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AFRIQUE

AFRIQUE DU NORD

ALGERIE (10 février)

 Après les bonnes pluies d’octobre, qui ont permis de semer tôt les céréales d’hiver, les précipitations sont insuffisantes depuis décembre dans l’ouest et le centre du pays. La sécheresse prolongée dans ces zones épuise les réserves d’humidité dans les sols et les cultures en souffrent. Dans l’ensemble toutefois, les perspectives de la récolte de 1998 en mai/juin restent favorables, mais des pluies de saison seraient indispensables pour le reste de la période de végétation dans l’ouest et le centre du pays. Des criquets pèlerins ailés épars sont sans doute présents par endroits dans le sud et le centre du Sahara. Ils risquent de pondre dans les secteurs où il a plu récemment et dans les zones de ruissellement.

Les conditions météorologiques ayant été défavorables, la production de céréales en 1997 a chuté pour s’établir à quelque 1,08 million de tonnes, contre un chiffre record de 4,6 millions de tonnes en 1996. Les importations céréalières en 1997/98 (juillet/juin) seront, selon les prévisions, d’environ 5,5 millions de tonnes.

EGYPTE (10 février)

 Les perspectives pour la récolte de blé, principalement irrigué, qui sera moissonné à la mi-avril 1998, sont favorables. Les semis de blé devraient augmenter et la production de 1997 est estimée à quelque 5,8 millions de tonnes. La production de maïs devrait s’établir à 5,9 millions de tonnes. Le Bureau égyptien responsable des approvisionnements poursuit une politique visant à rendre le pays moins tributaire des importations de blé, en privilégiant l’utilisation de plus de blé et de farine de blé produits sur place pour couvrir la demande locale croissante.

Le 6 janvier 1998, on a signalé un essaim d’immatures de 5 km² en provenance du sud à Wadi Frukit, près de la frontière soudanaise. D’autres essaims denses d’immatures venant du sud ont aussi été signalés. Ils se sont pour la plupart installés dans les zones côtières et sous-côtières entre Halaïb et Shalateïn. Des traitements ont été entrepris, mais de nombreux essaims se sont divisés, et certains ont continué vers l’est et traversé la mer Rouge. A la fin de janvier, certains des essaims avaient commencé à se développer. Plus de 11 000 hectares ont été traités. Quelques essaims pourraient encore arriver, en provenance du sud, sur les plaines côtières du sud-est, pendant les périodes où soufflent les vents du sud dans les prochaines semaines. La plupart des essaims devraient continuer leur route vers l’est et traverser la mer Rouge, mais quelques-uns pourraient rester dans les zones verdoyantes, se développer et pondre ou se diriger vers le nord le long de la côte.

Les importations de blé et de farine de blé en 1997/98 (juillet/juin) devraient s’établir à 7 millions de tonnes, en léger recul par rapport à l’année précédente. On prévoit des importations de céréales secondaires de 2,8 millions de tonnes, soit 9 pour cent de moins que l’année dernière.

MAROC (10 février)

Des pluies supérieures à la normale ont touché presque tout le pays, à l’exception du sud où elles restent inférieures à la normale. Les pluies cumulées ont été jusqu’ici supérieures à la normale dans la plupart des régions agricoles. Actuellement, les cultures se développent de manière satisfaisante et les perspectives pour la récolte de 1998 en juin/juillet sont généralement favorables. Des criquets pèlerins ailés isolés en phase solitaire sont sans doute présents dans l’extrême sud-ouest et pourraient pondre dans les zones où il a plu récemment.

La production céréalière de 1997, principalement du blé et de l’orge, estimée à 4,1 millions de tonnes, a été inférieure de 60 pour cent à celle de 1996, les conditions de végétation ayant été défavorables. Dans le cadre des initiatives gouvernementales visant à développer l’irrigation des terres arables, environ 1 million d’hectares de terres agricoles étaient sous irrigation à la fin de 1997. Les importations de blé en 1997/98 (juillet/juin) devraient atteindre 2,4 millions de tonnes, contre 1,3 million de tonnes en 1996/97.

TUNISIE (10 février)

 Les précipitations ont été suffisantes depuis septembre, permettant le semis des cultures d’hiver dans la plupart des régions du pays. Dans le nord toutefois, les semis ont subi un léger retard du fait des mauvaises conditions des sols. Dans l’ensemble, les perspectives pour la récolte des cultures d’hiver de 1998 qui seront rentrées en mai/juin restent jusqu’ici favorables. Pour encourager les agriculteurs à étendre les superficies ensemencées, le Gouvernement a décidé de maintenir les prix des engrais aux niveaux de l’an dernier et a fourni d’autres incitations, notamment des subventions et des crédits. La production de céréales en 1997, estimée à 1,1 million de tonnes, est très inférieure à celle de l’année précédente car les pluies ont été très insuffisantes.

Les importations de blé et d’orge en 1997/98 devraient atteindre respectivement 1,3 million de tonnes et 300 000 tonnes. 

AFRIQUE DE L’OUEST

BENIN (10 février)

 Le temps est sec comme de saison. Les conditions de végétation ayant été favorables, la production céréalière de 1997 est estimée à 915 000 tonnes, soit un niveau nettement supérieur à la moyenne; elle était constituée de 728 000 tonnes de maïs, 158 000 tonnes de mil et de sorgho et 29 000 tonnes de riz. La production totale de racines et tubercules, de quelque 3,44 millions de tonnes, dépasse d’environ 20 pour cent celle de l’an dernier, et celle de légumineuses est estimée à 100 000 tonnes, soit 35 pour cent de plus que l’an dernier.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, après la récolte des principales cultures. Le Gouvernement met en place un stock de sécurité d’environ 1 000 tonnes de maïs et encourage la constitution de stocks au niveau des exploitations. Le maïs, les ignames, le gari (igname transformé) sont vendus au Niger et au Nigéria. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 205 000 tonnes (y compris les réexportations), principalement blé et riz.

BURKINA FASO (9 février)

 Le temps est sec comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février. Le Gouvernement vient de publier les chiffres définitifs relatifs à la production céréalière de 1997/98. La production totale de céréales est maintenant estimée à environ 2 millions de tonnes, soit à peu près 19 pour cent de moins qu’en 1996 et 18 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Ce niveau est le plus bas depuis 1990. La liste des zones où la production a été déficitaire a également été révisée. La récolte ayant été inférieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire dans les zones qui ont rentré des récoltes réduites. Le Gouvernement a estimé les besoins d’aide alimentaire d’urgence à 67 200 tonnes pour couvrir les besoins de consommation de 800 000 personnes pendant sept mois. Il a lancé un programme d’urgence concernant les cultures de contre-saison, la nutrition, des projets de reconstitution des banques de céréales, ainsi qu’une aide alimentaire d’urgence, afin d’aider les populations touchées par les mauvaises récoltes de 1997. Le Gouvernement fournira 9 000 tonnes de céréales aux banques de céréales et appuiera des activités d’élevage dans les zones touchées. Les réfugiés touaregs en provenance du Mali reçoivent aussi une aide alimentaire.

CAP-VERT (16 février)

 Le temps est sec comme de saison. Une grave épidémie de peste porcine africaine, maladie virale très contagieuse qui frappe les porcs, est signalée dans la plupart des zones rurales. Malgré deux récoltes médiocres successives, la situation générale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante dans la mesure où le pays couvre l’essentiel de ses besoins de consommation par des importations. Toutefois, les populations rurales touchées, notamment dans les zones semi-arides ou arides, auront peut-être besoin d’une aide. Pour la campagne commerciale 1997/98, les besoins d’importations céréalières sont estimés à 100 000 tonnes.

COTE D'IVOIRE (10 février)

 Selon des indications préliminaires, la production céréalière pour 1998 est estimée actuellement à 1,5 million de tonnes, soit à peu près le même niveau que l’an dernier. Le riz pluvial, qui représente l’essentiel de la production rizicole ivoirienne, a gravement souffert de la période de sécheresse et l’on prévoit une production inférieure à la normale.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Le rapatriement organisé est en cours pour les réfugiés libériens et sera terminé à la fin de l’année. Environ 210 000 réfugiés libériens sont encore présents dans les départements de l’ouest. Leur état nutritionnel est jugé satisfaisant. Une aide alimentaire est fournie à 50 000 personnes vulnérables, et à 30 000 enfants au titre de programmes d’alimentation scolaire. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 610 000 tonnes, principalement blé et riz.

GAMBIE (9 février)

 Le temps est sec comme de saison. La production céréalière totale pour 1997 est estimée à 84 750 tonnes, niveau inférieur de quelque 24 pour cent à celui de l’année passée et sensiblement inférieur à la moyenne. Cela s’explique dans une large mesure par une forte baisse des productions de maïs et de riz pluvial, après une longue période de sécheresse en juillet/août.

Etant donné cette récolte réduite, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être plus précaire en 1998 qu’en 1997. Les régions les plus touchées sont celles de Badibou et de Jokadou dans la Division de la Rive Nord, de Saloum dans le nord de la Division du Fleuve Central et de Wulli et Sandou dans le nord de la Division du Haut Fleuve. Cependant, comme la production d’arachide s’annonce bonne, les revenus des agriculteurs devraient s’améliorer dans certaines zones.

GHANA (10 février)

 Le temps est sec comme de saison. La production céréalière totale pour 1997 est estimée à 1,77 million de tonnes, niveau proche de la normale mais inférieur de 2,5 pour cent à celui de l’année passée. Néanmoins, la production de mil et de maïs dans l’extrême nord a été sensiblement inférieure à la normale et une aide est nécessaire pour la fourniture de semences et de denrées alimentaires dans ces zones. Le déficit céréalier net dans le nord de la région orientale, qui a été la plus touchée, est estimé à 14 000 tonnes de mil et de maïs. La production de racines et tubercules a été légèrement supérieure à la moyenne, approchant les 13 millions de tonnes. Les réserves d’eau étant faibles dans le nord, les cultures potagères de saison sèche, source de légumineuses et de légumes, pourraient être réduites. Une mission FAO/PAM est sur place pour évaluer les besoins.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante, après la récolte des principales cultures, mais elle pourrait se détériorer au cours des prochains mois en raison de la baisse de la production dans le nord. Il reste encore quelques réfugiés togolais au Ghana, après les rapatriements massifs de 1996. Environ 30 000 réfugiés libériens reçoivent aussi une aide alimentaire. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 410 000 tonnes, principalement blé et riz.

GUINEE (10 février)

 La production céréalière pour 1997 est estimée à 840 000 tonnes, résultat moyen. Toutefois, la présence d’un grand nombre de réfugiés dans certaines grandes régions productrices provoque d’importants dommages, en particulier la dégradation des sols et la déforestation, et pourrait avoir entravé localement les activités de production.

D’après les dernières estimations, il y aurait au total en Guinée 405 000 réfugiés libériens et sierra-léoniens, notamment dans les zones frontières et à Conakry. Une aide alimentaire est fournie à 60 000 Sierra-léoniens et à 60 000 Libériens parmi les plus vulnérables. Environ 45 000 enfants reçoivent aussi une aide alimentaire au titre de programmes d’alimentation scolaire. Le rapatriement organisé, qui est en cours pour les réfugiés libériens, sera terminé à la fin de l’année. La présence de réfugiés accroît la demande de vivres, les stocks disponibles s’épuisent rapidement et les prix montent. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 400 000 tonnes.

GUINEE-BISSAU (9 février)

 Le temps est sec comme de saison. Une mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale de 1997 à 186 600 tonnes, soit 29 pour cent de plus qu’en 1996 et niveau supérieur à la moyenne des cinq dernières années.

Grâce à cette bonne récolte, la situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. D’une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. Après l’entrée de la Guinée-Bissau dans l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) et dans la zone franc, les prix des produits alimentaires ont un peu augmenté, surtout ceux du riz. Les importations de céréales durant la campagne commerciale 1997/98 sont estimées à 76 000 tonnes.

LIBERIA* (10 février)

Grâce aux bonnes conditions météorologiques, au renforcement de la sécurité et à la distribution d’intrants agricoles, les estimations préliminaires de la production céréalière s’établissent à environ 168 000 tonnes, niveau supérieur de 75 pour cent à celui de l’année précédente et environ 60 pour cent du niveau d’avant la guerre. La production de manioc est de quelque 280 000 tonnes, chiffre nettement supérieur à celui de l’année précédente.

La stabilité étant revenue dans tout le pays, l’aide humanitaire peut être livrée dans la plupart des zones et on constate une amélioration de l’état nutritionnel de la population. L’offre de produits alimentaires sur les marchés urbains est stable, mais la plupart proviennent de l’aide humanitaire. Les prix restent élevés sur les marchés urbains et la majorité des consommateurs ont remplacé le riz par du manioc. Néanmoins, toutes les infrastructures ont été détruites par la guerre et la commercialisation des denrées alimentaires s’en ressent. Un Appel commun des Nations Unies a été lancé, comprenant des programmes de redressement agricole. Le Libéria reste fortement tributaire de l’aide alimentaire, surtout dans les comtés où le nombre de rapatriés est élevé. En décembre, on estimait à quelque 700 000 le nombre des réfugiés et des personnes déplacées, qui pour la plupart reçoivent actuellement une aide alimentaire. De nouveaux réfugiés sierra-léoniens arrivent du fait des combats et de l’insécurité en Sierra Leone. Le Gouvernement a dernièrement fait appel à l’aide internationale pour plus de 100 000 réfugiés. La situation étant stable, des réfugiés libériens rentrent des pays voisins. Le rapatriement organisé, en cours pour environ 480 000 d’entre eux, devrait s’achever d’ici la fin de 1998, et on estime que 120 000 réfugiés sont revenus spontanément. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés actuellement à 210 000 tonnes, dont 110 000 tonnes d’aide alimentaire.

MALI (5 février)

 Le temps est sec et chaud comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février dans le sud du Mali. La récolte des cultures de décrue est en cours et s’annonce bonne. Une Mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale pour 1997/98 à 2,4 millions de tonnes, soit 7 pour cent de plus qu’en 1996 et plus que la moyenne sur cinq ans. La production rizicole a atteint un nouveau record de 663 000 tonnes. Des criquets pèlerins sont probablement présents en petit nombre dans quelques grands wadis dans l’Adrar des Iforas et la vallée de Tilemsi, et pourraient pondre en cas de pluie.

Grâce à la bonne récolte, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales ont baissé, depuis août/septembre, à des niveaux beaucoup plus bas qu’en 1996 à la même période. Toutefois, le Système national d’alerte rapide (SAP) a classé l’arrondissement de Aourou dans la région de Kayes et plusieurs arrondissements du nord et de l’ouest de la région de Tombouctou parmi ceux qui risquent de connaître des difficultés d’approvisionnements vivriers, après les récoltes médiocres imputables aux conditions de végétation défavorables ou aux attaques de ravageurs. Plusieurs autres arrondissements pourraient aussi connaître des difficultés économiques. Le SAP a recommandé la mise en place d’activités rémunératrices pour les populations et la constitution de stocks locaux de sécurité, notamment par le biais des banques de céréales. Il a estimé à 2 500 tonnes de céréales l’aide d’urgence dont pourraient avoir besoin les populations touchées dans la zone de Tombouctou et à 205 tonnes dans la région de Kayes. Le stock national de sécurité est évalué à 29 500 tonnes de mil ou de sorgho, niveau meilleur que l’an dernier, ce qui facilitera d’éventuelles interventions pendant la prochaine campagne commerciale. Des réserves sont disponibles dans les zones les plus vulnérables, notamment dans les régions de Tombouctou et Gao. Une aide alimentaire est distribuée aux Touaregs qui sont rentrés des pays voisins. En revanche, des réfugiés provenant du Niger seraient encore présents dans le nord-est. Des excédents exportables sont disponibles pour des transactions triangulaires avec les pays voisins dont la production est déficitaire, notamment le nord et le centre du Sénégal, la Mauritanie et quelques zones du Niger et du Burkina Faso.

MAURITANIE (9 février)

 On signale un temps particulièrement chaud dans le sud. La récolte des cultures de décrue et de contre-saison a commencé. Elle devrait compenser la très mauvaise récolte de cultures pluviales de la fin de 1997, imputable à la sécheresse qui a sévi durant la période de croissance. Les estimations de la production préparées par la mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes à la fin d’octobre 1997 seront révisées sous peu par les services nationaux de la statistique afin de prendre en compte la production des cultures de décrue et de contre-saison. Les pâturages sont en bon état. En décembre, des criquets pèlerins en phase solitaire ont été signalés par endroits dans les régions d'Atar et de Zouerate.

La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait être difficile pour les paysans pratiquant l’agriculture pluviale dont la production a été réduite par le manque d’eau, notamment dans les régions de Gorgol et de Guidimaka. Une médiocre récolte de cultures pluviales au Sénégal a également limité les importations éventuelles dans la zone du fleuve Sénégal. Grâce à des importations commerciales massives, les prix du blé et du riz demeurent stables en général. Les prix des céréales secondaires locales sont également stables ou en légère baisse après la récolte des cultures pluviales, mais ils restent à des niveaux élevés.

NIGER (9 février)

 Le temps est chaud et sec comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février. La récolte des cultures de décrue est en cours. La production céréalière totale en 1997/98 est estimée à 2,25 millions de tonnes, niveau pratiquement égal à celui de 1996, mais qui dépasse de 4 pour cent la moyenne des cinq dernières années. Les derniers rapports signalent la reproduction sur une petite échelle de criquets pèlerins qui a commencé en septembre et s’est poursuivie fin 1997 dans certaines zones du Tamesna. Des groupes d’ailés ainsi que des ailés en phase solitaire et des sauteriaux étaient présents entre Agadez et Arlit. Un petit nombre d’ailés en phase solitaire seront encore présents par endroits au Tamesna.

Malgré cette récolte moyenne, on prévoit que les approvisionnements alimentaires seront précaires dans plusieurs zones déficitaires qui ont rentré des récoltes médiocres, dans certains cas pour la deuxième ou la troisième année consécutive. Les prix des céréales sont particulièrement élevés, notamment dans les départements de Tillabéri, Agadez, Tahoua et Diffa. Le Système national d’alerte rapide a estimé que les zones les plus touchées sont les arrondissements de Diffa, Abalack, Agadez, Ouallam, Tchitabaradebm, Arlit, Bilma, Maïné Soroa, N’Guigmi et Tchirozerine, les cinq premiers étant particulièrement menacés. Le Gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale en faveur des populations démunies dans les zones vulnérables. Il a demandé en particulier que les projets en cours dans les zones touchées organisent dans les prochaines semaines des activités productives de contre- saison, en vue de prévenir les déplacements de population. Toutefois, des migrations supérieures à la normale de familles ou d’hommes à la recherche de travail sont signalées depuis le nord du département de Tillabéri.

Après l’appel du Gouvernement, plusieurs donateurs ont offert une aide pour des projets de cultures potagères de contre- saison ou ont annoncé des contributions d’aide alimentaire.

NIGERIA (10 février)

 Des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides ont été signalées durant toute la période de végétation. Néanmoins, grâce aux conditions de croissance favorables, la production céréalière globale pour 1997 est estimée à 22,2 millions de tonnes, soit 2,5 pour cent de plus que l’an dernier. La production de racines et tubercules est estimée à 58 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à la moyenne. La production des cultures de rente aurait fléchi, notamment celle du cacaoyer et de l’hévéa, car les politiques agricoles favorisent les cultures vivrières.

Les approvisionnements alimentaires restent difficiles du fait de l’importance des pertes après récolte et des coûts de distribution élevés, mais ils sont satisfaisants après la vente des principales cultures. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 1,3 million de tonnes, dont 1 million de tonnes de blé et 200 000 tonnes de riz.

SENEGAL (18 février)

 Le temps est chaud et sec comme de saison. Des températures supérieures à la normale ont été signalées début février. La récolte des cultures de décrue est en cours et les perspectives sont plus favorables que l’année passée. En raison d’une longue vague de sécheresse en juillet/août, la production totale de céréales non irriguées de 1997 est estimée à 774 000 tonnes, soit environ 20 pour cent de moins que l’année dernière et moins que la moyenne. Il faut y ajouter la production des cultures de contre-saison et de décrue, qui devrait s’établir à environ 40 000 tonnes.

Compte tenu de la récolte céréalière réduite en 1997, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire durant la campagne commerciale de 1997/98. Dans les villes, les approvisionnements sont suffisants malgré une hausse du prix du riz importé au début de janvier 1998. Dans les zones rurales, les prix du riz restent généralement stables mais ceux des céréales secondaires augmentent dans les zones où la récolte des cultures pluviales a été médiocre en 1997, en particulier dans le nord et le centre-nord. Les zones les plus vulnérables se trouvent dans le centre et le nord, dans les régions de Diambel, Fatick, Louga, Thiès et Saint-Louis. En septembre, le Gouvernement a commencé à distribuer des denrées dans les zones touchées et a demandé une aide pour lancer des activités de production de contre- saison et mobiliser des céréales dans les zones excédentaires du sud. A la mi-janvier, le Gouvernement a demandé une aide alimentaire de 82 600 tonnes de céréales pour couvrir les besoins d’environ 2,5 millions de personnes.

