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Le monde forestier

Amélioration de la productivité des plantations forestières grâce au programme permanent de lutte contre les ravageurs

La lutte améliorée contre les ravageurs dans les plantations forestières est indispensable si l'on veut que ces plantations, sources clés de l'approvisionnement mondial futur en bois, produisent leur potentiel maximum. Cette déclaration a été faite par les experts qui ont participé à l'atelier sur la lutte contre les ravageurs dans les plantations forestières tropicales, organisé par l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), à Chanthaburi (Thaïlande), du 25 au 29 mai 1998.

Cet atelier, parrainé par le Département des forêts royales de Thaïlande, le Programme FAO de soutien à la recherche forestière pour l'Asie et le Pacifique (FORSPA) et l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), avait pour objet d'évaluer les nouveaux problèmes de ravageurs susceptibles de porter atteinte à la productivité des plantations et d'examiner les pratiques actuelles de lutte contre les ravageurs des forêts. La possibilité d'une plus vaste application des pratiques de protection intégrée a également été étudiée.

Les participants, qui venaient d'Australie, de Chine, du Costa Rica, du Ghana, d'Inde, d'Indonésie, du Japon, de Malaisie, du Myanmar, du Pakistan, des Philippines, de Thaïlande et du Viet Nam, ont recommandé une lutte systématique contre les ravageurs par un suivi méthodique des mouvements transfrontaliers et un renforcement des mesures de quarantaine. Ils ont souligné que les méthodologies permettant d'évaluer les effets de certains ravageurs, notamment ceux qui causent une défoliation, devaient être améliorées. Ils ont également noté qu'il fallait réduire considérablement l'utilisation des insecticides au profit de mesures sylvicoles de limitation des infestations.

L'atelier a recensé les nouveaux problèmes de ravageurs et les pratiques de protection intégrée. Les ravageurs qui posent de nouveaux problèmes sont les suivants: l'uraniidé Nyctalemon spp. sur Endospermum peltatum; le cossidé Xyleutes spp. sur Gmelina arborea; le scoliidé Dryocoetiops laevis sur Dipterocarpus grandiforus aux Philippines; l'artison géant (Endoxyle spp.) et le coléoptère longicorne (Phoracantha spp.) dans les plantations d'eucalyptus en Australie. Les participants ont également examiné les méthodes suivantes: lutte contre Hypsipyla dans l'acajou par régulation de l'ombre en plantant Acacia mangium en clôture, en Indonésie et en Malaisie; lutte contre Indarbela quadrimotata dans les Paraserianthes falcataria par la surveillance et la pulvérisation de pesticide chimique en Inde; utilisation d'ectomycorhize pour lutter contre le flétrissement bactérien des eucalyptus en Chine; contrôle chimique et lutte contre les taches des feuilles et des pousses des eucalyptus en Thaïlande. Un recours plus systématique aux pratiques de protection intégrée (PI) a été suggéré pour lutter contre le chrysomèle Crysophtharta bimaculata dans les plantations d'eucalyptus en Australie. La protection intégrée est un processus respectueux de l'environnement permettant d'éliminer les ravageurs à long terme, à l'aide de divers moyens techniques et de pratiques de gestion particulières. Les participants ont recommandé que les expériences de PI et les résultats obtenus soient communiqués à tous les pays qui connaissent des problèmes similaires de ravageurs.

L'atelier a souligné qu'il était important de constituer une base de données indiquant les recherches en cours concernant les ravageurs et a suggéré de partir de la base de données du FORSPA. Il a également insisté sur la nécessité d'une mise à jour régulière des informations concernant la lutte contre les ravageurs faisant une large place aux applications de terrain.

Notant l'utilité des échanges d'informations et de la mise en commun des expériences, les participants ont recommandé la publication régulière d'un bulletin d'information sur les problèmes de ravageurs et de maladies dans les forêts tropicales. Une version électronique de ce bulletin pourrait également être élaborée. Ce bulletin d'information serait financé par le fonds de développement de l'IUFRO.

Reconnaissant la nécessité de maintenir une interaction régulière entre les experts, l'atelier a recommandé que soit établie la liste de toutes les personnes s'occupant de problèmes de ravageurs en Asie et dans le Pacifique, dans le but de créer un réseau qui devrait faciliter l'identification des ravageurs dans la région.

Une copie du compte rendu des travaux de l'atelier est disponible auprès du Forest Research Office, Royal Forest Department, 61 Paholyothin Road, Jatujank, Bangkok 10900, Thaïlande.

