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Politiques nationales ayant une incidence sur les incendies de forêt en Europe et en Asie boréale et tempérée

Johann G. Goldammer17
17 Centre mondial de surveillance des incendies (The Global Fire Monitoring Centre), Fribourg, Allemagne.
RÉSUMÉ

Ce rapport sur les politiques nationales ayant une incidence sur les incendies de forêt couvre l'Europe et les régions tempérées et boréales d'Asie. Il traite tous les pays d'Europe de l'Ouest et du Nord (sauf l'Europe du Sud, la France et l'Europe du Sud-Est qui sont incluses dans le rapport sur la région méditerranéenne), la Fédération de Russie, et les pays situés dans la zone de transition entre les steppes de l'Asie centrale (Mongolie), les pays à forêt tempérée des Himalayas et de l'Extrême-Orient (Népal, Bhoutan, Corée du Sud, Japon) et la forêt boréale (nord-est de la Chine).

Les causes et les conséquences des incendies en Europe et en Asie tempérée et boréale présentent de multiples facettes en raison d'une grande diversité culturelle et de conditions socio-économiques et environnementales très variées. Il est donc impossible de tirer une conclusion générale ou de formuler des recommandations qui conduiraient à des réponses uniformisées, ou à des stratégies et politiques nationales en matière de gestion des incendies valables pour tous.

Cependant, les études de cas par pays présentées de façon détaillée révèlent que les politiques nationales les plus valables en matière de gestion des feux de forêt et d'autres types de végétation, par exemple les feux de steppe, considèrent que la cause principale des incendies est d'origine humaine. La prévention a été reconnue comme étant particulièrement importante dans la conception des politiques et des stratégies de gestion des incendies.

Par ailleurs, dans de nombreux pays, les impacts ou l'efficacité des politiques sur la réduction du nombre des incendies restent limités en raison de contraintes économiques, particulièrement dans les économies de transition entre une économie à planification centrale et des économies à marché libre. Par exemple, le développement de la gestion des incendies par les communautés (approche participative) et la mise en application des lois par les gouvernements sont souvent limités par un manque d'infrastructures, de personnel et d'équipements adéquats.

La structure du domaine forestier et la structure des droits de propriété varient aussi d'un pays à l'autre. Dans les pays nordiques et en Allemagne, on trouve une grande proportion de propriétés privées, de petite taille et souvent associées aux propriétés agricoles. Dans les pays en transition, le nombre de terrains forestiers privés, souvent de petite taille, augmente rapidement en raison de l'importance des restitutions des droits de propriété et des privatisations. Dans certaines parties de la région, les activités forestières et de protection contre les incendies de forêt ne sont pas toujours suffisamment contrôlées.

Les principaux problèmes dus aux incendies ont été identifiés (1) sur les terrains touchés par la pollution industrielle ou contaminés par la radioactivité, (2) dans les forêts boréales à population clairsemée de l'Asie centrale où la gestion des incendies est limitée par le manque de moyens de lutte contre les incendies, et (3) dans les régions où l'augmentation des activités de brûlage conduit à une importante dégradation des écotones de forêts de montagne, de steppe et de forêt-steppe situés dans la zone de transition entre les zones tropicales et subtropicales et la zone boréale, à l'extrémité sud de la région.

Le débat sur l'utilisation du brûlage dirigé dans la gestion des forêts et des incendies dans la zone boréale de la région, et dans la conservation de la nature et la gestion des paysages en Europe tempérée, fait surgir de nouveaux défis en matière de gestion des incendies. Les compétences disponibles en Europe et en Asie tempérée et boréale en matière d'utilisation du brûlage dirigé sont assez limitées.

La coopération internationale dans le domaine de la gestion des incendies se développe: accords transfrontaliers d'assistance mutuelle en cas de situations de catastrophe dues aux incendies; échange de compétences en matière de gestion des incendies; programmes internationaux de recherches sur le feu au sein de la région Europe et Asie tempérée et boréale, mais aussi dans le cadre d'échanges avec d'autres régions.

Bien que les problèmes dus aux incendies soient moins importants dans la région de la Baltique qu'en Europe méditerranéenne ou dans d'autres régions du monde, de nouveaux projets de collaboration internationale en matière de gestion des incendies se mettent en place.

Les politiques nationales et internationales se basent de plus en plus sur des synergies, en particulier au sein des Communautés européennes et de la CEE.

On peut en conclure que, sur le plan politique, à la fois aux niveaux international et national, la gestion des incendies en tant qu'élément d'une gestion durable des forêts a progressé. Cependant, des actions supplémentaires sont nécessaires à la mise en œuvre de la gestion des incendies.

1. INTRODUCTION

Chaque année, plusieurs centaines de millions d'hectares de forêts et d'autres types de végétation sont touchés par les incendies dans le monde entier. Dans certains écosystèmes le feu joue un rôle écologique important, contribuant au maintien des cycles biogéochimiques et de la dynamique des perturbations. Dans d'autres écosystèmes, le feu peut conduire à la destruction des forêts ou à la dégradation à long terme du site. Dans la plupart des régions, les incendies survenant dans des conditions météorologiques extrêmes ont des répercussions néfastes sur l'économie et sur la santé et la sécurité humaines, avec des conséquences dont l'importance et la gravité sont comparables à celles des autres grandes catastrophes naturelles.

Les incendies de forêts et d'autres types de végétation produisent des gaz et des particules qui influencent la composition et le fonctionnement de l'atmosphère mondiale. Les effets de ces émissions se conjuguent à ceux des émissions dues à la combustion des combustibles fossiles et à d'autres processus technologiques, qui sont la cause principale des perturbations du climat dues aux activités humaines. Les émissions de fumée dues aux feux de végétation entraînent aussi des problèmes de visibilité qui peuvent avoir pour conséquence des accidents et des pertes matérielles. La fumée due aux feux de végétation a aussi des répercussions sur la santé humaine, et peut dans certains cas causer des pertes en vies humaines. La modélisation du risque incendie pour les scénarios de changement climatique prévus montre qu'en un laps de temps relativement court, de l'ordre des trois ou quatre prochaines décennies, les incendies d'origine humaine et naturelle seront de plus en plus destructeurs.

Les objectifs des politiques liées aux incendies, par exemple les politiques d'utilisation des terres, et les stratégies de gestion des incendies comprennent à la fois la réduction des effets néfastes du feu et la gestion de ses effets bénéfiques. Ils doivent prendre en compte une grande variété d'éléments et de secteurs de la société, les ressources naturelles et la gestion de l'environnement, et le développement technologique. En raison des effets multidirectionnels et multidimensionnels du feu selon les zones de végétation et les écosystèmes concernés, et des nombreux facteurs culturels, sociaux et économiques en jeu, il est impossible de généraliser les politiques et les stratégies en matière d'incendies.

Entre 1997 et 1998, le phénomène de l'oscillation australe El Niño (ENSO) a provoqué des conditions climatiques extrêmes dans le monde entier. Plusieurs régions du monde, en particulier l'Asie du Sud-Est, ont subi des sécheresses de longue durée. C'était la cinquième fois depuis le début des années 80 que la région sud-est asiatique devait faire face au phénomène ENSO et au problème des incendies et de la fumée. La couverture par les médias et la réaction politique internationale a donné l'impression que l'ampleur des incendies en Indonésie, conduisant à une importante formation de "smog" au-dessus de certaines parties de l'Asie du Sud-Est, était sans précédent et inattendue.

Pendant la première moitié de l'année 1998, l'attention internationale s'est aussi tournée vers les incendies ravageant l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale, le sud de l'Europe et la zone extrême-orientale de la Russie. Dans l'ensemble, le sentiment général était qu'entre mi-1997 et 1998 la planète avait subi "l'année du feu" la plus grave et la plus violente de son histoire récente. Cependant, cette impression ne reposait pas sur des données concrètes. Ceci est dû essentiellement au manque d'informations et de bases de données facilement disponibles et fiables sur les incendies actuels et passés.

Dans le but de présenter un résumé de l'état des connaissances au niveau mondial sur les "Politiques nationales ayant une incidence sur les incendies", la FAO a préparé cinq rapports régionaux couvrant (1) l'Europe et l'Asie tempérée et boréale, (2) la région méditerranéenne, (3) l'Afrique, (4) la région Asie-Pacifique, et (5) la région Amériques et Caraïbes.

Le présent rapport sur les politiques nationales ayant une incidence sur les incendies de forêt couvre l'Europe et l'Asie tempérée et boréale. Il traite tous les pays d'Europe de l'Ouest et du Nord (l'Europe du Sud, dont la France et l'Europe du Sud-Est sont incluses dans le rapport sur la région méditerranéenne), la Fédération de Russie, et les pays situés dans la zone de transition entre les steppes de l'Asie Centrale (Mongolie), les pays à forêt tempérée des Himalayas et de l'Extrême-Orient (Népal, Bhoutan, Corée du Sud, Japon) et les forêts boréales (nord-est de la Chine). Les autres pays de l'Asie du Sud-Est situés dans les zones tropicales et subtropicales sont traités dans le rapport sur la région Asie-Pacifique.

En ce qui concerne les problèmes dus aux incendies, on peut distinguer quatre zones principales en Europe et dans la région Asie tempérée et boréale, sur la base de facteurs socio-économiques, démographiques et climatiques:

· Dans les pays industrialisés à forte densité de population d'Europe occidentale (Europe tempérée et boréale), en Corée du Sud et au Japon, la plupart des terres forestières et non forestières risquant d'être touchées par les incendies sont soumises à des méthodes de gestion intensives (foresterie, agriculture, pâturages) ou de protection (zones de conservation de la nature, espaces naturels ou réserves naturelles, etc.). La plupart des forêts menacées par les incendies sont d'accès facile et leur gestion repose sur un principe de protection de la forêt. Tous les incendies causés par les activités humaines ou la foudre sont supprimés. L'utilisation du brûlage dirigé dans la foresterie, l'agriculture et la gestion des pâturages est très limitée ou inexistante. L'utilisation traditionnelle des terres, la sensibilisation à l'environnement généralement assez forte et le niveau de vie élevé des populations rurales et urbaines limitent le nombre des incendies d'origine humaine.

· Les régions montagneuses tempérées et boréales moins industrialisées situées en bordure des Himalayas (nord de l'Inde, Népal) et à la limite méridionale de la forêt boréale de l'Asie centrale et orientale (Mongolie, Chine) voient leur densité de population augmenter. Les problèmes économiques généralisés associés à un bas niveau de vie, des changements rapides dans les modes d'utilisation des terres et les difficultés d'accès restreignent les possibilités de protection efficace des forêts.

· Dans les régions à plus faible densité de population du nord-est de l'Asie (par exemple la Sibérie, certaines parties du nord-est de la Chine et le nord de la Mongolie), les conditions socio-économiques difficiles sont associées à un accès limité et à des capacités restreintes en matière de protection des forêts et des autres types de végétation contre les incendies. En outre, les feux de foudre sont plus fréquents dans ces régions, essentiellement caractérisées par un climat continental.

· De nouveaux problèmes dus aux incendies apparaissent sur les terrains endommagés par la pollution industrielle, par exemple en Europe de l'Est, ou contaminés par des radionucléides, par exemple dans les zones touchées par des accidents nucléaires (région de Tchernobyl) ou les anciens sites d'essais d'armes nucléaires.

L'ampleur des incendies et des problèmes associés étant maximale dans les forêts boréales, ce rapport présente en premier lieu des informations de base sur la plus grande partie de la forêt boréale d'Asie, située sur le territoire de la Fédération russe. L'Annexe IV fournit des informations complémentaires sur le rôle des émissions dues aux incendies des zones boréales au niveau de l'atmosphère mondiale, sur l'évolution du climat, et sur les éventuelles boucles de rétroactions entre l'évolution du climat et les incendies.

La section suivante résume les statistiques des incendies pour chaque pays, regroupés en sous-régions. Les répercussions socio-économiques des incendies et leurs effets sur l'environnement dans des régions biogéographiques caractéristiques sont illustrés par quelques exemples. La dernière partie fait le point sur l'état des connaissances en matière de science du feu, sur le développement technologique, sur la gestion des incendies et sur l'élaboration des politiques dans la région.

2. LA FORêT BORéALE D'EUROPE ET D'ASIE ET LE FEU

Les écosystèmes circumpolaires mondiaux comprennent la ceinture forestière boréale - la taïga - et les écosystèmes non forestiers de toundra. Le biome forestier boréal occupe près d'un tiers de la superficie forestière mondiale. Plus de 70 pour cent de la couverture forestière boréale mondiale sont situés en Asie boréale, essentiellement dans la Fédération de Russie, et représentent la plus grande zone forestière non morcelée du monde; le reste se trouve au Canada et en Alaska, et il existe aussi des forêts boréales de petite superficie dans le nord-est de la Chine et dans les pays nordiques.

Le climat boréal a été classé en trois sous-zones: zones maritime, continentale, et continentale supérieure (Kuusela 1992). La sous-zone maritime a des températures estivales de 10-15°C, des températures hivernales de 2-3°C, et des précipitations annuelles de 400 à 800 mm. La sous-zone continentale a des hivers long et froids, avec des températures moyennes de -20 à -40°C, et des températures estivales moyennes de 10 à 20°C. La période de végétation oscille entre 100 et 150 jours, et les précipitations annuelles entre 400 et 600 mm. La sous-zone continentale supérieure couvre la majeure partie de la zone boréale et elle est caractérisée par des hivers plus froids et des étés plus doux.

Les saisons bien marquées, à courte période de végétation et aux températures moyennes basses, conduisent à l'accumulation de couches de matière organique et à des sols de type permafrost très répandus. Ces deux caractères sont déterminants pour la composition floristique et la dynamique des paysages forestiers, parsemés de marais et de formations herbacées. Les principales espèces de conifères sont les pins (Pinus spp.), les mélèzes (Larix spp.), les épicéas (Picea spp.) et les sapins (Abies spp.); les principaux feuillus sont les bouleaux (Betula spp.), les peupliers (Populus spp.) et les aulnes (Alnus spp.).

Au cours de l'évolution, les écosystèmes boréaux ont été soumis à des variations climatiques et les espèces ont été obligées de migrer en fonction de l'avancée et du retrait des calottes glaciaires. Le biome forestier boréal, tel qu'il s'est développé durant la période interglaciaire actuelle - qui a débuté il y a environ 10 000 ans - a été soumis à une variabilité climatique inter- et intra-annuelle associée à des périodes de sécheresse longues de plusieurs années et à des années extrêmement sèches, accompagnées de feux de foudre et de pullulations d'insectes.

Le carbone stocké dans les écosystèmes boréaux représente environ 37 pour cent de la réserve mondiale totale en carbone terrestre (biomasse végétale et carbone du sol). La zone forestière boréale, compte tenu de sa grande étendue, pourrait donc jouer un rôle crucial dans le climat mondial, par exemple en tant que puits ou source éventuels de carbone atmosphérique.

Bien que certaines parties de la taïga soient considérées comme des forêts hautement productives et de grande valeur économique, on a beaucoup négligé leur vulnérabilité dans le passé. Il arrive que des pratiques forestières inappropriées, par exemple la coupe rase à grande échelle suivie de dégradation, soient accompagnées d'une importante pollution industrielle, de fuites d'oléoducs, de contamination radioactive et de modification des écosystèmes par la construction de barrages et de réservoirs d'eau.

Le changement climatique dû aux activités humaines, tel qu'il est prévu actuellement par les modèles de circulation générale (MCG), aura de graves conséquences pour la zone boréale et ses écosystèmes. L'augmentation des températures annuelles moyennes peut conduire à des périodes de végétation plus longues et plus chaudes, caractérisées par des sécheresses et des périodes d'activité de la foudre plus fréquentes et plus longues. Avec l'augmentation des interventions humaines, le risque d'incendies de très forte intensité et de grande ampleur pourrait aussi augmenter. Les incendies, les sécheresses et la fonte du permafrost pourraient libérer de grandes quantités de carbone dans l'atmosphère, accélérant ainsi les processus de changements atmosphériques en cours, cruciaux pour le changement climatique au niveau planétaire.

2.1. Etendue et importance économique du biome forestier boréal

Sur toute la planète, les forêts boréales et autres terres boisées de la zone boréale couvrent une superficie de 1,2 milliards d'hectares, dont 920 millions d'hectares de forêt dense. Ce dernier chiffre correspond à environ 29 pour cent de la superficie forestière mondiale et à 73 pour cent de la superficie mondiale de conifères (ECE/FAO 1985). Environ 800 millions d'hectares de forêts boréales, avec un volume total de bois sur pied (sur écorce) d'environ 95 milliards de m3, sont exploitables (41 et 45 pour cent du total mondial respectivement). La valeur d'exportation des produits forestiers des forêts boréales représente environ 47 pour cent du total mondial (Kuusela 1990, 1992). La majorité des terres forestières boréales (taïga) d'Europe et d'Asie sont situées en Russie. Le domaine forestier russe comprend environ 1181 millions d'hectares dont 1111 millions sous le contrôle du Service fédéral des forêts. Le carbone stocké dans les écosystèmes boréaux représente environ 37 pour cent de la réserve mondiale totale en carbone terrestre (biomasse végétale et carbone du sol). La zone forestière boréale, compte tenu de sa grande étendue, pourrait donc jouer un rôle crucial dans le climat mondial, par exemple en tant que puits ou source éventuels de carbone atmosphérique.

2.2. Perturbations par le feu d'origines naturelle et humaine

Les saisons bien marquées, à courte période de végétation et aux températures moyennes basses, conduisent à l'accumulation de couches de matière organique et à des sols de type permafrost très répandus. Ces deux caractères sont déterminants pour la composition floristique et la dynamique des paysages forestiers, parsemés de marais et de formations herbacées.

Parmi les perturbations naturelles, le feu (feu de foudre) est le facteur le plus important: il contrôle la pyramide des âges, la composition floristique et la physionomie de la forêt, façonne la diversité des paysages, et influence les flux d'énergie et les cycles biogéochimiques, en particulier le cycle mondial du carbone, depuis la préhistoire (cf. monographies et résumés p.ex. Sofronov 1967, Slaughter et al. 1971, Zackrisson 1977, Sherbakov 1979, Viereck et Schandelmeier 1980, Heinselman 1981, Wein et MacLean 1983, Kurbatsky 1985, Johnson 1992, Sannikov 1992, Furyaev 1994, Shugart et al. 1992; Goldammer et Furyaev 1996). Les incendies, petits et grands, d'intensité variable, ont différents effets sur l'écosystème. Les feux de forte intensité conduisent au remplacement des peuplements forestiers par de nouvelles séquences de succession. Les feux de surface d'intensité faible à moyenne, qui sont prédominants (98 pour cent de tous les feux de surface) favorisent la sélection de conifères tolérants au feu tels que les pins (Pinus spp.) et les mélèzes (Larix spp.) et peuvent se produire de façon répétée tout au long de la vie d'un peuplement forestier sans l'éliminer.

Le passé récent nous permet de connaître les perturbations à grande échelle des forêts liées à la sécheresse et aux incendies. La chute du météorite de Toungouska près de Iénisséisk (environ 60°54'N-101°57'E) le 30 juin 1908, due à l'explosion du noyau d'une comète à environ 5 km d'altitude, a été l'un des évènements les plus exceptionnels qui a provoqué de très grands incendies de forêts dans la zone d'impact. Plusieurs années plus tard, de juin à août 1915, une sécheresse prolongée dans le centre et l'est de la Sibérie (régions de Tobolsk, Tomsk, Iénisséisk, NE Irkoutsk, S Yakoutsk) a eu pour conséquence les plus grands incendies jamais recensés. Shostakovich (1925) a estimé que les incendies ont brûlé pendant près de 50 jours dans la région située entre 52-70°N et 69-112°E. Le foyer principal des incendies se trouvait entre la rivière Angara et Nijnya Toungouska, et la superficie totale brûlée a été évaluée à 14,2 millions d'hectares. Cependant la fumée de ces incendies a recouvert la région située entre 64-72°N et 61-133°E, soit environ 680 millions d'hectares.

Cependant, on ne sait pas vraiment si la cause principale des grands incendies de 1945 était la foudre, les êtres humains, ou une combinaison de ces deux facteurs. En Asie boréale, le feu est depuis longtemps un instrument important utilisé pour le défrichage (conversion de la forêt boréale), la sylviculture (préparation et amélioration des sites, sélection des espèces) et l'entretien des agroécosystèmes, par exemple chez les sociétés de chasseurs, pour l'agriculture sur brûlis et pour les pâturages (Viro 1969, Pyne 1995, 1997). Ces anciennes pratiques agricoles, s'ajoutant aux incendies naturels, ont introduit un nombre considérable de feux dans les paysages d'Asie boréale. Au début du 20ème siècle, l'utilisation du feu dans le secteur agricole a commencé à diminuer car la conversion des forêts en systèmes agricoles était terminée, et les systèmes traditionnels de feux de petite taille (traitement de la végétation par combustion libre) ont été remplacés par des systèmes mécanisés (utilisation d'équipement alimenté par des combustibles fossiles). Cependant, malgré la disparition des pratiques traditionnelles de brûlage, les populations humaines sont toujours la cause principale des feux de végétation; seuls 15 pour cent des feux recensés dans la Fédération de Russie sont causés par la foudre (Korovin 1994).

Les statistiques rassemblées par le Service des forêts de la Fédération de Russie (voir paragraphe 3.1.5 et tableau 2 en Annexe I) montrent que chaque année, il se produit de 17 000 à 33 000 incendies de forêt, en majorité d'origine humaine, touchant jusqu'à 2 millions d'hectares de forêts et d'autres terres. Comme les incendies ne sont surveillés (et maîtrisés) que dans les forêts protégées et les pâturages, il est probable que les superficies réellement touchées par les incendies en Asie boréale soient en fait bien supérieures. Les observations par satellites font apparaître que pendant la saison d'incendie de 1987, environ 14,5 millions d'hectares ont brûlé (Cahoon et al. 1994). Pendant la même saison, environ 1,3 million d'hectares de forêts ont été touchés par les incendies dans les forêts boréales de montagne du nord-est de la Chine, au sud du fleuve Amour (Heilongjiang) (Goldammer et Di 1990, Ende et Di 1990).

