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QUATRIÈME PARTIE
Perspectives: tendances prévues de l'offre et de la demande

VUE D'ENSEMBLE1

PERSPECTIVES À COURT TERME

Le ralentissement de la croissance des approvisionnements en poisson, amorcé en 1997-1998, se poursuivra vraisemblablement pendant quelques années, essentiellement en raison de la stabilisation ou de la diminution des débarquements des pêches de capture marines et d'un ralentissement de la croissance de la production aquacole par rapport au début des années 90. En 1997, le phénomène El Niño avait déjà eu des répercussions négatives sur les pêches de capture. En 1998, les débarquements auront probablement accusé un nouveau recul et la relance de la production risque de se faire attendre. Au cours des deux à quatre prochaines années, une chute de la demande, notamment au Japon et dans d'autres pays asiatiques, aura des répercussions négatives sur les approvisionnements, en particulier pour l'aquaculture. La production et le commerce international de produits aquacoles à valeur élevée connaîtront une période de stagnation.

PERSPECTIVES À MOYEN TERME

L'édition 1996 de La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture prévoyait une augmentation des prix réels pour le poisson2 au cours des quelque 15 prochaines années en fonction d'extrapolations de l'offre et de la demande de poisson en l'an 2010, s'appuyant sur des données de 1992.

Un réexamen de ces projections, en 1998, fait apparaître un relâchement des pressions à la hausse sur les prix réels du poisson au cours de la prochaine décennie. Il semble évident que la demande ne connaîtra pas une croissance aussi rapide que celle prévue à la mi-1995, alors que l'offre a augmenté plus rapidement et, après quelques années de stagnation relative, pourrait connaître une relance dans les premières années de la période 2000-2010. Le fléchissement de la demande est dû à une croissance démographique moins rapide que prévu, à un ralentissement de la croissance économique et, dans une certaine mesure, à la concurrence accrue de la volaille et du porc. Les projections de l'offre de poisson se sont améliorées essentiellement en raison d'une augmentation rapide et constante de la production aquacole, mais également en raison de l'amélioration de l'aménagement des pêches de capture, ce qui rend moins probable une diminution de la production de ce secteur.

DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES MONDIALES

La production agricole mondiale marque actuellement le pas. Alors que dans les années 60, la croissance était de l'ordre de 3 pour cent par an, elle se situait à 1,6 pour cent par an environ au cours de la décennie 1986-1995 (sutout en raison de la chute brutale de la production dans les pays de l'ancienne URSS) et elle devrait être de l'ordre de 1,8 pour cent par an pour la période 1990-2010. En outre, depuis les années 50, les prix réels moyens des produits agricoles ont accusé une baisse dans le monde entier.

La situation a pris une tournure différente pour le secteur des pêches au cours des 30 dernières années. La production et les prix réels ont progressé. La production a augmenté au taux composé de 3,4 pour cent par an pour la période 1960-1990, un taux d'augmentation qui s'est également maintenu au cours de la dernière décennie. La croissance enregistrée au cours des 15 dernières années est essentiellement le fruit d'une augmentation rapide de la production aquacole: celle-ci a en effet enregistré une croissance de 11,8 pour cent par an pour la période 1984-1996. Bien que les renseignements dont on dispose sur les prix soient lacunaires, il semble qu'ils aient légèrement augmenté en valeur réelle. Simultanément, les disponibilités par habitant ont enregistré une légère augmentation, ce qui conforte l'idée que le poisson fait en général partie de la catégorie des denrées alimentaires de choix, au même titre que d'autres produits de l'élevage, notamment les volailles et le porc.

Il y a 30 à 40 ans de cela, les pays en développement dans leur ensemble étaient des exportateurs nets de denrées alimentaires. La situation a évolué et l'on prévoit que, dans la première partie du siècle prochain, ils deviendront des importateurs nets. Pour les plus pauvres de ces pays - situés pour la plupart en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud - le financement des importations de denrées alimentaires constituera une question prioritaire. Dans ces pays-là, on se tournera de plus en plus vers les pêches de capture et l'aquaculture pour fournir des produits exportables.

DEMANDE DE POISSON ET DE PRODUITS À BASE DE POISSON

La demande de poisson sera essentiellement fonction du nombre de consommateurs, de leurs habitudes de consommation de poisson, de leur revenu disponible et du prix du poisson.

REVENU DISPONIBLE

La crise économique et financière, qui a secoué l'Asie et dont les ondes de choc se font encore sentir dans d'autres régions du monde, a contraint à revoir à la baisse les prévisions de croissance économique pour la plupart des pays asiatiques, mais également pour un nombre croissant de pays dans d'autres régions du monde. En fait, on prévoit une contraction de quelques-unes des économies asiatiques parmi les plus importantes au cours des deux ou trois prochaines années, ce qui entraînera inévitablement dans un avenir proche la diminution de la demande de poisson au Japon et dans les économies asiatiques émergentes. Les exportations de poisson vers ces économies connaîtront vraisemblablement une baisse de volume, tandis que les pêcheries des économies asiatiques développées auront de plus en plus de mal à faire face à la concurrence des pays en développement dont les monnaies ont été dévaluées.

