FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/99 - CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (6

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (7 septembre)

La sécurité alimentaire a été fortement compromise par les catastrophes naturelles survenues de 1995 à 1997 et les problèmes économiques dont le pays souffre depuis le début des années 1990, qui ont eu de graves répercussions sur la capacité du pays à importer des denrées alimentaires, des intrants essentiels et de l’énergie. Les efforts entrepris pour remédier aux problèmes alimentaires chroniques en pratiquant une gestion intensive de l’agriculture ont eu des effets à long terme limités étant donné la gravité de la situation et la nature de ses causes fondamentales. Cette année, les revenus potentiels pourraient être réduits à cause des dégâts subis par suite des conditions météorologiques: les précipitations ont été réduites au début de la campagne agricole de mai/juin, importantes fin juillet et début août, et inférieures à la normale pendant la deuxième moitié du mois d’août.

Même si les conditions météorologiques restent favorables jusqu’à la récolte du riz en octobre, la production céréalière totale sera néanmoins nettement inférieure aux besoins, la productivité étant fortement limitée par le manque de terres, la pénurie d’engrais et le manque d’énergie pour la mécanisation et l’irrigation essentielles pour ce secteur. Vu l’ampleur et la gravité du problème, des mesures à court et à long terme et un soutien international resteront nécessaires pour aider le pays à renforcer sa sécurité alimentaire.

Au cours des dernières années, les pénuries alimentaires de grande échelle ont déclenché des problèmes nutritionnels chroniques touchant l’ensemble de la population, qui auront des conséquences à long terme. Une enquête nutritionnelle effectuée l’an dernier par des agences spécialisées des Nations Unies a indiqué qu’environ 62 pour cent des enfants étudiés souffrent d’un retard de croissance modéré ou grave et qu’environ 61 pour cent présentent une insuffisance pondérale plus ou moins marquée. La fréquence du retard de croissance risque de rester importante, indépendamment des mesures correctrices appliquées actuellement, bien que des suppléments nutritionnels puissent réduire le dépérissement qu’on constate déjà dans de nombreux cas. Des différences en matière de consommation alimentaire commencent également à se manifester: certains groupes de population, par exemple des familles recevant une aide alimentaire internationale et/ou des intrants agricoles, sont mieux en mesure de faire face aux pénuries alimentaires que les habitants des zones montagneuses ou les familles de travailleurs industriels, notamment dans les régions non agricoles. Bien que le PAM réponde à ces préoccupations en visant davantage de bénéficiaires dans le nord-est et en augmentant les rations, le nombre total de bénéficiaires et les programmes vivrescontre- travail dans ces zones, il faudra dans l’avenir mieux définir les besoins en tenant compte des facteurs géographiques et démographiques. Au cours de la campagne de commercialisation actuelle, le pays a déjà reçu quelque 345 000 tonnes d’aide alimentaire.

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires doit se rendre dans ce pays en octobre pour évaluer la récolte finale de 1999 ainsi que les perspectives concernant les disponibilités alimentaires pour la prochaine campagne de commercialisation (1999/2000).


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