FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/99

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (20 septembre)

Les dernières estimations officielles de la récolte de maïs de 1999 ont été portées à 7 millions de tonnes, en raison des conditions météorologiques favorables enregistrées pendant la récolte. Elles concernent à la fois la petite exploitation et le secteur commercial. A ce niveau, la production reste inférieure de 8 pour cent à la récolte réduite de l'an dernier et de 22 pour cent à la moyenne des cinq dernières années. Malgré le début prometteur de la saison des pluies, elle a souffert des précipitations excessives de la mi-février et de la vague de sécheresse prolongée qui a suivi.

Après deux récoltes réduites consécutives, le pays pourrait être contraint d'importer du maïs au cours de la campagne commerciale 1999/2000 (mai/avril) afin de couvrir ses besoins de consommation intérieure, reconstituer la Réserve céréalière de sécurité et remplir ses engagements en matière d'exportation.

Malgré un recul de 5 pour cent de la superficie ensemencée en blé dû au temps sec, d'après les dernières prévisions officielles, la production serait de 1,5 million de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à la récolte inférieure à la moyenne de l'an dernier. Il est prévu que les importations de blé augmentent en 2000.

ANGOLA* (9 septembre)

La situation alimentaire du pays, déjà précaire, s'est détériorée après l'escalade des troubles civils de ces derniers mois. Le nombre de personnes déplacées des campagnes vers les capitales provinciales augmente chaque jour. Selon des rapports non confirmés, apparemment 200 personnes parmi la population déplacée meurent de faim chaque jour, tandis que la fréquence de la malnutrition, en particulier parmi les enfants, est également en augmentation. On estime actuellement que plus de deux millions de personnes, soit un sixième de la population, ont été déplacées depuis la reprise des hostilités en novembre de l'an dernier. Les régions les plus touchées sont les villes de Luena, Huambo, Kuito, Uige et Malanje, qui ont dû faire face ces dernières semaines à un afflux considérable de personnes déplacées, après l'intensification des combats entre les troupes gouvernementales et les rebelles de l'UNITA. Tandis que nombre de ces personnes déplacées se trouvent dans une situation proche de la famine, la population permanente connaît elle aussi de graves difficultés d'approvisionnement alimentaire. La plupart des routes étant coupées à cause de l'insécurité, les capitales provinciales sont isolées ce qui a pour conséquence une hausse sensible des cours des produits alimentaires. Par ailleurs, l'insécurité a sérieusement entravé la distribution de l'aide alimentaire aux populations sinistrées. Dans certains cas, l'intensification de l'activité militaire a rendu impossible la livraison des secours d'urgence par voie aérienne.

Malgré les conditions favorables de la campagne principale de 1998/99, la mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a estimé en mai que la production de maïs, principal aliment de base, avait reculé de 15 pour cent par rapport à l'an dernier. Les besoins globaux d'importation pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) ont été évalués à 505 000 tonnes de céréales, dont 325 000 tonnes devraient être fournies par des importations commerciales et 180 000 tonnes par une aide alimentaire. Les engagements à ce jour sont loin de couvrir ces besoins d'aide; il est demandé instamment aux donateurs d'annoncer des contributions supplémentaires. Un appui logistique pour les opérations aériennes de livraison, qui sont coûteuses, doit également être apporté sans délai. Il faut aussi des intrants agricoles, principalement des semences, pour permettre aux personnes déplacées de cultiver la terre pendant la prochaine campagne, qui commence en octobre. Le gouvernement a lancé un programme visant à réaffecter deux millions de personnes déplacées dans des zones agricoles autour des villes, où la sécurité est relativement mieux assurée.

BOTSWANA (9 septembre)

Les dernières estimations de la production de céréales secondaires de 1999 ont été ramenées à 19 000 tonnes, de sorgho principalement. Ce chiffre, supérieur de 90 pour cent à la récolte très médiocre de l'an dernier, reste toutefois inférieur à la moyenne. Le début prometteur de la saison des pluies a encouragé les agriculteurs à accroître nettement les emblavures, mais la vague prolongée de sécheresse qui dure depuis février a pesé sur les rendements.

