|
FAITS SAILLANTS
|
La sécheresse de 1997 liée au phénomène El Niño a été suivie de larrivée tardive des pluies de la saison humide en 1998, qui ont été également inférieures à la normale dans de nombreuses zones, ce qui a fait craindre pour la récolte de la saison des pluies. A la demande du gouvernement du Cambodge, une mission dévaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires sest rendue dans le pays du 11 au 29 janvier 1999 afin destimer la récolte de riz de la campagne principale (saison des pluies) de 1998/99, évaluer la production de riz de saison sèche et la situation nationale des approvisionnements alimentaires pour 1999.
La mission a examiné les données dune enquête spéciale dévaluation des récoltes menée précédemment par le Ministère de lagriculture, des forêts et des pêches, en collaboration avec le PAM, et a recueilli des informations de divers départements gouvernementaux, organismes des Nations Unies, donateurs et ONG aux niveaux national, provincial et local. Elle a effectué des visites de terrain dans six des 23 provinces du pays: Prey Veng, Kampong Cham, Battambang, Banteay Meanchey, Takeo et Kandal, et sest entretenue avec les agriculteurs, les négociants (minotiers, grossistes, détaillants) et les populations rurales non agricoles.
Contrairement aux craintes dune baisse de production, la mission estime la récolte totale de riz de 1998/99 à 3,52 millions de tonnes, dont 2,88 millions de tonnes pour la saison des pluies de 1998/99 et 0,64 million de tonnes pour la saison sèche. Ce chiffre est supérieur denviron 3 pour cent au résultat de 1997/98 et de 19 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Des précipitations abondantes tombées de mi-septembre à décembre ont atténué limpact de la sécheresse durant la période allant de mai à septembre, suffisamment pour permettre une augmentation de 4 pour cent des superficies ensemencées. En outre, les dégâts dus aux ravageurs (rats, cicadelles brunes et térébrants) signalés en plusieurs endroits en octobre se sont avérés moins graves que prévu. En conséquence, la récolte de riz de saison des pluies, estimée à 2,88 millions de tonnes, est supérieure denviron 8 pour cent à celle de la campagne précédente.
Toutefois, en dépit des précipitations abondantes tombées à partir de mi-septembre, les niveaux des cours deau et des réservoirs sont plus bas que ceux de la campagne précédente. En conséquence, les perspectives du riz de saison sèche, qui a normalement besoin dune irrigation supplémentaire, ne sont pas bonnes. Aussi bien les superficies récoltées que les rendements devraient être en recul. Aussi la production de riz de saison sèche est-elle estimée à 0,64 million de tonnes, soit environ 14 pour cent de moins quen 1997/98.
Avec des stocks douverture de riz estimés à environ 64 000 tonnes, les disponibilités totales intérieures de riz (usiné) seraient de 2,24 millions de tonnes. Compte tenu des besoins dutilisation totale estimés à 2,21 millions de tonnes, on prévoit un petit excédent de près de 30 000 tonnes. Les dimensions relativement limitées de cet excédent par rapport aux dernières années sexpliquent par la croissance démographique nationale, daprès un recensement effectué récemment.
Toutefois, en dépit de lexcédent escompté, en 1999, des catégories vulnérables de la population seront victimes de pénuries alimentaires à différents degrés. Le Gouvernement cambodgien est, par conséquent, invité à la prudence en ce qui concerne les décisions relatives aux exportations de riz en 1999.
Laide alimentaire durgence pour les groupes vulnérables, qui constituent une part relativement importante de la population totale du Cambodge, est estimée par le PAM à 40 000 tonnes de riz pour 1999, plus des quantités variables dautres denrées alimentaires (poisson, huile végétale, etc.). On estime que ces besoins peuvent être satisfaits par lOpération prolongée de secours et de relèvement du PAM récemment approuvée. Les stocks et les annonces de contributions confirmés sétablissent actuellement à 17 400 tonnes de riz, ce qui laisse un déficit de 22 600 tonnes.
1/Parmi les sources dinformation figurent: le Ministère de la
planification, le Ministère de lagriculture, des forêts
et des pêches, le "Cambodia Development Resource Institute",
les rapports par pays du personnel du FMI, les rapports EIU.
Depuis le début des années 1980 jusquà 1991, léconomie cambodgienne était planifiée. Il y a eu des tentatives de réforme en 1985, qui nont démarré véritablement quaprès 1992. De grands pas ont été faits depuis pour accéder à une économie de marché, et les entreprises publiques assurent désormais moins de 10 pour cent du PIB. Durant cette période, la croissance a été due principalement aux secteurs de la production et des services, tandis que la production agricole, en moyenne, est restée inférieure à la croissance démographique. Avec un revenu annuel par habitant estimé à environ 276 dollars E.-U. en 1997, le Cambodge demeure l'un des pays les plus pauvres du monde.
Le taux annuel moyen de croissance économique de 5 pour cent durant la période 1992-96 a été interrompu par les troubles civils en 1997. La croissance réelle du PIB est tombée à 1 pour cent en 1997 (contre 7 pour cent lannée précédente). De même, les revenus par habitant sont passés de 292 à 276 dollars E.-U. Léconomie devrait se rétablir compte tenu de la formation du nouveau gouvernement de coalition en novembre 1998, mais le relèvement pourrait être lent à cause de lincertitude politique qui subsiste et de la détérioration du contexte macro-économique.