SIERRA LEONE* (10 février)

La situation des approvisionnements alimentaires pourrait s’améliorer à Freetown après les récents événements survenus en Sierra Leone; en revanche, elle risque de s’aggraver dans les zones rurales. Comme les forces militaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contrôlent Freetown, l’embargo économique en vigueur depuis août 1997 pourrait être bientôt levé, ce qui permettrait aux marchés de produits alimentaires de fonctionner à nouveau et au flux des secours alimentaires d’urgence d’arriver dans la capitale. Par contre, la situation étant de nouveau instable dans les zones rurales, les préparatifs de culture du riz pourraient être entravés dans les mois à venir, de même que les activités de remise en état du secteur agricole, ce qui aggraverait la situation alimentaire déjà précaire.

Depuis l’entrée en vigueur de l’embargo économique en août 1997, très peu d’aide humanitaire a été fournie, malgré les accords Nations Unies-CEDEAO sur les mécanismes d’exemption des sanctions pour ce type d’aide. Par ailleurs, en raison de l’activité commerciale intérieure réduite et du mauvais état des infrastructures, le transport des denrées alimentaires disponibles a été fortement entravé, et les prix des produits alimentaires sont devenus inabordables pour une grande partie de la population.

Si les combats se propagent dans les zones rurales qui sont restées relativement calmes en 1997, cela compromettra les activités agricoles vitales comme la préparation des terres et les semis du riz, qui commencent normalement en avril. L’insécurité croissante empêchera aussi la distribution d’intrants aux agriculteurs et pourrait conduire au pillage, par les combattants, du manioc dans les champs et du riz ou des stocks dans les exploitations. En conséquence, la superficie plantée et les récoltes pourraient chuter en 1998 si la paix n’est pas complètement rétablie dans tout le pays.

La FAO estime les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1998 à quelque 260 000 tonnes. Si la paix est rétablie et que l’embargo est levé sous peu, environ 180 000 tonnes de céréales pourraient être importées par des commerçants locaux jusqu’à la fin de 1998, les besoins d’aide alimentaire à couvrir étant de 80 000 tonnes. Si ces conditions ne se matérialisent pas rapidement et que l’aide humanitaire reste limitée, le pays pourrait être confronté à une crise alimentaire de grande ampleur.

TCHAD (9 février)

 Le temps est sec comme de saison. La récolte des cultures de décrue est en cours. Selon des enquêtes récentes, la production ne sera pas très affectée par les infestations de criquets migrateurs africains qui ont été signalées fin 1997 dans les zones de Chari et Baguirmi, principales régions productrices de cultures de décrue. A la fin d’octobre, une Mission FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière totale pour 1997/98 à 993 300 tonnes, soit 13 pour cent de plus qu’en 1996 et 9 pour cent de plus que la moyenne sur cinq ans. Les perspectives pour les cultures de décrue étant meilleures que prévu, ce total sera probablement révisé en légère hausse.

La situation générale des disponibilités alimentaires devrait être meilleure en 1997/98 qu’en 1996/97. Les marchés sont dans l’ensemble bien approvisionnés et les prix du mil ont fléchi dans la zone sahélienne, sauf dans les préfectures de Kanem et Batha où ils ont légèrement augmenté. Comme ils sont plus bas que l’année précédente à la même période, les termes de l’échange se sont améliorés pour les pasteurs. Quelques déplacements de population ont été signalés dans le nord de Kanem et dans les zones limitrophes de Batha, Guéra et Ouaddaï. Le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes, étant épuisé, toute intervention dans les zones vulnérables serait impossible. Les donateurs sont instamment priés de contribuer par des achats locaux à la reconstitution du stock national de sécurité.

TOGO (10 février)

 Le temps est sec comme de saison. Les conditions météorologiques ayant été bonnes dans l’ensemble, la production céréalière totale pour 1997 est estimée à 770 000 tonnes, soit environ 18 pour cent de plus que l’année précédente. La production de racines et de tubercules est estimée à 1,2 million de tonnes, chiffre supérieur à la moyenne, alors que la production de légumineuses atteint 102 000 tonnes, soit 13 pour cent de moins que l’an dernier.

Les marchés sont bien approvisionnés en produits alimentaires, après la commercialisation des principales cultures. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 90 000 tonnes de blé et de riz. 

AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (9 février)

 Les perspectives de la production céréalière pour 1997 sont généralement bonnes. Toutefois, des criquets migrateurs africains, dont les essaims avaient été signalés dans le sud du Tchad, sont apparus à la fin de 1997 dans le nord. Ils ont endommagé les cultures de mil et de sorgho, dont la récolte était en cours, et menaçaient également les cultures de décrue. Des prospections récentes indiquent qu’un petit nombre seulement de criquets isolés sont encore présents et qu’il n’y a pas de danger pour les cultures de décrue. Les populations résiduelles de criquets migrateurs africains se sont dirigées vers le sud de la région où elles vont probablement se reproduire au début de la prochaine saison des pluies en juin-juillet 1998.

La situation des approvisionnements alimentaires sera quelque peu difficile dans les zones du nord où la production est traditionnellement déficitaire. La plupart des réfugiés qui avaient fui les combats dans la République du Congo sont maintenant repartis. Les besoins d’importations céréalières en 1997/98 (juillet/juin) sont évalués à 260 000 tonnes de blé et de riz et 10 000 tonnes de céréales secondaires.

CONGO, REPUBLIQUE DE (9 février)

 Une équipe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays, dans le cadre d’une mission inter-institutions, du 18 au 30 janvier 1998, a constaté que la production animale a davantage souffert des conséquences des troubles intérieurs que la production végétale, car le manioc, aliment de base, est une culture résistante. D’autre part, les habitants de Brazzaville qui ont perdu leur emploi dans le secteur privé après la destruction du centre des affaires auront du mal à se nourrir de façon adéquate. Les prix des denrées alimentaires sont élevés du fait des problèmes de transport et de commercialisation.

En estimant la population totale à 3 124 000 personnes courant 1998 et en tenant compte des pertes et d’autres utilisations alimentaires, la production vivrière totale en équivalent céréales ne pourra pas couvrir les besoins de consommation en 1998 et on calcule que le déficit sera de 118 000 tonnes. En temps normal, ce déficit serait couvert par des importations commerciales car le pays a les structures nécessaires. Cependant, en raison de la désorganisation des activités commerciales, en particulier à Brazzaville, on suppose que, pour 1998, les importations commerciales de produits alimentaires atteindront seulement 80 pour cent du niveau de 1995/96, soit 72 000 tonnes. Il reste donc un déficit de 46 000 tonnes. Il faudra à cette fin recourir à divers mécanismes d’adaptation (intensification de la pêche et de la chasse, cultures à cycle court, etc.) et à une aide alimentaire visant des groupes vulnérables comme les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les réfugiés, les victimes des inondations, les enfants égarés et d’autres encore.

CONGO, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU* (18 février)

En janvier, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations et des glissements de terrain dans plusieurs régions du pays. Dans celle de Kivu, à l’est, la route Bukavu- Uvira a été coupée. Les prix ont déjà doublé à Uvira en raison des difficultés de transport le long de l’axe habituel Dar-es-Salaam-Kigoma-Uvira. Les importateurs envisagent actuellement une liaison Mombasa-Ouganda-Goma. Entre-temps, le pont ferroviaire entre Kalemie et Kindu s’est effondré, obligeant à chercher un autre itinéraire pour transporter des vivres par le train.

Des inondations et une épidémie de choléra sont signalées à Kisangani. Une mission inter-institutions des Nations Unies s’est rendue sur place pour évaluer les besoins de la population touchée. Plus de 1 500 personnes ont été atteintes de choléra, et 270 décès ont été enregistrés. Grâce à un pont aérien, l’aide d’urgence est parvenue à destination.

Les inondations ont également frappé Kinshasa où le fleuve Congo a atteint les niveaux les plus élevés depuis au moins cinq ans et a débordé en plusieurs endroits. De fortes inondations sont également signalées dans la ville de Mbandaka où environ 4 000 personnes ont été touchées, ainsi qu’à Kalemie, dans le sud-est, qui a été coupée du reste du pays en décembre lorsqu’un pont a été emporté par les eaux.

Les approvisionnements alimentaires sont critiques à l’est, où l’on signale des cas de malnutrition grave parmi les réfugiés encore présents et où la sécurité demeure précaire. L’aggravation des troubles intérieurs au nord et au sud Kivu a entraîné des déplacements de population et de graves désordres, alors que les récentes inondations ont retardé l’arrivée de l’aide humanitaire. On a signalé des combats sporadiques à Uvira à la mi-février. Outre les 190 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont quelque 95 000 à Masisi, les organisations humanitaires estiment que plus de 20 000 réfugiés sont encore sur place. Le HCR a suspendu les opérations destinées aux réfugiés du Rwanda, ainsi que les activités de relèvement dans cette région, et le contrôle et la distribution de l’aide alimentaire restent très limités. Dans la région d’Uvira, des réfugiés arrivent du Burundi. Quelque 400-500 réfugiés sont arrivés du Burundi ces dernières semaines. Selon le HCR, la plupart des réfugiés se trouvent à Sange et à Kiliba, deux zones au nord d’Uvira, et la plupart se sont insérés dans les communautés locales.

Dans l’ouest, la majorité des 40 000 Congolais qui avaient cherché refuge à Kinshasa après les combats de Brazzaville sont repartis. Quelque 50 000 réfugiés angolais assistés et 119 000 non assistés sont présents dans le sud du pays. Il y a en outre environ 92 000 réfugiés soudanais et 37 000 réfugiés ougandais dans le pays.

Les besoins d’importations céréalières en 1998 (janvier/décembre) sont évalués à 200 000 tonnes de blé et de riz et à 60 000 tonnes de céréales secondaires.

GABON (9 février)

 Le manioc et les plantains, évalués à 330 000 tonnes environ, constituent la production vivrière de base. La production céréalière en 1997, principalement du maïs, est évaluée à 25 000 tonnes. Le pays importe l’essentiel du blé et du riz consommés, soit 76 000 tonnes. Aucune aide alimentaire n’est nécessaire.

GUINEE EQUATORIALE (9 février)

 Les cultures vivrières de base sont la patate douce, le manioc et les plantains. Environ 10 000 tonnes de blé et de riz sont importés chaque année. Les besoins d’aide alimentaire en 1998 sont estimés à 2 000 tonnes de blé.

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (9 février)

 Grâce à des conditions de végétation favorables, la production céréalière de 1997 est estimée à environ 120 000 tonnes, niveau supérieur à la moyenne. La récolte de manioc est évaluée à 580 000 tonnes.

Environ 35 000 réfugiés du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo sont arrivés en République centrafricaine fin mai/début juin. On dénombre également 27 400 réfugiés soudanais bénéficiant d’une aide et environ 5 000 réfugiés tchadiens dans le pays. Pour la campagne commerciale de 1998 (janvier/décembre), les besoins d’importations céréalières sont estimés à quelque 40 000 tonnes, surtout du blé et du riz.

AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (11 février)

La récolte des cultures vivrières de la première campagne de 1998 est presque achevée. D’après les premières conclusions d’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui se trouve en ce moment dans le pays, la production vivrière de la campagne actuelle restera au niveau réduit de l’an dernier, l’accroissement des semis étant annulé par la baisse des rendements. Un retard d’un mois de la saison des pluies et des pénuries de semences ont limité l’expansion des superficies plantées après le retour dans leurs foyers de nombreuses familles provenant de camps de regroupement, le départ des réfugiés de pays voisins et une amélioration relative de la sécurité. Un excès de pluie depuis la mi-octobre et des précipitations inhabituelles pour le mois de janvier ont réduit les rendements des céréales et des légumineuses. Néanmoins, les précipitations abondantes ont été bénéfiques pour les racines, les tubercules et les bananes.

Comme la récolte a été réduite, les prix des aliments de base ont augmenté en janvier 1998 par rapport à l’année dernière. Un déficit vivrier important est prévu en 1998 et l’approvisionnement alimentaire des couches les plus pauvres de la population va se détériorer dans la première moitié de l’année.

ERYTHREE* (9 février)

Des précipitations inhabituelles en octobre, au moment des récoltes, ont détérioré les céréales en meules et réduit les rendements des cultures déjà affectés par la vague de sécheresse en septembre, quand les cultures étaient au stade critique de la maturation. La production céréalière est estimée au même niveau réduit qu’en 1996. Par ailleurs, à la suite de fortes pluies inattendues, de nombreuses infestations acridiennes ont été signalées dans le nord mais des traitements sont en cours.

Les prix des céréales, qui normalement baissent au moment de la moisson, ont enregistré une forte hausse en novembre du fait des prévisions de récolte médiocre. Comme la récolte céréalière est inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive et que l’Ethiopie voisine dispose de moins d’excédents exportables, la situation alimentaire sera précaire cette année.

ETHIOPIE* (9 février)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue en Ethiopie du 2 novembre au 2 décembre 1997 prévoit que les récoltes de la campagne “meher” de 1997 s’établiront à 8 786 000 tonnes de céréales et de légumineuses, niveau inférieur de 25,6 pour cent aux estimations après récolte du Ministère de l’agriculture de l’an dernier. Cette baisse de la production est tout d’abord imputable aux faibles précipitations de la campagne “belg” puis, lors de la campagne “meher”, aux pluies insuffisantes et irrégulières, surtout dans les basses terres; enfin, pour tout aggraver, les pluies ont été beaucoup plus abondantes que d’habitude au moment de la récolte. Une diminution de 20 pour cent de l’utilisation d’engrais dans des régions clés productrices d’excédents, après la suppression des subventions et les restrictions de crédit appliquées aux débiteurs retardataires, ont constitué un autre facteur de baisse. Les chenilles processionnaires, principaux ravageurs migrateurs cette année, ont été tenues en échec par des équipes de pulvérisation financées par le Ministère de l’agriculture. Les ravageurs non migrateurs et les maladies n’ont pas dépassé les niveaux de tolérance habituels dans la plupart des régions. La production animale a été menacée par la sécheresse, au milieu de la campagne principale dans toutes les régions agro-pastorales, ce qui a fait chuter les prix de 60 à 70 pour cent, entraîné des migrations prématurées et augmenté la morbidité et la mortalité. Heureusement, en octobre et novembre, les pluies tardives ont renversé la situation et aujourd’hui des conditions normales prévalent maintenant.

Sur la base de l’estimation ci-dessus concernant la campagne “meher”, et de la prévision relative à la récolte de la campagne “belg” 1998 de 320 000 tonnes de céréales et de légumineuses, la mission estime les besoins totaux d’importations de céréales à 530 000 tonnes en 1998. Ce chiffre comprend 420 000 tonnes de secours alimentaires requis pour 5,3 millions de ruraux victimes de la récolte médiocre et de la pauvreté structurelle. Le solde de 110 000 tonnes devrait être couvert par des importations commerciales.

Les prix de gros des principales céréales, au début de la récolte “meher” de 1997, dépassaient sensiblement ceux de l’an dernier, avec des taux moyens sur l’ensemble du pays allant de 13 pour cent pour le tef à 53 pour cent pour le maïs. Ces hausses reflètent la réduction des disponibilités et le fait que les commerçants s’attendent à un fléchissement de la production par rapport à l’an dernier.

KENYA (9 février)

 Les précipitations abondantes, en particulier en novembre et en janvier, ont provoqué de graves inondations, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts importants aux infrastructures et aux habitations, l’isolement de maints villages et de nombreux déplacements de populations locales. Les zones les plus touchées comprennent la province côtière, la province du nord-est et certaines parties de la province orientale, déclarées zones sinistrées par le Gouvernement, qui a sollicité une aide internationale pour faire face à cette crise.

Les pluies ont également compromis la récolte 1997/98 de maïs, aliment de base des Kényens. Les pluies torrentielles d’octobre et novembre, au moment de la récolte de la campagne principale qui représente environ 80 pour cent de la production annuelle, ont réduit les rendements de maïs déjà touchés par une vague de sécheresse au stade critique du remplissage des grains. Les rendements de blé ont également été réduits par les fortes pluies à l’époque de la moisson. Toutefois, ce sont les récoltes de la deuxième campagne qui ont le plus souffert des inondations, dans les zones à pluviosité bimodale des provinces de l’ouest, du centre et de l’est à partir de la mi-octobre jusqu’en février. La production de maïs de la campagne en cours aurait diminué d’un tiers par rapport au niveau normal, tandis que celle de haricots a été fortement réduite par le mauvais temps et le manque de semences. Au total, la production de maïs de 1997/98 est estimée à 2,3 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur au niveau réduit de 1996/97, mais en- deçà de la moyenne des cinq dernières années. En conséquence, on prévoit que la situation des disponibilités alimentaires sera précaire au cours des prochains mois. Les besoins d’importations de maïs, qui devraient être couverts principalement par les circuits commerciaux, sont estimés à 800 000 tonnes. Toutefois, ce chiffre est inférieur à celui de l’année précédente, les importations de maïs ayant atteint 1 million de tonnes. Selon des estimations provisoires, les importations céréalières totales en 1997/98 (octobre/septembre), y compris le blé et le riz pour lesquels le pays accuse un déficit structurel, seront de 1,2 million de tonnes.

Les pluies abondantes des derniers mois ont amélioré l’état des pâturages, mais une épidémie de fièvre de la vallée du Rift en octobre, à la suite des inondations qui ont entraîné la multiplication des moustiques qui transmettent le virus, a provoqué de nombreux décès parmi la population. Ces conditions ont également favorisé l’apparition d’une série de maladies animales, causant la perte de milliers de bovins, ovins, caprins et chameaux.

OUGANDA (9 février)

La récolte des cultures vivrières de la deuxième campagne de 1997 touche à sa fin. Les fortes pluies de la mi-novembre au début de décembre, principalement dans l’est du pays, ont provoqué des inondations et des coulées de boue, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts aux habitations, aux infrastructures et aux cultures. Toutefois, dans l’ensemble, les perspectives concernant les cultures vivrières de la deuxième campagne en cours sont favorables. En dépit des pertes de récolte localisées, les pluies abondantes depuis le début de la campagne ont été bénéfiques pour le développement des cultures. Elles ont aussi amélioré l’état des pâturages et du bétail, particulièrement dans la région de Karamoja, qui avait été touchée par une sécheresse prolongée.

Les prix du maïs et des haricots, qui en décembre 1997 avaient doublé en un an, devraient baisser après l’arrivée de la nouvelle récolte sur les marchés; la situation des disponibilités alimentaires, auparavant précaire après deux récoltes réduites consécutives, devrait s’améliorer. Néanmoins, la situation alimentaire restera difficile pour un grand nombre de personnes déplacées dans certaines zones du nord où les troubles intérieurs persistent.

Une aide alimentaire est actuellement distribuée aux populations victimes des inondations, mais les opérations sont ralenties par le mauvais état des routes.

RWANDA* (9 février)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a constaté, dans la seconde moitié du mois de janvier, qu’un retard d’un mois de l’arrivée des pluies avait limité l’expansion déjà considérable des superficies cultivées, tandis que l’excès de pluie enregistré par la suite avait provoqué des inondations des terrains marécageux des vallées, touchant 10 pour cent de la superficie cultivée et réduisant les rendements de certaines cultures. Les pluies abondantes et l’humidité qu’elles apportent provoquent notamment des maladies cryptogamiques, un développement excessif des adventices et une réduction de l’ensoleillement. Les rendements de haricots ont été particulièrement touchés (maladie des racines, mouche noire) ainsi que ceux de pommes de terre (mildiou). La persistance des pluies inhabituelles pour la saison pourrait encore faire baisser les rendements. Le manque de semences et de plants de bonne qualité a eu également un effet négatif sur les rendements en maints endroits. En général, les rendements de sorgho, de blé, de haricots, de pommes de terre et de patates douces auraient baissé par rapport à la campagne A. Par ailleurs, on a constaté des accroissements de rendement des bananes, du maïs, du riz, des pois, des arachides, du soja, des taros, des ignames et du manioc. La production vivrière totale durant la campagne A de 1998 est estimée à 2 194 227 tonnes, soit une augmentation de sept pour cent par rapport à la campagne A de 1997. Ce chiffre comprend 77 400 tonnes environ de céréales (quelque 18 pour cent de moins que la campagne A de 1997), 110 000 tonnes de légumineuses (une augmentation de sept pour cent par rapport à la campagne A de 1997, surtout grâce à une expansion importante des superficies), 1,4 million de tonnes de bananes (+ 25 pour cent) et quelque 656 000 tonnes de racines et tubercules, chiffre à peu près égal à celui de la campagne A de l’an dernier.