2.3. Le feu et les autres perturbations: foresterie non durable, émissions industrielles et contamination radionucléaire

2.3.1. La foresterie

L'augmentation de la demande nationale et internationale en bois d'œuvre et en bois de trituration d'origine boréale entraîne d'importantes transformations des pratiques forestières traditionnelles et de l'exploitation à faible impact et durable des produits forestiers non ligneux en Asie boréale. Cette situation a entraîné l'utilisation répandue d'équipement lourd, des coupes rases effectuées sur de grandes étendues, et par conséquent l'altération des combustibles. Il a été signalé que de nombreuses zones soumises à des coupes rases ne se régénèrent pas selon la succession forestière mais se dégradent en steppes herbacées, susceptibles d'être soumises à des feux à courts intervalles de retour. L'ouverture d'un accès routier à certaines forêts éloignées, jusque-là fermées, et les interventions humaines en résultant, créent de nouveaux risques de mise à feu. Ces effets directs sur l'écosystème s'ajoutent aux effets indirects provoqués par le changement climatique, et leur action conjointe contribuera certainement à des modifications sans précédent du régime des feux.

2.3.2. Emissions industrielles et accidents nucléaires

D'autres risques d'incendies et leurs conséquences sur l'environnement, encore largement imprévisibles, concernent les terres forestières touchées par les émissions industrielles. Les scientifiques russes ont rapporté que dans la Fédération de Russie, environ 9 millions d'hectares de terres forestières sont gravement endommagés par la pollution industrielle (Pisarenko et Strakhov 1993, Kharuk 1993). S'il est bien connu que la présence de combustibles inflammables rend les peuplements forestiers mourants ou déjà morts plus sensibles au feu que les peuplements vivants, d'autres mécanismes sont encore inconnus. Par exemple, quel sera l'effet de la combustion des substances chimiques responsables du dépérissement forestier? Comment seront-elles transformées et redistribuées? De nombreuses questions restent encore en suspens.

Les problèmes dus aux incendies touchant des zones contaminées par la radioactivité suite à des essais d'armes nucléaires, à des accidents techniques ou à des catastrophes, sont détaillés au paragraphe 4.1 de ce rapport.

3. STATISTIQUES DES INCENDIES

Dans l'hémisphère nord, un ensemble très exhaustif de données sur les incendies de forêt est rassemblé et publié régulièrement pour les états membres de la Commission économique pour l'Europe (CEE). Ces données couvrent tous les pays de l'Europe de l'Ouest et de l'Est, les pays de l'ex-Union Soviétique, les USA et le Canada. La série de données la plus récente couvre la période 1994-1996 (ECE/FAO 1997). Un Système communautaire d'information sur les incendies de forêt a été créé au sein de l'Union européenne (UE) sur la base des informations rassemblées pour chaque incendie dans les bases de données nationales. La collecte de données sur les incendies de forêt (le noyau commun) est devenue systématique avec l'adoption d'un Règlement de la Commission en 1994. Le Système communautaire d'information sur les incendies de forêt couvre actuellement 319 provinces (départements, états) du Portugal, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Allemagne et de la Grèce (European Commission 1996; Lemasson 1997). Il contient des informations sur 460 000 incendies recensés entre le 1er janvier 1985 et le 31 décembre 1995 sur une superficie totale de 6 millions d'hectares. D'autres pays extérieurs à la région CEE/UE publient leurs statistiques des incendies dans les pages de International Forest Fire News, ou bien sont inclus dans le rapport de la FAO sur les incendies de végétation dans le monde entier (FAO 1992).

Une réunion CEE/FAO sur les statistiques des incendies, tenue à Genève en 1995, a conclu que l'approche novatrice de l'UE (European Commission 1996) est très précieuse et que, dans le contexte de la Résolution S3 de la Première conférence ministérielle sur la protection des forêts en Europe (Strasbourg 1990), elle doit être étendue à d'autres pays, principalement en Europe et autour de la Méditerranée, mais aussi dans d'autres régions où les institutions et les moyens permettent de collecter des données "incendie par incendie". Les pays qui commencent à rassembler ces informations doivent utiliser comme point de départ le "socle minimum" déjà mis au point au sein de l'UE, afin de favoriser la comparabilité des données entre différentes régions. La Commission des communautés européennes a offert son assistance technique pour ce travail et pour le traitement des données pour de nouveaux pays (y compris des pays non membres de l'UE et non signataires de la Résolution S3) dans sa structure existante. Le réseau FAO/Silva Mediterranea sur les incendies de forêt peut aussi contribuer à l'établissement de contacts, en encourageant la mise en place de tels systèmes et en assurant la comparabilité des données à l'échelon international.

Lors de la réunion de Genève de 1995, il a été souligné que la communauté des chercheurs a besoin de données géo-référencées (bien qu'un degré de résolution très fin ne soit pas nécessaire). Si cela est possible, les coordonnées du lieu d'éclosion de l'incendie (ou celles de la commune) doivent être notées, en plus des paramètres déjà recueillis qui incluaient des informations sur la commune touchée par l'incendie.

Cependant, il faudra peut-être des années avant que tous les pays, même en Europe, soient en mesure de fournir le type d'informations détaillées requises par l'approche "incendie par incendie". Afin d'éviter une réduction à court terme de la couverture de l'information sur les incendies de forêt, la réunion a jugé essentiel de conserver le système existant (FAO/CEE) de collecte de données à l'échelon national, jusqu'à ce qu'un système plus global et plus détaillé, à large couverture géographique, soit opérationnel. En effet les termes et les définitions, et le questionnaire lui-même, pourraient être utilisés comme outils de base pour la collecte des données dans d'autres régions.

Au niveau mondial, pour le moment, toutes les parties concernées doivent partager les informations obtenues, notamment par l'intermédiaire de International Forest Fire News, afin d'élaborer une image plus exacte de l'évolution de la situation au cours du temps. Les pays extérieurs à l'Europe et à la zone méditerranéenne pourraient envisager d'adopter une approche alignée sur celle actuellement en vigueur pour l'UE. La réunion de Genève sur les statistiques des incendies a aussi recommandé que la FAO et l'Inventaire mondial des feux de végétation (Global Vegetation Fire Inventory, GVFI) coopèrent étroitement et partagent les informations d'une base de données sur les incendies couvrant les pays non membres de la CEE ou du réseau FAO/Silva Mediterranea.

En attendant, le Centre mondial de surveillance des incendies (Global Fire Monitoring Centre, GFMC) a été mis en place par la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles des Nations Unies (IDNDR). Le GFMC rassemble les statistiques mondiales sur les incendies et encourage les pays à fournir leurs bases de données sur les incendies au GVFI sur la base du volontariat. Pour plus d'informations, consulter la page d'accueil du GFMC <http://www.uni-freiburg.de/fireglobe> (voir paragraphe 4.5 de ce rapport).

Les statistiques des incendies disponibles au moment de la rédaction de ce rapport pour les pays d'Europe et d'Asie tempérée et boréale sont présentées en Annexe I (tableau 1).

3.1. Situation par pays

3.1.1. Pays d'Europe de l'Ouest caractérisés par un climat atlantique: Belgique, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni

Les pays d'Europe de l'Ouest situés en bordure de l'océan Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, ont des problèmes d'incendies moins importants que les pays d'Europe centrale et orientale. Les incendies de grande ampleur y sont exceptionnels.

En Belgique, les incendies de forêt touchent rarement plus de 100 ha par an. Des années exceptionnelles comme 1996 (1113 ha brûlés) ont fait passer la moyenne pour 1980-1996 à 152 ha/an.

Avec une superficie forestière moyenne brûlée de 4 ha/an entre 1980 et 1996, le Luxembourg est le pays européen où le risque incendie est le plus faible.

Aux Pays-Bas, l'ampleur des incendies de forêt est similaire à celle de la Belgique. Durant la même période (1980-1996) on a recensé en moyenne 172 ha/an brûlés par les incendies.

Les données statistiques des incendies au Royaume-Uni font apparaître une superficie moyenne annuelle brûlée de 428 ha entre 1980 et 1996.

En Irlande environ 600 ha de forêt ont été brûlés chaque année pendant cette même période.

3.1.2. Pays de l'Europe du Sud et du Sud-Est: Autriche, Bulgarie, Hongrie, République Slovaque, République Tchèque, Suisse

Pays alpins: Autriche et Suisse

Le risque incendie dans la partie de l'Europe du Sud et du Sud-Est traitée dans ce rapport est déterminé par les caractéristiques de la forêt de montagne mixte (espèces décidues et conifères), ou de la forêt de plaine à feuillus.

En Autriche (superficie moyenne annuelle brûlée en 1980-1996: 105 ha) comme en Suisse (superficie moyenne annuelle brûlée pendant la même période: 407 ha), une forte proportion des incendies de forêt est provoquée par la foudre, surtout à haute altitude. En Autriche et en Suisse, 27 et 33 pour cent respectivement de tous les incendies ont été provoqués par la foudre en 1994.

Les incendies de forêt en Suisse surviennent surtout dans le sud du pays, dans une petite zone de 4000 km2 (9,8 pour cent de la superficie totale du pays) dont 44 pour cent couverts de forêts (176 000 ha). Les incendies se produisent surtout pendant la saison hivernale sèche, mais récemment, ils se sont aussi produits en été (Conedera et al. 1996). Le sud de la Suisse est situé dans un petit bassin fermé au nord et à l'ouest par les Alpes et ouvert à l'est sur la vallée du Pô. Le climat est caractérisé par des hivers secs et ensoleillés avec des périodes de fœhn du nord (époque où les incendies de forêt sont les plus importants) mais aussi parfois par de fortes chutes de neige, par des printemps et des automnes humides, et par des étés ensoleillés avec de très fortes pluies (orages). Les types de végétation caractéristiques des conditions climatiques de cette région sont les châtaigneraies sur sols acides, les forêts de feuillus décidus mixtes sur calcaire, et les hêtraies entre 800 et 1300 m d'altitude. En hiver les incendies se propagent généralement sous forme de feux de surface dans la litière de feuilles des châtaigniers. Les feux de surface de faible à moyenne intensité endommagent la strate des châtaigniers et conduisent souvent à une grave érosion et à des glissements de terrain ou de boue qui occasionnent des dommages importants aux infrastructures et aux propriétés privées.

Bulgarie, Hongrie, Roumanie, République Slovaque, République Tchèque

Les statistiques des incendies à long terme en Bulgarie pour la période 1980-1996 montrent une superficie moyenne annuelle brûlée d'environ 3000 ha. Cependant les chiffres officiels rapportés à la CEE divergent des chiffres cités ailleurs. Par exemple, les statistiques CEE/FAO pour 1996 indiquent une superficie totale brûlée de 2516 ha, alors que d'autres sources donnent le chiffre de 21 500 ha pour la même année (Kurpanov 1998). En 1997 la surface forestière brûlée a atteint 860 ha avec un nombre total de 167 incendies de forêt, la plupart en mai et en septembre. La majorité des sinistres d'incendies (133, touchant 555 ha de forêts) ont eu lieu dans le sud de la Bulgarie où les conifères sont prédominants.

De 1980 à 1996, la surface forestière brûlée annuellement dans les pays voisins a atteint 512 ha pour la République Tchèque, 1066 ha pour la Hongrie, 244 ha pour la Roumanie, et 134 ha pour la République Slovaque.

3.1.3. Pays baltes et pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est: Allemagne, Bélarus, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne

Les zones ou le feu pose problème dans les pays situés en bordure de la mer Baltique méridionale (Allemagne, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne) et au Bélarus sont dominées par des forêts de pins qui sont favorisées par le climat continental.

Les pays baltes

Les forêts couvrent environ 2 millions d'hectares en République d'Estonie, les espèces dominantes étant le pin de Russie (P. sylvestris) (38 pour cent), l'épicéa (24 pour cent) et le bouleau (30 pour cent). Depuis 1949 une surface forestière de 210 ha a été touchée par une moyenne annuelle de 215 incendies. De grands incendies de forêt (>50 ha) ont lieu en moyenne tous les 5 ans. Ces dernières années, les plus grands incendies se sont produits à Vihterpalu en 1992 et 1997. Dans les deux cas le feu a endommagé une superficie d'environ 800 hectares (Talijärv 1998).

Dans la République de Lituanie voisine les forêts couvrent environ 1,8 million d'hectares. Les pins (Pinus sylvestris) et l'épicéa (Picea abies) dominent la zone forestière avec respectivement 40 pour cent et 20 pour cent. La Lituanie est caractérisée par une saison d'incendie au printemps (en avril). Zabrauskas (1995) rapporte que la plupart des incendies sont causés par les populations: brûlage des pâturages, négligence ou incendies criminels. La superficie brûlée annuellement en 1984-1996 a été de 202 ha.

Les forêts lettones couvrent 45 pour cent de la superficie totale du pays, et sont situées surtout dans les districts régionaux occidentaux. La pyramide des âges est dominée par les individus jeunes et d'âge moyen (63 pour cent), et les conifères dominent (pin de Russie 40 pour cent, épicéa 20 pour cent, bouleau 28 pour cent). La lutte contre les incendies en Lettonie est organisée par 35 districts forestiers régionaux et 262 districts forestiers qui leur sont subordonnés (Gertners 1998). La superficie moyenne brûlée entre 1991 et 1996 a été de 1295 ha/an.

Allemagne

En Allemagne, les principales zones sujettes aux incendies sont situées au nord du pays, où des sols généralement pauvres sont associés à un climat de type continental. Dans cette région, les forêts situées entre la Saxe inférieure à l'ouest et le Brandebourg à l'est (limitrophe avec la Pologne) sont dominées par des peuplements de pins où le risque incendie est assez élevé. Avant la réunification de l'Allemagne, la superficie annuelle moyenne brûlée dans l'ex-République Fédérale d'Allemagne entre 1980 et 1990 était de 578 ha. Entre 1991 et 1997, la superficie moyenne brûlée dans l'Allemagne réunifiée était de 1572 ha/an.

Bélarus

Au Bélarus environ 5000 ha de forêts, essentiellement des peuplements de pins jeunes ou d'âge moyen, sont touchés par les incendies chaque année. Le problème principal dû aux incendies au Bélarus concerne les terres forestières contaminées par les radionucléides de l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1996 (voir détails au paragraphe 4).

Pologne

On trouve plus souvent ces conditions en Pologne, où les incendies se produisent surtout dans les forêts de pins. La superficie annuelle moyenne brûlée entre 1980 et 1996 était de 5170 ha. De nouveaux problèmes d'incendies apparaissent dans les zones forestières qui sont touchées par une grave pollution industrielle (voir paragraphe 4).

3.1.4. Pays nordiques: Danemark, Finlande, Norvège, Suède

Danemark

Les incendies de forêt sont un problème mineur au Danemark, où la superficie annuelle brûlée est de 38 ha.

Finlande

Les forêts couvrent 26 millions d'hectares en Finlande, soit 74 pour cent de la superficie totale du pays. La plupart des forêts finnoises sont privées (63 pour cent). La majorité de la forêt est située dans la zone boréale et dominée par les conifères (pin de Russie, épicéa) et le bouleau. Seule une petite partie du nord du pays est montagneuse. Plus de 30 pour cent du domaine forestier sont constitués de marécages asséchés et de tourbières. Environ 60 000 ha de marécages sont exploités pour la production de tourbe.

La saison estivale est relativement courte (mai à septembre), mais elle peut souvent comporter plusieurs périodes de chaleur et de sécheresse associées à un risque incendie élevé. Les statistiques des incendies sont disponibles depuis 1868 en Finlande. Les plus mauvaises années pour les incendies de forêt au 20ème siècle ont été 1959 et 1960. La superficie totale brûlée a été maximale en 1960, avec l'incendie de forêt le plus grave du siècle qui a brûlé une superficie de plus de 3000 ha en Laponie. L'incendie s'était déclaré en Russie et s'était ensuite propagé à l'extérieur du pays (Frelander 1998).

Depuis les années 50, la superficie moyenne brûlée a diminué d'une décennie à l'autre, bien que le nombre d'incendies soit resté à peu près le même. Au cours de la dernière décennie, le nombre d'incendies de forêt et la superficie totale brûlée ont beaucoup augmenté. Au cours des quatre dernières années (1994-1997) la superficie moyenne brûlée était de 1253 ha/an. Le nombre d'incendies pendant la période de référence de la FAO/CEE (1980-1996) était de 524 ha/an.

Norvège

En Norvège, la composition des forêts et le risque d'incendie sont déterminés par le climat océanique. Les forêts boréales de conifères s'étendent à partir de l'est du pays vers la chaîne montagneuse scandinave et ses écosystèmes alpins. La zone côtière est classée comme zone boréo-némorale caractérisée par des forêts côtières tempérées. Au sud, on trouve de plus petites régions dans une zone némorale, aujourd'hui fortement influencées par les activités humaines. La foudre est fréquente en Norvège, mais les précipitations importantes et le degré d'humidité élevé dans les régions occidentale et centrale du pays empêchent la mise à feu par la foudre. La fréquence des incendies naturels est maximale dans les forêts boréales de basse altitude à l'est du pays, au sud-ouest de la ligne de partage, et dans la partie la plus continentale du centre du pays (Mysterud et al. 1998). La superficie forestière brûlée entre 1986 et 1996 était de 564 ha/an.

Suède

La majeure partie du territoire est située dans la zone boréale et hémiboréale, et les terres sont couvertes essentiellement par une végétation assez inflammable de conifères, d'arbustes nains de la famille des Ericaceae et de mousses. Au milieu des années 70 le feu n'était pas considéré comme un problème grave et le recueil des statistiques des incendies a été abandonné temporairement en 1975, mais il a repris en 1992 (Granström 1998). La superficie moyenne brûlée entre 1992 et 1996 était de 2500 ha/an, avec un nombre d'incendies et une superficie brûlée exceptionnellement élevés en 1992 et 1994. La plupart des incendies sont causés par les populations, directement ou indirectement. Des études révèlent qu'en 1994, 6 pour cent des incendies auraient été d'origine criminelle, tandis que la foudre était responsable de 35 pour cent d'entre eux, chiffre très élevé par rapport aux statistiques de la période 1945-1975.

3.1.5. Asie centrale et orientale: Fédération de Russie et autres pays de l'ex-Union Soviétique

Après le démembrement de l'ex-Union Soviétique, la Fédération de Russie a hérité de la majeure partie du couvert forestier. Les incendies de forêt jouent donc un rôle limité dans les territoires non-russes de l'ex-Union Soviétique. On ne dispose d'aucunes données statistiques pour l'Azerbaïdjan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Le Kazakhstan signale 12 753 ha brûlés annuellement entre 1994 et 1996, et le Turkménistan 522 ha/an pour la même période. Cette section est donc consacrée à la Fédération de Russie.

Fédération de Russie

Les statistiques officielles des incendies utilisées pour ce rapport ont été fournies par le Service des forêts de la Fédération de Russie en août 1998 et couvrent la décennie 1988-1997. Au moment de la préparation de ce rapport, on ne disposait pas d'informations définitives concernant les graves incendies survenus dans l'Extrême-Orient russe pendant les mois d'août à octobre 1998. On trouvera des mises à jour quotidiennes d'images satellite et des données d'archives sur la page d'accueil du Centre mondial de surveillance des incendies (GFMC) (voir paragraphe 4.5 ci-dessous).

Les informations contenues dans le tableau 2 (Annexe I) montrent qu'au cours des dix dernières années le nombre des incendies de forêt a varié de 17 600 à près de 33 000. L'intensité maximale des incendies a été recensée en 1996: cette année-là, 32 833 incendies ont brûlé une superficie de 1,3 million d'hectares.

Cependant, si l'on se réfère au paragraphe 2.2 ci-dessus, il faut observer que ces chiffres ne couvrent que les incendies surveillés et maîtrisés dans les forêts protégées et les pâturages Les observations obtenues par satellite suggèrent que les chiffres réels concernant les superficies touchées par les incendies sur le territoire de la Fédération de Russie sont bien supérieurs, par exemple 14,5 millions d'hectares en 1987 (Cahoon et al. 1994). Une étude complète des observations recueillies par satellite AVHRR NOAA pour les années 80 est en cours (Cahoon et al., en préparation).

3.1.6. Asie centrale et du Sud-Est: Bhoutan, République Populaire de Chine, Japon, Corée, Mongolie, Népal

Ce rapport couvre la zone tempérée et boréale des pays d'Asie centrale et du Sud-Est situés en dehors de la zone tropicale (cette dernière est traitée dans le rapport sur la région Asie-Pacifique).

Bhoutan

Le Bhoutan est un pays montagneux situé dans les Himalayas entre 26°45' et 28°30'N et 88°45' et 92°10'E. La superficie totale du territoire est de 46 500 km2, dont 26 338 km2 (56,6 pour cent) sont couverts de forêts. La mousson du sud-ouest, qui commence en juin et dure quatre mois, fournit de 86 à 97 pour cent des précipitations annuelles. Les précipitations varient avec l'exposition des vallées aux vents de mousson apportant les pluies. Les parties des vallées situées dans l'ombre des pluies sont sèches. Sur les montagnes les plus hautes, les faibles précipitations hivernales se produisent surtout sous forme de neige, débutant à la fin du mois de novembre. Le pays a été divisé en trois zones différentes pour ce qui concerne le risque incendie, qui concordent avec les zones climatiques bien différenciées dans tout le pays (Chhetri 1994).

Les plantations et forêts dégradées (pin de l'Himalaya (Pinus griffithii), pin indien aux longues feuilles (chir pine, P. roxburghii), mélanges de conifères ou mélanges feuillus-conifères), qui couvrent environ 40 pour cent de la superficie forestière totale, sont extrêmement sujettes à de fréquents incendies de forêt (Goldammer 1993). Des incendies de forêt répétés, souvent associés à une forte pression de pâturage, sont responsables de la dégradation du couvert végétal. La fréquence des incendies de forêt est élevée pendant les mois d'hiver secs. Le gel et le manque de pluie sont responsables du dessèchement des herbacées pérennes, et l'augmentation de la vitesse du vent accélère le processus de dessèchement; les zones à couverture herbacée deviennent alors inflammables. On recense chaque année entre 20 et 75 incendies de forêt (en moyenne 50). La plupart des incendies de forêt sont provoqués par des feux ayant échappé au contrôle, provenant des terres agricoles et des vergers. Certaines années, par exemple 1979, 1981, 1982, 1983 et 1989 ont été relativement sèches et les pluies d'appel de mousson ont été retardées et très limitées dans la plupart des régions. Ceci a eu pour conséquence une augmentation du nombre des incendies. La base de données de l'Inventaire mondial des feux de végétation (GVFI) indique une moyenne de 7379 ha brûlés par an pendant la période 1980-1984.

