FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.5 - Novembre 1999 - P. 12

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LAIT ET PRODUITS LAITIERS


Tendances des prix

Un faible accroissement de la production de lait est à prévoir

Peu de changements dans le commerce des produits laitiers en 1999

Les stocks de la CE pourraient chuter

Perspectives des prix

Conférence Internet

PERSPECTIVES INTERNATIONALES POUR L'INDUSTRIE LAITIÈRE AU COURS DU PROCHAIN CYCLE DE NÉGOCIATIONS DE L'OMC

 

Tendances des prix

A partir du début de l'année 1998 jusqu'au milieu de l'année 1999, les prix internationaux des produits laitiers ont suivi, de façon générale, un déclin régulier. Un élément important à l'origine de ce déclin a été l'abondance des approvisionnements dans les principaux pays exportateurs, jointe à la diminution du pouvoir d'achat par suite de la dévaluation de la monnaie dans certains grands pays importateurs de produits laitiers, par exemple, dans la Fédération de Russie, dans certains pays de l'Asie du Sud-Est, et au Brésil. Les cours se sont stabilisés, à des niveaux modestes, à la mi-1999 mais selon les dernières indications, les prix à l'exportation pourraient se raffermir pendant le reste de l'année (voir section Perspectives des prix).

Un faible accroissement de la production de lait est à prévoir

Un faible accroissement de la production mondiale de lait est prévu pour 1999, avec une augmentation de la production dans la plupart des grands pays producteurs de lait. En Océanie, des conditions météorologiques favorables ont permis de très bien commencer la campagne de production 1999/2000. En Australie, la production laitière pendant la campagne 1999/2000 pourrait dépasser les niveaux record de la campagne précédente. En Nouvelle-Zélande, la production laitière à ce jour est de 7 pour cent supérieure au niveau enregistré l'an dernier à la même période, lorsque la production était affectée par la sécheresse. Dans certaines parties du pays, la production de printemps a été si forte que l'industrie de transformation a eu des difficultés à suivre le rythme. Par suite des rendements plus élevés de l'industrie laitière par rapport aux activités d'élevage en pâturages, comme l'élevage de bovins de boucherie et d'ovins, les industries laitières dans les deux pays ci-dessus sont fermement engagées dans un cycle d'expansion.

PRIX INDICATIFS D'EXPORTATION DES

PRODUITS LAITIERS 1/

    1998 1999
sept. juillet août sept.
  ( . . dollars E.-U./tonne, f.o.b. . . )
Beurre 1 725 1 250 1 225 1 225
Lait écrémé en poudre 1 350 1 225 1 250 1 250
Lait entier en poudre 1 675 1 425 1 425 1 425
Fromage (Cheddar) 1 925 1 700 1 700 1 700
Caséine acide 4 000 3 850 3 850 4 000

PRODUCTION DE LAIT

  1997 1998
estim.
1999
prévis.
  (. . . . millions de tonnes . . . .)
TOTAL MONDIAL 546 553 558
CE 124 124 123
Inde 71 74 76
Etats-Unis 71 71 73
Féd. de Russie 34 33 31
Pakistan 21 22 23
Brésil 21 22 23
Ukraine 14 14 14
Pologne 12 12 13
Nouvelle Zélande 11 11 12
Australie 9 10 10

