ARC/00/INF/5 |
VINGT ET UNIÈME
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Yaoundé (Cameroun), 21-25 février 2000 |
RAPPORT INTÉRIMAIRE SUR LE PROGRAMME AGRICOLE COMMUN DE L'AFRIQUE (PACA) |
1. HISTORIQUE ET OBJET DU PACA: RAPPEL
2. PRINCIPES ET ACTIONS DE DÉVELOPPEMENT DU PACA (1994-1998)
3. CONTRIBUTION DE LA VINGTIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE ET FAITS ULTÉRIEURS
4. RAISONS D'ADOPTER UNE "DEUXIÈME VOIE" POUR LA MISE EN PLACE DU PACA
5. FONDATIONS DE LA "DEUXIÈME VOIE" PROPOSÉE POUR LE PACA
6. MESURES SUGGÉRÉES À LA VINGT ET UNIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE
L'idée d'un Programme agricole commun de l'Afrique (PACA) a pris naissance en 1992 lorsque les communautés africaines et internationales s'occupant de développement ont commencé à réfléchir à la mise en uvre de l'Article 46 du nouveau Traité instituant la Communauté économique africaine (CEA).
Le PACA a ainsi été conçu comme un instrument d'organisation permettant de poursuivre les objectifs de coopération et d'intégration agricoles de la CEA qui sont résumés comme suit à l'Article 46 du Traité:
Coopérer en vue de développer l'agriculture, la sylviculture, l'élevage et la pêche, dans le but d'assurer:
Pour constituer un tel instrument, le PACA doit promouvoir les objectifs et les domaines spécifiques de coopération et d'intégration agricoles qui sont également identifiés par le Traité instituant la CEA, c'est-à-dire promouvoir la coopération intra-africaine dans les domaines suivants:
Comme le rappelle le Secrétariat de l'OUA/CEA dans le document Stratégie et
approche de l'application du Traité instituant la Communauté économique africaine,
qui a été présenté à la réunion d'experts de la Première session ordinaire de la
Commission économique et sociale de ladite Communauté qui s'est tenue à Addis-Abeba
(Éthiopie) les 6 et 7 juin 1996 et ainsi qu'il est souligné dans le rapport sur le PACA
présenté à la vingtième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, le Traité
instituant la CEA et l'idée du PACA sont le fruit d'une longue série
d'engagements de haut niveau de l'Afrique en faveur de la coopération et de
l'intégration régionales considérées comme les fondements du développement du
continent. Ces engagements ont en particulier été formulés officiellement dans les
documents suivants:
Les déclarations, décisions, plans et documents susmentionnés sont habituellement considérés comme le prolongement logique et politique de la charte constituante de l'OUA elle-même qui, en vertu de l'Article II, engageait ses membres à coordonner et intensifier leur coopération économique et technique, notamment dans les domaines de l'éducation et de la nutrition. Dans ce sens, la Charte de l'OUA a elle-même été considérée comme s'ajoutant à la longue liste de documents fondamentaux sur lesquels repose le Traité de la CEA.
Comme le laissaient prévoir les fondations du Traité instituant la CEA lui-même et donc du PACA (approuvé par la Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique et les organes politiques et délibérants de l'OUA et de la CEA en tant qu'instrument de la CEA), le processus du PACA a été orienté, comme il devait d'ailleurs l'être, par le Consensus africain sur le développement de la coopération économique et technique entre les pays africains en général et les directives concernant la coopération et l'intégration agricoles qui figurent à l'Article 46 du Traité instituant la CEA, en particulier.
Dans le cadre de ce consensus, il était notamment prévu, comme l'a confirmé la dix-huitième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique qui a examiné le PACA pour la première fois, que le processus devait s'inspirer des expériences positives et négatives du mouvement de coopération et d'intégration africaines et s'intégrer pleinement dans la stratégie d'édification de la CEA qui consiste à donner pour base à la Communauté et à ses organes, institutions, politiques, programmes et projets, la mobilisation, la participation et l'appui des populations, de la société civile, des entreprises, des organisations de travailleurs et des organisations communautaires et non gouvernementales de l'Afrique, entre autres.
