FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/98
Selon les prévisions actuelles de la FAO, la production totale de céréales devrait s'établir dans la Communauté européenne à 210 millions de tonnes, un chiffre dépassant légèrement les estimations précédentes et supérieur de 1 pour cent au résultat de 1997. Les conditions météorologiques favorables se sont traduites par une performance particulièrement bonne des cultures de blé; des récoltes records supérieures à la normale sont attendues dans la plupart des pays. La production totale de blé est à présent estimée à 102 millions de tonnes, 7 pour cent de plus qu'en 1997. La production de céréales secondaires, d'orge et de seigle devrait également augmenter par rapport à l'an dernier, tandis que celle d'avoine devrait subir une baisse. Une chute de la production du maïs d'été est prévue par rapport au niveau record de l'année passée. Les emblavures ont été réduites en Espagne, en France et en Italie, les principaux producteurs, et les conditions météorologiques de cette campagne n'ont pas été idéales pour cette culture. Néanmoins, la production de maïs de la CE devrait atteindre près de 36 millions de tonnes, restant ainsi supérieure à la moyenne des cinq dernières années.
Les derniers rapports officiels indiquent que la production nationale de blé de cette année s'élève à environ 400 000 tonnes. Selon les estimations de la FAO, la consommation de blé a oscillé entre 650 000 et 700 000 tonnes au cours des dernières années, ce qui coïncide avec le récent chiffre officiel de 650 000 tonnes nécessaires pour couvrir les besoins alimentaires en 1997/98. Si l'on part de l'hypothèse qu'une partie des récoltes du pays sera gardée pour les semences, qu'une partie du grain de qualité inférieure sera utilisé pour l'alimentation du bétail et qu'il y aura quelques pertes normales, on peut estimer qu'au moins 300 000 tonnes de blé seront requises en 1998/99 pour que la consommation alimentaire demeure au même niveau que les autres années. L'organisme de crédit pour les produits de base (Commody Credit Corp) du Département de l'agriculture des Etats-Unis (USDA) a récemment annoncé avoir acheté aux Etats-Unis un total de 25 000 tonnes de blé rouge d'hiver pour en faire don à l'Albanie en deux envois, dans le cadre de son programme Food for Progress. Le premier envoi devait partir en juillet et le second en septembre.
L'Albanie continue d'être inondée par les réfugiés fuyant le conflit qui s'est récemment déclaré dans la province du Kosovo, dans la République fédérative de Yougoslavie (Serbie et Monténégro). A la fin août, quelque 7 000 réfugiés étaient officiellement enregistrés dans le district de Tropoje, dans le nord de l'Albanie, et on estimait que plusieurs milliers de réfugiés supplémentaires se rendaient dans d'autres zones du pays. La situation de la sécurité dans le district de Tropoje reste très tendue. Une aide alimentaire est distribuée, sous la coordination des grands organismes humanitaires, aux réfugiés des principales villes du nord du pays, notamment à Tropoje, Bajraon, Curri, Shkodra, Dunnes et Tiranos.
BOSNIE-HERZÉGOVINE (3 septembre)
Fin août, les précipitations généralisées ont apporté aux sols des conditions d'humidité qui devraient être bénéfiques pour les prochains semis des céréales d'hiver. La production alimentaire, notamment celle de lait, oeufs, maïs, pommes de terre et légumes, a augmenté régulièrement après le contrecoup de la guerre. En 1997/98, il y a eu une diminution des superficies ensemencées en céréales d'hiver (blé). Dans la Fédération de BiH, quelque 43 000 hectares seulement ont été ensemencés avec des céréales d'hiver, soit 74 pour cent des superficies ciblées. Dans la Republika Srpska, la superficie cultivée a également baissé. Les informations sur la production agricole font défaut et/ou manquent de fiabilité. La production céréalière de 1998 pourrait s'établir à 1 million de tonnes.
On estime provisoirement que les besoins d'importations céréalières pour 1998/99 s'élèvent à quelque 275 000 tonnes.