Le taux dinflation a continué à grimper, passant de 7,1
pour cent en 1996 à 8,0 pour cent en 1997 et à 12 pour cent
(estimation) en 1998. Le cours du riel cambodgien par rapport au dollar E.-U.
est tombé dune moyenne annuelle de 2 634 en 1996 à une
valeur estimée à 3 820 en 1998. Les engagements dinvestissements
privés (immobilisations) se sont rétablis en 1998 à 844
millions de dollars E.-U., après le recul de 8 pour cent en 1997. Mais
les engagements dinvestissements dans le secteur agricole étaient
tombés à 77 millions de dollars E.-U. en 1997 (contre 126 millions
de dollars en 1996), et sont estimés à 51 millions de dollars
en 1998. Dautre part, le déficit courant de 6,1 pour cent du
PIB en 1998 devrait augmenter et passer à 6,9 pour cent en 1999. Les
réserves étrangères sont restées à un niveau
estimé à trois mois dimportations en 1997-98 et
pourraient demeurer proches de ce niveau en 1999. De même, les dévaluations
régionales des monnaies ont gravement compromis la compétitivité
de la main-doeuvre et des exportations cambodgiennes, et la pénurie
de capital dans des pays voisins comme la Malaisie et la Thaïlande a
réduit les investissements directs étrangers. Ces facteurs négatifs
se sont traduits par une croissance réelle zéro du PIB en 1998.
Le secteur agricole devrait être la force motrice de léconomie. Le Plan de développement socio-économique 1996-2000 estime que 85 pour cent de la population vit en milieu rural, 75 pour cent de la population active travaille dans le secteur agricole et 42 pour cent du PIB provient de ce secteur. Il recommande la création demplois et de revenus grâce à lagriculture et au développement rural durables dans le cadre dune économie de marché.
La denrée agricole la plus importante pour le Cambodge, le riz, a représenté quasiment un tiers de la production agricole totale et près de 14 pour cent du PIB total en 1997. En 1996, le caoutchouc et dautres cultures (par exemple le jute) ont assuré 24 pour cent de la production agricole, lélevage 29 pour cent, tandis que les pêches et la foresterie ont représenté chacun moins de 10 pour cent de la production agricole et moins de 4 pour cent du PIB.
Mais, par rapport aux autres pays à faible revenu et à déficit vivrier, lagriculture, la foresterie et les pêches du Cambodge se heurtent davantage aux problèmes dus aux pénuries de capital et de technologie. Il sagit de problèmes graves, dérivant en partie de trente ans de guerre et de troubles civils. Le déplacement des agriculteurs, les mines terrestres, les champs abandonnés, linsécurité permanente et la pénurie de main- doeuvre se sont traduits par une forte baisse des superficies rizicoles, qui sont passées de 2,5 millions dhectares en 1967 à 1,9 million dhectares aujourdhui. Le réseau de transports, rudimentaire et endommagé par la guerre, est en très mauvais état. La plupart des routes rurales sont impraticables durant la saison des pluies et deux tiers des lignes de chemin de fer ont besoin dêtre réparées d'urgence. Seule une petite partie des 234 000 hectares de terres cultivées en riz de saison sèche est actuellement irriguée comme il se doit.
Ces problèmes liés aux troubles civils ont limité la productivité du secteur qui comprend 3,8 millions dhectares de terres arables et de terres agricoles permanentes, 1,5 million dhectares de pâturages permanents and 12 millions dhectares de forêts et de terres boisées. Le riz, culture dominante, qui représente près de 90 pour cent des terres cultivées, avec le maïs, le caoutchouc, les légumineuses, les plantes-racines, larachide, le soja et les fruits et légumes, sont exposés aux catastrophes naturelles, en particulier aux fréquentes inondations et aux sécheresses. De grosses pertes de récoltes ont lieu tous les trois ou quatre ans.
En dehors des calamités naturelles, un autre facteur entravant la productivité est le fait que lagriculture a un caractère de subsistance, limitant, par exemple, le recours à des variétés améliorées de cultures et aux engrais. En outre, le besoin de mécanisation pour répondre à la pénurie de main-doeuvre agricole nest pas satisfait. Les services de soutien agricole, en particulier la fourniture dintrants, la recherche et la vulgarisation, la commercialisation et le crédit, sont tout juste en train de démarrer grâce à une aide étrangère.
Le premier plan quinquennal cité plus haut entend, entre autres, mener une action prioritaire dans cinq domaines, à savoir: déminage et bonification des terres agricoles; remise en état et développement du système dirrigation et amélioration de la gestion de leau; planification de lutilisation des sols; renforcement de la fourniture dintrants; et mise en place de services dappui, en particulier crédit, commercialisation, et recherche et vulgarisation.
Production rizicole
Le riz représente quelque 84 pour cent de la production vivrière annuelle, 91 pour cent des superficies cultivées et fournit 68 pour cent des besoins énergétiques totaux. Il est principalement cultivé dans le bassin central et le delta du Mékong et dans la plaine de Tonle Sap. Au cours de la période de dix ans prenant fin en 1997, la production de riz a augmenté rapidement de plus de 4,4 pour cent par an pour sétablir à 3,4 millions de tonnes. Cette progression traduisait un accroissement des superficies récoltées (2,3 pour cent par an) et des rendements (2,1 pour cent par an), et ce, en dépit de précipitations irrégulières, dune pénurie de main- doeuvre et de capital, et des dégâts causés par la guerre aux institutions et aux infrastructures.