À partir de ce consensus du PACA, la dix-huitième Conférence régionale de la FAO est en outre convenue de ce qui suit:
Ces déclarations ont amené la dix-huitième Conférence régionale de la FAO, qui avait d'abord approuvé l'idée du PACA, à:
- accepter notamment la recommandation figurant dans le projet de document CPACA visant à ce que l'examen et l'approbation fassent intervenir tous les organes pertinents aux niveaux macro, sectoriel et délibérant de l'OUA et de la CEA avant que le texte soit présenté à la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement, pour approbation finale;
- appuyer les stratégies et principes fondamentaux du document CPACA publié par le Secrétariat de l'OUA comme base des consultations et décisions régionales et internationales des organes directeurs de la CEA et de l'OUA;
- demander que la formulation, la mise en application, le suivi et l'évaluation du PACA soient inscrits de façon permanente à son ordre du jour, afin d'assurer la participation continue de la Conférence régionale à son élaboration.
Ayant examiné le PACA, la dix-neuvième Conférence régionale de la FAO, tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) en 1998 a entre autres:
- noté que les États Membres ont répondu avec lenteur aux demandes d'observations et de commentaires sur le document cadre révisé du PACA qui leur avait été adressées, mais que le Secrétariat de l'OUA/CEA devrait procéder immédiatement à la mise au point définitive du document. Dès qu'il aurait reçu les réponses de plus de 50 pour cent des États Membres à sa demande du 9 février 1995, le Secrétariat devrait présenter un document à une réunion sur la sécurité alimentaire prévue en 1997/98 (qui devait procéder à la deuxième lecture du CPACA);
- accueilli avec satisfaction les mesures prises par les communautés économiques sous-régionales en liaison avec la mise en uvre de programmes et d'activités compatibles avec les objectifs du PACA.
La dix-neuvième Conférence régionale de la FAO s'est préoccupée de la lenteur avec laquelle les États Membres répondaient aux demandes de commentaires et d'observations sur le document révisé du PACA qui leur avait été communiqué en février 1995 pour examen parce qu'elle avait appris qu'en janvier 1996 (un an après avoir reçu les demandes), huit (8) États Membres seulement avaient envoyé une réponse.
Afin de faire progresser la mise en place du PACA, la Conférence régionale est convenue d'inviter les États Membres à coopérer plus étroitement avec le Secrétariat de l'OUA pour accélérer le processus d'adoption du cadre du PACA, l'objectif immédiat consistant à mener à bien la deuxième et la troisième lectures du document-cadre.
Il convient de rappeler qu'à la vingtième Conférence régionale tenue à Addis-Abeba en 1998 l'attention des États Membres a été attirée sur les étapes de mise en place du PACA approuvées par la dix-huitième Conférence régionale à Gaborone en 1994 et confirmées par la dix-neuvième Conférence régionale à Ouagadougou. Il s'agit des étapes suivantes:
Il a en outre été signalé à la Conférence régionale que les conditions prévues pour entreprendre la "deuxième lecture" n'avaient pas été remplies.
En conséquence, la vingtième Conférence régionale de la FAO:
À la suite de la vingtième Conférence régionale, le Représentant régional de la FAO pour l'Afrique a, à la demande du Secrétariat de l'OUA/CEA, et sous couvert d'une lettre des représentants de la FAO (et le cas échéant des représentants du PNUD) dans la région et par l'intermédiaire desdits représentants, communiqué tous les documents d'information sur le PACA aux États Membres pour leur permettre de répondre aux demandes d'observations relatives aux documents-cadres du Programme et la mobilisation des diverses parties prenantes pour sa mise en place et son application.
L'élan donné par la Conférence régionale d'Addis-Abeba et l'action consécutive conjointe du Secrétariat de la CEA et de la FAO ont permis de porter le nombre d'États Membres qui ont formulé des commentaires et des suggestions sur le CPACA presque au minimum de 50 pour cent recommandé par les Conférences régionales antérieures comme nécessaire pour entreprendre la "deuxième lecture".