Le temps a été chaud au cours des dernières semaines et les conditions météorologiques ont donc été généralement bénéfiques à la maturation des cultures d'hiver et à la moisson des cultures. Quelques précipitations sont tombées à la mi-juillet, améliorant ainsi le développement du maïs. Selon les prévisions, la production de blé devrait s'établir à environ 3,3 millions de tonnes, soit une diminution de 5 pour cent par rapport à 1997, mais un résultat conforme à la moyenne des cinq dernières années. La production de céréales secondaires est estimée à 2,3 millions de tonnes, un chiffre légèrement inférieur à celui de l'an dernier, même s'il reste dans la norme.
La récolte des cultures de printemps (orge et seigle) est bien avancée. La superficie ensemencée avec des céréales (295 000 hectares) est à peu près identique à celle de l'an dernier, mais les rendements par hectare sont inférieurs à la moyenne, surtout pour le blé. Les cultures (importantes) de pommes de terres ont été endommagées par le mauvais temps et par les fortes pluies d'été. La production totale de céréales de 1998 est estimée à 588 000 tonnes, une diminution de 11 pour cent par rapport au résultat de 1997.
Les précipitations intermittentes généralisées de la fin août ont été bénéfiques pour les cultures d'été, non encore parvenues à maturité. L'essentiel des cultures d'hiver avait déjà été récolté, grâce au temps sec et chaud qui a prévalu en juillet et en août. Dans l'ensemble, une autre récolte céréalière supérieure à la normale est prévue en 1998, même si elle sera inférieure au résultat exceptionnel obtenu l'an dernier. La production de blé est estimée à 5 millions de tonnes. Toutefois, des informations récentes font état d'une qualité inférieure à la normale d'une grande partie des récoltes à cause d'un taux élevé d'infections fongiques. Le résultat de la récolte de maïs est encore quelque peu incertain; selon les premières prévisions, la production serait d'environ 6 millions de tonnes, mais on ne connaît pas encore tous les effets de la sécheresse sur les rendements.
La moisson des cultures de printemps a lieu en ce moment. Les superficies ensemencées en 1998 avec des céréales ont légèrement augmenté et ont atteint 490 000 hectares, mais les rendements ont été peu élevés, en particulier pour l'orge. La production totale de céréales est provisoirement estimée à 1,03 million de tonnes.
La production céréalière de 1998 est estimée à 2,74 millions de tonnes, un résultat supérieur à la moyenne même s'il reste inférieur à celui exceptionnel de 1997 qui avait atteint 2,98 millions de tonnes. En dépit des problèmes de commercialisation de la récolte de 1997 sur un marché mondial en dépression, un excédent exportable d'environ 75 000 tonnes (blé et orge) est prévu pour la campagne de commercialisation 1998/99 (juillet/juin).
Les derniers rapports officiels font état d'une récolte de blé pour 1998 supérieure aux attentes. La production de cette céréale est à présent estimée à 9,3 millions de tonnes, un résultat dépassant de plus de 1 million celui de l'année passée et largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Cependant, on prévoit encore une chute de la production d'orge qui devrait s'établir à environ 3,6 millions de tonnes.
RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (3 septembre)
Les derniers rapports officiels font état d'une légère augmentation de la production céréalière en 1998, un résultat qui s'explique en grande partie par l'expansion des superficies cultivées et par les meilleurs rendements. Cette augmentation concerne surtout le seigle, l'orge et le triticale.
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (3 septembre)
Dès le début du mois de septembre, l'essentiel des céréales de 1998 avait été récolté dans des conditions généralement favorables. Les derniers rapports indiquent que la production totale de céréales restera proche de celle de 1997, soit entre 6,5 et 7 millions de tonnes, malgré une légère diminution des surfaces cultivées. Le blé devrait représenter environ 4 millions de tonnes du total engrangé.