Par rapport à la moyenne 1989-93 pour la campagne A, la production de la campagne en cours n’est inférieure que de cinq pour cent aux niveaux d’avant la crise. Tout compte fait, la production de cultures vivrières du Rwanda est sur la voie d’un redressement. Toutefois, deux réserves s’imposent. Premièrement, il y a maintenant plus de Rwandais à nourrir qu’avant la guerre civile; la production actuelle par habitant ne représente qu’environ 80 pour cent de celle d’avant la guerre, c’est-à-dire qu’il existe encore des déficits vivriers importants. Deuxièmement, si les pluies anormales pour la saison ont continué après le départ de la mission, les estimations de la production devront être révisées à la baisse.

La production étant insuffisante, les prix des aliments continuent de monter, aggravant les conditions déjà précaires de la sécurité alimentaire d’un grand nombre de ménages. La mission a prévu que les besoins d’aide alimentaire seraient de 82 000 tonnes en équivalent céréales pour le premier semestre de 1998; sur cette quantité, environ 70 000 tonnes sont déjà annoncées; le solde de 12 000 tonnes ne sera pas couvert du fait de l’insécurité dans l’ouest du pays et des difficultés actuelles de transport par la route dans la région.

Il est urgent de lever de manière durable les obstacles à la fourniture d’intrants, notamment pour les semences et les plants; c’est une priorité absolue pour la prochaine campagne, mais il faudra aussi trouver une solution à long terme.

SOMALIE* (9 février)

A la mi-octobre, des pluies torrentielles ont provoqué les plus graves inondations depuis des décennies, et le bilan est très lourd: 2 000 morts, 250 000 personnes déplacées, des dégâts importants aux habitations et aux infrastructures et des pertes de récoltes et de bétail.

Les fortes pluies qui ont persisté jusqu’au début de janvier ont endommagé les cultures “deyr” de la campagne secondaire de 1997/98, qui représentent normalement environ 20 pour cent de la production céréalière annuelle, et qui avaient été semées juste avant les inondations. Les zones les plus touchées sont les régions agricoles clés du sud, le long du Juba et du Shebelle, particulièrement Baidoa, Q/dhere, Dinsor, Bardere, Jilib, Jamame, Sablale, K/Warey, Brava, Kismayo, Xagar et Afmadow, où les récoltes seraient détruites à 80 pour cent environ. Avec la baisse des eaux, on a beaucoup resemé à partir de décembre, mais le résultat est incertain. Pour l’ensemble du pays, les estimations préliminaires indiquent que la production sera inférieure de plus de 50 pour cent au niveau normal prévu. C’est la quatrième année de récolte inférieure à la moyenne. Les inondations ont également détruit des stocks céréaliers des ménages provenant de la campagne principale “gu” de 1997. La production de cette campagne avait également été médiocre en raison des vagues de sécheresse. La production totale de céréales en 1997/98 est estimée provisoirement à 269 000 tonnes, soit quelque 7 pour cent de moins que le résultat inférieur à la moyenne de l’an dernier. Les besoins d’importation pour la campagne commerciale 1997/98 (août/juillet) ont été révisés à la hausse et s’établissent à 330 000 tonnes, dont environ 115 000 tonnes devront être couverts par l’aide alimentaire. Toutefois, à ce jour, 15 000 tonnes seulement ont été annoncées.

Alors que les inondations seules ont entraîné des pertes de bétail estimées à 35 500 têtes, une épidémie de fièvre de la vallée du Rift, associée à d’autres maladies animales, qui sévit depuis décembre 1997 dans le nord-est du Kenya et les zones du sud de la Somalie, aurait causé des pertes très importantes, en particulier de chameaux et de chèvres.

SOUDAN* (9 février)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui s’est rendue au Soudan du 15 novembre au 5 décembre 1997, a prévu une production céréalière totale de 4,64 millions de tonnes en 1997/98, dont 3,39 millions de tonnes de sorgho, 0,57 million de tonnes de mil, 0,63 million de tonnes de blé (à récolter en avril 1998) et une quantité relativement modeste de maïs (0,05 million de tonnes) produite principalement dans le sud. Par rapport à la récolte record de l’an dernier, la production totale de céréales a fléchi de 14 pour cent, le sorgho enregistrant une baisse de 20 pour cent, le mil un accroissement de 27 pour cent et le blé un recul de 2 pour cent. La production de ces trois céréales est supérieure à la moyenne quinquennale de référence (1988/89-1992/93). La production de sorgho enregistre le troisième meilleur résultat de ces cinq dernières années et celle de mil est le deuxième meilleur résultat (après la récolte exceptionnelle de 1994/95).

La production totale de céréales (4,64 millions de tonnes) ne couvrira pas entièrement les besoins de consommation pour 1997/98, compte tenu des pertes, des semences et autres utilisations. Toutefois, grâce à la récolte exceptionnelle de sorgho de l’année dernière et à l’interdiction d’exporter du sorgho en 1997, les stocks de report à la fin d’octobre 1997 étaient importants, de 900 000 tonnes (principalement du sorgho) selon les estimations de la mission. Il faudra faire des prélèvements sur ces stocks pour couvrir les besoins alimentaires intérieurs.

Dans l’ensemble, les perspectives de l’alimentation pour 1997/98 sont donc favorables, mais dans le sud, le nord Darfour et le nord Kordofan, des déficits vivriers sont prévus. La situation est très grave dans le sud où la production céréalière aurait fléchi de 45 pour cent par rapport à l’année dernière (sauf dans le Renk). L’Equatoria oriental, la région des lacs, le Bahr El Jebel et le Bahr El Ghazal sont les Etats les plus touchés, car les récoltes de la première campagne ont été perdues à cause d’une sécheresse prématurée et prolongée. Certaines cultures de sorgho de la longue campagne ont survécu, mais les rendements baisseront. L’insécurité a de nouveau désorganisé les activités agricoles dans le Bahr El Ghazal et dans certaines zones de l’Etat du Jonglei. Des problèmes logistiques et l’insécurité limiteront également la quantité de denrées alimentaires pouvant être transportées dans la région (même à partir du périmètre du Renk dans le Haut Nil). La mission estime que 60 à 70 pour cent de la population dans l’Equatoria oriental, le Bahr El Ghazal, la région des lacs, certaines zones de l’Etat du Jonglei et les zones de transit auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence pendant trois à six mois en 1998. Par ailleurs, 915 500 personnes touchées par la réduction des récoltes auront besoin de 30 000 tonnes de produits alimentaires, qui seront fournis par le PAM (Nairobi). En outre, 34 000 tonnes d’aide alimentaire d’urgence seront nécessaires pour 1,3 million de personnes déplacées dans le sud, dans la zone de transit et dans les camps de personnes déplacées de Khartoum.

Dans le nord Darfour, les mauvaises récoltes sont imputables à la sécheresse à Umm Keddada, Mellit et Kutum, et l’on y enregistre déjà des pénuries alimentaires. Les prix du mil sont élevés et ceux du bétail s’effondrent. Même si la production de mil dans le nord Darfour est dans l’ensemble meilleure que celle de l’an passé, de nombreux habitants ne pourront probablement pas acheter de vivres pour couvrir leurs besoins, et des interventions seront nécessaires. La mission estime que 180 000 personnes auront besoin de 9 530 tonnes d’aide alimentaire d’urgence entre avril et septembre 1998 dans le nord Darfour. De plus, 14 000 personnes touchées par les inondations et les troubles intérieurs dans le sud du Tokar auront besoin de 300 tonnes d’aide alimentaire pendant trois à six mois.

Dans le nord Kordofan, la situation suscite aussi une vive inquiétude. La production est meilleure que l’année dernière, mais cet Etat est encore en déficit et la valeur des cultures de rente et du bétail a chuté. En particulier, les provinces de Sodari et de Bara ont enregistré des mauvaises récoltes un peu partout et l’accès à des disponibilités alimentaires suffisantes sera difficile dans la deuxième moitié de l’année. Les besoins d’aide alimentaire devraient être en grande partie couverts par des achats sur place, sauf de petites quantités qui seront importées pour le sud, en raison de contraintes logistiques internes. Compte tenu des pertes de récolte généralisées dans le sud et dans certaines zones du nord Darfour et du nord Kordofan, il faudrait de toute urgence fournir des semences pour la prochaine campagne de semis.

TANZANIE (9 février)

 Depuis novembre 1997, les fortes pluies et les inondations perturbent gravement les réseaux ferroviaire et routier du pays, causant de sérieux problèmes pour le transport des marchandises essentielles vers les zones démunies. La situation est particulièrement préoccupante dans les villages isolés où les agriculteurs ont perdu leurs récoltes ou leurs stocks à cause des pluies, et là où les secours ne peuvent arriver, les routes étant impraticables.

Les fortes pluies ont entraîné des pertes de récolte et endommagé les cultures de la campagne “vuli” de 1997/98, qui se développent d’octobre à février. Les zones les plus touchées sont les basses terres des régions de Mara, Arusha, Kilimandjaro, Tanga et Shinyanga, ainsi que des zones du sud de la région de Mwanza où dominent les sols argileux lourds. Toutefois, comme les cultures sont aussi pratiquées en altitude, la production y sera favorable grâce aux précipitations plus abondantes. Dans l’ensemble, les pertes en zones de basse altitude seront compensées par les gains en altitude. La récolte “vuli”, qui est la moins importante des trois récoltes annuelles du pays, devrait regagner son niveau antérieur après une suite de mauvais résultats dus à la sécheresse.

Après une sécheresse dévastatrice en 1996/97, il y a eu de nombreuses pertes de bétail dans les régions pastorales. Les fortes pluies tombées au cours des derniers mois ont eu un effet très bénéfique sur les pâturages, ce qui permettra au secteur de l’élevage de se relever. Du point de vue de la sécurité alimentaire des ménages, ce redressement a d’importantes conséquences pour certains groupes de population, comme les Masaï, très tributaires de l’élevage.

Dans le centre et le sud du pays, où les céréales de la campagne principale de 1998 en sont au stade du développement, les pertes de récolte dues aux inondations dans les basses terres des régions d’Iringa et de Mbeya pourraient être importantes. Toutefois, les précipitations abondantes des derniers mois ont été généralement bénéfiques et, si le temps demeure favorable jusqu’à la fin de la période de végétation, la production pourrait remonter par rapport au bas niveau de 1997. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires vient de rentrer de Tanzanie et met au point son rapport. 

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (12 février)

 Les précipitations tombées fin décembre et sur une bonne partie de janvier ont été abondantes dans la plupart des régions, ce qui a été très bénéfique pour les cultures, en particulier dans les régions de l’ouest et de l’est qui avaient reçu peu de pluies durant les deux premières décades de décembre. Les conditions de croissance des cultures sont désormais en nette amélioration. Toutefois, compte tenu des pluies insuffisantes de décembre entraînant un retard des semis, notamment dans les provinces de Free State, de Mpumalanga et du nord-ouest, la production de maïs devrait être en recul d’environ 15 pour cent par rapport à l’an dernier. En outre, la première décade de février a été marquée par des températures supérieures à la moyenne et des précipitations anormalement faibles sur la majeure partie du pays au moment où l’essentiel du maïs parvient au stade critique de la pollinisation. Celui-ci serait gravement compromis si la sécheresse se prolongeait au cours des semaines à venir.

Néammoins, les bonnes pluies tombées récemment ont rempli les réservoirs et relevé le taux d’humidité des sols et, en particulier dans les zones d’agriculture commerciale, l’eau disponible pour l’irrigation aidera à atténuer l’impact de la sécheresse. Il n’en reste pas moins qu’une sécheresse prolongée pourrait se traduire par une récolte en recul de 20 pour cent par rapport à l’an dernier, ce qui limiterait beaucoup la capacité du pays d’exporter du maïs, notamment aux pays déficitaires de la sous-région.

La situation globale des approvisionnements alimentaires continue à être satisfaisante. La récolte de blé rentrée en novembre 1997 était supérieure à la moyenne (environ 2,3 millions de tonnes) mais nettement inférieure au bon résultat de l’an dernier. La production céréalière totale de 1997 est estimée à 11,9 millions de tonnes, soit plus que la moyenne mais moins que la récolte exceptionnelle de la campagne précédente.

ANGOLA* (11 février)

Dans la majeure partie du pays, les cultures ont bénéficié de conditions généralement favorables. En dépit du démarrage tardif de la campagne dû aux précipitations inférieures à la normale dans les régions méridionales jusqu’en décembre, des pluies généralisées en janvier ont considérablement amélioré l’état des cultures, en particulier dans les zones céréalières du centre et du sud. Toutefois, les activités agricoles et la situation des approvisionnements alimentaires continuent à être entravées par des problèmes d’insécurité dans plusieurs zones. Les cultures qui ont été semées tôt arrivent à maturité et on prévoit une récolte quasiment normale.

La situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire dans plusieurs zones du pays, car il continue à régner un climat d’insécurité. Les contributions d’aide alimentaire annoncées par les donateurs s’élèvent à 273 000 tonnes, dont 167 000 tonnes ont déjà été livrées. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait se rendre dans le pays en avril/mai pour faire le bilan de la récolte et estimer les besoins d’importations céréalières et d’aide alimentaire pour 1998/99.

BOTSWANA (10 février)

 Les pluies généralement intermittentes et inférieures à la normale dans la plupart des régions d’octobre à décembre ont été suivies de précipitations abondantes et généralisées en janvier 1998, qui se sont intensifiées au nord et atténuées au sud. Cela s’est traduit par un fort accroissement des superficies ensemencées et par une amélioration des conditions des cultures désormais aux stades de la levée ou de la croissance. Du fait des semis tardifs dans plusieurs zones, l’arrivée de pluies bien réparties en février et en mars sera déterminante pour les cultures. La disponibilité de semences devrait permettre de satisfaire les besoins normaux.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires demeure sastisfaisante dans l’ensemble. Les stocks détenus par l’office de commercialisation et les minoteries commerciales sont jugés suffisants pour la fin de la campagne de commercialisation, en mars. Toutefois, étant donné la maigre récolte de 1996/97 et la possibilité que de nombreux agriculteurs aient profité des prix favorables pour vendre leur production aux minoteries, les stocks à la ferme sont sans doute très bas.

LESOTHO (10 février)

La récolte de 1997/98 s’annonce très médiocre. La campagne agricole a été marquée par des précipitations généralement irrégulières et inférieures à la normale entre septembre et décembre, et des températures élevées dans de nombreuses zones ont encore réduit les taux d’humidité des sols. De ce fait, les cultures semées précocement ont souffert du manque d’eau et les semis ont été retardés dans de nombreuses régions. En janvier, des pluies généralisées ont sensiblement amélioré l’état des cultures et incité certains agriculteurs à semer davantage. D’où un accroissement des superficies ensemencées qui, début janvier, étaient estimées à seulement un tiers du niveau de 1996/97. Les disponibilités de semences et d’engrais sont jugées suffisantes. Cependant, il faudra de nouvelles pluies en février et en mars pour que les cultures semées tardivement achèvent leur cycle de croissance. Une période de sécheresse prolongée due à El Niño pourrait se traduire par des pertes oscillant entre 25 et 50 pour cent de la récolte de 1997.

Compte tenu d’une récolte céréalière inférieure à la moyenne en 1997, la situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire. Les niveaux des stocks sont relativement bas, et représentaient, en janvier, environ deux mois de besoins de consommation. On prévoit une aide alimentaire limitée durant la campagne de commercialisation en cours car des contributions annoncées de 13 400 tonnes ont déjà été livrées.

MADAGASCAR (10 février)

 En dépit de l’arrivée tardive des pluies qui a décalé le repiquage du riz dans certaines zones, des pluies favorables sont tombées dans la plupart des régions en décembre, janvier et durant la première moitié de février. Les superficies ensemencées sont normales, mais pourraient être légèrement réduites à cause du démarrage tardif de la campagne. Toutefois, la persistance d’essaims de criquets migrateurs africains (Locusta migratoria capito) demeure la principale menace pour les cultures de 1998 qui seront récoltées en mars/avril. On signale des déplacements de criquets dans le sud et le sud-ouest du pays, mais aussi dans les grandes zones agricoles de l’ouest et du centre. Des opérations de lutte aérienne et au sol sont en cours, mais les perspectives de récolte sont incertaines car les criquets pourraient compromettre les cultures.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante dans l’ensemble, sauf dans les régions méridionales où la production de 1997 est en recul sous l’effet conjugué des criquets et de la sécheresse. L’aide alimentaire annoncée par les donateurs s’élève à 29 500 tonnes, dont 16 000 tonnes ont été livrées.

MALAWI (9 février)

Les perspectives pour la récolte des céréales de 1997/98 sont généralement bonnes. En dépit d’un démarrage tardif de la campagne, les précipitations dans la majeure partie du pays ont été, jusqu’à présent, très favorables. Le sud a reçu en général des pluies légères, mais des pluies abondantes au nord ont causé des inondations dans certaines zones ainsi que des pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Le total des superficies ensemencées devrait être comparable à celui de 1996/97, mais il pourrait être légèrement inférieur car les précipitations ont démarré tard. La disponibilité des principaux intrants agricoles est jugée suffisante. Les perspectives de récolte sont par conséquent favorables dans l’ensemble pour les zones du nord et du centre, ainsi que pour les cultures semées précocement au sud. Pour les semis tardifs du sud, le résultat dépendra en grande partie de la poursuite des pluies au cours des prochaines semaines de février et mars.

Compte tenu de la récolte céréalière réduite en 1997, la situation nationale des approvisionnements alimentaires demeure difficile. Les besoins d’importations céréalières sont estimés à quelque 300 000 tonnes de maïs et le gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale afin de combler une partie de ses besoins alimentaires par le biais des importations. Les contributions d’aide alimentaire annoncées par les donateurs, s’élevant à environ 10 000 tonnes de céréales, ont été livrées.

MOZAMBIQUE* (10 février)

Les cultures continuent à bénéficier de conditions favorables dans la majeure partie du pays, même si l’éventualité d’une sécheresse causée par El Niño est préoccupante. Les pluies ont démarré début septembre dans les régions méridionales, avant d’atteindre progressivement les grandes provinces agricoles du centre et du nord. Les précipitations de décembre et de janvier ont été normales et l’état végétatif des cultures serait bon. On signale que les disponibilités de semences et d’engrais sont adéquates. Parmi les quelques zones préoccupantes figurent les provinces occidentales de Tete et Manica, où des vagues de sécheresse en novembre et en décembre, suivies d’inondations en janvier, ont compromis les cultures dans certains districts. Le temps humide qui a persisté en février avec de fortes pluies pourrait nuire aux rendements dans les zones du nord et du centre, du fait de l’engorgement et du lessivage des sols. D’après les premières indications, les superficies ensemencées cette année pourraient être similaires -voire supérieures- au niveau de 1996/97. On prévoit une récolte de céréales et d’autres cultures proche de la normale si de bonnes conditions météorologiques règnent jusqu’à la fin de la campagne.

A la suite d’une bonne récolte en 1997, la situation nationale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante dans l’ensemble et on signale un flux stable de céréales des zones excédentaires du centre et du nord vers les districts du sud. Une mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des disponibilités alimentaires devrait se rendre dans le pays en avril/mai pour faire le bilan de la récolte et estimer les besoins d’importations céréalières et d’aide alimentaire en 1998/99.

NAMIBIE (10 février)

 Les conditions météorologiques favorables qui ont régné jusqu’à présent dans la plupart des régions agricoles ont permis d’écarter les craintes d’une sécheresse anticipée en janvier/février. Les pluies tombées depuis janvier dans l’ensemble du pays ont été abondantes dans certaines zones, ce qui a beaucoup amélioré les conditions de croissance des cultures dans les régions du nord-est et de Caprivi. Ces conditions favorables ont été également bénéfiques aux pâturages. Toutefois, il faudra d’autres pluies en février et en mars avant la maturation des cultures qui ont été semées pour l’essentiel à la fin de décembre et en janvier. Une période de sécheresse prolongée en février/mars nuirait aux rendements des cultures semées tard, et se traduirait par une baisse de la récolte de quelque 10 à 20 pour cent par rapport au résultat exceptionnel de l’an dernier.

La situation des approvisionnements alimentaires continue à être satisfaisante. Après une bonne récolte céréalière en 1997, les disponibilités et les importations commerciales prévues devraient couvrir les besoins de consommation jusqu’à la prochaine récolte en avril.

