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Le Forum sur la montagne: travail en réseaux pour la conservation et le développement des montagnes

E.A. Byers

Elizabeth A. Byers est chef de programme au Mountain Institute Franklin, Virginie-Occidentale (Etats-Unis).

Expériences de constitution d'un réseau de réseaux pour nouer des liens entre les habitants des montagnes.

FIGURE 1 Implantation du Forum sur la montagne

Source: The Mountain Institute.

Les habitants des montagnes et les organisations qui s'occupent de montagne ont de nombreux points communs, notamment l'isolement, à la fois les uns par rapport aux autres et par rapport au reste du monde.

Cet article présente les expériences d'une nouvelle confédération de réseaux qui soutient le développement équitable et écologiquement durable des montagnes par l'enseignement participatif et la communication. Les principales questions abordées sont les suivantes:

· Comment créer une structure d'information qui non seulement relie des collectivités isolées, mais constitue également un forum où peuvent s'exprimer des opinions différentes à partir de situations différentes, et offre une tribune aux groupes marginalisés?

· Quels facteurs facilitent ou gênent la constitution de réseaux dans les régions de montagne, et pourquoi?

· Quelles sont les incidences du travail en réseau pour la montagne sur les relations organisationnelles, l'élaboration des politiques et le capital social?

Pour illustrer les réponses à ces questions, cet article présente le Forum sur la montagne et un résumé de ses activités depuis sa création.

LE FORUM SUR LA MONTAGNE - UNE CONFÉDÉRATION DE RÉSEAUX POUR LA MONTAGNE

Le Forum sur la montagne est un réseau de réseaux. Ses objectifs sont triples: tout d'abord il est un lieu d'échange d'idées; ensuite il se veut l'avocat des habitants et des environnements de montagnes, enfin il cherche à renforcer l'entraide au sein des populations de ces régions (TMI, 1995).

La constitution de réseaux pour la montagne à l'échelle mondiale a débuté dans les années 70 avec un petit groupe de spécialistes militants. Ce groupe, connu sous le nom d'Action pour les montagnes, s'est élargi pendant le Sommet de la Terre de 1992, à Rio de Janeiro, lorsqu'une douzaine d'institutions ont pris sa défense. Une période d'activité intense a suivi, soutenue par des initiatives intergouvernementales et un certain intérêt au plan national; des organisations non gouvernementales (ONG) se sont également associées à la direction collégiale tournante d'Action pour les montagnes; le Forum sur la montagne est né de ce mouvement et a été chargé d'établir des liens entre les diverses parties intéressées (FAO, 1997; Ives, 1997; Byers, 1997).

La géographie des montagnes rend les communications difficiles. Le col de Shipton qui mène au bassin versant du Haut Barun, au Népal

Aujourd'hui, le Forum sur la montagne est un vaste réseau, peu structuré, constitué de nombreuses organisations et de membres individuels (figure 1). Outre les 400 membres inscrits, plus de 40 réseaux sont reliés, de manière formelle ou informelle, au Forum sur la montagne (voir encadré).

L'administration du Forum sur la montagne comprend officiellement un Secrétariat et un Conseil qui se réunissent tous les deux ans pour examiner les progrès accomplis et décider de la coopération à venir.

Toutefois, les opérations régulières sont menées par l'une ou l'autre organisation membre. En outre la coopération entre les réseaux sous-régionaux, les réseaux locaux, les réseaux parallèles et les particuliers prend les formes les plus variées.

Des chapitres régionaux ont été établis, par exemple au Centre international de la pomme de terre (CIP) à Lima (Pérou) et au Centre international de mise en valeur intégrée des montagnes (ICIMOD) à Katmandou (Népal) (voir article de K. Pradhan, p.20). En Europe, des chapitres sous-régionaux sont très actifs et la création d'un centre de coordination régional est déjà à un stade avancé. En Afrique et en Amérique du Nord, aucun chapitre n'a encore été mis en place. Le chapitre mondial du Forum sur la montagne est hébergé par le Mountain Institute (TMI), organisation non gouvernementale dont le siège se trouve en Virginie-Occidentale (Etats-Unis). TMI offre aux membres des organisations internationales, ainsi qu'à ceux d'organismes non affiliés, les moyens de communiquer entre eux. Un serveur électronique, également domicilié au TMI, assure les échanges d'informations et de services techniques. Les activités régulières sont financées par l'Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC).