Le nouveau coordonnateur adjoint pour l'Afrique du Programme spécial pour les pays en développement de l'IUFRO est l'hôte du Bureau régional de la FAO à Accra

Atse Yapi a été nommé coordonnateur adjoint pour l'Afrique du Programme spécial pour les pays en développement de l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO-SPDC). Il est l'hôte de la FAO dans le Groupe des forêts du Bureau régional pour l'Afrique à Accra. Le coordonnateur adjoint pour l'Afrique a pour fonction d'aider au renforcement des capacités de recherche nationales et à la constitution de réseaux, à l'occasion de projets ou d'actions spécifiques, en collaboration avec des institutions de recherche et des donateurs nationaux et internationaux. La création de ce nouveau poste constitue, pour l'IUFRO-SPDC, une étape importante dans sa mission d'élargissement et de promotion des capacités de recherche dans les pays en développement ou économiquement défavorisés.

M. Yapi est ivoirien; il a commencé sa carrière professionnelle à l'Université d'Etat de l'Oregon (Etats-Unis) où il a obtenu un doctorat d'économie des ressources naturelles et où il a été attaché de recherche. Nommé ensuite consultant auprès de la FAO, puis chargé de recherche à l'Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) à Bamako (Mali), M. Yapi a acquis une bonne expérience sur les forêts, la durabilité et l'évaluation des effets économiques de la recherche en matière d'agriculture et de ressources naturelles.

IUFRO-SPDC

En 1983, l'Union internationale des instituts de recherches forestières a lancé un programme spécial destiné à renforcer les capacités de recherche dans les pays en développement. Basé au secrétariat de l'IUFRO à Vienne, il est administré par un coordonnateur, Robert Szaro. Le programme est subventionné par le conseil d'administration de l'IUFRO et des dons divers, parmi lesquels il faut mentionner le financement du poste de coordonnateur adjoint pour l'Afrique du SPDC pendant 15 mois par DANIDA, l'Agence de développement du Ministère des affaires étrangères du Danemark.

La mission du SPDC est de fournir une assistance aux institutions et aux chercheurs des pays en développement et économiquement défavorisés, en vue de renforcer les capacités de recherche forestière de la communauté internationale et donc sa participation au développement durable des forêts et des ressources y afférentes.

Parmi ses récentes activités, on peut citer l'amélioration des capacités de recherche en Europe de l'Est, concernant les effets de la pollution atmosphérique sur la conservation de la diversité biologique, la gestion des écosystèmes et les critères de durabilité dans l'aménagement des forêts des Carpates. Ce volet a reçu l'aide du programme de coopération pour la recherche du Service de l'agriculture à l'étranger, Département de l'agriculture des Etats-Unis. Le SPDC a également soutenu les ateliers du projet de reboisement assisté par les biotechnologies (BIO REFOR), dont le plus récent s'est tenu sur le thème: Surmonter les obstacles au reboisement: atelier international sur la régénération des forêts tropicales dans la Région Asie et Pacifique (1997), avec l'aide du programme d'assistance au développement du Ministère japonais des affaires étrangères. Le SPDC continue à apporter un soutien scientifique, à développer les réseaux de recherche existants et à aider les partenaires de toute entreprise conjointe à formuler leurs projets de coopération.

La FAO collabore avec l'IUFRO/SPDC à plusieurs niveaux. Par exemple, le SPDC est associé, depuis son lancement, au Programme de soutien de la FAO à la recherche forestière pour l'Asie et le Pacifique (FORSPA). En Afrique, la collaboration entre la FAO et le SPDC s'est récemment resserrée à l'occasion de la mise en place du Réseau de recherche forestière en Afrique subsaharienne (RRFAS). Un accord a été signé entre la FAO et l'IUFRO/SPDC en juin 1998 qui définit le cadre de la coopération entre les deux organisations pour la collecte et la diffusion d'informations, la tenue d'ateliers de formation et de recherche, la préparation d'études régionales et le soutien technique aux pays ou aux institutions membres.

Accueillant avec satisfaction la nomination de M. Yapi, M. Szaro a déclaré: «La présence du coordonnateur adjoint pour l'Afrique au Bureau régional pour l'Afrique de la FAO à Accra apporte à l'IUFRO le soutien logistique dont elle a un grand besoin, mais offre également aux deux organisations la possibilité de promouvoir des relations productives avec les réseaux sous-régionaux existants et avec les organisations africaines les plus importantes, notamment avec l'Académie africaine des sciences».