SWAZILAND (12 février)

Les conditions météorologiques sont généralement favorables depuis octobre, avec des pluies normales ou supérieures à la normale dans la plupart des zones de culture. Conformément au dispositif d’intervention indiqué par le gouvernement, les agriculteurs ont commencé les semis plus tôt, notamment dans le Low Veld. Dans les zones sujettes à la sécheresse, ils ont utilisé des variétés de maïs xérophiles à maturation rapide. Les superficies ensemencées en maïs devraient être légèrement inférieures au niveau de l’an dernier car certains agriculteurs ont diversifié leurs cultures. Les cultures semées tôt en sont désormais au stade de la floraison ou de la formation des grains, tandis que les cultures semées tardivement terminent en bon état la phase végétative. Les perspectives de récolte sont bonnes dans l’ensemble; toutefois, les rendements pourraient un peu souffrir des pluies supérieures à la normale dans plusieurs régions, qui pourraient entraîner le lessivage des sols et des infestations de plantes adventices.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires pour la campagne de commercialisation en cours (1997/98) devrait rester satisfaisante. Les disponibilités actuelles et les importations commerciales prévues devraient également couvrir les besoins de consommation pour le reste de la campagne.

ZAMBIE (11 février)

 Jusqu’à présent, les premières perspectives des céréales de 1998 sont généralement favorables dans la plupart des zones de culture. Après les pluies modérées ou fortes tombées dans de nombreuses régions en novembre et en décembre, l’ensemble du pays a reçu des pluies abondantes en janvier et début février. Ces pluies ont fait du bien aux cultures dans l’ensemble, mais on signale un engorgement des sols et la perte des nutriments dans certaines zones, ce qui pourrait compromettre les rendements. D’après les premières indications, les semis seront proches des niveaux de 1997 dans les zones de production intensive du nord, et légèrement inférieurs dans le reste du pays; on signale une tendance à la diversification, du maïs vers le mil/sorgho, mais également vers d’autres cultures telles que le paprika, le tournesol, les graines oléagineuses, le coton et le tabac. En général, dans les provinces du sud et de l’ouest qui sont habituellement exposées à la sécheresse, la diversification vers des cultures non céréalières dans les zones intéressées par le phénomène El Niño pourrait concerner 30 pour cent des récoltes. Il se peut également que les petits agriculteurs aient réduit leurs semis dans certaines zones en raison du manque de crédit et d’intrants. On signale que la demande effective d’engrais est faible car les prix semblent hors de portée pour les petits exploitants.

La situation nationale des approvisionnements alimentaires pour la campagne de commercialisation 1997/98 demeure relativement difficile. Toutefois, la filière commerciale devrait couvrir l’essentiel des besoins céréaliers. Le gouvernement et les négociants privés ont souscrit d’importants contrats à l’importation, dont une partie servira à constituer une réserve afin d’améliorer le niveau des stocks.

ZIMBABWE* (11 février)

 Les pluies ont été modérées ou fortes en novembre et début décembre dans les zones du nord et du centre. Dans les districts méridionaux, les semis ont démarré fin novembre, tandis que dans le reste du pays, on signale que les cultures semées tôt en sont au stade de la fin de la végétation ou de la floraison. Des pluies généralisées ont continué à faire du bien aux cultures dans la majeure partie du pays. Les précipitations actuelles ont particulièrement amélioré la situation dans la moitié sud du pays qui avait souffert d’un temps sec, et où l’on a continué à semer ou resemé en janvier. En général, l’arrivée tardive des pluies conjuguée aux alertes répétées à la sécheresse se sont traduites par une diminution des semis par rapport à 1997.

Il faudra de nouvelles pluies en février et en mars pour la maturation des cultures, en particulier dans les régions méridionales. Une période de sécheresse prolongée ou une interruption précoce des pluies en février pourrait se traduire par une perte globale de quelque 10 à 20 pour cent de la récolte par rapport au niveau de 1997. En attendant, la situation des approvisionnements alimentaires est relativement précaire. Après les émeutes alimentaires qui ont récemment éclaté dans la capitale, le Gouvernement s’efforce de réduire le prix du maïs et a mis sur le marché une partie de la Réserve céréalière stratégique. Pour la campagne de commercialisation à venir, les stocks de report qui pourraient servir à amortir les effets d’une baisse de la production seront sans doute plus faibles, et le pays pourrait devenir importateur net. Une aide ciblée pourrait s’avérer nécessaire pour les groupes de populations vulnérables dans les régions méridionales dont les récoltes seront médiocres compte tenu des précipitations irrégulières. 

ASIE

AFGHANISTAN* (10 février)

Les perspectives de la récolte de 1998 en mai/juin demeurent incertaines, principalement en raison des conflits en cours dans les provinces septentrionales qui assurent quelque 40 pour cent de la production de céréales irriguées du pays et environ 53 pour cent des cultures pluviales. La mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays en juin/juillet dernier a estimé la production céréalière totale de 1997 à 3,66 millions de tonnes, soit 18 pour cent de plus que l’année précédente. Après le séisme qui a récemment frappé le nord du pays, la situation alimentaire est très précaire dans les zones touchées et une aide d’urgence est indispensable. Selon le PAM, 30 000 Afghans de la région du Takhar auront besoin de secours alimentaires pendant les trois prochains mois, car ils ont perdu toutes leurs disponibilités alimentaires, y compris le bétail; 1 500 tonnes de vivres au total sont requises pour les survivants du tremblement de terre. Depuis le 9 février, le PAM fournit des vivres aux populations touchées et projette d’envoyer 20 convois de chacun 70 tonnes d’aide alimentaire en moyenne, depuis le Tadjikistan vers les régions reculées d’Afghanistan.

Un Appel commun a été lancé en faveur de l’Afghanistan le 4 février 1998 pour un montant total de 153,5 millions de dollars E.-U., qui devrait couvrir la période janvier- décembre 1998. L’Appel vise l’agriculture, l’éducation, la santé, les activités rémunératrices, la remise en état des infrastructures, les secours et l’aide alimentaire.

Les importations céréalières de 1997/98 devraient s’établir au même niveau que celles de la dernière campagne, soit 710 000 tonnes, dont 170 000 tonnes pour couvrir les besoins d’aide alimentaire d’urgence.

ARABIE SAOUDITE (10 février)

 A la suite de bonnes précipitations durant la période de croissance, les perspectives de la récolte de 1998, prévue pour avril/mai, sont favorables, à condition qu’il n’y ait pas d’attaques importantes de ravageurs ou de maladies au cours des prochains mois. Le 6 janvier 1998, des essaims matures ont été signalés en provenance de la mer Rouge. Ils sont apparus entre Al-Lith et Al-Qunfidah et la plupart de ces acridiens ont pondu peu après leur arrivée. Le 19 janvier, l’éclosion a commencé près d’Al-Qunfidah. Au total, 32 723 hectares ont été traités. La reproduction devrait se poursuivre sur les plaines côtières le long de la mer Rouge d’Al-Lith à Bader et s’étendre peut-être à Al-Wejh et Jizan si les conditions sont favorables. En conséquence, un nombre grandissant de bandes de sauteriaux risquent de faire leur apparition en février et de nouveaux essaims pourraient commencer à se former début mars. D’autres essaims en provenance de l’Afrique orientale et se déplaçant vers le sud ou le nord le long des plaines côtières pourraient constituer un risque modéré.

Les importations d’orge pour 1997/98 (juillet/juin) sont actuellement estimées à 5,5 millions de tonnes. Toutefois, ce chiffre est susceptible d’être révisé à la baisse car les pluies d’hiver en quantité suffisante ont amélioré l’état des pâturages naturels. Afin de rendre les prix des produits locaux plus compétitifs, le gouvernement envisage de réduire les subventions sur les importations d’orge et de les remplacer par d’autres fourrages produits localement.

BANGLADESH (6 février)

La production du riz ‘Aman’ récemment récolté est provisoirement estimée à 9,6 millions de tonnes, soit un peu moins que la dernière prévision de 10,2 millions de tonnes, mais environ 1 pour cent de plus que le résultat de l’an dernier. Cette révision à la baisse des estimations est due aux pluies insuffisantes en octobre qui ont fait suite aux tempêtes cycloniques de la dernière semaine de septembre. L’objectif de production pour le riz ‘boro’, qui sera moissonné en mai/juin, a été fixé à 7,5 millions de tonnes, par rapport à un résultat de 7,46 millions de tonnes l’an dernier. Compte tenu des bons rendements obtenus grâce au temps favorable et aux disponibilités d’intrants essentiels, les estimations de la production de 1997 ont été relevées de 500 000 tonnes par rapport aux prévisions précédentes, pour s’établir à 28,5 millions de tonnes.

La récolte de blé, qui sera rentrée en mars-avril, s’annonce bonne; l’objectif de production est fixé à 1,5 million de tonnes, contre une récolte de 1,45 million de tonnes l’année précédente. Malgré les récentes hausses de prix, la situation globale des approvisionnements alimentaires demeure satisfaisante. Fin décembre 1997, les stocks céréaliers détenus par le gouvernement étaient estimés à 826 000 tonnes. D’après les projections actuelles, le pays importera quelque 1,1 million de tonnes de blé et 350 000 tonnes de riz.

CAMBODGE (6 février)

La production de riz de la campagne principale (saison humide) est provisoirement estimée à 2,76 millions de tonnes en 1997/98, tandis que celle de riz irrigué de la campagne secondaire (sèche), qui sera récolté en mars, est évaluée à 0,735 million de tonnes, soit une production totale de riz de 3,49 millions de tonnes. A ce niveau, et malgré l’insuffisance des pluies dans certaines régions et le recul des superficies ensemencées en riz, la production totale serait supérieure d’environ 3 pour cent à celle de 1996/97 et de 27 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. Pour les cultures secondaires (maïs, manioc, patate douce et légumes), les superficies ensemencées ont augmenté mais de graves inondations ont beaucoup endommagé le maïs.

CHINE (6 février)

 D’après les estimations officielles, la production céréalière totale aurait atteint 492,5 millions de tonnes en 1997, proche du record absolu de l’année précédente (504,5 millions de tonnes), ceci malgré la grave sécheresse qui a frappé les régions septentrionales sur plus de 33 millions d’hectares de terres agricoles. Les estimations de la production de maïs ont été révisées à la baisse (105 millions de tonnes), soit environ 18 pour cent de moins que la production de la dernière campagne et 2 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. La production du blé d’hiver de 1998, qui sera rentré à partir d’avril, devrait reculer car les emblavures ont diminué faute d’une humidité suffisante. Sur les six principales provinces productrices de blé, trois seraient victimes d’un temps sec qui devrait se poursuivre jusqu’au printemps. La neige et les basses températures de la première moitié de janvier ont également endommagé le blé dans certaines parties de la Chine méridionale.

Après la récolte exceptionnelle de l’an dernier, la situation globale des approvisionnements alimentaires est bonne et les niveaux de stocks satisfaisants.

CHYPRE (10 février)

 Les pluies tombées en novembre ont été supérieures à la normale et les perspectives du blé et de l’orge de 1998, qui seront moissonnés à partir de juin, semblent favorables. On ne signale aucun foyer important de maladie ou d’infestation de ravageurs. La production céréalière de 1997, essentiellement d’orge, est estimée à 40 000 tonnes, environ 72 pour cent de moins que l’année précédente. La production intérieure assure normalement moins d’un tiers des besoins totaux de consommation.

Les importations de blé en 1997/98 (mai/avril) sont estimées ` 95 000 tonnes, soit 6 pour cent de plus que celles de la dernière campagne. Les importations totales d’orge et de maïs devraient être de 540 000 tonnes environ, soit 32 pour cent de plus que la campagne précédente.

COREE, REPUBLIQUE DE (6 février)

La production céréalière totale de 1997 est estimée à 7,8 millions de tonnes, contre un résultat de quelque 7,7 millions de tonnes en 1996. Ceci s’explique principalement par la récolte exceptionnelle de riz, estimée à 5,4 millions de tonnes. La production de riz de 1997 est la plus élevée des six dernières années; elle est supérieure d’environ 28 000 tonnes à la bonne récolte de l’année précédente et d’environ 6 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. Le bon résultat de l’an dernier est dû aux conditions météorologiques favorables et aux efforts du gouvernement visant à compenser la baisse à venir des superficies cultivées et à accroître le niveau d’autosuffisance en riz.

COREE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (13 février)

 La grave sécheresse de 1997 a fait reculer la production de maïs de plus de 50 pour cent par rapport à son niveau normal. Les effets négatifs de la sécheresse ont toutefois été beaucoup moins importants pour le riz, car il s’agit pour l’essentiel de cultures irriguées. La production de riz usiné en 1997 est estimée à environ 1,52 millions de tonnes, en tenant compte des pertes, ce qui, avec le maïs, porte la production totale de ces céréales à 2,66 millions de tonnes en équivalent riz usiné ou à 3,48 millions de tonnes en équivalent paddy.

La mission a estimé les besoins d’importations céréalières pour 1997/98 à environ 1,95 millions de tonnes, dont 700 000 tonnes d’importations commerciales, y compris les échanges frontaliers non officiels avec la Chine, et plus de 241 000 tonnes de promesses d’aide alimentaire dans la filière. Pour couvrir le solde, d’un peu plus d’un million de tonnes, le pays aura besoin d’une assistance en 1997/98. Sur la base de ces estimations, l’Appel interinstitutions des Nations Unies de 1998 pour la RDP de Corée, d’un montant de 415,6 millions de dollars E.-U, a été lancé le 12 février 1998 pour des vivres et des fournitures humanitaires destinés à combatttre les effets des graves pénuries alimentaires dans le pays. Ce montant comprend l’opération d’urgence de 378 millions de dollars E.-U. conjointement approuvée par la FAO et le PAM le 30 décembre 1997, visant à fournir 658 000 tonnes de vivres à 7,47 millions de personnes pendant 12 mois. Les Etats-Unis ont récemment annoncé 200 000 tonnes d’aide à ce pays, et la première livraison est prévue pour avril 1998.

INDE (6 février)

 Dans l’ensemble, les perspectives des céréales rabi (blé essentiellement), qui seront moissonnées en avril/mai 1998, demeurent favorables. Pour la campagne rabi de 1997/98 qui a démarré le 1er octobre 1997, les précipitations cumulées au 28 janvier 1998 ont été inférieures à la normale dans 10 sous- divisions sur 35, représentant 9 pour cent de la production de céréales rabi, contre 11 sous-divisions assurant 58 pour cent de la production de céréales rabi pour la même période de 1996/97.

Malgré les fortes pluies tombées l’an dernier qui ont retardé la récolte kharif dans le sud du pays, la production de riz est estimée à 110 millions de tonnes, quelque 2 pour cent de plus que la campagne précédente. En conséquence, les estimations de la production totale de riz pour 1997/98 (riz kharif et riz rabi), ont été relevées de 1,2 million de tonnes par rapport aux prévisions précédentes, pour s’établir à 123 millions de tonnes. Pour la dixième mousson consécutive, la majeure partie du pays a bénéficié de pluies adéquates en temps opportun.

Selon les derniers rapports officiels, les stocks de blé détenus par le gouvernement début novembre 1997 étaient estimés à 8,03 millions de tonnes, contre 9,72 millions de tonnes un an plus tôt. Les stocks totaux de céréales alimentaires pour la même période étaient de 18,27 millions de tonnes, contre 15,34 millions de tonnes le mois précédent et 21,32 millions de tonnes un an plus tôt.

INDONESIE (16 février)

 La sécheresse liée au phénomène El Niño, la plus grave de ces cinquante dernières années, a réduit la production vivrière du pays et aggravé les incendies de forêt, au détriment de la sécurité alimentaire des catégories les plus pauvres de la population. La crise financière asiatique qui a touché plusieurs pays, dont l’Indonésie, a également contribué à l’aggravation de la situation alimentaire à cause de la capacité réduite d’importations et de la hausse des prix intérieurs due à la dévaluation de la monnaie. Les hausses de prix, qui ont déclenché des révoltes dans plusieurs villes, auraient été accentuées par les achats dictés par la panique et la thésaurisation de stocks par les négociants.

D’après les estimations provisoires, la production de riz de 1997 serait inférieure de quelque 2 millions de tonnes aux 51,1 millions de tonnes de l’année précédente, surtout en raison des dégâts provoqués par la sécheresse aux cultures rentrées en fin d’année. Le maïs a également été touché. Outre les cultures vivrières, la sécheresse a entraîné une réduction de la production de café, de cacao et de caoutchouc, ce qui s’est traduit par une baisse des revenus et une érosion du pouvoir d’achat des agriculteurs dépendant de ces cultures. La situation des approvisionnements alimentaires est difficile dans les zones gravement touchées par la sécheresse, telles que l’Irian Jaya, le Timor oriental et certaines parties de Java central et de Jogjakarta. Dans tout le pays, les prix des produits alimentaires sont montés en flèche et les stocks vivriers s’amenuisent. Les stocks alimentaires de l’Office national de commercialisation, BULOG, sont progressivement reconstitués grâce aux importations. Le gouvernement a mis au point un plan d’intervention sur huit mois (octobre 1997-mai 1998) contre les effets de la sécheresse et pris un certain nombre de mesures pour faire face aux difficultés d’approvisionnements alimentaires.

Il semblerait que la production de riz de la campagne principale qui sera rentré au cours des prochains mois sera légèrement en baisse. Les semis de riz, qui démarrent normalement vers octobre/novembre, ont été retardés à cause du manque d’humidité qui a sévi dans la plupart des zones de culture pluviale. Les réserves d’eau des puits et des fleuves étant faibles dans certaines des principales zones productrices, un manque prolongé de précipitations au cours des deux prochains mois pourrait réduire les rendements et la production de 1998 de façon inquiétante. Etant donné cette baisse potentielle de la production, les importations de riz devraient augmenter sensiblement par rapport au volume de 950 000 tonnes de l’an dernier et dépasser les deux millions de tonnes en 1998.

IRAN, REPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (6 février)

 La récolte du riz touche à sa fin et l’on prévoit une production de 2,4 millions de tonnes. A ce niveau, elle est en baisse d’environ 8 pour cent au chiffre nettement supérieur à la moyenne de l’an dernier mais supérieure de quelque 2 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. La production de maïs de 1997 est estimée à 900 000 tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que l’année précédente. La consommation annuelle de maïs est estimée aux alentours de 2,5 millions de tonnes, et les importations de 1996 ont atteint environ 1,1 million de tonnes. Durant la campagne de commercialisation 1997/98, le pays devrait rester un grand importateur de blé en raison de la forte demande intérieure. La production de blé de 1997/98 est estimée à 10 millions de tonnes, soit légèrement moins que celle de la campagne précédente et environ 5 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Les pluies et les inondations qui ont été signalées en janvier ont lessivé les terres agricoles ensemencées en blé et en orge dans le sud-ouest du pays et pourraient compromettre la production.

IRAQ* (10 février)

Les perspectives de récolte des céréales de 1998 en mai/juin demeurent incertaines. Les précipitations inférieures à la moyenne et mal réparties ont perturbé les opérations d’ensemencement. La production devrait encore être entravée par de graves pénuries de semences de qualité, d’engrais et de pièces de rechange pour les machines agricoles, de produits agrochimiques, de vaccins et par la prolifération des ravageurs, des plantes adventices et des maladies du bétail. La mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays en juin/juillet derniers a estimé la production des principales céréales à 2,2 millions de tonnes en 1997. Les rendements demeurent faibles car les travaux de préparation des terres ont été insuffisants en raison de la pénurie de machines agricoles, de l’utilisation limitée d’intrants, de la détérioration de la qualité des sols et des réseaux d’irrigation, et de la recrudescence des ravageurs.

Si la situation des approvisionnements alimentaires a connu une certaine amélioration à la suite de l’application de la Résolution 986 du Conseil de Sécurité de l’ONU, la malnutrition demeure un grave problème dans l’ensemble du pays. En outre, les rations alimentaires fournies au titre de cette résolution couvrent une part importante des besoins protéino-énergétiques, mais manquent d’autres éléments comme les vitamine A et C qui sont pratiquement absentes, et de calcium, zinc, riboflavine et vitamine B6 qui représentent moins de 40 pour cent des besoins. Pour un régime alimentaire plus équilibré, la qualité des protéines est également médiocre, ce qui est normal pour des rations essentiellement à base de céréales. Le régime devrait par conséquent être diversifié avec des fruits et légumes et des produits d’élevage par exemple. Devant cette grave insuffisance des rations alimentaires prévues par la Résolution 986, le Secrétaire général a récemment proposé de faire passer de 2 à 5,26 milliards de dollars E.-U. (soit une augmentation de 3,26 milliards de dollars E.-U.) le volume de pétrole que l’Iraq est autorisé à vendre sur une période de six mois pour acheter des vivres, des médicaments et des fournitures sanitaires.

