FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/99 - SOMALIE* (6 septembre)

SOMALIE* (6 septembre)

La mission FAO/PAM qui s’est rendue récemment dans le pays a constaté que la récolte de la campagne "Gu" de 1999 était en grande partie mauvaise en raison de l’irrégularité des pluies, des infestations non maîtrisées de ravageurs et de la reprise des troubles civils dans les régions méridionales du pays. Après quelques chutes de pluie précoces en mars, la campagne Gu a démarré en retard, en avril, et s’est poursuivie avec des précipitations irrégulières et inférieures à la moyenne en mai et avec un mois de juin sec. Les pluies faibles et mal réparties ont eu pour conséquences des rendements médiocres et, en de nombreux endroits, de mauvaises récoltes. Le maïs irrigué a souffert du faible niveau des eaux des fleuves Shebeli et Juba au début de la campagne et du manque de pompes.

Il est prévu que la production céréalière de la campagne Gu de 1999 qui, les années normales, représente de 75 à 80 pour cent de la production annuelle, s’élève à environ 135 683 tonnes (37 135 tonnes de sorgho et 98 548 tonnes de maïs), chiffre supérieur de quelque 18 pour cent à la récolte Gu de l’an dernier, mais inférieur de 32 pour cent à la moyenne de l’aprèsguerre. A ce niveau, la récolte de sorgho est légèrement supérieure au tiers de la moyenne de l’aprèsguerre (environ 100 000 tonnes), tandis que celle de maïs est proche de la moyenne. La récolte Gu ayant été cette fois encore médiocre, les prix de détail des céréales ont grimpé par rapport à la même période de l’an dernier. La hausse des cours des céréales, enregistrée en particulier à Mogadiscio, a été provoquée par l’insuffisance des approvisionnements, mais elle est également imputable à l’accroissement de la masse monétaire dû aux injections de nouvelle monnaie sur le marché par les factions.

En supposant que la production céréalière Deyr atteigne 70 000 tonnes, moyenne de l’après-guerre, et en tenant compte de la récolte (réduite) attendue dans les régions du nord (Somaliland), on estime que la production céréalière totale de 1999/2000 s’élèvera à environ 206 000 tonnes, soit quelque six pour cent de plus que le faible niveau de l’an dernier et 23 pour cent de moins que la moyenne de l’aprèsguerre. Avec un stock d’ouverture d’environ 18 000 tonnes, les approvisionnements céréaliers nationaux sont estimés au total à 224 000 tonnes pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (août/juillet). Les besoins céréaliers totaux du pays pour cette même campagne étant estimés à 534 000 tonnes, les importations devront s’élever à environ 310 000 tonnes. Les importations commerciales sont estimées à 240 000 tonnes, d’où un déficit céréalier de 70 000 tonnes. Jusqu’ici, les annonces de contribution d’aide alimentaire s’élèvent au total à 63 000 tonnes, ce qui laisse un déficit de 7 000 tonnes.


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