Les quelques précipitations tombées fin août dans l'ouest du pays ont apporté quelque soulagement aux cultures d'été non parvenues à maturité. Néanmoins, une vague de chaleur, qui a sévi pendant quasiment les deux mois de juillet et août, a déjà gravement endommagé la majorité des cultures de maïs et de tournesol du pays. Le niveau définitif de la production de maïs de 1998 demeure incertain, mais il devrait être largement inférieur au bon résultat de l'an dernier. Les céréales d'hiver ont été moins touchées par la sécheresse de cet été, mais les superficies ensemencées étaient déjà réduites à cause des intempéries de l'automne dernier. Selon les prévisions actuelles, la production de blé devrait sensiblement chuter en 1998 pour s'établir à 5 millions de tonnes, un chiffre bien plus bas que la moyenne des cinq dernières années.
YOUGOSLAVIE, RÉP. FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (3 septembre)
La récolte de blé de 1998, dont la moisson a lieu en ce moment, est estimée à 3,27 millions de tonnes, sur un peu plus de 800 000 hectares de terres cultivées. Ce chiffre, au-dessus de la moyenne, représente une augmentation de 12 pour cent par rapport à la production de 1997. Les superficies ensemencées en maïs sont restées inchangées par rapport au niveau de 1997. Néanmoins, une chute des rendements d'au moins 20 pour cent est prévue, imputable aux températures élevées et aux faibles précipitations entre la mi-juillet et la mi-août. Des tempêtes de grêle auraient provoqué d'importants dégâts sur 9 000 hectares de cultures. La récolte de maïs est en cours. Selon les premières indications, la production de maïs devrait s'établir à 6 millions de tonnes. Des averses éparses à la fin août et début septembre ont apporté de bonnes conditions d'humidité pour les semis du blé d'hiver.
Pour ce qui est de la campagne de commercialisation 1998/99 (juillet/juin), les exportations de maïs devraient avoisiner les 300 000 tonnes. Le gouvernement a prévu d'acheter 600 000 tonnes de blé, mais les prix officiels sont considérés comme insuffisants pour couvrir les frais de production. On signale que les réserves de denrées alimentaires de base baissent dans les magasins de l'Etat, où des subventions au consommateur sont maintenues, mais le secteur commercial privé dispose de stocks suffisants.
Des combats intenses se poursuivent au Kosovo, où environ 270 000 personnes ont été déplacées au sein de la région. Quelque 130 000 personnes se sont réfugiées dans les régions et pays voisins. Avec l'hiver qui approche, les organismes d'aide ont lancé un appel pour obtenir immédiatement des fonds pour une valeur de 43 millions de dollars E.-U.
Les superficies ensemencées en 1998 avec des céréales ont légèrement augmenté pour s'établir à 203 000 hectares. Les rendements ayant été supérieurs à la normale, la production céréalière est estimée à 345 000 tonnes, soit 20 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.
Le pays a importé quelque 367 000 tonnes de céréales en 1997/98, dont 156 000 tonnes sous forme d'aide alimentaire. Compte tenu des bons résultats agricoles, les importations totales de céréales pour la campagne de commercialisation 1998/89 devraient vraisemblablement se situer autour de 350 000 tonnes. Le pays serait devenu quasiment autosuffisant en ce qui concerne la production de pommes de terre et de légumes. La situation des disponibilités alimentaires est relativement stable, mais une grande partie de la population dépend encore de l'appui de l'État.
La récolte des céréales de printemps, en retard sur le calendrier, sera bientôt terminée. D'après les premières estimations, la production céréalière de 1998 serait de 1,14 million de tonnes, une progression de 6 pour cent par rapport à la moyenne obtenue au cours de la période 1993-1997, mais un résultat légèrement inférieur à celui de l'an dernier. Les superficies ensemencées avec de l'orge d'hiver ont diminué de 38 pour cent par rapport à la moyenne. En dépit d'une augmentation des superficies emblavées en blé, il y a eu une baisse totale de 5 pour cent des zones cultivées. Néanmoins, cette baisse a été plus que compensée par des rendements supérieurs à la normale.
Un total de 435 000 tonnes d'importations céréalières a été enregistré au cours de la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin), dont 56 000 sous forme d'aide alimentaire. Les importations prévues en 1998/99 devraient s'élever à 445 000 tonnes, soit un accroissement modéré.