ISRAEL (10 février)

 Les perspectives du blé et de l’orge de 1998, qui seront récoltés en avril/mai, sont favorables, grâce à des conditions météorologiques normales. La production de blé de 1997 est estimée à 140 000 tonnes.

Les importations de céréales pour 1997/98 (juillet/juin) sont estimées à quelque 2,7 millions de tonnes, soit 6 pour cent de moins que celles de la campagne précédente.

JAPON (6 février)

 La production de riz de 1997, estimée à 13 millions de tonnes, est légèrement supérieure à celle de 1996 et environ 1 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes (12,8 millions de tonnes). Afin de réduire la production de riz et les stocks importants qui se sont constitués, le gouvernement a décidé de subventionner les agriculteurs pour qu’ils réduisent les superficies cultivées. A l’heure actuelle, près de 30 pour cent des terres à riz du Japon sont laissées en jachère. D’après les estimations officielles, les stocks de riz étaient de l’ordre de 3,7 millions de tonnes à la fin du mois d’octobre 1997, soit 40 pour cent de plus qu’en 1996. La récolte de l’an dernier devrait encore accroître les stocks qui devraient se situer, fin octobre 1998, aux alentours de 4,5 millions de tonnes.

JORDANIE (10 février)

 Les perspectives du blé et de l’orge de 1998 sont favorables jusqu’à présent. Compte tenu des conditions météorologiques défavorables l’an dernier, la production totale de blé et d’orge a baissé de 18 pour cent en 1997 pour s’établir à 55 000 tonnes. La production intérieure de céréales assure en général 10 pour cent environ des besoins de consommation, tandis que le reste est couvert par les importations, essentiellement commerciales.

Les importations de blé pour 1997/98 (juillet/juin) sont estimées à 800 000 tonnes, celles de riz à 90 000 tonnes, tandis que les importations de céréales secondaires sont évaluées à 1,3 million de tonnes.

LAOS* (3 février)

Malgré les inondations signalées dans l’ensemble du pays à la fin de l’année dernière, la production céréalière de 1997 est estimée à 1,7 million de tonnes, chiffre supérieur de 18 pour cent à celui de 1996 et 12 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Cependant, on signale des pénuries localisées dans certaines provinces en raison du mauvais temps. Les pouvoirs publics de ces zones encouragent les agriculteurs à semer des cultures secondaires pour combler le déficit.

LIBAN (10 février)

Les perspectives de la récolte de céréales d’hiver de 1998 (juin/juillet) demeurent favorables jusqu’à présent, mais la production céréalière intérieure ne couvre normalement que 10 pour cent environ des besoins de consommation. La production totale de blé et d’orge de 1997 est estimée à 63 000 tonnes.

Pour 1997/98 (juillet/juin), les importations de blé devraient augmenter de quelque 11 pour cent et s’établir à 0,5 million de tonnes environ.

MALAISIE (6 février)

 La production de riz de 1997 est estimée à environ 2,1 millions de tonnes, soit un résultat moyen semblable à celui de 1996. Des pluies modérées ou fortes tombées en janvier 1998 auraient ralenti les travaux des champs pour le palmier à huile et les semis du riz de la campagne principale.

MONGOLIE* (13 février)

La production totale de céréales de 1997 est estimée à 240 000 tonnes, soit 10 pour cent de plus que celle de 1996, mais environ 33 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Compte tenu de cette récolte inférieure à la moyenne, la situation déjà précaire des approvisionnements alimentaires devrait se détériorer encore d’ici la prochaine récolte en septembre. Cette situation difficile, à laquelle viennent s’ajouter les effets négatifs des réformes économiques, se répercute fortement sur les groupes vulnérables. Le déficit céréalier à couvrir en 1997/98 est estimé à 90 000 tonnes, dont 23 000 tonnes d’aide alimentaire d’urgence destinées aux personnes vulnérables. D’après un récent rapport, les Etats-Unis ont offert 11 000 tonnes de farine.

MYANMAR (5 février)

 La production de riz de 1997 est estimée à 17 millions de tonnes, soit un résultat moyen, comme l’année précédente, en dépit des graves inondations qui ont frappé les cultures de riz dans plusieurs régions. Dans les onze Etats et divisions du pays, quelque 800 000 hectares seraient endommagés, dont environ 298 000 hectares entièrement détruits.

NEPAL (5 février)

 Malgré un accroissement d’environ 4 pour cent des superficies ensemencées en riz en 1997, la production est estimée à 3,7 millions de tonnes, contre 4,2 millions de tonnes en 1996. Toutefois, à ce niveau, la production est supérieure de quelque 12 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. La production céréalière totale de 1997 est estimée à 6,3 millions de tonnes, quelque 600 000 tonnes de moins que celle de l’année précédente mais environ 9 pour cent de plus que la moyenne.

PAKISTAN (5 février)

 Les premières perspectives de la récolte de blé, qui aura lieu en avril/mai, s’annoncent incertaines, compte tenu des mauvaises conditions météorologiques qui ont provoqué une réduction des emblavures. L’eau qui s’est accumulée dans les champs en décembre et début janvier les a rendus impropres à la culture du blé. On signale que le gouvernement importera probablement quelque 4 millions de tonnes de blé en 1997/98. En 1996/97, la production de blé du pays se situait aux alentours de 16,9 millions de tonnes et le gouvernement avait dû importer 3 millions de tonnes pour combler le déficit.

D’après les estimations actuelles, la production de riz s’établira à 4,5 millions de tonnes en 1997/98, soit 19 pour cent de plus que la moyenne des cinq campagnes précédentes et environ 5 pour cent de plus qu’en 1996/97. L’accroissement de la production est dû à l’augmentation des rendements et à la légère progression des superficies cultivées. Afin de relancer le secteur agricole, le gouvernement a annoncé, fin 1997, tout un ensemble d’incitations comprenant notamment un relèvement des prix de soutien de diverses cultures, la baisse des prix des intrants agricoles essentiels, une plus grande disponibilité du crédit agricole, de meilleurs systèmes d’irrigation et de drainage et un contrôle renforcé de la qualité des engrais et des pesticides.

PHILIPPINES (5 février)

De récents rapports indiquent que les perturbations météorologiques liées au phénomène El Niño pourraient provoquer une sécheresse, modérée à grave, dans la majeure partie du pays jusqu’en avril 1998. Parmi les provinces les plus vulnérables figurent le sud de Cotabato, le Misamis oriental et certaines parties de Zamboanga del Sur dans l’île de Mindanao. Du fait de cette sécheresse attendue, la production de riz et de maïs devrait reculer au cours des six premiers mois de 1998.

La production de riz de 1997 est officiellement estimée à 11,27 millions de tonnes, à peine 0,13 pour cent de moins que le chiffre de 1996. Néammoins, la production de riz de janvier à juin 1998 devrait chuter de 12,72 pour cent par rapport à la même période de l’an dernier. Les estimations de la production de maïs pour le quatrième trimestre 1997 sont demeurées supérieures aux estimations finales de 1996, avec une production totale de 4,33 millions de tonnes, soit 4 pour cent de plus qu’en 1996, mais environ 3 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. La production de maïs devrait aussi cette année reculer de 8,7 pour cent et s’établir à environ 1,68 million de tonnes pour les six premiers mois.

La “National Food Authority” (NFA) aurait des stocks suffisants (environ 2 millions de tonnes) jusqu’à la fin du mois d’avril. Toutefois, les importations de riz et de maïs en 1998 devraient augmenter à cause des prévisions de baisse de la production imputables aux conditions météorologiques et de l’accroissement constant de la population et de la consommation. La NFA a déjà commandé 650 000 tonnes de riz qui seront livrées au premier semestre de 1998. En 1996, la NFA avait importé 893 000 tonnes de riz.

SRI LANKA (5 février)

 On signale que le phénomène El Niño pourrait déclencher une sécheresse dans toute l’île en 1998 après avoir provoqué des pluies généralisées l’an dernier. Les précipitations de la mousson du nord-est de 1997 ont été favorables dans l’ensemble. Les précipitations totales enregistrées entre le 1er octobre et le 28 janvier ont été normales ou supérieures à la normale dans les huit provinces contrôlées, qui assurent 100 pour cent de la production de riz ‘Maha’ (campagne principale). A titre de comparaison, les précipitations cumulées au cours de la même période, l’année précédente, n’avaient été normales ou supérieures à la normale dans aucune des huit provinces.

La production totale de riz devrait se situer à 2,6 millions de tonnes en 1997, soit 26 pour cent de plus qu’en 1996 et 5 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. La production de riz du pays dans les mois à venir suscite des inquiétudes à cause du phénomène El Niño. Mais ses effets devraient être limités, car la plupart des réservoirs d’irrigation sont pleins grâce aux bonnes pluies de mousson de l’an dernier.

SYRIE (10 février)

 Les perspectives des céréales d’hiver, qui seront récoltées à partir de la mi-mai, sont favorables, compte tenu des conditions météorologiques normales durant la période de croissance. La production céréalière de 1997 est estimée à 5,1 millions de tonnes, soit 15 pour cent de moins que l’année précédente. A cause du mauvais temps, en particulier des gelées hivernales, la production de blé est tombée à 3,5 millions de tonnes, tandis que celle d’orge s’est établie à 1,3 million de tonnes, contre 1,5 million de tonnes en 1996. La production de maïs est estimée à quelque 300 000 tonnes, soit environ 45 pour cent de plus que le résultat de l’année précédente.

Les importations de farine de blé devraient se situer aux alentours de 400 000 tonnes en 1997/98, tandis que celles de maïs sont estimées à 340 000 tonnes.

THAILANDE (5 février)

 La récolte du riz de la campagne principale de 1997, qui assure normalement 85 à 90 pour cent de la production annuelle du pays, est achevée. La production est estimée à 17,84 millions de tonnes, moins que l’objectif précédent de 18,18 millions de tonnes, ce qui s’explique par les dégâts subis par les cultures du fait du manque de précipitations dans diverses zones du pays. La production totale de 1997 est provisoirement estimée à 21,8 millions de tonnes, soit légèrement plus que l’année précédente et 6 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. La production de maïs de 1997 est estimée à 3,9 millions de tonnes, quelque 500 000 tonnes de moins que le résultat de 1996.

Les semis du riz de la campagne secondaire de 1998 ont démarré; les premières perspectives sont défavorables car les niveaux d’eau dans les réservoirs de Bhumbol et de Sirket sont faibles. Les pouvoirs publics voient d’un oeil inquiet le nombre d’agriculteurs qui, sous l’effet de la hausse des prix, envisagent de semer le riz de la deuxième campagne malgré la menace de pénuries d’eau. La production de riz de la deuxième campagne de cette année avait été officiellement estimée à 2,8 millions de tonnes sur 4 millions de rai (640 000 hectares) de rizières, mais, selon les rapports officiels, en janvier, les superficies ensemencées atteignaient 5 millions de rai (800 000 hectares).

TURQUIE (10 février)

 Compte tenu du temps normal qui règne, les perspectives de la récolte d’hiver de 1998 sont favorables jusqu’à présent. La production de blé de 1997 est estimée à 18,7 millions de tonnes contre 18,5 millions de tonnes en 1996.

Le gouvernement envisage de modifier son système actuel de subventions agricoles afin de relancer la production agricole et la migration rurale. Dans le cadre du nouveau système, un prix d’intervention (prix de base) et un prix d’objectif (prix plafond) seront fixés pour chaque produit subventionné. Si les prix locaux tombent en-dessous du prix d’intervention, le gouvernement interviendra sur le marché pour acheter et relever ainsi les prix. En revanche, lorsque les prix locaux dépassent le prix d’objectif, le gouvernement autorisera les importations afin de freiner la hausse des prix.

Les importations de blé pour 1997/98 devraient être inférieures de 28 pour cent à celles de la campagne précédente, soit quelque 1,5 million de tonnes. Pour ce qui est du maïs, les importations sont estimées à 600 000 tonnes, contre 484 000 tonnes en 1996/97.

VIET NAM (5 février)

Malgré les dégâts causés par le typhon Linda à environ un demi-million d’hectares de rizières durant la première semaine de novembre, la production totale de riz de 1997 est officiellement estimée à 27,5 millions de tonnes, en légère hausse par rapport à l’année précédente et environ 9 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Les exportations de riz, une des sources principales de recettes d’exportation, se sont élevées à 3,5 millions de tonnes en 1997; le Viet Nam devient ainsi le deuxième exportateur mondial de riz. D’après les rapports officiels, le Viet Nam du Nord a atteint pour la première fois l’autosuffisance pour cette denrée et a exporté 102 000 tonnes en 1997. L’objectif d’exportation pour 1998 est de 4 millions de tonnes.

YEMEN (10 février)

 La production de sorgho de 1997, récolté récemment, est estimée à quelque 473 000 tonnes, soit 29 pour cent de plus que l’année précédente.

Des criquets seraient en train de se reproduire à petite échelle le long des plaines côtières de la mer Rouge. En conséquence, des nombres limités de sauteriaux et de nouveaux adultes pourraient faire leur apparition au cours des prochains mois. A ces criquets viendront peut-être s’ajouter de petits essaims sur les plaines côtières de la mer Rouge, en provenance du nord et de l’ouest. Des ailés en petits nombres pourraient être présents sur les plaines côtières près d’Aden et se reproduire dans les zones où il a plu. Les importations céréalières pour 1997 -essentiellement de blé- sont estimées à quelque 2,6 millions de tonnes. 

AMERIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

COSTA RICA (10 février)

 La préparation des terres est en cours en vue des semis de maïs et de riz de la première campagne de 1998. Les perspectives sont incertaines car il règne un temps sec et des températures anormalement élevées, dus au phénomène El Niño. Certaines zones ont imposé des rationnements d’eau.

Comme on ne prévoit pas de changements dans les semaines à venir (mars et avril sont normalement les mois les plus chauds), le pays a déclaré l’état d’urgence. Le gouvernement réalise des travaux publics, tels que la construction de citernes, réservoirs, etc., afin de faire face aux conséquences du phénomène El Niño. De nombreux petits producteurs de maïs, pour la plupart des agriculteurs de subsistance, ont perdu des récoltes, mais c’est le riz qui a été le plus touché en 1997. Des pertes importantes ont été signalées dans la grande province productrice de Guanacaste, mais les cultures des zones centrales sur la côte Pacifique et de la province méridionale de Puntarenas n’ont pas été épargnées non plus. La production de haricots a été également réduite. Les pâturages continuent à souffrir de la sécheresse et ces conditions anormales auront probablement des répercussions à long terme sur l’élevage et l’industrie de la viande.

Les importations de maïs -essentiellement de maïs jaune- pour la campagne de commercialisation 1997/98 (août/juillet) devraient se maintenir au niveau de la campagne précédente, soit 280 000 tonnes, tandis que les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) sont estimées à environ 100 000 tonnes.

CUBA (18 février)

Les pluies de tempête et les vents violents qui ont touché la majeure partie du pays durant la première quinzaine de février ont causé des pertes en vies humaines et des dégâts importants aux logements et aux infrastructures. Le secteur agricole a été également frappé, en particulier dans les provinces occidentales, où les importantes plantations de canne à sucre et de tabac seraient endommagées. On signale des dégâts aux cultures vivrières mineures dans certaines provinces centrales, et la récolte de canne à sucre, actuellement en cours, serait perturbée. On prévoit d’autres pluies pour les semaines à venir. Aucun dommage n’est signalé jusqu’à présent aux cultures irriguées du riz (d’hiver) de 1998, qui est la principale céréale et dont les semis sont en cours. D’après les premières prévisions, la production de riz sera proche du niveau de 1997 (270 000 tonnes), mais ne pourra, loin s’en faut, satisfaire la demande intérieure de cette denrée de base importante pour le régime alimentaire de la population.

La récolte de la canne à sucre, source importante de devises étrangères, a démarré plus tôt que prévu, en novembre (au lieu de janvier), afin d’éviter les dégâts des fortes pluies dues au phénomène El Niño, qui étaient prévues pour la fin de l’année. D’après les dernières prévisions officielles, la production de 1997/98 serait inférieure à 4 millions de tonnes, contre les 4,25 millions de tonnes de la campagne précédente.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) sont estimées à quelque 900 000 tonnes, à peu près autant que la campagne précédente. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) devraient osciller entre 375 000 et 400 000 tonnes, qui permettront de couvrir une demande intérieure soutenue de quelque 500 000 tonnes.

EL SALVADOR (10 février)

 Un temps normal a régné au cours des dernières semaines, mais il était arrivé trop tard pour neutraliser les dégâts subis par le maïs de la deuxième campagne de 1997/98, récemment récolté, qui a souffert de la sécheresse. La production pour l’année s’établit à un résultat inférieur à la moyenne de 500 000 tonnes, contre 630 000 tonnes pour la campagne précédente. En revanche, la récolte de haricots n’a pas trop souffert du temps sec et la production atteint un niveau moyen. On signale des conditions de croissance normales pour le sorgho, et une légère amélioration de la production devrait contribuer à compenser les pertes causées au maïs. La production de sorgho est estimée à un niveau moyen de 197 000 tonnes. En dépit des baisses de production du maïs, les prix des céréales sont restés stables, essentiellement grâce à l’intervention du gouvernement qui a facilité les importations afin de maintenir des stocks suffisants. La population touchée (quelque 22 500 personnes) a besoin de secours alimentaires d’urgence, et d’une aide pour la reprise des activités agricoles. Le gouvernement, ainsi que d’autres institutions publiques, fournissent une assistance technique et d’autres formes de soutien, et un appel à l’aide internationale a été lancé.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (août/juillet) ne devraient augmenter que légèrement par rapport aux 195 000 tonnes de la dernière campagne. En revanche, d’après les estimations actuelles, les importations de maïs devraient passer de 190 000 tonnes en 1996/97 à environ 300 000 tonnes, afin de couvrir le déficit de production dû à la sécheresse provoquée par El Niño. En 1998 (janvier/décembre), les importations de riz devraient être proches du niveau de 25 000 tonnes de 1997.

GUATEMALA (10 février)

 La récolte des céréales de la deuxième campagne de 1997/98 touche à sa fin. On estime provisoirement que, cette année, la production de maïs - principale céréale – s’établira au faible niveau de 900 000 tonnes. Cela s’explique par les pertes dues à la sécheresse qui a frappé les cultures de la première campagne et par les pluies intensives et les inondations qui ont eu lieu lors des semis de la deuxième campagne. La production de sorgho devrait aussi être inférieure à la moyenne avec 40 000 tonnes. La situation alimentaire est difficile pour la population rurale touchée, soit environ 50 000 personnes. Les ministères et autres institutions ont adopté une large gamme de mesures d’urgence et de prévention, telles que l’amélioration des infrastructures, des précautions sanitaires et du système d’information des communautés rurales, qui devraient contribuer à atténuer les effets d’El Niño. Un appel pour une aide alimentaire d’urgence et une assistance technique pour le relèvement des activités agricoles a été lancé à la communauté internationale.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (novembre/octobre) devraient diminuer et passer des 320 000 tonnes de la dernière campagne à quelque 275 000 tonnes, principalement en raison d’importants stocks de report. Les importations de maïs (juillet/juin) sont estimées à environ 610 000 tonnes, en augmentation par rapport aux 400 000 tonnes habituelles pour compenser les pertes de production et contribuer à satisfaire une vive demande intérieure. Quant aux importations de riz de 1998 (janvier/décembre), elles devraient se situer entre 35 et 40 000 tonnes.

HAITI* (10 février)

 Les pluies adéquates tombées en novembre, suivies de précipitations irrégulières depuis décembre, ne devraient pas modifier les intentions des agriculteurs en ce qui concerne les céréales de la première campagne, les haricots et autres cultures vivrières, qui seront semés à partir de février. On prévoit de nouvelles pluies dans les semaines à venir. Les superficies ensemencées en maïs et en riz (irrigué et non irrigué) devraient se rétablir par rapport à 1997, lorsque les cultures avaient gravement souffert de la sécheresse durant la première moitié de l’année. La situation alimentaire est encore précaire et la communauté internationale distribuera environ 155 000 tonnes d’aide alimentaire en 1998.