Premiers résultats

La création officielle du Forum sur la montagne remonte au 1er juin 1996. Au mois d'août 1997, une enquête d'évaluation a été menée auprès des 416 membres inscrits à l'époque; un tiers des membres a répondu au questionnaire. Depuis lors, d'autres données ont été collectées à partir de conférences électroniques (voir article de J. Pratt et L. Preston, p.31) et d'entretiens avec les participants; l'auteur de cet article a également mis son expérience au service de la coordination des groupes de discussions électroniques et des relations entre les chapitres régionaux.

Soixante-cinq pour cent des participants au Forum sur la montagne n'avaient aucune expérience de ce que pouvait être un réseau mondial pour la montagne (TMI, 1997a). Ils s'intéressaient chacun à des lieux, des types d'intervention, des spécialités différentes et étaient membres d'organisations diverses. Mais ils avaient tous en commun un intérêt pour la montagne et la volonté de s'intégrer dans un réseau dont les autres participants faisaient autre chose ailleurs.

Les conférences électroniques ont été une source importante d'idées nouvelles pour le Forum sur la montagne. Trois conférences électroniques mondiales ont mis en lumière des expériences en faveur du développement et de la conservation des montagnes. Les thèmes abordés ont été les suivants: Investir dans les montagnes, Politiques et lois pour les montagnes, et Accueil local communautaire du tourisme de montagne (Preston, 1997; Forum sur la montagne, 1997a; Godde, sous presse).

Evolution de l'organisation et du travail

A ce jour, la contribution positive la plus notable du Forum sur la montagne se place sur le plan du perfectionnement professionnel et de la sensibilisation de ses participants. La figure 2 illustre les résultats d'une enquête sur ce point.

Bebbington, Kopp et Rubinoff (1997), dans leurs conclusions relatives au capital social, au pluralisme et au développement, soulignent «... le rôle très positif que les réseaux qui réunissent des personnes travaillant dans des structures différentes peuvent jouer pour améliorer les relations entre ces structures». Il est manifeste que le forum a aidé à créer de nouveaux liens entre, d'une part, les diverses organisations pour la montagne et les individus qui travaillent en montagne ou sur la montagne et, d'autre part, les institutions internationales, comme l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Union Européenne qui, de leur côté, ont fait une plus large place aux problèmes concernant la montagne.

FIGURE 2 Contributions du Forum sur la montagne au perfectionnement professionnel

Source: TMI (1997b).
Note: Réponses multiples acceptées; le total des réponses est supérieur à 100 per cent.

Elaboration des politiques

La promotion de politiques appropriées est une tâche importante pour un réseau dont l'un des premiers objectifs est de défendre une cause. L'adoption des recommandations de la Consultation internationale des ONG sur l'Action pour les montagnes, par la Commission des Nations Unies pour le développement durable, à sa troisième session, en 1995, a représenté, pour le groupe du Forum sur la montagne, une première étape importante dans ce domaine.

Le Forum sur la montagne a continué son étude en organisant une conférence électronique sur le thème Politiques et lois pour les montagnes (Forum sur la montagne, 1997a). Il a commencé par diffuser des textes sur certaines orientations politiques et des lois intéressant des régions de montagnes qui, pour la plupart, étaient peu connues hors de leur contexte d'application. Les participants à la conférence ont ensuite examiné la pertinence et les incidences de ces politiques aux niveaux mondial, international et national ainsi qu'à l'échelon local. On peut citer quelques résultats obtenus par le travail en réseau: par exemple, le groupe communautaire, Partenaires pour la conservation des montagnes, situé dans le Drakensberg au KwaZulu-Natal (Afrique du Sud), a appliqué et adapté, dans sa propre zone, des mesures inspirées de trois sources: les protocoles de législation forestière du Népal, la gestion des déchets d'origine humaine dans les Montagnes rocheuses (Etats-Unis) et la Déclaration d'Antananarivo sur les montagnes africaines (TMI, 1997b).

Réseaux de montagnes1

MONDIAL

· Mountain Forum and Mountain-Forum e-mail list

· Mountain Protected Areas Network

· FAO Mountain Programme and Interagency Task Force on Agenda 21, Chapter 13

· International Mountain Society and Mountain Research and Development Journal

· International Geographical Union, Commission on Mountain Geoecology and Sustainable Development

· World Mountaineering and Climbing Federation (et ses nombreux affiliés nationaux)

· Banff Centre for Mountain Culture

AFRIQUE

· African Mountain Forum (en cours de formation)