Cinq différents systèmes de riziculture sont pratiqués au Cambodge, dont trois durant la saison des pluies et deux durant la saison sèche:
Le riz pluvial de plaine, la principale culture rizicole, est cultivé
durant la saison des pluies de mai à décembre. On distingue
trois grandes catégories de riz en fonction de leurs périodes
de maturation (précoce, moyenne et tardive). Le riz de saison sèche
de novembre à mai, qui représente 10 pour cent des superficies
ensemencées totales et près de 18 pour cent de la production,
tire parti des eaux de décrue et a besoin d'une irrigation supplémentaire
à un stade ultérieur. Les superficies ensemencées en
riz de saison sèche ont augmenté de 30 pour cent durant la période
1994-98.Toutefois, les superficies ensemencées dépendent des
précipitations annuelles et des crues du Mékong et, de ce fait,
des niveaux deau dans les réservoirs dirrigation. En conséquence,
la production de riz varie considérablement suivant les précipitations,
qui ont été abondantes au cours des dernières années.
Précipitations
Le riz de la saison des pluies de 1998/99 a souffert de conditions météorologiques défavorables. Les pluies ont démarré comme dhabitude en avril mais se sont interrompues en mai, avec une sécheresse qui sest prolongée jusquà début septembre. En conséquence, les préparatifs des terres et des pépinières, les semis et le repiquage ont été retardés. Toutefois, les précipitations ont été supérieures à la moyenne à partir de mi-septembre et se sont poursuivies exceptionnellement jusquen décembre, compensant la baisse dhumidité précédente. Dans certaines grandes provinces rizicoles telles que Kandal, Kampong Cham, Pursat, Battambang, Siem Reap, et Banteay Meanchey, les précipitations totales ont été inférieures à la moyenne des quatre années précédentes, tandis que dans dautres -Prey Veng, Takeo, Svay Rieng et Kampong Speu- elles ont été supérieures à la moyenne 1994-97 (graphique 1).
La sécheresse, diverses attaques de ravageurs et larrivée tardive des pluies auraient nui à 160 000 hectares de riz, dont 105 000 hectares ont été entièrement détruits, essentiellement dans les deux principales provinces productrices de Battambang et Banteay Meanchey. Les attaques de ravageurs ont été dominées par la cicadelle brune, les sauterelles, les térébrants et les rats. A la mi-novembre, des orages et de fortes pluies ont causé des inondations et des dégâts limités aux cultures sur environ 12 000 hectares de rizières dans six provinces, mais trois ont été plus touchées: Battambang, Takeo et Phnom Penh. Des digues, des routes daccès aux villages et des ouvrages dirrigation ont été également endommagés. Cependant, les précipitations abondantes tombées de septembre à décembre ont permis de refaire les semis avec des variétés à maturation précoce et de récupérer le riz à maturation tardive.
Néammoins, la quantité réduite des eaux de crue du système du Mékong, qui semble accuser une tendance à la baisse (graphique 2), a empêché le remplissage adéquat des barrages, des réservoirs et des canaux, doù un recul escompté de la production de riz de la saison sèche, essentiellement irrigué.
Utilisation dintrants
Lutilisation dintrants agricoles tels quengrais et semences de qualité est très faible. Les cultures continues ne permettant guère une bonne reconstitution des éléments nutritifs ont appauvri les sols. A lheure actuelle, la consommation totale dengrais minéraux est estimée aux alentours de 40 000-50 000 tonnes, ce qui correspond à un taux dutilisation de 20-25 kg à lhectare (soit moins de 10 kg déléments fertilisants à lhectare).
Actuellement, les agriculteurs utilisent principalement leurs propres semences ou achètent des semences non certifiées aux négociants privés. La disponibilité de semences de qualité est très faible, et le paddy de qualité suffit pour environ 10 000 hectares, soit seulement 0,5 pour cent des superficies cultivées. Le chiffre est encore inférieur pour les autres cultures.
Production rizicole
Lévaluation par la mission de la production de riz de la saison des pluies en 1998/99 a tenu compte des résultats dune enquête spéciale conduite en décembre 1998 par le Ministère de lagriculture, des forêts et des pêches en collaboration avec le PAM. Lenquête couvrait 1 312 communes de 15 provinces (sur un total de 23), représentant plus de 97 pour cent de la production rizicole du pays. Les renseignements sur les superficies ensemencées, les superficies récoltées, les superficies endommagées, la nature des dégâts et les rendements ont permis à la mission dévaluer les résultats de la campagne rizicole de la saison des pluies. Pour les provinces qui ne faisaient pas partie de lenquête, les estimations de la mission fournies par le ministère se sont fondées sur les superficies cultivées en riz.
La mission a estimé les superficies ensemencées en riz de la saison des pluies de 1998/99 à 1,83 million dhectares, dont 1,74 million dhectares (95 pour cent) ont été récoltés (tableau 1). Avec un rendement estimé à 1,65 tonne à lhectare, on prévoit une production de riz de la saison humide de 2,88 millions de tonnes, niveau favorable par rapport à la production de 1997/98 de 2,67 millions de tonnes et à la moyenne des trois dernières campagnes de 2,73 millions de tonnes.
