SOMALIE* (20 avril)

Le temps sec du mois de mars, après les fortes pluies et les inondations des mois précédents, a amélioré l’état du sol pour les semis de la campagne principale Gu de 1998. Les précipitations abondantes qui ont touché les zones agricoles du sud pendant les deux premières décades d'avril laissaient toutefois craindre d'autres inondations et mettaient en péril l’avenir des récoltes.

Les récoltes secondaires de la campagne “Deyr” de 1997/98 ont été fortement réduites par les inondations les plus graves de ces trente dernières années. La production céréalière devrait atteindre seulement 43 pour cent du niveau normal. C'est la quatrième récolte consécutive inférieure à la moyenne en Somalie. La production de la campagne principale de 1997 a souffert de vagues de sécheresse. Les besoins d'importations pour la campagne de commercialisation 1997/98 (août/juillet) sont à présent estimés à 330 000 tonnes, dont 220 000 tonnes seulement seront couverts par les circuits commerciaux, ce qui laisse un déficit vivrier de 110 000 tonnes.

Les inondations et les maladies animales qu’elles ont favorisées ont aussi entraîné de lourdes pertes de bétail. La situation est encore aggravée par l'interdiction d'importer du bétail et de la viande, décrétée par les pays du Golfe, qui constituent le principal débouché des exportations de la Somalie. Les revenus des éleveurs, ainsi que la capacité du pays à se procurer des devises, en sont gravement compromis.

La situation alimentaire est extrêmement difficile en raison de la faible récolte de céréales de 1997/98. Alors que le temps sec du mois de mars avait amélioré les conditions de transport routier et les flux de produits alimentaires, la distribution de vivres et d'aide dans les régions du sud est rendue difficile par la reprise, à la fin du mois de mars, des luttes de clans à Kismayo et par une augmentation du banditisme et de l'insécurité à Mogadiscio.