République Populaire de Chine

Au nord de la République Populaire de Chine, les forêts tempérées et boréales et les steppes sont les types de végétation les plus touchés par les incendies. La forêt de montagne boréale de la chaîne du Daxinganling, dans la Province de Heilongjiang, au nord-est de la Chine, est dominée par les pins (Pinus sylvestris var. mongolica) et les mélèzes (Larix gmelinii) qui sont favorisés par le climat continental. Environ 70 pour cent des précipitations annuelles (350 à 500 mm) se situent de mai à août. Les mois de mars à mai et de septembre et octobre sont ceux où le risque incendie est le plus élevé. La dynamique de l'écosystème forestier et la composition floristique de la forêt de montagne boréale sont caractérisées par des incendies réguliers d'origine naturelle et, plus récemment, d'origine humaine (Goldammer et Di 1990). Les forêts de la Mongolie intérieure sont dominées par le mélèze, le chêne de Mongolie et le bouleau. Le mélèze est le type de végétation naturelle, mais il serait remplacé par le chêne et le bouleau ou par le peuplier (dans les zones humides) si des incendies se produisaient fréquemment au même endroit en un court laps de temps.

Le plus grand incendie de l'histoire récente s'est produit dans la région de Daxinganling pendant les mois exceptionnellement secs de mai-juin 1987. L'incendie a touché une superficie totale de 1,2 million d'hectares, dont 1,14 million d'hectares de forêts. L'intensité et la vitesse de propagation de ces incendies étaient exceptionnellement élevées. Par exemple, le front d'incendie principal s'est déplacé de 100 km en 5 heures et a brûlé une superficie totale de 400 000 ha de forêts en 32 heures les 7 et 8 mai 1987. Plus de 200 personnes ont été tuées par l'incendie, 56 000 ont perdu leurs habitations, et 850 000 m3 de bois transformé ainsi que des infrastructures (ponts, voies ferrées, lignes électriques et de téléphone) ont brûlé (Zheng et al. 1988, Di et Ju 1990, Goldammer et Di 1990). L'étude des statistiques à long terme montre qu'au total, 4137 personnes ont perdu la vie entre 1950 et 1990 dans des incendies de forêt en République Populaire de Chine (Goldammer 1994).

Une étude plus poussée des archives de la station d'incendie de Jiagedaqui montre qu'entre 1966 et 1987 des feux périodiques ont brûlé un total de 5,6 millions d'hectares de terres forestières et non forestières dans la Province de Heilongjiang, où les forêts couvrent 5,26 millions d'hectares. Ce chiffre inclut donc des zones brûlées à plusieurs reprises. En 1966, 10,4 pour cent de la surface forestière ont brûlé, et en 1987, 17,4 pour cent de celle-ci ont été touchés par les incendies (Goldammer 1993). De 1966 à 1986, plus d'un tiers de tous les incendies ont été provoqués par la foudre. Ces dernières années, le nombre d'incendies dus aux causes naturelles a baissé par rapport à ceux provoqués par les populations. Ceci apparaît dans les données officielles pour 1997, où moins de 10 pour cent de tous les incendies étaient provoqués par la foudre.

Dans sa contribution pour la préparation de ce rapport, Wang Dong (1998) rapporte que pendant la décennie 1986-1996, les superficies brûlées annuellement dans la Province de Heilongjiang et dans la Région autonome de la Mongolie intérieure étaient de 95 000 ha et 31 000 ha respectivement.

Japon

Les forêts couvrent environ 2,3 millions d'hectares au Japon. La base de données du GVFI contient peu d'informations sur la fréquence des incendies de forêt dans le pays. Les statistiques des incendies pour la période 1981-1990 indiquent une moyenne de 4000 ha brûlés par an.

Dès 1994, le Centre international de recherches pour les sciences agronomiques du Japon (JIRCAS), à la demande du GVFI, avait comparé les émissions dues aux incendies de forêt et celles dues au brûlage des balles de riz non décortiqué et de la paille au Japon. Les résultats montrent que les émissions de carbone et de méthane provenant du brûlage des résidus de récolte du riz étaient 10 fois supérieures à celles des incendies de forêt (Minami 1994).

Corée

En République de Corée (Corée du Sud), 6,46 millions d'hectares de forêts couvrent 65 pour cent de la superficie totale du pays. Les forêts de conifères totalisent 45 pour cent, les forêts de feuillus 25 pour cent, la forêt mixte 27 pour cent, et les zones non boisées 3 pour cent. Le premier de deux plans successifs de développement forestier sur 10 ans a démarré en 1973. Il a conduit au reboisement de 2 millions d'hectares, soit environ 34 pour cent de la surface forestière totale. Par la suite, le risque d'incendie a augmenté en raison de l'augmentation du volume de combustibles disponibles et du nombre de visiteurs (Lee 1995).

Selon les statistiques officielles recueillies depuis 1987, aucun incendie d'origine naturelle n'a été recensé. Tous les incendies sont dus aux activités humaines, en particulier au manque de précautions des populations locales lors du brûlage. Les causes principales des incendies étaient le brûlage sans précaution des mauvaises herbes au printemps, les activités des familles visitant les tombes des ancêtres, etc. La plupart des incendies de forêt (>80 pour cent) se produisent au printemps (mars à mai) et en automne (novembre-décembre). Selon les statistiques des incendies pour les années 1987 à 1991, les incendies touchent annuellement 665 ha de forêts en République de Corée.

Les données sur les incendies de forêt en Corée du Nord ne sont pas disponibles.

Mongolie

En Mongolie, le feu est un facteur de la plus grande importance qui détermine la dynamique spatiale et temporelle des écosystèmes forestiers et steppiques (Wingard et Naidansuren 1998, Valendik et al. 1998). Il gouverne aussi les processus de formation des forêts, qui varient avec l'altitude. Sur un total d'environ 17,5 millions d'hectares de terres forestières (soit environ 8,1 pour cent du territoire de la Mongolie) environ 75 pour cent sont des forêts de conifères (essentiellement le mélèze [Larix sibirica] et le pin [Pinus sylvestris]) et des forêts décidues (avec une grande fréquence du bouleau [Betula platyphylla]). Plus de 4 millions d'hectares sont plus ou moins perturbés, soit par les incendies (95 pour cent), soit par l'exploitation forestière (5 pour cent). Les surfaces d'exploitation ont augmenté de façon très importante au cours des 20-25 dernières années. Sur les surfaces de coupe, 600 000 ha ne se sont pas encore reconstitués.

La steppe couvre environ 40 pour cent du territoire et constitue la principale ressource en pâturages pour environ 30 millions d'animaux. On estime que la majeure partie de la steppe actuelle se trouve sur des sites auparavant forestiers, dégradés par le feu (Naidansuren 1998).

C'est dans les peuplements de pins et de mélèzes de basse montagne, établis sur des sols soumis au gel saisonnier, que le risque d'incendie est maximal. Ces peuplements sont répartis sur les contreforts du Khentey, de l'Est-Khentey et du Khubsugul, caractérisés par un climat continental extrême. Les variations intra-annuelles de la température de l'air peuvent atteindre 90°C, avec un maximum estival de +40°C. Les précipitations annuelles oscillent entre 250 et 350 mm. En cas d'année exceptionnellement sèche, cette valeur ne dépasse pas 200 mm dans les régions forestières. La plupart des incendies de forêt se produisent dans le centre et l'est de la zone boisée. Ceci peut être attribué à la prédominance de peuplements de pins et de mélèzes très sensibles au feu (très inflammables), et aussi à l'activité économique bien supérieure à celle d'autres parties de la région. Dans les forêts mongoles, les saisons d'incendie sont habituellement discontinues, c.-à-d. qu'elles présentent deux pics de risque incendie. Le premier pic est observé pendant le long printemps sec (de mars à mi-juin) et totalise 80 pour cent de tous les incendies. Le deuxième pic survient pendant une courte période en automne (septembre-octobre) et totalise 5 à 8 pour cent des incendies. En été, les incendies sont très rares (2 à 5 pour cent du total).

Dans l'un des pays les moins densément peuplés du monde, il est difficile d'obtenir des informations exactes sur l'histoire des feux et leurs causes. Les premières études sur l'histoire des feux réalisées par Valendik et al. (1998) montrent que la plupart des feux de forêt sont provoqués par des feux de steppe envahissant les peuplements forestiers adjacents. Les feux de foudre sont courants dans la ceinture montagneuse de la taïga en raison d'une activité accrue des orages fin mai et début juin. Des saisons d'incendie extrêmes surviennent tous les trois ans en Mongolie. Ces saisons sont responsables de près de la moitié des incendies et d'un tiers de la superficie totale brûlée pendant la dernière décennie. La périodicité moyenne des incendies varie de 9 à 22 ans selon le type de forêt, la pente du terrain, et les mises à feu d'origine humaine.

Les premières tentatives de maîtrise des incendies n'ont commencé qu'en 1921 et sont restées limitées aux services d'incendie locaux urbains jusqu'aux années 50. Des données relativement précises sont disponibles à partir de 1981.

Cependant il est clair que la Mongolie est confrontée à une augmentation dangereuse des incendies. De 1981 à 1995, les feux de forêts et de steppe ont brûlé en moyenne 1,74 million d'hectares par an. En 1996 et 1997, la superficie touchée par les incendies était de 10,7 et 12,4 millions d'hectares respectivement, soit six fois plus. Les zones les plus gravement touchées par cette augmentation ont été les régions forestières. La saison d'incendie caractéristique (1981-1995) a ravagé environ 140 000 ha (8 pour cent en moyenne de la superficie totale brûlée), ce qui représente déjà une grande superficie. Cependant en 1996 et en 1997 ce chiffre a énormément augmenté, jusqu'à près de 18 fois la moyenne antérieure - quelque 2,5 millions d'hectares par an, soit environ 22 pour cent de la superficie totale du territoire touchés par les incendies. La superficie des zones forestières brûlées au cours de ces deux années seulement était supérieure à celle des zones exploitées pendant les 65 dernières années (voir Naidansuren [1996] et Wingard et Naidansuren [1998] pour des références détaillées).

Népal

Les incendies de forêts sont très courants dans la forêt mixte à sal (Shorea robusta) située dans la plaine du Terai au Népal. Pendant la saison sèche (mars à mai) la plupart des arbres du Terai perdent leurs feuilles. Les feuilles et brindilles sèches constituent des accumulations importantes de combustibles de surface, auxquelles s'ajoutent les espèces herbacées et de sous-bois qui se dessèchent pendant cette période et servent de combustible supplémentaire aux feux de surface. Malgré le manque de données statistiques détaillées, les observations tant au niveau national (Sharma 1996) qu'international (Goldammer 1993) s'accordent sur le fait que les incendies sont fréquents entre mars et mai et peuvent brûler les forêts jusqu'à trois fois de suite au cours d'une seule saison d'incendie.

4. CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE ET IMPACTS DU FEU SUR L'ENVIRONNEMENT: RÉPERCUSSIONS SUR LES STRATÉGIES DE GESTION DES INCENDIES ET SUR LES POLITIQUES NATIONALES

Cette section présente des exemples choisis illustrant certains phénomènes ou problèmes d'incendies particuliers dans divers pays d'Europe et d'Asie tempérée et boréale. Les exposés ou les descriptions des problèmes ont été fournis par les services gouvernementaux ou par des individus. Les définitions des problèmes ou les solutions proposées ne reflètent pas nécessairement les politiques ou les programmes officiels.

4.1. Les incendies dans les zones contaminées par la radioactivité: Bélarus, Russie et Kazakhstan

Selon Dusha-Gudym (1996), les territoires suivants de la Fédération de Russie ont été contaminés par les radionucléides entre 1949 et 1993:

Sites d'essais d'armes nucléaires

Les essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère ont commencé en 1949 à la Station d'essais nucléaires de Semipalatinsk (aujourd'hui en République du Kazakhstan). Après ces essais, les substances radioactives ont été transportées par les courants aériens sur des distances considérables. Les forêts de l'Altaï, zone adjacente à la Région de Semipalatinsk, et en particulier les forêts exceptionnelles de Lentochnyie, ont été contaminées par des pluies radioactives qui contenaient des douzaines de radionucléides différents. Entre 1950 et 1963 on a recensé un total de 1977 incendies dans les forêts de Lentochnyie, touchant un total de 46 946 ha. Pendant les années 50 et 60, on ne disposait pas d'informations sur la contamination radioactive des forêts, et aucune mesure du taux et de la densité de la contamination du sol, ou de la contamination spécifique des combustibles et de leurs produits de combustion par les radionucléides n'a été effectuée. La radiation et les conditions pyrogènes ne peuvent être reconstituées que par le calcul et la modélisation des processus de désintégration et de migration des radionucléides qui se sont déroulés dans les forêts pendant ces années-là.

Accidents industriels

Des problèmes techniques ont eu lieu à la Société industrielle "Mayak" (Région de Tcheliabinsk) en 1949-1956, 1957 et 1967. La Société industrielle Mayak se trouve à l'est de la ville de Kyshtym, dans la Région de Tchernobyl. Le premier accident s'est produit de 1949 à 1956, période pendant laquelle des déchets radioactifs ont été déversés dans le système fluvial des rivières Techa - Iset - Tobol. Le deuxième accident s'est produit le 29 septembre 1957, où une explosion dans l'entrepôt de stockage des déchets radioactifs a dégagé un nuage de radionucléides qui a traversé le territoire des Régions de Tcheliabinsk, Tchverdlovsk et Tyumen. La zone où le sol avait atteint une densité de contamination par le Sr-90 supérieure à 0.1 Ci×km-2 s'étendait sur plus de 23 000 km2. Le troisième accident, au printemps 1968, a été dû à la dispersion par le vent des radionucléides depuis les rives du lac Karachaï, exposées à l'érosion par suite de la sécheresse. Les terrains touchés par les dépôts radioactifs étaient les forêts de conifères et de feuillus du sud de l'Oural et la plaine de Zayralskaya.

Sur le complexe chimique sibérien Tomsk-7 un réservoir contenant environ 20 m3 d'uranium liquide faiblement actif et 500 g de plutonium a explosé le 6 avril 1993. Un mélange de gaz radioactifs a été libéré dans l'atmosphère, formant un nuage. Les précipitations radioactives ont été contrôlées sur une zone d'environ 200 km2 couverte de forêts. Des traces radioactives ont été observées dans la région méridionale de la taïga de la plaine sibérienne occidentale.

L'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl

L'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, survenu le 26 avril 1986, est considéré comme l'une des plus grandes catastrophes causées par la technologie au 20ème siècle. Les retombées radioactives de Tchernobyl se sont produites essentiellement au-dessus des zones de forêts de feuillus et de forêts mixtes. Le niveau maximal de contamination du sol par les radionucléides (surtout du Cs-137, mais aussi du Sr-90 et du Pu 239) a été atteint dans les districts de Dneprosvko-Pripyatsky, de Bryansky et dans le District Central de la zone de forêts de feuillus. Les traces radioactives de Tchernobyl les plus importantes se trouvent dans les forêts autour de Melekhov-Mokeev, où la saison d'incendie dure de 160 à 180 jours, d'avril à début octobre. Des incendies se produisent régulièrement dans la zone de 30 km autour de Tchernobyl et dans certaines régions vers lesquelles les anciens habitants ont migré. De plus, dans les territoires cités ci-dessus, des incendies touchent de vastes étendues de terres abandonnées (évacuées), par exemple des prairies, des pâturages, des jardins potagers et des fermes, couvertes d'une herbe épaisse qui devient très inflammable. En 1994-1995 des incendies ont été observés sur 955 ha de terres abandonnées. Dans la zone de protection de 30 km autour de la centrale de Tchernobyl, des incendies se sont produits dans la zone forestière sur 17 000 ha pendant les années suivant la catastrophe. Un incendie de forêt de 1 ha d'envergure peut générer de 0.5-1 à 2-3 tonnes de cendres radioactives et des produits de combustion incomplète. Les cendres et les combustibles partiellement brûlés représentent des sources potentielles de radiations ionisantes, et le niveau de contamination est souvent équivalent à celui des déchets radioactifs.

Transport de matières radioactives dû aux incendies

Dusha-Gudym (1996) rapporte que les combustibles brûlés par les incendies de forêt contiennent du cæsium et du strontium radioactifs et souvent d'autres éléments à longue durée de vie tels que le plutonium. Dans les produits de combustion, c.-à-d. les cendres et les combustibles partiellement brûlés, la concentration de radionucléides augmente fortement. Une partie des cendres radioactives reste sur le site de l'incendie, et le reste est dégagé sous forme d'aérosols de fumée et transporté sur des distances variables.

En août 1992 dans la région de Novozybkov, où de nombreux feux de forêt et de tourbe avaient eu lieu, la teneur en Cs-137 de l'air atmosphérique était de 70 × 10-5 Bq·m-3 (à titre de comparaison, en août 1992 la teneur moyenne en Cs-137 de l'air atmosphérique sur toute la zone de la Russie contaminée par des radionucléides de Tchernobyl était de 1,75 × 10-5 Bq·m-3, c.-à-d. 40 fois plus faible).

Ces incendies n'étaient pas suffisamment graves pour expliquer à eux seuls une augmentation aussi forte de la teneur en cæsium radioactif dans l'air. Les sources d'énormes panaches de fumée ont été localisées à une distance considérable de Novozybkov, sur le territoire des régions adjacentes où les incendies de forêt avaient touché des milliers d'hectares. En dehors du Cs-137, on a également trouvé du strontium-90 et du plutonium dans les fumées de l'incendie mentionné ci-dessus. Un travail de recherche effectué en 1993 a confirmé les résultats de nos études de 1992, qui démontrent la présence de plutonium-239 dans les aérosols des fumées d'un incendie de forêt survenu dans la région de la ville de Zlynki.

Deux grandes conférences internationales récentes ont souligné que les programmes doivent s'attaquer en priorité aux problèmes dus aux incendies sur les terrains contaminés par la radioactivité (Annexes II et III).

4.2. Bhoutan

Au Bhoutan, le nombre des incendies de forêt atteint habituellement son apogée pendant les mois d'hiver, secs. La préparation des terres pour des usages agricoles ou horticoles et pour la culture itinérante est effectuée pendant ou à la fin de l'hiver. Le feu est utilisé comme instrument le moins onéreux de nettoyage de ces terres par les villageois et les agriculteurs itinérants. Par conséquent, l'utilisation non contrôlée du feu est fréquente dans la forêt ou aux environs. Ces feux échappent souvent au contrôle et se propagent accidentellement en forêt. Dans certains cas, les feux sont allumés intentionnellement par les éleveurs de bétail pour obtenir le regain des espèces herbacées intéressantes. Jusqu'ici, aucun incendie de forêt provoqué par la foudre n'a été signalé. L'analyse montre qu'au Bhoutan tous les incendies ont une origine humaine, délibérée ou accidentelle (tableau 3, Annexe I).

Chhetri (1994) suggère que le nombre de feux échappant au contrôle peut être réduit par l'adaptation de techniques appropriées de brûlage contrôlé sur les terres agricoles et les vergers. "L'utilisation non contrôlée du feu comme instrument d'amélioration des pâturages ne doit être envisagée nulle part dans le pays. Si c'est une nécessité pour la survie du bétail, des techniques appropriées de brûlage des pâturages doivent être mises au point pour assurer la protection de la végétation environnante. De même, le nombre de feux échappant au contrôle (feux de camps, feux de cuisson, etc.), peut être réduit par l'adoption de restrictions plus nombreuses par l'intermédiaire de règles et de réglementations. Il faut élaborer des modules de prévention adaptés aux différents types de groupes cibles, tels que les agriculteurs, les propriétaires de vergers, les bergers, etc. Les divers groupes cibles doivent être sensibilisés à la valeur des forêts. Cette condition est nécessaire pour obtenir la coopération des populations. Mieux vaut prévenir que guérir. Il faut donc déployer un maximum d'efforts en matière de prévention des incendies de forêt. Si cette prévention est associée au sens de l'honneur chez nos populations, les incendies pourront être évités. Par ailleurs, les terres exploitées pour divers usages s'étendent constamment, et par conséquent, le nombre de feux échappant au contrôle risque fort d'augmenter. Il est donc temps d'envisager des actions de prévention en utilisant divers médias et d'enrôler les villageois dans les programmes de foresterie (sociale, communautaire et agroforesterie) qui jouent un rôle essentiel en éduquant les populations à l'importance des forêts, et en augmentant leur bonne volonté à limiter autant que possible la destruction des forêts."

4.3. République Populaire de Chine

En République Populaire de Chine, les incendies sont causés surtout par les populations: feux échappant au contrôle lors des brûlages agricoles d'entretien, feux de camp allumés par les chasseurs, extraction minière, récolte de produits forestiers non ligneux, et feux éclos le long des routes et des voies ferrées. La foudre est une cause d'incendie fréquente à la fin de la saison des feux, au printemps, dans la zone forestière du nord du pays, surtout le long de la frontière avec la Russie.

Wang Dong (1998) rapporte qu'en vertu de la "Loi pour la prévention des incendies de forêt", une série de mesures sont entreprises pour éviter les incendies d'origine humaine. Depuis dix ans, le gouvernement local annonce chaque année la date de début de la saison des feux et la période d'interdiction des feux. Au début de la saison des feux, à presque tous les points d'entrée dans les zones forestières, des postes de contrôle pour la prévention des incendies sont mis en place; là, les permis sont vérifiés et les boîtes d'allumettes et les briquets détenus par les personnes sont inspectés. Les pare-étincelles des bougies des automobiles sont aussi contrôlés. Pendant la saison des feux, il doit y avoir un guetteur dans la dernière voiture de tous les trains traversant une zone forestière. A certains endroits où le risque d'éclosion est élevé, par exemple le long de voies ferrées sur des pentes descendantes où les trains produisent souvent des étincelles en freinant, des patrouilles de terrain empêchent les départs de feu. Aucune utilisation non contrôlée du feu n'est autorisée pendant la période d'interdiction des feux. Un système de détection de la foudre a été mis en place dans la région de la forêt de montagne de Daxinganling.

Politiques de gestion des incendies de forêt

En Chine, les gouvernements locaux sont responsables de la prévention et de l'extinction des incendies en vertu de la "Loi pour la prévention des incendies de forêt". La loi réglemente aussi les détails concernant les droits des gouvernements à imposer des restrictions pendant la saison des feux, à mettre en place une organisation de lutte anti-incendie, à mettre en place des dispositifs de lutte anti-incendie, à approuver l'utilisation du brûlage dirigé, et à mener des actions d'éducation du public. Les responsabilités des autres organismes engagés dans la lutte contre les incendies, par exemple dans les domaines des communications, des transports, de la météo et de la médecine sont aussi réglementées par la Loi, ainsi que le rôle des forces armées en cas d'urgence incendie.