En Afrique et en Amérique latine également, les revenus disponibles des consommateurs demeureront stationnaires et, dans certains cas, connaîtront un fléchissement, ce qui diminuera la demande de poisson et de produits à base de poisson. Toutefois, cette baisse sera limitée en valeur absolue puisque la consommation est actuellement relativement modeste. En Amérique du Nord, où la consommation est sensible à la croissance économique, la demande pourrait connaître une certaine expansion dans un avenir proche, au moins sur le plan quantitatif, même si la croissance des revenus disponibles est modeste. La demande européenne ne connaîtra pas de changements marqués, compte tenu des prévisions de ralentissement de la croissance économique.

Les projections de la demande réalisées par la FAO en 1995 pour l'année 2010 présumaient que la croissance économique n'aurait qu'une influence limitée sur la consommation de poisson par habitant en Afrique, en Europe, en Amérique latine et en Océanie; en Afrique, en raison d'une croissance par habitant lente ou inexistante; et ailleurs parce que l'on estimait que l'évolution des revenus n'aurait pas une influence très forte sur la demande. Pour l'Asie et l'Amérique du Nord, les hypothèses de base étaient différentes. On prévoyait une forte augmentation de la consommation moyenne par habitant en raison des prévisions de croissance des revenus disponibles. A la fin de 1998, on ne s'entendait encore pas sur la question de savoir quand la conjoncture économique en Asie prendrait une tournure plus favorable. Pour établir un scénario de l'offre et de la demande en 2010, on est parti du postulat que la croissance reprendra au début de la prochaine décennie.

VOLUTION DE LA DEMANDE

Au cours des premières années du prochain siècle, la demande de poisson en Europe et en Amérique du Nord accusera probablement un fléchissement, les produits d'élevage concurrentiels - notamment la volaille et le porc - devenant nettement moins chers en raison des modifications prévues de la Politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne (UE). Les modifications à la PAC visent, entre autres choses, à faire baisser les prix des céréales et, par conséquent, les coûts de production du secteur de l'élevage. La volaille et, dans certaines régions, le porc étant des produits très prisés, les consommateurs en Europe et en Amérique du Nord consommeront moins de poisson qu'ils ne l'auraient fait en l'absence d'une PAC modifiée. Ce changement se produira progressivement après l'an 2000.

NOMBRE DE CONSOMMATEURS

En octobre 1996, les Nations Unies prévoyaient que le monde compterait en l'an 2010 environ 140 millions d'habitants de moins qu'elle ne l'avait prédit deux ans auparavant. Cela représente une réduction de l'ordre de 2 pour cent de la population mondiale prévue en 2010, réduction qui s'explique par une diminution des taux de croissance démographique, notamment en Asie, qui comptera pour 100 millions d'habitants dans les prévisions révisées. En résumé, l'effet d'une croissance démographique plus lente à court terme se traduira par une baisse de la demande de produits aquatiques vendus à un prix élevé. Toutefois, une partie de cette demande pourrait se reporter sur des produits halieutiques meilleur marché.

Il paraît prudent de revoir à la baisse les projections à moyen terme de la demande mondiale de poisson de consommation. Sur la base d'un scénario prévoyant une diminution modérée de la demande par habitant en Europe (de 6 pour cent par rapport à 1995), en Amérique du Nord (de 4 pour cent) et en Asie (de 8 pour cent), et en tenant compte de l'effet d'une diminution de la population, la demande de poisson de consommation en 2010 pourrait être de l'ordre de 105 millions à 110 millions de tonnes (équivalent poids vif), alors que les prévisions de la FAO en 1995 étaient de 110 millions à 120 millions de tonnes.


OFFRE DE POISSON ET DE PRODUITS À BASE DE POISSON

AQUACULTURE

Les approvisionnements de poissons à nageoires, crustacés et mollusques d'élevage ont maintenu un rythme d'expansion soutenu et la croissance a été beaucoup plus rapide qu'on ne le prévoyait il y a quelques années (figure 43). L'Asie conserve sa position dominante et sa part de la production mondiale, en constante augmentation, a atteint 55 pour cent (en volume) en 1996, contre 51 pour cent en 1994. Dans ce continent, la Chine est de loin le plus gros producteur. La production chinoise de poissons à nageoires domine en volume la production mondiale. La quasi-totalité de cette production est consommée dans le pays même. Du point de vue des recettes à l'exportation, la culture des crevettes pénéidées constitue l'activité aquacole la plus importante en Asie. En 1996, les crevettes représentaient 26 pour cent de la valeur des exportations asiatiques de produits de la pêche et de l'aquaculture3.