Le déficit céréalier de la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) devrait être entièrement couvert par les importations commerciales.

LESOTHO (9 septembre)

D'après les estimations officielles finales, la production de céréales secondaires de 1999 s'établit à 182 000 tonnes, dont 134 000 tonnes de maïs et 48 000 tonnes de sorgho. Elle a augmenté de 29 pour cent par rapport à l'an dernier, mais reste toutefois largement inférieure à celle de 1996. En raison des bonnes pluies du début de la campagne, des superficies moyennes ont été ensemencées. Cependant, la vague de sécheresse qui a duré de fin janvier à fin mars, lors de la phase critique de croissance, a réduit les rendements de maïs. En revanche, la production de la variété de sorgho plus résistante a nettement progressé par rapport à l'an dernier, pour atteindre des niveaux supérieurs à la moyenne.

La production de maïs de cette année couvrira moins de 50 pour cent des besoins de consommation et il est prévu que ce déficit soit comblé par des importations commerciales s'élevant à 155 000 tonnes.

Les cultures de blé de 1999/2000, plantées en juin, en sont au stade végétatif. Les perspectives sont favorables.

MADAGASCAR (9 septembre)

La production de riz de 1999, estimée à 2,6 millions de tonnes, est supérieure à la moyenne et dépasse de 8 pour cent celle de l'an dernier. Malgré l'arrivée tardive des pluies, les précipitations ont été abondantes pendant la campagne. Les inondations des régions du sud-ouest dues aux fortes pluies ont été localisées et n'ont pas affecté la production globale. La fréquence des cyclones et des infestations d'acridiens a été limitée, ce dont la récolte de cette année a également tiré avantage.

La situation des approvisionnements alimentaires devrait être satisfaisante au cours de la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars), en particulier dans les zones vulnérables du sud, où la production a été bonne.

MALAWI (9 septembre)

La production de céréales secondaires de 1999, principalement maïs, est estimée à 2,4 millions de tonnes, niveau record supérieur d'un tiers à la bonne récolte de 1998. Les pluies abondantes et bien réparties tombées pendant la période de végétation, conjuguées à la distribution améliorée des intrants agricoles, ont eu un effet bénéfique sur les cultures. On estime également que la récolte des cultures non céréalières, principalement manioc, sera supérieure à celle de l'an dernier.

Compte tenu de cette récolte exceptionnelle, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être dans l'ensemble satisfaisante au cours de la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars). On estime que le pays, qui avait dû importer du maïs ces dernières années, disposera de 400 000 tonnes d'excédents exportables en 1999/2000.

MOZAMBIQUE (9 septembre)

On estime que la production céréalière totale de 1999 sera exceptionnelle, atteignant 1,7 million de tonnes. Cette bonne récolte est due au léger accroissement des emblavures et à la progression des rendements grâce aux pluies abondantes tombées pendant la campagne, ainsi qu'à l'utilisation accrue des intrants agricoles favorisée par les programmes de distribution et à un meilleur fonctionnement des marchés. Malgré l'arrivée tardive de la saison des pluies dans les provinces du nord et les graves inondations des provinces du centre et du sud, les conditions de croissance ont été dans l'ensemble favorables au développement des cultures. Les fortes pluies de cette année ont été particulièrement bénéfiques aux régions du sud souffrant d'un déficit alimentaire chronique, où de bonnes récoltes ont été engrangées. La superficie perdue à cause des inondations a été estimée à 63 000 hectares, soit quelque 2 pour cent de la superficie totale ensemencée.

Du fait de la bonne récolte et des améliorations apportées au système de commercialisation, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être satisfaisante au cours de la campagne de commercialisation 1999/2000. Les excédents de maïs exportables en 1999/2000 sont estimés à 150 000 tonnes. Cependant, on prévoit des importations de blé et de riz, pour lesquels le pays a un déficit structurel, de 175 000 tonnes et de 150 000 tonnes respectivement.

