SIERRA LEONE* (2 avril)

Les progrès notables vers un rétablissement de la sécurité facilitent la mise en œuvre de l’aide humanitaire et des activités de redressement. La levée de l’embargo a permis un meilleur fonctionnement des marchés de produits alimentaires, ainsi que l’acheminement des secours alimentaires. Les approvisionnements en vivres restent cependant précaires car, depuis l’entrée en vigueur de l’embargo économique en août 1997, très peu d’aide humanitaire a été fournie au pays. Les forces de maintien de la paix de l’ECOMOG, qui sont maintenant déployées dans tout le pays, rouvrent les principales routes et l’aide alimentaire arrive jusqu’aux grandes villes. Cependant, l’insécurité règne encore dans diverses zones du pays, notamment dans l’est, le sud-est et le nord, entraînant des déplacements de population. Au cours des dernières semaines, 50 000 personnes au moins se sont enfuies vers le Libéria, pays voisin, ce qui pourrait compromettre les préparatifs en vue des semis de riz en avril, ainsi que les activités de relèvement du secteur agricole. Dans les zones contrôlées par l’ECOMOG, la sécurité est maintenant mieux assurée et il est donc nécessaire de fournir immédiatement des intrants agricoles de première urgence pour la campagne principale de 1998 qui commence.

La FAO estime les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1998 à quelque 260 000 tonnes. Si la paix est rétablie rapidement dans tout le pays, environ 180 000 tonnes de céréales pourraient être importées par les négociants locaux d’ici la fin de 1998, les besoins d’aide alimentaire qui resteraient à couvrir étant de 80 000 tonnes. Toutefois, si les familles d’agriculteurs continuent à être déplacées à cause des combats, le pays sera encore confronté à de sérieuses difficultés d’approvisionnement alimentaire en 1998. Début mars, les Nations Unies ont lancé un appel éclair afin de réunir 11,2 millions de dollars E.-U. pour répondre aux besoins humanitaires prioritaires des trois prochains mois.