HONDURAS (10 février)

 Les pluies irrégulières et mal réparties au cours des deux derniers mois n’ont pas eu d’incidences négatives sur le maïs de la deuxième campagne (principale) de 1997/98, ni sur le sorgho et les haricots, qui sont actuellement récoltés. On prévoit une production moyenne de maïs, quoique inférieure aux premières prévisions. La production de sorgho devrait être inférieure à la moyenne, compte tenu des pertes causées par la sécheresse aux cultures de la première campagne (principale), en particulier dans les zones défavorisées du sud. La production de riz devrait également diminuer, mais dans une moindre mesure, étant donné que la plupart des rizières se trouvent dans les zones du nord, du centre et du nord-est où la sécheresse s’est moins fait sentir. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour une aide à la distribution de l’aide alimentaire d’urgence et à la relance des activités agricoles. La population rurale victime de la sécheresse (25 000 personnes) comprend surtout des agriculteurs de subsistance qui ont perdu la plupart de leurs cultures de la première campagne. Le gouvernement a adopté une série de mesures de protection, au nombre desquelles la construction de petits réseaux d’irrigation, de réservoirs temporaires et le forage de puits pour atténuer les effets d’El Niño.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) devraient être de l’ordre de 195 000 tonnes, contre les 175 000 tonnes de la dernière campagne. Les importations de maïs devraient se maintenir au niveau de la campagne précédente de 145 000 tonnes. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) devraient être semblables à celles de 1997.

MEXIQUE (10 février)

Malgré les dégâts importants causés aux cultures pluviales par la sécheresse suivie d’ouragans, en particulier dans le sud-ouest du pays, la récolte de maïs de 1997 a atteint le résultat exceptionnel de 18,3 millions de tonnes. La production de sorgho a atteint le niveau record de 6,3 millions de tonnes. Le niveau des réservoirs dans les zones irriguées du nord-ouest semble suffisant pour le blé de 1998, qui sera récolté à partir d’avril, et d’après les estimations provisoires, la production sera proche de la moyenne. Des orages et de fortes pluies dues à El Niño sont toutefois annoncés dans le nord du pays au cours des deux prochains mois, ce qui pourrait influer sur les semis dans les grands Etats producteurs de Sonora et Sinaloa.

NICARAGUA (10 février)

En décembre, des pluies irrégulières et mal réparties ont nui aux cultures de la deuxième campagne (“postrera”) de 1997/98, dont la récolte est en cours, et ont retardé les semis de la troisième campagne (“apante”). La production de maïs - principale céréale - devrait s’établir à un faible niveau d’environ 260 000 tonnes pour toute l’année, contre une récolte supérieure à la moyenne de 333 000 tonnes durant la campagne précédente. Cela s’explique surtout par les graves dégâts subis par les cultures de la première campagne du fait de la sécheresse d’El Niño. La production de sorgho devrait aussi chuter. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour une aide en faveur de 145 500 personnes gravement touchées, principalement sous forme de distribution de secours alimentaires et de soutien technique pour le relèvement du secteur agricole.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) devraient passer des 110 000 tonnes de la dernière campagne à 120 000 tonnes. Les importations de maïs devraient passer de quelque 30 000 tonnes à environ 175 000 tonnes afin de couvrir le déficit de production. Les importations de riz de 1998 (janvier/décembre) devraient être semblables au niveau de 1996.

PANAMA (2 février)

 Des températures anormalement élevées et un temps sec continuent à régner sur le pays, en particulier dans les provinces de la côte Pacifique. Les précipitations, surtout sur la côte Atlantique, ont été irrégulières et mal réparties. Les perspectives sont extrêmement incertaines pour les semis de riz et de maïs de 1998 qui démarreront en avril, car les dernières prévisions laissent entendre qu’un temps plus sec que la normale règnera dans les semaines à venir. Environ 100 000 tonnes de riz, céréale principale, seront importées en 1998 pour aider à combler le déficit de production de l’an dernier. La production de maïs de 1997 a été également inférieure à la moyenne (90 000 tonnes). Le secteur de l’élevage a été gravement touché en 1997 et le sera sans doute encore en 1998 car les sols accumulent les effets du manque d’humidité. Seules les cultures irriguées, telles que les bananes, ont été épargnées. Une aide a été demandée à la communauté internationale pour la distribution de secours alimentaires à la population touchée (environ 80 000 personnes) et la relance des activités agricoles. Plusieurs mesures d’urgence ont aussi été adoptées par le gouvernement afin d’atténuer l’incidence du phénomène El Niño.

REPUBLIQUE DOMINICAINE (10 février)

 A la fin du mois de décembre et durant tout le mois de janvier, de fortes pluies et des inondations ont fait souffrir les cultures, en particulier dans les zones du nord et du nord-ouest du pays. On signale des pertes considérables aux semis de riz et autres cultures vivrières, fruitières et commerciales. Environ 21 000 personnes, pour la plupart de petits agriculteurs, ont été victimes de dégâts aux logements et aux infrastructures. On prévoit de nouvelles précipitations au cours des semaines à venir. Le gouvernement a sollicité une aide internationale et adopte actuellement des mesures visant à éviter l’accumulation de réserves de vivres et la spéculation.

La préparation des terres est en cours en vue des semis du maïs de 1998 qui démarreront en mars. Cette année, les superficies ensemencées devraient être supérieures au niveau inférieur à la moyenne de l’an dernier, lorsque les cultures avaient été victimes de la sécheresse. Les semis du riz de 1998 sont en cours.

En 1998 (janvier/décembre), les importations de blé devraient être de l’ordre de 265 000 tonnes, contre 250 000 tonnes l’an dernier. Les importations de maïs sont estimées à environ 730 000 tonnes, soit autant qu’en 1997. Les prévisions actuelles indiquent qu’il faudra importer quelque 50 000 tonnes de riz en 1998.

AMERIQUE DU SUD

ARGENTINE (18 février)

La récolte du blé de 1997 vient de s’achever malgré quelques interruptions dues à des pluies intenses. L’état des cultures est bon dans les zones méridionales de la grande province productrice de Buenos Aires, mais l’on signale des problèmes concernant la qualité de la récolte ainsi que des maladies dans l’ouest de la province, de même que dans le nord et le centre de celle de La Pampa. Il est possible que le rendement soit en baisse dans les zones septentrionales du “grenier à blé”, dans les provinces de Cordoba, Santa Fe et Entre Rios, où les précipitations ont été particulièrement fortes. La production est provisoirement estimée à 13,9 millions de tonnes, volume en recul par rapport à la récolte record de 16 millions de tonnes engrangée l’an dernier, mais néanmoins bien supérieur à la moyenne des cinq dernières années. En revanche, les pluies abondantes ont été favorables au développement des cultures de maïs de 1998, qui sera récolté à partir de fin février, et les toutes dernières estimations indiquent une récolte record de 16,5 millions de tonnes. On annonce également une récolte exceptionnelle de sorgho, atteignant environ 3,6 millions de tonnes.

BOLIVIE (15 février)

 Un temps généralement sec a régné dans les hautes terres et dans les vallées, affectant les semis de céréales et de pommes de terre de la première campagne 1998 en cours actuellement. Selon les indications, la superficie ensemencée serait en diminution dans les régions où les opérations de semis sont d’ores et déjà terminées. En revanche, des précipitations intenses accompagnées d’inondations ont été enregistrées dans les régions amazoniennes en décembre, puis dans plusieurs autres régions dans le courant du mois de janvier. L’état d’urgence nationale a été déclaré en septembre lorsque des pluies torrentielles et des inondations ont causé quelques victimes et gravement endommagé les infrastructures dans le sud-ouest du pays. Pour faire face aux effets possibles de ce phénomène, qui pourraient atteindre leur point culminant dans les premiers mois de 1998, le gouvernement a pris des mesures d’urgence et mis en place un plan d’action en faveur de l’agriculture et d’autres secteurs. Les mesures ainsi adoptées prévoient notamment le recours à des variétés végétales plus résistantes, la remise en état et l’amélioration des silos existants, l’augmentation de la production de denrées pouvant remplacer la pomme de terre (culture très répandue, surtout dans les hautes terres frappées par la sécheresse), et l’entreposage en lieu sûr des semences.

Selon les estimations provisoires, les importations de blé devraient augmenter pendant la campagne de commercialisation 1997/98, passant de 330 000 tonnes l’an passé à 375 000 tonnes environ.

BRESIL (16 février)

 La production de blé de 1997, récemment engrangée, est provisoirement estimée à 2,7 millions de tonnes, volume en recul de 19 pour cent par rapport à 1996, mais néanmoins supérieur à la moyenne. Ce fléchissement est dû pour l’essentiel aux pluies torrentielles qui se sont abattues pendant plusieurs semaines sur les grands Etats producteurs du sud, à savoir Paraná, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. La récolte de maïs de 1998 a déjà démarré dans certaines des grandes régions productrices méridionales. On prévoit un net recul de la production par rapport au niveau élevé de 1997, principalement sous l’effet d’une diminution des superficies cultivées, essentiellement attribuable à la décision des agriculteurs de passer à d’autres cultures, attirés par des prix plus élevés que ceux du maïs. Dans le nord-est du pays, où les semis du maïs de 1998 devraient démarrer à partir du mois de mars, les perspectives ne sont pas bonnes car, après les quelques pluies enregistrées en janvier qui ont partiellement reconstitué les précieuses réserves d’humidité des sols, ces régions sont à nouveau victimes d’un temps sec associé au phénomène El Niño. Les intentions de semis des agriculteurs sont incertaines puisque, selon les prévisions, ces conditions de sécheresse supérieure à la normale devraient durer jusqu’en avril. La plupart d’entre eux pratiquent une agriculture de subsistance, basée sur de petites cultures de maïs, de haricots et de manioc. Les pâturages se ressentent également de cet important déficit hydrique.

CHILI (2 février)

 Les fortes pluies enregistrées en octobre, et pendant une partie du mois de novembre, ont affecté les semis de blé dans les principales régions productrices du centre. La récolte de 1998, en cours actuellement, est provisoirement estimée à 1,3 million de tonnes, contre 1,6 million de tonnes en 1997, volume qui demeure toutefois proche de la moyenne des cinq dernières années. En décembre, les précipitations ont été inférieures à la normale dans la quasi-totalité du pays, avec des températures nettement plus élevées que les mois précédents, ce qui a fait craindre des incendies de forêt dans certaines zones. En janvier, les conditions météorologiques ont été bonnes dans l’ensemble, améliorant ainsi les perspectives relatives à la récolte de maïs de 1998, qui sera rentrée à partir du mois de mars. On s’attend à une reprise par rapport à la récolte réduite par la sécheresse de l’an dernier.

Les importations de blé durant la campagne de commercialisation 1997/98 (décembre/novembre) devraient fléchir par rapport aux 750 000 tonnes importées l’année passée pour couvrir les pertes de récolte.

COLOMBIE (3 février)

 Un temps anormalement sec et chaud continue de régner dans le nord-ouest du pays, qui a accumulé un déficit en eau d’environ neuf semaines. De graves conditions de sécheresse sont également signalées le long de la cordillère des Andes, dans les vallées, en bordure de la mer des Caraïbes et dans certaines zones de la côte Pacifique Nord. Le niveau des réserves hydriques est faible et des mesures de rationnement de l’eau et de l’énergie électrique ont été adoptées dans certaines zones, notamment dans les départements de La Guajira, Magdalena et Bolivar dans le nord du pays. Des mesures de ce type ont également été mises en place dans les départements centraux de Santander, Cundimarca et Tolima, ainsi que dans ceux de Cauca et de Nariño dans le sud-ouest du pays. Le nombre des incendies de forêt continue d’augmenter sous l’effet de la sécheresse, tandis que les transports fluviaux et l’accès aux ports maritimes se font de plus en plus difficiles. En revanche, de fortes pluies et des inondations sont enregistrées dans certaines régions de la côte Pacifique, ainsi que dans les départements intérieurs de Caquetá et Putumayo, où des glissements de terrain sont également signalés. Les emblavures des céréales de la campagne secondaire 1997/98 sont en recul dans l’ensemble du pays, tout comme les superficies consacrées à d’autres cultures vivrières et de rente. Les semis des cultures non irriguées ont été sensiblement réduits car les agriculteurs craignent de perdre leur récolte. Pour les semis des céréales de la première campagne 1998 qui devraient démarrer en avril, les perspectives sont incertaines étant donné que les conditions actuelles devraient continuer de régner au cours des prochaines semaines.

EQUATEUR (18 février)

Les semis du blé de 1998, cultivé essentiellement dans les hautes terres, ont démarré dans des conditions d’humidité supérieures à la normale, tandis que ceux de maïs (jaune) et de paddy sont perturbés par les conditions météorologiques défavorables qui règnent actuellement dans les provinces côtières de Manabi et de Las Guayas, ainsi que dans les provinces de Los Rios et de Loja, respectivement dans le centre et le sud du pays. Des pluies torrentielles accompagnées d’inondations, et de glissements de terrain par endroits, sont signalées depuis le mois de novembre dans toutes les provinces côtières, et depuis fin décembre dans les provinces intérieures de Bolivar, Cotopaxi et Los Rios, faisant un grand nombre de victimes et provoquant de graves dégâts aux logements et aux infrastructures, ainsi qu’au secteur agricole. Dans certaines zones, les céréales et d’autres importantes cultures vivrières et de rente, notamment café, cacao, bananes et sucre, ont été gravement endommagées. Une évaluation détaillée de la situation n’a pas encore été faite mais, selon les indications, environ 105 000 hectares de cultures vivrières situés le long des côtes auraient été lourdement touchés, tandis que des pertes importantes ont été enregistrées dans les cultures de maïs des hautes terres. L’élevage et la pisciculture (crevettes) ont également été affectés par ce phénomène. Dans certains secteurs, on signale que l’absence de produits chimiques pour purifier l’eau crée de graves risques pour la santé publique. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et lancé un appel à l’aide internationale. Les importations de blé pendant la campagne de commercialisation 1998 (janvier/décembre) devraient atteindre environ 485 000 tonnes, comme en 1997.

PARAGUAY (2 février)

 Des pluies anormalement fortes en décembre ont causé le débordement du Paraguay dans les provinces de Concepción, San Pedro, Presidente Hayes, Alto Paraguay et de façon plus marquée dans les provinces d’Asunción, zone métropolitaine comprise, et de Neembucu, dans le sud du pays. De graves dégâts aux habitations et aux infrastructures sont signalés, tandis que les estimations font état d’environ 60 000 personnes directement touchées par les inondations. Une évaluation des éventuels dégâts enregistrés dans le secteur agricole n’a pas encore été faite. Les fortes pluies d’octobre/novembre avaient été favorables aux cultures de blé alors en plein développement, ainsi qu’aux semis de maïs, et l’on prévoit donc une production satisfaisante. Le gouvernement a lancé un appel à l’aide internationale.

PEROU (12 février)

 Les perspectives concernant les semis des céréales et des pommes de terre de 1998, en cours actuellement, sont incertaines. Les fortes pluies qui sont signalées dans l’ensemble du pays depuis le mois de décembre ont causé des inondations et des glissements de terrain dans le nord, le centre et le sud-est du pays. Elles se sont intensifiées en janvier, affectant particulièrement les grandes régions productrices de riz de la province côtière de Piura, dans le nord du pays. D’importantes bananeraies, ainsi que d’autres cultures vivrières et de rente, se trouvent également dans cette région. Plus au nord, dans la province de Tumbes, les précipitations intenses pourraient affecter les grandes plantations de bananiers de cette province. De graves dégâts aux logements et aux infrastructures ont été enregistrés dans les départements de Tumbes, Piura, Lambayeque, Cajamarca et La Libertad, dans le nord, ainsi que dans le département central d’Ancash. Dans le sud du pays, les départements d’Arequipa, Ayacucho, Apurimac et Huanvelica ont également été frappés par de fortes pluies, tout comme les départements intérieurs de Cuzco et Puno. Des glissements de terrain, ayant fait de nombreuses victimes, sont signalés. Le gouvernement a adopté des mesures d’urgence et lancé un appel à l’aide internationale. On signale également des précipitations intenses dans les montagnes du nord, mais aucun dégât au niveau des importantes cultures de pommes de terre que l’on trouve à ces altitudes.

URUGUAY (5 février)

 La récolte du blé de 1997 est maintenant terminée et une production satisfaisante, proche du volume record de 1996, a été engrangée. Celle du maïs de 1997/98 va bientôt commencer et, selont les prévisions provisoires, la production sera supérieure à la moyenne grâce à un taux d’humidité favorable au moment des semis et au cours de ces dernières semaines. La récolte du riz irrigué de 1998 devrait démarrer en mars et, selon les prévisions, la production pourrait être supérieure à la moyenne et proche du record de 1997. Les producteurs ont été attirés par l’augmentation des exportations vers les pays voisins.

VENEZUELA (5 février)

 Selon les indications, un temps sec et chaud règne en bordure de la mer des Caraïbes et dans les régions occidentales, tandis que le reste du pays connaît des conditions météorologiques proches de la normale, qui favorisent donc les travaux des champs en préparation des semis des céréales secondaires et du riz de 1998, qui débuteront en avril. 

EUROPE

COMMUNAUTE DES ETATS INDEPENDANTS

ARMENIE* (2 février)

 Les premières perspectives concernant les céréales d’hiver, qui constituent le gros de la récolte céréalière, sont satisfaisantes. La superficie consacrée au blé d’hiver est probablement restée proche du niveau de l’an dernier, soit 100 000 hectares environ. En 1997, la production intérieure de céréales s’est établie à quelque 330 000 tonnes, soit près de la moitié des besoins céréaliers intérieurs, estimés à 672 000 tonnes. Face à des besoins d’importations de céréales évalués à 340 000 tonnes, quelque 147 000 tonnes d’aide alimentaire ont été annoncées à ce jour et l’essentiel du déficit devrait être couvert par des importations commerciales. Toutefois, la reprise économique s’est ralentie en 1997 et une aide humanitaire demeure nécessaire pour quelque 400 000 personnes vulnérables. Les besoins d’aide alimentaire d’urgence, pour des distributions ciblées, n’ont pas encore été couverts. Le PAM, qui organise à l’intention de 220 000 personnes des distributions de rations à emporter ou des projets “vivres-contre-travail”, demande instamment aux donateurs de confirmer leurs contributions et d’en annoncer de nouvelles, pour couvrir son déficit de 17 600 tonnes de vivres pour 1998. Les ONG fournissent elles aussi une aide alimentaire ciblée.

AZERBAIDJAN (3 février)

 Selon les premières indications, la superficie consacrée aux céréales d’hiver, qui seront récoltées en 1998, a marqué un fléchissement (pouvant atteindre 12 pour cent) par rapport aux emblavures record de l’an dernier, et ce sous l’effet notamment des pénuries localisées de semences enregistrées à la suite des inondations de l’année passée. Par ailleurs, les cultures d’orge continuent de reculer au profit du blé. Les données officielles font état d’une réduction de moitié de la surface ensemencée en orge, qui de ce fait ne couvre plus que 60 000 hectares environ, et d’un déclin moins marqué de la superficie consacrée au blé (536 000 hectares). La contraction des emblavures pourrait ne pas être aussi nette qu’indiqué initialement. Le processus actuel de privatisation des exploitations agricoles rend plus difficile l’obtention d’informations représentatives concernant les secteurs public et privé. Après la récolte céréalière de 1997, estimée par la FAO à environ 1,2 million de tonnes, les besoins d’importations de céréales pendant la campagne de commercialisation 1997/98 sont évalués à plus de 400 000 tonnes. Face à de tels besoins, les annonces d’aide alimentaire s’élèvent à 53 000 tonnes, tandis que l’essentiel du déficit devrait être couvert par des importations commerciales. L’aide alimentaire annoncée comprend 35 000 tonnes de blé destinées à la constitution d’un fonds renouvelable pour les importations à partir de la Réserve stratégique de céréales. Une aide alimentaire d’urgence demeure nécessaire pour des distributions ciblées en faveur de la population vulnérable, notamment des personnes déplacées à l’intérieur du pays. Le PIB a progressé d’environ 5 pour cent en 1997, mais comme la question du statut du Haut- Karabakh et des régions environnantes n’est pas résolue, les personnes déplacées à l’intérieur du pays restent nombreuses. Le PAM prévoit de toucher quelque 245 000 bénéficiaires pendant les mois d’hiver et de réduire le nombre des personnes visées à 200 000 au printemps. Parmii les bénéficiaires, on compte les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les pensionnaires d’institutions sociales, les personnes hospitalisées, les enfants des pensionnats et les victimes de Tchernobyl. Les besoins du PAM pour 1998 s’élèvent à 13 000 tonnes, dont 7 000 tonnes restent à couvrir.