Après les incendies de 1987, des programmes de prévention des incendies de forêt ont été exécutés, en particulier dans les provinces septentrionales de Heilongjiang et de la Mongolie intérieure. Des bureaux de lutte contre les incendies de forêt ont été mis en place par les gouvernements provinciaux à l'échelon de l'administration locale, ainsi que des bureaux forestiers pour faire appliquer la Loi. Dans cette région, la police forestière et les brigades professionnelles de lutte anti-incendie mises en place il y 50 ans sont des éléments très importants de la lutte contre les incendies. Ces dernières sont bien formées et équipées de moyens de transport modernes, tels que des véhicules tout-terrain et des hélicoptères, et la plupart des incendies sont éteints grâce à une intervention rapide. La lutte aérienne est absolument nécessaire dans les grandes zones forestières en des lieux écartés.

Dans le Heilongjiang et la Mongolie intérieure, dix terrains d'aviation sont consacrés à la lutte anti-incendie, et environ 30 avions sont utilisés chaque année. Ces dernières années, des bombardiers d'eau et des citernes héliportables ont été adaptés à l'extinction aérienne des incendies, en sus de leurs rôles de détection des incendies et de transport du personnel.

Un système national d'information sur les incendies basé sur un réseau informatique et un logiciel Intranet est utilisé, et les images des incendies reçues des satellites météo NOAA peuvent être transmises par le bureau national à plus de 300 terminaux dans tout le pays, notamment dans les deux provinces mentionnées ci-dessus.

Les incendies qui se produisent le long de la zone frontière représentent un sérieux problème. Un fonds spécial a donc été affecté chaque année par le gouvernement central à l'aménagement de pare-feu le long de la frontière. Le brûlage dirigé est l'une des méthodes utilisées pour la mise en place des pare-feu.

Le tableau 4 (Annexe 1) indique les dépenses en matière de prévention et de lutte anti-incendie. Les coûts totaux de 185 millions de RMB correspondent approximativement à 30 millions de dollars US.

Programmes nationaux à long terme

Une importante stratégie à long terme a consisté en l'élaboration de plans pour la mise en place de "ceintures vertes" jouant le rôle de réseau pare-feu, intégré aux activités de reboisement dans tout le pays. L'objectif de ce réseau pare-feu est de limiter la superficie des zones touchées par les incendies à un maximum de 100 hectares, qui correspond à l'espace forestier devant être entouré par le réseau de ceinture verte (voir aussi Shu Lifu 1998).

L'un des programmes récents est le système national d'évaluation du risque incendie et le réseau de radiodiffusion, qui seront élaborés et mis en œuvre avant 2001. Une autre tâche entreprise au cours des dernières années concerne la promotion de l'utilisation des technologies de pointe, par exemple l'utilisation de scanner infrarouge, de l'attaque héliportée avec descente en rappel, de grands bombardiers d'eau et de citernes héliportables. Tout ceci augmentera l'efficacité à la fois de la détection et de l'extinction des incendies.

4.4. Finlande

La superficie moyenne brûlée par décennie en Finlande a diminué entre les années 50 et 80 bien que le nombre d'incendies de forêt soit resté plus ou moins constant (environ 500 par an). Cependant, au cours de la dernière décennie, le nombre des incendies de forêt et la superficie totale brûlée ont tous deux augmenté de façon importante. Sur les quatre dernières années (1994-1997) une moyenne de 1253 incendies de forêt ont brûlé 1034 ha par an. Pendant les vingt dernières années la superficie brûlée a été inférieure à 1 ha par incendie en moyenne, excepté en 1992 et en 1994.

Principales causes socio-économiques des incendies de forêt, et mesures et actions adoptées pour prévenir et limiter leurs effets

Les causes principales des incendies de forêt sont la négligence et le manque de précautions des populations. Environ 10 pour cent de tous les incendies ont été provoqués par la foudre (6 pour cent au cours des quatre dernières années).

Selon le rapport du Gouvernement finlandais (Frelander 1998), les facteurs suivants ont eu des effets positifs sur la protection contre les incendies de forêt au cours des dernières décennies:

Système efficace d'alerte - Les habitants des zones où le risque incendie est élevé sont informés par les médias et maintenant aussi par l'Internet

Réglementation suffisante - Attitude positive des populations vis-à-vis des réglementations de restriction des feux de plein air

Education, information et prévention - Un travail efficace et suivi a été réalisé par les responsables des incendies et les forestiers

Détection efficace des incendies - Toutes les forêts sont surveillées par des patrouilles aériennes. Lorsque le risque incendie est élevé, des inspections aériennes régulières sont effectuées par les fonctionnaires responsables des incendies sur de vastes zones inhabitées

Réseau de routes forestières - Le réseau global des routes forestières a augmenté de plusieurs milliers de kilomètres au cours des dernières décennies

Augmentation des moyens - Meilleur équipement des services municipaux de secours, surtout dans les zones où le risque incendie est élevé

Technologies d'extinction aérienne des incendies - Utilisation d'hélicoptères équipés de citernes héliportables ("Bambi Buckets") fournies par l'Etat.

Selon la loi finlandaise, l'accès de tous à toutes les forêts est autorisé sans restriction. Pour allumer un feu de plein air dans les forêts, il faut obtenir la permission du propriétaire du terrain. En période d'alerte incendie officielle, il est interdit d'allumer des feux de camp en forêt et aux environs.

Instruments juridiques et organisation locale en matière d'incendies

La Loi sur les services incendies et secours (559/75) et le Décret sur les services incendies et secours (1089/75) énoncent les réglementations concernant la protection contre les incendies et l'allumage de feux de plein air en période d'alerte incendie. Le Ministère de l'intérieur est responsable de la lutte anti-incendie au niveau du gouvernement. Au niveau régional, les cinq provinces coordonnent les activités de lutte. Au niveau local, les services de secours municipaux sont responsables de toutes les activités de lutte anti-incendie au sein de la municipalité.

La Finlande possède 60 brigades professionnelles anti-incendie comptant environ 4500 pompiers, 180 brigades semi-professionnelles (5000 personnes), 630 unités volontaires (>10 000 personnes) et villageoises (3000 personnes).

Les centres d'urgence du district reçoivent tous les appels concernant la fumée et les alertes, vérifient les informations sur les incendies de forêt, et envoient les services de secours. Le Service des forêts (domaniales et privées) est responsable de l'assistance aux autorités de secours en matière de prévention et d'extinction des incendies.

Programmes d'éducation

Après les grands incendies de 1970, un travail d'éducation et de prévention efficace et suivi a été mené par les responsables des incendies et les forestiers jusqu'à la fin de la décennie. Les autorités (autorités municipales responsables des incendies, gouvernements provinciaux et Ministère de l'intérieur) diffusent habituellement des informations sur les risques d'incendies à venir au début de la saison, avant le milieu de l'été et lorsque les risques d'incendies de forêt sont très élevés.

L'Institut météorologique finlandais calcule deux fois par jour un indice de risque incendie. Si l'indice est égal ou supérieur à 4, l'alerte est donnée à la zone concernée par les médias (radio, télévision, presse et aujourd'hui aussi Internet). Lorsqu'une alerte est donnée, les feux de plein air sont interdits dans les forêts et leurs environs.

Pendant la saison d'incendie des patrouilles aériennes sillonnent tout le pays selon 25 itinéraires de vol. Ces patrouilles sont organisées par les gouvernements provinciaux sur directives et financement du Ministère de l'intérieur. Le patrouillage proprement dit est effectué par des clubs de vol. Les tours de détection ne sont plus utilisées dans la lutte anti-incendie.

L'Etat soutient les municipalités avec des hélicoptères équipés de citernes héliportables ("Bambi Buckets"). Les hélicoptères appartiennent à des propriétaires privés ou à l'Etat. Le Ministère de l'intérieur a financé toutes les citernes héliportables. Pendant la saison d'incendie le Service des forêts détache des forestiers pour assister les autorités responsables des incendies dans la lutte. Les coûts sont couverts par le Ministère de l'intérieur.

Utilisation du brûlage dirigé

Dans la zone boréale, le brûlage dirigé du sol forestier est une méthode efficace de préparation du site après une coupe rase pour faciliter la régénération forestière. Bien que la Finlande ait une longue tradition d'utilisation du brûlage dirigé, cette pratique a diminué au cours des dernières décennies. Cependant au cours des dernières années les avantages sylvicoles et écologiques du brûlage dirigé ont été discutés, et on accorde plus d'attention à cette technique. On prévoit une augmentation du brûlage dirigé pour la foresterie à l'avenir.

L'Institut de recherches forestières, le Bureau forestier national et l'Université de Joensuu poursuivent actuellement des recherches sur l'utilisation et les impacts du brûlage dirigé.

Coûts et conséquences des incendies de forêt au niveau national

Les dommages causés par les incendies de forêt ont été estimés à 0,3-2,7 millions de FIM par an pour la période 1994-1997. Les coûts annuels des services d'incendie publics pour la même période étaient de 1,0-2,8 millions. Le gouvernement estime que 8 pour cent des coûts des services municipaux de lutte anti-incendie et de secours (un total de 2 milliards de FIM par an) sont dépensés pour la protection contre les incendies de forêt, soit environ 16 à 20 millions de FIM par an.

4.5. Allemagne

Le brûlage dirigé

Si la gestion des incendies de forêt en Allemagne ne rencontre pas de problèmes particuliers, on observe depuis deux ans environ une modification dans les paradigmes concernant le rôle du feu dans la nature. Actuellement, de nouvelles initiatives sont mises en œuvre pour la restauration du feu en tant qu'élément dynamique et essentiel au maintien de la biodiversité et des caractéristiques culturelles et écologiques des paysages.

Les écosystèmes et paysages cibles de ces nouvelles initiatives sont ceux qui ont été traités par le feu au cours de l'histoire. On a observé des modifications de nombreux types de formations végétales suite à l'abandon des pratiques traditionnelles d'utilisation des terres. Sur le plan écologique, les perturbations importantes dues à l'utilisation des terres comprennent le pâturage, le fauchage, l'utilisation des biocombustibles et le brûlage. Le feu était utilisé traditionnellement pour conserver une végétation ouverte et la maintenir à des stades successionnels, pour régénérer les herbages, les landes et les broussailles, et pour débarrasser le terrain des mauvaises herbes et des résidus de récolte. Depuis 1975, il est interdit de brûler la végétation dans tous les états allemands.

Entre 1996 et 1997, quatre ateliers scientifiques se sont tenus aux Académies nationales pour la conservation de la nature de la Saxe inférieure, de la Hesse et du Baden Württemberg, et à l'Académie fédérale allemande pour la conservation de la nature. Au cours de ces ateliers, l'importance du feu en tant que facteur de perturbation cyclique périodique a été soulignée. Des recommandations ont été présentées pour l'inclusion du brûlage dirigé dans les programmes de conservation de la nature et de gestion des paysages.

Le premier grand programme de recherche sur le brûlage dirigé a démarré en 1997 dans le Baden Württemberg. Il a pour but d'étudier l'utilisation du brûlage dirigé dans la gestion des haies et des terrains en pente dans la région viticole du sud-ouest de l'Allemagne. L'objectif de ce programme est l'utilisation du feu pour le maintien ou la restauration du couvert herbacé qui fournit des habitats aux espèces végétales et animales menacées. Le projet a été demandé par le Ministère d'Etat de l'espace rural du Baden Württemberg en raison des subventions toujours plus importantes requises pour le fauchage et le paillage des sites victimes d'une perte de la biodiversité, due à un processus de succession vers un couvert buissonnant et forestier. On trouvera dans Goldammer et al. (1997a,b,c) des références détaillées sur le rôle historique du feu dans les systèmes d'utilisation des terres en Europe et les concepts stratégiques en matière d'utilisation du feu dans la conservation de la nature et la gestion des paysages selon des méthodes modernes. Cependant les discussions sur l'utilisation du brûlage dirigé dans les peuplements forestiers pour la réduction du risque incendie n'ont pas été poursuivies après les premières propositions et expérimentations pilotes des années 70 (Goldammer 1979).

Initiatives régionales et internationales

L'état actuel des connaissances en matière de science du feu (recherche fondamentale sur le feu, écologie du feu) pour la plupart des types de végétation, et les résultats des recherches dans les domaines de la biogéochimie et des sciences de l'atmosphère de la dernière décennie fournissent des éléments suffisants pour soutenir la prise de décision aux niveaux de la politique en matière d'incendies et de la gestion des incendies.

Cependant, il est évident que dans de nombreux pays en développement, les avancées des connaissances scientifiques et techniques ne sont pas assez connues ou facilement accessibles pour permettre la mise au point de mesures adéquates en matière de politiques et de gestion des incendies. L'exemple des incendies et des fumées en Asie du Sud-Est en 1997-1998 illustre bien l'utilisation limitée des systèmes d'information sur les incendies ou des compétences en matière de gestion des incendies actuellement disponibles. Ces circonstances ont provoqué la confusion au niveau des décideurs nationaux et internationaux et les interventions ont été retardées par une série de projets nationaux et internationaux, dont certains ont même échoué. Ceci peut s'expliquer par l'absence d'un système d'information accessible au niveau mondial.

Il fallait donc un système d'information et de surveillance utilisable à des fins de planification et de prise de décision par les organismes nationaux et internationaux impliqués dans la planification de l'utilisation des terres, la gestion des catastrophes ou d'autres activités liées aux incendies.

Le Centre mondial de surveillance des incendies (Global Fire Monitoring Centre, GFMC) a été créé en 1998 à Fribourg (Allemagne), en accord avec:

· les objectifs de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles des Nations Unies (IDNDR),

· les recommandations des directives de l'OIBT pour la gestion des incendies dans les forêts tropicales, et

· les recommandations de diverses conférences scientifiques et politiques sur les incendies, par exemple la conférence FAO/CEE/OIT sur "Les forêts, les incendies et le changement planétaire" (Russie 1996).

Selon les principes élaborés pour un Système scientifique mondial d'information sur les feux de végétation au début des années 90, le GFMC devra gérer des archives et fournir des informations sur les incendies en temps réel ou presque. Ceci fera intervenir l'établissement de liens avec d'autres systèmes d'information nationaux, régionaux et internationaux.

La première phase du GMFC est financée par le Ministère des affaires étrangères du Gouvernement allemand, représentant la participation allemande à l'IDNDR. Le système de documentation, d'information et de surveillance des incendies est accessible par l'Internet: <http://www.uni-freiburg.de/fireglobe>.

Le GFMC se trouve à l'Institut Max Planck de chimie, en Allemagne, au sein du Groupe de recherches sur l'écologie du feu et la combustion de la biomasse (Fire Ecology and Biomass Burning Research Group). Depuis le début des années 90, l'Institut Max Planck assure la conception, la coordination, l'organisation et l'exécution partielle de plusieurs campagnes internationales de recherches sur le feu, sous l'égide du Programme international géosphère-biosphère (PIGB). L'Institut préside le comité scientifique de pilotage de la composante sur la science du feu au sein du PIGB (Etude sur la combustion de la biomasse = Biomass Burning Experiment, BIBEX) et abrite le Secrétariat du BIBEX, basé au GFMC. Depuis le début des années 90, le Groupe de recherches sur l'écologie du feu a aussi joué un rôle prépondérant au sein du système des Nations Unies en tant qu'unité de coordination de l'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT (FAO/ECE/ILO Team of Specialists on Forest Fire).

En outre, le Groupe de recherches sur l'écologie du feu préside le Groupe de travail du programme d'alerte précoce de l'IDNDR sur "Les incendies et les risques environnementaux associés" (Early Warning Programme Working Group "Fire and Related Environmental Hazards").

Le GFMC est co-sponsorisé par plusieurs organisations et programmes nationaux et internationaux:

· les Nations Unies: IDNDR, UNESCO, Division du commerce de la CEE-ONU,

· la Banque mondiale,

· l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO), Groupe thématique S8.05-00,

· l'Association internationale de recherche sur les forêts boréales (IBFRA), Groupe de travail sur les incendies,

· le Programme international géosphère-biosphère (PIGB),

· le Programme international sur la chimie de l'atmosphère du globe (PICAG),

· l'Etude sur la combustion de la biomasse (BIBEX).

4.6. Mongolie

Exception faite des indications données par les cernes des arbres, on ne dispose pas d'informations d'archive ou de documents historiques antérieurs à 1921 sur les incendies en Mongolie. Naidansuren (1998) explique ceci par le fait que conformément à la tradition mongole, la nature a été traitée avec bon sens en raison du haut degré de dépendance des populations nomades et du bétail vis-à-vis des ressources en pâturages, bien préservées.

Le nombre des incendies a augmenté pendant la période de développement socio-économique rapide des années 50 et 60, en raison de la croissance démographique et d'une augmentation du nombre des machines et équipements agricoles, de la construction de la première voie ferrée, et de l'utilisation croissante de la forêt comme source de matériaux de construction, de bois d'œuvre commercial et de combustible. Pour faire face à l'augmentation du nombre des incendies, le Gouvernement mongol a mis en place un service de surveillance aérienne des incendies dans les provinces de Khubsugul, Selenge, Arkhangai, Dornod et Khentii. Ces services étaient équipés d'hélicoptères et de pompiers parachutistes. Aujourd'hui le Département de la prévention des feux de forêt et de steppe est sous la juridiction du Département national de la protection civile. Les 21 provinces mongoles possèdent chacune un service local de protection civile chargé de l'extinction des incendies.

Causes des incendies

Dans une étude sur les causes des incendies, Naidansuren (1998) explique l'absence ou le manque de fiabilité des statistiques des incendies pendant les périodes de présence des troupes militaires étrangères sur le territoire mongol et la transition vers une économie de marché. Comme il a été indiqué plus haut (paragraphe 3.1.6), la majorité des incendies (60-90 pour cent) se produisent au printemps où des semaines de temps chaud, venté et sec coïncident avec le début des activités humaines dans les forêts et les steppes après le repos hivernal (chasse, récolte du merrain, abattage du bois, ramassage des fruits, etc.). Les causes générales d'incendie en Mongolie qui ont entraîné une augmentation du nombre des incendies sont les suivantes:

Feux de camp échappant au contrôle - Les feux de camp sont courants dans les forêts ou la steppe, pour la cuisine et le chauffage (les températures de +10 à 25°C dans la journée chutent jusqu'à 0 à -10°C pendant la nuit). De nombreux autres incendies dus à des feux de camps non contrôlés sont causés par les personnes victimes de pannes des moyens de transport et d'accidents de voiture.

Récolteurs de merrain - La forte demande en ramures de cervidés sur les marchés chinois et sud-est asiatiques (les bois perdus naturellement, aussi bien que les bois vivants recueillis sur des animaux chassés, sont des matières premières coûteuses utilisées en médecine) incite les récolteurs de merrain et les chasseurs clandestins à pénétrer dans les forêts. Ces individus sont une source importante de déclenchement d'incendies (feux de camp, cigarettes).

Militaires - Dans le passé, les troupes soviétiques et russes (1966-1992), et aujourd'hui l'armée mongole provoquent de grands incendies par leurs activités militaires (exercices de terrain, artillerie, pose de mines, pots d'échappement des tanks, feux de plein air, cigarettes).

Voies ferrées - Incendies causés surtout par les étincelles provenant des pots d'échappement et des freins des trains, et par les cigarettes jetées par les passagers.

Pots d'échappement des tracteurs - Les machines et les équipements agricoles, en particulier les tracteurs à chenilles, sont surtout utilisés dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage.

Nettoyage des plantations - Après la récolte, tous les résidus (paille, tiges) sont ramassés et brûlés. Les brûlages insuffisamment contrôlés peuvent donner naissance à des incendies.

Etincelles échappées des cheminées des yourtes - La plupart des populations rurales utilisent des cheminées d'où des étincelles peuvent se propager aux herbes sèches environnantes.

Enfants - Le taux de croissance démographique de la population mongole est de 2,5 pour cent, le plus élevé d'Asie, et 34 pour cent de la population est âgée de 2 à 14 ans (selon les statistiques démographiques de 1996).

Cendres des fourneaux - Les familles nomades dans les pâturages steppiques vivent dans des yourtes et utilisent des fourneaux communs utilisant les bouses séchées (argal) comme combustible. Les tisons ardents sont une source importante de départs de feux de steppe.

Lignes électriques - La vitesse du vent très élevée en Mongolie endommage souvent les lignes électriques et provoque la mise à feu par des étincelles électriques

Foudre - Des orages de foudre de 40 à 60 heures par an ont été recensés dans le centre et le nord de la Mongolie et constituent une source de mise à feu naturelle.

Orientations nouvelles en matière de gestion des incendies

Juste après les incendies de 1996, la Mongolie a bénéficié de l'assistance des organisations internationales pour aider les populations locales à se remettre de leurs pertes. Outre les conseils et la formation à la gestion des catastrophes dues aux incendies reçus par l'intermédiaire du Bureau d'aide aux pays étrangers en cas de catastrophe (OFDA) (Shulman 1996, 1997), le Gouvernement allemand a contribué à ces efforts par un projet d'assistance d'urgence contre les incendies (Emergency Fire Aid Project) qui s'est déroulé dans le nord et l'est du pays d'octobre à décembre 1996. Depuis, le gouvernement s'est orienté vers la recherche de solutions à long terme au problème de la gestion des incendies. Dans une première étape, le Parlement a adopté une loi visant à organiser et à améliorer les efforts de lutte anti-incendie à tous les niveaux.

En février 1998, les Gouvernements mongol et allemand ont signé un accord pour le démarrage d'un Projet pour la gestion intégrée des incendies (Integrated Fire Management Project, IFM) devant être mis en œuvre au cours des trois années suivantes (1998-2000). L'Office allemand de la coopération technique (GTZ), responsable de la participation du côté allemand, fournira des experts à court et à long terme, du personnel d'appui, des formations et des équipements (Wingard et Naidansuren 1998).

Le concept du Projet pour la gestion intégrée des incendies

La région du projet choisie par le Projet pour la gestion intégrée des incendies (IFM) est la zone strictement protégée de Khan Khentii et ses zones tampons - l'une des régions les plus gravement touchées par les incendies de 1996. La première tâche sera l'établissement d'un plan de gestion des incendies compatible à la fois avec les objectifs de la zone protégée et avec les responsabilités des communautés locales. Les unités de lutte anti-incendie au sein des communautés locales recevront une formation professionnelle et des outils manuels simples, adaptés aux conditions régionales. Des centres d'information et de formation fourniront les infrastructures nécessaires aux activités de prévention, à la gestion de l'information, aux exercices d'entraînement, et à l'organisation des interventions et des opérations sur le terrain.

