AFRIQUE DE L’OUEST

BENIN (2 avril)

Les pluies sont arrivées en mars dans le sud du pays, ce qui a permis de commencer à semer le maïs de la première campagne. Les conditions de végétation ayant été favorables, la production céréalière de 1997 est estimée à 916 000 tonnes, niveau nettement supérieur à la moyenne. La production totale de racines et tubercules, de quelque 3,44 millions de tonnes, dépasse d’environ 20 pour cent celle de l’an dernier, et celle de légumineuses est estimée à 100 000 tonnes, soit 35 pour cent de plus que l’année passée.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 205 000 tonnes (y compris les réexportations), principalement blé et riz.

BURKINA FASO (2 avril)

Le temps est sec comme de saison. Après la publication des chiffres définitifs pour 1997/98, la production totale de céréales a été revue à la baisse et elle est maintenant estimée à environ 2 millions de tonnes, soit environ 19 pour cent de moins qu’en 1996 et 18 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. C’est le niveau le plus bas depuis 1990. La liste des zones déficitaires a également été révisée.

Comme la récolte a été inférieure à la moyenne, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire dans les zones qui ont rentré des récoltes réduites. Le Gouvernement a estimé les besoins d’aide alimentaire d’urgence à 67 200 tonnes pour couvrir les besoins de consommation de 800 000 personnes pendant sept mois. Il a aussi lancé un programme d’urgence concernant des cultures de contre-saison, la nutrition, des projets de reconstitution des banques de céréales, ainsi qu’une aide alimentaire d’urgence.

CAP-VERT (2 avril)

Le temps est sec comme de saison. Malgré deux récoltes médiocres successives, la situation générale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante dans la mesure où le pays couvre l’essentiel de ses besoins de consommation par des importations. Toutefois, les populations rurales touchées, notamment dans les zones semi- arides ou arides, auront peut-être besoin d’une aide. Pour la campagne commerciale 1997/98, les besoins d’importations céréalières sont estimés à 100 000 tonnes.

COTE D'IVOIRE (2 avril)

Des précipitations régulières sont arrivées dans le sud du pays pendant les 10 premiers jours de mars, ce qui a eu un effet bénéfique sur les semis de maïs de la première campagne. La production céréalière de 1997 est actuellement estimée à 1,52 million de tonnes, niveau à peu près égal à celui de l’année précédente.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 610 000 tonnes, principalement blé et riz.

GAMBIE (2 avril)

Le temps est sec comme de saison. En raison d’une longue vague de sécheresse en juillet/août 1997, dont ont pâti surtout le maïs et le riz pluvial, la production céréalière totale de 1997 est bien inférieure à celle de 1996 et sensiblement en dessous de la moyenne.

La situation des approvisionnements alimentaires sera plus précaire en 1998 qu’en 1997. Cependant, une bonne récolte d’arachide a permis aux agriculteurs de certaines zones d’améliorer leurs revenus.

GHANA (2 avril)

Les semis du maïs de la première campagne ont commencé. La production céréalière totale pour 1997, estimée à 1,77 million de tonnes, a atteint un niveau proche de la normale. La production de racines et tubercules, évaluée à 13 millions de tonnes, a été légèrement supérieure à la moyenne. Cependant, la production de mil et de maïs dans l’extrême nord a été bien inférieure à la normale et une aide sous forme de vivres et de semences est nécessaire dans ces zones. Les réserves d’eau étant faibles dans le nord, les cultures potagères de saison sèche, source de légumes secs et de légumes, ont souffert, ce qui compromet la sécurité alimentaire de la région.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante, mais elle pourrait se détériorer au cours des prochains mois dans l’extrême nord du pays. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 410 000 tonnes, principalement blé et riz.

GUINEE (2 avril)

Un temps sec normal pour la saison domine. La production céréalière totale de 1997 est estimée à 911 000 tonnes, résultat moyen. Toutefois, la présence d’un grand nombre de réfugiés dans certaines régions productrices provoque d’importants dommages, notamment la dégradation des sols et la déforestation.

