FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/99 - CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (29 juin)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui s’est rendue récemment dans le pays, a fait part à nouveau de ses préoccupations déjà exprimées lors des évaluations précédentes, en particulier concernant la dégradation des normes nutritionnelles. Des pénuries alimentaires de grande échelle ont déclenché des problèmes nutritionnels chroniques touchant l’ensemble de la population, qui pourraient avoir des conséquences irréversibles à long terme. Une enquête nutritionnelle effectuée l’an dernier a indiqué qu’environ 62 pour cent des enfants étudiés souffrent d’un retard de croissance modéré ou grave, tandis que 61 pour cent à peu près présentent une insuffisance pondérale. La fréquence du retard de croissance risque de rester importante, indépendamment des mesures correctrices appliquées actuellement, bien que des suppléments nutritionnels puissent réduire le dépérissement qui est déjà fréquent. Quoique l’enquête nutritionnelle de 1998 ait donné une bonne idée de la situation, il est nécessaire de vérifier encore l’étendue et la gravité du problème, afin de proposer des remèdes spécifiques. Compte tenu de ce qui précède, la mission souligne le besoin d’une enquête nutritionnelle plus exhaustive.

Les problèmes alimentaires devenant chroniques, il est de plus en plus important que, outre les céréales qui ont été la principale composante de l’aide alimentaire jusqu’ici, les aliments fournissant des acides aminés et acides gras essentiels ainsi que des micronutriments soient inclus afin de compenser les carences nutritionnelles. Il est donc impératif que l’aide alimentaire internationale soit plus diversifiée pour inclure des quantités plus importantes d’huiles et de protéines.

La mission a également observé des différences sensibles dans la consommation alimentaire. Certains groupes de population, par exemple des familles recevant une aide alimentaire internationale et/ou des intrants agricoles, sont mieux en mesure de faire face aux pénuries alimentaires que les habitants des zones montagneuses ou les familles de travailleurs industriels, notamment dans les régions non agricoles. Ces dernières années, ces groupes ont vu chuter le revenu que leur procurent les activités productives et les mécanismes de survie rationnels leur sont peu familiers. Ces familles sont déjà presque entièrement tributaires des rations du Système public de distribution de vivres. Les distributions d’aliments ayant cessé en avril 1999, elles ont dû compter sur d’autres denrées alimentaires ayant une valeur nutritionnelle inférieure. En outre, la capacité de ces groupes de se procurer des aliments sur les marchés agricoles est très limitée, parce qu’ils vivent dans des zones non agricoles et/ou n’ont pas assez de ressources pour acheter des aliments en quantités suffisantes. Compte tenu de ces différences, la mission s’est déclarée très préoccupée au sujet du bien-être nutritionnel de la population dans les zones du nord-est du pays qui sont industrielles et où les activités agricoles sont limitées. Bien que le PAM réponde à ces préoccupations en visant davantage de bénéficiaires dans le nord-est et en augmentant les rations, le nombre total de bénéficiaires et les programmes vivres-contre-travail dans ces zones, il faudra dans l’avenir mieux définir les besoins en tenant compte des facteurs géographiques et démographiques.

Sur la base des estimations de la production de riz et de maïs en 1998 faites par la dernière mission en octobre, et compte tenu de la production d’orge, de blé et de pommes de terre obtenue avec la double récolte de cette année, les disponibilités de céréales de 1998/99 ont été révisées et s’établissent maintenant à 3,78 millions de tonnes, soit environ 9 pour cent de plus que l’estimation initiale. En revanche, les besoins d’utilisation, concernant notamment les denrées vivrières, les aliments pour animaux et autres choses (semences et déchets), sont évalués à 4,823 millions de tonnes, ce qui laisse des besoins d’importation de 1,04 million de tonnes pour l’année. Sur cette quantité, on estime que les importations commerciales durant la campagne de commercialisation resteront inchangées à 300 000 tonnes. Les importations au titre de l’aide alimentaire, déjà livrées ou dans la filière, se montent à 642 000 tonnes. Les besoins d’importation non couverts sont donc d’environ 98 000 tonnes.


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