BELARUS (4 février)

 L’essentiel des semis de céréales ne débuteront pas avant le printemps. L’objectif officiel est d’augmenter la production agricole de 4 à 5 pour cent en 1998 et d’améliorer sensiblement les rendements céréaliers. Pour ce faire, le gouvernement a annoncé un nouveau programme à travers lequel le secteur agricole recevra quelque 13,2 billions de roubles bélarussiens (soit 2,2 millions de dollars E.-U.) sous formes de subventions, de crédits et d’avances, pour financer la réparation des équipements, les travaux agricoles de printemps et les applications d’intrants. L’octroi de crédits à des conditions favorables, au cours de ces dernières années, n’a pas eu d’effets notables sur les rendements céréaliers, qui sont restés relativement stables à un niveau inférieur de quelque 20 pour cent à la moyenne des années 1986-90. Selon les estimations officielles finales, la récolte céréalière de 1997 s’établit à 5,8 millions de tonnes, en poids nettoyé, soit un volume inférieur à l’objectif fixé (6,3 millions de tonnes), mais très proche de celui de l’année précédente, et ce malgré une augmentation de quelque 25 pour cent des applications d’engrais et de meilleures conditions météorologiques. La production de blé est estimée à 650 000 tonnes, environ 8 pour cent de plus que l’an passé, reflétant une progression de 5 pour cent des emblavures et de meilleurs rendements, tandis que la production de céréales secondaires a fléchi. Selon les estimations, les importations devraient légèrement progresser en 1997/98, passant à près de 0,9 million de tonnes, car le pays devrait profiter de la disponibilité de céréales fourragères à bas prix dans les pays voisins. Il est probable que les importations proviendront essentiellement de la Fédération de Russie, d’Ukraine et du Kazakhstan.

FEDERATION DE RUSSIE (4 février)

 Les premières perspectives concernant les céréales d’hiver demeurent satisfaisantes (sous toute réserve). Toutefois, le résultat final de la récolte dépendra essentiellement de l’étendue des emblavures de printemps ainsi que des conditions météorologiques d’ici la fin des opérations de récolte, en septembre/octobre. Les données finales relatives à la superficie consacrée aux céréales d’hiver par l’ensemble des céréaliculteurs ne sont pas encore disponibles mais, d’après les premières indications, celle-ci pourrait rester proche du niveau atteint l’an dernier, soit 14 millions d’hectares. Dans les fermes (restructurées) d’Etat, les emblavures couvrent 13,5 millions d’hectares, soit 2 pour cent seulement de moins que l’année précédente, et ce malgré les difficultés et les retards de la récolte 1997. Toutefois, dans la région à haut rendement du Nord Caucase, la superficie ensemencée a reculé de près d’un cinquième. Les conditions de croissance sont inégales mais satisfaisantes dans l’ensemble. Une vague de froid très intense en décembre 1997 a causé quelques dégâts aux cultures et le dégel qui a suivi a rendu les cultures céréalières vulnérables dans les zones de production situées plus au sud, mais à ce jour le manteau neigeux devrait avoir été suffisant dans la plupart des régions pour éviter des dommages importants. Cela étant, les destructions causées par le froid pourraient être supérieures à leur très faible niveau de l’an dernier (1 million d’hectares environ). Le résultat final dépendra essentiellement de l’étendue des semis céréaliers de printemps. Ceux-ci pourraient être en recul, en raison de l’existence d’excédents en céréales fourragères provenant de la récolte abondante, mais de qualité médiocre, de 1997 et d’une diminution marquée des superficies labourées à l’automne, après la récolte tardive.

Les estimations officielles finales concernant la récolte céréalière de 1997 indiquent un volume de 88,5 millions de tonnes, dont 44,2 millions de tonnes de blé, 42,2 millions de tonnes de céréales secondaires, 328 000 tonnes de paddy (malgré les prévisions plus optimistes faites précédemment) et 1,8 million de tonnes de légumineuses. Les possibilités d’exportation de céréales fourragères sont limitées par l’abondance des disponibilités sur le marché international, le faible niveau des cours mondiaux, les coûts internes élevés de regroupement, manutention et transport des céréales, ainsi que par les installations insuffisantes des ports. Les exportations de céréales (commerce intra-CEI compris) sont provisoirement estimées à 3,4 millions de tonnes pour 1997/98, orge principalement et blé fourrager dans une moindre mesure. Selon les prévisions provisoires, le commerce extra-CEI couvrira plus de 2 millions de tonnes de blé et 0,4 million de tonnes de céréales secondaires (orge).

Les importations céréalières sont provisoirement estimées à 3,4 millions de tonnes, dont 2,6 millions de tonnes de blé, 0,3 million de tonnes de riz et 0,5 million de tonnes de céréales secondaires. Toujours selon des estimations provisoires, les importations s’élèveraient à 1 million de tonnes, dont 0,6 million de tonnes de blé de qualité alimentaire, 0,3 million de tonnes de riz et une faible quantité de maïs.

GEORGIE* (4 février)

 Les perspectives concernant les céréales d’hiver de 1998, blé principalement et orge dans une moindre mesure, sont incertaines, car le temps sec de l’automne et la vague de froid extrême enregistrée en décembre pourraient avoir endommagé les cultures. La production agricole est en forte reprise, mais l’infrastructure de transformation constitue toujours un goulet d’étranglement. Malgré des conditions de croissance inégales, la récolte céréalière de 1997 a atteint un volume record de 820 000 tonnes, dont quelque 300 000 tonnes de blé, ce qui représente toutefois moins de la moitié des besoins annuels. Face à des besoins d’importations céréalières de quelque 400 000 tonnes en 1997/98, le pays a reçu 127 000 tonnes d’aide alimentaire au total et devra couvrir le déficit par les voies commerciales. Toutefois, une aide ciblée est encore nécessaire pour 300 000 personnes vulnérables et les besoins d’aide alimentaire pour les secours humanitaires n’ont pas encore été intégralement couverts. La population cible du PAM est tombée à 170 000 personnes, y compris les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les familles vulnérables participant à des projets “vivres-contre-travail”. Les autres bénéficiaires reçoivent une aide des ONG. Les besoins d’aide alimentaire du PAM pour 1998 s’élèvent à 15 000 tonnes, dont 7 000 tonnes n’ont pas encore été mobilisées.

KAZAKHSTAN (4 février)

 L’essentiel des semis des céréales seront effectués au printemps. Des 14 millions d’hectares qui ont été consacrés aux céréales en 1997, quelque 600 000 hectares seulement avaient été ensemencés durant l’automne. La faible rentabilité des cultures céréalières dans les zones marginales, à laquelle s’ajoute la récession prolongée du secteur de l’élevage, a déterminé une forte diminution des surfaces ensemencées, tendance qui pourrait se poursuivre en 1998. Toutefois, comme les conditions de croissance sont satisfaisantes, de meilleurs rendements céréaliers moyens pourraient, comme en 1997, compenser cette réduction des emblavures. La récolte céréalière de 1997 est officiellement établie à 12,4 millions de tonnes, soit près de 11 pour cent de plus que l’année précédente, malgré une réduction de 2,5 millions d’hectares des superficies cultivées. La production de blé a augmenté de 17 pour cent, passant ainsi à 9 millions de tonnes, et ce en dépit d’un fléchissement de 11 pour cent des emblavures, tandis que la récolte de céréales secondaires a reculé de 5 pour cent pour s’établir à 3,1 millions de tonnes, reflétant une réduction des semis de 26 pour cent.

Selon les estimations provisoires, les exportations de céréales, principalement de blé vers d’autres pays de la CEI, atteindraient 3,2 millions de tonnes en 1997/98 (contre 4,6 millions de tonnes en 1996/97). Le niveau relativement faible des stocks céréaliers d’ouverture, une faible demande d’importation d’orge de la part des pays voisins et les progrès limités réalisés dans l’ouverture de nouveaux marchés hors CEI, devraient faire chuter les exportations de céréales secondaires à 0,3 million de tonnes.

En l’absence de mesures de protection sociale adéquates, la privatisation des entreprises, la progression du chômage et la fourniture irrégulière d’énergie ont rendu encore plus difficile la situation de beaucoup de gens, notamment dans les villes industrielles régionales. Malgré l’existence d’excédents céréaliers exportables, plus de 600 000 personnes dans le pays sont dans un état de dénuement tel que leur survie pendant les mois d’hiver est fonction de l’aide ciblée qui leur est fournie.

OUZBEKISTAN (5 février)

 Les premières perspectives pour les cultures d’hiver, à récolter pendant l’été 1998, sont satisfaisantes. Dans les fermes d’Etat, les semis de céréales d’hiver (blé principalement) couvrent un peu plus de 1,3 million d’hectares (dont 1 million d’hectares irrigués). Comme les cultures céréalières d’hiver sur les parcelles familiales couvriront au moins 100 000 hectares, la superficie totale des emblavures d’hiver sera de 1,4 million d’hectares, dont 1,3 environ pour le blé. Il s’agit, comme prévu, d’une étendue inférieure de quelque 100 000 hectares à celle de l’année passée, du fait de l’abandon de la culture du blé sur les terres non irriguées dans le but d’améliorer les rendements moyens. Selon les tout derniers rapports, la levée et la croissance des cultures ont été satisfaisantes sur au moins 75 pour cent de la superficie ensemencée dans les fermes collectives. Les estimations les plus récentes indiquent pour la récolte céréalière de 1997 un volume de 3,8 millions de tonnes, dont 3,1 millions de tonnes de blé et 0,4 million de tonnes de paddy. A ce niveau, la production est supérieure de 7 pour cent à celle de l’année précédente, grâce à des conditions de végétation plus favorables et à de meilleurs rendements, puisque la superficie ensemencée était stable à 1,7 million d’hectares, dont près de 1 million d’hectares irrigués.

La consommation alimentaire directe totale de céréales et autres denrées est limitée par la faiblesse du pouvoir d’achat. Dans les zones rurales, les approvisionnements en céréales restent très précaires car les quotas de livraison doivent être atteints même si la production est inférieure à l’objectif. L’utilisation intérieure de céréales en 1997/98 est maintenant estimée à 4,6 millions de tonnes, dont 3,5 millions de tonnes pour la consommation humaine. Comme la récolte céréalière de 1997 a atteint 3,65 millions de tonnes (en équivalent riz usiné) et que le niveau des stocks n’a pas changé, les importations de céréales sont estimées à près de 1 million de tonnes en 1997/98, principalement de blé destiné à la consommation humaine. Quelque 0,5 million de tonnes devraient être fournies par le Kazakhstan et la Fédération de Russie (pour finir d’honorer un contrat de troc de 1996/97 contre du coton), tandis que le solde devrait provenir de pays hors CEI.

REPUBLIQUE DE MOLDOVA (4 février)

 Les premières perspectives pour les céréales d’hiver de 1998 (blé et orge principalement) demeurent satisfaisantes, malgré quelques destructions causées par une vague de froid intense en décembre 1997. La récolte céréalière de 1997 a marqué une nette progression, atteignant 3 millions de tonnes, grâce à de bonnes pluies et à une augmentation de 11 pour cent des superficies cultivées. Dans l’attente des estimations officielles finales, la production de blé reste établie à 1,2 million de tonnes, et celle de céréales secondaires à 1,75 million de tonnes en raison d’un accroissement marqué tant des semis que des rendements.

Le pays dispose d’un excédent exportable en 1997/98, mais les restrictions à l’exportation de céréales en dehors des voies officielles, auxquelles s’ajoute le faible niveau des prix d’achat par les organismes officiels, pourrait limiter les exportations. De ce fait, les exportations autorisées devraient rester à un faible niveau, de l’ordre de 0,3 million de tonnes tout au plus, tandis que les utilisations fourragères des céréales augmenteront probablement, de même que les stocks. Par ailleurs, le pays pourrait continuer d’importer du blé de haute qualité destiné à être mélangé au blé de production nationale pour la fabrication du pain. Le pays a reçu à ce jour 60 000 tonnes au titre de l’aide alimentaire annoncée.

REPUBLIQUE KIRGHIZE (4 février)

 D’après les premières indications, la surface consacrée aux céréales d’hiver (blé principalement) à récolter en 1998, pourrait rester proche du niveau de l’an dernier, les cultures autres que le blé (le tabac, par exemple) devenant plus rémunératrices. Pour tenter d’accroître la capacité du pays de subvenir à ses propres besoins, la superficie consacrée au blé a doublé ces dernières années pour atteindre 553 000 hectares. De ce fait, la récolte céréalière de 1997 est officiellement estimée à 1,7 million de tonnes, volume en progression de 21 pour cent par rapport à l’an passé et supérieur à l’objectif fixé. La production de blé s’établit à 1,4 million de tonnes et le pays détient un excédent exportable pouvant aller jusqu’à 300 000 tonnes de blé. Parallèlement, le pays importe également du blé à l’intention des zones à déficit céréalier du sud-ouest, déficit attribuable à la fois à la nature montagneuse de leur territoire et au faible développement du réseau local de transport et de l’infrastructure de commercialisation.

En 1997/98, l’utilisation intérieure de céréales est estimée à 1,7 million de tonnes, dont 0,7 million de tonnes pour la consommation humaine, 0,7 million de tonnes pour l’alimentation des animaux et le reste pour d’autres usages, semences essentiellement. Les importations sont estimées à 120 000 tonnes, dont 83 000 tonnes d’aide alimentaire déjà annoncée en faveur des réfugiés tadjiks et autres populations vulnérables à l’intérieur du pays.

TADJIKISTAN* (4 février)

 Les premières perspectives pour les céréales d’hiver 1997, à récolter en 1998, sont satisfaisantes. Selon les indications provisoires, la superficie ensemencée aurait encore augmenté, mais le potentiel de rendement demeure limité par une pénurie de fonds pour l’achat d’intrants et d’équipements. La récolte céréalière de 1997 est estimée par la FAO et le personnel EC- TACIS dans le pays à environ 0,6 million de tonnes, chiffre supérieur à la bonne récolte de 1996, maintenant officiellement estimée à 543 000 tonnes. Les estimations officielles indiquent une augmentation de 15 pour cent de la production de coton, principale culture de rente, qui s’établit ainsi à 358 000 tonnes.

Malgré l’accroissement de la production enregistré en 1997, le pays pourrait connaître un déficit en céréales vivrières de près de 300 000 tonnes, pour une population résidente de 5,5 millions d’habitants. La capacité d’importation par les voies commerciales ne devrait pas être supérieure à celle de l’an dernier, estimée à quelque 160 000 tonnes, ce qui laisse des besoins d’aide alimentaire de 137 000 tonnes, dans l’hypothèse de population précédente. La situation des approvisionnements alimentaires reste difficile en raison de la sécurité précaire, d’un chômage ou sous-emploi diffus et de l’inefficacité grandissante des mesures de protection sociale. Plus de 16 pour cent de la population se trouve en situation d’insécurité alimentaire et ne peut se nourrir de manière adéquate sans une aide ciblée. Les besoins d’aide humanitaire d’urgence pour les populations vulnérables demeurent élevés. On estime qu’en 1998, une aide alimentaire devra être fournie à environ 900 000 personnes, tout comme en 1997. Le PAM prévoit de venir en aide à 500 000 personnes, tandis que les 400 000 autres seront assistées par diverses ONG. Face à des besoins d’aide alimentaire estimés à 137 000 tonnes pour 1997/98, quelque 100 000 tonnes ont été annoncées jusqu’à présent.

TURKMENISTAN (5 février)

 Selon les indications actuelles, les superficies consacrées aux céréales d’hiver (blé principalement) auraient légèrement augmenté, passant à 500 000 hectares environ. Les premières perspectives sont satisfaisantes. Les réformes introduites en 1996/97 - notamment la privatisation des terres et l’offre de crédits à la production - ont déterminé une forte reprise de la production céréalière en 1997 (730 000 tonnes) et pourraient se traduire par de meilleurs rendements en 1998 également. Toutefois, même s’il y a comme prévu une amélioration des disponibilités en engrais azotés, l’objectif de production, fixé à 1,2 million de tonnes de céréales, ne sera probablement pas atteint. Même dans l’hypothèse de conditions météorologiques favorables, les rendements moyens devraient demeurer faibles, en raison de la mauvaise qualité des semences utilisées, de l’utilisation inadéquate des intrants, des pénuries d’équipements et du mauvais état du système d’irrigation.

La situation alimentaire reste inégale et précaire dans les zones défavorisées. Les populations des zones industrielles en crise et des zones rurales non fertiles sont en difficulté. Les recettes des exploitants agricoles demeurent faibles, tandis qu’un pouvoir d’achat insuffisant empêche une grande partie de la population de se procurer une nourriture variée et des aliments plus coûteux.

L’utilisation intérieure annuelle de céréales est tombée à environ 1,2 million de tonnes. Les stocks céréaliers ont été épuisés en 1996/97 et devront être reconstitués cette année. Face à des besoins totaux évalués à 1,42 million de tonnes, les disponibilités intérieures (stocks et production céréalière) sont estimées à 852 000 tonnes. Compte tenu de la quantité nécessaire pour la reconstitution partielle des stocks, les besoins d’importations s’élèvent à près de 560 000 tonnes pour 1997/98. Ces importations devraient être effectuées par les voies commerciales, principalement du Kazakhstan et d’Ukraine, mais environ 100 000 tonnes pourraient être achetées en dehors de la CEI.

UKRAINE (5 février)

 Les premières indications annoncent un fléchissement de la récolte céréalière en 1998. Les semis de céréales d’hiver (blé et seigle principalement) couvrent environ 1 million d’hectares de moins que l’année précédente, et ce sous l’effet conjugué d’un temps défavorable pendant la moisson en 1997, de problèmes de trésorerie et de pénuries de carburant et d’équipements. En outre, les destructions des cultures par le gel qui, selon les prévisions, concerneraient environ 10 pour cent des superficies cultivées, devraient être supérieures à celles de l’an dernier. La superficie labourée pendant l’automne en vue des semis de printemps a également diminué, alourdissant ainsi les travaux de printemps. Enfin, la récolte céréalière de 1997, abondante mais de qualité médiocre, s’est traduite par un excédent de céréales fourragères et un affaiblissement des prix payés aux producteurs, réduisant ultérieurement de ce fait la viabilité des programmes de crédit et la disponibilité de fonds de roulement.

La récolte céréalière de 1997, officiellement estimée à 35,4 millions de tonnes, est sans doute plus proche des 37 millions de tonnes, du fait d’une volonté diffuse d’augmenter les recettes et les liquidités (troc) en sous- déclarant la production. Un volume de production de 37 millions de tonnes représente une progression d’environ 40 pour cent par rapport aux estimations de la FAO concernant la récolte de 1996, attribuable à une nette augmentation des emblavures, à de meilleures conditions météorologiques et à un recours accru aux intrants. La production de blé est estimée par la FAO à 19 millions de tonnes, quelque 4 millions de plus que les estimations FAO pour l’année précédente. La production de céréales secondaires a progressé de près des deux tiers, passant à 16,7 millions de tonnes grâce à une expansion des emblavures, à de meilleurs rendements et à une forte avancée de la production de maïs, officiellement estimée à 5,3 millions de tonnes (contre 1,8 million de tonnes en 1997). La production de riz est tombée à 65 000 tonnes (82 000 tonnes en 1997), tandis que la récolte de légumineuses a légèrement progressé, atteignant 1,2 million de tonnes, chiffre toutefois bien inférieur à la moyenne du fait de des conditions de croissance défavorables au moment des semis.

La reprise de la production agricole demeure limitée, tout comme la compétitivité des exportations, par le manque de progrès significatifs du processus de privatisation de la production et de la commercialisation des produits agricoles. Bien qu’une cinquantaine de silos-élévateurs soient actuellement en cours de privatisation, l’Etat reste très présent dans la production, le commerce et la promotion commerciale des céréales. Les nombreuses et coûteuses barrières à la libre circulation des céréales, le faible niveau de la demande de céréales fourragères à l’intérieur de la CEI, ainsi que la vive concurrence exercée par la Fédération de Russie et d’autres pays sur les marchés d’exportation, pourraient freiner les exportations du pays qui tomberaient cette année à environ 1,7 million de tonnes, contre 1,8 million de tonnes en 1996/97 et 3,6 millions de tonnes en 1995/96.

CE (20 février)

 La production céréalière totale de 1997 est estimée à 207 millions de tonnes, volume pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente. Bien que la production de blé ait reculé de 5 millions de tonnes, tombant à 95 millions de tonnes, ce fléchissement a été presque totalement compensé par la progression des céréales secondaires. Les premières perspectives pour les cultures céréalières de 1998 sont en général satisfaisantes. Les précipitations ont été généralement supérieures à la moyenne dans l’ensemble de la CE, maintenant ainsi l’humidité des sols à un bon niveau. Toutefois, les pluies ont été particulièrement fortes au Portugal, ainsi que dans le sud de l’Espagne et de l’Italie, causant des inondations et retardant les semis des céréales d’hiver. Selon les estimations, les emblavures totales en céréales d’hiver de la Communauté auraient légèrement augmenté. Les toutes dernières informations indiquent une progression des superficies consacrées au blé, au seigle et au triticale, mais aussi un recul des cultures d’orge. Comme le taux de mise hors culture reste de 5 pour cent pour 1997/98, un certain fléchissement des semis de printemps est probable.

