AMERIQUE DU SUD

ARGENTINE (18 février)

La récolte du blé de 1997 vient de s’achever malgré quelques interruptions dues à des pluies intenses. L’état des cultures est bon dans les zones méridionales de la grande province productrice de Buenos Aires, mais l’on signale des problèmes concernant la qualité de la récolte ainsi que des maladies dans l’ouest de la province, de même que dans le nord et le centre de celle de La Pampa. Il est possible que le rendement soit en baisse dans les zones septentrionales du “grenier à blé”, dans les provinces de Cordoba, Santa Fe et Entre Rios, où les précipitations ont été particulièrement fortes. La production est provisoirement estimée à 13,9 millions de tonnes, volume en recul par rapport à la récolte record de 16 millions de tonnes engrangée l’an dernier, mais néanmoins bien supérieur à la moyenne des cinq dernières années. En revanche, les pluies abondantes ont été favorables au développement des cultures de maïs de 1998, qui sera récolté à partir de fin février, et les toutes dernières estimations indiquent une récolte record de 16,5 millions de tonnes. On annonce également une récolte exceptionnelle de sorgho, atteignant environ 3,6 millions de tonnes.

BOLIVIE (15 février)

Un temps généralement sec a régné dans les hautes terres et dans les vallées, affectant les semis de céréales et de pommes de terre de la première campagne 1998 en cours actuellement. Selon les indications, la superficie ensemencée serait en diminution dans les régions où les opérations de semis sont d’ores et déjà terminées. En revanche, des précipitations intenses accompagnées d’inondations ont été enregistrées dans les régions amazoniennes en décembre, puis dans plusieurs autres régions dans le courant du mois de janvier. L’état d’urgence nationale a été déclaré en septembre lorsque des pluies torrentielles et des inondations ont causé quelques victimes et gravement endommagé les infrastructures dans le sud-ouest du pays. Pour faire face aux effets possibles de ce phénomène, qui pourraient atteindre leur point culminant dans les premiers mois de 1998, le gouvernement a pris des mesures d’urgence et mis en place un plan d’action en faveur de l’agriculture et d’autres secteurs. Les mesures ainsi adoptées prévoient notamment le recours à des variétés végétales plus résistantes, la remise en état et l’amélioration des silos existants, l’augmentation de la production de denrées pouvant remplacer la pomme de terre (culture très répandue, surtout dans les hautes terres frappées par la sécheresse), et l’entreposage en lieu sûr des semences.

Selon les estimations provisoires, les importations de blé devraient augmenter pendant la campagne de commercialisation 1997/98, passant de 330 000 tonnes l’an passé à 375 000 tonnes environ.

BRESIL (16 février)

La production de blé de 1997, récemment engrangée, est provisoirement estimée à 2,7 millions de tonnes, volume en recul de 19 pour cent par rapport à 1996, mais néanmoins supérieur à la moyenne. Ce fléchissement est dû pour l’essentiel aux pluies torrentielles qui se sont abattues pendant plusieurs semaines sur les grands Etats producteurs du sud, à savoir Paraná, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. La récolte de maïs de 1998 a déjà démarré dans certaines des grandes régions productrices méridionales. On prévoit un net recul de la production par rapport au niveau élevé de 1997, principalement sous l’effet d’une diminution des superficies cultivées, essentiellement attribuable à la décision des agriculteurs de passer à d’autres cultures, attirés par des prix plus élevés que ceux du maïs. Dans le nord-est du pays, où les semis du maïs de 1998 devraient démarrer à partir du mois de mars, les perspectives ne sont pas bonnes car, après les quelques pluies enregistrées en janvier qui ont partiellement reconstitué les précieuses réserves d’humidité des sols, ces régions sont à nouveau victimes d’un temps sec associé au phénomène El Niño. Les intentions de semis des agriculteurs sont incertaines puisque, selon les prévisions, ces conditions de sécheresse supérieure à la normale devraient durer jusqu’en avril. La plupart d’entre eux pratiquent une agriculture de subsistance, basée sur de petites cultures de maïs, de haricots et de manioc. Les pâturages se ressentent également de cet important déficit hydrique.

