FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/99 - INDONÉSIE* (6 septembre)

INDONÉSIE* (6 septembre)

La production vivrière est fortement influencée par le régime des pluies de la mousson, qui ont une incidence importante sur les résultats des campagnes principale (humide) et secondaire (sèche). La saison humide, durant laquelle sont produits environ 60 pour cent du riz engrangé chaque année dans le pays et la moitié du maïs, du soja et de l’arachide, dure normalement d’octobre à mars. La saison sèche, au cours de laquelle la majeure partie de la récolte annuelle restante est produite, dure d’avril à septembre. Les averses légères et éparses qui ont arrosé en août les principales régions agricoles de Java ont contribué à maintenir des réserves en eau suffisantes pour la deuxième campagne de riz, récoltée à la fin du mois d’août et en septembre.

Dans l’ensemble, les conditions météorologiques satisfaisantes enregistrées cette année et le redressement escompté de l’économie laissent prévoir une amélioration des perspectives concernant la production de riz de 1999 par rapport à l’an dernier. Par ailleurs, grâce aux investissements et à l’amélioration des réseaux d’irrigation, soutenus par des mesures d’encouragement gouvernementales visant à améliorer la fourniture de crédit et d’intrants, on s’attend également à une hausse des rendements.

La projection actuelle pour la production de paddy de 1999 est de 49,5 millions de tonnes, chiffre comparable à l’estimation finale pour 1998. Les besoins d’importations de riz pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars) sont estimés à environ 3 millions de tonnes. Au cours de la période allant de janvier à fin août, l’Office national de la logistique (BULOG) a acheté 2,28 millions de tonnes de riz, soit près de 800 000 tonnes de plus que la prévision précédente (1,5 million de tonnes).

La vie et la sécurité alimentaire d’un grand nombre de personnes déplacées ont été sérieusement menacées par l’escalade des troubles civils et par les massacres du Timor oriental, qui ont suivi le vote en faveur de l’indépendance du 30 août 1999.

Malgré la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur du déploiement d’une force de maintien de la paix, une grande partie de la population risque encore d’être victime d’incidents violents et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Compte tenu des difficultés d’accès à la province, l’étendue de la crise humanitaire n’est pas entièrement connue. Cependant, d’après les estimations disponibles, plusieurs milliers de personnes ont été tuées et de 300 000 à 400 000 autres ont été déplacées. Du fait de la crise, plus d’un quart de la population, qui compte environ 900 000 habitants, est privée de vivres et d’eau potable et risque la famine. Cette situation précaire suscite de toute part des préoccupations de plus en plus grandes, et une aide alimentaire et humanitaire internationale doit être fournie sans délai. Cependant, la sécurité n’est toujours pas assurée, ce qui empêche d’acheminer d’urgence des vivres et des fournitures médicales vers les zones et les groupes de population qui en ont terriblement besoin. En attendant que la sécurité soit suffisamment rétablie pour entreprendre des opérations humanitaires plus importantes, les Nations Unies et les autres organismes d’aide ont commencé à parachuter des vivres et des approvisionnements de base servant d’urgence dans les zones considérées les plus démunies. Les troubles civils précédents, de 1977 à 1979, qui avaient suivi la réinstallation forcée de la population locale, avaient également entraîné des pénuries alimentaires très graves qui avaient fait de nombreux morts.

Même si le nombre précis de personnes vulnérables et les besoins alimentaires ne peuvent pas être établis à ce stade, il ne fait guère de doute qu’une aide alimentaire et une aide en faveur de la réorganisation de l’agriculture seront nécessaires sur une grande échelle dès que la sécurité sera suffisamment assurée pour permettre des opérations humanitaires. Cette aide sera probablement indispensable jusqu'à la fin de 1999 et peut-être l’année prochaine. Il est prévu qu’une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se rende dans la province dès que la sécurité sera suffisamment rétablie.


TOCRetour au menu