AFRIQUE DE L’OUEST

BÉNIN (2 juin)

Les pluies sont arrivées vers la mi-mars sur le sud et sont devenues abondantes sur l’ensemble du pays début avril. Les semis de la première récolte de maïs ont commencé, tandis que ceux du mil, du sorgho et du riz sont sur le point de démarrer. La production de riz devrait augmenter en 1998, par suite de la mise en œuvre d’un plan national comprenant une assistance technique, la distribution d’intrants et du crédit agricole.

La situation des approvisionnements alimentaires est dans l’ensemble satisfaisante. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 205 000 tonnes (y compris les réexportations), principalement blé et riz. Selon le bilan céréalier, environ 70 000 tonnes de maïs peuvent être exportées vers les pays voisins. Les prix des céréales sont en hausse dans le nord, du fait de la forte demande des pays sahéliens voisins, qui ont enregistré une production céréalière réduite en 1997.

BURKINA FASO (2 juin)

La saison des pluies a commencé avec des précipitations généralement supérieures à la normale. Les premières pluies sporadiques sont arrivées fin mars dans le sud-ouest et l’est du pays. Il a commencé à pleuvoir véritablement dans le sud-est début avril. Les pluies se sont ensuite déplacées vers le nord en traversant presque tout le pays vers la mi-avril et, fin avril, elles étaient supérieures à la normale. Elles ont un peu diminué début mai, mais sont restées supérieures à la normale et ont atteint l’extrême nord fin mai. Début juin, les précipitations étaient encore abondantes sur tout le pays. Les semis de mil et de sorgho sont maintenant en bonne voie. Les cultures lèvent convenablement dans le sud et dans l’ouest. La préparation du sol a commencé dans l’extrême nord.

La récolte ayant été inférieure à la moyenne en 1997, la situation générale des approvisionnements alimentaires est précaire dans les zones où ont été engrangées des récoltes réduites. Après avoir révisé à la baisse les chiffres relatifs à la production de 1997/98, le gouvernement a porté l’aide alimentaire d’urgence à 76 400 tonnes pour couvrir les besoins de consommation de 800 000 personnes pendant sept mois. Fin mai, environ 50 000 tonnes d’aide alimentaire, venant de sources extérieures ou de programmes d’aide locaux, avaient été annoncées par divers donateurs. Sur ce total, 9 000 tonnes serviront à reconstituer le stock national de sécurité.

CAP-VERT (2 juin)

Le temps est sec comme de saison. Les semis de maïs commencent normalement en juillet. La production de maïs a été particulièrement médiocre en 1996 comme en 1997, ce qui pourrait créer des problèmes d’approvisionnement en semences dans certaines zones.

Malgré deux récoltes médiocres successives, la situation générale des approvisionnements alimentaires reste satisfaisante dans la mesure où le pays couvre l’essentiel de ses besoins de consommation par des importations. Cependant, les populations rurales à risque, notamment dans les zones semi-arides ou arides, auront peut-être besoin d’une aide. Pour la campagne commerciale de 1997/98, les besoins d’importations céréalières sont estimés à 100 000 tonnes. Les contributions annoncées jusqu’ici s’élèvent à 55 000 tonnes.

CÔTE D’IVOIRE (2 juin)

Les premières pluies ont touché le sud pendant la première décade de mars et, au cours de la troisième décade, elles sont devenues abondantes sur l’ensemble du pays, ce qui a permis de procéder aux semis de la première récolte de maïs, qui se développe convenablement. Les semis de riz, de mil et de sorgho sont en cours.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. Le rapatriement des réfugiés libériens est en cours et devrait être terminé à la fin de l’année. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 610 000 tonnes, principalement blé et riz.

GAMBIE (2 juin)

Le temps est sec comme de saison. Les semis commenceront dans quelques semaines avec l’arrivée des pluies. Après la récolte inférieure à la moyenne enregistrée en 1997 dans certaines zones, des problèmes d’approvisionnement en semences risquent de se poser.