CHILI (2 février)

Les fortes pluies enregistrées en octobre, et pendant une partie du mois de novembre, ont affecté les semis de blé dans les principales régions productrices du centre. La récolte de 1998, en cours actuellement, est provisoirement estimée à 1,3 million de tonnes, contre 1,6 million de tonnes en 1997, volume qui demeure toutefois proche de la moyenne des cinq dernières années. En décembre, les précipitations ont été inférieures à la normale dans la quasi-totalité du pays, avec des températures nettement plus élevées que les mois précédents, ce qui a fait craindre des incendies de forêt dans certaines zones. En janvier, les conditions météorologiques ont été bonnes dans l’ensemble, améliorant ainsi les perspectives relatives à la récolte de maïs de 1998, qui sera rentrée à partir du mois de mars. On s’attend à une reprise par rapport à la récolte réduite par la sécheresse de l’an dernier.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 1997/98 (décembre/novembre) devraient fléchir par rapport aux 750 000 tonnes importées l’année passée pour couvrir les pertes de récolte.

COLOMBIE (3 février)

Un temps anormalement sec et chaud continue de régner dans le nord-ouest du pays, qui a accumulé un déficit en eau d’environ neuf semaines. De graves conditions de sécheresse sont également signalées le long de la cordillère des Andes, dans les vallées, en bordure de la mer des Caraïbes et dans certaines zones de la côte Pacifique Nord. Le niveau des réserves hydriques est faible et des mesures de rationnement de l’eau et de l’énergie électrique ont été adoptées dans certaines zones, notamment dans les départements de La Guajira, Magdalena et Bolivar dans le nord du pays. Des mesures de ce type ont également été mises en place dans les départements centraux de Santander, Cundimarca et Tolima, ainsi que dans ceux de Cauca et de Nariño dans le sud-ouest du pays. Le nombre des incendies de forêt continue d’augmenter sous l’effet de la sécheresse, tandis que les transports fluviaux et l’accès aux ports maritimes se font de plus en plus difficiles. En revanche, de fortes pluies et des inondations sont enregistrées dans certaines régions de la côte Pacifique, ainsi que dans les départements intérieurs de Caquetá et Putumayo, où des glissements de terrain sont également signalés. Les emblavures des céréales de la campagne secondaire 1997/98 sont en recul dans l’ensemble du pays, tout comme les superficies consacrées à d’autres cultures vivrières et de rente. Les semis des cultures non irriguées ont été sensiblement réduits car les agriculteurs craignent de perdre leur récolte. Pour les semis des céréales de la première campagne 1998 qui devraient démarrer en avril, les perspectives sont incertaines étant donné que les conditions actuelles devraient continuer de régner au cours des prochaines semaines.

EQUATEUR (18 février)

Les semis du blé de 1998, cultivé essentiellement dans les hautes terres, ont démarré dans des conditions d’humidité supérieures à la normale, tandis que ceux de maïs (jaune) et de paddy sont perturbés par les conditions météorologiques défavorables qui règnent actuellement dans les provinces côtières de Manabi et de Las Guayas, ainsi que dans les provinces de Los Rios et de Loja, respectivement dans le centre et le sud du pays. Des pluies torrentielles accompagnées d’inondations, et de glissements de terrain par endroits, sont signalées depuis le mois de novembre dans toutes les provinces côtières, et depuis fin décembre dans les provinces intérieures de Bolivar, Cotopaxi et Los Rios, faisant un grand nombre de victimes et provoquant de graves dégâts aux logements et aux infrastructures, ainsi qu’au secteur agricole. Dans certaines zones, les céréales et d’autres importantes cultures vivrières et de rente, notamment café, cacao, bananes et sucre, ont été gravement endommagées. Une évaluation détaillée de la situation n’a pas encore été faite mais, selon les indications, environ 105 000 hectares de cultures vivrières situés le long des côtes auraient été lourdement touchés, tandis que des pertes importantes ont été enregistrées dans les cultures de maïs des hautes terres. L’élevage et la pisciculture (crevettes) ont également été affectés par ce phénomène. Dans certains secteurs, on signale que l’absence de produits chimiques pour purifier l’eau crée de graves risques pour la santé publique. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et lancé un appel à l’aide internationale. Les importations de blé pendant la campagne de commercialisation 1998 (janvier/décembre) devraient atteindre environ 485 000 tonnes, comme en 1997.

