FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/99 - INDONÉSIE* (2 juin)

INDONÉSIE* (2 juin)

Dans l’ouest de Java, les pluies en avril/mai ont augmenté les réserves d’humidité pour les cultures de la deuxième campagne, tandis que le temps en général sec a favorisé les travaux des champs dans l’est. Les premières indications météorologiques et un léger redressement de l’économie permettent de penser que la production de riz sera meilleure en 1999, par rapport à l’année précédente, ce qui pourrait entraîner une certaine augmentation des superficies plantées en riz. En outre, grâce aux investissements et à l’amélioration des réseaux d’irrigation, soutenus par des mesures d’encouragement gouvernementales visant à améliorer la fourniture de crédit et d’intrants, on prévoit également une hausse des rendements.

La projection officielle pour la production de paddy de 1999 est de 48,7 millions de tonnes, chiffre proche de l’estimation finale de 48,5 millions de tonnes pour 1998. Sur la base de cette prévision, les besoins d’importations de riz pour la campagne de commercialisation de 1999/2000 (avril-mars), sont estimés à environ 3,1 millions de tonnes. Outre le riz, quelque 3,3 millions de tonnes de blé seront nécessaires durant la campagne de commercialisation en cours. Avec le ralentissement des activités économiques, la demande de produits du blé relativement chers, en particulier dans le secteur de la restauration rapide, a diminué en raison de la baisse des revenus. Compte tenu des stocks d’ouverture ainsi que de l’aide alimentaire bilatérale sous forme de blé déjà programmée, les besoins non couverts d’importation de blé en 1999/2000 sont estimés à 2,2 millions de tonnes. A la mi-mai, l’Office national de planification de la logistique (BULOG) a annoncé des plans pour vendre quelque 500 000 tonnes de blé en stock, plus du sucre et du soja, sur le marché libre. Auparavant, l’Office était responsable de plusieurs produits, y compris blé et sucre, mais il ne s’occupe plus maintenant que de riz. Avec la libéralisation accrue, les minoteries sont maintenant en mesure d’importer du blé directement au lieu de l’acheter par le biais de BULOG et un des problèmes posés par les stocks importants avec l’Office était son prix d’émission qui n’était pas compétitif. BULOG devrait acheter cette année aux producteurs 1,5 à 2 millions de tonnes de riz.

Bien que la crise économique ait affecté principalement la sécurité alimentaire dans les zones urbaines, par la perte d’emplois, la baisse des revenus des ménages et l’accès plus difficile aux aliments, le problème gagne les zones rurales, où les départs vers les villes se multiplient. Dans certaines zones rurales, la population a augmenté sensiblement, exerçant une forte pression sur les services, augmentant la compétition pour les emplois et faisant baisser les salaires. En outre, du fait que la plupart des immigrés n’ont pas de terre et ont peu d’économies ou de biens, ils deviennent plus vulnérables aux pénuries alimentaires. Malgré l’aggravation de la pauvreté rurale, la situation nutritionnelle des chômeurs dans les villes suscite encore une vive inquiétude. Dans ces zones, malgré des perspectives de reprise modestes cette année, de larges secteurs de la population restent gravement exposés à l’insécurité alimentaire, car leur capacité de faire face s’est beaucoup dégradée. Des études indiquent des carences nutritionnelles de plus en plus graves, en particulier parmi les groupes à risque tels que les enfants, les femmes enceintes et les mères allaitantes.

L’aide alimentaire internationale et bilatérale au pays a sans aucun doute aidé à réduire l’impact de la crise économique sur les ménages pauvres. Toutefois, la solution à l’insécurité alimentaire à long terme réside dans le redressement de l’économie, mais on considère également indispensable d’appuyer les initiatives nationales et internationales visant à stimuler le redressement agricole et économique.


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