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U

Urbanisation

Le terme urbanisation évoque le phénomène de concentration croissante de la population dans les agglomérations urbaines, et celui de l'extension spatiale des villes.

Ce phénomène est croissant et devient de plus en plus rapide notamment dans les pays en développement. Le rapport World Resources 1996-1997 établi par le World Resources Institute met en relief que la population urbaine mondiale croît actuellement au rythme de 170 000 personnes par jour, dont 90 pour cent dans les pays en développement.

«Consommatrices de nature, la plupart des villes s’installent ou s’étendent dans les zones rurales, agricoles, forestières ou humides, qu’elles «mitent» largement ou qu’elles absorbent complètement. Mais s’il est vrai que les villes grossissent au détriment de la nature, en terme d’extension spatiale, elles n’occupent en réalité que 1 à 2 pour cent de la surface terrestre de la planète. Les villes ne sont pas ces énormes dévoreuses d’espace que l’on imagine communément. En revanche, elles consomment 75 pour cent des ressources du globe et elles génèrent proportionnellement, des quantités similaires de déchets [...].

C’est donc là, au fond, que réside le vrai problème de la ville. Il est essentiellement dans la portée considérable de son empreinte écologique, c’est-à-dire dans la profondeur de ses effets sur l’environnement. [...]

Pour autant, essor de la ville et sauvegarde de la nature ne sont pas fatalement antinomiques. Interdépendants sur le plan économique, ces deux objectifs sont aussi écologiquement conciliables, pour autant que le développement urbain soit conçu et mené dans le respect du milieu naturel [...].

Fin des années 1990, cette imbrication nécessaire de l’urbain et du rural a d’ailleurs été rappelée dans la déclaration d’Istanbul sur les établissements humains» (MEKOUAR M.A., (1997).


Au Panama, à l’heure actuelle, 58 pour cent de la population active habite en zone urbaine et la population rurale ne cesse de diminuer, elle représentait 42 pour cent en 1992, contre 48 pour cent en 1970. «Un tiers de la population vit dans la seule ville de Panama et environ 7 000 personnes s’y installent chaque année... La ville connaît des taux de croissance de l’ordre de 2,9 pour cent. Comparée à d’autres capitales de la sous-région, Panama détient le taux d’urbanisation le plus élevé. Seules La Paz et Saint-Domingue affichent des taux supérieurs» (MARGIOTTA M., 1997).


«L’intense urbanisation de la Côte d’Ivoire n’a pas eu pour corollaire un appauvrissement des campagnes, mais elle a plutôt permis à de nouveaux dynamismes de se faire jour. Le monde rural est imprégné de la ville tout comme la ville est imprégnée des campagnes. Beaucoup de ruraux y ont fait des séjours 19,5 pour cent des villageois de Côte-d’Ivoire, en 1985, résidaient auparavant dans une grande ville et 26,07 pour cent dans une petite ville. Ces relations complexes entre agglomérations urbaines et campagnes modifient les comportements aussi bien que l’imaginaire et peuvent aboutir à la production de véritables mythes, comme celui d’un «double» urbain au village, créé par les habitants de Dobé» (CHALEARD J.L., DUBRESSON A., 1990).

Urbanisme

Le terme urbanisme a été créé en 1867 par Ildefonso Cerda. «Il désignait par urbanisme: l’ensemble des actions tendant à grouper les constructions et à régulariser leur fonctionnement comme l’ensemble des principes, doctrines et règles qu’il faut appliquer pour que les constructions et leur groupement, loin de réprimer, d’affaiblir et de corrompre les facultés physiques, morales et intellectuelles de l’homme social, contribuent à favoriser son développement ainsi qu’à accroître le bien-être individuel et le bonheur public [...].

Ces principes restent valables pour l’urbanisme contemporain qui vise, par la régulation, à la recherche d’un intérêt général situé au-delà des conflits qui opposent les différents acteurs de la société.» (ARMAND-FARGUES M., 1996).

Fig. 42 - Plan de Letchworth, cité-jardin réalisée près de Londres à partir de 1903 par E. Howard (1850-1928).
Howard formule à la fin du XIXe siècle la première théorie scientifique moderne d'urbanisme. Suivant sa proposition, une large ceinture de terrains agricoles empêcherait l'extension de la ville nouvelle. Chaque ville ne s'étendrait que par la formation d'autres villes semblables toutes reliées par des moyens de transport rapides. La cité-jardin de Howard n'est donc que l'unité première d'un vaste ensemble.
Tiré de M. Ragon, «Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes» - Casterman, 1986.

L’urbanisme désigne à la fois l’ensemble des mesures d’ordre architectural, esthétique, culturel et économique ayant pour but d’assurer le développement harmonieux et rationnel des agglomérations urbaines. C’est aussi l’étude des méthodes permettant d’adapter l’habitat urbain aux besoins des hommes.

Usage/Usager

Le terme usage provient de use, user, avoir l’utilité de et qui se maintiendra sous la formule land use dans le Droit anglais de common law.

