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La FAO et la foresterie

In memoriam - Hans W.O. Röbell

Hans W.O. Röbbel, fonctionnaire permanent de la FAO ayant consacré la quasi-totalité de sa vie à la foresterie, est décédé à Bruxelles, en Belgique, le 13 octobre 1999, à l'âge de 59 ans.


RÖBBEL FAMILY photo

Né en Allemagne, M. Röbbel a obtenu une maîtrise et un doctorat de foresterie (gestion de la faune et de la flore sauvages), à l'Université de Göttingen, en Allemagne. Après avoir été, pendant une brève période, chargé de cours à l'Université de Göttingen et à l'Université de Hanovre, et Haut Fonctionnaire de la conservation de la nature au Cap, en Afrique du Sud, Röbbel est entré à la FAO en 1969, en qualité de Fonctionnaire de la faune et de la flore sauvages, au Botswana. Il a obtenu son premier poste au Programme des cadres associés (alors appelé Programme des experts associés), grâce auquel de jeunes cadres entrent à la FAO pour une durée déterminée pour acquérir de l'expérience et des compétences. Alors que la plupart retournent ensuite dans leur pays d'origine, pour Röbbel, ce poste de cadre associé a été le point de départ d'une carrière ininterrompue à la FAO pendant 30 ans, essentiellement consacrés à la foresterie.

Röbbel a été muté au siège de la FAO en 1970 et a par la suite occupé les postes de Fonctionnaire de la faune et de la flore sauvages, de Chargé de projets (Opérations - Gestion de la faune et de la flore sauvages) et de Fonctionnaire chargé des opérations (Bureau Afrique), au Service des opérations du Département des forêts. Il est devenu Fonctionnaire principal chargé des opérations en 1983 et a été nommé au poste d'adjoint du directeur du Service des opérations forestières en 1985. Röbbel a été nommé assistant du Sous-Directeur général, Département des forêts en 1992, poste qu'il a conservé jusqu'à la restructuration générale de la FAO, à la fin de l'année 1994. Dès le début de sa carrière, Röbbel a constamment intégré des considérations techniques, sociales et environnementales dans son approche de la foresterie - alors qu'il a fallu attendre bien longtemps avant qu'une telle démarche ne devienne la norme parmi les professionnels des forêts.

Malgré ces longues années au service du Département des forêts, Röbbel soutenait sans réserve le mandat global de l'Organisation et, en 1995, le Directeur général l'a nommé Directeur de la Division de la conférence, du conseil et du protocole. En 1996, il est devenu directeur de la Division des opérations de terrain du Département de la coopération technique. Pour lui, c'était un peu un retour aux origines, étant donné que le Département de la coopération technique avait pris la responsabilité générale des activités des projets de la FAO, notamment dans le secteur forestier.

Connu pour son dévouement, son acharnement au travail et son étonnante capacité à absorber et à retenir des informations détaillées, Röbbel était un homme plein d'enthousiasme dont la présence physique s'est accrue au fur et à mesure de son ascension au sein de l'Organisation. Il affirmait en plaisantant qu'il avait pris un kilo par année passée au service de la FAO. Son esprit aigu et son franc-parler étaient tempérés par un vif sens des réalités politiques de l'environnement de développement international. Il était tout aussi à l'aise avec les ministres des forêts et les autres fonctionnaires des gouvernements avec lesquels il traitait, avec ses collaborateurs et avec les forestiers opérant sur le terrain, et tous le respectaient. Peu sensible au rang, au sexe et à la couleur de la peau de ses interlocuteurs, il incarnait les idéaux de la fonction publique internationale.

Ces talents d'efficacité et d'intuition politique étaient complétés par un grand sens de l'humour. Röbbel adorait plaisanter et raconter des histoires et "sa" table, au bar, de l'autre côté de la rue de la FAO, était toujours le lieu où l'on se réunissait après le travail, pour entendre les récits désopilants et souvent "irrévérencieux" de ses expériences.