PARAGUAY (2 février)

Des pluies anormalement fortes en décembre ont causé le débordement du Paraguay dans les provinces de Concepción, San Pedro, Presidente Hayes, Alto Paraguay et de façon plus marquée dans les provinces d’Asunción, zone métropolitaine comprise, et de Neembucu, dans le sud du pays. De graves dégâts aux habitations et aux infrastructures sont signalés, tandis que les estimations font état d’environ 60 000 personnes directement touchées par les inondations. Une évaluation des éventuels dégâts enregistrés dans le secteur agricole n’a pas encore été faite. Les fortes pluies d’octobre/novembre avaient été favorables aux cultures de blé alors en plein développement, ainsi qu’aux semis de maïs, et l’on prévoit donc une production satisfaisante. Le gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale.

PEROU (12 février)

Les perspectives concernant les semis des céréales et des pommes de terre de 1998, en cours actuellement, sont incertaines. Les fortes pluies qui sont signalées dans l’ensemble du pays depuis le mois de décembre ont causé des inondations et des glissements de terrain dans le nord, le centre et le sud-est du pays. Elles se sont intensifiées en janvier, affectant particulièrement les grandes régions productrices de riz de la province côtière de Piura, dans le nord du pays. D’importantes bananeraies, ainsi que d’autres cultures vivrières et de rente, se trouvent également dans cette région. Plus au nord, dans la province de Tumbes, les précipitations intenses pourraient affecter les grandes plantations de bananiers de cette province. De graves dégâts aux logements et aux infrastructures ont été enregistrés dans les départements de Tumbes, Piura, Lambayeque, Cajamarca et La Libertad, dans le nord, ainsi que dans le département central d’Ancash. Dans le sud du pays, les départements d’Arequipa, Ayacucho, Apurimac et Huanvelica ont également été frappés par de fortes pluies, tout comme les départements intérieurs de Cuzco et Puno. Des glissements de terrain, ayant fait de nombreuses victimes, sont signalés. Le gouvernement a adopté des mesures d’urgence et lancé un appel à l’aide internationale. On signale également des précipitations intenses dans les montagnes du nord, mais aucun dégât au niveau des importantes cultures de pommes de terre que l’on trouve à ces altitudes.

URUGUAY (5 février)

La récolte du blé de 1997 est maintenant terminée et une production satisfaisante, proche du volume record de 1996, a été engrangée. Celle du maïs de 1997/98 va bientôt commencer et, selont les prévisions provisoires, la production sera supérieure à la moyenne grâce à un taux d’humidité favorable au moment des semis et au cours de ces dernières semaines. La récolte du riz irrigué de 1998 devrait démarrer en mars et, selon les prévisions, la production pourrait être supérieure à la moyenne et proche du record de 1997. Les producteurs ont été attirés par l’augmentation des exportations vers les pays voisins.

VENEZUELA (5 février)

Selon les indications, un temps sec et chaud règne en bordure de la mer des Caraïbes et dans les régions occidentales, tandis que le reste du pays connaît des conditions météorologiques proches de la normale, qui favorisent donc les travaux des champs en préparation des semis des céréales secondaires et du riz de 1998, qui débuteront en avril.