La production aquacole chinoise a connu un essor rapide au milieu des années 80, suite à des politiques très spécifiques, destinées à stimuler la production. Ainsi, les ménages ont été autorisés à gérer leur propre production aquacole, les prix des produits aquicoles à valeur élevée ont été libérés et le gouvernement a fourni un appui aux éleveurs par le biais de la recherche et de la vulgarisation. On estime en général que la production continuera d'augmenter même si, dans certaines régions, c'est la nature de cette production qui changera, puisque les éleveurs tenteront de produire davantage de produits à valeur ajoutée dans leurs établissements - en se tournant peut-être vers des espèces plus lucratives. Dans les régions septentrionales et centrales de la Chine, cette hausse de la production se produira probablement en raison de l'expansion de l'élevage des carpes.

Plusieurs raisons portent à croire que l'aquaculture chinoise résistera au ralentissement actuel de l'économie mondiale. Tout d'abord, étant donné que l'essentiel de la production est consommé localement, les exportations jouent un rôle relativement limité; le secteur est donc peu affecté par les influences du marché mondial. En outre, les schémas de consommation observés au cours de la phase récente de croissance économique indiquent que le poisson et les produits de l'élevage constituent des denrées alimentaires de prédilection. L'aquaculture est un secteur technologiquement autosuffisant et n'utilise que peu d'intrants importés. Quand bien même la Chine est devenue le principal importateur de farine de poisson, utilisée en partie dans le secteur aquacole, l'aquaculture chinoise en général ne devrait pas, à moyen terme, éprouver de difficultés d'approvisionnement pour ce produit. Il est donc très probable que la production aquacole chinoise poursuivra son expansion et que l'élevage des produits marins à valeur élevée se développera.

Carpes

L'élevage produit plus de 90 pour cent de l'approvisionnement mondial de carpes et ces dernières représentent quelque 14 pour cent de tous les poissons à nageoires produits par la pisciculture et les pêches de capture. La Chine produit plus des quatre cinquièmes de toutes les carpes. Dans ce pays, comme ailleurs, les carpes sont destinées à la consommation locale.

A quelques rares exceptions près, les producteurs des principales espèces de carpes chinoises et indiennes n'ont pas trouvé de marchés en dehors de l'Asie. En fait, les carpes ne font pas l'objet d'échanges mondiaux comme les crevettes ou le saumon.

L'élevage de la carpe en Chine, mais également en Inde et dans les pays de la CEI, continuera probablement de se développer à un rythme régulier - tout au moins dans un avenir proche - en raison de la croissance démographique. A long terme, l'élevage des principales espèces de carpes chinoises et indiennes ne pourra connaître une expansion appréciable que si des produits pouvant être vendus sur les marchés mondiaux sont mis au point.

Tilapia

Parmi les poissons à nageoires, les tilapias possèdent des caractéristiques qui leur ouvrent de bonnes perspectives en aquaculture. Premièrement, il existe plusieurs techniques d'élevage différentes, dont certaines permettent de produire des tilapias à un coût relativement faible. Deuxièmement, la chair du tilapia est généralement blanche, et peut être utilisée pour produire des filets de poisson, un des principaux produits pour le commerce international du poisson. Troisièmement, les tilapias, originaires de l'Afrique, sont aujourd'hui répandus en Asie, en Amérique latine et Caraïbes.

Les tilapias ont un marché établi et en expansion rapide aux Etats-Unis. Ce poisson est également vendu au Japon et en Europe. La production mondiale de tilapia d'élevage n'a cessé d'augmenter (à un taux moyen de 12 pour cent par an4) depuis 12 ans (figure 44). Il est permis de penser que la production de tilapia poursuivra son expansion pour les raisons suivantes:

Ces arguments s'appliquent non seulement aux principaux producteurs de tilapia en Asie, mais également aux producteurs en puissance en Afrique, où la production pourrait connaître une expansion rapide si des environnements macroéconomiques propices prévalent. La production trouvera des débouchés tant dans les pays développés que dans les pays en développement. En 1996, les tilapias représentaient environ 5 pour cent de tous les poissons à nageoires d'élevage. Il est fort probable que cette part augmentera de façon marquée au cours de la prochaine décennie.

Salmonidés

L'élevage du saumon et de la truite se pratique principalement en Europe et dans les Amériques. Le volume de saumons et de truites d'élevage est en train de rattraper les débarquements des pêches de capture, mais le taux d'expansion de la pisciculture se ralentit. Toutefois, cette branche de production est très perfectionnée, tant sur le plan technologique que sur le plan commercial, et s'emploie méthodiquement dans de nombreux pays à ouvrir de nouveaux débouchés et à stimuler la demande dans les marchés existants. Il est probable qu'elle continuera de réduire les coûts de production et qu'elle sera également en mesure de mettre au point de nouveaux produits pour de nouveaux marchés. La production continuera vraisemblablement d'augmenter.