Culture | 1998/99 | 98/99 en % de 97/98 |
1997/98 | 98/99 en % de 96/97 |
1996/97 | |
Saison des pluies | ||||||
Superficie (milliers dha) | 1 744 | 104 | 1 685 | 106 | 1 640 | |
Production (milliers de t.) | 2 880 | 108 | 2 673 | 105 | 2 733 | |
Rendement (tonnes/ha) | 1,65 | 104 | 1,59 | 99 | 1,67 | |
Saison sèche | ||||||
Superficie (milliers dha) | 217 | 89 | 244 | 99 | 219 | |
Production (milliers de t.) | 635 | 86 | 742 | 97 | 657 | |
Rendement (tonnes/ha) | 2,93 | 96 | 3,04 | 98 | 3,00 | |
Total | ||||||
Superficie (milliers dha) | 1 961 | 102 | 1 929 | 105 | 1 859 | |
Production (milliers de t.) | 3 515 | 103 | 3 415 | 104 | 3 390 | |
Rendement (tonnes/ha) | 1,79 | 101 | 1,77 | 98 | 1,82 |
Pour la prévision des cultures de saison sèche de 1998/99, comprenant le riz de décrue et le riz irrigué qui seront récoltés en mars/avril 1999, la mission sest appuyée sur des enquêtes de cultures escomptées de riz de saison sèche et dautres cultures, complétées par des rapports officiels du Ministère de lagriculture, des forêts et des pêches, dévaluations dautres organismes internationaux et dobservations sur le terrain. Le principal problème du riz de saison sèche serait les niveaux des réservoirs dirrigation inférieurs à la normale. La superficie ensemencée en riz de saison sèche devrait être, par conséquent, de 217 000 hectares, environ 11 pour cent de moins que la campagne précédente. Avec un rendement prévu de 2,93 tonnes/hectare, on estime la production à 635 000 tonnes, soit nettement moins que les 742 000 tonnes estimées pour la même campagne de 1997/98.
La mission estime que la production totale de riz en 1998/99 sétablira à 3,52 millions de tonnes, dont 82 pour cent correspondant à la production de la saison des pluies. La production totale est inférieure denviron 7 pour cent à lobjectif du ministère de 3,77 millions de tonnes, mais supérieure aux 3,41 millions de tonnes de 1997/98, ainsi quà la moyenne de 3,37 millions de tonnes des trois années précédentes (tableau 2).
1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 | |||||||||
Superf. récoltées (milliers d'ha) |
Rendt (t/ha) | Prod. (milliers de tonnes) | Superf. récoltées (milliers d'ha) | Rendt (t/ha) | Prod. (milliers de tonnes) | Superf. récoltées (milliers d'ha) | Rendt (t/ha) | Prod. (milliers de tonnes) | Superf. récoltées (milliers d'ha) | Rendt (t/ha) | Prod. (milliers de tonnes) | |
Saison des pluies | 1 592 | 1,75 | 2 785 | 1 640 | 1,67 | 2 733 | 1 685 | 1,59 | 2 673 | 1 744 | 1,65 | 2 880 |
Saison sèche | 190 | 2,80 | 533 | 219 | 3,00 | 657 | 244 | 3,04 | 742 | 217 | 2,93 | 635 |
Total | 1 782 | 1,86 | 3 318 | 1 859 | 1,82 | 3 390 | 1 929 | 1,77 | 3 415 | 1 961 | 1,79 | 3 515 |
Sources: 1995/96, 1996/97, 1998/99: Évaluations de la mission.
1997/98: Chiffres du Ministère de lagriculture, des forêts et des pêches.
Autres cultures
Les autres cultures vivrières sont cultivées sur quelque 10 pour cent des superficies totales récoltées (tableau 3). La province de Kampong Cham est la principale productrice de soja, maïs, légumes, haricot mungo, arachide et sésame, représentant 40 pour cent des superficies cultivées non consacrées au riz. La sécheresse qui a sévi de mai à début septembre a eu de graves répercussions sur la production. La production de cultures non rizicoles sur plusieurs années figure au tableau 3.
Superficie (milliers dha) |
Production (milliers de tonnes) |
Rendement (tonnes/ha) |
||||||||||
1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 | 1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 | 1995/96 | 1996/97 | 1997/98 | 1998/99 | |
Maïs | 45.0 | 47.0 | 34.1 | 47.4 | 54.9 | 64.6 | 42.4 | 61.6 | 1.2 | 1.4 | 1.2 | 1.3 |
Manioc | 12.4 | 13.0 | 13.0 | 7.3 | 82.0 | 69.7 | 69.4 | 39.1 | 6.6 | 5.4 | 5.4 | 5.4 |
Légumes | 39.2 | 41.9 | 35.0 | 28.0 | 193.0 | 249.7 | 176.8 | 165.2 | 4.9 | 5.6 | 5.1 | 5.9 |
Haricot mungo | 25.2 | 26.8 | 27.4 | 25.0 | 19.6 | 13.8 | 15.3 | 13.8 | 0.8 | 0.5 | 0.6 | 0.6 |
Soja | 16.5 | 16.7 | 32.7 | 34.2 | 17.2 | 28.3 | 56.3 | 58.5 | 1.1 | 1.7 | 1.7 | 1.7 |
Sésame | 8.3 | 11.7 | 15.9 | 14.6 | 3.8 | 5.5 | 3.1 | 6.4 | 0.5 | 0.5 | 0.2 | 0.4 |
Patate douce | 9.4 | 10.0 | 9.1 | 6.8 | 39.1 | 38.0 | 28.9 | 25.5 | 4.2 | 3.8 | 2.2 | 3.8 |
Arachide | 9.0 | 11.2 | 9.5 | 8.4 | 6.8 | 6.2 | 7.0 | 5.8 | 0.8 | 0.6 | 0.7 | 0.7 |
Canne à sucre | 7.4 | 7.0 | 8.0 | 6.0 | 202.5 | 171.3 | 187.5 | 147.0 | 27.3 | 24.4 | 23.3 | 24.5 |
La mission sest rendue dans le pays à une époque (janvier) de disponibilités abondantes de riz, lessentiel de la récolte étant rentré en novembre et en décembre. Les agriculteurs vendent souvent une grande partie de leur production immédiatement après la moisson pour rembourser leurs dettes et faire face aux dépenses urgentes. Ceci se traduit par des prix très bas lors de la récolte et aurait souvent encouragé les négociants des provinces des zones frontalières à exporter vers les pays voisins. Par la suite, les prix augmentent et attirent quelques importations.
