RWANDA* (2 avril)

Les semis de la campagne B de 1998 sont terminés. Les conditions de végétation sont bonnes grâce aux abondantes précipitations des derniers mois. La pénurie généralisée d'intrants agricoles, et surtout de semences, et l'insécurité qui règne dans les préfectures de l’ouest ont limité l'augmentation des superficies cultivées.

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires envoyée sur place en janvier a constaté qu'en dépit d'une augmentation de 14 pour cent de la production vivrière au cours de la campagne A de 1998 par rapport à la même période l'année dernière, la production par habitant ne représentait que 88 pour cent des niveaux d’avant la crise. Si les précipitations n'avaient pas commencé avec un mois de retard, on aurait pu enregistrer une forte expansion des surfaces cultivées. Ensuites, les pluies excessives ont provoqué des inondations dans les zones marécageuses des vallées, et ont réduit les rendements de certaines récoltes. La mission a estimé à 82 000 tonnes d'équivalents-céréales les besoins d’aide alimentaire pour le premier semestre de 1998. Toutefois, suite aux pertes de récoltes provoquées par les fortes pluies de janvier et février, une mission locale à laquelle participaient le ministère de l'agriculture, la FAO, le PAM, le Système FEWS d'alerte rapide en cas de famine, de l'Union européenne et le SFC, a revu cette estimation à la hausse et l'a chiffrée à 102 000 tonnes. Toutefois, le mauvais état du réseau routier et ferroviaire de la région limite beaucoup la distribution d'aide alimentaire.

L'augmentation des prix des denrées alimentaires s'est poursuivie au mois de février en raison des insuffisances d’approvisionnement, ce qui a aggravé la situation alimentaire déjà précaire des couches les plus défavorisées de la population. La malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans demeure élevée tandis que la situation des populations récemment rapatriées se détériore.