M. Röbbel laisse derrière lui une épouse et une fille.

Onzième session du Groupe d'experts des ressources génétiques forestières de la FAO

La onzième session du Groupe d'experts des ressources génétiques forestières de la FAO a eu lieu du 29 septembre au

1er octobre 1999 au siège de la FAO. Ses objectifs étaient d'examiner les travaux réalisés dans le domaine des ressources génétiques forestières depuis la dernière session du groupe (septembre 1997); d'examiner les domaines d'action prioritaires aux niveaux national, régional, écorégional et mondial; et de faire des recommandations sur les priorités et l'orientation future des activités de la FAO sur le terrain.

Le Groupe d'experts des ressources génétiques forestières a été établi en 1968, avec pour mandat de faciliter la planification et la coordination des efforts faits par la FAO pour explorer, utiliser et conserver les ressources génétiques des arbres des forêts et, en particulier, d'aider à préparer des programmes d'action détaillés à court et à long terme, et de donner des informations aux États Membres. Les 15 membres du Groupe, nommés par le Directeur général de la FAO, représentent différentes régions du monde et fournissent un large éventail de compétences techniques et scientifiques.

Le Groupe est aidé dans son travail par un réseau d'institutions nationales qui fournit en permanence, au groupe et à son secrétariat, des informations sur les activités et priorités. Les recommandations du groupe sont largement appliquées par les institutions nationales et internationales et les organismes donateurs pour guider l'action dans ce domaine.

Débats du Groupe

Après avoir examiné les activités relatives aux ressources génétiques forestières à l'intérieur des régions, l'évolution mondiale de ces ressources et les travaux récents de la FAO, le Groupe a discuté des faits nouveaux d'ordre politique, institutionnel, scientifique et technique, ainsi que de leurs implications pour les travaux de l'Organisation dans ce domaine. Le Groupe a pris note des débats tenus dans le cadre d'autres instances internationales, notamment de la Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture et de la Convention sur la diversité biologique, en ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle, l'accès aux ressources génétiques, l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés et la sécurité biologique. Il a reconnu que les biotechnologies pouvaient avoir un potentiel considérable, pour peu que l'on accorde l'attention et les ressources voulues aux travaux de conservation et de multiplication sur lesquels repose leur utilisation. Le Groupe a exhorté la FAO à continuer à fournir aux pays et aux organisations internationales des informations à jour sur les questions touchant à l'utilisation rationnelle des biotechnologies dans le secteur forestier.

Le Groupe a pris acte des mesures prises par la FAO, en collaboration avec d'autres organes, pour faciliter l'organisation d'ateliers à visée pratique, guidés par les pays, portant sur la gestion des ressources génétiques forestières. La session a examiné ce qu'ont donné les deux premiers ateliers (zones arides d'Afrique subsaharienne, septembre 1998; Pacifique Sud, mars 1999), et noté que le prochain concernerait l'Afrique australe et orientale. Il a été noté que les pays d'Asie septentrionale et orientale et d'Amérique centrale aimeraient recevoir une assistance pour organiser des ateliers similaires.

Recommandations

Le Groupe a souligné les questions restant prioritaires ou méritant une attention accrue pour:

Le Groupe a mis à jour ses listes d'espèces prioritaires par région et par activité opérationnelle, en attirant l'attention sur un nombre limité d'espèces et de genres déterminés (y compris acajous et margousier) pour lesquels il a recommandé que la FAO aide à renforcer les activités internationales et nationales qui présentent de l'intérêt pour plusieurs pays.

Le Groupe a souligné la nécessité de continuer à attirer l'attention sur les avantages sociaux, économiques et environnementaux de la conservation et de l'utilisation rationnelle des ressources génétiques forestières, et sur leurs contributions directes et indirectes à la sécurité alimentaire. Il a insisté sur la nécessité de continuer à mettre l'accent sur la compatibilité de la conservation des ressources et de la gestion du matériel génétique, avec l'utilisation avisée des ressources forestières pour répondre aux besoins présents. Le Groupe est convenu qu'il était important que la FAO continue à fournir une assistance pour l'élaboration de plans d'action régionaux ou sous-régionaux dynamiques, basés sur les priorités et les besoins identifiés par les pays concernés, en vue de mettre au point un cadre d'action mondial participatif et dicté par les pays, pour la conservation et l'utilisation durable des ressources génétiques forestières.