D’après les dernières estimations, il y aurait au total en Guinée 405 000 réfugiés, dont environ 210 000 Sierra- léoniens et 195 000 Libériens. Le rapatriement organisé, qui est en cours pour les réfugiés libériens, sera terminé à la fin de l’année. Il a également commencé pour les Sierra- léoniens et quelque 3 500 réfugiés sont déjà rentrés dans leur pays. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 400 000 tonnes.

GUINEE-BISSAU (2 avril)

Le temps est sec comme de saison. La production céréalière totale de 1997 est largement supérieure à celle de 1996 et à la moyenne des cinq dernières années.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. D’une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. Les importations de céréales durant la campagne commerciale de 1997/98 sont estimées à 76 000 tonnes (y compris les réexportations).

LIBERIA* (2 avril)

Les précipitations enregistrées début mars dans le sud ont permis de planter le manioc et les ignames, et de préparer le sol pour le riz de la campagne principale. La sécurité ayant été rétablie dans tout le pays, l’aide humanitaire peut être livrée dans la plupart des zones et on constate une amélioration de l’état nutritionnel des populations. L’offre de produits alimentaires sur les marchés urbains est stable, mais l’essentiel provient de l’aide humanitaire. Les prix restent élevés et la majorité des consommateurs ont remplacé le riz par du manioc. Les infrastructures, détruites pendant la guerre, sont insuffisantes, et entravent la commercialisation des denrées alimentaires. Un Appel commun des Nations Unies, comportant des programmes de redressement du secteur agricole, a été lancé.

Le Libéria reste fortement tributaire de l’aide alimentaire. On estime à quelque 750 000 le nombre actuel des réfugiés et des personnes déplacées, qui pour la plupart reçoivent une aide alimentaire. Le rapatriement organisé, en cours pour environ 480 000 réfugiés libériens se trouvant dans les pays voisins, devrait s’achever d’ici la fin de 1998.

Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés actuellement à 210 000 tonnes, dont 110 000 tonnes devraient être fournies sous forme d’aide alimentaire.

MALI (2 avril)

Le temps est sec et chaud comme de saison. Les perspectives de récolte des cultures de décrue et des cultures irriguées de contre-saison sont favorables. La production céréalière totale pour 1997/98 est estimée à 2,4 millions de tonnes, chiffre supérieur à celui de 1996 et à la moyenne des cinq dernières années. La production rizicole a atteint un nouveau record de 663 000 tonnes. Des criquets pèlerins sont probablement présents dans l’Adrar des Iforas et la vallée du Tilemsi.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. Des excédents céréaliers seront disponibles dans la plupart des zones productrices. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales sont généralement beaucoup plus bas qu’en 1996 à la même période. Toutefois, le Système national d’alerte rapide (SAP) a classé plusieurs arrondissements du nord et de l’ouest de la région de Tombouctou et l’arrondissement de Aourou dans la région de Kayes parmi ceux qui risquent de connaître des difficultés d’approvisionnement en vivres, après les récoltes médiocres imputables aux conditions de végétation défavorables ou aux attaques de ravageurs. L’aide d’urgence dont ont besoin les populations touchées est estimée à 2 500 tonnes dans la région de Tombouctou et à 205 tonnes dans la région de Kayes. Plusieurs autres arrondissements pourraient aussi connaître des difficultés économiques. Le SAP a recommandé de lancer des activités rémunératrices pour les populations touchées et de constituer des stocks locaux de sécurité, notamment par le biais de banques de céréales. Des excédents exportables sont disponibles pour des transactions triangulaires, commerciales ou d’aide alimentaire, avec les pays voisins dont la production est déficitaire. Cependant, des contraintes administratives, telles que l’obligation officielle de remplir un formulaire de déclaration d’exportation, risquent de décourager d’éventuels échanges transfrontaliers.

