FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/99 - ANGOLA* (9

ANGOLA* (9 septembre)

La situation alimentaire du pays, déjà précaire, s’est détériorée après l’escalade des troubles civils de ces derniers mois. Le nombre de personnes déplacées des campagnes vers les capitales provinciales augmente chaque jour. Selon des rapports non confirmés, apparemment 200 personnes parmi la population déplacée meurent de faim chaque jour, tandis que la fréquence de la malnutrition, en particulier parmi les enfants, est également en augmentation. On estime actuellement que plus de deux millions de personnes, soit un sixième de la population, ont été déplacées depuis la reprise des hostilités en novembre de l’an dernier. Les régions les plus touchées sont les villes de Luena, Huambo, Kuito, Uige et Malanje, qui ont dû faire face ces dernières semaines à un afflux considérable de personnes déplacées, après l’intensification des combats entre les troupes gouvernementales et les rebelles de l’UNITA. Tandis que nombre de ces personnes déplacées se trouvent dans une situation proche de la famine, la population permanente connaît elle aussi de graves difficultés d’approvisionnement alimentaire. La plupart des routes étant coupées à cause de l’insécurité, les capitales provinciales sont isolées ce qui a pour conséquence une hausse sensible des cours des produits alimentaires. Par ailleurs, l’insécurité a sérieusement entravé la distribution de l’aide alimentaire aux populations sinistrées. Dans certains cas, l’intensification de l’activité militaire a rendu impossible la livraison des secours d’urgence par voie aérienne.

Malgré les conditions favorables de la campagne principale de 1998/99, la mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a estimé en mai que la production de maïs, principal aliment de base, avait reculé de 15 pour cent par rapport à l’an dernier. Les besoins globaux d’importation pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) ont été évalués à 505 000 tonnes de céréales, dont 325 000 tonnes devraient être fournies par des importations commerciales et 180 000 tonnes par une aide alimentaire. Les engagements à ce jour sont loin de couvrir ces besoins d’aide; il est demandé instamment aux donateurs d’annoncer des contributions supplémentaires. Un appui logistique pour les opérations aériennes de livraison, qui sont coûteuses, doit également être apporté sans délai. Il faut aussi des intrants agricoles, principalement des semences, pour permettre aux personnes déplacées de cultiver la terre pendant la prochaine campagne, qui commence en octobre. Le gouvernement a lancé un programme visant à réaffecter deux millions de personnes déplacées dans des zones agricoles autour des villes, où la sécurité est relativement mieux assurée.


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