Au cours des deux dernières années, le prix moyen du riz au Cambodge a fortement augmenté, aussi bien en valeur nominale que réelle. Cette hausse peut être partiellement imputable à la dévaluation de la monnaie locale (graphique 3), mais les prix ont également grimpé en dollars E.-U.
De grosses différences ont été observées dans
les prix du riz entre les marchés provinciaux et urbains, nettement
supérieures aux coûts de transport entre les marchés,
ce qui met en évidence dautres imperfections et la fragmentation
du système de commercialisation.
Pour préparer ce bilan, la mission a pris pour hypothèses:
Le bilan présenté au tableau 4 indique un petit excédent de 29 000 tonnes, comparé à un excédent de 104 000 tonnes estimé par le Ministère de lagriculture, des forêts et des pêches pour 1998 et de 127 000 tonnes estimé par la mission dévaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires de 1997. En dépit dun accroissement de la production de 3 pour cent par rapport à 1997/98, cet excédent est nettement plus restreint car les données démographiques tirées du dernier recensement de mars 1998 et utilisées pour le calcul de la consommation de riz sont plus élevées.
(milliers de tonnes) | |
DISPONIBILITÉS INTÉRIEURES | 2 244 |
Production 1998/99 | 2 180 |
|
1 786 |
|
394 |
Stocks douverture | 64 |
UTILISATION TOTALE | 2 215 |
Consommation alimentaire | 1 780 |
Alimentation animale et autres utilisations non fourragères | 44 |
Semences | 109 |
Pertes après récolte | 218 |
Stocks de clôture | 64 |
EXCÉDENT | 29 |
On reconnaît quil existe un commerce parallèle transfrontalier
de riz entre le Cambodge, la Thaïlande et le Viet Nam. Les données
relatives à ces échanges ne sont toutefois pas disponibles.
Tout au plus, le Cambodge devrait être exportateur net en 1999, ce qui
impliquerait une réduction des disponibilités effectives de
riz et, partant, une réduction de lexcédent.
La situation alimentaire par province est présentée au tableau 5, qui montre que parmi les 15 principales provinces productrices de riz, cinq sont déficitaires. Les huit autres provinces seront également victimes dun déficit global. Il est à noter toutefois, que les ménages souffrant dune insécurité alimentaire existent dans toutes les provinces. La mission a rencontré des agriculteurs travaillant sur de très petits lopins de terre (moins de 0,5 hectare) aussi bien dans les zones excédentaires que déficitaires, et étant donné la faible productivité de ces parcelles familiales, certains de ces agriculteurs, appartenant aux ménages les plus démunis, devraient bénéficier de programmes dassistance agricole et alimentaire.
La mission a noté les difficultés extrêmes et les coûts élevés du transport des denrées alimentaires à lintérieur du Cambodge. Elle a également découvert que, dans certains cas, les minoteries les plus accessibles et les meilleures se trouvent de lautre côté de la frontière, ce qui unifie les marchés des provinces frontalières et ceux des pays voisins. Il est souvent plus rentable de vendre les excédents de lautre côté de la frontière quaux zones déficitaires du Cambodge. Il semble également quil soit moins cher, en cas de besoin, dimporter des pays voisins. Dans ce contexte, il serait souhaitable que les donateurs, y compris le PAM, achètent les excédents locaux de riz pour les acheminer vers les zones déficitaires ou pour effectuer des transactions triangulaires. Hormis les économies réalisées, ils aideraient à soutenir les prix dans les régions excédentaires.
Pour le moyen et le long terme, la mission approuve et réitère les recommandations des deux missions précédentes, selon lesquelles il faut accorder une priorité élevée à lamélioration des systèmes dirrigation et à leur gestion, aux services de vulgarisation et aux opérations après récolte. Il faut donner un élan vigoureux à lamélioration de la productivité agricole, à lintensification et à la diversification de la production, dans le cadre du Programme spécial de la FAO pour la sécurité alimentaire, en collaboration avec dautres projets, tels que le Projet Cambodge-IRRI-Australie. Une attention particulière devrait être accordée à la prompte mise en oeuvre de la composante de production de semences de la Banque mondiale et à loffre dun crédit à la production et à la commercialisation permettant aux agriculteurs de participer au programme dintensification.