Chose quelque peu exceptionnelle qui reflète la mesure dans laquelle cette industrie dépend fortement des activités de pâturage, l'expansion de la production laitière en Océanie est fondée sur l'expansion des troupeaux, plutôt que sur l'accroissement des rendements. Ailleurs, comme en Europe orientale, la production de lait augmente en grande partie par suite de l'amélioration des rendements: c'est le cas, par exemple, en Pologne, le plus grand producteur de lait de la région, en Hongrie et en Bulgarie. Aux États-Unis, on prévoit que la production de lait augmentera dans l'ensemble de 3 pour cent en 1999, par suite des faibles coûts des aliments pour animaux et des importantes disponibilités de fourrage entraînant un ratio aliments/prix du lait favorable. Un accroissement du rendement par vache est le principal facteur à l'origine de la hausse de la production aux États-Unis; toutefois, le taux de réduction du troupeau laitier national a été plus bas que la moyenne en 1999, les agriculteurs cherchant à maximaliser leurs résultats dans les conditions favorables actuelles. La production dans un certain nombre d'autres pays développés (la CE, le Canada, le Japon, la Norvège, la Suisse) est soumise à des politiques restrictives et, par conséquent, connaît peu de changement d'année en année. En Fédération de Russie, on prévoit que la production de lait sera inférieure à celle de l'année précédente. La chute de la production laitière est en grande partie associée aux taux d'abattage du bétail laitier plus élevés que d'habitude, ce qui est lié à une hausse des prix de la viande après la dévaluation du rouble. Un nombre considérable de têtes de bétail laitier ont donc été abattues pour leur viande. Par ailleurs, étant donné que l'on a tendance à abattre les vaches les moins productives, la productivité moyenne par vache dans la Fédération devrait augmenter.

Dans les pays en développement, la croissance de la production de lait devrait se poursuivre en Asie et en Amérique latine. Si l'on part de l'hypothèse que les conditions météorologiques seront normales, la production de lait en Inde pour la campagne commerciale 1999/2000 (avril/mars) pourrait augmenter et s'établir à 76 millions de tonnes, ce qui confirmerait la position de l'Inde en tant que premier pays producteur de lait dans le monde. En Chine, on s'attend à une croissance modérée de la production laitière totale. A l'inverse de la décennie précédente, l'accroissement de la production laitière en Chine dans les années 1990 a été axé sur l'amélioration des rendements, plutôt que sur l'expansion du troupeau laitier. En Amérique latine, le bouleversement de l'économie brésilienne fin 1998 a eu un certain nombre d'effets. Premièrement, la dévaluation du real a entraîné une hausse des prix frontières des produits laitiers importés, rendant les produits intérieurs plus intéressants. Cela a, d'une part, encouragé la production intérieure et de l'autre, créé certaines difficultés aux autres pays membres du Mercosur, comme l'Argentine et l'Uruguay, pour lesquels le Brésil constitue le marché d'exportation le plus important. Toutefois, malgré l'incertitude entourant la demande intérieure et le volume futur des importations du Brésil, ainsi que les cours peu élévés en vigueur ailleurs sur le marché international, la production de lait dans les pays du Mercosur devrait augmenter en 1999 du fait de l'élan acquis par le cycle d'expansion des troupeaux. Parmi les résultats, on notera qu'en dehors du Brésil, les prix à la production dans la plupart des pays du groupe ont fléchi. En ce qui concerne d'autres pays de l'Amérique latine, au Pérou, la rentabilité de la production laitière, par rapport à la plupart des autres formes de production agricole, a entraîné une expansion soutenue ces dernières années, et la production devrait atteindre un niveau record de 1 million de tonnes en 1999. Au Mexique, la production de lait devrait également s'accroître en 1999, grâce notamment à l'introduction de techniques améliorées et de méthodes de génétique animale. Ce processus témoigne d'une tendance à une production laitière à plus grande échelle et à plus forte intensité de capital au Mexique.

Peu de changements dans le commerce des produits laitiers en 1999

La production laitière qui est supérieure aux besoins intérieurs dans les principaux pays exportateurs devrait s'accroître au même rythme que celui de la demande internationale pendant le reste de l'année 1999 et, par conséquent, les approvisionnements en produits laitiers sur le marché mondial devraient être suffisants. Les achats de la plupart des pays de l'Asie du Sud-Est devraient au moins se maintenir et pourraient éventuellement s'accroître pendant le reste de l'année, étant donné que la croissance économique dans cette région devrait soutenir la demande d'importation. Ailleurs, les importations brésiliennes devraient se maintenir, puisque les cours internationaux moins élevés des produits laitiers ont, dans une certaine mesure, compensé la chute de la valeur du real. La demande d'importation de la Fédération de Russie, principal importateur de beurre et importateur important de fromages, a été jusque-là réduite cette année. Toutefois, en septembre, les prévisions ont indiqué une augmentation des demandes commerciales de la part des importateurs russes.