Composantes du projet

Le projet IFM assiste la Mongolie en renforçant les capacités locales permettant de s'attaquer efficacement aux problèmes de la prévention des incendies, de la préparation de la défense contre les incendies et de l'extinction. A cet effet, il apportera son appui à l'organisation de la coopération entre les administrations de la zone protégée et les administrations locales et nationales responsables de la gestion des incendies, mettra en place les infrastructures nécessaires, dispensera des formations à la fois dans le pays et à l'étranger, et fera participer toutes les parties prenantes à la planification et à l'exécution des activités de gestion des incendies. Une étude socio-économique est en cours, et elle définira les grandes lignes d'une approche de la gestion des incendies basée sur la participation des communautés (Ing 1998).

4.7. Népal

Les problèmes d'incendies soulignés dans l'exposé de la situation nationale n'ont pas encore été abordés par une politique ou une stratégie nationale de gestion des incendies. Bien que des plans de défense contre les incendies existent au niveau de certains Bureaux forestiers régionaux dans la région du Terai, la plupart sont jugés insuffisants et inefficaces (Sharma 1996). Les raisons principales sont les suivantes:

· des moyens insuffisants,

· une sensibilisation insuffisante des populations locales,

· l'absence de règles et réglementations spécifiques en matière de lutte anti-incendie,

· l'absence d'organismes spécifiques de lutte anti-incendie.

On ne dispose pas encore de statistiques des incendies au Népal. Les listes des causes de mise à feu établies par Sharma (1996) et Goldammer (1993) identifient clairement les groupes cibles potentiels pour les activités de vulgarisation, d'information et d'éducation. Les causes principales des incendies dans le Terai sont les suivantes:
· pâturage du bétail: brûlage pour favoriser le regain,

· exploitation clandestine du bois: brûlage des souches pour dissimuler les preuves,

· récolte de produits forestiers non ligneux (mineurs), par exemple miel, trophées, etc.,

· torches: combustion de bois ou de caoutchouc pour les déplacements de nuit.

Les feux allumés par les bergers pour favoriser le regain et par les fumeurs négligents représentent à eux seuls près de 45 pour cent de toutes les causes connues d'incendies. Les causes naturelles des incendies (par exemple les orages) ne sont pas signalées. Environ 64 pour cent des feux sont intentionnels, 32 pour cent environ sont dus aux accidents ou à la négligence, et 4 pour cent environ ont des causes inconnues. La mise en œuvre de mesures préventives pourrait contribuer au succès d'un programme de protection contre les incendies.

Sharma (1996) recommande que le Département népalais des forêts prépare immédiatement des plans de gestion des incendies de forêt à l'échelon des districts. Plus de 90 pour cent des activités doivent concerner la prévention, le reste comprenant l'extinction des incendies, la recherche et la comptabilisation des feux.

Il convient de mettre en place une organisation fonctionnelle au sein du Département des forêts. Cette organisation serait responsable de la prévention des incendies, du renforcement des ressources humaines, de la mise en application des lois, et des recherches sur le feu. Les statistiques des incendies doivent inclure:

· le nombre d'incendies et la superficie brûlée chaque année,
· le nombre d'incendies par cause,
· la superficie brûlée par cause,
· la répartition des incendies par zone de végétation forestière,
· la répartition de la superficie touchée par incendie,
· la durée des incendies de forêt,
· la répartition mensuelle des incendies de forêt sur l'année.
En raison des moyens limités et des mauvaises infrastructures de communication, les activités de prévention, qui sont le moyen le plus économique de réduire les dommages et les pertes dus aux incendies, pourraient être la fonction la plus importante des services de protection contre les incendies au Népal. Les éléments les plus importants de la prévention seraient les suivants:
· éducation à l'école primaire,

· programmes de vulgarisation - éducation du grand public,

· ateliers réunissant les dirigeants politiques et les membres des administrations,

· mise en application des lois, réglementations, règles et restrictions portant sur les feux, et leur diffusion par des pancartes et des panneaux d'affichage,

· gestion du combustible - construction de lignes d'arrêt et brûlage dirigé le long des lignes d'arrêt et des sentiers et routes forestières, et

· délimitation claire des forêts.

Sharma (1996) recommande aussi que les ONG locales et d'autres groupes soient impliqués dans les activités de vulgarisation. Des groupes villageois de lutte anti-incendie doivent être formés et motivés par un organisme responsable

4.8. Pologne

La Pologne offre un exemple de problème dû aux incendies dans les régions affectées par la pollution industrielle. La zone d'administration forestière de Rudy Raciborskie comprend 17 780 ha de forêts (89 pour cent de forêt de pins) dont 14 215 ha situés dans la zone gravement endommagée (Zone II). Cette zone est également affectée par une dépression du niveau hydrostatique due à l'exploitation d'une carrière de sable. En 1992 un grand incendie a brûlé plus de 9000 ha dans la circonscription. La combustion complète de la couche d'humus par le feu, suivie de la dispersion des cendres par des vents forts, et associée aux effets de la pollution, a entraîné une forte augmentation de l'acidité du sol (pH<3.0). La remise en état de ces zones brûlées nécessitera un système compliqué de plantation comprenant des étapes successives, depuis des peuplements pionniers jusqu'à un peuplement climacique plus riche en espèces (Anonyme 1998).

4.9. Russie

Les incendies de forêt sont généralement dus aux activités humaines. La population locale est responsable à elle seule de 60 à 80 pour cent du nombre total d'incendies. Selon un rapport du Service des incendies de forêt de la Fédération de Russie (Rosleskhoz 1998), une série de mesures ont été entreprises pour la prévention des incendies d'origine humaine, telles que la mise en place de systèmes de pare-feu, de routes spéciales d'accès, de points d'eau, et d'aires de loisirs pour le public. La sensibilisation du public à la lutte contre les incendies et à la protection de la nature se développe en Russie, avec pour objectif la participation de divers groupes sociaux, en particulier la jeunesse.

Compte tenu de la nécessité de renforcer la protection contre les incendies de forêt, la législation forestière a elle aussi évolué. Le nouveau Code forestier de la Fédération de Russie a été approuvé en 1997 et plusieurs décrets et réglementations ont été adoptés.

Conformément au Code, les responsabilités de la gestion des incendies et de la gestion des catastrophes en situations d'urgence dues aux incendies de forêt, et le contrôle des incendies touchant le domaine forestier à l'échelon national ont été assignées au Service des incendies de forêt de la Fédération de Russie (Rosleskhoz). La protection des forêts contre les incendies est exécutée par les agences spécialisées du Rosleskhoz, comprenant des subdivisions terrestre et aérienne, qui constituent un système unique de prévention, de détection, d'alerte et d'extinction des incendies. Toutes les activités sont financées par le budget fédéral.

Afin d'augmenter le niveau de protection des forêts, de stabiliser et de diminuer progressivement l'intensité des incendies de forêt et l'ampleur des dommages directs et indirects dus aux incendies, le Gouvernement de la Fédération de Russie a adopté le Programme national "Protection contre les incendies de forêt pour 1993-1998". Une version préliminaire du programme "Protection contre les incendies de forêt pour 1999-2005" a également été préparée.

Des activités de recherche et développement sont en cours pour l'amélioration de la prévision du risque d'incendies de forêt, pour la mise au point de nouveaux moyens techniques de détection et d'extinction des incendies de forêt, notamment des technologies aéroportées, et pour la création de systèmes de communication de pointe. Un programme pour la réduction du risque incendie est en cours. Il inclut la planification du brûlage dirigé préventif en forêt. L'adoption des programmes spéciaux par le Gouvernement russe souligne l'importance de la mise en œuvre de la stratégie nationale globale pour la protection de l'environnement, et favorise l'exécution des travaux prévus.

L'exécution du programme a été entravée par la crise économique actuelle en Russie. Un rapport sur la saison des feux de 1996 en Russie expliquait que la situation défavorable à l'est du pays (Krasnoïarsk, Baïkal, régions extrême-orientales et Yakoutie) était due à la diminution du niveau de protection des forêts, elle-même due à la réduction des effectifs des équipes de pompiers, à la réduction du temps de vol des avions, etc. (Davidenko 1997). Le temps de vol des avions utilisés pour l'observation des incendies a été rabaissé à 40 000 heures en 1996, alors que le temps nécessaire (selon les normes établies) serait de 150 000 heures.

Le pourcentage moyen de détection des incendies par l'aviation au cours des cinq dernières années a baissé jusqu'à environ 41 pour cent de sa valeur moyenne des années 80. Le nombre des pompiers parachutistes et des équipes de descente héliportée en rappel a aussi diminué: environ 4000 spécialistes de l'extinction aérienne étaient employés en 1996-1997, contre 8000 au début des années 90. Les opérations aériennes d'extinction des incendies impliquant le transport d'équipes de pompiers parachutistes et de spécialistes de la descente héliportée en rappel ont fortement diminué: en 1991, 2598 pompiers aériens ont été transportés au cours de 98 opérations, contre seulement 28 opérations de transport pour 745 pompiers en 1996.

La saison des feux de 1998 a revêtu une gravité considérable dans la partie extrême-orientale de la Russie. Selon l'Agence locale de protection aérienne contre les incendies de forêt (Avialesookhrana) du Service des forêts de la Fédération de Russie, on a recensé en Russie jusqu'au 20 octobre 1998 un total de 21 341 incendies, brûlant une superficie totale d'environ 2 063 821 hectares. Dans l'Extrême-Orient russe (région de Khabarovsk), 1261 incendies ont été recensés, brûlant 1 502 750 hectares. L'île de Sakhaline a subi 311 incendies, touchant 28 428 ha de forêt. Selon la base de données sur les incendies de 1998 de l'Avialesookhrana, la superficie brûlée dans la région extrême-orientale était plus de dix fois supérieure à la moyenne des dix dernières années (source: Avialesookhrana 20 octobre 1998).

Le manque de moyens de lutte anti-incendie a été l'un des principaux obstacles à une intervention appropriée sur les incendies de forêt. Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la base aérienne extrême-orientale pour la protection des forêts, à Khabarovsk, n'a fait fonctionner que 8 avions AN-24 utilisables pour des actions de détection et d'extinction en 1998, alors que 60 de ces avions étaient présents en 1998 (OCHA 1998).

4.10. Suède

Les études dendrochronologiques (histoire des feux) révèlent que les incendies de forêt en Suède étaient bien différents dans le passé de ce qu'ils sont aujourd'hui (Granström 1998). Jusqu'au milieu du 19ème siècle, une superficie moyenne supérieure à 1 pour cent de la surface forestière brûlait chaque année au nord du pays. La situation était probablement très similaire plus au sud, bien que l'on dispose de moins de données sur cette zone. La superficie brûlée annuellement a fortement diminué au cours des dernières décennies du 19ème siècle. Cette diminution coïncide avec l'essor de la foresterie moderne. On pense que les populations ont abandonné progressivement les anciennes pratiques (par exemple le brûlage pour l'amélioration des conditions de pâturage en forêt), et ont aussi commencé à éteindre les incendies causés par la foudre. L'influence humaine sur le régime des feux dans le passé n'est pas parfaitement claire, mais elle a certainement varié selon les régions et au cours du temps. L'intérieur du nord de la Suède n'a été colonisé par les agriculteurs (dépendant essentiellement du bétail) que depuis la fin du 17ème siècle. Il est démontré qu'avant cette date, les incendies étaient relativement peu nombreux, mais que certains d'entre eux touchaient plusieurs milliers d'hectares. Avec l'augmentation des zones habitées, le nombre des incendies a augmenté mais leur ampleur a diminué. Par conséquent, la superficie brûlée n'a pas augmenté autant que l'on pouvait s'y attendre. En revanche, le changement le plus important dans le régime des feux a coïncidé avec les débuts de la foresterie vers la fin du 19ème siècle, comme on l'a signalé plus haut.

Aujourd'hui, environnementalistes et forestiers s'accordent sur le fait que la situation actuelle en matière d'incendies est sans précédent et qu'elle pourrait avoir des conséquences négatives pour la biodiversité à long terme (cf. aussi Page et al. 1997). On a donc pris des mesures visant à augmenter l'importance du feu dans le paysage. Plusieurs sociétés forestières ont repris l'ancienne tradition consistant à brûler les surfaces de coupe. Cette pratique est alors utilisée comme alternative à la scarification mécanisée du sol. La superficie traitée par le feu reste cependant faible (probablement moins de 2000 ha l'an dernier) mais elle est en voie d'augmentation. On trouve souvent sur ces zones un peuplement résiduel qui sert de source de semences pour la régénération des peuplements et l'augmentation de la diversité structurelle du peuplement futur (bois mort, arbres vivants âgés). On s'est également efforcé d'utiliser le feu dans la gestion des réserves forestières, mais avec peu de résultats concrets jusqu'ici (Page et al. 1997).

5. PROGRAMMES DANS LE DOMAINE DE LA SCIENCE DU FEU, EN RAPPORT AVEC LA GESTION DES INCENDIES ET L'ÉLABORATION DES POLITIQUES À L'ÉCHELON RÉGIONAL

5.1. Programmes internationaux de recherches sur le feu

5.1.1. Le Programme international géosphère-biosphère (PIGB)

La communauté internationale de la recherche sur les feux de végétation s'est organisée autour de divers dispositifs. Le Programme international géosphère-biosphère (PIGB) est la plate-forme la plus interactive à partir de laquelle plusieurs grands programmes internationaux et interdisciplinaires de recherches sur le feu ont été conçus et exécutés.

L'un des projets centraux opérationnels du PIGB est le Programme international sur la chimie de l'atmosphère du globe (PICAG). L'une des activités de ses centres d'intérêt principaux porte sur l'étude de l'impact de la combustion de la biomasse sur la biosphère et l'atmosphère: Etude sur la combustion de la biomasse (BIBEX). Depuis 1990, plusieurs campagnes de recherche ont été menées. Pour la région de l'Asie boréale, la Campagne de recherches sur les incendies pour l'Asie du nord (Fire Research Campaign Asia-North, FIRESCAN) a démarré en 1992. FIRESCAN étudie le rôle du feu dans les écosystèmes boréaux et les conséquences sur l'atmosphère et le climat à l'échelle mondiale (FIRESCAN Science Team 1996).

Le PIGB-PICAG-BIBEX coopère étroitement avec les programmes de recherche mentionnés aux paragraphes suivants. L'un des résultats les plus attendus de tous les programmes est la stimulation des échanges en matière de recherche et développement entre les pays autrefois séparés par la guerre froide (Goldammer et Furyaev 1995).

Etude du PIGB sur l'Eurasie septentrionale

Des expériences supplémentaires sur les feux seront menées conjointement avec des scientifiques collaborant à l'Etude du PIGB sur l'Eurasie septentrionale. Celle-ci constituera un effort commun des scientifiques représentant plusieurs projets centraux du PIGB: Aspects biosphériques du cycle hydrologique (Biospheric Aspects of the Hydrological Cycle, BAHC), Programme internationaI sur la chimie de l'atmosphère du globe (PICAG), Changement planétaire et écosystèmes terrestres (Global Change and Terrestrial Ecosystems, GCTE). Le thème unificateur de l'Etude du PIGB sur l'Eurasie septentrionale est le cycle du carbone terrestre et les facteurs qui le contrôlent, et l'objectif global le plus important de l'étude est de déterminer comment ceux-ci évolueront dans les conditions environnementales qui se modifient rapidement en fonction du changement planétaire (Steffen et Shvidenko 1996). L'Etude du PIGB sur l'Eurasie septentrionale consistera en une série intégrée d'études expérimentales et d'observations à plusieurs échelles, des activités de modélisation et d'agrégation des données, et l'appui aux bases de données et aux capacités de SIG. Ses éléments majeurs sont des transects et des sites en réseau, une étude des flux de l'eau, de l'énergie et du carbone, et des études détaillées des régimes des perturbations.

La composante "feu" de l'Etude du PIGB sur l'Eurasie septentrionale comportera quatre éléments: (i) des manipulations du feu sur des sites forestiers individuels; (ii) une série de campagnes basées sur les plates-formes de recherches aériennes et aéroportées; (iii) la création d'une base de données sur les incendies, établissant des liens entre la fréquence, l'ampleur et l'intensité des incendies, et la végétation et le climat des conditions présentes et passées; et (iv) l'élaboration de modèles agrégés de la fréquence et de l'ampleur des incendies de forêt, sensibles aux variables du changement planétaire.

5.1.2. L'Association internationale de recherches sur les forêts boréales (IBFRA)

L'Association internationale de recherches sur les forêts boréales (IBFRA) a été créée en 1991 suite à une réunion du Groupe international d'experts sur les forêts boréales à Arkhangelsk, en Russie. Le Groupe de travail sur les incendies (Fire Working Group), appelé initialement Groupe de travail sur les incendies de remplacement des peuplements (Stand Replacement Fire Working Group, SRFWG) a été l'un des premiers groupes de travail créé au sein de l'IBFRA, et c'est aussi celui qui a été le plus actif jusqu'ici. Après une réunion d'organisation en Sibérie en 1992, le Groupe de travail sur les incendies a fortement encouragé et facilité la recherche coopérative internationale et multidisciplinaire sur les incendies des forêts boréales entre la Russie et les pays de la zone boréale occidentale de l'Europe et de l'Amérique du Nord (Fosberg 1992, Stocks et al. 1996a). Plusieurs études effectuées en collaboration concernant le rapport entre les incendies et le changement planétaire, la télédétection, le comportement du feu, l'évaluation du risque incendie, l'histoire des feux, et l'écologie et les effets du feu ont été initiées. Une conférence et une campagne de terrain de grande importance ont été menées dans le centre de la Sibérie en 1993 en coopération avec FIRESCAN, avec des activités de suivi de recherches prévues jusqu'après 2000. L'étude internationale sur la modélisation des feux de cimes (International Crown Fire Modelling Experiment) (Ft. Providence, Territoires du Nord, Canada) a débuté en 1997-1998 avec une coopération entre scientifiques européens et russes et se poursuivra en 1999 (voir http://www.nofc.forestry.ca/fire/fmn/nwt/). Un programme important de recherches sur les incendies, auquel participent des scientifiques américains, polonais et russes est en cours en Pologne et en Russie. Il a pour but d'étudier des incendies d'intensité variable dans les écosystèmes des forêts de pins en Europe et en Asie boréale.

5.1.3. L'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO)

Jusqu'au début des années 90 la Section 8.05 de recherches sur le feu de l'IUFRO (autrefois Groupe thématique S 1.09) était en veilleuse, exception faite de son rôle de co-sponsor de plusieurs conférences sur les incendies. Quand le groupe a été réactivé en 1994, on a constaté que plusieurs organisations internationales avaient élaboré des programmes spécialisés de recherches sur les incendies de forêt, tels que ceux du PIGB et de l'IBFRA mentionnés ci-dessus. Lors du XXème Congrès forestier mondial de l'IUFRO en Finlande, il a été convenu de maintenir le groupe en tant que nœud de liaison entre l'IUFRO et les autres programmes de recherches sur les incendies. Le XXème Congrès forestier mondial a servi de forum pour l'évaluation par les experts des feux boréaux de l'Expérience sur le feu dans l'îlot forestier de Bor (Bor Forest Island Fire Experiment) conduite par FIRESCAN (IUFRO 1995). L'IUFRO est toujours co-sponsor des International Forest Fire News de l'ONU-FAO/CEE et du Centre mondial de surveillance des incendies (GFMC). Lors du XXIème Congrès forestier mondial (Malaisie 2000) le Groupe incendies organisera une session non plénière sur "Les forêts et le feu". Compte tenu du fait que la science du feu est plus avancée au sein de la CEE, l'IUFRO soutient les concepts de l'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT et des projets du PIGB dans le domaine de la science du feu, qui ont pour but le partage des compétences à l'échelon mondial.

5.2. Programmes nationaux de recherches sur le feu

5.2.1. Finlande

Grâce à une maîtrise des incendies à grande échelle et à des opérations de lutte efficaces, la Finlande n'a pas souffert de grands incendies de forêt au cours des dernières décennies. Cependant, un petit nombre d'incendies de forêt et de feux de tourbe dangereux ont montré que les autorités ne sont pas suffisamment préparées à de grands incendies de forêt. Avec la diminution des grands incendies de forêt et du brûlage dirigé, l'expérience pratique et les compétences en matière de lutte anti-incendie sont en train de disparaître, en particulier dans les domaines de la gestion et de la direction des opérations lors de grands incendies de forêt.

Les conditions météorologiques changeantes augmentent aussi le risque de déclenchement de très grands incendies de forêt. La vitesse moyenne du vent et le nombre des orages sont en augmentation. L'Institut météorologique prévoit que la période sèche printanière sera plus longue et plus chaude à l'avenir. Les risques d'incendies de forêt en avril-mai seront donc supérieurs.

Le Ministère de l'intérieur a démarré des projets de recherche sur la protection contre les incendies de forêt. Les objectifs essentiels de ces recherches sont les suivants:

· Informations plus détaillées sur les causes, les effets et le comportement des incendies de forêt.

· Mise au point de méthodes plus précises de prévision du risque incendie dans différentes régions et information plus efficace du grand public.

· Mesures d'un meilleur rapport coût-efficacité pour la surveillance des incendies de forêt.

· Techniques optimales d'utilisation de l'aviation pour l'extinction des incendies de forêt.

· Identification des possibilités d'utilisation de retardants et d'autres additifs pour l'amélioration de l'efficacité des opérations d'extinction.

Le Ministère de l'intérieur a démarré plusieurs projets pour faire face au risque croissant d'incendies de forêt de grande envergure:
· Publication d'un nouvel ouvrage et de supports de formation, organisation de cours sur la protection contre les incendies de forêt destiné aux autorités responsables des incendies, et lancement d'un programme d'éducation sur les mesures de sécurité à prendre lors du brûlage dirigé, destiné aux autorités responsables des incendies et aux forestiers.

· Une méthode opérationnelle et plus fiable de l'évaluation du risque incendie, sur des bases physiques. Cette méthode a été mise au point par l'Institut météorologique finlandais. Les résultats définitifs seront publiés fin 1998.

· Un système entièrement automatisé de détection et d'alerte par satellite a été mis au point pour détecter les incendies de forêt en utilisant les données des satellites météo NOAA. Le système a été testé par quatre expériences pilotes entre 1994 et 1997, en Finlande et dans les pays voisins (Estonie, Lettonie, Carélie Russe, Suède et Norvège). Le projet est financé par le Ministère de l'intérieur (voir paragraphe 6.3 de ce rapport).