Province |
Saison des pluies | Saison sèche (prév.) | Production totale de riz Prod. paddy (en mil. de tonnes) |
Pertes après récolte
et utilisations non ali-mentaires (en mil. de tonnes). |
Production disponible pour lalimentation | Popula- tion (en milliers)- |
Consom-mation de riz (en milliers de tonnes) |
Excédent/ Déficit de riz (en mil. de tonnes) |
|||||||
Riz (en mil. de tonnes) | Riz de montagne | Total saison humide | Superf. | Prod. | Paddy (en mil. de tonnes) |
Riz (en mil. de tonnes) |
|||||||||
Superficie récoltée (en mil. d'ha) | Prod. paddy (en mil. de tonnes) | Superficie récoltée (en mil. d'ha) | Prod. paddy(en mil. de tonnes) | Superficie récoltée (en mil. d'ha) | Prod. paddy (en mil. de tonnes) | récoltée (en mil. d'ha) | paddy (en mil. de tonnes) | ||||||||
Banteay Meancheay | 124,7 | 239,9 | 0,0 | 0,0 | 124,7 | 239,9 | 0,1 | 0,3 | 240,2 | 40,8 | 199,4 | 123,6 | 595 | 89,9 | 33,7 |
Battambang | 167,3 | 333,4 | 1,4 | 1,6 | 168,7 | 335,0 | 2,0 | 5,3 | 340,3 | 57,8 | 282,4 | 175,1 | 816 | 123,4 | 51,8 |
Kampong Cham | 153,9 | 350,4 | 6,2 | 6,9 | 160,1 | 357,3 | 30,6 | 81,3 | 438,5 | 74,5 | 364,0 | 225,7 | 1656 | 250,4 | -24,8 |
Kampong Chhnang | 79,1 | 137,5 | 0,2 | 0,2 | 79,3 | 137,7 | 8,7 | 26,3 | 164,1 | 27,9 | 136,2 | 84,4 | 430 | 65,0 | 19,5 |
Kampong Speu | 82,1 | 115,6 | 1,6 | 1,7 | 83,6 | 117,3 | 0,8 | 2,2 | 119,5 | 20,3 | 99,2 | 61,5 | 616 | 93,2 | -31,7 |
Kampong Thom | 107,6 | 199,5 | 2,6 | 2,3 | 110,2 | 201,8 | 2,4 | 5,0 | 206,8 | 35,2 | 171,6 | 106,4 | 586 | 88,5 | 17,9 |
Kampot | 114,9 | 188,2 | 1,9 | 1,6 | 116,9 | 189,8 | 2,1 | 4,9 | 194,8 | 33,1 | 161,7 | 100,2 | 544 | 82,2 | 18,0 |
Kandal | 41,6 | 80,6 | 0,6 | 0,7 | 42,2 | 81,2 | 45,3 | 154,3 | 235,5 | 40,0 | 195,5 | 121,2 | 1 106 | 167,2 | -46,0 |
Phnom Penh | 6,4 | 12,8 | 0,0 | 0,0 | 6,4 | 12,8 | 0,9 | 2,3 | 15,1 | 2,6 | 12,5 | 7,8 | 1 028 | 155,4 | -147,7 |
Prey Veng | 201,8 | 285,4 | 0,0 | 0,0 | 201,8 | 285,4 | 47,9 | 145,1 | 430,4 | 73,2 | 357,3 | 221,5 | 974 | 147,2 | 74,3 |
Pursat | 70,5 | 124,4 | 0,0 | 0,0 | 70,5 | 124,4 | 0,0 | 0,0 | 124,5 | 21,2 | 103,3 | 64,1 | 371 | 56,1 | 7,9 |
Siem Reap (Od.Meanch.incl.) | 174,2 | 223,6 | 6,5 | 5,6 | 180,8 | 229,2 | 9,2 | 21,5 | 250,6 | 42,6 | 208,0 | 129,0 | 787 | 119,0 | 9,9 |
Svay Rieng | 149,2 | 155,1 | 0,2 | 0,2 | 149,4 | 155,3 | 7,8 | 20,4 | 175,6 | 29,9 | 145,8 | 90,4 | 493 | 74,5 | 15,9 |
Takeo | 162,0 | 280,3 | 0,0 | 0,0 | 162,0 | 280,3 | 52,7 | 150,3 | 430,6 | 73,2 | 357,4 | 221,6 | 814 | 123,0 | 98,6 |
Kratie | 19,5 | 34.8 | 0,5 | 0,5 | 19,9 | 35,3 | 6,6 | 16,6 | 52,0 | 8,8 | 43,1 | 26,7 | 271 | 41,0 | -14,2 |
Autres provinces | 52,2 | 83.5 | 15,1 | 13,6 | 67,3 | 97,1 | 0,0 | 0,0 | 97,1 | 16,5 | 80,6 | 50,0 | 686 | 103,7 | -53,7 |
Cambodge | 1 706,9 | 2 845,1 | 36,9 | 34,8 | 1 743,7 | 2 879,9 | 217,1 | 635,7 | 3 515,6 | 597,7 | 2 918,0 | 1 809,1 | 11 770,7 | 1 779,7 | 29,4 |
Evaluation des besoins daide alimentaire pour 1999
En dépit dun petit excédent de riz au niveau national, cinq principaux facteurs sont à lorigine de linsécurité alimentaire dans certains groupes de population:
Variations de la production par habitant au niveau des communes: les données au niveau des communes (sous-districts administratifs) révèlent que moins de 25 pour cent des communes productrices de riz, représentant environ 15 pour cent de la population, produisent 75 pour cent de lexcédent national. Les approvisionnements alimentaires nationaux sont, par conséquent, tout juste suffisants, mais leur distribution demeure problématique dans un nombre important de communautés. En moyenne, même à lintérieur des cinq provinces excédentaires analysées, 17 pour cent des communes sont victimes de déficits importants de riz (supérieurs à 3 mois de consommation).
Etat nutritionnel actuel: Avec des taux nationaux de retard de croissance de 56 pour cent, dinsuffisance pondérale de 52 pour cent et de dépérissement de 13 pour cent (SESC/MICS, 1996), et des taux de dépérissement saisonniers régionaux allant jusquà 20 pour cent pour les enfants de moins de cinq ans (UNICEF/PAM, 1998), le Cambodge est en proie à une situation nutritionnelle extrêmement grave. En comparaison, la prévalence dinsuffisance pondérale au Laos est denviron 40 pour cent, tandis que les taux de malnutrition au Myanmar sont de 35 pour cent. Ces mauvais résultats anthropométriques, accompagnés d'un niveau danémie infantile atteignant 80 pour cent dans les zones rurales, montrent que les ménages ont, en général, besoin de meilleurs niveaux de consommation.