Les averses du mois d'août ont perturbé la récolte des céréales de printemps et les semis des céréales d'hiver. A la fin août, deux tiers des cultures avaient été engrangées. De fortes pluies ont entraîné une baisse des rendements des céréales et ont également endommagé les cultures de pommes de terre, considérées importantes. Malgré une forte augmentation des subventions de l'État pour les intrants agricoles, la production céréalière totale, estimée à 5,98 millions de tonnes, est légèrement en-dessous de la moyenne relative à la période 1993-1997. La monnaie nationale, qui a été dévaluée en début d'année, risque de continuer à chuter suite à la crise russe. L'inflation pourrait atteindre 60 pour cent en 1998. Les importations de céréales en 1998/99 devraient probablement tourner autour de 650 000 tonnes contre 700 000 en 1997/98.
La récolte des cultures de printemps est presque terminée, après des retards imputables au manque de machines agricoles en état de fonctionner. Les conditions de croissance du maïs, dont la production est surtout concentrée dans l'ouest du pays, ont été satisfaisantes. La production de maïs de 1998 est estimée à 500 000 tonnes, soit 34 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. La récolte de blé, estimée à 225 000 tonnes, dépasse également la normale, même si ce résultat est bien inférieur à celui exceptionnel de 300 000 tonnes obtenu en 1997. Des vents extrêmement forts et des conditions de sécheresse ont endommagé le blé d'hiver dans l'est du pays. L'absence de crédit agricole et le coût élevé des intrants représentent encore des contraintes majeures à la croissance du secteur.
Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) ont atteint 0,5 million de tonnes, dont 162 000 sous forme d'aide alimentaire. Il est probable que les importations de 1998/99 restent proches de ce niveau. Le pays est autosuffisant en maïs.
Le PAM fournit actuellement une aide alimentaire d'urgence aux quelques 200 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, victimes des hostilités dans la zone de Abkhazia.
La récolte des céréales de printemps, du blé pour l'essentiel, est en cours. Les superficies ensemencées en 1998 avec des céréales sont estimées à 13,3 millions d'hectares, une chute de 30 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ce mauvais résultat est imputable aux faibles capacités en matière de combustible, de semences et de crédit. Les pénuries d'engrais, exacerbées par le temps sec et chaud inhabituel qui a sévi en juillet, se sont traduites par une baisse des rendements. Des échecs agricoles ont été signalés sur pratiquement 18 pour cent des surfaces emblavées avec des céréales. La récolte de céréales de 1998 est provisoirement estimée à 8,6 millions de tonnes contre 12,3 millions de tonnes en 1997. Une forte réduction des capacités d'exportation est à prévoir pour la prochaine campagne de commercialisation.
D'après les prévisions, la production céréalière devrait atteindre environ 3,9 millions de tonnes en 1998, une augmentation de 31 pour cent par rapport à la moyenne 1993-1997 et un résultat supérieur à la production de 1997 qui était de 3,7 millions de tonnes. Pourtant, les superficies cultivées ont diminué par rapport à 1997, en raison de la conversion des terres à d'autres cultures. Les importations de céréales enregistrées au cours de la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) se sont élevées à 980 000 tonnes. Compte tenu de l'augmentation des récoltes, les importations attendues en 1998/99 ne devraient pas dépasser 930 000 tonnes. Une croissance économique positive est prévue en 1998, même si le taux de croissance sera inférieur à celui de 1997. On signale quelques progrès en ce qui concerne la réduction de l'actuel déficit budgétaire. Les inondations et les glissements de terrain dans les zones voisines du Krygistan ont causé des pertes en vies humaines et d'importants dommages matériels à la mi-juillet.