Remise des prix de la FAO aux fonctionnaires forestiers

Prix B.R. Sen

Le prix B.R. Sen est décerné chaque année au fonctionnaire de terrain de la FAO qui s'est le plus distingué par la contribution qu'il a apportée au développement du ou des pays dans lesquels il ou elle a été affecté. Le prix B.R. Sen pour 1998 a été décerné à

M. Eduardo Seminario Martin, de nationalité péruvienne, en reconnaissance des résultats qu'il a obtenus dans le domaine de la mise au point et de l'utilisation d'approches participatives pour les politiques et la planification de l'aménagement intégré des bassins versants et de la protection de l'environnement au Burundi.

Eduardo Seminario (à droite) reçoit le prix B.R. Sen des mains du Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf - FAO/L. SPAVENTA/11877-D14

De 1992 à 1997, M. Seminario a dirigé un projet visant à instaurer un système pilote d'aménagement participatif et intégré des bassins versants aux alentours de Vugizo dans la province de Makamba, au Burundi. Le projet avait aussi pour objectifs de faciliter l'incorporation de l'approche d'aménagement participatif et intégré des bassins versants dans les politiques nationales de développement rural et de conservation des ressources naturelles, et dans des systèmes de planification décentralisés; de diffuser des informations sur les méthodes, techniques et outils validés sur le terrain dans tout le pays et la région; et de reproduire l'expérience pilote de Vugizo dans d'autres zones.

En 1994, alors que les troubles qui secouaient le pays commençaient à entraver sérieusement les activités de terrain, M. Seminario s'est distingué par les efforts qu'il a déployés pour atténuer les tensions sociales et ethniques qui montaient à Vugizo, en encourageant continuellement un dialogue constructif dans le cadre du forum de gestion collective établi par le projet. Lorsque, pour des raisons de sécurité, il a été demandé à
M. Seminario de quitter la zone du projet, il a continué àœuvrer pour le maintien de la paix, à Bujumbura.

Compte tenu des excellents résultats du projet de Vugizo, M. Seminario a été chargé de formuler un projet pour étendre l'approche au reste du pays, et a rempli les fonctions de conseiller technique principal, à partir de février 1998 jusqu'à sa mutation à Haïti au milieu de l'année 1999. À ce titre, il s'est distingué
par la contribution qu'il a apportée à l'élaboration d'une politique environnementale nationale adaptée aux besoins et aux aspirations des populations et bien intégrée dans le contexte social multiethnique du pays.

Les prix pour 1998 et 1999 ont été remis à la Conférence biennale de la FAO, en novembre 1999. Le prix de 1999 a été remis à
M. Abdelouahhab Zaïd, de nationalité marocaine, pour ses travaux liés au Programme de soutien de la production phoenicicole en Namibie.

L'ancien Directeur général de la FAO, M. Edouard Saouma (à gauche) avec Elias Linares Landa, Directeur du Département forestier de Cuba - FAO/11877-D30/L. SPAVENTA

Le prix Edouard Saouma est attribué à un projet de législation forestière à Cuba

Le Département des forêts du Ministère de l'agriculture cubain s'est vu attribuer le prix Edouard Saouma pour 1998-1999, qui est décerné tous les deux ans à une institution ayant exécuté de manière particulièrement efficace un projet financé par le Programme de coopération technique de la FAO (PCT). Le Département des forêts de Cuba a formulé une législation forestière ayant pour objet d'améliorer l'aménagement forestier durable dans le pays et de garantir la participation des communautés aux activités sylvicoles. Le projet, TCP/CUB/5612, était supervisé conjointement par le Département des forêts de la FAO et le Bureau juridique de la FAO.

La nouvelle loi forestière offre un cadre amélioré pour l'aménagement forestier durable, puisqu'elle prévoit la participation des communautés aux activités forestières, et des incitations aux entreprises forestières privées. Une fois la loi promulguée, le Département des forêts cubain a entrepris de rédiger des réglementations pour son application (processus actuellement achevé, avec l'adoption officielle des Réglementations forestières). En outre, il a entrepris d'examiner la législation existante sur la faune et la flore sauvages, en vue de la réformer.

L'institution cubaine partage le prix de cette année avec le Département général de la protection des végétaux du Yémen, en reconnaissance d'un projet de lutte contre les ennemis des cultures fruitières.


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