En 1997, le Ministère de l'intérieur et le Gouvernement provincial de Laponie ont convenu de mettre au point de nouvelles méthodes de lutte contre les incendies de forêt (utilisation d'avions et d'hélicoptères, additifs), d'étudier le comportement du feu, et d'enquêter sur les possibilités et le rapport coût-efficacité d'une lutte anti-incendie basée sur une préparation active. Le Ministère de l'intérieur prévoit pour l'avenir:
· la fourniture de réservoirs et des matériels associés pour l'utilisation d'additifs dans les réservoirs d'extinction des hélicoptères,

· l'achat d'additifs pour des essais sur toutes les bases aériennes de lutte anti-incendie,

· une formation intensive et l'emploi d'avions à ailes fixes pour l'extinction des incendies de forêt, comprenant l'utilisation d'additifs,

· la mise au point d'un système d'évaluation et de rapport après incendie pour les incendies supérieurs à 100 ha,

· l'élaboration d'un pronostic et d'un modèle de comportement des incendies de forêt pour des conditions de terrain et des conditions météorologiques diverses,

· la révision du système ONTI de suivi et de signalisation,

· l'amélioration de la formation à la tactique et aux techniques de lutte anti-incendie,

· le développement d'un réseau de spécialistes des incendies, comprenant la coopération internationale.

5.2.2. Allemagne

En Allemagne, les axes de recherche traditionnels dans le domaine de la science du feu sont l'écologie du feu, la gestion des incendies et les politiques liées aux incendies, à l'Université de Fribourg. Le Groupe de recherches en écologie du feu a concentré ses efforts sur les tropiques et sur la zone boréale, et sur le rôle du feu dans l'environnement mondial. Cependant, la série de Conférences internationales sur l'écologie du feu qui se sont tenues à Fribourg entre 1977 et 1993 ont également servi de plate-forme au niveau européen. En 1990 le Groupe de recherches en écologie du feu a été intégré à l'Institut Max Planck de chimie. Depuis lors, l'institut poursuit des recherches interdisciplinaires sur le feu, venant en appui aux études biogéochimiques et atmosphériques.

La recherche-développement de systèmes aéroportés de détection pour la détection, la surveillance et la caractérisation des incendies et de leurs effets représente un axe essentiel des activités de l'Institut allemand pour la recherche aéronautique et spatiale (DLR), Instituts pour les technologies de détection spatiale et l'optoélectronique (Berlin et Oberpfaffenhofen).

Les satellites météo actuellement sur orbite s'étant avérés ne pas répondre aux besoins en information de la communauté des spécialistes de la science du feu et de la gestion des incendies, on a décidé de mettre au point plusieurs instruments et satellites de recherche spécialisés. BIRD, satellite destiné à la recherche sur les incendies, est un système pilote en cours de mise au point par l'Institut des technologies de détection spatiale du DLR et sera lancé en 2000.

FOCUS, le Système intelligent à capteurs infrarouge du DLR, est conçu pour jouer le rôle d'un prototype de système de reconnaissance des catastrophes environnementales à haute température, fonctionnant à l'échelon mondial. FOCUS est un outil potentiel pour la Station spatiale internationale et en est actuellement à sa Phase A.

Une nouvelle proposition de projet a été soumise aux "Missions d'exploration de la planète" (Earth Explorer Opportunity Missions) de l'Agence spatiale européenne (ASE) par le DLR, conjointement avec l'Institut Max Planck de chimie, l'Institut de recherches spatiales (Moscou), et VVT Automation (Finlande) pour mettre au point le satellite FIRESCAR-S: satellite de reconnaissance des incendies, des cicatrices de feu, et de l'atmosphère (Fire Events, Scars, and Atmosphere Reconnaissance Satellite).

5.2.3. Pologne

L'Institut polonais de recherches forestières abrite la plus grande structure de recherches sur les incendies de forêt en Europe. Le Département de la protection contre les incendies de forêt a été créé en 1963. Les principaux axes de recherche actuels de l'institut sont les suivants:

· Utilisation de données satellite pour l'évaluation du risque incendie, la détection et la surveillance des incendies.

· Utilisation de techniques télévisuelles et infrarouge pour la détection des incendies.

· Evaluation du risque incendie grâce aux prévisions météorologiques.

· Agents d'extinction.

· Impacts écologiques et environnementaux des incendies de forêt.

5.2.4. Russie

En Russie, plusieurs services de l'organisation nationale de recherche (Académie des sciences) et les universités poursuivent des recherches sur des aspects fondamentaux de l'écologie du feu, du comportement du feu, et la mise au point de techniques pour améliorer la connaissance et la gestion des incendies.

L'Institut forestier Sukachev de l'Académie des sciences, antenne sibérienne de Krasnoïarsk, est le centre d'excellence en matière de recherches sur le feu en Russie. Ses principaux axes de recherches sont l'écologie du feu, la biogéochimie (cycle du carbone), l'histoire des feux, la cartographie des incendies et des combustibles, le brûlage dirigé, l'utilisation de la télédétection dans la gestion des incendies et l'évaluation de l'impact des incendies. L'Institut a accueilli la première conférence internationale sur les incendies et l'expérience sur les incendies dans la Russie moderne (Goldammer et Furyaev 1996, FIRESCAN Science Team 1996). Il abrite également le Laboratoire international d'écologie du feu de l'Institut forestier international (IFI) auquel appartiennent plusieurs scientifiques étrangers. Le siège de l'IFI à Moscou s'occupe plus particulièrement de la gestion de bases de données sur les incendies, de la télédétection des incendies, et de la mise au point d'un système d'information géographique (SIG) sur les incendies de forêt (Korovin 1996).

Les instituts de recherches forestières engagés dans des recherches sur le feu sont situés à Krasnoïarsk, Ivanteevka (Région de Moscou), et St. Petersbourg. Le travail de l'Institut de recherches pour la protection contre les incendies de forêt et la mécanisation forestière (VNIIPOMleskhoz), à Krasnoïarsk, est axé sur l'équipement mécanique de lutte contre les incendies de forêt au niveau du sol (Yakovlev 1992). L'Institut de recherches forestières de St. Petersbourg s'est spécialisé dans la détection aéroportée des incendies et plus particulièrement dans la mise au point de techniques d'extinction aéroportées, notamment des additifs (retardants).

Le travail de l'Institut extrême-oriental de recherches forestières à Khabarovsk est axé sur les problèmes d'incendies dans l'Extrême-Orient de la Fédération de Russie. L'Institut accueillera en 1999 la Conférence internationale sur "Les forêts naturelles dans le monde et leur rôle dans les processus planétaires" (15-20 août 1999). L'atelier simultané sur "Les feux sur glace" (14-15 août 1999) prévoit de faire le bilan de l'état des connaissances sur les interactions dynamiques entre la variabilité climatique, les régimes des feux et le permafrost dans les écosystèmes circumpolaires boréaux. Une attention particulière sera accordée à l'évolution de la couche active et au dégagement de gaz actifs au niveau de la radiation. On y discutera la formulation de futurs projets de recherche communs abordant les conséquences du changement climatique sur les régimes des feux et sur la fonte du permafrost et ses conséquences sur les écosystèmes, les cycles biogéochimiques et la chimie atmosphérique. L'atelier est une activité conjointe de l'Etude du PIGB sur l'Eurasie septentrionale, de l'Expérience sur la combustion de la biomasse (BIBEX), du Programme international sur la chimie de l'atmosphère du globe (PICAG, projet central du PIGB), de la Campagne de recherches sur les incendies pour l'Asie du Nord (FIRESCAN), de l'Association internationale de recherches sur les forêts boréales (IBFRA), du Groupe de travail sur les incendies, et du Centre mondial de surveillance des incendies (GFMC) (Institut Max Planck de chimie, département de biogéochimie). Les participants à l'atelier seront des spécialistes des incendies et du permafrost participant activement aux recherches sur les zones circumpolaires septentrionales.

Le Laboratoire de pyrologie des forêts de l'Institut de recherches en chimie forestière (VNIIHLeskhoz), situé à Ivanteevka, Région de Moscou, est le laboratoire de pointe pour l'étude des effets des incendies sur les terrains contaminés par la radioactivité (voir paragraphe 4.1).

Au niveau universitaire, des efforts internationaux de coopération dans le domaine de la modélisation du comportement des incendies de forêt ont débuté en 1994. Le Gouvernement canadien a traduit un ouvrage russe très complet: "Modélisation mathématique des incendies de forêt et nouvelles méthodes de lutte contre les incendies" de A. Grishin, du Centre sur la mécanique des milieux réactifs et l'écologie, de l'Université d'Etat de Tomsk. Une conférence internationale intitulée "Modélisation mathématique et physique des incendies de forêt et problèmes d'écologie" s'est tenue à Tomsk en juillet 1995. Plusieurs experts nord-américains de la modélisation des incendies y ont participé, et les actes de la conférence ont été publiés (Grishin et Goldammer 1996).

5.2.5. Suède

Les recherches sur les incendies de forêt remontent au début des années 1900. Les premiers sujets abordés concernaient l'influence du feu sur la régénération forestière et la productivité du sol. Le comportement du feu ou l'évaluation du risque incendie n'étaient pratiquement pas étudiés, sans doute parce que les incendies ne représentaient plus une menace importante (Granström 1998). L'histoire des feux a été étudiée de façon sporadique depuis les années 30, mais de manière plus systématique depuis les années 70. Aujourd'hui, la recherche est motivée dans une large mesure par les inquiétudes concernant la biodiversité des forêts, mais, comme le souligne Granström (1998), on voit réapparaître certaines des anciennes questions: quel est le rôle du feu dans le maintien de la productivité du site à long terme? Certaines études se sont également efforcées de relier l'histoire des feux, le comportement du feu et les effets du feu, dans le but de comprendre le rôle du feu à l'échelle du paysage dans le passé.

6. PROGRAMMES DE GESTION DES INCENDIES ET PROGRAMMES POLITIQUES AUX ÉCHELONS INTRA-RÉGIONAL ET INTERNATIONAL

6.1. Commission économique pour l'Europe (CEE)

L'une des activités principales de la CEE dans le domaine des incendies de forêt est le recueil et la publication périodique des statistiques des incendies des Etats membres (pour plus de détails, voir paragraphe 3 de ce rapport). L'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT travaille au sein de la Division du commerce de l'ONU-CEE. La tâche principale de l'équipe est de fournir un lien essentiel pour la communication et la coopération entre scientifiques, gestionnaires et décideurs spécialistes des incendies de forêt. Les activités principales comprennent (1) la production de International Forest Fire News (IFFN), (2) l'organisation de séminaires, et (3) la promotion d'une collaboration synergique entre individus et institutions. Une étude portant sur l'ensemble de la CEE intitulée "Législation et réglementations en rapport avec la prévention et la maîtrise des incendies de forêt" a été réalisée au milieu des années 80 (Goldammer 1986).

International Forest Fire News de la FAO/CEE

La communauté internationale des spécialistes des incendies a commencé à s'organiser à la fin des années 80. En 1988, la parution du premier numéro de International Forest Fire News (IFFN) de la FAO/CEE, une publication semestrielle de la Section du bois de la Division du commerce de l'ONU, a marqué le début d'un processus de communication sur les questions internationales liées aux incendies; ce processus est en développement constant. Depuis, IFFN constitue une plate-forme d'information internationale servant à signaler et à diffuser les avancées de la recherche, de la technologie et de l'élaboration des politiques liées aux incendies. La version imprimée d'IFFN est diffusée actuellement à près d'un millier d'abonnés (organismes, laboratoires de recherche, individus) dans le monde entier. Depuis le n° 19 (août 1998), IFFN est disponible sur la page d'accueil Internet du Centre mondial de surveillance des incendies (GFMC). Il donne accès à tous les numéros antérieurs (depuis 1988) organisés par pays en 48 fichiers.

L'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT

Les séminaires organisés par l'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT ont été consacrés aux techniques d'extinction des incendies (Pologne 1981), à la prévention des incendies (Espagne 1986), à l'environnement socio-économique des incendies (Grèce 1991), et aux aspects des incendies liés au changement planétaire (Fédération de Russie 1996).

Le séminaire international sur "Les forêts, les incendies et le changement planétaire" (Forest, Fire, and Global Change) s'est tenu du 4 au 9 août 1996 à Sushenskoe, à l'invitation du Gouvernement de la Fédération de Russie (Goldammer 1996a). Le séminaire était consacré aux aspects suivants:

· Evaluation des superficies touchées par les incendies (forêts et autres terres).

· Evaluation des dommages causés par les incendies.

· Précision du rôle des incendies de forêt:

(a) dans les changements d'utilisation des terres et les modifications du couvert végétal,

(b) dans les écosystèmes et le maintien de la biodiversité,

(c) dans les cycles globaux du carbone, des nutriments et de l'eau,

(d) dans les forêts victimes de pollution industrielle et radioactive,

(e) dans les écosystèmes touchés par le changement climatique.

· Gestion des incendies, connaissance du feu et équipement.

· Nouveaux moyens spatiaux de détection des incendies.

Les recommandations du séminaire, abordant le problème des incendies dans un environnement planétaire en évolution, sont présentées en Annexe II de ce rapport.

Un nouveau point focal pour les incendies dans la Baltique: la participation à BALTIC 21

Les pays situés autour de la Baltique s'intéressent de plus en plus à la promotion de systèmes de gestion des incendies dans les forêts et dans les milieux ouverts. Ces systèmes doivent être fondés sur des recherches avancées dans le domaine de la science du feu et sur le développement des technologies. On a reconnu la nécessité de mettre en place un forum pour la région d'Europe centrale et septentrionale, où les problèmes d'incendies sont entièrement différents de ceux de la région méditerranéenne. L'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT a donc organisé la Première conférence baltique sur les incendies de forêt, en mai 1998 en Pologne. La conférence a rassemblé des scientifiques, des gestionnaires et des représentants des administrations du pays d'accueil (Pologne), des pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), de la Russie, des pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège, Suède), et d'Allemagne.

L'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT favorise une approche coopérative entre les pays situés autour de la Baltique pour le partage des compétences et des moyens en matière de gestion des incendies (Goldammer 1998c). Il est proposé de mettre en place des programmes et des mécanismes d'échange dans toute la région baltique, englobant la recherche sur le feu, la formation à la gestion des incendies, l'utilisation du brûlage dirigé (dans les domaines de la foresterie, de la conservation de la nature et de la gestion des paysages), et une assistance mutuelle en cas d'urgence incendie. Lors de sa session de travail régulière, l'Equipe a décidé de créer un sous-groupe baltique de l'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT, actuellement présidé par la Finlande (H. Frelander). L'Equipe a proposé un processus de suivi de la première conférence baltique sur les incendies, débutant par une opération pan-baltique sur les incendies de forêt, BALTEX FIRE 2000 ou "opération baltique pour l'échange d'informations et de moyens consacrés aux incendies de forêt" (Baltic Exercise in Forest Fire Information and Resources Exchange), qui se tiendra en Finlande en 2000 (Goldammer 1998d).

Avec le forum baltique sur les incendies, l'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT se propose d'apporter la contribution de la communauté des scientifiques, gestionnaires et décideurs spécialistes des incendies au Programme d'action BALTIC 21, initiative pour la mise en œuvre d'Action 21 dans la région de la mer Baltique. Les recommandations de la conférence baltique sur les incendies sont présentées en Annexe III de ce rapport.

Un débat contradictoire s'est tenu à propos de la possibilité d'appliquer le brûlage dirigé à la gestion de la végétation. La discussion a révélé la diversité de l'état des connaissances dans certains pays de la Baltique en matière d'écologie du feu et de l'utilisation du brûlage dirigé pour la gestion des forêts et des paysages et pour la conservation de la nature. On a recommandé que l'Equipe de spécialistes organise un séminaire sur l'écologie du feu et le brûlage dirigé dans les pays situés autour de la Baltique. Compte tenu des activités sur les incendies programmées dans toute la région, il semble judicieux d'organiser ce séminaire en 2001 (pays d'accueil: Suède ou Allemagne).

Initiatives communes CEE-ANASE

Les problèmes de pollution transfrontalière au sein de la CEE sont liés exclusivement aux émissions de l'industrie, du trafic et d'autres polluants dus à des processus technologiques. Dans la région de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), les problèmes de pollution transfrontalière sont actuellement dominés par les fumées provenant de la combustion de la végétation. En mai 1998 l'Agence technique pour l'environnement Allemagne-Singapour (Germany-Singapore Environmental Technology Agency, GSETA) a organisé l'Atelier régional Asie-Pacifique sur la pollution atmosphérique transfrontalière (Asia-Pacific Regional Workshop on Transboundary Atmospheric Pollution) afin d'examiner conjointement si la Convention ONU-CEE sur la diminution de la pollution transfrontalière de l'air sur de grandes distances serait applicable à la région de l'ANASE. Il s'est avéré que la Convention n'est pas directement applicable à l'ANASE, mais il a cependant été recommandé de poursuivre l'échange des compétences entre les régions.

6.2. Union européenne

Les plans spécifiques de l'Union européenne (UE) visent a contribuer aux efforts des Etats membres en matière de prévention des incendies de forêt. Le plan a été reconduit récemment pour une nouvelle période de cinq ans. Bien que les zones les plus problématiques en matière d'incendies en Europe se trouvent dans la région méditerranéenne (voir l'étude FAO sur la région méditerranéenne par Alexandrian [1998]), il faut mentionner certaines informations de base sur les activités de l'UE en matière de protection contre les incendies car elles sont ouvertes à tous les pays membres de l'UE. Le résumé suivant est extrait de Lemasson (1997).

L'objectif du plan, mis en place en 1992 par le Règlement du Conseil n° 2158/92, est de contribuer aux efforts des Etats membres en matière de prévention des incendies de forêt tout en s'assurant que les mesures financées par la Communauté dans le domaine de la foresterie dans les zones soumises au risque d'incendie sont cohérentes. Le plan prévoit aussi le développement d'une coopération étroite entre les Etats membres et la Commission des communautés européennes au sein du Comité permanent forestier, et la création d'un Système communautaire d'information sur les incendies de forêt pour permettre une meilleure évaluation des mesures de protection des forêts contre les incendies. Après cinq ans, les résultats de la mise en œuvre de ces mesures sont les suivants:

Zones à risque d'incendie

La Commission a approuvé la liste des zones à risque élevé et moyen soumise par le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, la Grèce et l'Allemagne, pour un total de 60 millions d'hectares confrontés au risque d'incendie (près de la moitié des forêts de la Communauté), dont 60 pour cent sont des propriétés privées et 40 pour cent des propriétés publiques.

Plans de défense contre les incendies

La Commission a émis des avis favorables sur 79 des plans de défense contre les incendies soumis par les Etats membres. Ces plans, couvrant presque toutes les zones à risque élevé et moyen, sont des outils particulièrement importants, qui décrivent les mesures prises par les Etats membres pour la protection de leurs forêts, et donnent ainsi de meilleures assurances de succès aux mesures forestières cofinancées par l'Union européenne.

Mesures préventives

Pour la période 1992-1996, 480 projets soumis par les Etats membres ont été approuvés, pour un total de 63 millions d'ECU. Le tableau 5 (Annexe I) donne des informations sur les catégories de mesures approuvées pour la période concernée.

On trouvera ci-dessous des détails quantitatifs pour certaines des mesures financées:

· 254 campagnes d'information, 11 437 ha de pare-feu, 13 534 ha de zones débroussaillées, 12 005 km de voies d'accès, 1152 points d'eau, 8848 postes de communication, 151 tours d'observation, 5226 personnes formées;

· 97 pour cent de l'aide ont été attribués dans les zones à risque élevé et 3 pour cent dans les zones à risque moyen;

· 5 pour cent de l'aide ont été attribués à des forêts publiques, 10 pour cent à des forêts privées et 85 pour cent à des zones mixtes (publiques ou privées).

Il semble y avoir eu une répartition régionale assez équilibrée, reflétant les demandes faites par les Etats membres. Plusieurs études sur les causes des incendies ont été conduites au Portugal, en Espagne, en Grèce et en France (13 pour cent des crédits alloués pour le Règlement). Les projets sont des projets à forte valeur ajoutée. Le coût est faible mais leur effet multiplicateur potentiel est considérable. Au total 48 pour cent des crédits ont été affectés à des infrastructures de prévention et 30 pour cent à des opérations de surveillance. Ces deux types de mesures ont une importance vitale pour accroître l'efficacité des mesures de lutte anti-incendie dès l'éclosion d'un incendie.

En tenant compte de l'ensemble du système de protection, c.-à-d. l'étude des causes, l'amélioration des mesures préventives, la surveillance et les mesures de lutte anti-incendie, il est donc essentiel de parvenir à une utilisation plus efficace des financements nationaux et communautaires.

Le Système communautaire d'information sur les incendies de forêt

Depuis 1990, la Commission et les experts des Etats membres faisant partie du Comité forestier permanent souhaitaient disposer d'un instrument de suivi et d'évaluation continus, contenant des informations sur les incendies de forêt et permettant de contribuer à une meilleure efficacité des mesures de protection prises par les pays et par la Communauté. Un Système communautaire d'information sur les incendies de forêt a donc été créé sur la base des informations recueillies sur chaque incendie dans les bases de données nationales. La collecte des données sur les incendies de forêt (le socle commun) est devenue systématique avec l'adoption d'un Règlement de la Commission en 1994. Le Système communautaire d'information sur les incendies de forêt couvre actuellement 319 provinces ou départements du Portugal, de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Allemagne et de la Grèce. Il contient des informations sur 460 000 incendies recensés entre le 1er janvier 1985 et le 31 décembre 1995, correspondant à une superficie totale de six millions d'hectares.

L'analyse des informations recueillies montre que l'échange d'information, l'évaluation des mesures de protection et des périodes de risque, et l'élaboration de stratégies de protection sont rendus possibles par l'utilisation du système communautaire d'information, surtout s'il couvre une période plus longue.

Les stratégies suivantes pourraient être élaborées:

· identification du type de mesures de protection prioritaires devant être renforcées (contrôle des causes, prévention, surveillance ou lutte anti-incendie), en fonction des caractéristiques de chaque région;

· renforcement de la coopération interrégionale entre des zones géographiquement éloignées partageant les mêmes caractéristiques pour les incendies de forêt;

· comparaison des données sur les incendies avec les données socio-économiques, telles que l'exode rural, le type d'agriculture, de tourisme, etc., pour élargir l'analyse des causes d'incendie;

· identification des périodes de l'année et des heures de la journée pendant lesquelles le risque d'éclosion est le plus élevé, permettant une utilisation plus efficace des moyens de surveillance et de lutte anti-incendie, etc.