Les stocks de la CE pourraient chuter

Les stocks des deux produits laitiers d'intervention de la CE - le beurre et le lait écrémé en poudre - ont été modérément plus élevés à la fin septembre qu'à la même période ces dernières années. Toutefois, à partir de septembre, les conditions du marché au sein de la CE pour ces produits ont été généralement bonnes et l'on s'attend à ce que des prélèvements soient effectués sur les stocks d'intervention dans les mois à venir. Ainsi, les stocks de fin d'année seront probablement en dessous des niveaux actuels.

STOCKS DE BEURRE ET DE LAIT ÉCRÉMÉ EN

POUDRE DANS LA CE ET AUX ÉTATS-UNIS

    CE   ÉTAS-UNIS
Beurre Lait écrémé
en poudre
Beurre Lait écrémé
en poudre
  (. . . . . milliers de tonnes. . . . . )
sept. '97 146 142 0 0
sept. '98 159 205 0 0
sept. '99 * 210 254 0 0

Perspectives des prix

Les éléments importants qui influeront sur les perspectives des prix pendant le reste de 1999 et la première moitié de l'an 2000 sont le niveau de la demande d'importation de la Fédération de Russie et le degré de croissance de la production laitière dans les principaux pays exportateurs de produits laitiers de l'hémisphère Sud (Nouvelle-Zélande, Australie, Argentine et Uruguay). En outre, pour les pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, l'augmentation des recettes, découlant de la hausse des prix du pétrole, pourrait entraîner une croissance de la demande d'importation. Si l'on part de l'hypothèse que les conditions météorologiques seront normales dans l'hémisphère Sud, le marché international des produits laitiers devrait demeurer raisonnablement bien équilibré pendant le reste de 1999 et la première partie de l'an 2000. Les stocks d'intervention de la CE devant chuter, et l'Océanie commençant la campagne en cours avec pratiquement aucun stock, il est possible que les cours internationaux sortent de la dépression de mi-1999 et commencent à se raffermir.

Conférence Internet

PERSPECTIVES INTERNATIONALES POUR L'INDUSTRIE LAITIÈRE AU COURS DU PROCHAIN CYCLE DE NÉGOCIATIONS DE L'OMC

Les conclusions du prochain cycle de négociations commerciales multilatérales qui doivent être menées sous les auspices de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pourraient avoir un impact important sur le secteur laitier. Parmi les questions qui pourraient faire l'objet de négociations au cours du prochain cycle de négociations de l'OMC figurent la réduction ou la suppression des subventions à l'exportation, la diminution des droits à l'importation, l'élargissement de l'accès au marché et la modification des mesures internes de soutien. Tout changement dans l'un de ces domaines aurait des incidences importantes sur le secteur laitier, d'où la nécessité pour toutes les composantes de cette industrie d'être aussi informées que possible de toutes les éventualités.

La Division des produits et du commerce international de la FAO a organisé une conférence Internet qui a servi de tribune internationale où les thèmes ci-dessus pouvaient être examinés. La conférence Internet se prête bien à un système de questions-réponses et aux débats. Les documents présentés à la conférence pour observation et examen ont été initialement soumis lors d'un colloque international tenu à Buenos Aires (Argentine), les 3 et 4 juin 1999. Les documents sont publiés dans la langue dans laquelle ils ont été soumis. En outre, des traductions en espagnol ou en anglais ont été aimablement fournies par la Fédération argentine de l'industrie laitière et la Fédération internationale de laiterie. Par conséquent, les utilisateurs pourront consulter une documentation complète en anglais ou en espagnol.

Des précisions sur la conférence sont données sur le site Internet de la FAO:

Anglais: http/www.fao.org/appses/esc/escb/user/home-e.asp
Espagnol: http/www.fao.org/appses/esc/escb/user/home-s.asp
Français: http/www.fao.org/appses/esc/escb/user/home-f.asp
Arabe: http/www.fao.org/appses/esc/escb/user/home-a.asp

Pour de plus amples renseignements concernant la conférence, prière de contacter:

Michael Griffin - Service des denrées alimentaires de base (ESCB) - Bureau D816 - FAO
Télécopie: (0039) 06 57054495; courriel: [email protected]


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