AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (2 avril)

Avec l’arrivée des pluies, la préparation du sol et les semis du maïs de la première campagne commencent dans le sud. Ailleurs, le temps est sec comme de saison.

La situation des approvisionnements alimentaires sera assez difficile dans les zones du nord où la production est habituellement déficitaire. Le gouvernement a lancé un appel en vue d’obtenir une aide internationale pour couvrir les besoins des populations qui subissent le contrecoup de la récolte médiocre de fin 1997, due à la sécheresse et aux attaques de criquets migrateurs africains. Les besoins d’importations céréalières en 1997/98 (juillet/juin) sont estimés à 250 000 tonnes de blé et de riz et à 10 000 tonnes de céréales secondaires.

GABON (2 avril)

Les denrées de base sont le manioc et les bananes plantains, dont la production annuelle est évaluée à près de 330 000 tonnes. On estime à environ 25 000 tonnes la production de céréales (principalement de maïs) en 1997. L'essentiel des besoins du pays en blé et en riz, estimés à 82 000 tonnes, sont couverts par les importations. Aucune aide alimentaire n'est nécessaire.

GUINEE EQUATORIALE (2 avril)

Les denrées alimentaires de base sont les patates douces, le manioc et les bananes plantains. Quelque 10 000 tonnes de riz sont importées chaque année. En 1998, les besoins d'importations sont estimés à 2 000 tonnes de blé .

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (2 avril)

Grâce à des conditions de végétation favorables, la production céréalière de 1997 est estimée à 140 000 tonnes environ, niveau supérieur à la moyenne. La récolte de manioc est évaluée à 580 000 tonnes.

Des réfugiés du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo sont présents en République centrafricaine. Des réfugiés soudanais et tchadiens se trouvent également dans le pays. Pour la campagne commerciale de 1998 (janvier/décembre), les besoins d’importations céréalières sont estimés à environ 40 000 tonnes, du blé et du riz pour l’essentiel.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO* (15 avril)

La situation des approvisionnements alimentaires reste précaire dans l'est du pays où l'insécurité subsiste et l'on signale une malnutrition grave parmi les réfugiés qui s’y trouvent encore. Au sud Kivu, les récoltes de haricots de la campagne A qui viennent d'être rentrées seraient bien inférieures à la moyenne, tandis que la récolte suivante dont les semis sont en cours s’annonce mauvaise en raison de pénuries de semences. L'aggravation des troubles intérieurs dans le nord et le sud de la province du Kivu ont entraîné d'importants déplacements de population, tandis que les inondations récentes ont empêché l'acheminement de l'aide humanitaire. On relève une forte augmentation des prix des denrées alimentaires à Uvira, à cause des difficultés de transport sur l’itinéraire d’approvisionnement classique, partiellement bloqué par les inondations.

Les pluies torrentielles enregistrées depuis le mois de janvier ont provoqué des inondations et des glissements de terrain dans de nombreuses régions, ce qui a favorisé l'apparition du choléra au nord et au sud du Kivu. Une deuxième épidémie de choléra a été signalée dans la région de Kasindi, province de Mutwanga, près de la frontière ougandaise. Les inondations ont également touché les villes de Mbandaka au nord, et de Kalemie au sud-est, ainsi que Kinshasa à la fin du mois de mars.

REPUBLIQUE DU CONGO (15 avril)

Les troubles intérieurs de mai à novembre 1997 ont fortement perturbé le commerce des produits alimentaires et entraîné des déplacements massifs de population, en particulier depuis les villes vers les zones rurales. Au mois de mars 1998, de nouveaux troubles ont provoqué l'interruption du trafic ferroviaire entre Pointe Noire et Brazzaville, ce qui s'est traduit par des difficultés d'approvisionnement dans la capitale.

Dans le cadre d'une mission conjointe inter-institutions, une équipe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires s'est rendue sur place en janvier 1998. Selon ses observations, la production alimentaire en équivalent-céréales sera inférieure de 118 000 tonnes aux besoins de l’année. Le pays disposant des capacités d'importation requises, ce déficit serait, en temps normal, couvert par des importations commerciales. On estime toutefois que les perturbations des activités commerciales, en particulier à Brazzaville, entraveront les importations commerciales: celles-ci ne devraient représenter en 1998 que 80 pour cent du niveau atteint en 1995/96, soit 72 000 tonnes. Le déficit à combler, qui est de 46 000 tonnes, devrait être couvert par une série de mécanismes et par l’aide alimentaire qui sera distribuée aux groupes les plus vulnérables tels que les personnes déplacées, les réfugiés, les victimes des inondations, les enfants abandonnés et autres groupes démunis. Les prix des denrées sont élevés en raison des difficultés de transport et de commercialisation.