MAURITANIE (2 avril)

La récolte des cultures de décrue et de contre-saison est en cours. Les perspectives ne sont pas favorables pour la récolte des cultures de décrue walo à cause de l’harmattan, vent desséchant, et des attaques de ravageurs. L’état des pâturages s’est dégradé. Quelques criquets pèlerins sont présents dans le nord, où ils pourraient se reproduire en petit nombre.

La situation générale des approvisionnements alimentaires sera sans doute difficile en 1998. La médiocre récolte de cultures pluviales au Sénégal limitera également les importations éventuelles dans la zone du fleuve Sénégal. Grâce à de récentes importations commerciales massives, les prix du blé et du riz demeurent stables dans l’ensemble. Le gouvernement a demandé une aide alimentaire internationale d’environ 50 000 tonnes.

NIGER (2 avril)

Le temps est chaud et sec comme de saison. La récolte des cultures de décrue est en cours. La production céréalière totale en 1997/98 est estimée à 2,25 millions de tonnes, niveau très légèrement inférieur à celui de 1996 mais qui dépasse de 4 pour cent la moyenne des cinq dernières années. Quelques criquets pèlerins sont peut-être présents par endroits au Tamesna.

Cependant, on prévoit que les approvisionnements alimentaires seront précaires dans plusieurs zones qui ont rentré des récoltes médiocres, dans certains cas pour la deuxième ou la troisième année consécutive. Les prix des céréales sont particulièrement élevés dans ces zones. Le Système national d’alerte rapide (SAP) estime que les zones les plus touchées sont les arrondissements de Diffa, Abalack, Agadez, Ouallam, Tchitabaradem, Arlit, Bilma, Maïné Soroa, N’Guigmi et Tchirozerine, les cinq premiers étant particulièrement menacés. Avec l’appui de donateurs, le gouvernement a lancé un programme d’activités productives de contre-saison pour couvrir les besoins des populations en difficulté. D’après l’évaluation à mi-parcours, le programme obtient de bons résultats, puisque quelque 43 000 hectares ont été plantés et que la production pourrait atteindre 800 000 tonnes de légumes, soit l’équivalent de 144 000 tonnes de céréales. Toutefois, des migrations vers le Mali, supérieures à la normale, de familles ou d’hommes à la recherche de travail sont signalées depuis le nord du département de Tillabéri.

NIGERIA (2 avril)

Les pluies sont arrivées dans le sud à la mi-mars et les semis du maïs de la première campagne vont commencer. Des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides, qui risquent de limiter les rendements, sont signalées. Une grave pénurie de carburant, qui gêne les activités commerciales intérieures, est aussi signalée. La production céréalière totale de 1997 est estimée à 21,8 millions de tonnes, niveau proche de celui de l’année précédente. La production de racines et tubercules est évaluée à 58 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à la moyenne.

Les approvisionnements alimentaires, qui restent difficiles du fait de l’importance des pertes après-récolte et des coûts de distribution, sont satisfaisants. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 1,3 million de tonnes, dont 1 million de tonnes de blé et 200 000 tonnes de riz.

SENEGAL (2 avril)

Un temps chaud et sec de saison domine. Des températures supérieures à la normale ont été enregistrées début février. La récolte des cultures de décrue et des cultures irriguées est en cours et les perspectives sont plus favorables que l’année passée. On estime qu’en raison d’une longue vague de sécheresse en juillet/août, la production totale de céréales non irriguées de 1997 est inférieure de 20 pour cent au niveau de l’année précédente et à la moyenne.

Compte tenu de la récolte céréalière réduite en 1997, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire durant la campagne commerciale de 1997/98. Dans les villes, les approvisionnements sont suffisants et les prix du riz restent stables. Dans les campagnes, les approvisionnements et les prix du riz restent également stables en général, mais ceux des céréales secondaires augmentent, notamment dans le nord et le centre-nord, zones où la récolte des cultures pluviales a été médiocre et qui sont considérées comme très vulnérables. Après un premier programme de distributions de vivres dans les zones touchées fin 1997, le gouvernement a demandé en janvier une aide alimentaire de 82 600 tonnes de céréales, pour couvrir les besoins d’environ 2,5 millions de personnes en difficulté.

