ETHIOPIE* (20 avril)

Les perspectives de la récolte secondaire Belg de 1998 qui doit être moissonnée en juin sont généralement bonnes en raison de pluies satisfaisantes sur les principales régions agricoles depuis janvier. Après la vague de sécheresse survenue durant la deuxième quinzaine de mars, les précipitations enregistrées entre le 10 et le 20 avril ont apporté au sol l'humidité voulue dans la plupart des régions, à l'exception du nord-est où de nouvelles pluies sont nécessaires. Si les conditions météorologiques demeurent favorables pendant le reste de la période de végétation, la production devrait se rétablir par rapport aux mauvais résultats de l'année dernière.

La mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires a estimé que la récolte Meher de 1997 a atteint 8 786 000 tonnes de céréales et de légumes secs, soit 25 pour cent de moins que les estimations de l'année précédente. Cette diminution s'explique essentiellement par les pluies insuffisantes de la campagne Belg, suivies par des précipitations tardives, faibles et mal réparties au cours de la campagne Meher. La situation a encore été aggravée par les fortes pluies inhabituelles au moment de la moisson et par la réduction de 20 pour cent de l'utilisation d'engrais.

La mission a estimé à 530 000 tonnes au total les besoins d’importations céréalières pour 1998. Ce chiffre comprend 110 000 tonnes qui devraient être couvertes par des importations commerciales, et 420 000 tonnes d'aide alimentaire destinée à une population rurale de 5,3 millions de personnes touchées par une mauvaise récolte et souffrant de pauvreté chronique. Les besoins d’aide alimentaire sont cependant couverts en totalité par les contributions annoncées.

La situation des approvisionnements alimentaires reste difficile pour les populations touchées, surtout dans les zones du sud Tigré, du sud Wollo et du nord Shoa. Malgré les pluies abondantes et le bon état des pâturages, la sécurité alimentaire dans les régions d'élevage du sud du pays est compromise par l'interdiction des importations de bétail et de viande décrétée par les pays du Golfe, principal débouché des produits de la région.