RÉPUBLIQUE DU MOLDOVA (3 septembre)
La moisson des céréales de printemps est terminée. D'après les dernières estimations, la production totale de céréales en 1998 s'établirait à 2,6 millions de tonnes contre 3,2 millions en 1997. La récolte de maïs a été de 1,4 million de tonnes, une diminution de 18 pour cent par rapport à l'an dernier. Ce résultat reste toutefois bien au-dessus de la moyenne de la période 1992-97. La production de blé a été de 1,01 million de tonnes, moins que l'année passée et légèrement en dessous de la moyenne. Il y a eu une augmentation des superficies cultivées avec des céréales, mais les rendements ont baissé de façon évidente. Cela traduit la faible rentabilité des cultures (il y a d'importants stocks de report de 1997) et les conditions météorologiques irrégulières. Compte tenu des stocks disponibles, il est peu probable qu'il y ait des importations substantielles de céréales au cours de la campagne de commercialisation 1998/99.
RÉPUBLIQUE KIRGHIZE (3 septembre)
La moisson des céréales de printemps sera bientôt terminée. Les progrès ont été lents, gênés par le temps froid et par les averses. Les superficies cultivées ont diminué de 5 pour cent par rapport au niveau de 1997, mais elles sont bien supérieures à la moyenne des six dernières années. L'excès de pluie s'est traduit par une baisse des rendements en début de saison et les importations d'engrais et de pesticides ont été insuffisantes pour couvrir les besoins. La production céréalière de 1998 est actuellement établie à 1,64 million de tonnes, une augmentation de 24 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Elle est toutefois inférieure au résultat exceptionnel de 1,72 million de tonnes de 1997. En ce qui concerne la campagne de commercialisation 1998/99 (juillet/juin), on prévoit d'importer quelque 17 600 tonnes de céréales sous forme d'aide alimentaire et d'exporter 150 000 tonnes de céréales.
RUSSIE (FÉDÉRATION DE ) (3 septembre)
Même si le début du mois de septembre a été anormalement sec et chaud, la moisson et le battage des céréales de printemps ont eu lieu avec un certain retard en raison des interruptions dues aux averses du mois d'août. Les semis des céréales d'hiver sont en cours, dans de bonnes conditions d'humidité des sols, grâce aux récentes pluies dans le sud du pays. Les surfaces totales emblavées en 1998 avec des céréales sont estimées à 49,9 millions d'hectares, une diminution d'environ 8 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Les rendements des principales céréales ont baissé cette année du fait des vagues prolongées de sécheresse, notamment dans l'Oural, dans la basse Volga et dans le nord du Caucase. Selon les dernières estimations, la production totale de céréales en 1998 s'établirait à 65,46 millions de tonnes, une diminution de 18 pour cent par rapport à la moyenne de la période 1993-1997 et un résultat bien inférieur aux 86,77 millions de tonnes récoltées l'an dernier. Il est prévu que la production de blé subisse une baisse, passant de 44,2 millions de tonnes, en 1997, à environ 35 millions de tonnes cette année. Les premières indications font état d'une sécheresse dans les principales zones productrices d'orge, qui s'est traduite par une récolte de cette céréale égale seulement aux deux tiers de la moyenne 1993-1997. Il s'agirait là de la production la plus basse depuis 1962 et une chute des exportations est donc inévitable. La récolte de pommes de terre est également en-dessous de la moyenne.
Les besoins d'importations céréalières pour 1998/99 sont provisoirement estimés à quelque 3 millions de tonnes. La dévaluation spectaculaire du rouble à partir de la mi-août, et la crise politique qui y est liée, suscite des inquiétudes quant à la capacité de réponse de la Russie en terme de satisfaction de ses besoins d'importations alimentaires. Les produits manufacturés et de plus grande valeur pourraient être abandonnés au profit des produits alimentaires de base.
Les derniers événements en date ont entraîné une accumulation spéculative des stocks et une ruée des consommateurs vers les réserves disponibles. On redoute que la chute spectaculaire des revenus réels, la montée du chômage et l'augmentation des prix des aliments provoquent une crise alimentaire dans les mois à venir. La détérioration de la sécurité se poursuit dans la République de Daghestan, dans le nord du Caucase.