· African Mountains Association

· African Mountain Protected Areas Network

· Lesotho Mountain Research Group

· Community Environment Network, South Africa

· MF-Africa e-mail list

ASIE ET PACIFIQUE

· Asia Pacific Mountain Forum and Asia Pacific Mountain Network

· Australasia-Pacific Mountain Forum

· North Central Asia Mountain Forum

· West Asia Mountain Forum

· South East Asia Mountain Forum

· North East Asia Mountain Forum

· Australian Mountain Protected Areas Network

· Australian Institute of Alpine Studies

· Nepal Studies Association and Himalayan Research Bulletin

· Nepal Forum of Environmental Journalists

· Himalayan Explorers Club and HimalayaNet e-mail list

· Kathmandu Environmental Education Project

EUROPE

· European Mountain Forum (en cours de formation)

· Carpathians Mountain Forum

· Caucasian Mountain Network and Caucasus Mountain Forum

· Central/Western Middle European Mountain Forum

· Central/Western Middle European Mountain Forum (French Jura)

· Central/Western Middle European Mountain Forum (Czech Sudeten)

· Northern European Mountain Forum

· International Commission for the Protection of the Alps

· CH-Regio

· Man and the Biosphere (Russie et CEI)

· International Association of Academies of Science, CIS Mountain Research Programme (en cours de formation)

· MF-Europe e-mail list

AMÉRIQUE LATINE

· Latin American Mountain Forum and MF-LAC email list

· Consortium for the sustainable development of the Andean ecoregion (CONDESAN) and InfoAndina

· Andean Mountains Association

· Red de los Andes Centrales-Perú

· Selvas de Montana

· Asociación para Desarrollo Campesino, Red de Páramos

· Red Latinoamericana de Estrategias hacia la Sostenibilidad

· MF-Discuss e-mail list (Andean Páramos)

· Latin American Protected Areas e-mail list

AMÉRIQUE DU NORD

· North American Mountain Forum (en cours de formation)

· The Corridor (Southern Appalachian Culture and Natural Heritage Forum)

· Appalachian Restoration Campaign/Heartwood

· Southern Appalachian Forest Coalition

· Rocky Mountain Institute

· MF-N America e-mail list

1 Seuls les réseaux pour la montagne figurent dans cette liste. Il ne s'agit pas de citer toutes les organisations concernées par le développement durable des montagnes. Les informations sur les moyens de contacter ces réseaux sont disponibles auprès du coordonnateur du Forum sur la montagne. The Mountain Institute, P.O. Box 907, Franklin, WV 26807 Etats-Unis.
Tél.: +1-304-358-2401:
Télécopie: 1-304-358-2400;
Mél.: [email protected]
Site Web: http://www.mtnforum.org

Pâturages de haute montagne au sud du Parc national de Huascarán, au Pérou

Indicateurs du système d'information

Indicateur

Situation du Forum sur la montagne

Utilisation des connaissances locales

Très estimée, faire plus

Quantité d'informations

Croissante, faire plus

Accès des utilisateurs

Croissant, mais encore un problème

Diversité des sources

Grande

Pertinence

Haute, mais objectifs multiples

Contrôle démocratique

Internet: élevé; traditionnel: inégal

Complémentarité des sources d'information

A renforcer

Satisfaction de la demande

Croissante, mais incomplète

Crédibilité

Haute

Liens entre les sources d'information

Haute

Orientation des flux d'informations

Bonne, multidirectionnelle

Après environ deux années de fonctionnement, les activités du Forum sur la montagne ont été évaluées à l'aide des indicateurs du système d'information mis au point par Lawrence (1995) pour une étude menée aux Philippines. Le tableau 1 présente l'évaluation du Forum au regard de chacun de ces indicateurs. Celle-ci est bonne en termes de crédibilité, de diversité des sources d'informations et de liens établis entre les sources. En revanche, des progrès restent à faire en matière d'utilisation du savoir local, de l'accès aux informations et de la réponse aux demandes croissantes des communautés montagnardes en pleine expansion.

MÉTHODES DE TRAVAIL EN RÉSEAU POUR LA MONTAGNE

Les progrès accomplis en matière de travail en réseau pour la montagne peuvent se mesurer à différents niveaux, aussi bien, par exemple, pour connaître la capacité d'échange direct des communautés isolées, ou encore déterminer les progrès accomplis à l'échelon de l'individu ou du ménage, etc. Lorsque les responsables politiques ou administratifs et les agents d'exécution sur le terrain se mettent d'accord avec les universitaires, les chercheurs et les divers intéressés, les décisions en matière de défense de l'environnement sont mieux adaptées et une action concertée devient possible.