Au niveau international, le noyau commun a aussi servi de base à la création d'un réseau paneuropéen de bases de données locales, adopté lors de la conférence ministérielle de Strasbourg sur la protection des forêts en Europe en 1990. Il devient aussi un instrument de coopération internationale entre les Etats du bassin méditerranéen.

Conclusions

Les mesures prises par la Communauté, venant en complément de celles prises par les Etats membres, ont aidé à améliorer les mesures de prévention des incendies de forêt et fournissent de meilleures garanties et un meilleur financement direct par la Communauté pour les zones forestières soumises au risque d'incendie. Après cinq ans de mise en œuvre, près de la moitié des forêts de la Communauté ont été classées zones à risque d'incendie. Les Etats membres concernés ont soumis leur plans de défense contre les incendies pour les zones à risque. Une aide de 63 millions d'ECU a été accordée à plus de 480 projets de prévention contre les incendies prévus dans les plans de défense. Une coopération a été mise en place entre tous les pays de la Communauté pour analyser les causes des incendies et améliorer les systèmes de protection. Les résultats du Système communautaire d'information sur les incendies de forêt montrent qu'il constitue un excellent instrument d'évaluation des mesures, et qu'il devient aussi un instrument de coopération internationale intéressant.

Le Conseil a adopté en février 1997 la reconduction de ce plan spécifique pour une nouvelle période de cinq ans (1997-2001).

Cours de formation

La formation et l'éducation sont des éléments importants des mesures d'accompagnement des programmes de recherche de l'Union européenne. Des cours de haut niveau portant sur des sujets pertinents choisis dans le programme RTD "Environnement et climat" constituent une part importante des activités de formation et d'éducation. Ils sont sollicités par un appel à propositions lancé chaque année et publié au Journal officiel des Communautés européennes. Les objectifs principaux de ces cours sont les suivants:

· faire progresser l'éducation sur des sujets spécifiques à la pointe du développement scientifique et technologique en Europe,

· exploiter les diverses capacités d'enseignement des institutions européennes pour l'éducation transnationale, et

· améliorer la communication entre les étudiants et les scientifiques au niveau européen.

Dans le domaine de la protection contre les incendies de forêt, un cours supérieur sur la gestion des incendies avait été choisi et s'est tenu à Athènes (Grèce) du 6 au 14 octobre 1997 (Eftichidis 1997). Le cours était centré sur les points suivants:
· Comportement et modélisation
· Plan de prévention
· Extinction et gestion
· Effets des incendies
· Technologies de la gestion.
Le cours a été suivi par des étudiants des cycles universitaires supérieurs déjà engagés dans des recherches dans le domaine. La plupart des participants étaient originaires de l'Europe méditerranéenne mais plusieurs venaient également des pays d'Europe centrale et septentrionale.

6.3. Accords transfrontaliers réciproques

Région de la Baltique

Un accord signé le 9 août 1994 entre la République de Finlande et la Fédération de Russie a paru nécessaire compte tenu de l'augmentation du commerce et du tourisme entre les deux pays. Cet accord concerne la collaboration en matière de prévention des accidents, d'information du public et de réduction des répercussions néfastes en cas d'urgences. L'accord inclut en outre des dispositions concernant le transport de l'équipement et du matériel de l'autre côté de la frontière en cas d'accident majeur, et prévoit une aide mutuelle pour les catastrophes dues aux incendies de forêt. L'accord recommande aussi aux deux pays d'intensifier l'organisation de formations communes dans divers domaines d'activités en matière d'incendies et de secours. L'une des premières activités communes a été un cours sur la maîtrise des incendies de forêt, tenu du 10 au 13 octobre 1995 au Collège forestier d'Evo (Paasiluoto et Jurvélius 1995).

Les services incendies et secours de la région ont constitué une unité spéciale d'urgence en cas de besoins à l'extérieur de la Finlande. Cette unité porte le nom de Forces finlandaises de secours (FINN-RESCUE-FORCES, FRF). Les pays participants sont l'Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Russie et l'Ukraine (Paasiluoto et Jurvélius 1995).

Un système entièrement automatisé a été mis au point pour la détection des incendies de forêt dans la région baltique en utilisant les données des satellites météo NOAA (Kelhä 1998). Le système a été mis au point en Finlande et testé de 1994 à 1997 au cours de quatre expériences, en Finlande et dans les pays voisins (Estonie, Lettonie, Carélie russe, Suède et Norvège). Pour chaque incendie détecté, une télécopie indiquant le lieu de l'incendie, l'heure d'observation et une carte montrant la localisation est envoyée directement aux autorités locales responsables des incendies.

Pendant l'été 1997 la zone expérimentale, dont les dimensions étaient à l'origine d'environ 1150 km sur 1150 km, a été agrandie pour couvrir l'ensemble de la Norvège, de la Suède, de la Finlande, de l'Estonie, de la Lettonie et de la Carélie Russe, soit approximativement 1690 km sur 1690 km. Entre le 5 mai et le 15 septembre 1997 on a détecté au total 1013 points chauds, la plupart en Russie et en Lituanie en dehors de la zone du projet. 363 incendies ont été localisés dans la zone Norvège, Suède, Finlande, Estonie, Lettonie et Carélie russe, et les alertes correspondantes ont été envoyées automatiquement. Des confirmations ont été reçues des autorités locales dans 162 cas. Sur ces alertes, 83 pour cent étaient des incendies réels, la plupart des incendies de forêt. Le nombre d'incendies de bâtiments détectés était de six, et 17 pour cent des alertes étaient de fausses alertes ou des feux inconnus.

Coopération frontalière entre la Pologne et l'Allemagne

La coopération en matière de gestion forestière et la résolution des problèmes de maîtrise des incendies dans les zones forestières situées le long des frontières communes a commencé au début des années 70 (Wiler 1998). Cette coopération a été mise en œuvre directement par les brigades anti-incendie et l'Institut polonais de recherches forestières. Au cours de ces dernières années, des eurorégions ont été constituées, avec des groupes de travail abordant les questions environnementales, dont la maîtrise des incendies de forêt. La position suivante a été adoptée lors du IIIème Forum des régions frontalières polonaises qui s'est tenu à Lagow les 25 et 26 janvier 1996:

"Les eurorégions, conjointement, préconisent une assistance mutuelle aux projets liés à l'afforestation, à la maîtrise des incendies, à la protection contre les ravageurs, etc., et estiment qu'elle présente un grand intérêt. Les problèmes forestiers sont cruciaux pour l'ensemble des zones frontalières entre la Pologne et l'Allemagne et leur résolution doit être considérée comme une priorité en raison du degré important d'afforestation dans ces zones".
Conformément aux objectifs de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles de l'ONU (IDNDR), la République de Pologne et la République fédérale d'Allemagne ont signé en 1995 un accord d'assistance mutuelle en cas de catastrophes ou sinistres naturels ou autres accidents graves. Les états (Länder) de la République fédérale d'Allemagne et les provinces frontalières de la République de Pologne poursuivent et développent toutes les formes possibles de coopération en la matière.

L'assistance transfrontalière à l'extinction des incendies a été menée avec succès par les deux pays en 1992 et 1994, accompagnée par des opérations et des séminaires communs.

Le Comité commun pour la programmation et le suivi de la coopération transfrontalière entre la Pologne et l'Allemagne a approuvé le Projet "EUROLAS - Maîtrise des incendies de forêt". Le financement d'EUROLAS a été fourni par la CCE par l'intermédiaire des mécanismes de financement de PHARE (Pologne Hongrie: Assistance à la restructuration des économies = programme de coopération et d'assistance technique de l'UE pour l'Europe centrale et orientale).

République Populaire de Chine - Fédération de Russie - Mongolie

La Chine et la Russie ont signé un accord de coopération en matière de prévention et d'extinction des incendies de forêt. Cet accord comprend l'échange d'équipes spécialisées de protection contre les incendies de forêt (Davidenko 1997). Le Gouvernement chinois central a affecté des fonds spéciaux à la mise en place de pare-feu le long de la frontière avec la Russie et la Mongolie (Wang Dong 1998).

6.4. Programmes d'échanges internationaux

Des programmes d'échanges internationaux avec des pays n'appartenant pas à la région Europe-Asie tempérée et boréale existent entre les Etats-Unis, la Fédération de Russie, la Norvège et l'Allemagne.

Après l'échange sur les incendies en 1997 (Wildland Fire Exchange 1997), le Service de la gestion des terres (Bureau of Land Management, BLM) du Département de l'intérieur des Etats-Unis a renforcé ses partenariats multilatéraux (Vickery 1997).

Une Lettre d'accord commun entre le BLM et le Service national russe de protection aérienne contre les incendies de forêt (Avialesookhrana) a été signée le 9 juin 1997 (Rosenkrance et Andreev 1997). La lettre envisage la coopération pour le partage des informations, des technologies d'extinction, du personnel, de la formation, et une assistance mutuelle. Le programme est devenu pleinement opérationnel avec des échanges réciproques sur le terrain pendant la saison d'incendies de 1998 (Vickery 1998).

Le BLM et la Norvège ont conclu un accord pour l'échange de personnel de lutte anti-incendie (Vickery 1998). Un programme commun de recherches sur le feu est en cours entre le BLM et l'Institut Max Planck de chimie en Allemagne, Groupe de recherches en écologie du feu, depuis 1998.

Depuis 1997 le BLM est le co-sponsor financier de International Forest Fire News de l'ONU-FAO/CEE (Goldammer 1998a).

Un programme d'échange entre les personnels de lutte anti-incendie du Service des forêts des Etats-Unis et du Service des forêts de la Fédération de Russie est en cours depuis le milieu des années 90.

6.5. Programmes de coopération technique outre-mer

On constate depuis quelques années une augmentation des projets de développement technique bilatéraux et multilatéraux ayant pour objectif le transfert des compétences en matière de science du feu, de gestion des incendies et d'élaboration des politiques liées aux incendies, des pays européens vers les pays en voie de développement. Quelques exemples souligneront l'importance et la portée de ces projets:

· Office allemand de la coopération technique (GTZ): Projets pour la gestion intégrée des incendies (de forêt) en Indonésie et en Mongolie. Composantes sur les incendies dans de nombreux projets forestiers bilatéraux, par exemple en Algérie, en Argentine et au Soudan.

· Programme forestier Namibie-Finlande mené par le FTP: Projet pour la gestion intégrée des incendies de forêt (Caprivi). De nombreux programmes de formation à la gestion des incendies ont été dispensés dans le monde entier.

· Institut pour les ressources naturelles (Natural Resources Institute, NRI) au Royaume-Uni: installation de technologies de détection et de surveillance des incendies par satellite dans de nombreux pays en développement.

· Union européenne: Projet pour la prévention et la maîtrise des incendies de forêt en Indonésie.

Il faut noter que ceci ne constitue pas une liste exhaustive des projets de transfert de technologie. On prévoit une augmentation du nombre des projets de coopération technique. Ceci montre que les problèmes liés à la gestion des incendies de végétation et des incendies liés à l'utilisation des terres dans les pays en développement ont été identifiés.

7. CONCLUSIONS

Les causes et les effets des incendies dans la région Asie tempérée et boréale présentent de multiples facettes en raison d'une grande diversité culturelle et de conditions socio-économiques et environnementales très variées. Il est donc impossible de tirer une conclusion générale ou de formuler des recommandations qui conduiraient à des réponses uniformisées, ou à des stratégies et politiques nationales en matière de gestion des incendies valables pour tous.

Cependant, les études de cas par pays présentées de façon détaillée révèlent que les politiques nationales les plus valables en matière de gestion des incendies de forêt et d'autres types de végétation, par exemple les feux de steppe, considèrent que la cause principale des incendies est d'origine humaine. La prévention a été reconnue comme étant particulièrement importante dans la conception des politiques et des stratégies de gestion des incendies.

Les principaux problèmes dus aux incendies ont été identifiés (1) sur les terrains touchés par la pollution industrielle ou contaminés par la radioactivité, (2) dans les forêts boréales à population clairsemée de l'Asie centrale où la gestion des incendies est limitée par le manque de moyens de lutte contre les incendies, et (3) dans les régions où l'augmentation des activités de brûlage conduit à une importante dégradation des écotones de forêts de montagne, de steppe et de forêt-steppe situés dans la zone de transition entre les zones tropicales et subtropicales et la zone boréale, à l'extrémité sud de la région.

Le débat sur l'utilisation du brûlage dirigé dans la gestion des incendies en Russie, et dans la conservation de la nature et la gestion des paysages en Europe occidentale, fait surgir de nouveaux défis en matière de gestion des incendies. Des progrès technologiques de pointe sont en cours, tels que la télédétection aéroportée des incendies et de leurs impacts.

La coopération internationale dans le domaine de la gestion des incendies se développe: accords transfrontaliers d'assistance mutuelle en cas de situations de catastrophe dues aux incendies; échange de compétences en matière de gestion des incendies; programmes internationaux de recherches sur le feu au sein de la région Europe et Asie tempérée et boréale, mais aussi dans le cadre d'échanges avec d'autres régions.

Bien que les problèmes dus aux incendies soient moins importants dans la région de la Baltique qu'en Europe méditerranéenne ou dans d'autres régions du monde, de nouveaux projets de collaboration internationale en matière de gestion des incendies se mettent en place.

Les politiques nationales et internationales se basent de plus en plus sur des synergies, en particulier au sein des Communautés européennes et de la CEE.

On peut en conclure que, sur le plan politique, à la fois aux niveaux international et national, la gestion des incendies en tant qu'élément d'une gestion durable des forêts a progressé. Cependant, des actions supplémentaires sont nécessaires à la mise en œuvre de la gestion des incendies.

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ANNEXE I - STATISTIQUES DES INCENDIES

Tableau 1. Statistiques des incendies de forêt pour l'Europe (Europe du Sud exclue) et pour l'Asie tempérée et boréale pour la période 1980-1996. Note: les données sur les causes des incendies ne correspondent pas toujours à la période indiquée. Sources: CEE/FAO et rapports des pays publiés dans International Forest Fire News (IFFN) et dans la base de données du Centre mondial de surveillance des incendies (GFMC)

Pays

Période

Superficie annuelle moyenne brûlée (ha)

Nombre moyen d'incendies

Causes des incendies (%)

Nombre total d'incendies par causes connues

Dont incendies causés par (%)

Inconnues

Connues

Négligence

Incendie criminel

Foudre

Afghanistan

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Allemagne

1980-1996

1265

1612

40

60

12523

63

33

4

Autriche

1980-1996

104

150

22

78

1705

63

8

29

Azerbaïdjan

1991-1994

39

5

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Bélarus

1990-1996

5003

3597

22

78

15828

100

0

0

Belgique

1980-1996

152

68

31

69

613

80

17

2

Bulgarie

1980-1996

3009

245

53

47

1867

81

15

4

Corée du Sud

1987-1991

665

172

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Danemark

1980-1996

38

10

36

64

65

83

14

3

Estonie

1990-1996

327

139

16

84

1249

83

15

2

Fédération de Russie

1980-1996

920713

17499

42

58

135283

79

0

21

Finlande

1980-1996

504

608

20

80

5340

76

4

20

Géorgie

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Hongrie

1980-1994

1066

266

19

81

512

99

1

0

Irlande

1980-1994

619

465

85

15

632

88

12

0

Islande

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Japon

1981-1989

3783

3695

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Kazakhstan

1994-1996

12753

1068

20

80

2579

100

0

0

Kirghizistan

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Lettonie

1991-1996

1295

1001

0

100

5006

83

17

1

Lituanie

1984-1996

202

669

6

94

3536

80

19

1

Luxembourg

1980-1996

4

9

36

64

76

91

8

1

Mongolie (**)

1980-1996

337347

151

0

0


0

0

0

Mongolie intérieure (RP Chine)

1986-1996

31022

75

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Norvège

1980-1996

961

487

27

73

3926

74

6

21

Ouzbékistan

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Pakistan

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Pays-Bas

1980-1996

172

114

57

43

795

34

62

4

Pologne

1980-1996

5170

3525

29

71

42829

69

30

1

Province de Heilongjiang (RP Chine)

1986-1996

94198

38

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

République de Moldova

1991-1995

24

14

0

100

51

100

0

0

République Tchèque (*)

1980-1996

512

943

19

81

7703

96

2

2

Roumanie

1980-1996

244

78

27

73

729

90

6

3

Royaume-Uni

1980-1995

428

532

26

74

3923

47

52

0

Slovaquie

1994-1996

134

488

7

93

1197

99

0

1

Slovénie

1991-1996

643

89

40

60

279

75

11

14

Suède

1992-1996

2498

3280

40

60

5620

77

4

18

Suisse

1980-1996

407

108

31

69

1233

81

9

10

Tadjikistan

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

Turkménistan

1994-1996

522

9

4

96

1238

80

20

0

Ukraine

1990-1996

21605

4617

0

100

30016

100

0

0

Yougoslavie

1992-1996

2985

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

"~"

(*) = Tchécoslovaquie '1980-1994'

(**) = superficie brûlée en Mongolie 1996-1998: 9 000 000 ha

"~" = données non disponibles

Tableau 2. Statistiques des incendies de forêt pour la Fédération de Russie 1988-1997. Source: Rosleskhoz (1998)

Indices

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Terre forestière brûlée par les incendies (× 1000 ha)

786,9

1627,9

1366,3

682,0

691,5

748,6

536,8

360,1

1853,5

726,7


- y compris feux de cimes

143,8

247,4

23,9

116,0

56,0

104,1

61,4

23,6

204,9

127,2

Terre non forestière brûlée (× 1000 ha)

224,4

412,4

303,3

444,1

451,3

451,8

186,3

102,7

458,4

257,0

Nombre total d'incendies de forêt causés par:

18573

21934

17672

17965

25777

18428

20287

25951

32833

31300


- brûlages agricoles

1046

1067

1313

1441

1204

1094

1387

1140

2924

2530


- opérations d'exploitation forestière

586

400

209

274

377

219

249

192

335

138


- groupes d'études et de recherche

222

109

69

41

41

47

36

30

10

16


- autres organisations

1273

1086

728

990

643

568

497

413

729

564


- population locale

11241

13265

10710

11083

20608

13010

15467

21034

25682

26074


- foudre

3661

5273

3809

3620

2523

2804

1957

2653

2290

1538


- autres causes

544

734

834

516

381

686

694

489

863

440

Pertes totales causées par les incendies de forêts en millions de roubles (sans compter l'inflation)

88,6

201,8

111,6

95,6

81,5

24225,7

94952

283524,1

1456100,3

1301181,2

Brûlées et endommagées:












- forêt sur pied (millions de m³)

37,0

65,2

23,4

10,0

11,1

22,3

10,2

8,5

55,9

21,8


- production de grumes (1000 m³)

83,7

87,4

87,6

5,1

127,5

35,6

12,7

3,5

6,1

15,1


Tableau 3. Causes des départs de feux au Bhoutan. Source: Chhetri (1994)

Cause

%

Brûlage de déchets (c.-à-d. feu échappé d'un champ)

40

Pâturage du bétail (brûlage pour le regain)

30

Feu incontrôlé (feu de camp, de cuisson, de chauffage et d'entretien des routes)

25

Fumeurs

5

Feux d'origine humaine

100


Tableau 4. Dépenses nationales pour la lutte anti-incendie en République Populaire de Chine en 1997. Source: Wang Dong (1998)

Année 1997
Total (RMB)

Lutte aérienne anti-incendie

Pare-feu

Equipes de lutte anti-incendie

Equipement

185 000 000

20 000 000

10 000 000

80 000 000

55 000 000


Tableau 5. Catégories de mesures de lutte anti-incendie approuvées pour les Etats membres de l'Union européenne pour la période 1992-1996. Source: Lemasson (1997)

Mesures

Aide accordée
(en millions d'ECU)

%

Campagnes d'information et projets de lutte contre les causes

8,0

13

Projets de prévention

30,3

48

Projets de surveillance

18,6

30

Projets de systèmes d'information, etc.

6,0

9

Total

62,9

100


ANNEXE II - CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS DU SÉMINAIRE SUR "LES FORÊTS, LES INCENDIES ET LE CHANGEMENT PLANÉTAIRE" (SHUSHENSKOE, FÉDÉRATION DE RUSSIE, 4-9 AOÛT 1996). EXTRAITS DU RAPPORT DE LA CONFÉRENCE (CEE/FAO/OIT 1996)

1. Déclaration générale sur le rôle du feu dans l'environnement mondial

I. Les incendies, qu'ils soient d'origine anthropique ou naturelle, sont un phénomène important dans toutes les zones de végétation de la planète. Leurs effets, cependant, sont variables. Les incendies peuvent endommager temporairement les écosystèmes forestiers, mais aussi conduire à une dégradation des sites à long terme ou à une altération des régimes hydrologiques, qui peuvent avoir des répercussions néfastes sur l'économie, et sur la santé et la sécurité humaines.

II. En raison de la croissance de la population mondiale et des changements d'utilisation des terres, des effets cumulatifs des perturbations anthropiques, et de la surexploitation des ressources végétales, de nombreux types de forêts, qui s'étaient adaptés au feu au cours de leur évolution, deviennent de plus en plus vulnérables au feu.

III. Par ailleurs, chez de nombreuses formations végétales des écosystèmes tempérés, boréaux et tropicaux, le feu joue un rôle essentiel dans le maintien de la dynamique naturelle et la préservation de la biodiversité, de la capacité de charge et de la productivité de ces écosystèmes. Nombreuses sont les régions du monde où les pratiques forestières et agricoles durables et les activités pastorales dépendent de l'utilisation du feu.

IV. Les incendies de végétation émettent des gaz et des particules en suspension qui ont des effets considérables sur la composition et le fonctionnement de l'atmosphère au niveau planétaire. L'action de ces émissions se conjugue à celle des émissions provenant de la combustion des combustibles fossiles et d'autres processus technologiques, qui sont les causes principales des perturbations du climat dues aux activités humaines.

V. On prévoit que le changement climatique planétaire aura des répercussions sur les régimes des feux et entraînera une augmentation du nombre des incendies et de leur pouvoir destructeur, en particulier dans les régions boréales continentales de l'Amérique du Nord et de l'Eurasie.

VI. Dans bien des régions du monde, la politique traditionnelle menée en matière d'incendies se limitait à maîtriser les incendies. Un nombre croissant de pays l'ont remplacée par des politiques de gestion des incendies, afin de préserver la fonction du feu dans l'élimination des accumulations de combustibles susceptibles de provoquer des incendies destructeurs, et de stopper la succession à des stades plus productifs pour les populations humaines que ne le sont les forêts et les broussailles, qui seraient les formes de végétation dominantes en l'absence de feu.