Crevettes

Les crevettes représentent une source importante de revenus et de devises fortes dans de nombreux pays en développement; par contre, leur importance sur le plan alimentaire est moindre. Le volume total de crevettes pénéidées d'élevage représente aujourd'hui près de la moitié du volume des pêches de capture. La hausse de la production en volume se ralentit en Asie et en Amérique latine, tandis que la production en Afrique - encore limitée en volume - connaît une expansion rapide.

Il existe toutefois de bonnes raisons de croire que, dans l'avenir immédiat, la croissance connaîtra un ralentissement important, voire un arrêt total, principalement en raison des perspectives à court terme de stagnation économique au Japon, le plus gros marché mondial pour les crevettes, et du ralentissement probable de la croissance économique dans les autres pays développés. En outre, la qualité de la gestion de l'élevage des crevettes n'est pas non plus uniforme. Il semble probable que la tendance actuelle se maintiendra pendant encore quelques temps: les gains de production dans les régions qui ont réussi à maîtriser une maladie risquent d'être annulés par les pertes subies dans d'autres régions où ces maladies font leur apparition. De plus, l'instauration de règlements environnementaux rigoureux ralentira l'expansion de l'élevage des crevettes. Toutefois, la production devrait reprendre et connaître une forte expansion au début de la période 2000-2010.

Mollusques

L'élevage des mollusques est pratiquement toujours tributaire de la vente des produits, l'élevage pour la consommation domestique étant très rare. Toutefois, une proportion importante de la production de mollusques est vendue sur des marchés proches. Certains producteurs tels le Canada, l'Espagne et la Nouvelle-Zélande sont tributaires des marchés internationaux, et le commerce international des mollusques est en phase d'expansion. Toutefois, cet élevage, à l'instar de l'élevage des carpes, dépend dans une large mesure de la conjoncture économique du pays producteur. Dans l'ensemble, il semble que l'élevage des mollusques en Asie ne sera pas très touché par la crise économique actuelle et continuera à alimenter la croissance de la production aquacole.

Conclusion

Il semble probable que, dans un avenir proche, la crise économique actuelle freinera la croissance de l'aquaculture dans le monde entier. Il s'agit de fait de la poursuite de tendances déjà établies, abstraction faite de la Chine. La production asiatique connaîtra une croissance modérée pour les produits consommés dans les marchés intérieurs, qui représenteront l'essentiel du volume. La stagnation prévue, voire le déclin, de certains produits aquacoles traditionnellement exportés vers les pays développés affectera beaucoup plus la valeur de la production aquacole mondiale que son volume.

A la fin de 1998, il semble plus que probable qu'à moyen terme l'aquaculture continue de connaître une croissance soutenue. A la lumière des études antérieures5 et des tendances récentes, la production totale de l'aquaculture mondiale en 2010 se situera vraisemblablement entre 35 millions et 40 millions de tonnes de poissons à nageoires, de crustacés et de mollusques.

PÊCHES DE CAPTURE

La production mondiale des pêches de capture en 1996 a été légèrement supérieure (+1,6 million de tonnes) à celle de 1995. Les premières estimations pour 1997 laissent présager une réduction d'environ 0,9 million de tonnes (tableau 1), essentiellement provoquée par une diminution des stocks des petits pélagiques au large des côtes occidentales de l'Amérique du Sud (encadré 15, El Niño: conséquences pour les pêches). La diminution de la production imputable au seul phénomène El Niño représente probablement de 3 à 5 pour cent des débarquements mondiaux des pêches de capture marine.


BOX 15
El Niño: conséquences pour les pêches

Le phénomène El Niño de 1997-1998 est, par son intensité, le deuxième «courant chaud» de ce siècle dans l'océan Pacifique tropical et subtropical. A l'apogée de sa puissance, il n'était pas aussi fort que le phénomène enregistré en 1982-1983, mais il a duré un peu plus longtemps et a connu deux pics de réchauffement maximum - un immédiatement après son déclenchement, au cours de la période mai-septembre 1997, et un autre au cours de la période janvier-avril 1998. Il avait été précédé par une période de refroidissement dans le Pacifique oriental, qui avait duré de la fin de 1995 jusqu'au début de 1997. Dans une certaine mesure, ce passage brutal d'une période de refroidissement à une période de réchauffement pourrait avoir amplifié les répercussions négatives du dernier épisode d'El Niño sur certaines ressources halieutiques.

