FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 09/99 - RUSSIE, FÉDÉRATION DE (10

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (10 septembre)

Les résultats obtenus jusqu’à présent confirment qu’il était juste de s’attendre à une reprise après la récolte médiocre de l’année dernière, malgré une forte réduction des emblavures et des infestations acridiennes dans certaines zones. Pour 1999, la FAO prévoit une production céréalière d’environ 60 millions de tonnes, qui dépasserait de 12 millions de tonnes la production officielle de 1998 mais resterait néanmoins bien inférieure à la moyenne. La superficie totale ensemencée en céréales qui ont survécu au gel est passée à 46,8 millions d’hectares, une diminution de 8 pour cent, ce qui est dû aux destructions plus importantes causées par le gel en 1999 (2,75 mh contre 2,1 mh en 1998) et à une réduction de 3 millions d’hectares des emblavures de céréales de printemps, qui sont passées à 35,4 millions d’hectares. Les pénuries de graines occasionnées par la récolte médiocre de l’année dernière sont en partie responsables de cette situation. Vu les problèmes concernant le fourrage, les emblavures de blé ont diminué pour la première fois depuis 1994; 23 millions d’hectares ont été ensemencés, une réduction de 3 millions d’hectares. Pour sa part, la superficie ensemencée en céréales secondaires a diminué de 9,7 million d’hectares, passant à 22,6 millions d’hectares. Les conditions de végétation de la campagne actuelle ont été irrégulières, en particulier à l’ouest de l’Oural. Dans certaines parties du nord du Caucase (Stavropol, Rostov) et de la Volga, la sécheresse a nui aux semis, les rendant plus sensibles au gel. Les gelées survenues en mai et surtout le temps chaud et sec qui a prévalu en juin et juillet ont réduit les rendements dans certaines zones (notamment Volgograd et Saratov), aggravant les conséquences de la réduction des semis d’hiver et les pertes dues au gel; les rendements globaux des céréales d’hiver sont néanmoins plus élevés que ceux de l’année dernière, qui avaient subit les effets de la sécheresse. Des rendements nettement supérieurs ont été obtenus dans la bande qui s’étend du nord du Caucase à l’Oural. À l’est de l’Oural, les conditions de végétation ont été meilleures dans l’ensemble, mais on s’attend à ce que l’inflation et la pénurie endémique d’intrants maintiennent les rendements audessous du niveau moyen. De plus, dans l’est de la Sibérie, la récolte a été retardée par de fortes précipitations.

Si le temps reste normal jusqu’à la fin de la récolte, des rendements supérieurs à la moyenne pourraient apparemment compenser largement la réduction de la superficie ensemencée. La FAO estime provisoirement la production céréalière de 1999 à 60 millions de tonnes, dont quelque 31 millions de tonnes de blé (contre 30 millions en 1998) et 28 millions de tonnes de céréales secondaires (contre 22,6 millions en 1998).

Cette année, 1,1 million d’hectares ont subi des infestations acridiennes. Les infestations principales, dues au criquet italien, se sont produites dans les zones adjacentes au Kazakhstan, en particulier Orenburg (216 000 hectares), Altai Kray (150 000 hectares) Omsk (150 000 hectares) ainsi que dans la République du Bashkorstan (200 000 hectares). Elles se sont également étendues à certaines zones plus septentrionales, par exemple les régions de Samara et Saratov, épargnées depuis 40 ans par les acridiens. Malgré les mesures prises, le criquet italien a touché 156 000 hectares dans le Bas Povolsk et le nord du Caucase, dont seulement 98 000 ont été traités jusqu’à présent. Dans la région d’Astrakhan et la République de Kalmoukie, les infestations dues au criquet pèlerin asiatique s’étendent sur 14 000 hectares.

Dans l’ensemble, les approvisionnements alimentaires continueront d’être problématiques en 1999/2000, et les stocks ne pourront pas être reconstitués pour compenser les ponctions effectuées l’année dernière. Malgré la récolte médiocre de l’année dernière et la réduction des importations, les stocks de céréales reportés en 1999/2000 se montent au moins à 5 millions de tonnes. Si les besoins minimaux en céréales se situent entre 70 et 72 millions de tonnes et si la réduction de l’utilisation de céréales pour l’alimentation des animaux se poursuit, un déficit compris entre 5 et 7 millions de tonnes subsistera (sans reconstitution des stocks). Il reste toutefois encore environ 2,7 millions de tonnes d’aide alimentaire à livrer en 1998/99. D’après les dernières indications, la récolte de cette année est composée au moins pour moitié de blé destiné à la consommation humaine, ce qui devrait donc globalement suffire pour couvrir les besoins alimentaires, mais de nombreuses régions ont interdit les expéditions de céréales. Le cheptel et la production de viande continuent de diminuer (de 8 pour cent au cours du premier semestre de cette année pour la production de viande), tendance qui se maintiendra vraisemblablement à court terme.


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