Les réseaux des montagnes les plus efficaces regroupent un grand nombre d'organisations et de personnes régulièrement présentes sur le terrain, soit parce qu'elles y habitent soit parce qu'elles travaillent au développement ou à la conservation, c'est-à-dire qu'elles sont parties prenantes. Par exemple, le Caucasian Mountain Network réunit toutes les organisations qui travaillent directement dans les communautés montagnardes de Géorgie et les met en relation entre elles et avec l'extérieur. De son côté, le Mountain Protected Areas Network met en contact les dirigeants politiques et les spécialistes de la conservation travaillant dans chaque région (voir ouvrage de L.S. Hamilton, sous presse).

Autre exemple, le Forum européen sur la montagne (dont la mise en place est imminente) prévoit de relier, entre eux et avec le Forum mondial, les six réseaux sous-régionaux existants.

Enfin, la nomination de la FAO comme maître d'œuvre du chapitre sur les montagnes d'Action 21 a contribué à renforcer ce travail en réseau.

Plusieurs supports d'information sont nécessaires pour atteindre des individus dont les moyens techniques sont extrêmement hétérogènes. Au niveau régional, le Forum sur la montagne communique avec les membres au moyen d'ateliers, d'un bulletin imprimé, de centres de documentation, d'actions de formation, d'émissions radio, de groupes de discussion électronique et d'une page sur le Web. Le serveur mondial d'information du Forum sur la montagne offre une base de données sur Internet, des discussions animées par un coordonnateur, des conférences électroniques, un calendrier des activités, une librairie en ligne, des études de cas, des exemples pratiques, des recommandations en matière de politique et des documents de référence. Les documents imprimés comprennent un bulletin (publié conjointement avec les chapitres régionaux), un annuaire des membres et les comptes rendus des conférences électroniques.

Rôle d'Internet

Le rôle d'Internet pour la mise en œuvre du Forum sur la montagne et pour le travail en réseau en général est inestimable. Si, d'une certaine manière, Internet est le domaine d'une nouvelle élite technologique, ses services sont disponibles à de nombreux utilisateurs moins bien équipés. Il s'est également montré un véhicule puissant pour la promotion d'une pensée et d'une action démocratiques. En particulier, les passerelles du courrier électronique (où un seul ordinateur est au centre d'un réseau périphérique autonome plus étendu) sont de première importance pour la diffusion du Forum sur la montagne. On s'emploie à faciliter l'accès au courrier électronique et aux informations proposées par le Web, pour résoudre les problèmes de personnes sans grandes compétences techniques ou de celles qui doivent payer leur accès à l'octet ou à la minute.

Le coordonnateur du Caucasian Mountain Network écrit, en se référant à l'utilisation d'Internet dans sa région: «A mon avis, le Forum sur la montagne est une découverte pour la plupart des organismes de défense de l'environnement du Caucase... Les services d'information du Forum sur la montagne montrent qu'Internet et toutes les nouvelles technologies de l'information ne servent pas uniquement de moyens de communication individuels. Ils sont des passerelles permettant aux ONG et aux communautés locales de participer à des réseaux mondiaux influents et de s'entraider» (TMI, 1997b).

Difficultés de communication

Le Forum sur la montagne est confronté à un certain nombre de problèmes, parmi lesquels l'éparpillement des efforts; le multilinguisme et la prise en compte de parties prenantes importantes qui ne sont pas en ligne ne sont pas les moindres.

Un système de communication qui permet d'éviter les pertes d'énergie est particulièrement crucial pour une organisation aussi faiblement structurée que le Forum sur la montagne. Si le nombre des organisations et des individus participant au Forum sur la montagne augmente, il sera alors possible d'éviter les doubles emplois dans les recherches et les expériences.

Dans toute organisation mondiale, le choix de la langue opérationnelle est une question capitale. Le Forum sur la montagne n'a pas trouvé de réponse satisfaisante à ce qui devrait être une question d'équité pour les ONG et les populations des montagnes qui, pour la plupart, ne possèdent l'anglais que comme deuxième ou troisième langue, voire même ne le parlent pas du tout. La langue utilisée dans les communications mondiales du Forum sur la montagne est de fait l'anglais, même si le groupe de coordonnateurs peut également correspondre en français, en allemand et en espagnol (un groupe de discussion électronique utilise l'espagnol uniquement). Les réseaux régionaux et sous-régionaux communiquent dans leurs propres langues. Les nouveaux systèmes gratuits de traduction automatique sur Internet se sont déjà montrés utiles pour les réseaux de courrier électronique, permettant d'inclure l'italien et le portugais dans la série des langues utilisées.

