BURUNDI* (2 avril)

Les semis de la deuxième campagne de 1998 sont terminés. Les perspectives sont incertaines, malgré des conditions météorologiques favorables jusqu'à présent. L'augmentation des superficies cultivées par rapport à 1997, du fait retour d'une partie des populations regroupées et déplacées, pourrait être absorbée par la baisse des rendements provoquée par des pénuries d'engrais et de semences de qualité.

Une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires envoyée sur place en février 1998 a estimé la production céréalière totale de la première campagne de 1998 à 1 142 000 tonnes, soit 2 pour cent de moins que la première campagne de 1997, qui était elle-même inférieure à la moyenne. Les plus fortes diminutions concernent les légumes secs et les céréales (respectivement 16 et 13 pour cent). La production de la première campagne de 1998 est inférieure de 20 pour cent à la moyenne observée entre 1988 et 1993. L'amélioration des conditions de sécurité a amené un grand nombre de personnes à réintégrer leur foyer au cours du second semestre de 1997, ce qui a entraîné une augmentation des superficies cultivées. Les pluies sont cependant arrivées avec un mois de retard dans presque tout le pays, et leur intensité a provoqué des inondations et d'importantes infestations de ravageurs pour certaines cultures.

Après avoir évalué les perspectives de production pour les deuxième et troisième campagnes de 1998, la mission a estimé que les besoins d’importations s'élevaient à 139 000 tonnes d'équivalents-céréales. Les importations commerciales devraient atteindre 54 000 tonnes, ce qui laisse un déficit en céréales et en légumes secs de 85 000 tonnes. Les besoins d’aide alimentaire d'urgence sont évalués à 60 000 tonnes, soit un découvert de 25 000 tonnes.

L'accès aux denrées alimentaires est limité par des prix en forte hausse. Celle-ci est due à la faiblesse des importations résultant de l'embargo économique imposé par les pays voisins, aux mauvaises récoltes et aux flux importants de denrées alimentaires en direction surtout du Rwanda voisin. La majorité de la population n'a pas accès aux vivres en quantités suffisantes, tandis que la distribution de l'aide alimentaire est rendue difficile par le mauvais état du réseau ferroviaire et routier dans la région. Des distributions par pont aérien sont en cours.