En régime foncier africain, le terme usage est lié à la communauté de résidence et perpétué par une occupation stable et définitive affirmée par le travail d’une même lignée de cultivateurs. Ce travail est concrétisé par la plantation d’arbres et d’arbustes. La cueillette des fruits et écorce est un témoignage suffisant pour affirmer l’existence d’un droit d’usage devant la communauté villageoise. Ainsi le travail investi dans le sol par soi et ses ancêtres crée l’usage.

L’usager est le titulaire d’un droit d’usage.

Usufruit

L’usufruit est un droit réel de jouissance qui confère à son titulaire (usufruitier), le droit d’utiliser une chose, d’en percevoir les revenus, mais non d’en disposer. L’usufruitier ne peut donc pas aliéner un bien.

Usus

Usus est un terme latin.

Ce terme est encore utilisé pour désigner l’un des attributs normaux du droit de propriété sur une chose. C’est-à-dire, le droit pour un propriétaire d’user d’une chose par tous les actes matériels ou juridiques de transformation ou de consommation.

V

Vacant

Vacant signifie sans maître ni propriétaire.

En Droit, cet adjectif est souvent utilisé pour désigner un bien qui n’est pas approprié de façon privative. Ainsi un terrain cultivé, mais dont l’exploitant ne détient pas de titre de propriété privée, pourra être déclaré vacant, alors qu’il est occupé.

Vaine pâture

Pâturage commun aux animaux des habitants d’une même commune, exercé sur les terres particulières après enlèvement des récoltes (ACCT, 1977).

«Droit reconnu, par un titre ou un usage immémorial, aux habitants d’une même commune d’envoyer paître leurs troupeaux sur les terres les uns des autres (sauf sur les propriétés closes ou les prairies artificielles) entre l’enlèvement des récoltes et les semailles» (CLÉMENT, 1981).

Le système de vaine pâture est encore très largement répandu en milieu rural africain.

Verger

Le verger (du latin viridarium) est un lieu planté d’arbres fruitiers (LE PETIT ROBERT, 1993).

Le dictionnaire d’agriculture ne retient que le verger à graines, verger d’arbres forestiers reconnus d’élite, traités en basse tige de façon à produire des semences faciles à récolter (ACCT, 1977).

Dans «Jardins et vergers d’Afrique», de H. DUPRIEZ et Ph. DE LEENER, les vergers ne sont pas définis isolément des jardins.

«En agriculture alimentaire, on a l’habitude de distinguer les grands champs des jardins et des vergers. Les grands champs sont ceux où on produit les aliments de base. Les jardins et les vergers fournissent des légumes, des fruits et des condiments.»

Jardin et verger composent ici un même espace.

«À l’image du verger camerounais, le jardin familial est un lieu où on doit pouvoir trouver un peu de tout: fruits, légumes, condiments, plantes médicinales, colorants, bois de chauffage, perches, fibres, fleurs, encens, calebasses, éponges...»

De même, «dans les vergers, on peut récolter quelque chose à toutes les périodes de l’année: noix de palme, bananes, agrumes, manioc, ignames, [...] et y entretenir de petits élevages». Bien qu’il puisse exister des parties «vergers» dans le jardin, l’association des arbres aux cultures jardinées «élargit de quelques mois la période des cultures maraîchères» (par l’effet de protection).

Le verger, associé au jardin, peut ainsi se définir par les fonctions économiques (meilleure répartition des revenus monétaires), écologiques et sociales (meilleure sécurité et régulation alimentaire) assurées au bénéfice des familles (DUPRIEZ H. et DE LEENER Ph., 1987).

Z

Zones, zonage

Le zonage consiste à diviser un territoire donné en zones réservées à certaines activités déterminées. L'objectif de cette opération est d'assurer aux habitants, tant au niveau de la ville qu'au niveau de l'ensemble du territoire national, les meilleures conditions de vie et d'activités possibles (HAUMONT F., 1996). Le zonage d'un territoire constitue l'objet fondamental des plans d’aménagements.

Le zonage peut être réalisé à des échelles topographiques extrêmement variables: nationale, régionale, d'une ville, d'un territoire villageois...

On trouve, dans les pays européens, de nombreux zonages ayant valeur réglementaire et force obligatoire.

Au Burkina Faso, dans le cadre du Plan National de Gestion de terroirs, plusieurs structures d'encadrement agricole ont proposé à des communautés villageoises de découper leur terroir en zones pour apporter une réponse globale aux contraintes qui concernent l'élevage, l'agriculture et le bois. Généralement, trois zones sont proposées: une zone agricole, une zone pastorale et une zone de mise en défens (pour la régénération du couvert végétal et des sols). Il est prévu une rotation d'affectation des zones environ tous les vingt ans. On constate dans la grande majorité des cas, de très nombreuses difficultés, tant techniques que sociales et institutionnelles, à la mise en œuvre de ces zonages (K. SOULI et G. SERPANTIE (1996), proposent une analyse très fouillée de deux tentatives de zonage à l'échelle villageoise au Burkina Faso).

Fig. 43 - Exemple de zonage (Région wallonne - Belgique).
Tiré de a comme... aménagement, Ministère de la Région wallonne, Inspection Générale de l'Aménagement du territoire, Belgique, 1985.


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