En raison d’une longue période de sécheresse en juillet/août 1997, la production céréalière totale de 1997 a été largement inférieure à celle de 1996 et nettement inférieure à la moyenne. Fin avril, le gouvernement a lancé un appel pour obtenir une aide internationale s’élevant à 9 325 tonnes de céréales.

GHANA (2 juin)

Des pluies limitées, sont arrivées vers la mi- mars, ce qui a permis de procéder aux semis de la première récolte de maïs dans le sud et dans le centre. Les semis de riz, de mil et de sorgho sont en cours, après les pluies abondantes qui ont touché l’ensemble du pays à partir de la mi-avril.

La production céréalière totale de 1997, estimée à 1,8 million de tonnes, a été inférieure à la normale. La production de mil a été notablement inférieure à la normale, en raison de précipitations limitées dans le nord. Dans l’extrême nord, la production céréalière a été inférieure d’environ 25 pour cent à la moyenne et le bilan céréalier indique un déficit d’environ 33 000 tonnes de maïs pour cette zone. Des distributions de vivres destinés à 30 000 personnes vulnérables ont lieu actuellement dans cette zone et devraient se poursuivre jusqu’au début de la prochaine récolte.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante dans le reste du pays. Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 410 000 tonnes, principalement blé et riz.

GUINEE (2 juin)

Les pluies sont arrivées fin mars dans le sud, et début mai dans le nord. Les semis de riz, de maïs, de mil et de sorgho sont en cours. Toutefois, la présence d’un grand nombre de réfugiés dans certaines grandes zones productrices crée des problèmes, notamment de dégradation des sols et de déforestation.

Selon les dernières estimations, il y aurait au total en Guinée 570 000 réfugiés libériens et sierra-léoniens, dont environ 380 000 Sierra-léoniens et 195 000 Libériens. Le rapatriement des réfugiés sierra-léoniens a été interrompu en raison de la reprise des combats dans le nord de la Sierra Leone, et environ 170 000 nouveaux réfugiés sont arrivés dans le sud de la Guinée au cours des deux derniers mois.

Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 400 000 tonnes.

GUINÉE-BISSAU (10 juin)

Les premières pluies importantes sont arrivées dans l’est et le sud du pays à la mi-mai; elles se sont arrêtées fin mai pour reprendre début juin. La préparation du sol en vue des semis de céréales secondaires est en cours. Les semis de riz en planches ont également commencé. Le repiquage du riz aura lieu en juillet/août à l’issue du dessalage des rizières de mangrove après l’arrivée de pluies plus abondantes. Des problèmes de disponibilité de semences risquent de se poser dans certaines zones.

En ce qui concerne les disponibilités alimentaires, la situation est satisfaisante dans l’ensemble, bien qu’un soulèvement militaire ait eu des retombées sur les approvisionnements et la commercialisation des denrées alimentaires, en plus d’avoir entraîné le déplacement d’un grand nombre de personnes dans la capitale. Le Gouvernement a demandé une aide alimentaire et des semences destinées aux quelque 1 000 personnes touchées par les incendies dans les régions de Gabu et Cacheu. Les importations de céréales pour la campagne de commercialisation 1997/98 sont estimées à 76 000 tonnes (y compris les réexportations).

LIBÉRIA* (2 juin)

Le riz de la campagne principale, semé fin mars, se développe de façon satisfaisante. La sécurité ayant été rétablie dans tout le pays, l’aide humanitaire peut être livrée et les travaux agricoles peuvent reprendre dans la plupart des zones. Une amélioration de l’état nutritionnel de la population a été constatée. Les disponibilités alimentaires sur les marchés urbains sont stables, mais les prix des aliments restent élevés.

Le Libéria est encore fortement tributaire de l’aide alimentaire. On estime à 800 000 le nombre actuel des réfugiés et des personnes déplacées, dont environ 56 000 qui viennent d’arriver de la Sierra Leone. En ce qui concerne les besoins d’importations céréalières pour 1998 (janvier/décembre), les dernières estimations sont de 240 000 tonnes, dont 130 000 d’aide alimentaire.