On prévoit actuellement une diminution de la production céréalière de 1998. La première estimation de 510 000 tonnes correspond à une baisse de quelque 13 pour cent par rapport à la récolte de 1997. Les superficies totales emblavées en 1998 avec des céréales sont estimées à 371 000 hectares, un chiffre quelque peu inférieur aux 392 000 hectares ensemencés l'an dernier. La principale raison à l'origine de cette baisse semble être la préférence donnée au coton. Environ 15 000 hectares de terres cultivées ont subi des dégâts ou ont été détruits par les inondations d'avril. Ces dernières ont également posé des problèmes logistiques pour l'acheminement, dans les temps requis, des intrants agricoles pour les cultures de printemps. Le temps froid au cours de la saison printanière, la rouille et les charbons se sont traduits par une réduction des rendements des céréales et de leur qualité. Les rendements du blé, principale culture céréalière, sont estimés à 1,46 tonne par hectare, contre 1,6 tonne en 1997.
En dépit de chute de la production nationale, les besoins totaux d'importations céréalières pour 1998/99 (juillet/juin) sont provisoirement chiffrés à 360 000 tonnes. Cette estimation est proche des importations céréalières effectives de la campagne de commercialisation de l'an dernier (365 000 tonnes, dont 124 000 d'aide alimentaire), compte tenu de la baisse probable des stocks en 1998/99.
En avril 1998, les fortes pluies ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, causant des pertes en vies humaines et des dégâts matériels. Un appel a été lancé fin juillet pour un total de 6,61 millions de dollars E.-U. pour fournir des secours et pour la reprise des activités économiques. On signale que la situation de la sécurité est relativement calme, bien que des affrontements sporadiques se soient produits entre les forces du gouvernement et des groupes de l'opposition.
La moisson des céréales de printemps est pratiquement terminée. Les superficies totales ensemencées en 1998 avec des céréales sont estimées à 625 000 hectares, un chiffre largement supérieur aux 534 000 hectares cultivés l'an dernier, soit une augmentation de 16 pour cent par rapport à la moyenne. La réforme agraire, les améliorations du système de crédit et les incitations plus nombreuses ont favorisé l'expansion des terres cultivées. La récolte céréalière de 1998 est estimée à environ 864 000 tonnes, bien plus que celle de 1997. Les importations totales de céréales pour la campagne de commercialisation 1997/98 (juillet/juin) ont atteint 310 000 tonnes, surtout du blé de qualité supérieure destiné à la transformation. D'après les prévisions, les besoins d'importations pour 1998/99 s'élèveraient à 400 000 tonnes. Dans la première moitié de l'année 1998, le pays a connu un considérable déficit commercial et il continue à se heurter à des difficultés d'exploitation de ses importantes réserves de gaz naturel, ce qui suscite des inquiétudes quant à une réduction possible de sa capacité d'importation.
La majorité des cultures de printemps de 1998 ont déjà été rentrées. Les averses de la fin août sont arrivées trop tard pour permettre une reprise des cultures de maïs et de tournesol, qui avaient souffert du manque de pluie en juillet. Les retards de la récolte du maïs sont attribués au redéploiement de la main-d'oeuvre et des machines agricoles vers des cultures plus rentables et aux averses éparses. Les superficies ensemencées en céréales - 12,8 millions d'hectares - sont légèrement supérieures à la normale. Malgré l'augmentation prévue d'applications d'engrais, le manque d'humidité pour les cultures de printemps et le gel qui a frappé les cultures d'hiver 1997/98 se sont traduits par une baisse des rendements céréaliers. La production totale de 1998 est estimée à 29,94 millions de tonnes, soit 12 pour cent de moins que la moyenne de la période 1993-1997 et une forte diminution par rapport aux 35,85 millions de tonnes de l'an dernier. La meilleure qualité du blé (et donc sa plus grande valeur) pourrait partiellement compenser la faiblesse de la production. Les pluies ont apporté aux sols les conditions d'humidité nécessaires pour les semis des céréales d'hiver, qui ont déjà commencé. Selon les premières indications, il y aurait une réduction des superficies ensemencées en blé et en orge.
Au regard des mauvaises récoltes, des répercussions possibles de la crise du rouble et de la réduction de la demande d'importations russes qui y est liée, les perspectives d'exportations en 1998/99 sont incertaines. Les volumes commerciaux ont chuté en ce qui concerne les principaux échanges.
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