Taille/âge (< -2,00 écart type) | Poids/âge (< -2,00 écart type) | |
Bas | < 20 % | < 10 % |
Moyen | 20 à 29 % | 10 à 19 % |
Elevé | 30 à 39 % | 20 à 29 % |
Très élevé | >= 40 % | >= 30 % |
Cambodge (National) | 56% | 52% |
Enquête PAM-UNICEF 1/ | 49% | 61% |
Endettement: Un grave problème pour les ruraux pauvres est lendettement en riz durant la campagne. Dans les communes ciblées par le PAM, en moyenne 30,2 pour cent des familles se sont endettées pour satisfaire leurs besoins quotidiens sur plus de trois mois de la campagne précédente. Lenquête initiale conjointe UNICEF-PAM indiquait que 59 pour cent des femmes modérément ou gravement sous-alimentées utilisaient une partie de la récolte de riz pour rembourser leurs emprunts, contre 38 pour cent des femmes légèrement sous-alimentées, et 35 pour cent des femmes bien nourries. En outre, plus de 60 pour cent des femmes modérément sous-alimentées empruntaient également de largent à des prêteurs (avec des taux dintérêt de 100 pour cent ou plus), tandis que seulement 50 pour cent des autres femmes auraient emprunté lannée précédente. Cette pratique est utilisée comme stratégie dadaptation à court terme, mais pour les emprunts à plus long terme, elle comporte souvent des risques inacceptables.
Zones de sécurité alimentaire avec des structures différentes de moyens dexistence: Si la riziculture est souvent le principal gagne-pain des ménages ruraux, 26 pour cent des personnes déclarent dautres sources principales de revenus. Même au sein des ménages cultivant essentiellement le riz, il existe des écarts importants selon le niveau de dépendance du riz. Sur la base des types de couverture végétale, des statistiques agricoles et des données denquêtes socio-économiques, cinq zones déconomie alimentaire ont été dégagées au Cambodge: plaine pluviale, brousse, forêt, fleuve, et urbain/marché, de même que quelques zones mixtes. En définissant ces zones, des facteurs comme sécheresse, déforestation et insuffisance des ressources en eau sont plus précisément identifiés du point de vue de leur impact sur la sécurité alimentaire. Deux de ces zones, la plaine pluviale et la brousse/forêt dégradée, ont été ciblées en priorité par le PAM pour des activités de remise en état, afin daider les communautés à surmonter les graves problèmes dinsécurité alimentaire chronique ou périodique.
Ciblage et évaluation des besoins
Le processus de ciblage est centré sur trois groupes de bénéficiaires: a) habitants de communes à insécurité alimentaire chronique et groupes de population spéciaux dans les zones durgence prolongée; b) bénéficiaires du secteur social; et c) personnes touchées par les situations durgence à court terme.
Pour évaluer les besoins daide alimentaire des populations souffrant dune insécurité alimentaire chronique en 1999, une première liste de 470 communes a été dressée par le PAM en consultation avec les bureaux gouvernementaux concernés et les ONG. Cette liste a été ensuite soumise à une sélection fondée sur deux indices composites, à savoir, une analyse de lIndice de pauvreté pour chacune de ces communes et la présence des communes au sein dun "district à priorité élevée".
Les districts à priorité élevée ont été sélectionnés sur la base de six indicateurs: endettement, migration, vivres-contre-travail en dehors du village de résidence, nombre de villages à lintérieur du district à plus de 2 kilomètres dune route nationale (mesure indirecte de létat nutritionnel), pourcentage de villages à insécurité alimentaire dans un district et classement du district par le PAM. Chacun de ces indicateurs a été sélectionné avec soin en fonction de sa pertinence avec la vulnérabilité/laccès à la nourriture.
Lindice de pauvreté est une combinaison de 27 indicateurs qui ont été choisis sur la base dun exercice de ciblage, réalisé par le PAM et le Ministère du développement rural avec des apports dautres organismes (FAO, GTZ et le projet Cambodge-IRRI-Australie). Une rapide enquête dévaluation de 2 751 villages appartenant à 550 communes a été conduite fin 1996 et début 1997. Les 27 indicateurs tirés de lenquête ont été regroupés en cinq indices: production agricole/sans terres, diversité des revenus, richesse/biens personnels, stratégies dadaptation au risque, et biens communautaires, qui ont été ensuite rassemblés pour calculer un indice de pauvreté permettant de comparer la situation globale de la pauvreté dans 550 communes.
A laide des deux indices composites ci-dessus, 170 communes sur 470 au départ ont été sélectionnées dans un premier temps pour recevoir une aide alimentaire du PAM durant lannée de programme 1999. Il sagit des communes à insécurité alimentaire chronique ou périodique présentées dans le tableau 7 ci-après.
Les communes ciblées pour une situation durgence prolongée sont sélectionnées sur la base de six critères: 1) perte de biens; 2) événements dus à lhomme causant une modification involontaire des moyens dexistence; 3) stratégies dadaptation aux risques élevés; 4) sécurité médiocre au cours des 12 derniers mois; 5) isolement social des services et des communes/villages voisins, et 6) revenus insuffisants. Les populations ciblées au sein de ces zones sont des rapatriés, des personnes déplacées à lintérieur du pays à long ou court terme, ou des communautés récemment réinstallées généralement dans les anciennes zones de conflits civils.
Une population spéciale (sous-catégorie à lintérieur des zones durgence prolongée) comprend des familles vivant dans des zones qui échappaient encore récemment au contrôle du Gouvernement cambodgien. Ces zones étaient fermées au monde extérieur jusquaux exodes récents, et sont classées come communes de la "Zone de réconciliation". Les critères de ciblage pour la sélection sont les zones qui nétaient pas sous le contrôle du gouvernement avant août 1996.