Du point de vue des opérations de pêche, le Pacifique oriental, et particulièrement la zone à l'ouest de l'Amérique du Sud, est la région la plus durement touchée par les phénomènes de réchauffement dus à El Niño, et cet épisode n'a pas fait exception à la règle. L'augmentation des températures de la mer le long des côtes et l'affaiblissement du processus d'enrichissement par remontée des courants a entraîné une diminution grave de la biomasse et de la production totale de bancs de petits pélagiques et d'autres ressources côtières, qui auraient été autrement facilement exploitables au large des côtes occidentales de l'Amérique du Sud. Cela a entraîné et continue d'entraîner des pertes importantes pour le secteur des pêches de la région, ainsi qu'une pénurie mondiale de farine et d'huile de poisson.

Les stocks d'anchois ont atteint des niveaux extrêmement bas au Pérou et au Chili, principalement pour les raisons suivantes: défaillance du recrutement (au moins deux classes d'âge consécutives perdues ou beaucoup moins abondantes); faible croissance somatique accompagnée d'une réduction importante du poids moyen; et augmentation possible de la mortalité due aux opérations de pêche et à des causes naturelles. Le rétablissement des populations d'anchois de la région pourrait prendre plusieurs années. Dans la même région, d'importants stocks de sardines étaient déjà en baisse avant l'arrivée d'El Niño et, même si des conditions légèrement plus chaudes que la normale sont généralement favorables aux sardines dans cette région, les perspectives d'un rétablissement de ces stocks auront probablement été compromises ou nettement réduites en raison de la vigueur extrême de cet épisode d'El Niño.

La production totale de chinchard a été également nettement inférieure en 1997/98 à celle des années précédentes. Cela est probablement dû à un déplacement vers le large et vers le pôle des populations existantes, mais on ne saurait exclure une baisse effective de la biomasse totale de chinchard due à des opérations de pêche intensives et aux conditions environnementales.

Jusqu'à présent, le phénomène El Niño 1997-1998 a provoqué une baisse de 10 à 20 pour cent de la production totale de cette région pour l'année 1997. Il s'agit là d'un chiffre considérable, puisque cette région produit habituellement près de 20 pour cent du total des débarquements mondiaux de poisson. On prévoit une chute encore plus importante en 1998. Les prises d'autres petits et moyens pélagiques, de démersaux côtiers et d'autres espèces, y compris les saumons, les thonidés et certains invertébrés, ont également été affectées dans l'ensemble du Pacifique Est, du Canada au Chili. Si El Niño est à l'origine d'une diminution des débarquements d'espèces habituellement abondantes et répandues et d'une diminution de l'élevage des crevettes, en raison de fortes pluies et d'inondations dans certaines régions, les captures d'autres espèces pélagiques plus tropicales, comme la coryphène, les requins et les thonidés tropicaux ont augmenté dans les régions tropicales et subtropicales du Pacifique Est, les stocks s'étant déplacés vers le pôle au moment du déclenchement du phénomène. Ces effets se sont estompés ou devraient s'estomper plus rapidement avec la disparition graduelle du phénomène.

Dans certaines régions, la production totale de certains stocks de crevettes sauvages et de mollusques et crustacés a également augmenté en raison du réchauffement des températures. Le phénomène El Niño a également eu d'autres effets négatifs, quoique moins graves et moins spectaculaires, dans d'autres régions du monde, comme le blanchissement du corail dans l'océan Indien et dans le Pacifique tropical et occidental. Si la diminution de la production de certains stocks de poissons tropicaux pourrait être compensée par une hausse de la production dans d'autres régions, il est possible d'imputer une diminution de 5 à 10 pour cent de la production totale des pêches de capture marines au phénomène El Niño 1997-1998.

Source: J. Csirke et A. Bakun, Département des pêches de la FAO.

Toutefois, étant donné que l'essentiel de cette diminution sera absorbée par le secteur des farines de poisson, les approvisionnements destinés à la consommation humaine devraient avoir augmenté de plus de 3 millions de tonnes, ce qui signifie que la disponibilité moyenne par habitant pour l'ensemble du monde aura augmenté en 1997, pour atteindre environ 16 kg (aquaculture incluse). Un record qui n'aurait pu être atteint sans la croissance rapide de la production halieutique déclarée de la Chine. La production mondiale des pêches de capture s'est encore probablement contractée en 1998, les effets d'El Niño continuant de se faire sentir.

Il semble que l'expansion de la capacité de pêche - mesurée par le nombre de navires et de pêcheurs - ait marqué un temps d'arrêt au cours de la première partie des années 90 (voir section Pêcheurs et flottes de pêche). C'est en Asie que ce changement a été le plus marqué, si l'on fait abstraction de la Chine, où elle a augmenté rapidement durant la même période. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce ralentissement en Asie, les plus importants étant: une croissance économique rapide fournissant des possibilités d'emploi en dehors des secteurs des pêches et de l'agriculture; une prise de conscience générale de la réduction des stocks disponibles à l'état sauvage en Asie en raison de la surpêche; et un effort de la part des gouvernements pour mettre en place des cadres de gestion appropriés pour les pêches de capture (voir section Gouvernance des pêches au niveau national).

