FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/99 - JORDANIE (5 juin)

JORDANIE (5 juin)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, dans le pays du 28 avril au 15 mai, a constaté que la sécheresse la plus grave depuis des décennies a décimé les céréales et fortement réduit la production horticole. Le secteur de l’élevage a été touché de la même manière et de nombreux éleveurs d’ovins risquent la faillite du fait que les coûts montent en flèche et que les produits diminuent en qualité et en quantité. Une épidémie de fièvre aphteuse a aggravé les pertes de production dues à la sécheresse et l’on prévoit de nouvelles poussées épidémiques.

Cette sécheresse sans précédent ne pouvait pas arriver à un moment plus difficile, lorsque la capacité du pays à augmenter ses importations est gravement compromise par le taux élevé de chômage, la réduction des exportations, une baisse des réserves de devises et un taux de remboursement de la dette insoutenable de 850 millions de dollars E.-U. par an.

Selon la mission, la production céréalière intérieure sera la plus basse jamais enregistrée, avec 13 000 tonnes en 1999, ce qui permettra de couvrir seulement 0,6 pour cent environ des besoins de consommation intérieurs, au lieu des 10 pour cent habituels. La mission a estimé que les besoins d’importations céréalières se montent à 1,94 million de tonnes au total, dont 742 000 tonnes de blé, 725 000 tonnes d’orge, 370 000 tonnes de maïs et 99 000 tonnes de riz pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin). Environ 80 pour cent des besoins devraient être couverts par des importations commerciales, laissant un déficit de 387 000 tonnes à couvrir par une aide alimentaire d’urgence et au titre de programmes, dont 100 000 tonnes sont déjà engagés. La situation est particulièrement préoccupante pour les quelque 180 000 ménages de pasteurs et de ruraux sans terre, qui auraient besoin de 14 400 tonnes de blé et de 1 300 tonnes de légumineuses sous forme d’aide alimentaire d’urgence pendant huit mois. Il est également impératif de fournir une aide d’urgence au secteur agricole pour faire redémarrer la production pour l’an prochain.


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