AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (2 avril)

Les précipitations de février et mars ont été dans l’ensemble satisfaisantes pour les cultures dans la majorité des régions agricoles, malgré des températures supérieures à la moyenne et des précipitations insuffisantes au début de février. Les perspectives d'une bonne récolte sont compromises par des vagues de sécheresse intermittentes observées dans le Free State et les provinces du Nord-Ouest et du Nord, ainsi que par des inondations survenues dans les provinces du Cap. Un gel précoce cet hiver pourrait également affaiblir les rendements.

Les estimations officielles relatives à la récolte de maïs ont été révisées à la hausse grâce aux précipitations favorables de février/mars, et devraient atteindre 7,4 millions de tonnes. Ce chiffre est loin des 9 millions de tonnes produites en 1997. Si la récolte est réduite au cours de la campagne de commercialisation 1998/99, la capacité nationale d'exportation de maïs en direction des pays de la sous-région sera limitée.

ANGOLA* (26 avril)

Les perspectives des prochaines récoltes sont bonnes dans la plupart des régions du pays. Les cultures sont en bon état grâce aux pluies généralisées de janvier et février, en particulier dans la région céréalière du plateau central. La province de Kuando Kubango suscite cependant quelques inquiétudes, en raison du retard des précipitations qui pourrait faire baisser la production. C'est également le cas de la province du Zaïre où les mois de décembre et janvier ont été très secs.

Les prix du maïs et des haricots ont beaucoup diminué sur les marchés importants, comme celui de Huambo, avec l'arrivée des premières récoltes et la perspective d'une bonne moisson. La situation des approvisionnements alimentaires et les activités commerciales continueront à souffrir de l'insécurité et de l'instabilité dans de nombreuses régions. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires effectue actuellement une estimation des résultats de la moisson et des besoins d’importations, y compris des besoins d’aide alimentaire pour 1998/99.

BOTSWANA (2 avril)

Après d'abondantes pluies sur l'ensemble du pays en janvier, les précipitations ont été plus légères et irrégulières en février et mars, surtout dans le sud. Malgré la fourniture satisfaisante de semences et d'intrants agricoles, les semis ont subi les conséquences du retard des pluies et ils devraient être bien inférieurs à ceux de 1996/97. Il faudrait qu'il pleuve partout jusqu'à la fin du mois d'avril pour éviter que la récolte ne soit inférieure à celle de 1997, qui était déjà en dessous de la moyenne. Les stocks et les importations de céréales prévues devraient néanmoins couvrir les besoins de la campagne de commercialisation 1998/99.

LESOTHO (2 avril)

La campagne agricole a été marquée dans de nombreuses régions par de faibles pluies mal réparties et par des périodes de fortes chaleurs, ce qui a épuisé les réserves d'humidité du sol. Les conditions des cultures vont de médiocres à normales, et les perspectives pour la récolte de céréales restent défavorables. La production devrait être inférieure de 25 à 30 pour cent à la faible récolte enregistrée en 1997. Les districts du sud-ouest et de l'est sont dès lors exposés à de graves difficultés d’approvisionnement alimentaire. La situation pourrait se détériorer dans tout le pays au cours de la campagne de commercialisation à venir si d'importantes importations ne sont pas prévues.

MADAGASCAR (2 avril)

Les conditions météorologiques continuent à être favorables pour le riz et les autres cultures. Les perspectives de récolte sont cependant incertaines en raison de la persistance d'essaims de criquets migrateurs (Locusta migratoria capito) dans plusieurs régions. Les infestations de criquets, qui sont les plus graves depuis quarante ans et qui touchent 10 millions d'hectares, se poursuivent, en particulier dans le sud-ouest du pays, mais elles ont tendance à gagner les régions céréalières du centre-ouest. Les opérations de lutte en cours ne suffisent pas à ralentir l'augmentation du nombre de criquets, ce qui est surtout dû à l’insuffisance des stocks de pesticides, à des problèmes de déploiement anticipé des stocks, aux difficultés d'accès et aux retards de financement.

Un communiqué de presse de la FAO publié le 23 mars avertissait la communauté internationale du risque de multiplication et de développement des infestations au cours des prochains mois, et de la grave menace que cela représentait pour le riz et les autres cultures à récolter dans les mois à venir. Le Gouvernement a créé un comité de crise et l'armée a été mobilisée pour les opérations de lutte anti-acridienne.

MALAWI* (2 avril)

Les cultures ont bien profité des précipitations observées dans la plupart du pays et les perspectives de récolte sont bonnes. Dans l’ensemble, la production de 1998 devrait être comparable au niveau moyen de l'année dernière, mais elle pourrait être meilleure si les conditions satisfaisantes se maintiennent dans les zones méridionales. Certaines zones du nord du pays suscitent quelques inquiétudes car les pluies excessives ont provoqué des inondations qui ont détruit les récoltes et entraîné des pertes matérielles et en vies humaines. Les prix du maïs ont fortement diminué ces dernières semaines grâce aux prévisions de récolte favorables et à l'arrivée des produits sur les marchés.

