FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (4 février)

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (4 février)

La situation des disponibilités alimentaires reste difficile dans la plupart des régions par suite des troubles civils permanents. En particulier, de graves pénuries alimentaires et des cas de malnutrition sont signalés chez les nombreuses personnes déplacées dans le nord-est du Katanga, le sud Kivu et la zone de Ituri dans le Haut-Congo. Dans cette dernière zone, les rapports indiquent le développement d’une grave crise humanitaire. En octobre dernier, une mission d’évaluation des Nations Unies qui s’est rendue dans la zone Djugu de Ituri a estimé que plus de 100 000 personnes avaient été déplacées et que 5 000 à 7 000 personnes environ avaient été tuées. Autre mesure de la gravité de la situation dans la zone, une enquête nutritionnelle récente de MSF a révélé un taux de malnutrition générale de 11,6 pour cent et un taux de malnutrition grave à aigüe de 9,1 pour cent. Outre les personnes décédées par suite directe du conflit, un nombre incalculable de personnes sont décédées par suite de maladies ou d’épidémies dues à leurs conditions socio-économiques marginales ou à leurs conditions de vie dans la brousse où elles n’ont eu ni eau potable ni soins médicaux. Parmi les populations les plus touchées par la crise, il y a également les populations des zones urbaines, en particulier de la ville de Kinshasa (près de 6 millions de personnes). La division du pays en deux depuis le début du conflit a pratiquement arrêté tout échange intérieur officiel, tandis que les déplacements de populations ont gravement perturbé les travaux agricoles dans les zones rurales environnantes. Selon des estimations récentes, environ 10 pour cent de la population de Kinshasa est gravement affectée par la chute du pouvoir d’achat et souffre de malnutrition aigüe, contre 6 pour cent en 1998. Dans l’ensemble, on estime que plus de 10 millions de personnes sont confrontées à une situation d’insécurité alimentaire dans le pays, dont 1 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Les populations les plus éprouvées n'ont pas accès à l’aide humanitaire en raison de l’insécurité et des routes coupées. Si le PAM vient de créer un quatrième couloir d’accès aux personnes déplacées dans le nord-est du Katanga et le sud Kivu, les annonces d’aide alimentaire pour les opérations d’urgence sont bien en deçà des besoins. Des contributions supplémentaires s’imposent de toute urgence.


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