FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 02/00 - ÉTHIOPIE* (3 février)

ÉTHIOPIE* (3 février)

Les semis des cultures “belg” de la campagne secondaire de 2000 sont sur le point de débuter. La récolte “belg” représente environ entre 8 et 10 pour cent de la production annuelle de céréales et de légumineuses, mais dans certaines zones, elle constitue la récolte principale. La récolte de la campagne principale “meher” de 1999 s’est achevée tard l’année dernière. En novembre/décembre, une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a estimé la production de céréales et de légumineuses de la campagne “meher” de 1999 à 10,7 millions de tonnes, soit quelque 6 pour cent de moins que les résultats de l’année précédente mais 22 pour cent de plus qu’en 1997 qui avait été une mauvaise année. Par rapport à l’an dernier, la réduction de la production provient, pour la plus grande partie, de la réduction de la superficie ensemencée (4 pour cent de moins), bien que le rendement moyen de toutes les céréales et légumineuses ait aussi chuté, de 2 pour cent. Les facteurs les plus importants affectant les emblavures et les rendements sont les pluies faibles de la campagne “belg”, le début tardif des pluies de la campagne “meher” et, dans les zones à régime unimodal de l’ouest, le début tardif des pluies pour les cultures “de longue saison”. Le temps sec de la campagne “belg” dans une grande partie du pays (mais surtout dans le nord) a été préjudiciable au cheptel dont le nombre a diminué. La disponibilité et la performance des boeufs de labour ont été sensiblement réduites et la préparation du sol en a souffert. L’arrivée tardive des principales pluies a entraîné des retards dans les cultures et les semis et, dans certaines zones, les cultures de céréales à tige à cycle long (notamment de sorgho) n’ont pu être plantées. Dans la plupart des zones, on est passé de cultures à cycle long à des cultures à cycle court (dans les deux cas, aux céréales à tige de courte saison et aux petites céréales). Les cultures, les semis et le sarclage des différentes récoltes ont été concentrées sur une courte période et ces opérations ont été moins efficaces que d’habitude. La réduction de la production par rapport à l’an dernier est particulièrement forte dans le Tigré (35 pour cent de moins) mais l’on prévoit que la production baissera également dans la région du sud (SNNPR), de 12 pour cent. La plus forte chute enregistrée est celle de la production de sorgho, 26 pour cent, le maïs ayant chuté de 13 pour cent et l’orge ayant légèrement diminué par rapport à l’an dernier. En outre, du fait de la sécheresse qui règne dans la région de Somali, où certaines zones ont connu trois années consécutives de précipitations nulles ou faibles, la situation des disponibilités alimentaires est critique, des pertes graves ayant été enregistrées dans le cheptel et les populations migrant vers d’autres zones à la recherche d’eau et d’aliments. Avec une récolte “belg” inférieure à la moyenne d’environ 250 000 tonnes prévue pour 2000 (du fait de pénuries constantes de boeufs et éventuellement de semences), la mission estime les besoins d’importation nationaux à 764 000 tonnes, ce qui est sensiblement supérieur au niveau de l’an dernier. Selon les estimations, les besoins nets de secours alimentaire en 2000 seraient d’environ 652 000 tonnes pour 7,8 millions de personnes touchées par les pénuries alimentaires graves résultant des sécheresses, des terres détrempées et autres dangers liés aux conditions météorologiques. Outre les besoins de secours créés par les catastrophes naturelles, une aide alimentaire sera également nécessaire pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays venant des zones situées à la frontière avec l’Érythrée, qui n’ont pas été en mesure de cultiver leurs terres et ont perdu leurs sources de revenu. L’équipe d’observateurs des Nations Unies sur le terrain vient de lancer un appel à contributions pour un montant de 190 millions de dollars E.-U, destinés à prévenir une autre crise humanitaire majeure dans le pays. À la mi-février, les annonces de contributions s’élevaient, au total, à 275 000 tonnes, dont 57 000 tonnes avaient déjà été livrées.


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