Plusieurs des parties prenantes essentielles sont absentes des fichiers du Forum sur la montagne, et des réseaux pour la montagne en général. Un groupe important n'est pas représenté, il s'agit du secteur des mines, de l'industrie du bois et de l'hydroélectricité. Il est à souhaiter que celui-ci finisse par être plus réceptif au développement équitable et durable de l'environnement, sans pour autant qu'il cherche à utiliser son pouvoir économique pour imposer ses volontés. Car le dialogue sur un avenir durable des régions de montagnes doit inclure les représentants des industries extractives, des entreprises privées et des Etats, tout autant que des grands organismes chargés du développement.

Par ailleurs, un autre groupe de parties prenantes, encore plus important, est absent. Il s'agit des populations de montagne encore isolées qui ne disposent pas du courrier électronique, qui ne sont pas liées à des réseaux et qui parfois ne parlent que leur propre idiome. Des efforts énergiques ont été accomplis pour établir des liaisons avec ces groupes chaque fois que cela a été possible, grâce à l'aide d'associations locales. Ce dernier groupe représente aujourd'hui 25 pour cent des membres (Forum sur les montagnes, 1998).

CONCLUSION

La durabilité des réseaux pour la montagne et du Forum sur la montagne exigera de la persévérance. De nombreux réseaux pour la montagne, notamment ceux qui relient les ONG et les décideurs, sont encore très nouveaux. Il est vraisemblable que l'enthousiasme suscité par le travail en réseau n'est pas près de retomber et que les résultats deviendront plus manifestes à mesure que des communications seront établies entre des régions de montagnes jusque-là isolées.

Le Forum sur la montagne lui-même est encore dans une phase expérimentale. La structure administrative se développe, les organismes d'exécution et les contributions des participants se multiplient. Cela risque de modifier profondément le réseau, de manière aussi bien négative que positive. La perception que l'on aura du Forum sur la montagne dans quelques années dépendra essentiellement de la participation des partenaires institutionnels et de leur désir d'apprendre à travailler dans le respect de leur mandat initial d'ouverture, de démocratie et de transparence. Une représentation équilibrée des participants entre le Sud et le Nord, les ONG et les organismes intergouvernementaux, les hommes et les femmes, sera capitale pour la réussite future. Il faudra également élargir la base de financement afin de satisfaire la demande croissante des communautés des montagnes, et d'apporter le soutien dont les réseaux locaux et sous-régionaux ont un grand besoin.

Les réseaux pour la montagne sont en plein développement partout dans le monde. Le Forum sur la montagne a, collectivement, les moyens de choisir la voie positive pour servir au mieux le développement et la conservation des montagnes.

Bibliographie

Bebbington, A., Kopp, A. et Rubinoff, A. 1997. From chaos to strength? Social capital, rural peoples" organizations and sustainable rural development. Paper presented at the UN FAO Workshop on Pluralism and Sustainable Forestry and Rural Development, 9-12 décembre 1997. FAO, Rome.

Byers, E. 1997. The Mountain Forum: learning to communicate within a pluralistic network. Document présenté au UN FAO Workshop on Pluralism and Sustainable Forestry and Rural Development, 9-12 December 1997. FAO, Rome.

FAO. 1997. Task Manager's Report on Chapter 13, Agenda 21. Report of the Secretary-General to the United Nations and Inter-agency Committee on Sustainable Development. Rome.

Godde, P., éd. Community-based mountain tourism: practices for linking conservation and enterprise. Synthesis of a Mountain Forum e-mail conference. TMI, Franklin, Virginie-Occidentale. (sous presse)

Hamilton, L.S. Mountain Protected Areas Network. The George Wright Forum. (sous presse)

Ives, J.D. 1997. Editorial. Mountain Research and Development, 17(4): 297-298.

Lawrence, A. 1995. The neglected uplands: innovations and environmental change in Matalom, Philippines. AERDD Working Paper 95/11. Université de Reading, Royaume-Uni.

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Mountain Forum. 1998. Mountain Forum Bulletin, 1(1).

Preston, L., éd. 1997. Investing in mountains: innovative mechanisms and promising examples for financing conservation and sustainable development. Synthesis of a Mountain Forum electronic conference in support of the Mountain Agenda. TMI et FAO, Franklin, Virginie-Occidentale, Etats-Unis.

TMI. 1995. Report of the Initial Organizing Committee of the Mountain Forum. 21-25 September 1995. Spruce Knob Mountain Center, The Mountain Institute, Virginie-Occidentale, Etats-Unis.

TMI. 1997a. Mountain Forum Membership Survey Results. June 1996 - October 1997. The Mountain Institute, Franklin, Virginie-Occidentale, Etats-Unis.

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Wheatley, M.J. 1992. Leadership and the new science: learning about organizations for an orderly universe. Kerret-Koehler, San Francisco, Californie. Etats-Unis.


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