La crise économique actuelle pourrait de nouveau faire du secteur des pêches une source d'emplois pour les chômeurs, ainsi qu'un moyen d'existence logique pour les jeunes des communautés de pêcheurs. Si la crise économique se poursuit dans les prochaines années, les administrateurs et les structures de gestion feront l'objet de pressions de plus en plus fortes pour autoriser et faciliter l'expansion de la capacité des pêches. On ne saurait exclure que cette expansion entraîne à long terme, après une poussée initiale mais limitée de la production, une diminution des débarquements des pêches de capture dans les pays en développement d'ici à l'an 2010.


ENCADRÉ 16
L'influence des télécommunications sur les pêches de capture

Comme dans bien d'autres branches industrielles, les gains d'efficacité des télécommunications ont exercé et continueront d'exercer une grande influence sur le secteur des pêches. La communauté internationale, ayant pris rapidement conscience de l'impact profond que les communications par satellite pourraient avoir sur les communications maritimes, a mis sur pied l'Organisation internationale de télécommunications maritimes par satellite (INMARSAT). Si les avantages de cette technologie ne se sont pas matérialisés immédiatement pour le secteur des pêches, on a assisté au cours des dernières années à une augmentation exponentielle du nombre de bateaux de pêche équipés de systèmes de communication par satellite. Un des fournisseurs de services a indiqué que 2 000 systèmes avaient été installés en 1996 et 7 500 en 1998. Les avantages pour le secteur des pêches sont nombreux. Les plus importants sont les suivants:

i) Une plus grande sécurité grâce au Système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM), qui garantit pratiquement une réponse à tout message de détresse envoyé par un navire, tandis que les systèmes de communication par radio conventionnels sont extrêmement tributaires des conditions atmosphériques. Même après qu'un navire ait coulé, le message de détresse peut encore être transmis grâce à une radiobalise de localisation des sinistres (RCS), qui se dégage du navire et continue de flotter après que celui-ci ait coulé.

ii) Une meilleure surveillance de la position des bateaux de pêche afin d'améliorer la gestion des pêcheries grâce à l'utilisation des systèmes de surveillance des navires. Ainsi un signalement périodique de la position du navire facilite le suivi, le contrôle et la surveillance des bateaux de pêche à un point de contrôle centralisé. Les systèmes de l'avenir incorporeront probablement des systèmes d'établissement de rapport sur les captures en format électronique, ce qui permettra de prendre des décisions de gestion des pêches pratiquement en temps réel.

iii) Les renseignements sur les marchés fournis par le biais des systèmes d'information reliant les bateaux de pêche et les marchés permettront de mieux choisir le moment et l'endroit où débarquer les prises. Cela augmentera les revenus du navire et évitera qu'un port de pêche ait davantage de débarquements qu'il ne peut en accueillir durant une journée donnée.

iv) Les systèmes mondiaux de localisation par satellite (GPS), qui font partie intégrante de la plupart des systèmes de communication par satellite, permettront de mieux cibler les messages d'information (par exemple, seuls les navires croisant dans une certaine zone les recevront). A l'échelon d'une embarcation particulière, un navire dans une position donnée peut être interrogé par un navire patrouilleur et le système de communication par satellite à bord du bateau de pêche fournira automatiquement des détails sur le navire et ses permis de pêche, ce qui évitera aux inspecteurs des pêches de devoir effectuer des abordages en mer, une opération parfois dangereuse et longue. Des systèmes semblables sont déjà utilisés dans la marine marchande pour les dispositifs de séparation du trafic, où ils sont connus sous le nom de systèmes d'identification automatique. Les GPS autoporteurs sont naturellement bien implantés dans les navires de plus gros tonnage, mais l'introduction de systèmes portatifs mettra cette aide à la navigation importante à la disposition de navires beaucoup plus petits.

Source: A. Smith, Département des pêches de la FAO.

Dans les pays développés, la gestion globale du secteur des pêches devrait s'améliorer, et il sera de plus en plus possible de maintenir les stocks à un niveau qui permettrait une production maximale équilibrée. Ces améliorations seront le fruit d'un meilleur aménagement des pêches et des progrès technologiques (encadré 16, L'influence des télécommunications sur les pêches de capture). Dans certaines économies développées, les importations de poisson bon marché provenant de pays en développement dont les monnaies se déprécient par rapport à celles des pays de l'OCDE ont probablement contribué à la réduction de l'effort de pêche. Toutefois, à la fin de la prochaine décennie, une gestion améliorée devrait entraîner un assainissement du secteur des pêches sur le plan économique et une amélioration des niveaux de capture dans la plupart des pays développés. Les industries nationales pourraient alors réclamer l'application de mesures commerciales limitant les importations de poisson, mais plusieurs pays s'efforcent, par ailleurs, de promouvoir une libéralisation du commerce du poisson et des produits à base de poisson (voir encadré 17, Accords sur le commerce international de poisson).


