes de production et contribuer à satisfaire une vive demande intérieure. Quant aux importations de riz de 1998 (janvier/décembre), elles devraient se situer entre 35 et 40 000 tonnes.

HAITI* (10 février)

Les pluies adéquates tombées en novembre, suivies de précipitations irrégulières depuis décembre, ne devraient pas modifier les intentions des agriculteurs en ce qui concerne les céréales de la première campagne, les haricots et autres cultures vivrières, qui seront semés à partir de février. On prévoit de nouvelles pluies dans les semaines à venir. Les superficies ensemencées en maïs et en riz (irrigué et non irrigué) devraient se rétablir par rapport à 1997, lorsque les cultures avaient gravement souffert de la sécheresse durant la première moitié de l’année. La situation alimentaire est encore précaire et la communauté internationale distribuera environ 155 000 tonnes d’aide alimentaire en 1998.

HONDURAS (10 février)

Les pluies irrégulières et mal réparties au cours des deux derniers mois n’ont pas eu d’incidences négatives sur le maïs de la deuxième campagne (principale) de 1997/98, ni sur le sorgho et les haricots, qui sont actuellement récoltés. On prévoit une production moyenne de maïs, quoique inférieure aux premières prévisions. La production de sorgho devrait être inférieure à la moyenne, compte tenu des pertes causées par la sécheresse aux cultures de la première campagne (principale), en particulier dans les zones défavorisées du sud. La production de riz devrait également diminuer, mais dans une moindre mesure, étant donné que la plupart des rizières se trouvent dans les zones du nord, du centre et du nord-est où la sécheresse s’est moins fait sentir. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour une aide à la distribution de l’aide alimentaire d’urgence et à la relance des activités agricoles. La population rurale victime de la sécheresse (25 000 personnes) comprend surtout des agriculteurs de subsistance qui ont perdu la plupart de leurs cultures de la première campagne. Le gouvernement a adopté une série de mesures de protection, au nombre desquelles la construction de petits réseaux d’irrigation, de réservoirs temporaires et le forage de puits pour atténuer les effets d’El Niño.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) devraient être de l’ordre de 195 000 tonnes, contre les 175 000 tonnes de la dernière campagne. Les importations de maïs devraient se maintenir au niveau de la campagne précédente de 145 000 tonnes. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) devraient être semblables à celles de 1997.

MEXIQUE (10 février)

Malgré les dégâts importants causés aux cultures pluviales par la sécheresse suivie d’ouragans, en particulier dans le sud-ouest du pays, la récolte de maïs de 1997 a atteint le résultat exceptionnel de 18,3 millions de tonnes. La production de sorgho a atteint le niveau record de 6,3 millions de tonnes. Le niveau des réservoirs dans les zones irriguées du nord-ouest semble suffisant pour le blé de 1998, qui sera récolté à partir d’avril, et d’après les estimations provisoires, la production sera proche de la moyenne. Des orages et de fortes pluies dues à El Niño sont toutefois annoncés dans le nord du pays au cours des deux prochains mois, ce qui pourrait influer sur les semis dans les grands Etats producteurs de Sonora et Sinaloa.

NICARAGUA (10 février)

En décembre, des pluies irrégulières et mal réparties ont nui aux cultures de la deuxième campagne (“postrera”) de 1997/98, dont la récolte est en cours, et ont retardé les semis de la troisième campagne (“apante”). La production de maïs - principale céréale - devrait s’établir à un faible niveau d’environ 260 000 tonnes pour toute l’année, contre une récolte supérieure à la moyenne de 333 000 tonnes durant la campagne précédente. Cela s’explique surtout par les graves dégâts subis par les cultures de la première campagne du fait de la sécheresse d’El Niño. La production de sorgho devrait aussi chuter. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour une aide en faveur de 145 500 personnes gravement touchées, principalement sous forme de distribution de secours alimentaires et de soutien technique pour le relèvement du secteur agricole.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) devraient passer des 110 000 tonnes de la dernière campagne à 120 000 tonnes. Les importations de maïs devraient passer de quelque 30 000 tonnes à environ 175 000 tonnes afin de couvrir le déficit de production. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) devraient être semblables au niveau de 1996.

PANAMA (2 février)

Des températures anormalement élevées et un temps sec continuent à régner sur le pays, en particulier dans les provinces de la côte Pacifique. Les précipitations, surtout sur la côte Atlantique, ont été irrégulières et mal réparties. Les perspectives sont extrêmement incertaines pour les semis de riz et de maïs de 1998 qui démarreront en avril, car les dernières prévisions laissent entendre qu’un temps plus sec que la normale règnera dans les semaines à venir. Environ 100 000 tonnes de riz, céréale principale, seront importées en 1998 pour aider à combler le déficit de production de l’an dernier. La production de maïs de 1997 a été également inférieure à la moyenne (90 000 tonnes). Le secteur de l’élevage a été gravement touché en 1997 et le sera sans doute encore en 1998 car les sols accumulent les effets du manque d’humidité. Seules les cultures irriguées, telles que les bananes, ont été épargnées. Une aide a été demandée à la communauté internationale pour la distribution de secours alimentaires à la population touchée (environ 80 000 personnes) et la relance des activités agricoles. Plusieurs mesures d’urgence ont aussi été adoptées par le gouvernement afin d’atténuer l’incidence du phénomène El Niño.

REPUBLIQUE DOMINICAINE (10 février)

A la fin du mois de décembre et durant tout le mois de janvier, de fortes pluies et des inondations ont fait souffrir les cultures, en particulier dans les zones du nord et du nord-ouest du pays. On signale des pertes considérables aux semis de riz et autres cultures vivrières, fruitières et commerciales. Environ 21 000 personnes, pour la plupart de petits agriculteurs, ont été victimes de dégâts aux logements et aux infrastructures. On prévoit de nouvelles précipitations au cours des semaines à venir. Le gouvernement a sollicité une aide internationale et adopte actuellement des mesures visant à éviter l’accumulation de réserves de vivres et la spéculation.

La préparation des terres est en cours en vue des semis du maïs de 1998 qui démarreront en mars. Cette année, les superficies ensemencées devraient être supérieures au niveau inférieur à la moyenne de l’an dernier, lorsque les cultures avaient été victimes de la sécheresse. Les semis du riz de 1998 sont en cours.

En 1998 (janvier/décembre), les importations de blé devraient être de l’ordre de 265 000 tonnes, contre 250 000 tonnes l’an dernier. Les importations de maïs sont estimées à environ 730 000 tonnes, soit autant qu’en 1997. Les prévisions actuelles indiquent qu’il faudra importer quelque 50 000 tonnes de riz en 1998.