ALBANIE (12 février)

 La production céréalière de 1997 a marqué une certaine reprise par rapport à l’année précédente, s’établissant à 600 000 tonnes environ, dont 350 000 tonnes de blé selon les estimations. Toutefois, l’utilisation intérieure totale de blé étant évaluée à environ 700 000 tonnes pour 1997/98, près de 350 000 tonnes de blé, ou l’équivalent en farine de blé, devront donc être importées d’ici la fin de la campagne de commercialisation, en juin. L’essentiel de ce déficit devrait être couvert par une aide alimentaire provenant de la CE. D’après les rapports de février, les marchés continuent d’être bien approvisionnés en farine.

Selon les indications concernant les cultures céréalières d’hiver pour la récolte 1998, les mesures d’incitation en faveur des agriculteurs ont été suffisantes, et l’accès aux intrants adéquat pour garantir des emblavures au moins égales à celles de l’année précédente.

BOSNIE-HERZEGOVINE* (1er février)

La superficie consacrée aux céréales d’hiver de 1998 (blé) a fortement reculé. Dans la Fédération croato-musulmane, 60 pour cent seulement des céréales d’hiver avaient été semées à mi-novembre; même dans des conditions favorables, les emblavures devraient rester inférieures d’environ 10 pour cent à l’objectif (71 000 hectares). La superficie ensemencée a diminué également dans la République serbe. En 1997, les semis de blé ont fléchi de près de 15 pour cent, tandis que la superficie consacrée au maïs et aux pommes de terre a marqué une forte progression, tout comme les rendements moyens. Cela est dû essentiellement aux approvisionnements importants des marchés en blé et farine importés, et à la faible rentabilité du blé par rapport à d’autres cultures, maïs et pommes de terre notamment, qui sont en outre plus faciles à cultiver pour de petits producteurs mal équipés et sans disponibilités. Le blé reste un aliment de base important, mais considérant l’amélioration progressive mais constante de la situation agricole, et notamment l’augmentation de la production de pommes de terre, la dépendance à l’égard de cette céréale tend à s’amoindrir. Pour 1997/98, les besoins d’importations céréalières totaux sont provisoirement estimés à près de 275 000 tonnes, principalement vers la Fédération croato-musulmane. Dans la République serbe, la récolte de blé devrait être suffisante pour couvrir les besoins de consommation humaine. Le Programme alimentaire mondial devrait fournir 60 000 tonnes d’aide alimentaire à la Bosnie-Herzégovine en 1998, dont 19 000 tonnes restent à couvrir. L’essentiel de ces denrées sera utilisé pour des distributions ciblées de rations mensuelles à près de 600 000 personnes vulnérables à l’heure actuelle, chiffre qui devrait tomber à quelque 200 000 personnes d’ici fin 1998. Environ 6 700 tonnes d’aide alimentaire seront utilisées pour rétribuer divers petits travaux de remise en état, afin d’aider les populations à sortir de la dépendance et à retrouver leur autosuffisance alimentaire.

BULGARIE (12 février)

 La production céréalière totale de 1997 est estimée à 6,2 millions de tonnes, volume bien supérieur à la mauvaise récolte de 1996 (à peine 3,4 millions de tonnes). La production de blé a nettement augmenté passant à 3,8 millions de tonnes (contre 1,8 million de tonnes en 1996), mais dans l’ensemble la récolte a été de qualité inférieure à la normale en raison d’un temps exceptionnellement humide au moment de la moisson.

Concernant les céréales d’hiver à récolter en 1998, les tout derniers rapports indiquent une progression marginale des semis de blé et une certaine stabilité de la superficie consacrée à l’orge par rapport à l’année précédente. Toutefois, le temps défavorable de l’automne dernier a retardé les semis qui ont probablement été effectués en bonne partie au-delà de la période optimale, à fin octobre. Les conditions météorologiques de l’hiver ont été satisfaisantes jusqu’à présent et les chutes de neige de fin janvier ont permis de reconstituer en partie les réserves d’humidité des sols, épuisées par le temps sec et doux qui régnait précédemment.

CROATIE (5 février)

 La récolte de blé devrait être inférieure à celle de l’année précédente (936 000 tonnes). L’objectif des semis d’hiver, fixé à 344 000 hectares, n’a pas été atteint, à cause notamment des inondations, des vents violents et du temps froid enregistrés à mi-novembre et qui ont mis un terme aux travaux. Des 282 000 hectares consacrés aux cultures d’hiver, 260 000 hectares ont été ensemencés en céréales et principalement en blé (230 000 hectares). La superficie totale consacrée au blé semble supérieure à celle de l’an passé (206 000 hectares), mais il s’agit d’une progression trompeuse car les frontières du pays ont été modifiées à la suite de la réintégration de la Slavonie orientale. Les conditions de croissance ont été très inégales et le rendement exceptionnel de l’an dernier (4,5 tonnes à l’hectare) pourrait ne pas se reproduire. La récolte céréalière de 1997 est estimée à 3,2 millions de tonnes, volume record et supérieur de quelque 17 pour cent à celui de 1996. Cette progression est attribuable à une expansion de 8 pour cent des emblavures et à de meilleurs rendements. La production de céréales secondaires est estimée à 2,2 millions de tonnes, soit quelque 7 pour cent de plus que l’année précédente.

ESTONIE (5 février)

 Les premières perspectives concernant les céréales d’hiver demeurent satisfaisantes. La superficie ensemencée est restée relativement stable. La récolte céréalière de 1997 a atteint 700 000 tonnes, soit quelque 9 pour cent de plus que la production de l’année précédente, maintenant établie officiellement à 642 000 tonnes. Les importations de céréales pour 1997/98 sont estimées à 170 000 tonnes, dont 45 000 tonnes de blé de qualité alimentaire et de seigle. Le pays importerait actuellement une quantité importante de céréales de la Fédération de Russie, mais il pourrait s’agir d’un commerce de transit à travers le port de Novotallin.

EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE (12 février)

 La production céréalière de 1997 s’établirait à 600 000 tonnes, selon les estimations, soit près de 15 pour cent de plus qu’en 1996. La récolte de blé est estimée à 320 000 tonnes, celle d’orge à 125 000 tonnes et celle de maïs à 130 000 tonnes.

HONGRIE (12 février)

 La production céréalière de 1997 est estimée à près de 14 millions de tonnes, quelque 20 pour cent de plus que la récolte réduite de 1996. La production de blé est officiellement estimée à 5,3 millions de tonnes, contre 3,9 millions de tonnes en 1996, mais la qualité de la récolte est dans l’ensemble inférieure à la normale, en raison des fortes pluies enregistrées en début d’été, et l’on prévoit des excédents en blé fourrager. Quant à la récolte de maïs, elle serait exceptionnelle et atteindrait quelque 6,5 millions de tonnes, contribuant ainsi à augmenter le niveau déjà élevé des excédents en céréales fourragères accumulés cette année.

Pour les céréales d’hiver 1998, les perspectives sont incertaines. Des températures exceptionnellement douces à partir de fin décembre et pendant la plus grande partie du mois de janvier, ont permis à la plupart des céréales de rattraper le retard de croissance dû à un automne très sec. Toutefois, fin janvier, les températures étaient à nouveau inférieures à zéro et une vague de froid prolongée pourrait endommager les cultures, surtout du fait que le manteau neigeux protecteur est insuffisant. Avec une superficie en céréales d’hiver déjà restreinte sous l’effet de la période de sécheresse précédente, des destructions importantes des semis par le froid pourraient se traduire par une forte réduction globale de la superficie récoltée par rapport à l’an passé. De plus, les perspectives de rendement ne sont pas favorables. La stagnation des marchés céréaliers a fait chuter les recettes agricoles en 1997 et, de ce fait, les disponibilités des exploitants pour les cultures de 1998 sont limitées. Le recours à des semences certifiées pour les semis a été plus faible, et on peut prévoir que les applications d’engrais et les mesures de lutte contre les ravageurs seront réduites.

LETTONIE (4 février)

 Les céréales d’hiver à récolter en 1998 ont bénéficié de conditions de croissance satisfaisantes dans l’ensemble et les perspectives demeurent positives. La récolte céréalière de 1997 est estimée à 1,05 million de tonnes, soit 8 pour cent de plus que l’année précédente, grâce à des conditions météorologiques plus favorables et à une expansion de 9 pour cent des emblavures (492 000 hectares). La production reste toutefois insuffisante pour couvrir les besoins intérieurs en céréales vivrières et, d’après les rapports officiels, près de 25 000 tonnes de blé et de seigle devront être importées. Il faudra probablement importer aussi quelque 75 000 tonnes de céréales fourragères.

LITUANIE (4 février)

 Les conditions de levée et de développement des céréales d’hiver à récolter en 1998 ont été satisfaisantes, mais les semis ont probablement diminué sous l’effet conjugué de la récolte exceptionnelle de l’année passée, de l’existence d’excédents intérieurs importants reportés de 1996 et difficiles à écouler par les voies commerciales, et de l’affaiblissement des prix de vente aux organismes gouvernementaux. Toutes les restrictions sur les exportations de céréales ont été levées, mais la concurrence est vive sur les marchés disponibles.

La récolte céréalière de 1997 a atteint 3,05 millions de tonnes, niveau le plus élevé depuis l’indépendance, qui dépasse de près de 0,3 million de tonnes (11 pour cent) celui de l’année précédente, et ce grâce à une expansion de 8 pour cent des semis de céréales (1,2 million d’hectares) et à de bonnes conditions de croissance.

POLOGNE (12 février)

 La production céréalière de 1997 est estimée à 25 millions de tonnes, volume pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente, bien que les fortes pluies et les inondations de juillet aient causé des pertes de récolte assez importantes dans certaines zones. Le fléchissement de la production de blé et de seigle a été presque entièrement compensé par une récolte d’orge plus abondante.

D’après les derniers rapports officiels, les semis des céréales d’hiver à récolter en 1998 couvrent près de 5 millions d’hectares, à peine moins que la superficie emblavée de l’an dernier. La superficie consacrée au blé d’hiver est estimée à 1,9 million d’hectares environ, au seigle à 2,3 millions d’hectares et à l’orge à 200 000 hectares.

REPUBLIQUE SLOVAQUE (12 février)

 La production céréalière de 1997 est estimée à 3,8 millions de tonnes, soit 500 000 tonnes de plus qu’en 1996 et récolte la plus abondante des cinq dernières années, bien que quelques cultures aient été endommagées par de fortes pluies et des inondations pendant l’été. La superficie emblavée en céréales d’hiver au cours de l’automne, en vue de la récolte de 1998, devrait être proche de celle de l’an dernier, et les conditions météorologiques ont été dans l’ensemble satisfaisantes jusqu’à présent.

REPUBLIQUE TCHEQUE (12 février)

 Sur la base des dernières informations officielles, la récolte céréalière totale de 1997 reste estimée à 7 millions de tonnes. Ce volume représente un accroissement de près de 5 pour cent par rapport à 1996 et un niveau supérieur à la moyenne de ces dernières années, et ce bien que des inondations au cours de l’été aient retardé les opérations de récolte. La superficie consacrée aux céréales d’hiver, à récolter en 1998, devrait être proche de celle de l’année précédente et les conditions météorologiques de l’hiver ont été jusqu’à présent satisfaisantes.

ROUMANIE (12 février)

 La production céréalière de 1997 est maintenant estimée à 21,5 millions de tonnes, soit quelque 7 millions de tonnes de plus que la récolte réduite par la sécheresse de l’année précédente, et un niveau largement supérieur à la moyenne de ces dernières années. Sur ce total, le blé représenterait 7 millions de tonnes, tandis que la récolte de maïs atteindrait le record de 12 millions de tonnes.

Pour les cultures d’hiver de 1998, les premières perspectives indiquent un fléchissement de la production. Le temps défavorable et les pénuries d’équipements enregistrés pendant l’automne ont en effet retardé les semis des céréales d’hiver et causé un certain recul des emblavures par rapport à l’an dernier. De plus, bien que le développement des cultures d’hiver soit jusqu’à présent satisfaisant, les applications d’engrais pourraient être réduites, ce qui affecterait les rendements. Les agriculteurs sont donc vivement encouragés à recourir au programme de bons mis en place par le gouvernement et qui devrait entrer en application à partir de février, pour l’achat d’engrais destinés aux cultures d’hiver.

SLOVENIE (12 février)

 La production céréalière de 1997 a progressé de quelque 10 pour cent pour atteindre environ 600 000 tonnes. La superficie consacrée aux céréales d’hiver, à récolter en 1998, n’a guère changé par rapport à celle de l’année précédente et les conditions météorologiques ont été dans l’ensemble satisfaisantes jusqu’à présent.

YOUGOSLAVIE, REP. FEDERATIVE DE (SERBIE ET MONTENEGRO)* (1er février)

 Les semis de céréales d’hiver n’ont couvert que 891 000 hectares, soit une superficie en recul de quelque 2 pour cent par rapport à l’an dernier et bien inférieure à l’objectif de 1,05 million d’hectares. Ce fléchissement est en partie attribuable à des conditions météorologiques défavorables qui ont retardé les moissons en automne, puis à un temps anormalement froid pour la saison en novembre. Toutefois, il reflète également des pénuries chroniques de fonds, de semences de qualité, d’intrants et d’équipements. Après un démarrage difficile, les cultures ont d’abord bénéficié d’un hiver doux, puis en janvier un temps froid et humide a causé des gelées qui ont probablement endommagé les cultures. Les déséquilibres macro-économiques, joints à la nécessité de maîtriser l’inflation, pourraient limiter les fonds disponibles pour les semis de printemps.

Après une récolte céréalière exceptionnelle en 1997, dépassant les 10 millions de tonnes (près de 3 millions de tonnes de blé et 7 millions de tonnes de maïs), le pays dispose de plus de 2 millions de tonnes d’excédents exportables, dont 400 000 tonnes de blé. Toutefois, le niveau ilevé des prix intérieurs et des coûts de manutention pourrait limiter les exportations.

AMERIQUE DU NORD

CANADA (20 février)

 D’après les dernières estimations, la récolte de blé de 1997 atteindrait 24,3 millions de tonnes, soit un volume en recul d’environ 20 pour cent par rapport à l’année précédente et inférieur à la moyenne des cinq dernières années. Ce recul est dû essentiellement à une rotation des cultures, avec abandon du blé au profit des oléagineux, mais une baisse des rendements moyens a également été enregistrée. Une petite partie des semis de blé dur d’hiver a déjà été effectuée, mais l’essentiel du blé à récolter en 1998 ne sera pas semé avant mai-juin. Selon les premières indications, une nouvelle réduction des emblavures est probable en 1998, car la rentabilité relativement faible du blé encouragera sans doute les agriculteurs à se tourner vers les cultures oléagineuses, plus rémunératrices. De plus, les cultivateurs pourraient être contraints de laisser de plus grandes étendues en jachère, car les précipitations inférieures à la normale de l’hiver devraient entraîner des conditions de semis parfois défavorables. La production totale de céréales secondaires de 1997 est estimée à quelque 25 millions de tonnes, environ 11 pour cent de moins que l’année précédente, mais volume néanmoins supérieur à la moyenne des cinq dernières années.

ETATS-UNIS (20 février)

 Aux Etats-Unis, les estimations officielles finales indiquent une production de blé de 68,8 millions de tonnes en 1997, soit quelque 10 pour cent de plus qu’en 1996 et volume supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Concernant la récolte de blé de 1998, les perspectives sont satisfaisantes. Les conditions météorologiques ont été dans l’ensemble favorables pour les cultures d’hiver en dormance et les réserves d’humidité des sols sont adéquates dans la plupart des régions. Contrairement aux indications précédentes, qui laissaient présager pour 1998 des semis de blé d’hiver stables, voire en légère augmentation, en janvier le Département américain de l’agriculture estimait la superficie emblavée à 18,9 millions d’hectares, soit 4 pour cent de moins que l’année précédente, ce qui représente l’étendue la plus faible depuis 1973. Ce recul indique très probablement, cette année, un abandon du blé de la part des agriculteurs qui s’attendent à des prix moins intéressants que pour diverses autres cultures. Les premières indications laissent également prévoir une réduction des semis de blé de printemps.

Les estimations officielles finales concernant la récolte 1997 de céréales secondaires aux Etats-Unis indiquent un volume de 265,6 millions de tonnes, pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente et supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Sur ce total, la part du maïs serait de 238 millions de tonnes. Selon les prévisions provisoires, les semis de maïs pour la récolte de 1998, qui seront effectués au printemps, devraient augmenter, grâce à des indications de marché plus favorable pour les céréales fourragères que pour le blé.

OCEANIE

AUSTRALIE (20 février)

 Selon les estimations officielles de fin novembre concernant la récolte 1997 de blé d’hiver, la production atteindrait près de 18 millions de tonnes, contre un volume record de 23,7 millions de tonnes l’année précédente. Ce recul reflète non seulement une réduction de 4 pour cent des emblavures, mais aussi un affaiblissement des rendements dû à des conditions météorologiques irrégulières dans certaines régions. Toutefois, le phénomène météorologique El Niño, qui se manifeste actuellement dans toute sa vigueur, n’a pas autant affecté la production de céréales d’hiver de 1997 qu’on ne le redoutait. La production totale de céréales secondaires en 1997 (y compris les cultures mineures d’été, de sorgho et maïs principalement, récoltées en début d’année) s’établit selon les prévisions actuelles à 8,9 millions de tonnes, soit 2,2 millions de tonnes de moins qu’en 1996. Les perspectives sont généralement favorables pour les cultures d’été de 1998, dont les semis sont en cours ou qui en sont déjà au stade de végétation dans certaines régions, et ce grâce à des pluies adéquates dans la plupart des grandes régions productrices. La production de sorgho devrait progresser d’environ 15 pour cent par rapport à 1997, atteignant près de 1,6 million de tonnes.

La production australienne de paddy de 1997 est estimée à 1,4 million de tonnes environ, volume supérieur à la récolte de 1996 (951 000 tonnes). Cette forte augmentation de la production reflète une expansion de 10 pour cent des superficies cultivées (166 000 hectares) et une nette amélioration des réserves d’eau en Nouvelle-Galles du Sud, où l’essentiel du riz australien est cultivé. Pour la campagne 1998, les superficies consacrées au riz sont estimées à 140 000 hectares, soit 16 pour cent de moins qu’en 1997, du fait d’un appauvrissement sensible des ressources en eau en Nouvelle-Galles du Sud, ce qui laisse présager un fléchissement de la production.

ILES COOK (10 février))

Les Iles Cook ont été dévastées le 1er novembre 1997 par le cyclone tropical Martin. D’après les rapports, les cultures vivrières ont été détruites dans les trois îles septentrionales (Pukpuka, Manihiki et Rakahanga). La plus durement touchée a été l’île de Manihiki où la dégradation de la lagune constitue une menace non seulement pour la pêche, mais aussi pour l’élevage d’huîtres perlières, principale activité économique et importante source de recettes d’exportation des Iles Cook.

ILES SALOMON (10 février)

 Les précipitations sont inférieures à la moyenne depuis juin. De ce fait, la plupart des régions sont confrontées à une grave sécheresse. Des rapports non officiels provenant des zones rurales, et notamment des provinces de l’Ouest, de Choiseul, du Centre et d’Isabel, indiquent que les cultures ont été gravement endommagées. Les cultures ont commencé à flétrir et à se rabougrir à cause du manque d’eau. Le sol est devenu extrêmement sec et se craquelle par endroits.

Une pénurie de vivres et d’eau est signalée dans l’île de Bellona (province de Rendel). Un Conseil national d’urgence surveille la situation par l’intermédiaire des comités provinciaux d’urgence, des administrations provinciales et des ministères responsables.

PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE (10 février)

 Les perspectives sont dans l’ensemble défavorables pour les cultures de 1998, car une période de sécheresse prolongée a gravement affecté une bonne partie du pays. Plusieurs régions n’ont pas reçu de véritables précipitations depuis mai/juin, et, dans certains cas, il n’a pas plu de l’année. Selon des estimations prudentes, la production vivrière de 1997 serait inférieure de 50 pour cent à celle de l’année précédente en raison des conditions météorologiques défavorables. La situation alimentaire demeure très précaire dans le pays et près de 1,2 million de personnes sont durement touchées. Une aide d’urgence est nécessaire.

Le 11 décembre 1997, les Nations Unies ont lancé un Appel pour une aide internationale d’un montant de 4 186 000 dollars E.-U. destinés à des secours d’urgence dans divers secteurs (gestion des mesures d’urgence, approvisionnement en eau en milieu rural, santé, nutrition et agriculture) sur une période pouvant aller jusqu’à 12 mois. En marge de cet Appel, le gouvernement a estimé que 4,12 millions de dollars E.-U. par mois seront également nécessaires pour les secours alimentaires d’urgence et les moyens à mettre en oeuvre pour venir en aide à la population concernée.



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