FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/98 - RUSSIE (FÉDÉRATION DE ) (3

RUSSIE (FÉDÉRATION DE ) (3 septembre)

Même si le début du mois de septembre a été anormalement sec et chaud, la moisson et le battage des céréales de printemps ont eu lieu avec un certain retard en raison des interruptions dues aux averses du mois d’août. Les semis des céréales d’hiver sont en cours, dans de bonnes conditions d’humidité des sols, grâce aux récentes pluies dans le sud du pays. Les surfaces totales emblavées en 1998 avec des céréales sont estimées à 49,9 millions d’hectares, une diminution d’environ 8 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Les rendements des principales céréales ont baissé cette année du fait des vagues prolongées de sécheresse, notamment dans l’Oural, dans la basse Volga et dans le nord du Caucase. Selon les dernières estimations, la production totale de céréales en 1998 s’établirait à 65,46 millions de tonnes, une diminution de 18 pour cent par rapport à la moyenne de la période 1993-1997 et un résultat bien inférieur aux 86,77 millions de tonnes récoltées l’an dernier. Il est prévu que la production de blé subisse une baisse, passant de 44,2 millions de tonnes, en 1997, à environ 35 millions de tonnes cette année. Les premières indications font état d’une sécheresse dans les principales zones productrices d’orge, qui s’est traduite par une récolte de cette céréale égale seulement aux deux tiers de la moyenne 1993-1997. Il s’agirait là de la production la plus basse depuis 1962 et une chute des exportations est donc inévitable. La récolte de pommes de terre est igalement en-dessous de la moyenne.

Les besoins d’importations céréalières pour 1998/99 sont provisoirement estimés à quelque 3 millions de tonnes. La dévaluation spectaculaire du rouble à partir de la mi-août, et la crise politique qui y est liée, suscite des inquiétudes quant à la capacité de réponse de la Russie en terme de satisfaction de ses besoins d’importations alimentaires. Les produits manufacturés et de plus grande valeur pourraient être abandonnés au profit des produits alimentaires de base.

Les derniers événements en date ont entraîné une accumulation spéculative des stocks et une ruée des consommateurs vers les réserves disponibles. On redoute que la chute spectaculaire des revenus réels, la montée du chômage et l’augmentation des prix des aliments provoquent une crise alimentaire dans les mois à venir. La détérioration de la sécurité se poursuit dans la République de Daghestan, dans le nord du Caucase.


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