VII. Cependant, de nombreux pays prennent de mauvaises décisions - souvent parce que les autorités responsables et les gestionnaires ne reçoivent pas suffisamment d'informations de base sur les incendies et de formations, et ne disposent pas des technologies ou des infrastructures nécessaires. Les grandes catastrophes dues aux incendies survenues au cours de ces dernières années, surtout dans les pays les moins développés, auraient pu être moins graves et plus limitées si les capacités nationales de gestion des incendies avaient été développées et si la communauté internationale avait apporté son soutien.

VIII. Bien que la communauté mondiale des experts en science du feu ait accompli des progrès considérables dans l'étude de l'impact des incendies à l'échelon planétaire, grâce à l'utilisation des technologies existantes et à la mise au point de technologies nouvelles, il n'existe aucun mécanisme international pour le recueil, l'évaluation et le partage systématiques des informations sur les incendies au niveau mondial, ni de mécanismes internationaux capables d'assurer la gestion des catastrophes dues aux incendies, l'assistance et les secours.

IX. Par conséquent, les participants au séminaire CEE/FAO/OIT sur "Les forêts, les incendies et le changement planétaire" ont adopté les conclusions et recommandations suivantes:

A. Conclusions

1. Ce séminaire a mis en évidence les impacts économiques et écologiques des incendies de forêt, de l'échelon local à l'échelon mondial. Des études scientifiques ont démontré le risque que se produisent des catastrophes majeures au niveau planétaire, telles que le transport de substances radioactives par la fumée des incendies de végétation, et chiffré les pertes de nombreuses vies humaines au cours des incendies récents. On a constaté l'absence d'une base de données statistiques mondiale sur les incendies, permettant de préciser dans l'espace et dans le temps l'ampleur des impacts économiques et écologiques des incendies, et conclu qu'une telle base de données était indispensable. Dans le contexte actuel du changement planétaire, il est en effet indispensable de disposer d'une base de données fiable pour assurer un développement durable et répondre aux besoins urgents des organismes de gestion des incendies, des décideurs, des projets internationaux et de la communauté mondiale travaillant dans le domaine de la modélisation.

2. Les problèmes d'incendies présentent des similitudes évidentes à travers le monde, en particulier une augmentation de leur fréquence et de leurs impacts, allant de pair avec la diminution des moyens financiers affectés à la gestion des incendies, ce qui souligne l'urgente nécessité de coordonner les moyens au niveau international ou mondial afin de faire face efficacement aux incendies catastrophiques majeurs imminents.

3. Etant donné que le changement climatique une réalité virtuelle, dont on prévoit des effets importants aux latitudes septentrionales, les participants au séminaire reconnaissent que l'activité des incendies dans la zone boréale et tempérée augmentera de façon importante à l'avenir, avec des répercussions sur la biodiversité, la répartition des classes d'âge dans les forêts, la migration des forêts et leur durabilité, et le bilan du carbone terrestre. Il est indispensable de prévoir avec précision les futurs régimes des feux dans ces régions, pour pouvoir prendre des décisions éclairées dans le domaine de la gestion des incendies.

B. Recommandations

1. Il est urgent de disposer d'informations quantitatives sur la répartition spatiale et temporelle des incendies de végétation dans le monde, relatives à la fois au changement planétaire et à la gestion des catastrophes. Compte tenu des diverses initiatives récentes des organisations des Nations Unies en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable au niveau mondial, le séminaire CEE/FAO/OIT sur "Les forêts, les incendies et le changement planétaire" préconise vivement la création d'une unité spécialisée des Nations Unies conçue spécifiquement pour établir un inventaire des incendies au niveau mondial, en utilisant les moyens les plus modernes actuellement disponibles pour produire très rapidement un inventaire de premier niveau, dont la qualité devrait ensuite être améliorée durant les dix années à venir. Les données de l'inventaire des incendies constitueront les données de base à intégrer dans un Système mondial d'information sur les incendies de végétation.

La FAO doit prendre l'initiative et coordonner un forum avec d'autres organisations appartenant ou non à l'ONU et travaillant dans ce domaine, comme par exemple diverses activités scientifiques du Programme international géosphère-biosphère (PIGB), pour assurer la concrétisation de cette recommandation.

Les informations contenues dans les Annexes I à III (Avant-projets de propositions pour la mise au point d'un système standardisé d'inventaire sur les incendies) aux présentes recommandations décrivent les besoins en information (types d'information, utilisation de l'information) et la mise en place de mécanismes de recueil et de diffusion des données de l'inventaire des incendies à l'échelle mondiale.

2. La mise au point d'un satellite destiné à mesurer l'importance géographique et l'impact sur l'environnement des incendies de végétation est fortement soutenue. Cette initiative est en cours d'évaluation par la NASA, et le présent séminaire recommande vivement qu'elle soit encouragée et soutenue, ainsi que d'autres initiatives analogues (par exemple, le capteur NOMOS de la station MIR).

3. Il faut disposer d'un procédé permettant d'assurer dans de bons délais le recueil et le partage des informations sur les incendies actifs dans le monde entier. On recommande la création d'une page d'accueil sur le Web pour la gestion de ce flux d'information. Elle pourrait être coordonnée avec une initiative du G7 en cours, l'Initiative pour un réseau mondial d'information sur la gestion des urgences (Global Emergency Management Information Network Initiative, GEMINI), qui comprend une proposition de création d'un réseau mondial d'information sur les incendies par l'intermédiaire du Web.

4. Il faut mettre en place des mécanismes encourageant l'autonomie des communautés pour l'atténuation des dommages dus aux incendies, et permettant aussi un partage rapide et efficace des ressources entre les pays lorsque des incendies catastrophiques se déclarent. Etant donné que l'Organisation des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophes (UNDRO) est une organisation reconnue et bien établie pour la coordination et les interventions d'urgence, notamment en cas d'incendies, on recommande que cette organisation, en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), soit chargée de la préparation des étapes nécessaires18. Les mesures prises doivent suivre les objectifs et les principes de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (IDNDR).

18 L'UNDRO n'existe plus. Ses tâches ont été reprises par le Département des affaires humanitaires (DHA), en cours de réorganisation au moment de la rédaction de ce rapport. La Division pour la coordination des secours (Relief Coordination Branch) du DHA, par l'intermédiaire de son Unité commune PNUE/DHA pour l'environnement (Joint UNEP/DHA Environment Unit), agit par le biais d'équipes des Nations Unies pour l'évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) qui interviennent dans les régions sinistrées.
5. La menace sans précédent représentée par les incendies brûlant dans une végétation contaminée par la radioactivité et le manque d'expérience et de techniques de lutte contre les incendies radioactifs exigent un programme spécial de recherche, de prévention et de maîtrise des incendies, concerté au niveau international. Ce programme doit être mis en œuvre sous les auspices de la FAO/CEE/OIT.

6. La Conférence internationale sur les incendies de végétation prévue en 1997 au Canada (Wildland Fire 97 International Conference) doit servir de tribune pour diffuser les recommandations du présent séminaire. Ce résultat pourrait être obtenu par le co-parrainage de cette conférence par la FAO, l'UNDRO, l'UNESCO, l'IDNDR et l'Equipe de spécialistes des incendies de forêt de la FAO/CEE/OIT.

Les Annexes aux recommandations de la conférence fournissent des détails sur le système standardisé d'inventaire des incendies proposé. Elles sont publiées dans le n° 15 de International Forest Fire News, pages 45-47.

Annexe I: Avant-projets de propositions pour la création d'un système standardisé d'inventaire des incendies

Annexe II: Besoins en information

Annexe III: Mise en place de mécanismes pour la collecte et la diffusion des données mondiales sur les incendies.

ANNEXE III - PREMIÈRE CONFÉRENCE BALTIQUE SUR LES INCENDIES DE FORÊT, 5-8 MAI 1998, RADOM-KATOWICE, POLOGNE

Recommandations générales

1. Les incendies de forêt représentent l'une des menaces principales à la durabilité des écosystèmes forestiers et à leur capacité de continuer à assurer leur rôle pluri-fonctionnel.

2. Les pays situés au bord de la mer Baltique (Allemagne, Danemark, Estonie, Finlande, Lituanie, Lettonie, Norvège, Pologne, Russie et Suède), dénommés ci-après pays Baltes, sont l'une des régions européennes à haut risque d'incendie et à fort degré de contamination de l'environnement. Les forêts de cette région ont une grande valeur, tant sur le plan des ressources naturelles que par leurs fonctions économiques et sociales. La grande majorité des incendies de forêt sont déclenchés de façon directe ou indirecte par les activités humaines. En raison de l'évolution de l'environnement planétaire et de la pression toujours croissante infligée aux forêts par les sociétés, il faut s'attendre à voir le risque incendie augmenter dans la région.

3. Afin de résoudre les problèmes présents et futurs en matière de protection contre les incendies de forêt, il faut constamment renforcer et standardiser les activités de prévision, de détection et d'extinction, et améliorer les réglementations en vigueur.

4. La condition préalable pour que ces activités soient efficaces est le développement d'une coopération globale dans les domaines de la science, de la technologie et des aspects organisationnels, avec la participation du public, aux niveaux international, national et local.

5. La Conférence reconnaît que les forêts des pays Baltes doivent être aménagées conformément aux principes de la biodiversité. Compte tenu des facteurs ci-dessus, nous estimons nécessaire de créer un programme international pour la protection contre les incendies dans les pays Baltes. La protection des terres boisées contre les catastrophes naturelles doit figurer dans les accords de coopération, en particulier dans les zones transfrontalières.

6. La Conférence recommande que le problème des incendies de forêt soit abordé conformément au Plan d'action Baltic 21, aux activités régionales de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (IDNDR), et à d'autres programmes.

Recommandations spécifiques

I. Prévention

1. La gestion des forêts doit prendre en compte la nécessité de renforcer la résistance naturelle des forêts aux facteurs néfastes, dont les incendies. Parmi les tâches à entreprendre dans ce domaine figurent en particulier: l'adaptation de la composition des peuplements forestiers aux conditions des habitats, la protection de la biodiversité, l'amélioration de la capacité de rétention d'eau dans les terres boisées et le renforcement des infrastructures.

2. Les activités de prévention doivent être particulièrement intensifiées dans les zones fortement contaminées, surtout par des substances radioactives, où, en sus des pertes économiques, les incendies provoquent la réapparition de la contamination.

3. Les problèmes en matière de protection contre les incendies doivent toujours être envisagés dans le cadre de la mise au point de plans de gestion de l'espace comprenant, entre autres, l'augmentation du taux de boisement, l'utilisation de l'espace dans les terres boisées, et le développement des infrastructures.

4. Il faut développer la coopération pour renforcer les programmes de formation destinés aux services forestiers et aux services de lutte anti-incendie.

5. Il est recommandé d'intensifier les activités d'information et de promotion afin d'augmenter la sensibilisation des populations, en particulier à l'échelon local.

II. Activités de prévision, de détection et d'extinction

1. La protection contre les incendies dans les terres boisées doit faire partie intégrante des programmes nationaux de secours.

2. En ce qui concerne l'échange d'informations et de moyens entre les pays Baltes, nous recommandons d'élaborer des programmes et des mécanismes d'échange pour la région baltique qui incluraient la recherche scientifique liée aux incendies, l'impact de l'évolution de l'environnement au niveau planétaire et l'utilisation du brûlage dirigé (dans les domaines de la foresterie, de la conservation de la nature et de la gestion des paysages), la formation à la protection contre les incendies et l'assistance réciproque.

3. Il faut prendre des mesures pour améliorer les réglementations juridiques se référant à la mise en place de systèmes de secours forestiers et les systèmes de financement, et aussi pour obliger les entreprises qui font courir un risque d'incendie aux terres boisées à les protéger et à remédier aux dégâts.

4. Il faut chercher à renforcer la coopération transfrontalière dans les domaines de l'alerte précoce, de la surveillance, de la détection, de l'extinction des incendies, de l'échange d'information et de la mise en œuvre de projets communs.

5. Dans le but de maîtriser les incendies, toutes les forêts doivent être traitées de la même manière quelle que soit la structure foncière, en particulier dans les pays où les forêts sont re-privatisées.

6. Nous devons améliorer les systèmes de télécommunications et assurer leur compatibilité et leur fiabilité, en particulier dans les zones transfrontalières.

7. Nous devons prendre de nouvelles initiatives visant à éliminer les barrières entre les pays Baltes par des allègements des droits de douanes et des subventions permettant le transfert des moyens techniques utilisés dans la protection des forêts.

III. Activités après incendie

1. La remise en culture des forêts brûlées doit être considérée comme un problème particulier de la science et des pratiques forestières, et donner lieu à des échanges internationaux.

2. Les pays Baltes doivent se prêter assistance mutuelle pour l'utilisation des moyens techniques et des expertises.

3. Il est recommandé de mettre en place un système avancé de collecte des statistiques des incendies au niveau international, incluant spécifiquement les dommages aux peuplements forestiers touchés par les incendies.

IV. En vue du développement ultérieur de la coopération internationale entre les pays Baltes dans le domaine de la protection contre les incendies, nous recommandons:

1. D'instaurer des réunions de travail régulières (deux fois par an) des représentants des pays Baltes.

2. D'unifier les solutions juridiques systématiques concernant la prévention des incendies dans les pays Baltes.

ANNEXE IV - LES INCENDIES DE FORÊT EN ZONE BORÉALE, L'ATMOSPHÈRE ET LE CLIMAT

1. Le feu, source naturelle cyclique de gaz à effet de serre

La périodicité naturelle des incendies dans les écosystèmes forestiers boréaux varie de quelques années à plusieurs décennies ou siècles, et représente un facteur important pour le maintien d'un équilibre dynamique entre la végétation et le climat. Les incendies des forêts boréales dégagent par poussées cycliques du carbone sous forme de gaz traces actifs au niveau de la radiation ("gaz à effet de serre"), par exemple du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO), ou du méthane (CH4).

Théoriquement, il n'y a pas de flux nets de carbone induits par les incendies dans l'atmosphère pendant la période interglaciaire actuelle, tant que le carbone libéré par les incendies sera absorbé par la croissance des plantes, pour des échelles de temps variables. Cependant les variations climatiques passées, comme l'ont démontré les analyses dendrochronologiques et densitométriques dans la zone boréale, suggèrent que des périodes de dizaines ou de centaines d'années de climat plus chaud ou plus frais que la moyenne à long terme ont dû modifier périodiquement les flux de carbone.

2. Caractéristiques des émissions gazeuses

La proportion de certains gaz traces actifs au niveau de la radiation, par exemple les produits de combustion incomplètement oxydés comme le monoxyde de carbone (CO) et le méthane (CH4) dégagés par les incendies boréaux est supérieure (taux d'émission) aux valeurs correspondantes pour d'autres écosystèmes, par exemple les savanes tropicales et subtropicales qui représentent les incendies les plus étendus sur la planète. Une expérience à grande échelle sur le feu menée dans la Région de Krasnoïarsk en 1993 a révélé que les quantités des produits de combustion active sur le plan chimique ou photochimique, dégagées par unité de combustible brûlé dans les incendies des zones boréales, sont toujours supérieures à celles dues aux incendies dans les autres grands écosystèmes de la planète (FIRESCAN Science Team 1996, Cofer et al. 1996 a,b, 1998).

Certains feux boréaux sont caractérisés par un comportement spécifique, par exemple les feux de remplacement des peuplements, de forte intensité, qui induisent une forte activité de convection et injectent des émissions de fumée dans les couches supérieures de la troposphère, d'où elles peuvent même être transportées vers la stratosphère. L'un des objectifs principaux de la grande expérience sur le feu en Sibérie en 1993 était l'échantillonnage des émissions pour des analyses spécifiques du bromure de méthyle (CH3Br) et du chlorure de méthyle (CH3Cl). On sait que les produits de dégradation de ces composés, ainsi que les chlorofluorocarbones (CFC) à plus longue durée de vie, induisent une diminution de l'ozone stratosphérique. Il faut signaler ici que le brome est beaucoup plus efficace que le chlore par atome unitaire pour dégrader l'ozone (d'un facteur d'environ 40; WMO 1992). Les taux d'émission de CH3Br et de CH3Cl mesurés dans l'expérience sur le feu dans l'îlot forestier de Bor étaient bien supérieurs à ceux trouvés pour d'autres incendies de végétation (Manö et Andreae 1994).

3. Le feu, puits de carbone atmosphérique?

Un examen approfondi des sols et des couches de matière organiques dans les forêts boréales et d'autres terrains organiques (humus brut, tourbe) révèle l'abondance du charbon de bois. La majorité de celui-ci consiste essentiellement en carbone élémentaire, formé au cours de la pyrolyse. Le carbone élémentaire n'est pas dégradable biologiquement, est chimiquement inerte et n'est pas absorbable par les plantes. Outre les dépôts de particules de charbon de bois plus grosses contenant du carbone élémentaire, ce dernier est aussi libéré en petites quantités et transporté sous forme d'aérosol; on ne dispose pas encore de données quantitatives.

En général, la plupart des incendies de forêt boréaux ne déstabilisent pas l'écosystème (par exemple en diminuant la productivité de la biomasse végétale ou la capacité de charge en biomasse) à long terme, quelle que soit la périodicité du retour du feu. La formation du carbone élémentaire représente donc un puits net de carbone atmosphérique car l'absorption cyclique du carbone atmosphérique (par la photosynthèse) reste constante, et ni le charbon de bois déposé à la surface du sol ou en profondeur, ni les aérosols de carbone élémentaire déposés sur des sites éloignés de l'incendie ne sont disponibles pour les végétaux et ne sont soumis à la dégradation.

La quantification de ce puits mondial de carbone dû à la formation et au dépôt de carbone élémentaire est encore à ses débuts, et le recueil de données sur le stockage du charbon de bois pan-boréal exige encore beaucoup de travail. Cependant, l'état actuel des connaissances permet de conclure que les feux dans des "écosystèmes durables vis-à-vis du feu" en général, et les feux boréaux en particulier, peuvent aider à expliquer au moins en partie le "puits de carbone manquant" (Kuhlbusch et Crutzen 1995, Kuhlbusch et al. 1996).

4. Changement climatique planétaire: la forêt boréale pourrait être en phase de transition, de son rôle actuel de puits de carbone à celui de source de carbone

4.1. Stockage actuel du carbone boréal à l'échelon mondial

Les évaluations des quantités de carbone stocké actuellement dans la biomasse végétale aérienne et souterraine, vivante et morte (sans compter la matière organique du sol), dans l'ensemble de la zone forestière boréale, varient entre 66 et 98 milliards de tonnes (US Department of Energy 1983, Apps et al. 1993). De grandes quantités supplémentaires de carbone sont stockées dans les sols des forêts boréales (200 milliards de tonnes environ) et dans les tourbières boréales (420 milliards de tonnes environ).

4.2. Effet de serre, réchauffement planétaire et modification de la végétation

Le réchauffement planétaire prévu au cours des 30 à 50 années à venir, selon les projections des modèles de circulation générale (MCG) pour un scénario d'augmentation des gaz à effet de serre équivalant à un doublement du dioxyde de carbone ("conditions de 2xCO2"), se fera surtout sentir dans les régions circumpolaires septentrionales. Ces modèles conduisent à penser que le réchauffement zonal pourrait entraîner des migrations des ceintures de végétation, avec par exemple une migration des forêts boréales vers le nord. On prévoit que la migration des écosystèmes aura un impact considérable sur la répartition de la phytomasse. Le réchauffement zonal affectera aussi l'équilibre de la réserve pan-boréale de carbone. Cependant les processus en jeu sont assez complexes et ne doivent pas être généralisés.

Un modèle développé récemment montre que sous des conditions de 2xCO2, 72 pour cent de la zone forestière boréale actuelle seraient couverts de forêts tempérées mixtes décidues (Smith et al. 1992). En supposant que les forêts mixtes décidues dans la région contiendraient environ 43 pour cent de carbone de plus dans la biomasse vivante que les forêts de la taïga (Kolchugina et Vinson 1993), le carbone total contenu dans la biomasse vivante dans la région occupée aujourd'hui par les forêts boréales augmenterait d'environ un tiers à long terme (Kasischke et al. 1995).

Cependant les effets du climat sur le carbone stocké dans le sol sont différents. L'augmentation prévue des températures moyennes dans la zone boréale accélèrera le taux de décomposition de la matière organique morte et dissoute dans les couches supérieures et minérales du sol, réduisant ainsi les quantités de carbone stockées.

4.3. Le changement climatique et les régimes des feux

La prévision de l'augmentation du nombre de sécheresses extrêmes sous des conditions de 2xCO2 montre que les régimes des feux subiront des transformations considérables (Flannigan et van Wagner 1991, Stocks 1993, Wein et de Groot 1995, Stocks et al. 1996b, Fosberg et al. 1996). Une augmentation de la durée de la saison des feux entraînera l'augmentation du nombre des grands incendies de forte intensité (Wotton et Flannigan 1993). Le MCG du Centre climatologique canadien prévoit une augmentation moyenne de la température mondiale de 3,5°C pour un scénario de conditions de 2×CO2. Dans la région, le réchauffement pendant l'hiver sera le suivant: régions continentales de la Sibérie et du Canada: +6-8°C, Alaska: +2-4°C, et Scandinavie: peu de changement. On prévoit que les températures printanières seront uniformément plus chaudes de 2 à 6°C et que les précipitations printanières seront de 8 à 30 pour cent supérieures aux valeurs actuelles. Les changements de température en début de saison des feux atteignent +6°C en Sibérie occidentale, avec des précipitations supérieures aux valeurs actuelles. Alors que les températures de milieu et de fin de saison des feux devraient être pratiquement identiques aux températures actuelles, on prévoit une baisse des précipitations. Les scientifiques canadiens prévoient une augmentation de la durée de la saison des feux au Canada de 30 jours en moyenne sous des conditions de 2×CO2, se traduisant par une augmentation supplémentaire de 20 pour cent de la superficie annuelle brûlée dans les forêts boréales canadiennes.

C'est dans les régions continentales de Sibérie orientale, où la présence de forêts de mélèzes, par exemple en Yakoutie, dépend de l'approvisionnement en eau par le permafrost permanent pendant la sécheresse estivale, que l'impact de l'augmentation de l'activité des incendies sera le plus critique. On sait que les incendies de forêt ont une influence sur la couche active et conduisent à la formation de thermokarst et à la disparition du couvert forestier. En bref: on prévoit que l'augmentation de l'activité des incendies aura pour conséquence la disparition à grande échelle des forêts de Sibérie orientale (Goldammer 1998b).


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