NAMIBIE (9 septembre)

Les dernières estimations officielles de la production de céréales secondaires de 1999 ont été portées à 70 000 tonnes. A ce niveau, la production est supérieure d'un tiers à la récolte médiocre de l'an dernier, mais elle reste inférieure à la moyenne des cinq dernières années. Ce résultat s'explique par les pluies irrégulières et mal réparties enregistrées dans les zones productrices du nord. De manière générale, les précipitations cumulatives d'octobre à avril dans la région productrice de maïs n'ont atteint que 75 pour cent de la normale. La hausse des prix et l'insuffisance des approvisionnements en semences ont eu également un effet préjudiciable sur la production.

Pour couvrir ce déficit en céréales secondaires, on estime qu'il faudra importer 84 000 tonnes de maïs pendant la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars). En outre, le pays a un déficit structurel en blé s'élevant à quelque 42 000 tonnes. La plupart des importations devraient être commerciales, et la situation des approvisionnements alimentaires devrait être dans l'ensemble satisfaisante en 1999/2000. Cependant, les agriculteurs pauvres ayant engrangé une récolte réduite connaîtront des difficultés d'approvisionnement alimentaire.

SWAZILAND (9 septembre)

D'après les prévisions officielles finales, la production de maïs de 1999 s'établit à 113 000 tonnes, chiffre inférieur de 18 pour cent au bon niveau de l'an dernier mais comparable à la moyenne sur cinq ans. Malgré un accroissement des emblavures, la production a souffert de la vague de sécheresse prolongée qui a sévi à partir de janvier, principalement dans les régions du sud, et qui a sérieusement réduit les rendements. Des averses de grêle et un excès de plantes adventices dû aux pluies abondantes du début de la campagne ont également nui aux cultures.

Les besoins d'importations de maïs pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) sont estimés à 24 000 tonnes. Par ailleurs, le pays a un déficit structurel en blé et en riz, qui ne sont pas produits localement, s'élevant à 40 000 tonnes et à 8 000 tonnes respectivement. Toutes les importations devraient être commerciales.

ZAMBIE (9 septembre)

Les estimations officielles finales de la récolte de maïs de 1999 ont été ramenées à 813 000 tonnes, chiffre supérieur d'un tiers à la récolte réduite de l'an dernier mais inférieur à la moyenne sur cinq ans. On estime également que la production de sorgho et de mil sera plus importante, tout en restant inférieure à la moyenne. Les pluies insuffisantes enregistrées dans les régions du nord et les inondations localisées qui ont frappé les régions du sud ont eu un effet préjudiciable sur la production céréalière de cette année.

En raison de l'accroissement des emblavures, les perspectives de récolte sont favorables pour le blé de 1999. La production devrait être nettement supérieure à celle de l'an dernier.

La situation des approvisionnements alimentaires qui était précédemment tendue s'est améliorée avec l'arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés. Ces derniers mois, les cours réels du maïs, principale denrée de base, ont diminué. Cependant, pour combler le déficit en céréales secondaires de la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars), il faudra importer 370 000 tonnes de maïs. Ces importations seront en grande partie commerciales.

ZIMBABWE* (9 septembre)

D'après les estimations officielles finales, la production de maïs de 1999 s'établirait à 1,52 million de tonnes, chiffre supérieur de 4 pour cent à la récolte médiocre de 1998, mais inférieur d'environ 20 pour cent à la moyenne sur cinq ans. Les pluies excessives enregistrées pendant la campagne ont provoqué des inondations localisées et ont en général réduit les rendements.

Du fait de la récolte réduite et du faible niveau des stocks de report, les cours des produits alimentaires ont grimpé au cours des derniers mois. Des difficultés d'approvisionnement alimentaire sont également rencontrées dans les régions où les agriculteurs ont engrangé une récolte médiocre et dans les zones urbaines, où elles concernent les familles à faible revenu, dont l'accès aux vivres a également été limité par la forte inflation. Les besoins d'importation de maïs pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) sont estimés à 450 000 tonnes.

Les perspectives de récolte concernant le blé de 1999/2000, qui sera moissonné à partir d'octobre, sont satisfaisantes en raison de l'accroissement de la superficie ensemencée et des bonnes conditions météorologiques enregistrées jusqu'à présent.


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