Environ 37 000 réfugiés cambodgiens sont actuellement sur le point dêtre rapatriés des camps de Thaïlande par le HCR. Nombre de ces familles auront besoin dune aide alimentaire pour se réinstaller. Daprès les informations du HCR, une majorité de réfugiés se réinstalleront dans les "Zones de réconciliation", ou dans des sites durgence prolongée ciblés par le PAM. Environ 4 500 personnes ont, en outre, choisi de rentrer sur leurs terres ancestrales dans les provinces éloignées du nord-est (Mondulkiri, Ratanakiri, Stung Treng et Kratie). Tous les rapatriés recevront une ration alimentaire initiale de 50 jours, puis seront vraisemblablement intégrés aux activités de relèvement et de remise en état communautaires appuyées par le PAM, au moins jusquà leur première récolte, fin 1999.
Laide alimentaire du PAM aux bénéficiaires du secteur social sera centrée sur lamélioration de la nutrition et de la qualité de la vie des plus vulnérables dans les périodes critiques, et la promotion de lauto-suffisance. Le groupe ciblé pour les activités comprendra les patients tuberculeux, les femmes analphabètes, les enfants de rue, les amputés des centres de prothèses, les membres des familles pauvres recevant une formation par le biais des ONG et du Ministère des affaires féminines, et les personnes âgées seules.
Le PAM, qui a une forte présence sur le terrain, coordonne ses opérations avec le Comité national RGC pour la gestion des catastrophes, le Groupe dintervention durgence comprenant des organismes des Nations Unies, des ONG et la Croix-Rouge cambodgienne, afin dorganiser une intervention immédiate en faveur des victimes des situations durgence à court terme.
Les besoins daide alimentaire sont estimés dans le tableau suivant pour chacun des groupes de bénéficiaires ci-dessus:
Type de bénéficiaire | Nombre de communes | Population totale couverte (les chiffres entre parenthèses indiquent les bénéficiaires) |
Besoins daide alimentaire estimés en tonnes (riz) |
Populations à insécurité alimentaire chronique | 195 | 1 380 000 (828 000) | 20 700 |
Populations ciblées pour une urgence prolongée (personnes déplacées, rapatriés, Zones de réconciliation) | 89 | 550 000 (250 000) | 13 800 |
Bénéficiaires du secteur social (alphabétisation et formation, patients tuberculeux, groupes vulnérables) | - | (48 500) | 4 000 |
Situations durgence à court terme (victimes dinondations, sécheresses, incendies, etc.) | - | (50 000) | 1 500 |
Programmation de laide alimentaire prévue 1999 | 40 000 tonnes |
Stocks du PAM et confirmés dans la filière | 17 400 tonnes |
Besoins daide alimentaire devant être satisfaits | 22 600 tonnes |
Mise en oeuvre du programme et logistique
En janvier 1999, lunité VAM du PAM a dressé une première liste de communes à insécurité alimentaire à programmer en 1999, qui sera fournie aux partenaires chargés de lexécution, aux départements provinciaux du développement rural et aux ONG. Le personnel des départements provinciaux ou des ONG sentretient avec les comités de développement villageois au plus bas échelon de la structure décentralisée du gouvernement pour la planification du développement rural, afin de les informer du processus participatif à suivre dans la sélection des projets vivres-contre-travail au titre de l'Opération de secours 6038. Diverses questions sont examinées aux réunions des villages, notamment les besoins prioritaires, les types dactivités, leur dimension, la participation des groupes vulnérables, légalité entre les sexes, la contribution de la communauté, les biens communautaires et les plans dentretien. Les propositions sont évaluées conjointement par tous les partenaires: représentants de la communauté; responsables de terrain du bureau provincial du PAM, et le partenaire chargé de lexécution, cest-à-dire le département provincial ou lONG. Après consensus, un accord est préparé précisant les détails de lactivité, y compris le nombre de ménages participants, les rations alimentaires, et le volume de travail, avec les caractéristiques techniques préparées par le département provincial ou lONG dexécution et approuvées par le responsable technique du PAM.
Les détails du projet sont alors insérés dans la base de données des projets du PAM. Les activités sont supervisées par les membres de la communauté, et suivies chaque jour par lorgane dexécution. Le personnel du PAM effectue des visites régulières pour suivre les progrès et la qualité technique. A la fin de lactivité, la communauté et le partenaire dexécution évaluent le résultat final du projet. Le personnel du PAM fait alors une vérification croisée de ce résultat. Une fois obtenu un accord sur le résultat final, lorganisme dexécution prépare un bon de commande de vivres, qui doit être approuvé par le Chef du bureau provincial du PAM. Le PAM a 12 bureaux provinciaux, couvrant les 23 provinces et municipalités du pays.
Logistique
Le bureau du PAM dans le pays a un responsable logistique international et trois membres nationaux chargés de la gestion globale des mouvements de denrées, des rapports et des achats locaux. Six entrepôts sont administrés dans les provinces sous le contrôle du PAM. Les services de transport aux sites du projet sont assurés par la Croix-Rouge cambodgienne dans le cadre dun contrat de service annuel.
Evaluation des récoltes
Lévaluation de la production agricole au niveau des communes menée conjointement par le PAM et le Ministère de lagriculture, des forêts et des pêches en novembre et en décembre 1998 a produit des données utiles à la planification de projets au Cambodge. Il est vivement conseillé au gouvernement dassumer lentière responsabilité de ces enquêtes à lavenir.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant. |
|
Abdur Rashid |
Mme J. Cheng-Hopkins |
Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:
Pour être rayé de la liste, envoyer le message:
|