M. Yapi assurera la coordination et l'harmonisation des activités de l'IUFRO-SPDC en Afrique avec celles de la FAO et des autres organisations concernées, y compris l'Académie africaine des sciences (AAS), la Fondation internationale pour la science (FIS) et les réseaux forestiers sous-régionaux. A son programme de travail pour 1998, M. Yapi trouvera la préparation d'ateliers régionaux en coopération avec l'Académie africaine des sciences et d'autres réseaux régionaux. En janvier 1999, il animera une réunion de formation en gestion de la recherche, qui se tiendra avant la Conférence de l'IUFRO sur les contributions de la science à l'élaboration des politiques forestières, à Pretoria (Afrique du Sud). Enfin, M. Yapi travaillera en étroite collaboration avec le Bureau régional de la FAO pour l'Afrique au développement des activités du RRFAS.

L'Allemagne reçoit la Consultation mondiale d'experts Initiative des six pays

Les participants à la Consultation internationale d'experts sur la mise en œuvre des propositions d'action du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) à l'échelon national, organisée à Baden Baden (Allemagne) du 29 au 3 juillet 1998, ont jugé fort utiles les méthodologies et outils élaborés par Initiative des six pays.

Initiative des six pays

En 1997, les Gouvernements de Finlande, d'Allemagne, du Honduras, d'Indonésie, d'Ouganda et du Royaume-Uni ont créé Initiative des six pays, un programme visant à faciliter la mise en pratique des propositions d'action du GIF au niveau national. En associant pays développés et en développement (Honduras/Finlande, Ouganda/Grande-Bretagne, Indonésie/Allemagne), on a pu expérimenter l'applicabilité des propositions du GIF, en particulier à propos des programmes forestiers nationaux.

Cette coopération bilatérale Nord-Sud s'est révélée mutuellement bénéfique et Initiative des six pays a publié un «guide du praticien» contenant six études de cas nationales, un rapport de synthèse tiré de ces études et des recommandations au Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) sur la manière d'aborder la mise en œuvre de ces propositions.

Le guide du praticien est une version conviviale et annotée des 149 paragraphes de propositions du GIF. Grâce à cet outil, les six pays ont été les premiers à procéder à une évaluation systématique au niveau national des propositions du GIF. Aussi bien les pays en développement que les pays développés ont souligné les avantages et l'importance de cet exercice sans lequel une évaluation méthodique et systématique n'aurait pas été possible. Le rapport de synthèse faisait remarquer que Initiative des six pays a permis de faire mieux comprendre les propositions du GIF à un plus grand nombre de personnes.

Consultation internationale d'experts à Baden-Baden

Cette consultation internationale d'experts fait partie des réunions intersessions du GIF. Elle était organisée sous les auspices de Initiative des six pays, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la FAO. Les 109 experts de 37 pays qui participaient à cette consultation représentaient des organisations internationales, des organisations non gouvernementales et le secteur privé. Ils ont examiné les résultats des études de cas nationales et le rapport de synthèse présenté par Initiative des six pays. Ils ont en outre élaboré des recommandations à l'intention du deuxième Forum international des forêts (FIF-II) concernant le point 1a) du programme du GIF: Promotion de la mise en œuvre des propositions du GIF au niveau national, et renforcement de la coopération internationale et des coopérations nationales.

La Consultation a jugé que le guide du praticien était fonctionnel et utile au niveau national, même si des améliorations pouvaient encore être apportées. En rappelant que les propositions du GIF sont essentiellement de nature stratégique et que seules les initiatives nationales qu'elles suscitent sont opérationnelles, les experts ont recommandé que les programmes forestiers nationaux soient considérés comme les pièces maîtresses de la mise en pratique de ces propositions à l'échelon national.

Les experts ont noté les résultats positifs énoncés dans le rapport de synthèse: dialogue accru avec les parties prenantes et plus grande transparence; examen et application effective des politiques forestières; harmonisation de la planification et des politiques forestières; et enfin, amélioration de la coordination. Par exemple, en Ouganda, le rôle des différentes parties concernées a été défini et des consultations nationales ont été initiées. Le programme forestier national de l'Indonésie a été amendé et mieux intégré dans le plan de développement national, tandis que les politiques individuelles sont en cours de révision et que leur application est mieux contrôlée. En Finlande, une approche plus globale a été adoptée pour le programme forestier national, y compris l'organisation de consultations aux niveaux national et régional.

A la clôture de la consultation, les experts sont convenus que le processus lancé au niveau national doit se poursuivre et ont souligné qu'il ne devrait pas être considéré comme parallèle aux activités du secteur forestier en cours, mais comme partie intégrante du programme national de foresterie. Les études de cas et le rapport de synthèse des participants à Initiative des six pays seront présentés au FIF-II par les parties prenantes.


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