MALI (2 juin)

La période de végétation a débuté dans le sud du pays. Les travaux de préparation du sol et les premiers semis de mil et de sorgho ont commencé. Ils se poursuivront dans le nord avec l’arrivée des pluies.

Comme la production céréalière de 1997/1998 était dans l’ensemble supérieure à la moyenne, avec une production rizicole record, la situation générale des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Des excédents céréaliers étant disponibles, d’importantes quantités de céréales ont été exportées, notamment au Burkina Faso et en Mauritanie. Le système national d’alerte rapide (SAP) a permis d’établir que plusieurs arrondissements du nord et de l’ouest de la région de Tombouctou, ainsi que certaines zones des régions de Kayes, Mopti et Ségou, risquent de connaître des difficultés d’approvisionnement alimentaire. Il a recommandé la distribution de 8 600 tonnes de céréales destinées à aider 318 000 personnes sur une période de 3 mois.

MAURITANIE* (2 juin)

Le temps est sec et normal pour la saison, même si quelques pluies sporadiques sont tombées dans certaines parties du pays. La préparation du sol a commencé.

Après la récolte des cultures de décrue et de contre-saison, la production totale de céréales pour l’année 1997/98 a été estimée à 152 173 tonnes. Ce résultat est proche de l’estimation qui avait été faite par une mission FAO d’évaluation des récoltes en octobre 1997. Il confirme donc une hausse de la production par rapport au faible niveau de 1996/97, même si l’on reste encore en dessous de la moyenne.

La situation générale des approvisionnements alimentaires s’annonce difficile pour le restant de l’année 1998, spécialement dans le sud de la zone de Aftout. Il y a eu une forte augmentation des prix des céréales secondaires locales. Après les récentes importations commerciales massives, les prix du blé et du riz demeurent stables dans l’ensemble. Le gouvernement a demandé une aide alimentaire internationale d’environ 50 000 tonnes. A la fin mai, les contributions annoncées s’élevaient à 40 600 tonnes.

NIGER (2 juin)

Les premières pluies, enregistrées dans le sud et le sud-ouest entre la mi-avril et la fin avril, ont permis de commencer les semis dans plusieurs zones. Début juin, elles sont tombées sur la partie occidentale du pays. A l’est, le temps est sec comme de saison. Les semis de mil et de sorgho ont débuté fin mai et sont actuellement bien avancés. Ils n’ont pas encore débuté dans les départements de Agadez et Diffa.

La situation des approvisionnements alimentaires serait précaire dans plusieurs zones, notamment dans les départements de Tillabery et Diffa. Des migrations vers le Mali, supérieures à la normale, de familles ou d’hommes en quête d’un travail sont signalées à partir du nord du département de Tillabery. Les marchés sont généralement bien achalandés, mais les prix des céréales sont élevés. Des importations massives ont eu lieu en provenance des pays voisins. Le gouvernement a demandé une aide internationale, notamment des denrées alimentaires et des semences, ainsi que le réapprovisionnement des banques de céréales. A la fin mai, les contributions des bailleurs de fonds internationaux ou des programmes locaux de solidarité s’élevaient à environ 47 000 tonnes.

NIGÉRIA (2 juin)

Les pluies sont arrivées dans le sud à la mi-mars et ont gagné le nord du pays à la fin du mois d’avril. Le maïs et le riz de la première campagne se développent de façon satisfaisante dans le sud et le centre, tandis que la préparation du sol se poursuit dans le nord pour semer le mil et le sorgho. On signale encore des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides, une situation qui risque d’entraîner une diminution de la production vivrière. Une grave pénurie de carburant qui gêne les activités commerciales est aussi signalée.

Les besoins d’importations céréalières pour 1998 sont estimés à 1,3 million de tonnes, dont 1 million de tonnes de blé et 200 000 tonnes de riz.

