FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 06/99 - RUSSIE, FÉDÉRATION DE (25 juin)

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (25 juin)

D’après les indications actuelles, la production céréalière devrait se rétablir par rapport au niveau de l’année dernière, estimée par la FAO à environ 55 millions de tonnes, tout en demeurant cependant légèrement inférieure à la moyenne. Favorisés par un printemps précoce et en dépit des problèmes économiques, les semis des céréales de printemps sont presque achevés, et il semble que l’objectif fixé à 38 millions d’hectares sera atteint, sinon dépassé. Les agriculteurs devraient également accroître les emblavures au maximum, car les prix sont élevés et les céréales sont un mode de paiement à l’abri de l’inflation. De bonnes précipitations cet hiver ont permis de reconstituer l’humidité des sols dans la plupart des régions, mais des gelées tardives en mai et des températures élevées en juin ont provoqué quelques dégâts. Cependant, même si le temps reste normal jusqu’à la récolte de septembre/octobre, on s’attend à ce que l’inflation et la pénurie endémique d’intrants maintiennent les rendements au-dessous du niveau moyen. L’essentiel des intrants devra venir du troc; or, du fait de la médiocre récolte de l'an passé, les ressources sont limitées. Difficulté supplémentaire pour les agriculteurs, le prix du carburant a considérablement augmenté.

Les perspectives des céréales d’hiver restent favorable. La superficie emblavée a été réduite de quatre pour cent et, sur les 13 millions d’hectares ensemencés, 1,9 million d’hectares de cultures ont été touchés par le gel (en 1998, 1,1 million d’hectares). Les conditions de végétation ont été généralement satisfaisantes, sauf dans certains endroits dans le nord du Caucase (Stavropol et Rostov) et d’une manière générale, les cultures d’hiver sont en meilleur état que l’année dernière. Si le temps reste favorable, les rendements moyens pourraient être supérieurs à ceux de l’année dernière, et la production globale de céréales pourrait s’accroître d’environ 10 pour cent et s'établir à 21 millions de tonnes, dont 15 millions de tonnes de blé, contre les 14 millions de 1998. La FAO estime provisoirement la récolte céréalière de 1999 à 65 millions de tonnes, dont quelque 33 millions de tonnes de blé (contre 30 millions en 1998) et 30 millions de tonnes de céréales secondaires (contre 22,6 millions en 1998).

Malgré la récolte médiocre de l’an dernier et la réduction des importations, la situation globale des approvisionnements alimentaires n’est pas critique, mais les prélèvements sur les stocks sont importants, et le prix nominal du blé a doublé, atteignant environ 95 à 100 dollars E.-U. la tonne. La pénurie et le prix élevé des céréales fourragères alimentaires ont fortement touché l’industrie de l’élevage et la production devrait décliner, même dans le domaine de l'aviculture, secteur qui jusqu’à cette année montrait des signes de redressement. Il est vrai que la demande de produits de l’élevage a régressé du fait de la diminution du pouvoir d’achat de la population. Dans les mois à venir, la croissance des pâturages naturels devrait remédier à la rareté des aliments du bétail. Selon les indications actuelles, les stocks du pays devraient suffire à satisfaire la demande intérieure jusqu’à la fin de la campagne de commercialisation en cours. La moitié environ de l’aide alimentaire promise en 1998/1999 (3,8 millions de tonnes de céréales, de même que de viande, de produits laitiers et de produits du soja) devrait parvenir dans le pays entre juillet et septembre 1999. Ces livraisons devraient permettre de soulager la situation des approvisionnements alimentaires jusqu’à la fin de la récolte et de contenir les prix. On prévoit cependant que l’approvisionnement en céréales sera également difficile en 1999/2000.


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