ENCADRÉ 17
Accords sur le commerce international de poisson

Le poisson et les produits de la pêche sont les plus internationales de toutes les denrées alimentaires. Chaque année, 35 à 40 pour cent de la production halieutique font l'objet d'échanges internationaux se chiffrant à environ 50 milliards de dollars EU. Les pays en développement représentent actuellement la moitié de ces échanges et, en 1996, ont tiré un excédent net (valeur des exportations moins valeur des importations) de l'ordre de 17 milliards de dollars EU.

Les règles et dispositions régissant le commerce international du poisson revêtent naturellement une grande importance, notamment pour les pays en développement. Deux accords internationaux récents, conclus dans le cadre du Cycle d'Uruguay des négociations commerciales multilatérales, contraignants pour tous les membres de l'OMC, sont particulièrement importants: l'Accord relatif aux mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et l'Accord relatif aux obstacles techniques au commerce (OTC).

- L'Accord SPS précise les situations dans lesquelles la nécessité de protéger le consommateur et de garantir l'innocuité des produits alimentaires justifie une exception au principe de la non-discrimination dans le commerce international. L'Accord encourage les membres de l'OMC à utiliser les normes internationales et, dans le domaine de l'innocuité alimentaire de se référer au Codex Alimentarius. Ainsi, on ne peut exiger que les produits du poisson faisant l'objet d'échanges internationaux soient produits de manière à incorporer l'approche HACCP (analyse des risques - points critiques pour leur maîtrise) que si les règles SPS sont respectées.
- L'Accord OTC applique le même principe aux règlements techniques et aux normes sur les produits. Il a pour objet de garantir que les dispositions en matière de qualité, d'étiquetage, de méthodes d'analyse, etc. qui protègent le consommateur contre la fraude ne sont pas appliquées aux biens échangés au plan international de manière à constituer une discrimination en faveur des produits nationaux. Ainsi, un Etat ne peut imposer un étiquetage écologique sur les produits du poisson faisant l'objet d'échanges internationaux que s'il respecte les règles de l'Accord OTC.

Les pourparlers concernant la couverture éventuelle des futures négociations commerciales multilatérales, qui pourraient débuter vers la fin de 1999, ont déjà commencé. Il n'est pas certain que ces discussions, qui devraient porter sur l'Accord relatif à l'agriculture de l'OMC, incluront le poisson et les produits de la pêche. Pour se préparer à une telle éventualité, plusieurs pays ont envisagé des formules de subvention pour le secteur des pêches. Actuellement, les effets de ces subventions sur le commerce peuvent être étudiés à l'OMC dans le cadre de son Accord relatif aux subventions et aux mesures compensatoires, le poisson et les produits du poisson n'étant pas inclus dans l'Accord de l'OMC relatif à l'agriculture.

La réduction générale des tarifs douaniers pour les produits de la pêche dans le cadre du Cycle d'Uruguay a entraîné une réduction des concessions tarifaires relatives accordées par l'UE en vertu de la Convention de Lomé IV à un nombre important de pays en développement. L'UE et les pays concernés ont entamé des discussions sur les possibilités et les modalités de mesures d'atténuation des effets de cette érosion des avantages jusque-là consentis.

Source: E. Ruckes, Département des pêches de la FAO.

Il existe, selon les régions, des différences manifestes dans les tendances des pêches de capture dans les eaux intérieures. En ce qui concerne la pêche pour consommation, l'expansion devrait se poursuivre à un rythme soutenu en Asie, alors que dans d'autres régions, elle devrait être plus lente. Dans la CEI et dans les Etats baltes, cela est dû à des difficultés politiques et économiques; en Amérique latine, en raison de la faiblesse de la demande; et en Afrique, en raison de problèmes financiers, administratifs et logistiques. La pêche sportive prend de plus en plus d'importance surtout, mais pas uniquement, en Amérique du Nord et en Europe. Dans la plupart des régions, la pratique d'amélioration des stocks se poursuivra et connaîtra probablement une certaine expansion. Dans toutes les régions, les rendements des pêches continentales subissent les contrecoups négatifs de la dégradation de l'environnement dont l'Europe et l'Amérique du Nord avaient déjà par le passé fortement ressenti les effets.

En conclusion, il semblerait que l'on assistera, d'ici à la fin de la prochaine décennie, à une légère augmentation de la production des pêches de capture. En effet, les secteurs des pêches des pays développés exploiteront les stocks régénérés de façon plus durable et utiliseront de plus en plus les petits pélagiques, à la fois pour la consommation humaine et pour la fabrication de farine de poisson. Cette dernière tendance sera vraisemblablement rendue possible par les progrès de l'électronique et de l'intelligence artificielle qui, en permettant d'identifier les cibles détectées par les sondeurs verticaux et les sonars par taille et par espèce, amélioreront l'efficacité et la fiabilité des dispositifs de repérage. Le capitaine du navire pourra en effet évaluer les possibilités de prises, de prises accessoires et de rejets et juger de la rentabilité d'une opération de pêche dans une zone donnée avant de déployer ses engins, ce qui devrait entraîner une réduction des pertes.