SIERRA LEONE* (2 avril)

Les progrès notables vers un rétablissement de la sécurité facilitent la mise en œuvre de l’aide humanitaire et des activités de redressement. La levée de l’embargo a permis un meilleur fonctionnement des marchés de produits alimentaires, ainsi que l’acheminement des secours alimentaires. Les approvisionnements en vivres restent cependant précaires car, depuis l’entrée en vigueur de l’embargo économique en août 1997, très peu d’aide humanitaire a été fournie au pays. Les forces de maintien de la paix de l’ECOMOG, qui sont maintenant déployées dans tout le pays, rouvrent les principales routes et l’aide alimentaire arrive jusqu’aux grandes villes. Cependant, l’insécurité règne encore dans diverses zones du pays, notamment dans l’est, le sud-est et le nord, entraînant des déplacements de population. Au cours des dernières semaines, 50 000 personnes au moins se sont enfuies vers le Libéria, pays voisin, ce qui pourrait compromettre les préparatifs en vue des semis de riz en avril, ainsi que les activités de relèvement du secteur agricole. Dans les zones contrôlées par l’ECOMOG, la sécurité est maintenant mieux assurée et il est donc nécessaire de fournir immédiatement des intrants agricoles de première urgence pour la campagne principale de 1998 qui commence.

La FAO estime les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1998 à quelque 260 000 tonnes. Si la paix est rétablie rapidement dans tout le pays, environ 180 000 tonnes de céréales pourraient être importées par les négociants locaux d’ici la fin de 1998, les besoins d’aide alimentaire qui resteraient à couvrir étant de 80 000 tonnes. Toutefois, si les familles d’agriculteurs continuent à être déplacées à cause des combats, le pays sera encore confronté à de sérieuses difficultés d’approvisionnement alimentaire en 1998. Début mars, les Nations Unies ont lancé un appel éclair afin de réunir 11,2 millions de dollars E.-U. pour répondre aux besoins humanitaires prioritaires des trois prochains mois.

TCHAD (2 avril)

Le temps est sec comme de saison. La récolte des cultures de décrue de sorgho, récemment engrangée (berbéré), n’a pas été très affectée par les infestations de criquets migrateurs africains qui ont frappé fin 1997 les zones de Chari et de Baguirmi. Les perspectives des cultures de contre-saison dans la zone du Lac Tchad (blé, riz, mil) sont également plus favorables que lors des estimations précédentes. La production céréalière totale pour 1997/98 est nettement supérieure au niveau de 1996 et à la moyenne des cinq dernières années.

La situation générale des disponibilités alimentaires sera meilleure en 1997/98 qu’en 1996/97. Les marchés sont dans l’ensemble bien approvisionnés et les prix des céréales ont fléchi dans la zone sahélienne, sauf dans la préfecture de Kanem et dans certaines parties de celle de Batha où ils ont légèrement augmenté. Comme ils sont généralement plus bas que l’année précédente à la même période, les termes de l’échange se sont améliorés pour les pasteurs. Cependant, le Système national d’alerte rapide (SAP) a recommandé qu’une aide alimentaire de 5 155 tonnes soit fournie pour apporter une assistance pendant quatre mois à quelque 237 000 personnes dans des zones classées à risque. Environ 10 000 tonnes de céréales doivent être achetées avec l’aide de donateurs pour reconstituer le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes et qui est épuisé depuis la fin de la dernière période de végétation.

TOGO (2 avril)

Les semis de maïs de la première campagne vont commencer. Les conditions météorologiques ayant été bonnes, la production céréalière totale pour 1997 est estimée à quelque 770 000 tonnes, soit environ 18 pour cent de plus que l’année précédente. La production de racines et tubercules est évaluée à 1,2 million de tonnes, chiffre supérieur à la moyenne, alors que celle de légumes secs est estimée à 102 000 tonnes, soit 13 pour cent de moins que l’année précédente.

Les marchés sont bien approvisionnés en produits alimentaires. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 90 000 tonnes de blé et de riz (y compris les réexportations).