MOZAMBIQUE* (2 avril)

Les cultures continuent à bénéficier des bonnes conditions météorologiques dans l’ensemble du pays. Les pluies ont été normales jusqu'en mars et les cultures sont en bon état. Si le temps se maintient jusqu'à la fin de la saison, les récoltes de céréales et d'autres cultures devraient atteindre un niveau proche de la normale, voire supérieur. Certaines zones des provinces centrales suscitent quelques inquiétudes en raison des fortes pluies qui ont marqué le mois de février et qui pourraient avoir fait baisser les rendements.

La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait continuer à s'améliorer, mais une aide alimentaire est toujours nécessaire dans quelques zones sèches du sud, et dans celles où les agriculteurs ont perdu leurs récoltes à cause des inondations. La contribution des donateurs pourrait dès lors être nécessaire pour des achats locaux et pour le transport de céréales vers les zones déficitaires. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires est actuellement sur place pour estimer les résultats de la moisson et les besoins d’importations céréalières, y compris les besoins d’aide alimentaire pour la campagne de commercialisation 1998/99.

NAMIBIE (2 avril)

Les précipitations de janvier et d’une partie de février ont été à peu près normales sur la moitié est du pays, surtout dans les régions du nord-est et de Caprivi, assurant ainsi aux cultures des conditions plutôt satisfaisantes. Il est cependant possible que les faibles précipitations et les vagues de chaleur prolongées qui ont suivi aient compromis les rendements dans de nombreuses régions agricoles. Les cultures tardives auront besoin de nécessiteront des pluies régulières et bien réparties pour arriver à maturité.

S’il n’y a pas de détérioration grave des conditions météorologiques dans les semaines à venir, la production devrait être proche de la moyenne, mais largement inférieure à la récolte exceptionnelle de 1997. Les réserves disponibles et les importations commerciales prévues devraient couvrir les besoins de consommation pour la campagne de commercialisation 1998/99, compte tenu des stocks de report importants prévus pour la fin de la campagne de commercialisation en cours.

SWAZILAND (2 avril)

Les perspectives de récolte sont bonnes pour les cultures de 1998 grâce aux conditions météorologiques favorables de toute la campagne, même si les rendements risquent d’avoir souffert des fortes pluies dans certaines régions. Un orage de grêle a aussi endommagé les cultures dans certaines régions au début du mois de mars. La répartition des précipitations a également été satisfaisante mais il est possible que les températures inhabituellement élevées aient provoqué un déficit hydrique, surtout dans le Low Veld. Si les bonnes conditions se maintiennent jusqu’à la fin de la saison, la production de céréales devrait être supérieure à la moyenne. La situation générale des approvisionnements alimentaires est actuellement satisfaisante, et l'essentiel des importations devraient être assurées par les circuits commerciaux.

ZAMBIE (2 avril)

Les cultures ont bénéficié de pluies généralisées et abondantes dans presque tout le pays en janvier et février, et plus particulièrement dans les provinces méridionales et occidentales. Toutefois, des précipitations excessives, qui ont localement provoqué des inondations, ont endommagé les cultures dans les provinces du nord, de Luapula et de l'est. Bien que l’ampleur des dégâts n’ait pas encore été pleinement évaluée, ces pluies ont compromis les rendements en raison de l'engorgement des sols et du lessivage des nutriments.

Selon les premières estimations, la récolte de 1998 s’annonce bonne dans les principales régions agricoles. Si les conditions ne se détériorent pas au cours des prochaines semaines, la production devrait dépasser les 1,1 million de tonnes de 1997. La situation actuelle des disponibilités alimentaires est globalement satisfaisante grâce aux récentes importations de maïs, et les stocks de céréales disponibles devraient couvrir les besoins jusqu'à l'arrivée de la nouvelle récolte. Des importations supplémentaires pourraient cependant s'avérer nécessaires au cours de la campagne de commercialisation 1998/99 pour couvrir les besoins du pays en céréales. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires doit se rendre sur place en avril/mai pour estimer la production de 1998, évaluer les effets des inondations et prévoir les besoins d’importations du pays pour la campagne de commercialisation 1998/99.

ZIMBABWE* (2 avril)

Les pluies généralisées et abondantes de janvier, qui avaient été bénéfiques pour les cultures dans presque tout le pays, ont été suivies de faibles averses en février et mars, surtout dans les régions méridionales. Ce sont les zones agricoles marginales du sud qui ont été les plus touchées par des vagues de sécheresse. L’état des cultures est généralement satisfaisant dans les régions du nord, mais médiocre dans celles du sud exposées à la sécheresse, qui ont jusqu'à présent reçu des précipitations inférieures à la normale. Alors que les cultures semées tôt sont arrivées à maturité, les cultures tardives, qui ont souffert d'un déficit hydrique en février, ont besoin de nouvelles pluies pour arriver à maturité.

La situation actuelle des disponibilités alimentaires demeure assez difficile. Le pays pourrait devenir importateur net de céréales pour compenser l'impact d'une mauvaise récolte, car les stocks de report seront moins importants que l'année dernière. Une aide alimentaire ciblée pourrait également être nécessaire pour les groupes vulnérables qui se trouvent dans les zones sèches du sud où la récolte sera sans doute médiocre.