Il ne semble donc pas déraisonné de prévoir pour l'an 2010 une modeste augmentation des débarquements des pêches de capture continentales et maritimes, qui pourraient atteindre 95 millions à 100 millions de tonnes.

Durant les années 90, 30 millions de tonnes environ ont été prélevées chaque année sur les disponibilités totales de poissons à nageoires pour être converties en farine et huile de poisson. En 1997/98, ces prélèvements ont diminué, principalement en raison des difficultés d'approvisionnement en matière première. Le marasme actuel de l'économie mondiale entraînera un ralentissement de la croissance du secteur de l'élevage (un des principaux consommateurs de farine de poisson), et la production de ces farines pourrait se situer en deçà de son niveau actuel pendant plusieurs années. Au début de la prochaine décennie, les éleveurs européens utiliseront un peu plus de céréales, dont les prix réels devraient baisser. La production de farine et d'huile de poisson devrait revenir à son niveau normal lorsque les stocks de petits pélagiques seront redevenus abondants au large de la côte occidentale de l'Amérique du Sud, et lorsque les prix de la farine de poisson seront compétitifs. A moyen terme, on prévoit que 30 millions de tonnes de poissons continueront d'être converties en farine et huile de poisson.

DISPONIBILITÉS TOTALES

Les disponibilités totales de poisson resteront probablement de l'ordre de 125 millions de tonnes ou moins pour les trois ou quatre prochaines années, pour augmenter ensuite vers la fin de la période 2000-2010. Les disponibilités pourraient atteindre alors 135 millions de tonnes, dont 105 millions de tonnes destinées à la consommation et les 30 millions de tonnes restantes à la production de farine et d'huile de poisson.

CONCLUSIONS

Il ressort clairement que l'offre comme la demande de poissons de capture demeureront stationnaires dans un avenir proche. L'offre est affectée par la réduction des stocks des principaux pélagiques. Toujours dans un avenir proche, certaines industries aquacoles tournées vers l'exportation réduiront également leur production face au fléchissement des marchés.

Les perspectives à moyen terme sont quelque peu plus encourageantes tant pour la production que pour la demande. La demande totale de poissons de capture devrait être de l'ordre de 105 millions à 110 millions de tonnes en l'an 2010. Les approvisionnements étant estimés à 105 millions de tonnes, la pression à la hausse sur les prix, entraînée par la demande, sera faible, étant donné que la population mondiale devrait être à peine inférieure à 7 milliards d'habitants en l'an 2010. Des approvisionnements de 105 millions de tonnes de poisson cette année-là signifieraient en fait une stagnation des disponibilités par habitant à environ 15 kg par an.

Le scénario décrit ci-dessus dépend de plusieurs hypothèses cruciales. La principale a trait à l'évolution de l'économie mondiale. Le postulat fondamental est que les crises économiques se poursuivront au cours du prochain siècle et toucheront également les économies plus développées. L'évolution de la technologie constitue une autre hypothèse importante. En supposant que les pêches de capture - en particulier dans les pays développés - bénéficieront des progrès des technologies modernes de communication et de l'électronique, des hypothèses semblables n'ont pas été appliquées à l'aquaculture, ce qui pourrait être exagérément pessimiste. Par exemple, les améliorations génétiques du saumon, du tilapia, du poisson-chat, de la carpe et des huîtres ont permis d'accroître la production, et les travaux dans ces domaines sont susceptibles de donner encore des résultats positifs. En outre, la gestion au niveau des exploitations aquacoles, au plan commercial comme au plan technologique, s'améliorera. Il n'est donc pas interdit de penser que l'évolution des technologies de production aquacole suffira à entraîner une augmentation de la production même en l'absence d'une impulsion donnée par une augmentation des prix réels.

1 Principal auteur: Ulf N. Wijkström, Département des pêches de la FAO.
2 L'analyse porte sur les poissons à nageoires, les crustacés et les mollusques.
3 Y compris le commerce interasiatique.
4 Groupe des tilapias et autres cichlidés.
5 J.F. Muir. 1995. Tendances du développement de l'aquaculture: perspectives pour la sécurité alimentaire. Document présenté à la Conférence internationale sur la contribution durable des pêches à la sécurité alimentaire organisée par le Gouvernement du Japon et la FAO, Kyoto, Japon, 4-9 décembre 1995; et FAO. 1997. Examen de la situation de l'aquaculture dans le monde. FAO, Circulaire sur les pêches no 886, Rév.1. Rome.

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