SÉNÉGAL (2 juin)

Dans l’ensemble, le temps est sec et normal pour la saison. A la mi-mai, des pluies sporadiques ont été enregistrées à l’extrême sud. Toutefois, par rapport à l’année dernière où la saison des pluies avait débuté fin mai, le temps est resté sec jusqu’à la fin du mois. Début juin, les premières pluies abondantes ont été reçues dans l’extrême sud-est. La préparation des terres est en cours dans le sud et les semis s’effectueront dans le nord dès les premières pluies.

Compte tenu de la récolte réduite de céréales en 1997, due à une longue vague de sécheresse en juillet/août, la situation générale des approvisionnements alimentaires sera précaire dans les zones sinistrées pendant l’époque de soudure. Dans les villes, les disponibilités en aliments sont suffisantes; les prix du riz sont stables et ont même baissé à la mi-mai. Dans les zones rurales, les approvisionnements et les prix du riz sont également stables dans l’ensemble, mais il y a une hausse des prix des céréales secondaires, notamment dans le nord et le centre-nord. En janvier, le gouvernement a demandé une aide alimentaire de 82 600 tonnes de céréales, destinée à couvrir les besoins d’environ 2,5 millions de personnes en difficulté.

SIERRA LEONE* (2 juin)

La saison des pluies a commencé fin mars dans la région est et des pluies abondantes ont été enregistrées dans tout le pays dès le début du mois de mai, permettant ainsi les semis de maïs, mil et sorgho. Le riz planté en avril et mai se développe de façon satisfaisante. On prévoit toutefois un niveau de production inférieur à la moyenne en raison du manque de semences, d’outils et d’autres intrants agricoles, ainsi que d’une recrudescence de l’insécurité qui entraîne des déplacements de population dans certaines zones. Depuis le début de l’année, quelque 206 000 personnes ont fui vers le Libéria et la Guinée, pays voisins. Une nette amélioration de la sécurité a permis de lancer des activités de redressement. Les activités commerciales et économiques ont repris à Freetown et la situation des approvisionnements alimentaires s’améliore.

Dans l’ensemble, la situation des disponibilités alimentaires reste très précaire. La FAO estime que les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1998 sont d’environ 260 000 tonnes, dont 80 000 d’aide alimentaire. Un appel commun des Nations Unies est actuellement en préparation pour couvrir la période juin-décembre 1998.

TCHAD (2 juin)

La période de végétation a commencé en temps voulu, les premières pluies non négligeables ayant été enregistrées vers le milieu ou la fin d’avril dans les zones soudanaises et sahéliennes. Les semis de céréales secondaires sont en cours dans le sud et ils se poursuivront en remontant vers le nord avec l’arrivée des pluies régulières. Des criquets migrateurs africains ont été signalés vers la mi-mai dans la région de Linia, à l’est de N’Djamena, ainsi que dans quelques villages le long du fleuve Logone.

Après une récolte supérieure à la moyenne en 1997, la situation générale des approvisionnements alimentaires est meilleure qu’en 1996/97. Cependant, le système national d’alerte rapide (SAP) a recommandé que soient fournies 5 155 tonnes d’aide alimentaire pour aider environ 237 000 personnes pendant quatre mois dans des secteurs de la zone sahélienne classés parmi ceux qui risquent de connaître des difficultés d’approvisionnement en vivres. De plus, quelque 5 000 tonnes sont nécessaires pour couvrir les besoins dans les zones soudanaises et sahéliennes. Environ 10 000 tonnes de céréales doivent être achetées avec l’aide de donateurs pour reconstituer le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes et qui est épuisé depuis la fin de la dernière période de végétation.

TOGO (2 juin)

Des pluies sporadiques sont tombées à la mi-mars, mais les précipitations sont devenues abondantes dans tout le pays à partir de la mi-avril. Les cultures de maïs de la première campagne se développent de façon satisfaisante tandis que les semis de riz, mil et sorgho sont en cours.

Les marchés sont bien approvisionnés en denrées alimentaires. Etant donné la production céréalière au- dessus de la normale en 1997, de grandes quantités de maïs peuvent être exportées. Les besoins d’importations de céréales pour 1998 (janvier/décembre) sont estimés à 78 000 tonnes de blé et de riz.