Neuf pays ont également désigné des responsables du PACA comme l'avait demandé la vingtième Conférence régionale.
Même si ces progrès sont encourageants, il serait sans doute nécessaire pour accélérer le processus de poursuivre l'adoption officielle d'un document-cadre du PACA dans le cadre du plan prévu pour la mise en place du programme tout en examinant une deuxième solution qui permette de concrétiser ses contributions à la coopération et l'intégration agricoles en Afrique selon les grandes lignes indiquées à l'Article 46 du Traité instituant la CEA.
Les réponses des États Membres au document-cadre, sans être arithmétiquement assez nombreuses pour entreprendre la "deuxième lecture", offrent heureusement l'avantage d'apporter un dynamisme potentiel au "deuxième stade" du processus de mise en place du PACA.
La poursuite d'une "deuxième voie" pour la mise en place du PACA repose principalement sur l'idée que, si l'adoption d'un document-cadre est susceptible d'offrir un complément utile aux directives concernant la coopération et l'intégration agricoles en Afrique qui figurent dans le Traité instituant la CEA, le PACA traite et doit traiter des objectifs et des processus sans prendre nécessairement la forme d'un document.
Cette idée est confortée, entre autres, par les arguments suivants:
Ainsi, sans contester l'importance d'un document-cadre du PACA adopté d'un commun accord mais compte tenu de la nécessité d'accélérer l'élaboration du Programme - quelle que soit la situation du document-cadre - il est proposé d'emprunter une deuxième voie pour le développement et la mise en uvre du Programme, deuxième voie selon laquelle l'identification, la formulation ou le renforcement des mécanismes, plans, projets et activités de coopération et d'intégration agricoles pertinents - en coopération avec les communautés économiques régionales et les autres organisations intergouvernementales concernées - seraient privilégiés par rapport à l'adoption de documents-cadres à n'importe quel niveau.
Pour amorcer l'élaboration et la mise en uvre de la "deuxième voie", les activités suivantes devraient être entreprises, pas nécessairement dans l'ordre indiqué:
La responsabilité de l'élaboration, de la mise en uvre, du suivi et de l'évaluation des politiques, programmes, projets et activités reposant sur ces fondations devra nécessairement se situer aux niveaux d'action compétents.
Aux fins de coordination et de mise en place de la Communauté économique panafricaine, les responsables compétents devraient établir des liaisons en ce qui concerne les activités de la "deuxième voie" avec les organes appropriés de la CEA conformément au Traité instituant la Communauté, au Protocole relatif aux rapports entre la CEA et les communautés économiques régionales ou à tout autre instrument approprié.
La Conférence régionale pourrait, si elle le juge bon:
- entériner la proposition de "deuxième voie" figurant ci-dessus;
- recommander cette "deuxième voie" aux États Membres et inviter les organismes politiques et délibérants ainsi que les secrétariats de la CEA, des communautés économiques régionales et des organisations intergouvernementales concernées à faire de même et à apporter leur concours aux organismes de soutien et d'intervention appropriés, dans les domaines de leur ressort, pour poser les fondations de la mise en place du PACA suivant cette deuxième voie;
- inviter de nouveau les États Membres à désigner des responsables du PACA au sein de leurs ministères nationaux;
- demander en outre instamment aux États Membres de désigner des responsables du PACA dans leurs ambassades accréditées auprès de l'OUA/CEA et dans les services OUA/Afrique de leurs ministères des affaires étrangères/extérieures pour favoriser leur participation diplomatique à l'élaboration du PACA, et notamment assurer la promotion requise du Programme aux réunions des organes délibérants et politiques des communautés économiques régionales et des organisations intergouvernementales concernées, en coopération avec les responsables du PACA des ministères responsables du développement agricole/rural;
- inviter le Directeur général à continuer à soutenir, dans la mesure du possible, l'élaboration et la mise en place du PACA, en suivant la "deuxième voie", le cas échéant;
- inviter en outre le Directeur général à continuer à suivre les progrès de l'élaboration du PACA, notamment la réaction des parties prenantes à la "deuxième voie" et faire rapport à ce sujet à la vingt-deuxième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.